Après un court prologue, je vous présente le premier chapitre de cette fanfiction, en espérant qu'il vous plaise et en attendant impatiemment vos avis!
Chapitre 1: Rencontre
Les premiers rayons de l'aurore commençaient tout juste à se manifester lorsque Regina se réveilla en un violent sursaut, alertée par les cris de douleur de son petit garçon. Depuis de longs mois déjà, la jeune femme ne dormait que d'une oreille, en permanence terrifiée à l'idée qu'il arrive quelque chose à sa seule raison de vivre: son fils. C'est donc totalement paniquée et apeurée que la brune se précipita dans la chambre de son enfant, trouvant le bambin prit d'une violente quinte de toux et d'un saignement de nez bien trop important pour son petit corps.
-«Maman! Maman! » Hurla le petit de tout juste quatre ans, les joues baignées de larmes.
-«Chut mon trésor. Je suis là, je suis là.» Le rassura-t-elle en le prenant dans ses bras, le berçant doucement contre-elle pour l'apaiser et calmer sa toux. Après quelques minutes, il se rendormit presque, mais son saignement de nez ne s'étant toujours pas arrêté, Regina jugea plus prudent de le conduire une fois de plus aux urgences. «Viens mon chéri, lève-toi, nous allons voir le docteur Whale.»
Ne prenant même pas le temps de s'habiller, la jeune femme se contenta de mettre son manteau par-dessus ses habits de nuit et de faire de même avec son fils, le laissant en pyjama sous son blouson. Ces derniers temps, elle avait l'impression que sa vie ne se résumait qu'à des allers-retours incessants entre l'hôpital et son domicile. C'est donc presque machinalement qu'elle attacha son fils dans son siège-auto, avant de le conduire jusqu'aux urgences dont elle connaissait par cœur le trajet.
Une Leucémie Aiguë Lymphoblastique, aussi surnommé LAL, voilà ce dont souffrait le petit garçon depuis déjà de longs mois. Il s'agissait simplement d'une forme de cancer s'attaquant aux cellules de la moelle osseuse, et touchant principalement les enfants. Généralement, grâce à la chimiothérapie, les pronostics de survies étaient d'environ 80%. Malheureusement Henry ne semblait pas faire partie de cette chanceuse majorité. Malgré presque onze mois de traitement, l'enfant ne présentait toujours aucun signe rémission, pire, son état s'aggravait.
-«Oh, Henry...» Soupira Victor -le pédiatre qui suivait le petit garçon depuis maintenant presque un an- lorsqu'il vit l'enfant arrivé, pressant un mouchoir imbibé de sang contre son nez. « Depuis combien de temps l'hémorragie dure-t-elle?» Demanda-t-il en se tournant vers Regina dont les traits du visage bien que tirés par la fatigue laissaient surtout transparaître une immense inquiétude pour son fils.
-«Je ne sais pas, je l'ai emmené ici dès que j'ai vu que cela ne s'arrêtait pas. Je dirais une demi-heure, peut-être plus.» Lui expliqua-t-elle en déposant son fils sur la table d'osculation. Elle s'abaissa à sa hauteur, et attrapa sa petite main chétive pour la serrer d'un geste rassurant. De son côté, le pédiatre s'occupa de retirer avec précaution le mouchoir en tissu devenu rouge écarlate que tenait l'enfant et commença à l'examiner.
-« On dirait que le sang a fini par coaguler. » À cette déclaration, Regina poussa un soupir de soulagement. Parfois, son fils pouvait saigner du nez durant des heures, il semblait donc encourageant que l'hémorragie se stop aussi vite. Mais lorsqu'elle remarqua le regard inquiet de Whale, elle changea d'avis. Les lèvres pincées et les sourcils froncés du médecin ne semblaient rien présager de positif.
-« Regina, je peux vous parler ? En privé ? » Lui demanda-t-il d'une voix grave qui ne fit que confirmer ses craintes. Elle acquiesça donc d'un signe de tête avant d'embrasser son fils sur le front.
-« Je reviens tout de suite mon petit prince, repose-toi, d'accord ? »
-« D'accord maman. »
Elle lui fit alors un dernier sourire avant de rejoindre le dans le couloir, à l'abri des petites oreilles parfois un peu trop curieuses de son fils.
-« Bon, qui a-t-il ? Je vois bien que vous me cachez quelque chose, alors qu'est-ce qu'il y a ? » S'impatienta la jeune mère.
-« Regina... C'est la troisième fois que vous venez ici pour un saignement de nez depuis le début de la semaine. »
-« Toutes mes félicitations Docteur Whale, vous savez compter ! » Rétorqua-t-elle avec un sarcasme cinglant, comme elle avait pris l'habitude de le faire avec pratiquement tout le monde à l'exception de son petit garçon. « Maintenant, vous allez continuer à tourner autour du pot ou vous allez vous décider à me dire ce qu'il se passe avec Henry ?! »
-« Son état empire. Les saignements, la toux, la fièvre, la perte de poids... Son état empire bien plus vite que je ne le pensais. »
-« Et qu'est-ce que je dois comprendre ? Dites ce que vous avez à dire bon sang ! » S'énerva-t-elle bien qu'au fond, elle savait parfaitement ce que le médecin s'apprêtait à lui annoncer. Elle l'avait lu dans son regard à la seconde où il avait demandé à lui parler seul à seul.
-« Au rythme où la maladie avance, il ne lui reste que quelques semaines. Je suis désolé Regina. »
Entendre de vive voix ce qu'elle soupçonnait pourtant déjà lui fit l'effet d'une bombe. Semaines. Le reste de la vie de son fils se résumait désormais en semaines. Son petit garçon, la prunelle de ses yeux, la seule personne sur cette terre à croire en elle et à l'aimer sincèrement allait mourir d'ici seulement quelques semaines. Non, elle ne pouvait pas le perdre. Elle était incapable de vivre sans lui.
-« Il doit forcément y avoir une solution. » Lâcha-t-elle après de longues minutes de silence durant lesquelles elle avait tenté d'assimiler l'information. « Il doit y avoir une solution... » Se répéta la jeune femme, comme pour se convaincre elle-même de ce qu'elle avançait. Regina détestait montrer ses faiblesses, elle aimait tout avoir sous contrôle en permanence. Mais pour la première fois depuis des années, elle avait l'horrible sensation de perdre pied. Elle était désormais totalement impuissante face au destin de son fils.
-« Nous avons déjà presque tout essayé et vous le savez. Malheureusement, le corps d'Henry ne réagit plus à la chimiothérapie. Je suis désolé Regina, il est trop faible. »
-« Mais vous aviez dit que ça fonctionnerait, que la chimiothérapie le sauverait ! Ça fait des mois que vous lui faite subir tous vos imbéciles de traitements, des mois que je vois mon petit garçon souffrir à cause de tous vos médicaments et vos sérances de chimio, tout ça pour me dire qu'il n'y a plus rien à faire ? Que mon fils est condamné ?! »
-« Regina calmez-vous... »
-« Non je ne me calmerais pas ! » Le coupa-t-elle, folle de rage. « Vous n'êtes qu'un incompétent Whale ! Je vous interdit de laisser Henry mourir vous entendez ? Je vous l'interdit ! » Hurla-t-elle en le plaquant contre le mur du couloir dans un accès de colère. « C'est mon fils... J'ai besoin de lui... » Lâcha la brune dans un sanglot à peine audible, les larmes qu'elle avait jusqu'alors tentées de retenir coulant désormais à flot le long de ses joues. « Vous devez sauver mon petit garçon... Il y a sûrement encore quelque chose à faire pour le sauver ! » Insista la jeune mère en relâchant enfin son emprise sur le médecin.
-« Il est vrai qu'en augmentant les doses, il y aurait une chance d'éliminer totalement les cellules tumorales. » Concéda le pédiatre. « Mais c'est un traitement très lourd, et si fort que cela risquerait de totalement détruire la moelle osseuse d'Henry. Le seul moyen d'envisager ce traitement serait qu'il puisse bénéficier d'une greffe mais... »
-« Qu'est-ce que vous attendez pour chercher un donneur alors ?! » Le coupa-t-elle de nouveau, totalement submergée par sa colère et son angoisse. « Mieux, faite moi faire un test, je suis peut-être compatible ! Si c'est la seule chance d'Henry, je suis prête à tout ! »
-« Ce n'est pas si simple. Les greffes de moelles osseuses sont presque uniquement allogéniques, c'est-à-dire que pour être compatible le donneur doit avoir un lien de parenté directe avec le patient. Un frère, une sœur, parfois les parents. Les chances de trouver un donneur non apparenté compatible sont infimes. » Lui expliqua-t-il, réduisant à nouveau les espoirs de la jeune mère. « Et malheureusement vous n'êtes que sa mère adoptive Regina, il n'y a quasiment aucune chance que vous soyez compatible, je suis désolé. »
Durant de longues minutes, qui lui parurent même être des heures, Regina tenta de calmer ses craintes et sa colère afin de réfléchir raisonnablement. Une greffe de moelle osseuse, voilà la dernière chance qu'elle avait de sauver son fils. Mais comme venait malheureusement de lui rappeler le docteur Whale, elle n'était que la mère adoptive d'Henry. Elle était certes sans aucun doute la personne qui l'aimait le plus au monde, mais hélas pour une greffe comme celle-ci, seuls les liens du sang semblaient compter. C'est alors qu'une idée germa dans l'esprit de la jeune femme, une idée terrifiante, absurde et presque impossible, mais néanmoins une idée qui lui redonna espoir.
-« Et si je retrouvais sa mère biologique ? Si je russisais à la retrouver et à la ramener ici pour qu'elle offre à Henry sa moelle osseuse, est-ce que cela pourrait fonctionner ? Est-ce que ça pourrait le sauver ? » Demanda-t-elle alors au médecin.
-« Mais il s'agissait d'une adoption sous x, non ? » S'étonna le pédiatre en entendant la proposition de la jeune femme. « Ce serait totalement illégal de... »
-« Ne vous occupez pas de ça, voulez-vous ? Les manières que j'emploierais pour la retrouver et leurs légalités ne regardent que moi. Maintenant, répondez simplement à ma question. Est-ce que oui ou non, si je parviens à retrouver la femme qui l'a mise au monde, mon fils aurait une chance de s'en sortir ?! »
« Si elle est compatible alors... Oui, oui Henry aurait une chance. »
« Bien, dans ce cas je retrouverais cette maudite bonne femme. » Annonça froidement Regina avant d'enfin rejoindre son fils qui avait fini par s'endormir sur la table d'occultation. Dire que ramener la mère biologique de son fils dans leurs vies lui faisait peur était un euphémisme. Elle était terrifiée. Terrifiée à l'idée que cette femme ne cherche par la suite à lui voler son enfant, ou pire, que Henry crée des liens avec elle. Mais la santé de son fils passait avant tout, et malgré ses nombreuses craintes, Regina était prête à tout pour sauver son petit garçon.
Étant maire de la petite ville de Storybrook, la brune avait la chance d'avoir beaucoup de relations et surtout, un très grand talent de persuasion qui lui était très utile pour l'exercice de ses fonctions. Il ne lui fallut donc que deux petits jours pour frauder l'administration et retrouver la trace de la femme ayant abandonné Henry il y a un peu plus de quatre ans de ça.
Emma Swan.
Voilà donc le nom de la femme ayant mis au monde puis abandonner l'enfant don't elle avait aujourd'hui la garde. Regina s'était toujours demandé comment une femme ayant la chance de pouvoir devenir mère pouvait faire une chose pareille. Comment peut-on abandonner la chair de sa chair sans le moindre regret ? Sans doute que cette femme avait ses raisons, néanmoins la brune était incapable de les comprendre. À ses yeux, cette mère biologique ne devait être qu'une personne égoïste et sans scrupules pour être capable d'oublier son propre enfant. Et elle n'éprouvait qu'un profond sentiment de dégoût à son égard.
Mais pourtant, deux jours plus tard, elle était bel et bien dans un taxi direction Boston dans le but de la retrouver. Et même si elle n'avait pas la moindre envie, elle devait le faire, pour Henry. Elle avait donc confié le petit garçon à Mary-Margarette, son institutrice, et avait immédiatement pris la route pour la capitale du Massachusetts. Elle était arrivée en ville en début de soirée, mais il lui avait encore fallu de longues heures de recherche afin de trouver le lieu de résidence de la jeune femme. Si bien que lorsqu'elle frappa à la porte de ce petit appartement des quartiers pauvres de la ville, il était déjà presque minuit.
Elle toqua une fois, puis deux. Après quelques secondes, une jeune femme à peine plus âgée que la vingtaine ouvrit la porte et la dévisagea avec stupéfaction. Ses longs cheveux blonds étaient humides et formaient de magnifiques cascades bouclées ondulant sur ses épaules. N'importe qui aurait pu s'accorder sur le fait que c'était une jolie femme, mais ce qui frappa le plus Regina furent ses yeux. Des yeux étincelants, entre le bleu et le vert, presque gris, mais tirant pourtant vers le marron près de l'iris. Elle connaissait ses yeux, elle les avait déjà vu maintes fois dans le regard perçant de son fils.
Elles s'étaient dévisagées durant de longues secondes avant que la blonde ne prenne finalement la parole.
« Je peux vous aider ? »
« Vous êtes bien mademoiselle Swan, Emma Swan ? » Lui demanda-t-elle, connaissant pourtant déjà la réponse.
-« Euh... Ouais. » Acquiesça la jeune femme avant de lui retourner la question. « Mais vous, vous êtes qui ? »
-« Je m'appelle Regina Mills. Je suis la mère adoptive de votre fils, et j'ai besoin de votre aide. »
-« La mère de mon... Quoi ? » S'étonna la blonde, un soupçon de panique perceptible dans le tremblement de sa voix. « Vous devez faire erreur, je n'ai pas d'enfant. Vous devriez partir. » Lâcha-t-elle précipitamment en tentant de refermer la porte. C'était évidemment sans compter sur la détermination et le caractère bien trempé de la brune qui coinça son pied dans l'entrebâillement avant qu'elle ne se referme. Elle était bien décidée à sauver son fils et ne comptait pas lâcher l'affaire si facilement.
-« Ne jouez pas à ça avec moi Miss Swan. » Soupira-t-elle en forçant le passage malgré les protestations de l'autre jeune femme. « I ans, vous avez bien eu un bébé que vous avez fait adopter ? Cet enfant c'est mon fils, Henry. »
Emma ouvrit la bouche avant de la refermer aussitôt. Son passé venait de brutalement la rattraper et elle sentit bientôt la panique l'envahir. L'air commença à lui manquer et elle ne réussit à lâcher qu'un : « donnez-moi une minute. » avant précipitamment partir s'enfermer dans la salle de bain.
La blonde était totalement abasourdie. Il y a moins de cinq minutes elle se préparait à fêter seule son anniversaire et maintenant voilà que cette inconnue en talons aiguille déboulait dans son appartement pour lui dire qu'elle était la mère adoptive de son fils. C'était surréaliste. Elle devait rêver, ce n'était pas possible! Elle avait bien eu un bébé il y a quatre ans, mais il s'agissait d'une adoption fermée. Comment cette femme avait-elle pu retrouver sa trace? Et surtout, pourquoi l'avait-elle fait? Des centaines de questions se bousculèrent ainsi dans son cerveau tendit qu'elle tentait de retrouver une respiration normale.
Inspirer. Expirer. Inspirer. Expirer.
Elle entendit la brune approcher au son reconnaissable de ses talons hauts.
Inspirer. Expirer. Inspirer. Expirer.
Elle ouvrit doucement la porte, rentrant directement en contact avec le regard assassin de Regina.
«Miss Swan.» Commença Regina. «J'ai suffisamment mené mon enquête pour savoir que vous êtes celle que je recherche. Alors je vous conseille de m'écouter très attentivement, car je-»
-«Non, vous écoutez-moi.» La coupa-t-elle, désormais remise de ses émotions. «J'ignore comment vous m'avez retrouvé, mais c'était une adoption fermée alors je suis pratiquement sûre que c'est illégal. J'ai choisi de donner ce bébé parce que je voulais que cet enfant ait toutes ses chances et je savais qu'ils ne les auraient pas avec moi. Alors je ne sais pas ce que vous voulez, et je ne veux pas le savoir. Ce que je veux en revanche, c'est que vous partiez de chez moi avant que j'appelle les flics.»
-«Vous me menacez?» Demanda la brune, surprise par tant d'audace. C'était bien la première fois depuis des années que quelqu'un osait lui tenir tête de la sorte.
-«Je vous demande de sortir de chez moi.»
-«Et moi je vous demande de la fermer.» S'impatienta la jeune mère, elle n'avait pas de temps à perdre avec les petites crises existentielles de la blonde. «Croyez-moi, Je me serais très bien passé de faire plus de quatre cents kilomètres pour vous trouver Miss Swan. Car je n'ai aucune, mais alors vraiment aucune envie que vous fassiez partie de la vie d'Henry. Mais j'ai besoin de vous. Alors vous allez gentiment vous taire et écouter ce que j'ai à vous dire. »
Face à l'énervement de la brune qui la fusillait du regard, Emma préféra ne rien ajouter et attendit qu'elle poursuive. Elle la vit fouiller dans son sac à main avant qu'elle ne brandisse une photo sous ses yeux. Il s'agissait du cliché d'un petit garçon -probablement Henry- assis sur un canapé, souriant fièrement à l'objectif avec un bonnet à l'effigie de Spider-Man sur la tête.
«C'est Henry. Regardez-le bien Miss Swan. Savez-vous pourquoi il porte ce bonnet?» L'interrogea-t-elle.
«Euh... Parce qu'il fait froid?»
«Parce qu'il est malade.» La reprit-elle sèchement. «Il a une leucémie. Quand on a démarré la chimiothérapie il n'a fallu que quelques semaines pour que ses cheveux se mettent à tomber. C'est moi qui ai dû lui raser le crâne pour qu'il cesse de les perdre tous les matins à son réveil. Il a hurlé à s'en arracher les poumons ce jour-là, alors vous savez ce que j'ai fait?» Lui demanda-t-elle sans vraiment attendre de réponse. «Je lui ai promis qu'on lui achèterait un bonnet Spider-Man, il voue un véritable culte à cet imbécile d'homme araignée. Et ça a suffi pour qu'il il arrête de pleurer. Et maintenant chaque jour il porte ce bonnet, et chaque jour je suis incroyablement fier de lui pour être aussi courageux.»
-«Je suis désolé. Je n'avais aucune idée.» Répondit Emma, embarrassée. « Je n'ose pas imaginer ce que vous vivez, ça doit être très difficile.» Ajouta-t-elle avec un léger sourire de compassion. «Mais je ne vois pas comment je pourrais vous aider. Je ne comprends toujours pas pourquoi vous êtes venue me chercher...»
« Pour être totalement exact, il a une leucémie aiguë lymphoblastique. C'est un cancer de la moelle osseuse.» Avait-elle poursuivi sans prêter attention aux remarques de la jeune femme. «Depuis plusieurs semaines l'état d'Henry s'est aggravé, son corps ne réagit plus au traitement et-» Sa lèvre inférieur c'était soudainement mise à trembler et ses yeux s'étaient remplis de larmes. « Son médecin dit qu'il a besoin d'une greffe. »
Elle semblait sur le point de fondre en larmes. Cette femme autoritaire et intimidante qui avait tout de suite impressionné la blonde venait de laisser place à une tout autre personne. Derrière l'allure stricte, le tempérament acariâtre, et le regard méprisant semblait se cacher rien de plus qu'une mère soucieuse de son enfant et terrifiée à l'idée qu'il ne lui arrive quelque chose. En prenant le temps de la regarder, Emma réussit à lire l'angoisse et la peur dans ses yeux. Elle aimait son fils plus que tout, et il lui était inconcevable de le perdre.
«Il a besoin d'une greffe.» Répéta Emma en tentant d'assimiler toutes les informations qu'elle venait d'apprendre en seulement quelques minutes. «Une greffe de moelle osseuse? Il y a pas un registre national pour les dons de ce genre?» S'étonna-t-elle en s'appuyant contre le mur de l'entrée.
-«Si. Mais les chances de trouver un donneur compatible en dehors de la famille sont environ d'une sur un million. Avec vous elles sont d'une sur quatre.» Lui expliqua-t-elle. « Je n'ai jamais supplié qui que ce soit dans ma vie Miss Swan, mais je suis prête à le faire pour mon fils. Il a besoin de cette greffe.»
-«Vous voulez que je lui fasse don de ma moelle osseuse?»
-«Je veux que mon fils vive.» La corrigea-t-elle. «Je vous demande au moins de faire un test, ne serait-ce que savoir si vous êtes compatible ou non. Si vous ne l'êtes pas je vous promets de vous laisser tranquille et que vous n'entendrez plus jamais parler de moi. Mais j'ai besoin de savoir si mon fils a une chance. S'il vous plaît.»
Emma aurait voulu être capable de refuser. Elle aurait voulu pouvoir oublier ces dernières minutes et simplement retourner à sa petite routine de serveuse. Mais comment le pouvait-elle? Comment pouvait-elle briser le peu d'espoir qu'il restait encore à cette mère? Comment pouvait-elle laisser mourir cet adorable garçonnet coiffé d'un bonnet Spider-Man? Comment pouvait-elle abandonner une seconde fois son propre enfant?
-«S'il vous plaît. Je veux juste sauver mon petit garçon. » La supplia de nouveau la brune. Son regard trahissait une détresse qui lui fendit le cœur.
Il ne lui fallut pas une seconde de plus pour se décider.
-«D'accord.» Accepta-t-elle. «S'il y a une chance pour que je puisse l'aider, alors c'est d'accord.»
-«C'est vrai? Vous acceptez?» Son visage s'illumina. Si Regina ne la méprisait pas autant, elle aurait presque pu l'étreindre.
-«S'il y a une ne serait-ce qu'une petite chance pour que je puisse aider votre fils, je pense que je dois au moins essayer.»
-«Merci. Vous ne pouvez pas savoir ce que ça représente pour moi.» La remercia-t-elle sincèrement, le soulagement se lisant sur son visage. Finalement, elle allait peut-être réussir à l'apprécier.
-«Alors? Qu'est-ce que je dois faire?» Demanda Emma en fourrant ses mains dans les poches de son jean. Quelque chose lui disait qu'elle venait de s'embarquer dans une sacrée histoire. Mais si elle pouvait sauver la vie de ce petit, ça en valait sans doute la peine. Après tout, c'était son fils à elle aussi. Cette petite créature l'avait marteler de coup de pieds pendant près de neuf mois. Et même si elle l'avait abandonner afin qu'il bénéficie d'un vrai foyer et d'une famille aimante, elle ne l'avait pas oublier pour autant.
-«Il serait plus judicieux que vous veniez à Storybrook avec moi. C'est une petite ville du Maine. Henry et moi vivons là-bas, et ça serais plus pratique pour faire les tests nécessaires. Si nous partons ce soir nous y serons probablement avant le lever du jour. Et le plus tôt sera le mieux, pour Henry.» Lui expliqua-t-elle.
-«Je peux être prête d'ici un quart d'heure.»
Et en effet, moins de quinze minutes plus tard la jeune femme avait fini de préparer son sac, elle n'avait pas énormément d'affaires de toute façon. Seulement quelques vêtements, un nécessaire de toilette, et bien évidement sa fidèle veste en cuir rouge qu'elle ne quittait jamais.
-«Vous avez fait vite.» Constata la brune.
-«Je voyage toujours léger. Vous êtes venu en voiture?»
-«En taxi.»
-«Dans ce cas nous n'aurons qu'à prendre la mienne, ça vous évitera de vous ruiner. C'est hors de prix de prendre un taxi dans cette ville.»
-«L'argent n'est pas un problème pour moi Miss Swan, mais si vous insistez.» Accepta-elle avant de toutes les deux sortir de l'immeuble de la blonde.
-«Montez.» Lança Emma en grimpant du côté conducteur de sa vielle coccinelle jaune garée sur le trottoir d'en face.
-«Vous vous moquez de moi j'espère? Un tas de ferraille sur roues, c'est ça votre voiture?» S'exclama Regina en découvrant l'antiquité dans laquelle Emma était assise.
-«Oh, faite pas la difficile. Elle roule, c'est l'essentiel, non?»
-«Vous êtes sûr que cette chose roule?»
-«Montez je vous dis.» Lui ordonna-t-elle en roulant des yeux. Elle avait -durant quelques instants- appréciée cette femme prête à tout pour son fils, mais cette Regina semblait également être légèrement snobe sur les bords ce qui était à contrario loin de lui plaire.
-«Si nous avons un accident par votre faute Miss Swan je-»
-«Arrêtez avec le Miss Swan. J'ai un prénom vous savez.» La coupa-t-elle.
«Démarrez, Miss Swan.» Répondit-elle en montant finalement dans le véhicule.
De toute évidence, le trajet allait être long.
