Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouveau chapitre. Je vous présente mes excuses du temps d'update depuis le dernier chapitre, mais mon emploi du temps personnel ne m'a malheureusement pas beaucoup laissé le temps d'écrire. Je tiens néanmoins à vous remercier pour vos reviews sur les chapitres précédents, cela m'a beaucoup touché de voir que cette fiction vous plaît et cela me pousse encore plus à continuer. On m'a posé la question de savoir s'il y aurait de la magie dans cette fanfiction, et non il n'y en aura pas, il s'agira d'un univers alternatif sans magie ni malédiction. Voilà sur ce, je vous laisse avec ce chapitre, qui je l'espère vous plaira.
Chapitre 4 : Pancakes et château de sable
En se réveillant ce matin-là, Regina fut surprise de se rendre compte qu'elle avait dormi d'une traite. Son petit garçon ne s'était pas réveillé de la nuit, pas de saignement de nez, pas de pleurs. Pour une fois, la jeune maman avait pu jouir d'une vraie nuit de sommeil. Son réveil indiquait neuf heure du matin, elle se leva donc et enfila sa robe de chambre avant de descendre les escalier, c'est là qu'une odeur de brûlé arriva à ses narines. Elle se dépêcha de se rendre jusqu'à la cuisine d'où semblait provenir l'odeur et découvrit Emma visiblement occupée à transformer des pancakes en charbon.
- « Mais qu'est-ce que vous fabriquez, Miss Swan ? »
La blonde, n'ayant pas entendu l'autre femme arriver, sursauta sous la surprise avant d'écarquiller les yeux lorsqu'elle vit la fine nuisette noire que portait la brune. Sentant son regard, Regina s'aperçut qu'elle n'avait pas fermé sa robe de chambre et la noua donc aussi tôt.
- « Euh, je- » Elle s'éclaircit la gorge. « Je prépare le petit dej ? »
- « Vous allez surtout faire brûler toute la maison si vous continuez ainsi. »
Regina s'approcha de l'assiette de pancakes complètement brûlés et difformes et fit une grimace, aucun parmi ceux qu'elle avait déjà cuits ne seraient mangeables.
- « Je voulais juste donner un coup de main... »
La brune esquissa un sourire sans s'en rendre compte. Elle devait bien l'avouer, c'était une gentille intention, néanmoins elle choisit de se montrer sarcastique.
- « Eh bien, c'est un franc succès on dirait. Vous comptez nourrir mon fils avec ces choses ? »
- « Je voulais juste aider. Je ne suis pas très doué en cuisine. »
- « C'est le moins que l'on puisse dire, c'est dangereux à ce stade. »
Emma baissa la tête, honteuse, et se mit à tanguer d'un pied à l'autre sous la gêne. Elle qui s'était levée tôt dans le but de surprendre son hôte avec un beau petit déjeuner, voilà qu'elle venait de tout gâcher.
- « Je suis vraiment désolé. » Se contenta-t-elle de soupirer.
Regina se sentie attendrit par la jeune femme, elle avait visiblement voulu bien faire malgré sa terrible maladresse.
- « Laissez-moi vous montrer. » La brune s'approcha alors du plan de travail, elle baissa le feu, puis versa une louche de la préparation à pancakes dans la poêle et attendit une petite minute. « Vous voyez lorsque les bulles apparaissent sur le dessus du pancake ? C'est signe qu'il faut le retourner, pas avant, et surtout pas après. » Elle se saisit du manche de la poêle et avec une dextérité remarquable fit tournoyer la crêpe dans les airs pour la retourner sous le regard médusé d'Emma.
- « Impressionnant. »
- « À vous maintenant. »
Emma fit les yeux ronds.
- « Quoi ? Vous voulez des pancakes collés au plafond ? »
- « Je vous assure, ce n'est pas aussi compliqué que cela en a l'air. »
Elle tendit la louche à Emma qui s'appliqua à former un rond au centre de la poêle avec la pâte, puis elle se retrouva penaude lorsque celle-ci se mit à faire des bulles.
- « Euh, je le retourne comment maintenant ? »
- « Comme ça. » Sa main se plaça alors sur le manche de la poêle, par-dessus celle d'Emma. Lorsque leurs peaux entrèrent en contact, un courant les traversa de part en part, mais elles mirent toutes les deux cet étrange phénomène sur le compte de l'électricité statique ambiante et restèrent impassibles aux fourmiments qui les envahirent. Ignorant les propres réactions de son corps, Regina poursuivit : « Il faut donner un coup sec vers l'avant, de cette façon. » Elle accompagna ses paroles du geste et fit tourner la crêpe avec Emma. Le pancake manqua de peu de chuter de la poêle, mais elles réussirent à le rattraper de justesse. « Vous voyez ? C'est simple. »
- « Je l'admets, vous aviez raison. »
Elles se sourient un instant, puis, comme si elle venait soudain de réaliser leur proximité, Regina s'éloigna d'un pas.
- « J'ai toujours raison. »
Emma se garda de lui répondre que personne n'a toujours raison et se contenta de reverser une louche de pâte dans la poêle, bien déterminée à cuire elle-même ces foutus pancakes. Regina de son côté se décida à aller réveiller son petit garçon à l'étage. Elle redescendit avec le bambin encore à moitié endormi mais ne les yeux s'illuminèrent en voyant le petit déjeuner servit sur la table.
- « Des crêpes ! » S'exclama l'enfant en demandant à descendre des bras de sa mère.
- « Ce sont des pancakes mon cœur, c'est Emma qui les a préparés, alors qu'est-ce qu'on dit ? »
- « Merci Emma ! »
Le cœur de la blonde se gonfla, tandis que le petit garçon s'assit à table, attendant que sa mère lui serve son assiette. Il demanda une quantité bien trop excessive de sirop d'érable, mais Regina accepta malgré tout pour lui faire plaisir. Ils mangèrent en silence, enfin plus ou moins au vu des bruits de mastications énergiques d'Henry visiblement ravi de son petit déjeuner. Emma s'occupa ensuite de la vaisselle pendant que Regina essaya tant bien que mal d'habiller son fils qui n'avait aucune envie de se rendre chez le docteur Whale.
- « Mais maman, pourquoi on doit aller au docteur ? Je vais bien aujourd'hui. » Protesta l'enfant, en croisant les bras, refusant de mettre sa veste.
- « Parce que le docteur Whale doit vérifier si Emma va pouvoir t'aider mon petit prince, et si c'est le cas, tu ne seras jamais plus malade. » Lui expliqua-t-elle, mais Henry ne sembla pas convaincu par ses explications, continuant de croiser les bras pour ne pas enfiler les manches de son blouson.
- « Pourquoi Emma elle va pas toute seule ? »
- « Parce que le docteur doit t'examiner aussi chéri, mais j'ai une idée. Et si on allait au parc après ? »
- « Oh ouais ! » S'exclama l'enfant, enfilant son manteau aussi tôt.
Regina poussa un soupir de soulagement. Finalement, son fils n'était pas si difficile que ça à convaincre et avec un peu de chance, ils n'arriveraient pas en retard à leur rendez-vous. Regina attacha alors son fils dans son siège auto et Emma prit place sur le siège passager de la Mercedes. Elle sembla nerveuse pendant le trajet, mais Regina n'y fit aucune réflexion, elle aussi était plutôt stressée par la situation. En arrivant à l'hôpital, elles furent accueillies par le docteur Whale.
- « Bonjour Regina, et bonjourmademoiselle ? »
- « Cygne, Emma cygne. » Se presenta la blonde.
- « Ravi de vous rencontrer, bien, le rendez-vous d'aujourd'hui ne devrait pas prendre trop longtemps, je vais juste examiner Henry et vous faire une prise de sang à tous les deux. » Expliqua le médecin tandis que Regina plaça son fils sur la table d'auscultation.
- « Une prise de sang ?! » S'exclama Emma un poil trop véhément, elle avait toujours détesté les aiguilles.
- « Ne me dites pas que vous avez peur d'une petite prise de sang Miss Swan ? »
- « Eh bien, euh- »
- « T'inquiète pas Emma, ça fait même pas mal ! » La rassura Henry avec un grand sourire.
- « Vous voyez, un petit garçon de quatre ans est plus courageux que vous. »
Pour toute réponse, Emma lui tira la langue et Regina haussa un sourcil face à sa puérilité. Le docteur Whale s'occupa ensuite d'ausculter le bambin, prenant sa tension, écoutant son cœur, examinant ses oreilles et une fois terminé, il eut un sourire satisfait.
- « Bien mon grand, tu as l'air d'aller un peu mieux que la dernière fois que je t'ai vu, ça fait plaisir à voir. »
- « C'est parce que j'ai mangé de la pizza, ça m'a rendu fort ! » Expliqua Henry, convaincu que la pizza de la veille et sa double couche de fromage l'avait aidé à se sentir mieux aujourd'hui.
Regina esquissa un sourire à son espièglerie et Emma pouffa complètement de rire, si seulement les choses étaient aussi simples.
- «Et bien, nous aurions peut-être dû te donner de la pizza plus tôt.» Plaisanta le docteur avant d'aller chercher son matériel.
Il choisit d'abord de faire la prise de sang d'Henry au vu de la tête horrifiée d'Emma. Le petit garçon ne broncha pas tant il était habitué à ce genre d'examen et sa mère fut très fière de son courage. Lorsque le tour de la blonde arriva, elle s'assit à contre-cœur sur la table et tendit le bras en fermant les yeux. C'est étrange, elle n'avait pas peur de l'opération qui l'attendait si elle s'avérait compatible avec Henry, sans doute parce qu'elle serait endormie, mais elle avait peur des piqûres et détestait l'idée de voir du sang sortir de son bras.
Le docteur Whale plaça un garrot sur son bras droit et la jeune femme se mit à balayer du regard dans tous les sens, voulant éviter à tout prix de regarder le liquide quitter ses veines. Finalement, son regard se posa sur Henry ; Elle observa son petit nez retroussé, ses yeux si semblables aux siens, ses lèvres gercées par la maladie et son bonnet qui lui tombait sur les oreilles. Elle le trouvait tellement magnifique qu'elle se perdit dans sa contemplation et ne sentit même pas le docteur la piquer et remplir les trois fioles nécessaires. Elle espérait tant être compatible, maintenant qu'elle l'avait rencontré, elle ne le souhaitait plus seulement pour Regina, mais bien pour lui, elle avait envie de voir ce petit bonhomme aller mieux et devenir un grand garçon.
- «Voilà, j'ai ce qu'il me faut. Je vous appellerai lorsque j'aurai les résultats, surement d'ici deux à trois jours, et si vous êtes bien compatible, nous pourrons commencer le traitement de conditionnement chez Henry pour préparer la greffe.»
- «Je vous remercie beaucoup, docteur.»
Regina fut prise d'une vague d'espoir alors qu'Emma semblait chamboulée. Elles sortirent toutes les deux du cabinet, Regina tenant la main de son fils, mais arrivés dans le couloir, Henry, qui avait peut-être senti le malaise d'Emma se plaça entre elle et sa mère et leva la main en direction de la blonde.
- «Donne main Emma!» S'exclama-t-il avec un grand sourire.
- «Quoi Henry?»
- «Il veut que vous lui donniez la main.» Décoda Regina avant de reprendre son fils: «On dit, donne-moi la main, Henry.»
- «Trop long.» Soupira le bambin, préférant parler avec ses mots d'enfant, se qui fit rire les deux femmes. Ce petit avait visiblement hérité du caractère de sa mère d'adoption.
Il s'empara ensuite de la main d'Emma qui ne put s'empêcher de sourire face à la mignonnerie du petit garçon. Regina quant à elle, ne sembla pas faire de réflexion. Ils sortirent donc tous les trois de l'hôpital, Henry tenant fermement chacune de ses deux mères.
Puisqu'elle l'avait promis à son fils un peu plus tôt pour le convaincre de s'habiller, ils se rendirent au parc de jeux pour enfants, au plus grand bonheur d'Henry qui aussitôt arrivé demanda à faire du toboggan. Regina parut hésiter, le toboggan était plutôt haut pour un petit garçon de quatre ans, mais en voyant d'autres enfants d'environ le même âge y glisser, elle le laissa y aller et elle et Emma s'assirent sur le banc d'en face pour l'observer.
- «Ça ne vous a pas dérangé qu'il me tienne la main?» Demanda Emma, nerveuse. Elle espérait ne pas avoir franchi les limites de leur relation.
Il y eu un léger silence, Regina se rendit alors compte que non, cela ne l'avait pas déranger. Elle avait même trouvé cela étonnamment adorable de la part de son fils. Avec le recul, elle commençait à se rendre compte que la présence d'Emma semblait être bénéfique pour Henry. Depuis son arrivée, il paraissait moins morose, plus sociable, et voir son petit garçon heureux restait sa priorité, qu'importe si cela lui demandait de le partager un peu.
- «Non.» Répondit-elle simplement, avant d'être mise en alerte par son fils qui commençait à remonter le toboggan à l'envers. «Henry! Ne fait pas ça!» S'exclama-t-elle, apeurée à l'idée qu'il ne chute en arrière.
- «Mais Maman!»
- «Henry, c'est dangereux.»
- «D'accord…» Soupira l'enfant en se laissant glisser pour redescendre du toboggan.
- «Vous n'avez donc jamais fait ça lorsque vous étiez petite?» Demanda Emma.
- «Fait quoi?»
- «Eh bah, remonter le toboggan à l'envers? Tous les enfants savent que c'est le plus amusant.»
- «Je ne vois pas en quoi c'est amusant de risquer de se casser une jambe.»
- «Le goût du danger et de l'interdit, voyons.»
- «Je n'ai que rarement eu l'occasion de faire du toboggan petite. J'ai eu une éducation plutôt stricte.»
- «Vos parents ne vous ont jamais emmenée dans un parc?»
Emma était surprise et curieuse, elle avait envie d'en découvrir plus sur la brune et la raison de son caractère plutôt acariâtre.
- «Non.» Répondit-elle sans plus de détails, mais en voyant le regard interrogateur d'Emma, elle décida de se livrer un peu plus. «Ma mère n'a jamais été du genre maman poule. C'est quelqu'un d'assez froid, mais elle a toujours voulu me pousser vers l'excellence. J'ai donc davantage passé mon enfance à travailler avec des professeurs particuliers qu'à jouer dans les aires de jeux.»
- «C'est plutôt triste.» Dit Emma avec compassion, comprenant un peu plus d'où venait son masque.
- «J'avais mon père, Henry Senior. C'était un homme formidable, il m'a appris à jouer au piano, à monter à cheval, mon enfance a été moins triste que ce que vous pouvez imaginer.» Expliqua-t-elle, le regard nostalgique, en repensant à l'homme qui l'avait élevé et tant aimé.
- «Vous parlez de lui au passé?»
- «Il est mort quelques mois avant que j'adopte Henry.»
- «Je suis désolé pour vous. C'est un joli hommage d'avoir nommé Henry d'après lui.»
- «Je trouve aussi.»
Un silence s'écoula durant lequel elles regardèrent Henry s'amuser avec deux petites filles à un, deux, trois, soleil.
- «Et votre mère? Vous êtes plus proches aujourd'hui?» Finit par demander Emma après quelque temps.
- «Pas vraiment non, elle vient à Noël et aux anniversaires, ou bien elle passe un coup de téléphone par-ci, par là.»
La blonde lui adressa un sourire compatissant et elle fut surprise de voir la mairesse la regarder dans les yeux pour la première fois depuis le début de leur conversation. Dans ses deux iris bruns, elle vit ce qui ressemblait à du chagrin. Elle se risqua alors à poser sa main sur son avant-bras dans un geste réconfortant et décida de se livrer à son tour.
- «J'ai été abandonnée à la naissance, au bord d'une autoroute, mes parents n'ont même pas pris la peine de me déposer à l'hôpital.» Commença-t-elle tandis que les yeux de Regina étaient fixés sur la main posée sur son épaule. «J'ai été en famille d'accueil pendant trois ans, puis lorsqu'ils ont eu leur propre enfant, ils ont décidé qu'ils ne voulaient plus de moi, alors je suis retourné dans le système. J'ai été ballotée de famille en famille pendant des années, certaines plus maltraitantes que d'autres. Une fois Monsieur Johnson a essayé de-» Elle s'interrompit, préférant ne pas continuer sa phrase, cette anecdote était sans doute trop glauque à raconter. «Bref, j'ai fini par me barrer quand j'ai eu seize ans.»
Regina ouvrit la bouche sans s'en rendre compte face aux révélations d'Emma, elle ne s'attendait pas à ce qu'une jeune femme si joviale et souriante puisse avoir vécu une enfance aussi difficile.
- «Et vous disiez que mon enfance était triste?»
- «Je m'en suis sortie.»
Regina était sur le point d'ajouter quelque chose lorsqu'elle vit son fils tenté de grimper sur la cage à poule. Immédiatement terrorisée en l'imaginant chuter, elle se leva d'un bond.
- «Henry! Descend de là tout de suite! Tu vas tomber!» Hurla-t-elle, inquiète. Le petit garçon s'avait qu'il était inutile de protester face à sa mère, il obéit donc et descendit du jeu, se précipitant alors vers le bac à sable en courant. «Et ne cours pas!» Ajouta Regina.
- «Vous ne vous arrêtez jamais?» Demanda Emma en constatant le stress de la brune devant les comportements d'Henry, pourtant normaux pour un petit garçon s'amusant dans un parc de jeu.
- «Pardon?» Se vexa l'autre femme.
- «Laissez-le vivre un peu.»
- «J'essaie simplement de le protéger.»
- «Regina, il est déjà malade, il devrait pouvoir profiter.»
- «Je ne vous permets pas de juger l'éducation que je donne à mon fils, Miss Swan.» S'énerva Regina, laissant un silence pesant s'installer. Elle prit une grande inspiration pour ne pas s'emporter. Au fond d'elle, la jeune mère savait qu'Emma n'avait pas tort, elle était sans doute un peu trop protectrice avec son fils. «Je suis juste… Tellement terrifiée à l'idée de le est si jeune, il ne mérite pas ce qui lui arrive.»
- «Je suis d'accord, c'est injuste. Malheureusement, la maladie se fiche de l'âge, elle se fiche de savoir si elle tue quelqu'un de bien ou non, elle tue tout simplement. Alors, au cas où je ne serais pas en capacité de l'aider, vous devriez le laissé profiter, et vous devriez profiter vous aussi. Jouez avec lui tant qu'il en est encore temps.»
La surprise pouvait se lire sur le visage de Regina face à l'honnêteté de la blonde. Elle ne s'embarrassait visiblement pas de belles paroles et disait ce qu'elle pensait sans détours, ce qui -elle devait bien l'avouer- lui plaisait. Elle était franche et directe, une qualité rare chez les habitants de Storybrook. Elle lança un regard à son fils, assis dans le bac à sable, visiblement occupé à tasser du sable dans un seau, et elle se mit à sourire.
- «Vous avez raison.»
Sans plus de mots, la brune se leva et rejoignit son fils aux abords du bac à sable, le petit garçon lui adressa alors le plus beau des sourires, heureux de voir sa mère à ses côtés.
- «Tu m'aides à faire le château, maman?» Demanda-t-il avec espoir.
- «Oui mon cœur.»
Elle examina ses pieds, ses talons aiguille allaient sans aucun doute la gêner pour s'accroupir aux côtés de son fils, elle prit donc la décision de les enlever, puis, foutue pur foutue, elle s'agenouilla au bord du bac à sable, prenant le risque de salir sa belle tenue de couturier. Elle irait au pressing si nécessaire. Regina s'empara du seau, aida son fils à le remplir de sable, puis en le retournant, ils tentèrent de former une première tour. Emma, depuis son banc, ne put s'empêcher de sourire.
- «Je rêve ou Madame le maire est en train de jouer dans le sable, en tailleur?» Lança une voix derrière Emma.
La blonde tourna la tête et découvrit Mary-Margaret qui venait d'arriver et visiblement choquée du spectacle qui se déroulait sous ses yeux.
- «C'est si étonnant que ça?» Demanda Emma avec un sourcil arqué.
- «Eh bien… C'est Madame le maire, elle est plus du genre talons aiguilles et réunion de bureau que bac à sable.»
- «Les gens sont pleins de surprises.»
- «En effet.»
Mary-Margaret s'assit en silence aux côtés d'Emma et elles observèrent toutes les deux mère et fils qui jouaient ensemble. Un sourire incomparable et rempli d'amour se lisait sur le visage de Regina et Emma se dit alors qu'elle était véritablement sublime lorsqu'elle souriait ainsi. Cette pensée la fit quelque peu paniquer, pourquoi était-elle en train de contempler la beauté de la brune? Elle repensa malgré elle à la matinée qu'elles avaient passées à essayer de cuisiner des pancakes et se rappela du courant électrique qu'elle avait ressenti en sentant la pression de l'autre femme sur sa main. Serait-elle en train… D'avoir un béguin pour Regina? Non, c'était ridicule, parfaitement ridicule. Peut-être était-elle simplement en train de s'attacher à celle qui élevait le petit garçon qu'elle avait porté. Elle chassa au plus vite ses questionnements, elle n'avait pas l'énergie ni l'envie de se poser de telles interrogations, la situation dans laquelle elle se trouvait était suffisamment délicate comme ça, elle n'allait pas davantage compliquer les choses.
Elle reporta son regard sur Henry et Regina, en soulevant tous les deux leur seau ils eurent un sourire victorieux, la tour de sable qu'ils essayaient de construire semblait s'être solidifiée. Malheureusement, la victoire fut de courte durée puisque quelques secondes plus tard, le sable se fissura et la tour retomba au sol, au plus grand malheur d'Henry dont les yeux commencèrent à se perler de larmes.
- «Oh non…c'est cassé » Soupira l'enfant avec désespoir.
- «On va recommencer.» Répondit sa mère avec détermination, elle ne comptait pas abandonner la construction de ce château si facilement.
Ils reprirent leur ouvrage, tassèrent du sable dans le seau, le retournèrent, mais hélas une nouvelle fois, la tour s'effondra sur elle-même. Le regard de Regina se durcit alors, visiblement plus qu'agacée de ne pas réussir à faire tenir un vulgaire pâté de sable. En en voyant sa mine renfrognée, Emma ne put s'empêcher de rire.
- «Mes talents de construction de château de sable vous font rire, Miss Swan?» Lança Regina, qui avait bien vu la blonde s'esclaffer depuis son banc. Étonnement, elle ne l'avait pas dit avec un ton agressif, mais plutôt avec un air de défi.
Emma se leva alors pour s'approcher, sous le regard interrogateur de Mary-Margaret.
- «Un peu, oui. Je suis peut-être une piètre cuisinière, mais vous n'êtes visiblement pas très doué en architecture.»
- «Alors je vous en prie, montrez-moi vos capacités en bac à sable, Miss Swan.»
Emma s'agenouilla alors aux côtés de l'autre femme, un petit sourire en coin se dessinant sur ses lèvres.
- « À une condition, que vous m'appreniez à cuisiner en échange. »
- « Je doute de pouvoir faire de vous une cuisinière hors paire au vu du carnage que vous avez réalisé ce matin. »
- « Vous pourriez m'apprendre une ou deux recettes. »
- « Je suppose que c'est possible. »
- « Et du piano aussi. »
- « Du piano ? » S'étonna la brune sans comprendre.
- « Apprenez-moi à jouer au piano. »
- « Vous m'en demandez beaucoup pour une simple construction de sable. »
- « Allez, s'il vous plaît. »
Emma lui lança un regard de chien battu auquel Regina ne sut résister. Ce regard la faisait toujours fondre qu'il vienne de son fils ou d'Emma, à son plus grand désarroi.
- « D'accord pour le piano. »
- « Très bien alors. Henry, et si on montrait à ta mère comment on construit un vrai château ? »
- « Ouais ! » S'exclama l'enfant, ravi de jouer avec sa mère et leur nouvelle invitée.
Ils se mirent à l'œuvre, prenant du sable se trouvant plus profondément dans le bac afin qu'il soit plus humide. Ils s'appliquèrent à le tasser une nouvelle fois dans le seau, et cette fois-ci lorsqu'ils le retournèrent, la tour resta parfaitement en place, trônant fièrement devant le petit garçon qui tapa des mains de joie. Regina leva la tête en direction d'Emma, et cette fois-ci, c'est à elle qu'elle adressa un grand sourire. La blonde sentit un frisson, la parcourir tandis qu'elle lui souriait aussi.
Mary-Margaret, depuis son banc, n'en crut pas ses yeux. Elle n'avait jamais vu Regina regarder quelqu'un d'autre que son fils de la sorte. Elle se dit alors qu'en effet, les gens peuvent être pleins de surprises.
Et voilà, c'est la fin de ce chapitre, je réalise qu'il est un peu court mais les prochains chapitres seront sans doute un peu plus longs. J'ai hâte de recevoir vos avis sur les nouveaux rapprochements entre Emma et Regina. N'hésitez pas à me dire si vous pensez que j'ai bien reproduit le caractère des personnages, si vous avez aimez les scènes et ce que vous aimeriez voir dans les prochains chapitres. À bientôt !
