Résumé du dernier chapitre : Alors que Ketsurui Ryûketsu naviguent vers un futur incertain sous l'œil attentif des Shinigamis, Shikidô Atsuji, chef des nécromanciens, et Arkadi Kitsyne, son bras-droit, affrontent Gunther, l'un des Généraux de l'Ombre …

BLEACH — THE DARK AGES

CHAPTER 20 : UNBREAKABLE

Un nouvel orage. Un nouveau torrent de pouvoir déversé dans le but de tout anéantir. Était-ce réellement de cette façon que les Shinigamis devaient livrer la guerre ? Était-ce réellement de cette façon qu'ils pouvaient encore se prétendre protecteurs d'un monde en pleine déperdition ? Toutes ces questions, Shikidô Atsuji évita soigneusement de se les poser trop longuement, sous peine d'en souffrir par mégarde.

Là, tout de suite, face à lui … se posait un impératif catégorique. Celui de la victoire face à un Général de l'Ombre, élite des troupes de la déesse Sakae. Les dommages collatéraux … ne pouvaient être entraperçus qu'après cela. Dans un fracas impressionnant, la foudre du sort interdit s'écrasa, balayant dans une tempête de débris et de poussière, tout ce qui avait eu le malheur de se situer dans ce secteur brûlant.

Pendant l'espace d'un instant, le temps stoppa son avancée et contempla longuement l'étendue déserte causée par cette destruction massive. Le Kamidenkô, sort de la déesse du Tonnerre en personne, provoquait des dommages immenses … et se montrait très gourmand en énergie consommée. Même si la première fois, Shikidô l'avait lancée en compagnie de son subordonné, il avait eu un coût. Le vieil homme s'éloigna par prudence, et rechercha son second souffle.

« — Tu l'as eu ? tonna soudainement la voix d'Arkadi, son bras-droit.

— J'en doute fort, répliqua l'aïeul. Terminons vite ce que nous avions à faire ici et disparaissons.

— Tss … on ne lui règle pas son compte ?

— Ne sois pas sot ! »

L'immense colonne de poussière soulevée par la dernière attaque commença déjà à s'agiter. Pour les deux Shinigamis, cela sonna comme une cruelle évidence : le dénommé Gunther allait trop rapidement refaire parler de lui. Et effectivement, au bout de quelques secondes, sa silhouette désormais connue revint sur le devant de la scène, à pas lents, vers ses ennemis. Instinctivement, Shikidô et Arkadi se repositionnèrent en position plus défensive.

« — Je ne pensais pas que ce sort pourrait être lancé seul, j'admets mon erreur, articula finalement le Général, en surgissant de la poussière, couvert de nombreuses plaies. Une erreur que je ne commettrais pas deux fois.

— Juste des blessures ? Ton sort était foireux, le vieux, constata Arkadi Kitsyne, en plissant le regard. Elles ne m'ont pas l'air sérieuses …

— Ne panique pas. »

Il fallait rester concentré, sans perdre de vue leurs objectifs.

La lame de Gunther se souleva doucement, alors que lui-même continuait sa petite marche.

« — Les contes, berçant les histoires d'enfance … ont toujours été nombreux. Quels que soient les mondes et les époques, il a toujours été question de valeureux et preux héros, défiant la mort à chaque occasion …

— Étranges propos, répondit simplement son vieil adversaire. Ont-ils un but ?

— J'évite de parler sans aucune raison, affirma le Général, en plantant son sabre dans le sol, provoquant les frémissements de celui-ci.

— Qu'est-ce que tu me chantes alors ? grogna d'impatience Arkadi, en soulevant son sceptre. J'ai pas envie de rester planté là pendant des plombes à philosopher ! Sôkatsui! »

Du sceptre, un éclair bleu violent jaillit, pour foncer droit vers l'homme aux cheveux châtains. Dans un mouvement rapide, l'intéressé se servit de son sabre comme bouclier, et ne recula guère sur le choc, pourtant assez violent malgré le niveau intrinsèque du kidô plutôt faible.

Shikidô, lui, resta sur ses gardes. Malgré l'incroyable puissance de son dernier assaut, cet homme ne comportait que quelques blessures peu sérieuses. Son armure avait été sérieusement détruite, elle. Alors pourquoi est-ce que son corps n'avait été que si peu atteint ? Pourquoi est-ce que cette épée demeurait intacte ?!

« — Malgré mon statut de Général de l'Ombre … j'ai une place à conserver aux yeux des plus jeunes d'entre nous. Une place d'honneur et qui me confère des responsabilités importantes. Je n'ai pas le droit d'échouer, en tant que guerrier privilégié de notre déesse, et en tant que modèle pour notre peuple. »

Kohta Yamamoto — Ashes on the Fire (PTV 1'25' – 5'00')

Les deux mains jointes sur son sabre, le Général disparut à toute allure, réapparaissant dans le dos d'Arkadi Kitsyne, incapable de lire correctement les mouvements de son adversaire. Et à l'instant suivant, le sang jaillit abondamment de son flanc droit, sérieusement entaillé par le sabre ennemi.

« — Arkadi ! hurla Shikidô, prêt à venir à son secours. »

Mais lui-même avait été incapable de suivre convenablement les mouvements de son adversaire, à tel point que défendre son subordonné n'avait absolument pas été possible.

« — Méfie-toi plutôt, sale vieux con … gémit le blond, en chutant sur le sol, sa main droite le maintenant toujours plus ou moins redressé. Merde … j'ai l'impression qu'il m'a découpé des os … »

Le coupable se relança justement à l'assaut, cette fois-ci en direction plus âgé des deux. Sa lame traversa l'air à toute allure, mais ne parvint une nouvelle fois pas à l'atteindre directement : encore, ce vieil homme venait d'employer le Toumeisen pour échapper à un sort funeste. Shikidô recula ensuite légèrement, avant de frapper son sceptre sur le sol.

« — Hado n°73 : Sôren Sokatsui. »

Deux grandes lueurs bleues et foudroyantes jaillirent dudit sceptre, pour fuser à une vitesse impressionnante sur le Général. Ce dernier souleva de nouveau sa puissante épée … et trancha littéralement le sort de kidô ?! Shikidô ne put s'empêcher d'envisager que cette lame ne pouvait être anéantie. Il s'en était sûrement servi pour amortir le choc de son Kamidenkô, lancé auparavant …

Mais … comment lui échapper dans ce cas-là … ? Trop rapide, résistant et sa lame était mortelle …

Non, il ne devait pas désespérer. Même si par malheur, il ne s'en sortait pas … il avait une mission à accomplir. Depuis quand craignait-il de mourir dans le but de créer un monde meilleur ? Chassant cette pensée ridicule de son être, le vieil homme afficha un léger sourire en coin.

« — Quelle étrange confiance, articula le brun, en marchant dans sa direction. Les choses ne s'y prêtent pourtant guère.

— Tu n'es pas le seul à être un modèle pour les tiens, Général. Tache de t'en souvenir … nous avons été l'exemple de plusieurs générations ! Raikohô ! »

Dans la nuit de moins en moins étoilée, la foudre explosa de nouveau, illuminant partiellement le champ de bataille …

Plus loin, sur les îles flottantes de l'Empire, les regards se portaient toujours sur ce champ de ruines. Les pupilles vertes de la Générale de l'Ombre, Rân, ne quittaient plus depuis un moment cet endroit devenu désolé par la violence. Tout du moins, pas avant qu'une ombre ne se pose dans son dos. La longue robe noire en dentelle et la chevelure cyan suffisait à décliner l'identité de la Valkyrie de Glace, Brynhild.

« — Ranny ma chérie, lâcha-t-elle, un petit sourire aux lèvres. Quelle est donc cette expression ? Et pourquoi ne vas-tu pas sur le champ de bataille plutôt ?

— Je ne vois pas pourquoi j'irai aider Gunther, ce n'est pas comme s'il faisait face à un Cavalier du Diable, rétorqua l'intéressée, en fermant les paupières. Je te rappelle qu'il est la personne la plus résistante de l'Empire. Ce ne sont pas de vulgaires Shinigamis qui le feront tomber.

— Ah oui, le fameux Général dont les exploits illuminent le champ de bataille … admets que pour un Général de ''l'Ombre'' il se met un petit peu trop en avant, non ?

— Si tu le dis.

— Quoi qu'il en soit, le fait qu'il récolte toujours l'énergie de ses victimes pour augmenter la résistance de son corps et de son épée a une limite. Tu ne devrais pas sous-estimer les Shinigamis.

— Oh ? s'étonna faussement la Générale, en arquant un sourcil. Depuis quand te montres-tu prudente, toi ? C'est nouveau.

— Tu es si méprisante … soupira son interlocutrice, en s'installant à ses côtés. Et moche.

— Répète ça ? grommela la femme contrôlant aux démons.

— Je plaisante chérie, tu es magnifique. Par contre, désolée aujourd'hui, je suis occupée. Je vais éteindre ces feux qui ravagent nos villages et puisque tu ne sembles aucunement disposée à aider ton camarade, j'étudierai la possibilité sur le terrain. D'accord ?

— Fais comme tu veux. »

Un haussement d'épaule pour répondre à un clin d'œil suggestif. Rân secoua négativement la tête, presque de dépit, alors que sa partenaire venait de disparaître vers ce champ de ruines.

Quelques secondes plus tard, elle se rendit compte que vraiment, personne ne songeait à venir prêter main-forte au Général Gunther. Höder était probablement trop occupé pour ne serait-ce qu'y songer, et les Valkyries également, si l'on ne comptait pas Brynhild. Pourtant, l'attaque des Shinigamis venait, pour la première fois depuis six longs mois, d'arriver au cœur du territoire de la déesse. Et elle n'était absolument pas innocente ou isolée … ces parasites avaient un plan à mettre en place. Restait à découvrir lequel …


Nouveau Monde — Rivage non loin de l'Archipel brumeux …

Cette fois-ci, elles arrivaient. Sans un mot en particulier, Ketsurui Ryûketsu et sa partenaire d'infortune, Karen Rosendar, posaient leurs pas sur la plage sablonneuse. L'âme damnée ne tarda pas à utiliser son sabre pour l'aider à marcher, les blessures infligées par Lyrène étant encore particulièrement importantes.

« — Tu veux peut-être un coup de main ? marmonna Karen, en descendant du navire. Même si ça ne m'enchante pas et que je devine déjà ton refus.

— Inutile de poser la question dans ce cas, rétorqua son interlocutrice, d'une voix faible. »

Dans les alentours, il n'y avait pas âme qui vive. Peu importe là où les jeunes femmes déposaient leurs regards, la solitude s'imposait dans ce monde abandonné par les cieux. Sans aucun objectif concret, elles décidèrent de marcher, à un rythme relativement lent, compte-tenu de leur état respectif. Même si Karen n'avait pas reçu le même traitement que sa nouvelle coéquipière, il fallait dire qu'un simple séjour dans les cachots des tréfonds de l'Enfer suffisait à bouleverser une personne.

Et le temps continuait à défiler lentement, de cette façon. Sans que rien, ni personne, ne vienne interrompre cette marche funèbre et dénuée de tout intérêt réel … Une nouvelle fois, pas grand choses ne fut échangé entre elles. De toute manière, il n'existait pas d'affinité particulière, malgré le petit séjour en commun dans cet endroit de malheur.

Cette longue traversée fut finalement stoppée, alors qu'enfin, l'océan sombre rempli d'incertitudes et reflétant le doute de toute âme s'estompait de leur champ de vision. Traversée stoppée par l'arrivée d'une ombre, juste face à elles. Un long voile blanc, permettant immédiatement de reconnaître l'appartenance du dernier arrivant. Ketsurui lui lança un regard assez vague. Aussi loin que sa mémoire le lui permette, cette personne qui se tenait là devant elle se nommait Nemu Kurotsuchi.

« — Ketsurui Ryûketsu, déclara mécaniquement la Shinigami. Comment s'est déroulée la mission ?

— … Je n'ai refermé aucun gouffre, répondit lentement l'âme damnée, en plissant le regard. J'ai été attaquée sur cette île par d'étranges Hollows. Cette femme de la Légion Noire m'a aidé à m'en sortir.

— Tu ne pouvais pas te contenter de « cette femme » ? railla l'intéressée, en détournant le regard.

— Je vois, reprit lentement Nemu, en posant des regards vides de toute émotion sur les deux rescapées. J'ai été envoyée pour vous ramener.

— Pardon ? Tu nous ramènes ? Si facilement ? s'étonna Karen, en clignant plusieurs fois des yeux. Les Shinigamis seraient stupides ?

— Les ordres de Mayuri-sama sont clairs. Je vous ramène dans la Dimension Royale. »

Des ordres provenant de l'un des hommes les plus calculateurs qui vivaient encore parmi les Shinigamis ? Un ordre qui implique un retour des deux rescapées à l'intérieur d'un monde où les choses s'enveniment ? Très clairement, même pour un simple d'esprit, il y avait anguille sous roche. Ketsurui Ryûketsu et Karen Rosendar se lancèrent un regard mutuellement méfiant vis-à-vis de cette soudaine idée émise par les cieux.

« — Vos blessures nécessitent des soins et des analyses, affirma lentement Nemu, d'un ton qui se voulait presque persuasif. Vous allez être isolées et ainsi, ne causeraient aucun tort à notre camp.

— Tu penses vraiment que c'est si simple ? grommela Karen, en fronçant les sourcils. Et puis, je suis de la Légion Noire. Je ne vais pas suivre docilement les vôtres.

— L'ordre est de vous récupérer par tous les moyens, lâcha de nouveau la Lieutenante, d'un air néanmoins plus sombre. Vos états respectifs ne vous permettent de remporter aucun combat.

— C'est bizarre, on dirait presque la phase « analyse » a déjà été effectuée … marmonna la brune, le regard rivé sur une Nemu toujours imperturbable. »

Devant l'étrangeté d'une telle requête, les doutes paraissaient légitimes. Mais de toute manière, au bout du compte, était-il possible de s'y soustraire ? Karen finit par détourner le regard. À quoi bon résister ? Elle y passerait, tôt ou tard, alors au point où ils se trouvaient … La jeune femme ne tarda pas à se résigner. Son corps était encore parcouru par de nombreuses secousses violentes. Comme s'il lui avait déjà été en partie enlevé.

Quant à l'aînée des sœurs Ryûketsu —et seule survivante de la famille—, silencieuse jusqu'à présent, aucun dilemme ne semblait lui peser. Faiblement, du mieux que ses jambes blessées purent la ramener,

« — C'est d'accord. Ce n'est pas comme s'il y avait quelque chose que je pouvais perdre de toute manière. »

La fille mécanique du Capitaine Kurotsuchi se contenta d'hocher positivement la tête. Les ordres de son père apparaissaient absolus à ses yeux, et résonnaient encore aisément dans son esprit. Son être dépourvu de réelle volonté propre se souvenait encore parfaitement de l'expression illuminée de son supérieur, de son rire dégénéré, comme s'il venait de faire la découverte du siècle, devant les Capitaines Kaneko et Honkyô. Ces événements avaient eu lieu il y avait quelques minutes, et promettaient de constituer un tournant majeur dans l'issue de cet immense conflit …

Nemu dégaina son Zanpakutô, sous l'œil attentif des deux autres personnes.

« — C'est simple, avait constaté Kurotsuchi Mayuri. Cette Ketsurui Ryûketsu ne pourrait pas avoir survécu à un tel trajet sans l'aval même de nos ennemis.

— Et qu'est-ce que tu en penses ? marmonna Akane, quelque peu épuisée.

— Laissons-la rentrer dans la Dimension Royale. Elles seront idéales comme outils d'analyse.

— Tu n'es pas sérieux ?! s'estomaqua la meneuse de Brigade. Tu te souviens sûrement que le Diable pourrait en profiter pour s'intégrer réellement dans notre monde … !

— Hahaha, mais n'est-ce pas le but ? répondit le savant fou, en penchant la tête sur le côté. Ne soyez donc pas naïve … »

Une grande lumière blanche fut tracée par le sabre de la jeune femme aux formes généreuses. Bientôt, une porte commença à prendre réellement consistance, et annonçait déjà les futures couleurs.

« — Nous sommes en infériorité numérique face à l'armée de la déesse. Nous sommes en infériorité numérique face à l'armée des Enfers. Ces deux armées se regardent en chien de faïence depuis six mois … quoi de plus naturel pour nous que de leur permettre de franchir le pas ? »

Un battement de cœur. Deux. Et ainsi de suite : Karen eut l'impression désagréable que son cœur battait la chamade derrière sa poitrine, et fut l'espace d'un instant prise d'une étrange nausée, d'un vertige inexplicable. La Shinigami du Gotei 13 n'avait rien à voir avec son état … à cet instant, une seule pensée éclipsa toutes les autres, dans sa tête : qu'est-ce que l'Enfer lui avait fait ?! En voyant que Ketsurui Ryûketsu semblait également victime du même mal, il n'y avait plus aucun doute.

« — Je vais vous immobiliser pour que vous ne tentiez rien, articula lentement Nemu, en levant sa main droite. Bakudo n°63 : Sajo Sabaku. »

Lorsque la porte céleste ouverte par Nemu, don conféré par la Brigade d'Expédition, un pas décisif venait d'être franchi. Les deux suspectes furent attachées l'une contre l'autre, sans réellement geindre, même si l'exaspération se lisait rapidement sur le regard de Karen, peu ravie de voir sa tête heurter celle de l'âme damnée, qui ne broncha aucunement, comme si tout cela avait perdu la moindre importance.

« — Veuillez me suivre sans résister, conclut finalement la Kurotsuchi, en tirant avec une force étonnante les deux femmes, dans son sillage. »


Enfers — Domaine du Diable …

Tête baissée, il ne disait rien. Qu'y avait-il à dire, en réalité ? Ichigo Kurosaki portait maintenant les traces de blessures, liées au traitement infligé par la Cavalière Lyrène, laquelle n'avait que moyennement appréciée sa discussion avec Ketsurui Ryûketsu. L'ancien Shinigami remplaçant gisait ici, au milieu d'une pièce ensanglantée, incapable de formuler la moindre pensée cohérente … juste un amas immense de regrets, et encore de regrets.

Le crissement strident de la porte ne tarda pas à le ramener tout de même en partie à la réalité. En relevant son regard ambre, il tomba sur les traits doux du visage de Neliel Tu Oderschvank. Celle-ci lui lançait un regard compatissant, et s'approcha par la même occasion.

« — Nell, lâcha le rouquin, en se redressant doucement. Je suis désolé.

— Je ne sais même pas de quoi tu parles, répondit l'intéressée, en arquant légèrement un sourcil. Je venais te voir juste pour te dire qu'Abarai Renji et Sado Yasutora sont sortis … ils vont mieux.

— Ah. Ouais, merci. J'arrive.

— Ichigo … tu n'as pas à t'en vouloir.

— Laisse tomber, coupa directement le détenteur de Zangetsu. Je vais voir Renji et Chad. »

La belle Arrancar voulut lui dire d'attendre, mais n'en fit rien. Au quart de tour, l'hybride s'était relevé et dirigé vers la sortie. Être actif lui permettait peut-être de se sentir mieux. Aussi, Neliel décida finalement de lui emboiter le pas, silencieusement et gardant pour elle toutes les affirmations qu'elle voulait pourtant lui faire entendre. Mais Ichigo était le genre d'homme à se soucier constamment du sort des autres, et quand bien même il se trouvait dans les geôles les plus impénétrables du monde, cette partie de sa personnalité ne changeait pas …

Il ne fallut que quelques secondes aux deux amis pour arriver jusqu'à destination. Dans la pièce sombre et chaude, à l'intérieur de laquelle croupissaient les âmes blessées avant de recouvrer un état de santé convenable, les ombres des compagnons d'infortune réapparurent.

« — Bordel, c'est vraiment la merde cette lave, souffla l'ancien lieutenant de la Sixième Division, Abarai Renji. Ça a duré une éternité.

— Mmh.

— Les gars … déclara lentement Kurosaki Ichigo, en arrivant face à eux. J'ai … quelque chose à vous dire. »

Le ton employé et le regard qui l'accompagnait, suffisaient clairement à faire comprendre aux deux rescapés que la peine physique endurée ne serait sûrement pas la dernière. Le petit groupe quitta cet endroit lugubre, afin de rejoindre un lieu moins austère, moins étouffant et donnant l'illusion d'une intimité volée depuis longtemps par la main du Diable.

Plus tard, installé dans la pièce qui leur a été plus ou moins gracieusement offerte, le groupe ne disait plus un mot. Les explications de Kurosaki Ichigo suffisaient à alourdir une ambiance déjà très difficile à supporter d'ordinaire.

« — Alors … ils vont utiliser Ketsurui Ryûketsu et cette autre femme pour infiltrer la Dimension Royale … ? demanda Sado, d'une voix calme.

— Ce n'est pas comme si on voulait me donner des détails, répondit lentement le jeune homme à la tignasse orange. J'ignore comment ils comptent s'y prendre … et j'ignore qu'est-ce que l'on doit faire.

— P'tain … lâcha simplement Renji. On est foutus …

— Et si ce plan fonctionne, ils n'auront plus besoin d'Hisagi-san non plus, marmonna l'ancien étudiant. Ce qui veut dire …

— … Qu'on devra le tuer, souffla celui qui fut vice-Capitaine de Byakuya Kuchiki.

— Hé bah dîtes donc ! coupa soudainement une agaçante voix qui devenait en plus familière. C'est pas très joyeux par ici ! Je vois que Renji-kun et Mexico-kun vont mieux, c'est cool ! Parce que nous allons bientôt entrer en action ! »

Kyogi, celui qui fut Général du Mensonge sous les ordres de Meikyû Mikomi. Sa bonne humeur contrastait éternellement avec la brûlante réalité de ce monde. « Entrer en action » ? Ces paroles confirmaient déjà certaines craintes naissantes chez Ichigo, qui se racla légèrement la gorge.

Dimension Royale — Champ de bataille …

De la fumée, encore et encore. L'ombre du puissant Général avançait, inlassablement. Son adversaire, lui, ne faisait que reculer. Depuis combien de temps ce petit manège se déroulait-il ? Il lui en avait lancé, des sorts de destruction … Raikohô, Sôren Sokâtsui, Shakkahô, Hiryu Gekizoku Shinten Raiho … et pourtant, cet homme s'avançait, son sabre détruisant la plupart des sorts, sans recevoir de dommages particuliers.

« — Cette épée serait-elle indestructible ? souffla le vieil homme, qui se surprit à reculer dangereusement.

— La population de notre Empire pensait que c'était le cas, répondit avec sérénité son adversaire, détruisant sans problème un nouveau sort. La vérité surviendra lorsque sa solidité sera réellement mise à l'épreuve.

— Tu ne m'en penses donc pas capable ?

— Tu as déjà employé un sort de rang divin … je doute que tu aies encore énormément de ressources pour en déployer de nouveaux … ou alors ce serait déjà fait depuis un moment. »

L'épée se leva une nouvelle fois, illuminant les environs d'une lueur argentée. Le vieil homme en face se tenait prêt à éviter l'attaque. Mais il n'avait toujours pas été capable d'atteindre très sérieusement Gunther, hormis le Kamidenkô, et le temps commençait à se faire long. Déjà, les flammes ayant ensevelies la population locale déclinaient, certaines étant même purement transformées en glace plus loin, par la Valkyrie Brynhild.

Rester ici longtemps encore ne pouvait pas être envisagé. Shikidô lança brièvement un regard à son disciple, blessé quelques mètres plus loin, et pas vraiment en état de poursuivre la bataille. Le Shinigami lança son regard de droite à gauche, avant d'utiliser son shunpô, pour éviter une lueur tranchante, qui découpa aisément le sol sur plusieurs mètres. Gunther se retrouva rapidement sur son flanc, et lui infligea fort rapidement un violent coup de genou. N'ayant pas su répondre assez rapidement, le vieil homme s'écrasa lourdement sur le sol, toussotant légèrement.

« — Étant donné la situation inconfortable face à laquelle tu fais face, je me suis demandé ''Pourquoi ne prend-t-il pas la fuite'' ? »

Une nouvelle lueur tranchante, provenant de cette mystérieuse lame. Se relevant aussi vite que possible, Shikidô usa de nouveau du sort nommé « Toumeisen » afin d'échapper à une mort douloureuse et brutale. Le Général ne tarda pourtant pas à réapparaître dans son dos, l'observant d'un œil calculateur et suspicieux à la fois.

« — Alors j'ai réfléchi, et j'ai émis trois hypothèses, reprit-il, en soulevant son épée. »

Le sol fut de nouveau découpé en deux, en même temps que les pierres ne furent violemment projetées dans tous les environs, emportant dans leur sillage un nuage de fumée particulièrement épais.

« — La première, c'est que vous ne seriez pas capables de prendre la fuite contre moi. »

L'homme aux cheveux châtains fusa de nouveau dans l'air. Un nouveau coup de sabre puissant fut porté, et se heurta au sort « Danku Genzen » de Shikidô, un renforcement du bakudo débutant par le même nom. Des morceaux transparents chutèrent sur tous les environs, alors que la barrière s'effritait de plus en plus, avant de se briser totalement, laissant son créateur bien démuni.

« — Hado n°99 : Goryûtenmetsu ! »

Le sceptre illuminé d'un vert éclatant libéra dans la foulée cinq majestueux dragons, qui entourèrent fort rapidement le Général, qui continuait pourtant son avancée rapide.

« — Et puis je me suis dit que non, vous n'auriez pas de difficultés à fuir loin. Après tout, vous avez échappé à la Valkyrie Kahra, autrement plus apte que moi à poursuivre ses ennemis … »

Les crocs des cinq dragons se refermèrent, causant une puissante explosion, tandis que Shikidô continuait à reculer, inlassablement. Les cieux eux-mêmes frémissaient devant cet affrontement de plus en plus dangereux …

Et le Général jaillit de nouveau. Il avait été blessé par le hado … mais rien de particulièrement marquant non plus.

« — Alors, j'ai vivement pensé au fait que tu voulais sauver ton subordonné. Mais dans ce cas-là … rien ne t'aurait empêché de le faire depuis un moment, au vu de tes surprenantes facultés … »

Du sang jaillit. Le flanc gauche de Shikidô venait d'être sérieusement entaillé, lui arrachant un râle de douleur. La tête même du vieil homme fut attrapée par la main gauche de son opposant, qui le catapulta à toute allure vers le sol, enchaînant instantanément à l'aide d'un rayon d'énergie tranchant provenant de son épée.

« — Alors j'en déduis que tu as encore un coup à jouer, murmura le Général. Et je ne te laisserais pas le temps de l'accomplir. »

S'il avait bien été projeté avec violence sur le sol qu'il entachait de plus en plus d'hémoglobine, le brigadier évita néanmoins de justesse le deuxième coup, qui l'aurait probablement envoyé dans un autre monde. La lame de cet homme était incroyablement tranchante … ! Essoufflé, il se redressa malgré tout, empoignant son Zanpakutô.

« — Tu penses beaucoup, durant les combats, marmonna-t-il, à l'encontre du subordonné de Sakae. C'est une qualité.

— Vraiment ? Provenant d'un sage de ton espèce, cela m'est très flatteur. Toutefois, je te dis que tu n'auras pas le temps de souffler. Et quel que soit donc le plan que tu as établi … tu ne le mettras pas en place.

— Trop tard ! répliqua avec véhémence le brigadier, sous l'œil quelque peu dubitatif de Gunther. Arkadi, sombre idiot !

— Ouais … ça a mis un peu de temps … murmura soudainement le blond, en se redressant légèrement. »

Autour des deux partenaires, une lueur verte et jaune brillait. Cette lueur prenait de plus en plus d'ampleur, donnant même l'impression de former un immense cercle dans le secteur du Général, lequel se trouvait au centre de ce point, pris de court.

« — Vois-tu … tu as raison. J'avais bel et bien une dernière carte à abattre, et la voici. »

Sans qu'il ne parvienne à se l'expliquer, le corps de Gunther s'alourdit. Était-ce une forme de poison ?

« — Avec la seule présence d'Arkadi et de son Zanpakutô, je peux utiliser ce sort qui m'a nécessité bien des préparatifs contre la Cavalière Lyrène, six mois auparavant … voyons donc comment est-ce que toi, tu pourras t'en sortir ! »

Le sceptre frappa le sol de sa base, dans un fort éclat lumineux …

« — Bakudo n°100 : Michi Hanseisuru ! »

NEXT CHAPTER : LAST BUT NOT LEAST

Les coulisses du Chapitre — « Il / Elle refuse de jouer avec ce/cette partenaire »

Toshirô Hitsugaya : Reviens me voir quand tu sauras ce qu'est le talent d'un vrai Beyblader.

Tournant le dos, alors que le vent souffle, Toshirô Hitsugaya s'éloigne lentement …

Byakuya Kuchiki : C'est impossible. Moi le chef du Clan Kuchiki ne peut pas perdre dans un tournoi de toupies.

Plus tard … dans un lieu sombre …

Byakuya Kuchiki : Je dois m'éveiller au septième sens.

Rukia Kuchiki : Nii-sama ? Pourquoi est-ce que vous ne dormez pas ?

Byakuya Kuchiki : Et toi alors ?

Rukia Kuchiki : Je me suis réveillée tôt pour ne pas manquer les Télétubbies à 5 heures du matin.

Byakuya Kuchiki : Rukia. Le Capitaine Hitsugaya t'a-t-il déjà défié à Beyblade ?

Rukia Kuchiki : Euh … Beyblade … ?

Byakuya Kuchiki : C'est un jeu de toupie.

Rukia Kuchiki : Heu … oui, bien sûr. Mais j'ai refusé … je ne sais pas trop ce que signifie ces choses. Et puis, des esprits qui sortent d'une toupie, c'est trop pour moi. Pourquoi pas des esprits dans des épées, aussi …

Byakuya Kuchiki : Je vois. Je vais l'annihiler. Il m'a explosé aujourd'hui. Mais ça ne suffira pas à détruire ma noblesse et mon honneur. Moi, Byakuya Kuchiki, doit être le meilleur sur tous les aspects. Car tel est mon destin.

Sous l'œil intrigué de sa sœur, Byakuya quitte le manoir Kuchiki en plein milieu de la nuit …

Plus tard et ailleurs …

Bleach OST — B13A

Présentateur : Incroyable ! Quelle dextérité ! Le capitaine Hitsugaya survole littéralement ce tournoi de toupies !

Sous une pluie battante, Toshirô secoue ses cheveux.

Hitsugaya Toshirô : Tu n'as pas été mauvais, Jushirô Ukitake. Mais tu ne peux pas vaincre ma fureur glaciale. Lorsque je combats … le ciel est avec moi.

Jushirô Ukitake : Nooooon !

Plus tard …

Présentateur : La toupie du Capitaine-Commandant a été gelée ! Incroyable !

Yamamoto Genryûsai : COMMENT EST-CE POSSIBLE ?!

Hitsugaya Toshirô (dos tourné) : Le contrôle. Tout est une question … de contrôle. En l'occurrence … il n'y a rien que je ne puisse pas contrôler.

Yamamoto Genryûsai : Il ne se sent plus ! Je vais lui en montrer du contrôle !

Hitsugaya évite l'assaut du Commandant !

Hitsugaya Toshirô : Vous en revanche … devez apprendre à contrôler vos sentiments.

Devant un tel déferlement d'horreur, le Commandant s'étrangle.

Plus tard encore …

Aizen Sôsuke : Illusion de la toupie céleste provenant du Royaume des dieux !

Hitsugaya Toshirô :

Présentateur : Incroyable ! Il y a maintenant des milliers de toupies qui prennent d'assaut la toupie du Capitaine Hitsugaya !

Aizen Sôsuke : Haha, qu'en dis-tu ? Grâce aux facultés de Kyôka Suigetsu, ta toupie a subi l'hypnose absolue et se sent persécutée par des milliers de toupies. Tu as lancé un combat que tu ne pouvais pas remporter, Hitsugaya Toshirô.

Hitsugaya Toshirô (air froid) : Es-tu certain de toi ?

Aizen Sôsuke : Que veux-tu dire ?

Hitsugaya Toshirô : Je te l'ai déjà dit. Es-tu certain de toi ?

Aizen Sôsuke : T'es con ou quoi, je te demande des explications là. Alàlà … les humains sont si peu consciencieux.

Hitsugaya Toshirô : Ma toupie va tout geler. Y compris les illusions.

Aizen Sôsuke : Quoi ?!

Hitsugaya Toshirô : Pour cela, c'est facile. Il me suffit d'activer sa faculté de Gel anti-illusion provenant du Royaume des dieux.

Aizen Sôsuke : I-Impossible !

Hitsugaya Toshirô : Ce terme n'est pas dans mon lexique. Adieu, Sôsuke Aizen. Avec ta défaite, tu es obligé de retourner sur ta chaise.

Aizen Sôsuke : NOOOON !

Aizen Sôsuke repart sur sa chaise, en poussant des rires étranges.

Présentateur : Voilà le capitaine Hitsugaya en finale ! Il a écrasé toute la concurrence ! Et la musique s'est coupée (B13A) signe que nous sommes actuellement sur autre chose !

Hitsugaya Toshirô : Si vous ne m'apportez pas un adversaire digne de ce nom, je refuserais de combattre.

Présentateur : A-Ah bon ? Voici pourtant votre adversaire final … !

Hitsugaya Toshirô (arque un sourcil) : Lui ?

Byakuya Kuchiki (plein d'égratignures) : Capitaine Hitsugaya. Il est temps que quelqu'un vous rappelle votre taille.

Hitsugaya Toshirô : Tu es ridicule. Je refuse de combattre un adversaire tel que toi.

Byakuya Kuchiki : Vraiment ? Et pourquoi ?

Hitsugaya Toshirô : Parce que je ne t'ai pas vu sur la liste des participants au tournoi. Comment as-tu pu te retrouver en finale ?

Byakuya Kuchiki : I screw the rules, I have money.

Un vent passe dans l'assistance.

Hitsugaya Toshirô : Tricheur, hein ? Tu m'ennuies. Reviens lorsque tu auras du talent.

Byakuya Kuchiki : Tu refuses de combattre ?

Hitsugaya Toshirô : Parfaitement.

Toshirô quitte les lieux !

Byakuya Kuchiki : Je vois. Hitsugaya Toshirô, jamais tu ne pourras lire le prochain chapitre de Bleach — The Dark Ages. Déjà que nous sommes bien en retard en plus. La lumière du soleil ne t'atteindra jamais.

Aizen Sôsuke (assis en face) : Byakuya Kuchiki. Es-tu réellement Byakuya Kuchiki ?

Byakuya Kuchiki :

Plus tard …

Hitsugaya Toshirô (mange une pomme) : C'est bon de manger une pomme. C'est encore mieux de la manger en tant que champion de Beyblade.

Le téléphone sonne.

Hitsugaya Toshirô (décroche) : Champion du monde au téléphone.

Byakuya Kuchiki : C'est moi. Vous allez subir les foudres de ma toupie remodelée. Je vous défie.

Hitsugaya Toshirô (coupe) : Jamais.

Plus tard, au milieu de la nuit …

Byakuya Kuchiki : Disperse-toi, Senbonzakura.

La maison de Toshirô est attaquée !

Hitsugya Toshirô : Toi encore ?! Que me veux-tu ?! Mon autographe ?

Byakuya Kuchiki : Ta mort. Si tu persistes à me considérer comme un faible Beyblader, je vais devoir t'exécuter.

Hitsugaya Toshirô : Tu ne vaux rien comme Beyblader. Surtout pas contre quelqu'un comme moi, qui manie les 477920 techniques de lancers différents.

Byakuya Kuchiki : Dans ce cas-là, tu vas mourir. Mourir pour toujours.

Ulquiorra Schiffer : Ouais.

Hitsugaya Toshirô : Je suis prêt à—

Une toupie transperce le cœur de Toshirô !

Byakuya Kuchiki : Tu as péri des nobles mains de mon Senkei Speed Attack. J'ai commis un crime mais personne ne pourra s'en douter. Et voilà. Je ne sais pas comment achever cette preview. Dans ce cas-là elle s'achève simplement.