Il y aura sûrement plus d'un chapitre mais vu que c'est un chapitre = une histoire, je n'ai rien de programmé.
Qui c'est le coupable ?
Lyra Malefoy, adorait lire. Du haut de ses 10 et demi, elle pouvait dévorer toutes sortes de livres, même ceux que ses parents lui interdisaient. Elle se disait qu'elle avait, en plus, la chance d'avoir une immense bibliothèque chez elle et ça, ses copines de l'école, lui avaient dit que ce n'était pas commun. Alors qu'elle était plongée dans un recueil de nouvelles moldues, assise confortablement dans le canapé moelleux de la bibliothèque familiale, elle leva les yeux vers son frère qui venait de pousser un juron.
Son grand frère Scorpius, était rentré de Poudlard deux jours plus tôt, pour les vacances de Noël. Elle aimait un peu moins son frère depuis que, d'après sa mère, il était entré dans sa crise d'adolescence. Souvent, il venait l'embêter alors qu'elle était assise tranquillement dans sa chambre, lui racontant des histoires idiotes sur leurs parents, histoires qu'il avait entendu des autres 3ème années de Poudlard. Il portait, toujours, son pull au couleur de la maison Serpentard et lui disait, souvent, que si l'année prochaine, elle était admise à Gryffondor, alors ce ne serait plus sa sœur, mais son ennemi juré. Elle avait vu leur père l'engueuler pendant les dernières vacances quand il l'avait surpris à la malmener et avait été ravi de voir que depuis il avait, un peu, arrêté.
Elle le regardait en pensant que de toute façon c'était certain qu'elle irait à Gryffondor, ou peut-être, chez les Serdaigle. Son frère jura encore une fois, en gribouillant sur son parchemin. Il était allongé à plat ventre et ses devoirs d'école recouvraient toute la table basse et une partie du sol. Elle ne comprenait pas pourquoi il ne voulait pas utiliser le bureau, c'était quand même plus pratique. Lorsqu'elle lui avait soumis l'idée alors qu'il venait tout juste de transpercer son parchemin avec sa plume, tachant au passage le tapis en dessous, il lui rétorqua qu'elle ne pouvait pas comprendre. Elle avait roulé des yeux, comme sa mère, en se disant que non, décidément, elle ne comprenait plus son frère.
Alors qu'elle attaquait un nouveau chapitre, la porte de la bibliothèque s'ouvrit à la volée et leur père entra en vitesse avant de refermer la porte derrière lui, le visage rouge et le souffle court. Il s'adossa contre la porte et les regarda, légèrement paniqué. Elle vit du coin de l'œil, Scorpius tenter de cacher les taches d'encres sur le tapis avec des livres et des parchemins. Il était vraiment bête.
— J'ai besoin que l'un de vous se dénonce à ma place. Dit rapidement leur père, en jetant des coups d'œil anxieux vers la porte dans son dos.
Lyra reposa son livre et regarda son père avec un sourcil levé. D'après sa mère, ils avaient tous hérité ça de leur père, et elle ne savait pas si c'était un compliment ou pas. Il avait posé les mains sur ses genoux pour reprendre son souffle et son cou s'était teinté de rouge. Scorpius se redressa, tel un serpent, prêt à mordre. Il regardait son père avec un sourire malin.
— On a quoi en échange ? Dit-il en levant la main pour la stopper alors qu'elle allait parler.
— Scorpius… Grogna son père. Bon… 10 Gallions !
Scorpius fit semblant d'hésiter en se tapotant le menton, alors que son père passait sa main dans ses cheveux en jetant un regard anxieux vers la porte qui venait de s'entrouvrir laissant passer deux têtes blondes.
— Refermez derrière-vous. Dit-il précipitamment aux jumeaux qui venaient d'entrer.
Lyra profita de l'arrivée inopinée de ses deux jeunes frères, Léonard et Achille, pour attirer l'attention de son grand frère, alors que leur père avait collé son oreille contre le bois de la porte.
— Tu ne sais même pas pourquoi ! Grogna-t-elle. C'est un piège.
— Pourquoi quoi ? Dirent à l'unisson les jumeaux, en s'asseyant sur le canapé avec elle, écrasant sans ménagement les parchemins d'école de leur aîné.
— Pap's veut qu'on se dénonce à sa place pour un truc. Chuchota Scorpius. Contre 10 Gallions.
— On le fait ! S'écrièrent les jumeaux en s'adressant à leur père, qui les regarda en fronçant les sourcils.
— Non ! Pas vous. Dit il en faisant un vague geste de la main. Scorpius ?
— Pourquoi ? Demanda Léo en geignant. Moi, aussi, je veux 10 Gallions.
— Parce que, mes amours. Leur père s'approcha du canapé et pris Léo dans ses bras. Dès que j'ai le dos tourné, vous racontez tout à votre mère. Mes petits traîtres favoris.
Il reposa Léo qui rejoignit son jumeau, avant de bouder les bras croisés dans le canapé. Lyra les regarda et leur souffla que de toute façon c'était une mauvaise idée. Elle n'irait pas se dénoncer pour 10 Gallions, et pour un truc dont elle ne savait rien. Elle se dénoncerait que si elle avait quelque chose en échange qui en valait la peine. Scorpius aurait dû négocier. Il était vraiment bête.
"Mais c'est pas vrai !"
Le hurlement provenait du salon au rez-de-chaussée. Et Lyra reconnut immédiatement la voix de sa mère.
"Mais, dîtes moi que je rêve ! Par les couilles de Merlin !"
Elle devait être vraiment en colère, et au vu de la pâleur qui avait investi le visage de son père, elle n'était pas la seule à le penser. Sa mère ne jurait que très rarement. La dernière fois qu'elle l'avait entendu, c'était quand Scorpius était revenu de l'école avec une valise à moitié incendiée, son balai tout neuf en miette et un bulletin scolaire digne d'oncle George. Il avait d'ailleurs passé les dernières vacances scolaires entre punitions et engueulades. Lyra avait essayé d'être sympa avec lui, en lui ramenant des bonbons et du jus de citrouille alors qu'il venait d'être puni, encore une fois, mais il l'avait envoyé paître.
Leur père avait le teint désormais presque verdâtre, ce qui jurait avec le blond de ses cheveux.
— Je le fais pour le nouveau Nimbus. S'exclama soudain Scorpius.
Ah, enfin, il avait un peu réfléchi pensa Lyra.
— Je le fais pour un ordinateur portable. S'écria Lyra sous le regard mécontent de son frère.
Son amie Camille, née-moldue, avait un ordinateur portable et elle pouvait acheter des livres sur internet. Lors de la dernière soirée pyjama, elles avaient même regardé un film, toutes les deux calées sous la couette du grand lit de Camille, essayant de ne pas se faire prendre par les parents. Ici, les films, c'était uniquement sur la télé du salon, et la collection de DVD de sa mère était vraiment réduite. Quand elle et son frère avaient demandé pour avoir les chaînes comme leurs copains, leurs parents avaient expliqué que ce n'était pas possible dans un quartier sorcier. Lyra était franchement persuadée qu'ils mentaient à ce sujet. Son père était juste un vieux qui n'aimait pas trop la technologie.
— Non et non. Grogna leur père en les pointant du doigt.
La voix de leur mère résonna encore plus fortement, et cette fois, elle était à leur étage.
Lyra regarda son père essuyer son front dans un geste anxieux, en jetant un regard à la porte fermée de la bibliothèque.
— Alors juste un téléphone. Proposa Lyra avec un grand sourire charmeur, typique des Malefoy, en direction de son père. Les jumeaux acquiescèrent à sa demande, comme pour la soutenir.
Étant la seule fille de la famille, enfin avec sa mère, elle s'était fait un devoir de faire craquer son père pour absolument tous ses caprices. Au grand damne de sa mère, qui devait réfréner son mari. Elle avait presque eu le droit à une licorne lors de son 7ème anniversaire, mais son père s'était repris en lui expliquant que c'était une espèce protégée et que non, elle n'aurait pas ça en cadeau. Pour lui faire plaisir, il l'avait, tout de même, emmené à Poudlard et le professeur Hagrid lui avait montré une licorne dans la forêt interdite. Elle s'en souvenait parce que son père n'était pas entré dans la forêt avec eux, il avait murmuré quelque chose comme "assez vu de toute ma vie", qui avait faire rire le professeur Hagrid.
C'était sûr, son papa, ce n'était pas le plus grand sorcier de la terre mais elle l'aimait quand même, surtout quand il lui lisait des histoires le soir au coin du feu.
— Alors juste un nouveau balai ! Renchérit Scorpius en tirant la langue à sa sœur.
— Vendu ! Cria son père alors que les hurlements de sa mère se rapprochait.
Il choppa Scorpius par le bras, en faisant attention de ne pas lui faire mal et se dirigea vers la porte de la bibliothèque.
— Je l'ai trouvé ! Cria-t-il en ouvrant la porte, tombant nez à nez avec une Hermione Malefoy furibonde, en fronçant les sourcils de, fausse, colère.
— Je suis désolé maman. Dit automatiquement Scorpius, l'air contrit. C'était un accident.
— Mais qu'est ce qu'on va faire de toi ? Elle hurla en entrant d'un pas vif dans la bibliothèque. Un accident ?
— Je te jure, j'ai pas fait exprès.
— J'espère bien que tu ne l'as pas fait exprès ! Il ne manquerait plus que ça !
Elle avait les joues rougies et les cheveux en désordre, alors que leur père tentait de garder un regard sérieux sur leur fils, debout entre eux deux.
— Une édition centenaire de l'histoire de Poudlard ! Réduite en cendre ! S'énerva-t-elle en le pointant du doigt.
Lyra ouvrit la bouche choquée, en regardant son père qui n'en menait pas large. Il avait détruit l'édition qui avait été prêté par l'école, à sa mère, admiratrice incontestable de ce bouquin. Elle ne pourrait plus jamais le feuilleter. Elle qui avait refusé que sa mère le lui lise, préférant le découvrir quand elle entrerait à Poudlard, dans le confort de la bibliothèque.
— Je vais dire quoi à McGo, moi ? Est ce que tu te rends compte Scorpius ? Mais comment as-tu pu être aussi bête !
Scorpius se mit à pleurer à chaudes larmes, et Lyra du admettre qu'il s'était vraiment amélioré, elle y croyait presque. Il hoqueta des excuses par-ci, par-là, "J'ai pas voulu", "Je suis désolé maman", en s'essuyant bruyamment le nez contre sa manche.
Lyra regarda son père qui dansait sur ses deux pieds visiblement mal à l'aise, alors que leur mère avait radoucit le ton et tentait de calmer son grand garçon, en le serrant dans ses bras.
— Je sais que tu n'as pas voulu, mon chat. Mais tu te rends compte que c'était un livre inestimable ?
— O-ui, j-e sais. Hoqueta son frère. Si... si, je pouvais revenir en arrière, je le ferais. J'ai été trop bête.
— Oh mon chéri. Elle embrassa son front en relevant ses boucles blondes qui lui tombaient devant le regard. Viens, on va boire un thé et puis on va trouver une punition. Oh oui, tu vas quand même être puni !
Il sourit en essuyant son nez, et serra sa mère dans ses bras avant de la suivre dans le corridor.
Juste au moment où il passa la porte, il se retourna vers son père et lui fit le sourire le plus machiavélique possible.
Draco Malefoy se passa la main sur le visage, honteux alors que ses trois autres enfants ricanaient derrière son dos. Il s'approcha d'eux et sorti de ses poches des gallions qu'il posa dans la paume de sa fille.
— Pas un mot à votre mère, vous trois ! Dit-il sérieusement en les regardant tour à tour. Et Lyra tu partages avec tes frères. Ah, et profites en pour ranger ce bordel, aussi !
Il désigna les livres et les parchemins étalés partout avant de disparaître à son tour dans le corridor en fermant la porte de la bibliothèque.
Lyra donna un Gallion à chacun de ses frères en leur assurant que ça avait une valeur de mille. Ils sautillèrent de joie et se ruèrent en direction de leur chambre pour planquer leurs nouveaux trésors. Quand elle se retrouva seule, entourée des devoirs d'école à moitié terminés de son frère, elle se fit la réflexion que c'était certain, elle irait à Serdaigle. Ils étaient vraiment idiots dans cette famille.
