Bonjour à tous, je tiens d'abord à m'excuser pour cette longue absence, en effet, entre le travail, les cours et les révisions de partiels je n'ai eu que très peu le temps d'écrire. Néanmoins, voici un nouveau chapitre qui je l'espère vous plaira. Il est un peu court mais contient beaucoup d'avancées entre Emma et Regina et j'espère donc que vous l'apprécierez.
Chapitre 6: Amitié
Emma et Regina étaient assises devant le piano de cette dernière. La blonde, n'ayant pas oublié la promesse de son hôte de lui apprendre à jouer du piano, avait insisté pour que Regina lui montre un air pas trop compliqué avant qu'elles ne se rendent chez le docteur Whale pour le rendez-vous d'Henry. Aujourd'hui, le petit garçon devait préparer sa greffe en commençant des séances de chimiothérapie intenses qui permettraient de détruire le maximum de cellules cancéreuses de sa moelle osseuse malade.
Regina était très stressée, les chimiothérapies que son fils avait subies jusque-là l'avaient beaucoup affaibli, fatigué, et n'étaient jamais une partie de plaisir. Souvent, le petit garçon était pris de nausées et vomissait quelques heures après l'administration du traitement. De plus, d'après le bambin, il n'y avait rien de plus ennuyeux qu'une séance de chimiothérapie qui consistait à s'asseoir sur un fauteuil pendant des heures avec une intraveineuse lui administrant les médicaments nécessaires.
C'est pourquoi -bien qu'elle prétende le contraire- Regina était ravie d'apprendre à l'autre femme à jouer du piano. Cela la distrayait et l'empêchait d'être rongée par l'inquiétude. Bien qu'Emma soit particulièrement incompétente à son goût, elle s'évertuait depuis plus d'une heure à lui enseigner les mêmes touches encore et encore. Elle devait l'avouer, elle prenait un malin plaisir à la taquiner, c'est pourquoi elle la reprit une nouvelle fois lorsque Emma fit une énième fausse note.
- «Miss Swan, cela fait quatre fois que je vous montre, concentrez-vous un peu!»
- «Je suis novice, excusez-moi! C'est pas en me gueulant dessus que je vais y arriver !» Se plaignit la jeune femme qui donnait pourtant son maximum pour retenir les explications de Regina.
- «Langage Miss Swan!» La reprit la brune, son fils était juste à côté à feuilleter son livre d'image et elle n'avait aucune envie que ce dernier imite le vocabulaire de charretier de la jeune femme. «Bien, encore une fois, Do. Mi. Do. Re. Fa. Mi. Sol.» Répéta la pianiste en appuyant lentement sur les touches pour qu'Emma ait le temps de les retenir. - «Ce n'est pourtant pas compliqué!»
- «La patience n'est pas votre fort. Hein?» Soupira la jeune femme avant de se reconcentrer pour jouer les notes qu'elle avait tant de mal à retenir. Elle appuya avec précaution sur les touches, réfléchissant intensément à chaque prochaine note. Lorsqu'elle réussit enfin à reproduire la mélodie, elle afficha un sourire fier.
- «Vous voyez quand vous voulez!»
- «Moi aussi veux essayer!» Lança alors Henry qui venait de lever la tête de son livre. Il se leva et grimpa sur les genoux de sa mère tout excité.
- «Bien sûr mon petit prince, qu'est-ce que tu veux jouer?» Demanda sa mère qui avait l'habitude d'entrainer son fils sur des mélodies simples.
- «Celle qui parle du rayon de soleil!» S'exclama l'enfant qui adorait cette comptine.
- «You are my sunshine?»*
- «Oui!»
- «Tu te souviens des touches?»
- «Euh, je crois. C'est celle-là, celle-là, les deux du milieu, puis celle-là et on recommence!» Lança-t-il fièrement, lui et Regina l'avaient beaucoup joué ensemble et le petit garçon était donc habitué à la mélodie.
- «C'est exactement ça, mon trésor.» Acquiesça la pianiste en caressant la joue de son fils avec tendresse. Elle reporta ensuite son attention sur Emma et lui lança un regard de défi. «Vous voyez Miss Swan? Même un enfant de quatre ans a une meilleure mémoire que vous!»
- «Oh très bien, alors allez-y, puisque vous êtes tous les deux de véritables virtuoses!»
Emma, vexée, croisa les bras et fit une mine renfrognée. Henry éclata de rire en voyant sa tête et sa mère fit elle aussi un sourire.
- «Allez, un, deux…» Lança Regina.
Le bambin commença alors à appuyer maladroitement sur les touches de ses petits doigts avec sa main droite, tandis que sa mère utilisait avec élégance et délicatesse sa main gauche pour accompagner son fils. De temps à autre, elle utilisait aussi son autre main pour jouer les touches que son fils n'était pas capable d'atteindre. La mélodie était parfois un peu hésitante, l'enfant prenant quelques instants pour réfléchir aux notes suivantes. Néanmoins, elle était reconnaissable grâce au talent de Regina. C'est alors qu'un son, probablement le plus beau qu'ait jamais entendu Emma, sortit de la gorge de Regina. Elle chantait. Bientôt rejointe par son fils qui l'accompagna en répétant la fin des phrases, ne rendant la scène que plus adorable aux yeux de la blonde.
- «You are my sunshine.»
- «Sunshine!»
- «My only sunshine»
- «Sunshine! »
- «You make me happy, when skies are gray. »
- «Are gray ! »
- «You'll never know, dear, how much I love you. »
- «I love you ! »
- «Please don't take my sunshine away…»
Ils terminèrent le refrain d'une même voix et Emma resta subjuguée par le petit spectacle que la mère et le fils lui avaient offert. Sans même s'en rendre compte, elle avait ouvert grand la bouche et s'était figée, comme hypnotisée par la chanson. Ce n'est que lorsque Regina tourna la tête pour la regarder qu'elle sortit de sa torpeur.
- «C'était magnifique.» Lâcha-t-elle encore bouche bée.
- «Merci, mais tout le talent revient à Henry.»
- «T'as vu Emma ? Je chante bien !» S'exclama l'enfant, fier d'avoir retenu la chanson.
- «Oui, tu chantes très bien, Henry.» Répondit la blonde en souriant. Elle reporta ensuite son attention sur Regina. «J'aime beaucoup votre voix.» Ajouta-t-elle timidement.
- «Merci, c'est très gentil.»
S'il ne s'agissait pas de Regina, Emma aurait juré qu'elle était en train de rougir.
- «C'est bientôt l'heure de partir, non? » Demanda alors Emma après un rapide coup d'œil à l'horloge du salon.
- «En effet. Tu viens mon chéri? On va s'habiller. » Annonça Regina en soulevant son fils dans ses bras.
- «Non, je veux pas aller au docteur » Se plaignit l'enfant avec une expression boudeuse.
- « Henry, c'est un rendez-vous important, il faut qu'on y aille. »
- « Nan! Je veux pas! » Protesta une nouvelle fois le petit garçon en se débattant pour quitter les bras de sa mère. Cette dernière fut forcée de le lâcher et Henry se précipita sous la table du salon pour se cacher.
- « Henry, s'il te plaît…» Soupira Regina qui n'avait pas l'énergie de batailler avec son fils.
- «Noooooon!» Pleura le bambin, toujours caché sous la table. Dépassée, Regina se pinça l'arête du nez, réfléchissant à une technique pour convaincre son fils de sortir de là. C'est alors qu'Emma s'avança, elle lança un regard compatissant à Regina et se pencha sous la table pour parler au petit garçon rebelle.
- «Henry, il faut écouter ta maman. Pourquoi tu ne veux pas y aller?» Lui demanda-t-elle d'une voix rassurante.
- «C'est ennuyeux.» Répondit-il simplement, sachant à quel point les heures étaient longues lors des chimiothérapies.
- «J'ai une idée, et si on prenait ton livre avec nous? Je pourrais te lire des histoires pendant ta séance. Qu'est-ce que tu en dis?»
Henry sembla peser le pour et le contre un moment, affichant une frimousse concentrée. Au fond de lui, le petit garçon était bien conscient qu'il ne pourrait pas rester caché sous cette table indéfiniment. De plus, il aimait beaucoup lorsque Emma lui lisait des histoires parce qu'elle prenait différentes voix pour jouer les personnages, ne les rendant que plus captivantes. Convaincu, il fini par sortir de sa cachette et prit la main d'Emma.
- «D'accord.On y va.» Accepta-t-il finalement.
- «Merci.» Murmura Regina à la blonde, qui lui répondit par un sourire.
Une demi-heure plus tard, les deux femmes et le petit garçon arrivèrent dans le cabinet du docteur Whale qui leur expliqua longuement le processus des chimiothérapies qu'Henry allait devoir subir les prochaines semaines, ainsi que le déroulement de la future opération d'Emma qui lui permettrait de donner sa moelle osseuse au bambin. Elles écoutèrent attentivement ses explications, posant de temps à autre une question. Si Emma semblait étonnamment plutôt à l'aise, elle avait déjà fait de son côté plusieurs recherches afin de se renseigner sur les procédures, Regina, elle, avait l'air nerveuse. Sa jambe droite battait énergiquement et elle ne cessait de replacer ses cheveux derrière son oreille.
Lorsque l'entretient fut terminé, le docteur Whale les accompagna en salle de chimiothérapie où quelques personnes étaient en train d'effectuer leur séance de traitement: Une petite fille, à peine plus âgée qu'Henry jouait à la Gameboy tandis que son père lisait un livre à ses côtés, une jeune femme, accompagnée de son mari était en train de se faire poser son cathéter tandis qu'un peu plus loin un cinquantenaire, seul, feuilletait un magazine mis à disposition par l'hôpital.
Henry, plus qu'habitué aux séances, s'installa de lui-même sur l'un des fauteuils vides, celui près de la fenêtre qui était son préféré. Sa mère sentit les larmes lui monter aux yeux en voyant une infirmière piquer son petit bras chétif avec l'aiguille du cathéter reliée à la poche contenant le traitement. Elle n'en pouvait plus, voir son petit garçon subir encore et encore des chimiothérapies la rendait malade. Elle savait très bien ce qui allait suivre, en rentrant à la maison, son fils commencerait à avoir la nausée, à se sentir faible, il vomirait probablement son repas du midi, n'avalerait rien de la soirée et pleurerait de douleur pendant des heures avant de s'endormir d'épuisement. Elle ne le supportait plus, le voir souffrir aussi bien physiquement que mentalement la tuait à petit feu et même si cette greffe représentait enfin un espoir de guérison pour Henry, à cet instant, elle se sentit incapable d'assister une fois de plus à ce calvaire.
Les larmes qui perlaient le long de ces cils se transformèrent en torrent, ses lèvres se mirent à trembler et son souffle s'accéléra brutalement. Son ventre se tordit d'angoisse et sa gorge se serra tellement qu'elle se sentit soudain incapable de respirer. Elle faisait une crise de panique. Remarquant immédiatement que quelque chose n'allait pas chez la brune, Emma posa doucement une main sur son épaule mais ce geste n'eut pas l'effet escompté, Regina se recula soudainement et balaya la pièce d'un regard angoissé, n'osant ni regarder Emma ni son fils.
- «Je- Je suis désolé.» Bredouilla-t-elle avant de reculer un peu plus. «Je dois prendre l'air… Je reviens, je-» Ne terminant pas sa phrase, elle s'enfuit en courant dans les couloirs de l'hôpital sous le regard plus qu'inquiet d'Emma.
La blonde hésita un instant sur ce qu'elle devait faire, elle n'avait aucune envie de laisser Henry tout seul, mais son instinct lui disait que Regina avait à cet instant plus besoin d'elle que le courageux petit garçon. Elle s'approcha donc d'Henry et se mit à sa hauteur.
- «Je crois que ta maman ne sent pas très bien. Je vais juste aller voir comment elle va. Je reviens dans cinq minutes, d'accord?»
- «D'accord, Emma.» Acquiesça-t-il sans sourciller.
- «Vous pouvez veiller sur lui un petit instant?» Demanda-t-elle à l'infirmière qui venait de lui poser le cathéter. Cette dernière lui répondit par un hochement de tête et un sourire compatissant et Emma se précipita alors hors de la salle à la recherche de Regina.
Le couloir était rempli de médecins et infirmières en tout genre ainsi que de quelques patients mais Emma ne vit aucun signe de la brune. Elle traversa entièrement le couloir jusqu'à ce qu'elle passe devant les toilettes et entende de légers sanglots provenant de derrière la porte. Elle la poussa et entra dans la pièce, l'une des cabines était fermée et elle pouvait désormais entendre distinctement les pleurs qui en provenaient.
- «Regina? »
N'ayant aucune réponse, elle s'approcha de la cabine fermée et toqua doucement à la porte.
- «Je- Je- Henry-» Bredouilla la brune en pleurant de l'autre côté.
- «Regina, ouvrez la porte.» Elle n'eut pour réponse que d'autres sanglots. «S'il vous plaît, Regina…»
Après quelques instants de silence seulement coupés par les pleurs de la mère d'Henry, Emma entendit finalement le cliquetis du loquet qui s'ouvrait. Elle poussa légèrement la porte et découvrit alors une Regina bouleversée, assise contre le mur, les genoux repliés contre sa poitrine, elle pleurait à chaudes larmes et ne semblait pas pouvoir s'arrêter.
- «Je suis désolé…» Murmura-t-elle entre deux reniflements.
- «Regina, tout va bien.» Dit Emma en pénétrant dans la cabine. Elle s'assit en tailleurs en face de la brune et posa sa main sur son genou dans un geste rassurant. «Dites-moi ce qui se passe.»
- «C'est juste… Henry… Je ne supporte plus tout ça.» Murmura-t-elle, les larmes coulant toujours à flot et sa respiration erratique.
Emma se rapprocha un peu plus de la brune et posa son index et son pouce sur son menton afin de doucement relever son visage vers elle. Lorsque leurs yeux se rencontrèrent, Emma fut bouleversée de voir cette femme, d'ordinaire si maître de ses émotions, prise par tant d'angoisses et de désespoir. Elles se regardèrent un moment en silence, mais Regina avait toujours le souffle court et la blonde prit alors ses mains dans les siennes.
- «Respirez avec moi.» Lui intima-t-elle en prenant alors une grande inspiration, Regina la suivit, inspirant lentement l'air dans ses poumons avant de le relâcher quelques secondes plus tard. «C'est très bien, continuez.» L'encouragea-t-elle en continuant d'inspirer et d'expirer avec elle. Après quelques minutes, la brune sembla se calmer quelque peu, ses yeux étaient toujours embués de larmes mais elle respirait de nouveau normalement.
- «Merci…» Lâcha-t-elle timidement, elles se tenaient toujours la main et Regina n'avait aucune envie qu'elles se lâchent, comme si ce contact était une bouée de sauvetage lui permettant de rester à flot et de ne pas sombrer dans la panique.
- «Racontez-moi, c'est la chimio d'Henry qui vous met dans cet état?» Demanda Emma qui n'avait, elle aussi, aucune envie de lâcher l'autre femme, elle se mit même à dessiner de petits motifs invisibles avec son pouce sur les phalanges de la brune.
«Je veux seulement qu'il guérisse, je ne peux plus le voir comme ça, c'est trop dur et je suis tellement… Impuissante.»
- «Regina, vous faites tout ce que vous pouvez pour l'aider. Je veux dire… Vous veillez sur lui tous les jours, vous avez fait des recherches et traversé deux états pour me retrouver et lui donner cette greffe, en dépit de vos peurs. Grâce à vous, votre fils va sans doute pouvoir guérir. Vous n'êtes pas impuissante, vous êtes son héroïne.»
Regina faillit se remettre à pleurer en entendant les mots de la jeune femme. Émue, elle entrelaça leurs doigts sans même s'en rendre compte.
- «Vous le pensez vraiment?»
- «J'en pense chaque mot. Vous êtes une excellente mère, Regina et je ne peux qu'être reconnaissante que l'enfant que j'ai porté est une mère comme vous aujourd'hui.» La rassura-t-elle, prenant conscience que leurs mains étaient désormais jointes dans un geste des plus intimes. «Vous êtes tellement courageuse, mais vous avez aussi le droit de craquer, c'est normal. Cela fait beaucoup à porter pour une seule personne, mais tant que je serais là, sachez que vous n'êtes pas seule. Si vous avez besoin de parler, de soutien, de quoi que ce soit, je suis là pour vous.» Ajouta Emma, elle devait le reconnaître, elle s'était énormément prise d'affection pour la brune depuis qu'elle était arrivée à Storybrook, et la voir ainsi, si vulnérable, ne faisait que l'attendrir un peu plus.
- «Merci Emma. Je veux que vous sachiez que-» Regina sembla hésiter à poursuivre sa phrase mais en voyant leurs mains jointes et le doux regard d'Emma, elle délia sa langue. «Je vous apprécie beaucoup. Je t'apprécie beaucoup. »
En entendant la brune la tutoyer pour la première fois, Emma sentit son cœur se gonfler. Elle prit conscience que quelque chose venait de changer entre elles à cet instant, leur proximité nouvelle réchauffa tout son corps d'une douce chaleur.
- «Je t'apprécie beaucoup, moi aussi.» Répondit-elle avec un sourire qu'elle ne réussit pas à contenir.
Regina courba les lèvres en retour et elles restèrent ainsi encore un petit moment avant d'enfin se lever et de sortir des toilettes pour rejoindre Henry. Ce dernier discutait avec la petite fille assise à côté de lui et ne semblait pas s'être inquiété de leur disparition, l'infirmière était restée à ses côtés et s'en alla à ses occupations en voyant les deux femmes revenir.
La séance de chimiothérapie dura presque trois heures durant lesquelles Emma lu de nombreuses histoires au petit garçon qui resta captivé tout du long. Ils firent aussi quelques parties cartes, et lorsque la poche de traitement fut vide, l'infirmière revint enfin retirer le cathéter d'Henry et ils purent tous les trois rentrer à la maison.
Si au début le bambin semblait aller comme d'habitude, il joua aux petites voitures avec Emma tandis que Regina préparait le dîner, il refusa néanmoins de manger plus que quelques bouchées, affirmant qu'il n'avait pas faim. Une heure plus tard, alors qu'il regardait des dessins animés avec Emma, il commença à se sentir patraque.
- «Emma. Je me sens pas bien.» Dit le petit garçon en se tenant le ventre.
- «Tu as mal ?» Demanda la blonde, immédiatement inquiète. Regina se trouvait sous la douche et elle espérait qu'elle en sortirait bientôt de peur de ne pas réussir à gérer seule ce qui allait suivre.
- «Je-»
Le petit garçon n'eut même pas le temps de poursuivre sa phrase qu'il vomit le peu qu'il avait mangé au dîner directement sur les chaussures d'Emma. Cette dernière ne lui en teint pas rigueur et se contenta de lui frotter affectueusement le dos en lui murmurant des mots rassurants alors que le bambin continuait de régurgiter.
- «Ça va aller gamin, ça va aller.»
- «Maman…» Pleura l'enfant, alors que celle-ci descendait justement les escaliers, les cheveux encore mouillés. En voyant son fils en si mauvaise posture, Regina s'empressa de le rejoindre pour le prendre dans ses bras.
- «Oh, mon trésor.» Murmura-t-elle en embrassant sa tempe.
- «J'ai sali les chaussures d'Emma.» Lâcha-t-il, honteux.
- «Ce n'est pas grave, Henry. Je n'ai jamais aimé ces chaussures de toute façon.» Répondit la blonde, faisant malgré tout sourire le petit garçon et sa mère.
Les heures qui suivirent furent encore plus pénibles que ce qu'Emma s'était imaginé. Henry vomit encore trois fois, jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien dans son petit estomac et il se tordit de douleur en pleurant abondamment jusque tard dans la nuit. Regina et Emma restèrent auprès de lui tout du long, sa mère le tenant dans ses bras en le cajolant avec douceur pour le rassurer et la blonde en faisant la pitre autant qu'elle le pouvait pour tenter de détourner l'attention d'Henry de ses symptômes post-chimiothérapie.
Le petit garçon s'endormit finalement d'épuisement aux alentours de deux heures du matin, et les deux femmes allèrent ensemble le coucher dans sa chambre. Après l'avoir bordé, Regina se laissa tomber contre le mur du couloir, totalement épuisée.
- «Je ne penserai pas que ça serait aussi dur.» Soupira Emma en se laissant, elle aussi, glisser le long du mur pour s'asseoir aux côtés de l'autre femme. «Est-ce que c'est toujours comme ça après les chimios?»
- «Certaines sont pires que d'autres mais comme l'a dit le docteur Whale, les doses qu'il va recevoir à partir d'aujourd'hui seront beaucoup plus fortes que celles qu'il recevait avant. Alors je suppose que les prochaines semaines vont être difficiles.»
Regina ferma les yeux, faisant redescendre la pression de ces dernières heures, elle les rouvrit en sentant la main d'Emma frôler la sienne.
- «Tu ne seras pas seule pour ses prochaines semaines. Je pensais ce que j'ai dit à l'hôpital, je serais là pour toi et pour Henry.» Affirma la blonde avec conviction.
Regina fut profondément touchée par les mots de la jeune femme. Même si elle s'était habituée à être une mère célibataire bourrue de travail, elle devait admettre qu'elle se sentait parfois seule. Le vide laissé par Daniel était toujours présent, il lui avait laissé un immense trou dans le cœur que seul son fils était capable de combler mais parfois elle se demandait ce que ce serait de partager sa vie avec quelqu'un. Elle se demandait ce que ce serait de rentrer du travail et de retrouver une personne familière qui l'attendrait, une personne avec qui partager son quotidien et les progrès d'Henry et elle se demanda à cet instant si cette personne pouvait être une amie.
- «Emma est-ce… Est-ce que nous sommes amies?» Demanda alors timidement la brune. Emma s'était montrée très attentionnée auprès d'elle ces derniers jours, mais elle se demandait si ce soutien ne lui venait que de son envie de passer du temps avec Henry ou si en effet la jeune femme était aussi en train de se prendre d'affection pour elle.
- «Eh bien, j'aimerais beaucoup en tout cas.» Répondit Emma avec un sourire.
Regina osa alors relever la tête pour regarder Emma, elle vit dans ses yeux que la jeune femme était sincère et fut rassurée.
- «Moi aussi, j'aimerai beaucoup.»
- «Alors c'est officiel, nous sommes amies.» Décida la blonde en lui tendant la main. Regina la serra en retour comme pour sceller leur amitié et elles restèrent un moment à se regarder en souriant béatement. Pour la première fois depuis cinq ans, Regina réalisa qu'elle n'était plus seule.
Et voilà, c'est la fin de ce chapitre, qu'en avez-vous penser? La scène du piano? Les rapprochements physiques entre Emma et Regina et ce début d'amitié prometteur? Avez-vous des attentes ou des suggestions pour la suite? J'attends avec impatience vos reviews. Je vous souhaite de très bon fêtes et à bientôt.
