Après que Ran se soit réveillée et qu'elle ait prononcé les prénoms de Shinichi et de Sasuke, Eri était allée chercher le médecin. Quand l'avocate lui raconta que sa fille avait repris connaissance, le docteur fut surpris et perplexe, en principe, sa jeune patiente n'était pas censée se réveiller tout de suite. Il entra ensuite dans sa chambre pour constater qu'effectivement, l'adolescente était bel et bien consciente. Il l'examina avec soin, mais avant même qu'il ne termine son examen, elle referma les yeux.
« Ran ?! » dit Kisaki-sensei avec inquiétude, alors que l'idée que sa fille soit potentiellement retombée dans le coma lui traversa l'esprit.
« Ne vous inquiétez pas. » assura le médecin. « Elle s'est juste endormie, elle a encore besoin de beaucoup de repos. »
« Quel soulagement. » Elle mit une main sur sa poitrine pour exprimer son apaisement. Le médecin continua son examen. « Je vais prévenir son père, il sera soulagé qu'elle se soit enfin réveillée. » déclara-t-elle. « Je vais aussi lui dire ce que Ran a dit quand elle s'est réveillée. » nota-t-elle pour elle-même.
Elle sortit de la chambre pour téléphoner dans le couloir, mais étrangement, Kogoro ne lui répondit pas. Elle était assez surprise, mais elle décida de réessayer plus tard.
En vérité, si Mouri ne répondait pas, c'était pour une bonne raison, en effet, il avait pris soin de mettre son portable en mode silencieux. Il suivait toujours derrière le miroir sans tain, l'interrogatoire de Midoriya, aux côtés de Ginshinro. Il était à la fois irrité et attentif par ce qu'il entendait, mais il était surtout impatient car le vigile allait enfin révéler nom du responsable de l'agression de sa fille. En ce qui concerne le père de Kazuha, il était dans le même état que Kogoro, mise à part que lui, n'avait qu'une envie, c'était d'entrer dans cette salle, de secouer Midoriya et de lui demander où se trouvait sa fille.
Dans la salle d'interrogatoire, Midoriya était à présent sur le point de raconter tout ce qu'il avait caché jusqu'à présent.
« Avant que vous ne commenciez votre récit, auriez-vous l'obligeance de nous dire le nom de la personne qui vous a demandé d'éloigner Ikumi-san. » s'impatienta l'inspecteur Megure.
« Oui je vais vous le dire…il s'appelle Fujiwara Sasuke. »
« Fujiwara ? » répéta Heiji étonné « Mais c'est le même nom que le pâtissier que nous avons vu le jour de la pièce de théâtre. Est-ce que ce serait une coïncidence ? »
« Oui… » Avant que le vigile ne poursuive, ils entendirent brièvement un bruit qui venait de derrière la porte, comme si quelqu'un essayait d'entrer, mais cela s'arrêta rapidement.
« Continuez. » ordonna fermement l'inspecteur au chapeau en se disant qu'il verrait plus tard si ce n'était pas Kogoro qui avait tenté d'ouvrir la porte.
« Euh oui bien-sûr. » dit-il d'une voix tremblante. « Sasuke et moi nous nous connaissons depuis le lycée, on peut dire qu'on est ami, mais…pas des amis proches…Depuis la fin du lycée on est resté en bon terme et on se voyait de temps en temps pour boire un verre… » Il mit une main sur son front. « Et…il y a de cela un mois…je…l'ai rencontré, il avait l'air assez affecté, je lui ai donc proposé qu'on aille boire…enfin ce qu'on avait l'habitude de faire quand on se voyait quoi…mais cette fois-ci, il buvait plus que d'habitude et m'a confessé qu'il avait perdu sa mère récemment dans un braquage et depuis cet incident il s'était laissé tomber dans la boisson. »
« Dans la boisson ? Il est devenu alcoolique ? » l'interrompit l'osakien.
« Laisse-le continuer Heiji ! » sermonna Heizô.
« Oui on peut dire qu'il est devenu alcoolique. Ce jour-là il était particulièrement ivre, au point qu'à un moment, il m'a dit quelque chose d'étrange…qu'il était responsable de la mort de sa mère. Sur le moment, j'ai cru qu'il disait ça parce qu'il était totalement ivre, mais vu ce qu'il a fait il y a deux jours… »
« Responsable de la mort de sa mère ? » Megure nota cette information. « Et après que s'est-il passé ? »
« Vu qu'il était ivre, il m'a demandé de le raccompagner chez lui, il m'a donné les clés de sa voiture. J'ai accepté, je ne pouvais pas le laisser conduire dans cet état, mais quand je l'ai ramené chez lui, je…je suis reparti avec sa voiture pour…me rendre à Osaka. » avoua-t-il alors qu'il essayait d'éviter comme il le pouvait, le regard d'Heiji. « En fait, après l'avoir déposé dans son lit, j'ai…reçu un appel de ma petite-amie, enfin mon ex qui vit à Osaka…elle me disait qu'elle en avait assez de la relation à distance, elle m'a dit qu'elle voulait faire une pause… » Il recommença à sangloter. « Alors, dans la panique j'ai pris la voiture de Sasuke et je me suis rendu à Osaka. Je suis d'abord allé chez ses parents car… à la base elle habitait chez eux…, mais ils m'ont dit qu'elle avait récemment déménagé. Vu qu'il était tard et après leur avoir dit la raison de ma visite, ils m'ont donné son adresse et m'ont conseillé…de m'expliquer avec elle le lendemain. Quand j'ai quitté leur domicile, je suis revenu à la voiture, c'est là que j'ai rencontré…ce jeune homme. » Il pointa Heiji du doigt sans le regarder. « Il était avec un ami et cet ami avait abimé le capot de la voiture de Sasuke…Bref après cet incident, j'ai un peu paniqué, mais j'étais plus focalisé sur ma petite-amie que j'ai préféré mettre ça de côté. Ensuite je suis allé dans un motel et le lendemain… » Il renifle. « …J'ai attendu le levé du jour et je me suis rendu directement à sa nouvelle adresse et quand elle a ouvert la porte…j'ai vu qu'elle n'était pas seul…et c'est là qu'elle m'a annoncé qu'elle avait rencontré quelqu'un d'autre. » Des larmes coulèrent sur son visage.
« Attendez, depuis tout à l'heure vous nous racontez cette histoire, mais est-ce qu'au moins ça a vraiment à voir avec l'affaire qui nous préoccupe aujourd'hui ? » coupa le surintendant d'Osaka assez irrité des crises de larmes du vigile.
« Pardonnez-moi. » Il essuya son visage d'un revers de la main. « Oui ça à un rapport, car c'est après ma rupture que… sous le choc, j'ai roulé au hasard dans la ville et je roulais…vite et… sans vraiment me concentrer sur la route et…c'est à cause de ça… que l'accident a eu lieu. »
« Je vois. » dit simplement Heizô, bien qu'au fond il était satisfait de connaître enfin les circonstances de l'accident de son fils, mais il voulait pour le moment privilégier l'enquête actuelle. « Venez-en au fait maintenant ! »
« D'accord… » Il baissa la tête. « J'ai renversé ce garçon et…après avoir réalisé ce que je venais de faire, je suis rentré aussi vite que j'ai pu à Tokyo…Je suis revenu chez Sasuke qui avait retrouvé sa lucidité…et je lui ai avoué ce que j'avais fait, il était furieux. Non seulement, sa voiture avait été abimée par un shinai, mais en plus, j'avais renversé quelqu'un. Dès qu'il a su cela, il a recherché sur internet les actualités d'Osaka. C'est à ce moment, qu'il m'a appris que j'avais renversé Hattori Heiji le fils du surintendant d'Osaka. Il m'a ensuite montré la photo de ce Hattori en question et c'est là que je me suis rendu compte que je t'avais rencontré la veille. » dit-il en regardant Heiji. « Sasuke était…en colère et sur le coup il m'a avoué que la voiture que je lui avais empruntée était volée… » Il ressentit un frisson rien qu'en se souvenant de la confession de celui qu'il croyait être son ami. « …J'étais sous le choc…ce qui m'a encore plus surpris c'est qu'il a repris son calme et qu'il s'est mis à passer des coups de fil. Une fois terminé, il s'est tourné vers moi en disant, qu'il avait réglé la situation, qu'il allait faire changer la plaque d'immatriculation de la voiture…et avant que je ne parte, il m'a précisé que je lui en devais une. »
« Je vois et j'imagine qu'après cette histoire, il vous a appelé quelques semaines après pour que vous deveniez son complice dans l'agression des filles. » en déduit Megure.
« J'ignorais ce qu'il allait faire ! » Il était sur la défensive. « Mais effectivement, il m'a contacté il y a deux jours. Il savait que je travaillais pour une boite de vigile et je lui avais dit que souvent j'étais envoyé au théâtre Sora. Cependant, ce jour-là, je n'étais pas censé travaillé là-bas, mais au dernier moment on m'a… »
« On vous a appelé, car le directeur du théâtre souhaitait que la sécurité soit renforcée… » termina le surintendant d'Osaka.
« Exactement ! » confirma Midoriya. « Quand Sasuke m'a appelé samedi après-midi, il m'a demandé si je travaillais bien au théâtre Sora. Je lui ai répondu oui et je lui ai demandé pourquoi il me posait cette question et c'est à ce moment-là qu'il m'a répondu 'tu te souviens que tu as une dette envers moi ?'. Je ne savais pas quoi répondre face à ça, mais il a ensuite continué à me poser des questions, du genre 'est-ce que la seule représentation de ce soir-là était bien Roméo et Juliette ?' ou à quelle heure je devais être au théâtre… »
« Et à quelle heure il vous a passé cet appel ? » questionna l'inspecteur de Tokyo.
« Aux alentours de 16h30, il me semble. Oui c'est ça ! Il m'a appelé alors que j'étais sur le point d'aller repasser ma chemise de travail…Dans tous les cas, après avoir répondu à ses questions, il a dit qu'il avait besoin de mon aide pour aborder sa petite-amie avec qui il était en froid… »
« Sa petite-amie ? Mais qu'est-ce que... » Heiji arqua un sourcil.
« Oui, enfin c'est ce qu'il me racontait, mais ce n'est que bien après que j'ai compris que cette histoire de petite-amie n'était que mensonge. » répondit-il à l'adolescent avant que ce dernier ne termine sa phrase. « Mais pour en revenir à ce que je disais, il voulait que je l'aide. D'après lui, sa petite-amie devait se rendre au théâtre Sora pour aller voir Roméo et Juliette. Il disait que ça faisait plusieurs jours qu'elle ignorait ses messages et ses appels…Quand j'ai entendu cette histoire, ça m'a fait penser à ma rupture… » Sa voix recommença à trembler. « C'est pour ça que je lui ai dit, que j'allais l'aider… Mais bon…je lui ai dit que j'acceptais, mais…il ne me laissait pas vraiment le choix avec la dette qu'il disait que j'avais envers lui… » Il essuya rapidement son visage, car il était parfaitement conscient que les deux hommes et le lycéen n'avaient aucune compassion à son égard. « Bref…quand je lui ai dit que j'allais l'aider, il m'a annoncé qu'il viendrait me chercher en voiture. A la base, j'avais l'intention de me rendre au théâtre avec mon vélo vu que… je…j'évite de conduire…par rapport à… enfin… » Il jeta rapidement un regard furtif à Heiji avant de racler sa gorge.
« Ouais, depuis que vous m'avez roulé dessus… » grommela l'osakien.
« Hmm… » Il baissa la tête ayant apparemment entendu les paroles du garçon. « Euh…ce que je disais…quand il m'a dit qu'il venait me chercher, j'étais stressé de me retrouver à nouveau face à lui, car je le voyais à présent sous un autre angle, depuis son histoire de voiture volée…mais j'étais dans un sens soulagé que ce qu'il me proposait pour payer ma dette envers lui n'était pas…illégal. » déclara-t-il. « Du moins c'est ce que je pensais. » ajouta-t-il d'un ton plus bas. « …quand Sasuke m'a dit qu'il venait me chercher, il m'a demandé également si je n'avais pas un uniforme supplémentaire à lui prêter. Immédiatement sans me demander si je devais lui mentir ou pas, je lui ai dit oui. Il m'a également demandé à quelle heure je devais être là-bas. Après toutes ses questions, il m'a indiqué l'heure à laquelle il viendrait me chercher et il a raccroché. Environ une heure plus tard, il m'a rappelé pour me dire qu'il se trouvait devant chez moi et de me dépêchez de le rejoindre avec la tenue qu'il m'avait demandé. Je lui ai juste dit d'accord. Quand je suis sorti de chez moi, j'ai vu qu'il m'attendait avec la fameuse voiture…avec laquelle j'ai… enfin…provoqué l'accident… » Il soupira encore une fois.
« La Toyota yaris blanche qui m'a renversé alors… » pensa Heiji. « Si je me souviens bien Amamiya-san a aperçu une voiture blanche quitté le parking avant de découvrir Neechan, ce serait cette voiture ? Cela signifierait que Kazuha aurait été enlevé dans la voiture qui m'a renversé ?! » déduit-il avant de se refocaliser sur le récit du vigile.
« …Dans la voiture, il y avait une atmosphère étrange. Au début, il ne parlait pas, il se contentait de se concentrer sur la route, mais il semblait en même temps réfléchir…beaucoup réfléchir…Mais à un moment il s'est mis à me poser des questions sur le théâtre et sur sa configuration…il voulait savoir en détail comment la sécurité était assurée »
« Et vous avez répondu à ses questions honnêtement ? » questionna Megure.
« Oui et je le regrette… C'est vrai que je trouvais ses questions étranges, pour quelqu'un qui cherchait juste à parler à sa petite-amie, mais je me suis dit qu'il savait ce qu'il faisait… Du coup, je lui ai expliqué qu'avec les autres agents, nous avions une réunion à 18h30 et qu'on nous brieferait sur nos postes à ce moment-là. J'ai essayé de lui décrire comme je pouvais la configuration du théâtre. Après ça, il est redevenu silencieux, mais je sentais bien qu'il réfléchissait à une stratégie. » se souvint-il. « Quand nous sommes arrivés il était environ 18h. Je ne savais pas ce qu'il comptait faire, mais vu qu'il ne me posait plus de question, j'ai commencé à descendre. Cependant à la seconde où j'ai ouvert la porte, il m'a demandé deux choses, de lui dire où était le bureau du directeur et de le contacter quand le briefing sera terminé. »
« Il voulait savoir où se situait le bureau du directeur, mais pourquoi ? » demanda Heizô.
« Quand il m'a posé la question, c'est le seul moment où je lui ai demandé pour quelle raison il voulait cette information. Il m'a jeté un regard noir et il m'a dit 'contente toi de répondre à mes questions et il ne t'arrivera rien', à partir du moment où il m'a dit ces mots je ne lui ai plus rien demandé…je lui ai indiqué où se trouvait le bureau et ensuite il m'a laissé partir. Après ça, je suppose qu'il s'est rendu dans le bureau du directeur…mais je n'ai plus eu de ses nouvelles après ça, du moins jusqu'à ce que le briefing sur l'attribution des postes soit terminé. Quand la réunion s'est terminée, j'ai sorti mon téléphone pour l'appeler, mais j'ai vu qu'il avait tenté de me joindre plusieurs fois, donc je l'ai immédiatement rappelé et… » Il serra les dents avant de continuer « …Il m'a redemandé comment était organisé la sécurité. Vu que j'avais à présent les informations qu'il attendait, je lui ai dit que certains vigiles gardaient des loges…je lui avais à peine dit ça qu'il m'a immédiatement demandé si je m'occupais de la loge numéro trois, vu que selon lui c'était dans celle-ci que se trouvait sa petite-amie. »
« La numéro trois était la loge où se trouvait les jeunes-filles qu'il a agressé ! » l'interrompit sèchement Megure.
« Je le sais…maintenant…mais à ce moment-là je l'ignorais vraiment. » dit-il avec regret alors qu'il se recroquevillait sur lui-même comme un enfant qui se faisait gronder.
« Nous nous foutons de vos regrets ! Poursuivez ! » ordonna sèchement le surintendant d'Osaka. « Qu'est-ce que vous lui avez répondu après qu'il vous ait demandé si vous vous occupiez de la loge numéro trois? »
« Je lui ai dit que non et que j'étais positionné au niveau d'une issue de secours, il avait l'air déçu. Puis il est resté silencieux un certain temps, je ne savais pas si je devais raccrocher ou rester en ligne, mais au bout d'un moment il m'a demandé si l'issue de secours que je gardais se trouvait à proximité de l'accueil et à la seconde où je lui ai répondu oui, il m'a donné plusieurs indications et il m'a dit que si je suivais ses ordres à la lettre, je serai libéré de ma dette… » Il mit une main sur son visage comme s'il avait honte de ce qu'il avait fait.
« Et quels étaient ses ordres ? » demanda ou plutôt exigea l'inspecteur de Tokyo constatant que le vigile semblait hésiter à continuer son récit.
« …il m'a m'a demandé de faire en sorte d'éloigner l'agente d'accueil de son poste après le début de la représentation. Il voulait qu'elle quitte son poste pendant au moins une heure, il m'a dit de faire comme je voulais, mais de faire en sorte que Ikumi-san soit loin de l'accueil. Il a justifié son ordre en disant qu'il aurait besoin de ce temps pour faire sortir sa petite-amie de la loge et lui parler dehors. Il me disait qu'il ne voulait pas que l'agente d'accueil trouve suspect qu'un vigile parte comme ça avec une spectatrice. Quand il m'a dit ces mots, j'ai compris pour quelle raison il m'avait demandé un uniforme… »
« Si je comprends bien, vous saviez qu'il allait se déguiser en vigile pour aller chercher sa 'petite-amie' dans la loge. » récapitula Heizô.
« Oui… » avoua-t-il honteux et en baissant encore plus la tête qu'elle ne l'était déjà.
« Et vous n'avez pas trouvé ça exagéré qu'il veule forcer sa 'petite-amie' à quitter sa loge pour discuter dehors de leur soi-disant problème de couple ? »
« Non…Je…à ce moment-là je souhaitais juste que sa petite-amie accepte de le suivre et qu'ils se réconcilient...Vous savez…par rapport à ma rupture je suis devenu très sensible quand j'entends les problèmes de couples et… »
« Tch aho… » marmonna Heiji l'air frustré.
« Bref, quand il vous a donné ses ordres, j'imagine que c'est à ce moment-là que vous avez eu l'idée d'éloigner Ikumi-san en utilisant l'histoire de votre mère qui ne répondait pas ? » en conclut le père de l'adolescent.
« Oui c'est ça… » confirma-t-il de plus en plus mal à l'aise « …j'ai inventé cette histoire sur ma mère et j'ai utilisé le fait que je ne conduisais pas, pour convaincre Ikumi-san de me déposer chez moi, je lui ai dit que je n'avais pas de voiture et elle a accepté… Quand le moment d'éloigné Ikumi-san est venue, j'ai envoyé un message à Sasuke pour lui dire que l'accueil était libre, il m'a juste répondu 'ok'. Dans un sens, je me sentais soulagé, parce que je…je n'avais plus de dette envers lui, mais je ne savais pas pourquoi je ressentais comme une boule au ventre… »
Les larmes lui montèrent à nouveau aux yeux. « Mais le lendemain matin très tôt, j'ai…j'ai appris par mes collègues ce qu'il s'était passé…je…je l'ai appelé pour savoir s'il avait quelque chose avoir avec cette histoire, mais au lieu de me répondre, il m'a demandé si la fille qui…avait été poignardée était encore en vie. Je…je lui ai dit oui…et je lui ai immédiatement demander s'il avait quelque chose à voir avec cette histoire, c'est à ce moment-là que son ton à changer, il m'a dit 'écoute, si tu ne veux pas avoir de problème avec les flics, t'as intérêt de fermer ta bouche'. Il m'a demandé si je savais aussi dans quel hôpital, la jeune-fille avait été transportée, il m'a fait tellement peur que je lui ai répondu… vu que je savais par mes collègues dans quel hôpital, elle avait été hospitalisée… »
Heiji ne lui laissa pas le temps de finir, ces révélations étaient trop pour lui, il le saisit violemment par le col.
« ESPECE DE AHO ! T'ES VRAIMENT LE PIRE DES LÂCHES ! »
« Heiji ! » Son père l'attrapa par l'épaule pour le retenir afin qu'il ne s'en prenne pas davantage au suspect. « Calme-toi ! » cria-t-il.
« Garde ton sang-froid Hattori-kun ! » conseilla Megure.
« Et Kazuha dans l'histoire ? Il vous a dit où elle était ?! » Son ton était exigeant et il se débattait pour que son père son père le relâche.
« Non…Non je vous jure que je ne sais rien de la jeune-fille disparue. » Il était apeuré face à la colère de l'adolescent.
« ALORS DEMANDEZ A VOTRE POTE QU'EST-CE QUI LUI A FAIT ! VOUS VOUS RENDEZ COMPTE QU'IL A ENVOYÉ DES PHOTOS D'ELLE INERTE POUR LA FAIRE PASSER POUR MORTE ! »
« Quoi ?! » fit Midoriya stupéfait.
« Hattori-san, si vous me le permettez, je vais terminer l'interrogatoire. Pouvez-vous faire sortir Hattori-kun ? » demanda l'inspecteur à chapeau constatant que le jeune-homme était vraiment hors de lui.
Heizô bien que frustré que quelqu'un lui donne des ordres, se montra compréhensif. L'attitude de son fils compromettait clairement l'interrogatoire. Il traina donc Heiji hors de la salle.
Dès lors où le surintendant d'Osaka avait mis les pied hors de la pièce et après l'avoir refermé, il poussa son fils avec une force mesurée.
« Je savais que ce n'étais pas une bonne idée que tu assistes à cet interrogatoire ! Tu es incapable de garder ton sang-froid, imbécile de fils ! »
« Mais tu te rends comptes de ce qu'il a fait ? Ce mec est le complice de l'agresseur des filles ! » rétorqua le garçon qui était toujours remonté.
« Heiji-kun, ça suffit ! » fit Ginshiro avec un regard sévère. Le père et le fils avaient déjà oublié que lui et Mouri étaient censés se trouver à l'extérieur de la salle pour écouter l'interrogatoire derrière une vitre sans tain.
« Toyama-han ? » dit-il en réalisant la présence de l'homme.
« Je sais que ce que cet homme a fait est grave, mais ce n'est pas en l'agressant comme tu l'as fait, que la situation va évoluer. »
Le détective lycéen ne répondit pas, mais comprenait tout à fait que le père de sa petite-amie avait raison.
« Mouri-san est parti ? » observa en même temps le surintendant.
« Il est parti…Je ne sais pas où il est allé, mais à la seconde où il a entendu Midoriya prononcé le nom du responsable, il était hors de lui, il a voulu entrer dans la salle, j'ai réussi à le retenir, mais ensuite il est parti. J'ai l'impression qu'il connaissait ce Fujiwara Sasuke… »
« Alors il était sans doute en lien avec Fugiwara-san qui est un ami de la famille Mouri… » comprit Heiji à haute voix alors qu'il reprenait son calme.
« Fugiwara-san ? » souligna le subordonné d'Heizô.
« Oui c'est un homme qui est un ami de la famille Mouri. Si je me souviens bien, d'après Neechan, il a perdu sa femme récemment…et… » il s'arrêta avant de se mettre à réfléchir.
« Heiji ? » dit le père du garçon après qu'il se soit arrêté de parler.
« Il a perdu sa femme…comme ce Sasuke qui a perdu sa mère récemment… » conclut-il après avoir rassemblé les pièces du puzzle.
« De quoi est-ce que tu parles ? » questionna le subordonné d'Heizô qui semblait perdu face aux propos de l'adolescent.
« Je crois que le jour de l'agression des filles…je…j'ai rencontré le père de ce Fujiwara Sasuke. »
« Nani ? » firent les deux hommes simultanément.
« Ouais, le matin de la représentation, avec Kazuha, Neechan et Ku euh enfin Conan-kun, nous sommes allés le voir dans sa pâtisserie. Neechan et le gamin sont rentrés avant nous pendant que Kazuha et moi regardions le tableau des spécialités du jour, mais ensuite quand nous sommes entrés à notre tour, il s'est passé un truc bizarre…dès que nous avons mis les pieds dans la pâtisserie, Fujiwara-san a fait ne crise de panique… » Il mit sa main sur son menton.
« Une crise de panique ? » répéta Toyama.
« Ouais. » Il hocha la tête. « Quand on est rentré et qu'il nous a vu tous les deux, il s'est mis à dire…le prénom de sa femme et à trembler…mais je ne comprends pas pourquoi son fils s'en serait pris aux filles. » ajouta-t-il d'un air concentré. « Quoique… »
« Hattori-keishi. » interpella Takagi qui longeait le couloir pour les rejoindre.
« Takagi-keiji ? »
« Megure-keibu, où est-il ? » demanda-t-il essoufflé et visiblement embêté.
« Il est toujours en train d'interroger Midoriya. Pourquoi ? »
« C'est Mouri-san, je ne sais pas ce qui lui arrive, mais depuis tout à l'heure, il fait un scandale à l'accueil. Il dit qu'il faut absolument qu'on se rende dans une pâtisserie, la pâtisserie d'un certain… »
« Fujiwara. » devina Heiji.
« Euh oui. Comment le sais-tu ? »
« Midoriya nous a avoué le nom du coupable et je crois qu'il s'agit probablement du fils du propriétaire de cette pâtisserie. »
« Quoi ?! » fit le jeune inspecteur surpris.
« Il faut que je confirme avec Otchan, mais ma déduction est sûrement exacte. « Vous avez bien dit qu'il est à l'accueil. C'est ça ? »
« Euh en effet. »
Sans ajouter quelque chose, Heiji se dirigea à l'accueil. Heizô et Toyama qui étaient intrigués par le fait que Kogoro connaissait visiblement le père du responsable, suivirent l'adolescent, laissant derrière eux Takagi qui ne semblait pas savoir s'il devait les suivre ou attendre que Megure termine.
« Sato-keiji, je vous en conjure, le fils du pâtissier Fujiwara est responsable de l'agression de ma fille, le vigile que Keibu-dono interroge l'a confirmé. La mère de Ran vient de me dire aussi tout à l'heure au téléphone qu'elle… » Le père de Ran, comme l'avait indiqué Takagi était vraiment en train de tenter de convaincre tout le monde de se rendre à la pâtisserie de Fujiwara.
« J'entends ce que vous dîtes Otchan, mais tant que nous n'avons pas reçu d'ordre de Megure-keibu, nous ne pouvons pas envoyer de voiture comme ça… »
« Otchan ? » dit l'osakien en arrivant dans sa direction, avec sur son père et de Ginshiro.
« Le gamin d'Osaka ? » Il se tourna dans sa direction à la seconde où il reconnut le son de sa voix. « L'interrogatoire est terminé ? Où est Keibu-dono ? Il faut qu'il… »
« Non l'interrogatoire n'est pas terminé. Cependant…si j'ai bien entendu…le coupable que Midoriya a désigné…ce Sasuke, c'est le fils de Fujiwara-san le pâtissier ? »
« Tout à fait. Tu le connais ? »
« Le jour de l'agression des filles…je l'ai rencontré… » Comme il l'avait fait avec son père et Toyama, il lui raconta son étrange rencontre avec l'homme.
« Il a fait un malaise ? Et le soir même, son fils décide d'aller kidnapper Kazuha-chan et de poignarder ma fille c'est ça ! » résuma le moustachu.
« Je ne résumerais pas les faits comme ça, mais oui… c'est un peu ça. » lui répondit le jeune détective.
« Mais pourquoi il a fait ça ? Il pense que les filles sont responsables du malaise de son père ? Et si tout le monde est au courant, qu'est-ce qu'on attend pour aller confronter Fugirawara-san ? »
« Comme je vous ai expliqué, il faut que nous attendions les ordres de Megure-keibu. » répéta Miwako une fois de plus.
« Hmm…Nous ne savons pas si Fujiwara-san est directement impliqué Mouri-san. Cependant, je peux vous emmener chez lui afin que nous interrogions cet homme sur son fils. » déclara Hattori Heizô.
« Oh Honbuchou-dono, vous seriez partant pour m'accompagner ? »
« A présent que nous avons une piste sérieuse, je crois que nous n'avons plus de temps à perdre. »
« Je viens aussi… » commença Heiji.
« Non Heiji, ça suffit les enfantillages ! Tu vas rester ici et attendre que quelqu'un te ramène à l'hôtel ! » rétorqua-t-il avec une certaine exaspération.
« Mais oyaji… »
« Non ! Hors de question, tu penses que je vais te laisser aller quelque part, après le comportement que tu as eu face à Midoriya ? Tu es incapable de garder ton sang-froid ! »
« Mais Kazuha… »
« Heiji-kun. » dit Ginshiro en mettant une main sur son épaule. « Tu nous as déjà beaucoup aidé, mais tu devrais te reposer, tu es en convalescence. » lui rappela-t-il.
« J-Je peux pas, je peux pas rester là. » s'obstina l'adolescent alors que Kogoro s'approcha de lui.
« Ecoute gamin, Toyama-san a raison…Il faut que tu te ménages. » Il l'éloigna comme s'il voulait lui dire un secret confidentiel. « J'ai cependant besoin que tu me rendes un service. »
« Un service ? » L'adolescent fronça les sourcils. « Mais Kazuha a… »
« Ecoute, on s'en occupe, je te promets qu'on arrêtera bientôt ce criminel. Cependant, il a un problème. J'ai eu Eri tout à l'heure au téléphone, pendant que j'étais à l'accueil, en train d'essayer de convaincre les agents, j'ai regardé mon téléphone un moment et j'ai vu qu'elle avait tenté de me joindre pendant que j'écoutais l'interrogatoire. Elle m'a dit que Ran s'est réveillé. »
« Vraiment ?! C'est super ! Et elle a dit quelque chose ? »
« Oui et apparemment, elle a dit brièvement le nom de ce Sasuke. » grogna-t-il.
« Alors elle le reconnaît comme coupable ? »
« Ça ne fait aucun doute ! Mais il faut attendre qu'elle se réveille complètement pour confirmer. Mais il n'y a pas que ça, d'après ma femme, Conan avait déjà commencé à soupçonner Sasuke avant le réveil de Ran. »
« Quoi ?! »
« Je n'ai pas tout compris, mais pour confirmer ses doutes, il a dû aller sur la tombe de la mère de ce type et il y est allé tout seul et il n'est jamais revenu…et Eri commence sérieusement à s'inquiéter. Elle a essayé de le joindre pour lui dire que Ran s'était réveillé, mais il ne répond pas. »
« Il ne répond pas ? » Il connaissait bien son meilleur ami et il savait qu'il n'était pas du genre à ignorer les appels, surtout dans une situation pareille. « Je vois mal Kudô ignorer les appels de Kisaki-sensei, surtout qu'il doit bien se douter que si elle l'appelle, c'est pour lui parler de la situation de Neechan. » réfléchit-il alors qu'il commençait lui-même à s'inquiéter.
Pendant ce temps quelque part…
Conan ouvra les yeux dans une pièce sombre, il était déboussolé et ne savait pas où il se trouvait.
« Mais qu'est-ce que… » pensa-t-il en réalisant qu'il était attaché et bâillonné.
