Résumé du dernier chapitre : La bataille fait rage entre le Général de l'Ombre Gunther, ainsi que les deux brigadiers Shikidô et Arkadi. Mis en difficulté, les Shinigamis parviennent néanmoins à lancer un sort particulièrement puissant sur leur ennemi.
Pendant ce temps, alors que Kurosaki Ichigo et son groupe se préparent à agir sur ordre du Diable, Ketsurui Ryûketsu et Karen Rosendar sont « recueillies » fort étrangement par Nemu Kurotsuchi, qui décide de les envoyer dans la Dimension Royale …
BLEACH — THE DARK AGES
TOME III : GATE OF THE HOLY WAR
« Quand deux idéologies opposées existent, elles finissent irrémédiablement par entrer en collision. Même lorsqu'elles défendent le même drapeau … »
— KAHRA
CHAPTER 21 : LAST BUT NOT LEAST
Dimension Royale — Champ de bataille …
Hiroyuki Sawano — Armored Titan (Instrumental)
Une immense lumière blanche, inondant un espace parsemé de souffrance. Comme un élan d'espoir, pour le futur. Le puissant Général de l'Ombre, Gunther, venait d'être happé par cet halo sacré, lancé par le chef des Nécromanciens. Shikidô gardait un air plus que sérieux gravé sur le visage. Cette phase de l'opération avait une importance éminente, et il ne fallait pas se manquer.
« — Arkadi … la mission est accomplie, maintenant, murmura-t-il, en plissant légèrement le regard. Il faut rentrer … Raiutsuge ! »
Son adversaire, en revanche, ne disait plus rien. Derrière ses iris, une lueur de surprise demeurait toujours perceptible, mais bien vite, un air calculateur et réfléchi prenait de plus en plus d'ampleur. À n'en pas douter, cet homme réfléchissait à une solution rapide pour ne pas sombrer entre les griffes adverses.
« — J'ignore quelle est la nature réelle de ton pouvoir, Général. Mais … je ne doute pas que dorénavant, ton pouvoir ne peut qu'être un amas sombre, que tu le veuilles ou non … tu finiras donc ''purifié'' ! »
En effet, Gunther ne pouvait pas le nier : cette aveuglante lumière, ayant même formé un étrange cadre en-dessous de ses pieds, commençait à s'incruster un petit trop près de lui, à tel point que certains rayons pénétraient même à l'intérieur de sa peau. Pire : le brun ne pouvait plus bouger convenablement dans cette position, jusqu'à finalement se retrouver paralysé, dès lors qu'un étrange cercle doré avait fait son apparition en-dessous de ses pieds.
Un petit peu plus loin, Arkadi se redressa difficilement sur ses deux jambes, utilisant son Zanpakutô comme support sur le sol. Le puissant pouvoir dégagé par son supérieur lui redonnait un semblant d'espoir sur les jours futurs. Rassemblant toute l'énergie encore en sa disposition, il avança, dents serrées. Ledit supérieur, quant à lui, n'avait certainement pas achevé son offensive. Son sceptre se posa avec violence sur le sol, générant une nouvelle onde de choc, faisant frémir les environs.
« — Comme je m'en doutais … il est moins marqué par l'énergie négative que la Cavalière du Destin … murmura le vieil homme. J'ignore s'il périra … »
Parce qu'en effet, l'intéressé recommençait déjà à se mouvoir —légèrement certes— et cela n'annonçait rien de bon pour la suite des événements. Il fallait donc agir avec rapidité pour ne pas être pris de court.
« — Grandes flammes du Crépuscule, abattez-vous … ! Que votre pouvoir consume l'ignominie et fasse triompher la lumière ! Hado interdit n°2 : Doyô Mayabui ! »
Un autre sort interdit par les dieux ? Gunther ne pouvait certainement pas masquer sa surprise. Ce vieux Shinigami disposait décidément de ressources exceptionnelles, et il serait fort malvenu de faire la moindre erreur dès à présent.
« — Le con ! grogna Arkadi, en avançant légèrement. Comment on va se tirer s'il gaspille tout son pouvoir … ?! »
Shikidô traça rapidement un cercle brûlant à l'aide de son Zanpakutô, juste en face de lui. Le cercle ne tarda pas à se déplacer à toute allure, pour finalement se placer au-dessus de la cible. Une lumière brûlante particulièrement brillante ne tarda pas à en jaillir, à tel point que Gunther ne devint même plus visible, inondé par ce brûlant flot d'énergie. Les malheureux spectateurs aux alentours ne pouvaient pas faire grand-chose non plus, dès lors qu'une grande colonne de feu fut érigée en l'honneur du dieu de cet élément, rappelant que le Reiôkyu n'était pas encore totalement tombé.
À une distance respectable, la Valkyrie Brynhild haussa les sourcils devant ce stupéfiant pouvoir. Même avec tous ses pouvoirs défensifs extrêmement développés, Gunther ne risquait pas de sortir indemne d'une telle offensive ! Quant à elle … disons que sa glace avait beau être particulière, l'utiliser ici et maintenant ne lui permettrait pas tellement de faire de grandes choses. Et puis … ne valait-il mieux pas évaluer la force de l'ennemi ? Même si évidemment, porter secours à un camarade serait préférable, il n'y avait pour ainsi dire, pas un amour fou entre Valkyries et Généraux de l'Ombre …
Là-bas, justement, les flammes divines s'étendaient à une allure exceptionnelle. Le nombre de rochers explosés, renvoyés et s'élevant dans les cieux ne pouvait plus être compté. Arkadi, devant ce brasier ardent, hésitait entre faire demi-tour et chercher son maître.
« — Hé, le vieux ! souffla-t-il, sa voix étant à peine audible au milieu du vacarme ambiant. On se tire !
— Je dois le retenir ! Pars devant !
— N'importe quoi !
— Écoute-moi pour une fois, triple idiot ! »
Teintée de souffrance. Cette voix portait la marque d'efforts surhumains, pour maintenir ce terrible souffle de feu sur le Général. Même sans le voir, Arkadi parvenait à deviner toute la fatigue chez son supérieur hiérarchique. En dépit de son âge avancé, il n'avait jamais été avare à ce niveau-là, bien au contraire.
« — C'est incroyable … murmura le vieil homme, en plissant son regard. Il est encore debout malgré ça … »
Au milieu des flammes brûlantes, le Général se tenait encore droit. Difficile de percevoir autre chose que son ombre à ce moment-là, et pourtant … Shikidô devinait que, malgré l'immense pouvoir déployé par ses propres soins, les dégâts n'atteignaient pas les mesures escomptées, bien au contraire …
« — Ton sort de feu a détruit le sceau m'empêchant de bouger, résonna la voix de Gunther, au milieu de cet Enfer visuel. »
De nouveau, l'ombre du puissant subordonné de Sakae s'avança. Ce fut seulement au bout de quelques secondes que Shikidô comprit ce qu'il venait d'arriver : la lame du brun avait été soulevée, et parait actuellement plus ou moins sa puissante technique provenant de la déité du feu.
Pire encore, les flammes finirent par être découpées, dévoilant au grand jour l'état de l'ennemi : du sang, qui coulait un peu partout, mais aucune trace d'une quelconque souffrance dans le regard. Un self-control assez admirable du point de vue de son adversaire d'ailleurs, qui ne souhaitait toutefois pas s'étendre là-dessus bien longtemps encore, compte-tenu de la situation défavorable.
« — Et j'imagine que ton état physique n'était pas en mesure de suivre un tel sort … souffla Gunther, l'épée bien en évidence. »
Au milieu d'un décor chaotique, calciné par les flammes de la guerre, le puissant épéiste s'avança, s'élançant finalement à vive allure. Là même où se tenait son adversaire, ayant gaspillé une dose importante de son pouvoir au cours de ce combat.
Et une dose importante de sang gicla, à l'instant où le sabre s'abattit. Les yeux écarquillés, Shikidô n'avait rien vu venir. Épuisé par ce long et difficile affrontement, il venait de se montrer incapable de suivre les mouvements rapides du Général. Il avait —et surtout— également été incapable de voir le shunpô de son propre subordonné. Arkadi Kitsyne venait de faire barrage entre Gunther et son supérieur.
Takanashi Yasuharu — Birth Of Fairy Tail
« — Arkadi … ! »
Quelques morceaux de verre translucides chutèrent sur le sol, signe que le blond avait tenté de lancer un Dankû. Mais celui-ci, créé dans la précipitation, avait rejoint le néant avant même d'exister réellement, n'offrant qu'une maigre protection au Shinigami, le ventre transpercé par l'épée de son assaillant involontaire.
« — Vieux … con … souffla l'impétueux garnement. Qu'est-ce que … tu croyais faire … ? Les Shinigamis ont encore besoin de toi … !
— Entre folie et courage, il n'y a visiblement qu'un pas, commenta calmement Gunther, en plissant le regard. Ta vie s'achève ici, Shinigami.
— S'il le faut ! grommela son interlocuteur, en attrapant littéralement le poignet de son adversaire, s'assurant que le sabre ne partirait nulle part ailleurs. »
Oui … c'était la meilleure chose à faire. Son futur ne serait jamais aussi radieux que ceux de la grande et fameuse lignée des « Shikidô », les hommes ayant fabriqué ce titre glorieux. Ces hommes ayant fait avancer la manipulation des sorts, ces hommes qui en ont créé de nouveaux … jamais, il n'en ferait partie !
Rapidement, Gunther chercha à retirer son arme, provoquant en même temps un râle de douleur à son adversaire … mais n'y parvenait pas réellement ? Une lumière vive attira son attention.
« — Bakudo interdit n°1 : Keimutsueki. »
Ce sort puissant, visant à synchroniser les dégâts des deux opposants ?! Ce gamin pouvait le déployer ? L'espace d'un instant, Gunther devait bien admettre s'être fourvoyé sur le niveau du jeune homme se tenant droit devant lui, et également sur sa bravoure. Apparemment, cet enfant semblait réellement prêt à accomplir le grand sacrifice.
Arkadi ferma lentement les paupières. Et pourtant … rien de spécial ne se produisit, lorsque l'épée du Général fusa à toute allure pour trancher sa gorge, avant que le sort de kidô ne prenne effet … et pour cause, le blond reconnaissait aisément le Toumeisa de Shikidô Atsuji … ! L'épée du Général, qui avait finalement été extirpée de son corps, venait de traverser sa gorge comme si elle n'existait pas.
« — Arkadi, tonna la voix, qui se voulait aussi sévère qu'empathique, du vieil homme. Nous avons sous-estimé ce Général … mais nous avons aussi réussi. Mais … je n'ai pas l'énergie nécessaire pour nous faire partir tous les deux … »
Un shunpô, qui se voulait aussi vif qu'il le pouvait. Shikidô attrapa immédiatement son bras-droit, encore déboussolé par ce qui lui arrivait. Le Général en face ne les laisserait pas agir aussi facilement, et après quelques secondes afin de bien reprendre la situation sous contrôle, Gunther chargea de nouveau … En réponse, l'aîné des Shinigamis érigea une grande barrière pour se protéger, temporairement.
« — Hé ! Dégage ! siffla Arkadi, de mécontentement.
— Ne sois pas sot, jusqu'au bout, maugréa son interlocuteur. Hakufuku.
— Ne fais pas … »
Cette grande paire d'yeux écarquillée, transpirant la colère, n'avait rien de vraiment novateur. En revanche, cette once de profond désespoir, elle, faisait toujours un peu mal au cœur. Pourtant, il fallait bien arriver là.
Pardonne-moi, Arkadi. J'espère qu'un jour, tu pourras comprendre mon choix.
« — Tu renonces, Shinigami ? demanda calmement Gunther, en marchant continuellement dans sa direction.
— Je n'ai plus grand-chose à offrir.
— Ce sera toujours plus que ton subordonné.
— Arkadi doit vivre dans le présent et construire l'avenir. Moi … je suis déjà une vieille relique d'un passé qui n'a plus lieu d'être.
— Je vois … murmura le Général, les yeux légèrement plissés. J'admire ta bravoure, et je la respecte. Toutefois … il m'est impossible de t'épargner.
— Je ne comptais pas là-dessus. »
J'ai fait le bon choix.
« — Alors, ta route s'arrête ici, Shikidô Atsuji.
— Bakudo interdit n°5 : Memori no Seiu ! »
Un nouvel halo de lumière, qui se répandit dans tous les environs, en même temps que le corps du chef des Nécromanciens venait de se faire transpercer violemment …
Tu vivras dans le futur, Arkadi. Tu enseigneras ce que je t'ai enseigné. Bien sûr … tu n'as probablement pas tout appris. Tu as encore beaucoup de choses à apprendre … mais tu n'as plus besoin de moi pour cela. Tu ne me comprendras pas immédiatement, et tu me haïras probablement pour ce que je viens de faire … tu n'entendras probablement jamais mes excuses, et tu les devineras à peine. Mais de toute manière, mes excuses passeraient en second rang. Aujourd'hui, je suis fier de toi. Fier de l'élève que tu es devenu, fier de l'homme que tu es devenu. Je t'ai recueilli jadis avec l'idée de rapidement me débarrasser d'un garnement tumultueux. Et au final … je t'ai vu grandir comme mon fils.
Adieu, Arkadi. Tu seras le dernier Nécromancien de la Brigade d'Expédition … et le premier d'une nouvelle ère.
Dimension Royale — Première base de la Brigade d'Expédition.
« — Shikidô-dono … »
Désabusée, tétanisée …
Akane ne savait vraiment pas comment réagir. L'une des figures emblématiques du camp des Brigadiers s'en allait, ainsi ? Se mordant nerveusement les lèvres, la jeune femme entreprit —quelque peu naïvement— d'aller porter secours à son aïeul. Projet bien vite devenu illusoire devant l'ampleur de la tâche, et surtout son caractère absolument impossible à réaliser.
Shikidô-dono venait de perdre la vie, sur le champ de bataille. Tout bonnement. Cette affreuse vérité, rappelant à tous que la mort guettait particulièrement leur camp, avait l'effet d'une véritable bombe. Non pas qu'elle caressait l'espoir qu'il n'y aurait aucune victime au cours du conflit … mais l'on pouvait se préparer autant que l'on souhaitait à une disparition … jamais cela n'était vraiment suffisant.
« — Honkyô-sama. »
La voix de sa fidèle partenaire, et accessoirement bras-droit, Fuyuki. Pendant quelques secondes, la femme aux cheveux argentés revint à la cruelle réalité, ayant cessé de planer dans un monde plus sombre encore que celui qui s'offrait à l'horizon. Sans répondre par des mots, Akane l'interrogea du regard.
« — On vient de rapporter l'apparition du corps d'Arkadi, à l'entrée de la base. Shikidô-sama avait probablement pris cette mesure de sécurité.
— Je vois … on est partis de le rechercher ?
— C'est déjà fait, répondit doucement la Shinigami aux cheveux bleus. »
Même Kurotsuchi Mayuri ne se lançait pas dans l'une de ses célèbres répliques acides à cet instant précis. Il fallait dire que, même s'il ne partageait certainement pas les codes moraux et d'honneur de tous les autres Shinigamis, il risquerait sérieusement d'avoir une soufflante de la part des plus gradés ici. Non pas que cette perspective l'effraie particulièrement, mais il s'en passait aisément. Mais, pleurer le mort ? Peu importe, à son avis.
En revanche, pour Akane, la situation différait clairement. Silencieuse, elle cherchait encore des points de repères et s'asseyait sur sa chaise, incapable de dire quoi que ce soit. Le doyen, celui qui l'avait vue grandir, presque comme un grand-père l'aurait fait … il venait d'être tué … ? Les poings serrées, la meneuse de la Brigade sentit vivement son sang bouillir dans les veines, alors qu'elle réprimait du mieux les larmes qui coulaient faiblement de ses yeux. À ses côtés, Fuyuki ne disait pas grand-chose non plus. La tête légèrement baissée, elle était comme tous les autres : impuissante.
« — Fuyuki, murmura soudainement sa supérieure, en essuyant ses larmes. Va t'occuper d'Arkadi s'il te plaît. Il va aussi falloir réveiller les autres … pour leur apprendre la nouvelle.
— … Bien, je m'en charge.
— Merci, rétorqua sa supérieure, en lui embrassant le front. »
Une fois la moins gradée des lieux dehors, Akane se retourna vers le scientifique fou, également présent et étrangement silencieux d'ailleurs, à ses yeux. Kurotsuchi Mayuri, ayant remarqué cette attention nouvelle, tourna légèrement la tête, en arquant légèrement un sourcil, signe qu'il était prêt à répondre à la future question, qui ne tarda pas à être posée :
« — Des nouvelles de Ketsurui Ryûketsu … ?
— Fort bientôt, probablement, lâcha de manière désinvolte, Mayuri. J'ai envoyé Nemu pour parfaire notre petit plan.
— Je vois … es-tu sûr … ?
— Le taux de réussite est rarement de 100 % en sciences, vous devriez le savoir, lança évasivement l'ancien Capitaine de la Douzième Division. C'était le cas dans notre ancien monde, et ça le restera jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien …
— … D'accord, soupira simplement son interlocutrice. Il est aussi temps que l'on profite du dernier travail de Shikidô-dono … »
Nouveau Monde — Ailleurs …
L'appel d'un monde perdu.
L'obscurité faramineuse des cieux ne donnait depuis longtemps rien de très appréciable pour les amoureux de la vie. Pourtant, à cet instant, il ne comprenait pas. Il ne comprenait pas de flot de sensations étrangères, et pourtant si familières, qui s'immisçaient si facilement en lui. Il ne savait pas comment y répondre, ne savait pas s'il devait ou non les repousser. Ces fragments indestructibles du passé qui s'érigeaient droit devant lui, sous la forme unique et chaleureuse de son ancienne demeure.
Les ruines de ce qui fut jadis appelé « Clinique Kurosaki ». Le fils aîné qui avait jadis vécu dans cette maison, il y a seulement six mois de cela, se tenait debout, immobile devant cette scène.
« — Pourquoi … m'avoir amené ici … ? »
Forcément, la réponse n'allait pas plaire. Il ne le savait que trop bien. Le souverain des Enfers se jouait de lui, de tous les sentiments qui brûlaient encore à l'intérieur de son cœur meurtri. Mais au final … qu'importe.
« — Fais pas une telle tête, on pensait pourtant te faire une fleur. Te ramener ici, juste avant un grand voyage sans retour. N'est-ce pas poétique ? »
Les mains dans les poches de son jean salis par la poussière, le puissant Cavalier de la Guerre, Haikyaku, escortait en quelque sorte son nouveau coéquipier, sur les lieux de sa mémoire. Tous deux se tenaient debout, dans un décor sombre et morbide. La clinique, autrefois haute de deux étages, se trouvait actuellement écroulée sur elle-même, à tel point qu'Ichigo pouvait pénétrer dans son ancienne chambre par la fenêtre, en marchant simplement tout droit.
« — Cet acte de charité est offert gracieusement par Sa Majesté, déclara l'homme au manteau de cuir marron. Se ressourcer avant de partir en guerre, c'est le droit de tout guerrier.
— Tu parles … marmonna lentement l'hybride, en tournant mécaniquement la tête vers son interlocuteur. Vous … voulez que je regrette encore … tout ce que vous m'avez pris … ?
— Tu te fais des idées, sourit sarcastiquement Haikyaku, en tournant les talons. Mais je t'en prie, Kurosaki Ichigo. Tu devrais fouiller un petit peu dans ce tas de ruines, je suis sûr que tu trouveras un petit peu de motivation pour annihiler la Légion Noire comme ça. Rappelle-toi bien que sans elle … ta petite sœur serait encore vivante. Moi, je t'attends ici. »
Keita Haga — Ever Present Feeling
Baissant honteusement la tête, le rouquin décida pourtant d'obtempérer. Il ne comprenait d'ailleurs pas les raisons qui le poussaient à agir ainsi. Une nostalgie enfouie de son âme, peut-être ? Tout à l'heure, lorsque Kyogi, l'âme damnée aux pouvoirs de troubler les sens, était venu lui annoncer qu'ils allaient partir, il avait immédiatement eu en tête un champ de bataille ensanglanté, parsemé de feu et de souffrance. L'idée de revoir un endroit si familier ne lui avait pas traversé l'esprit.
Lentement, il ouvrit la fenêtre de sa chambre. Fenêtre à la vitre déjà brisée. S'abaissant légèrement pour y pénétrer, Ichigo se racla la gorge. La pièce, désormais penchée et au plafond brisé, comportait encore cette atmosphère si unique. Cette sensation que l'on ne pouvait réussir à retrouver que « Chez soi » … son bureau se trouvait-là, écroulé sur le sol, où juchaient un nombre important de stylos. La plupart d'entre eux fonctionnaient encore, Ichigo en était persuadé.
Son regard se perdit, dans sa chambre. Vidée de toute substance, de toute vie. Remplie de poussière, de débris. Une sensation de malaise gagnait de plus en plus tout son être, au fur et à mesure que son regard se perdait dans la pièce. Outre son bureau, son lit aux draps défaits se trouvait également ici. Écrasé par une grande pierre, détachée du plafond, il ne permettait plus de s'y allonger. Tout juste de contempler un autre vestige d'un passé qui fuyait devant lui. Son placard, là où Rukia avait pris cette mauvaise habitude de dormir, tenait à peine debout.
Et c'est également à ce moment-là qu'il remarqua un autre détail, au milieu de cet endroit reflétant toute la tristesse de son âme. Serrant légèrement les dents, l'hybride s'abaissa légèrement, pour soulever tout un tas de débris, obstruant le passage près du placard. Un petit objet, tout petit. Pourtant, il revêtait d'une importance particulière. Un Soul Candy.
« — Kon … »
La peluche, inerte à côté, comportait de nombreuses déchirures. Les yeux du rouquin se fermèrent lentement. Brisé, cette chose n'avait aucune utilité. Le Soul Candy de Kon avait probablement été détruit lors de l'effondrement de Karakura. L'insupportable Mod Soul avait-il été oublié si piteusement ? Avait-il perdu la vie sans que personne ne puisse l'entourer ? Souffert de nouveau d'une infinie solitude avant de disparaître ?
Combien de temps avait-il dû endurer cette peine ? Ichigo, sans trop savoir ce qu'il allait en faire, décida de ramasser les morceaux éparpillés de l'objet qualifié de défectueux par le défunt Urahara Kisuke. Sans plus de cérémonie, il décida de quitter sa chambre, pour errer lentement dans tous les autres souvenirs de sa maison.
Toutes les pièces, quelle qu'elles soient, avaient une histoire à raconter. Une histoire dont il se souvenait chaque ligne, une histoire qu'il pourrait conter lui-même. Du poster de sa mère, Masaki, à la cuisine où sa sœur Yuzu cuisinait pour toute la famille, en passant par le salon, un véritable champ de bataille où son père et lui-même se livraient parfois à des joutes aussi physiques que verbales …
Tout ce mélange le fit mentalement craquer. Et il versa de silencieuses et discrètes larmes, assis sur l'une des chaises de son ancien salon. Les poings serrés, la gorge nouée, il redevint l'espace d'un instant, le jeune homme à qui la vie n'avait pas fait de cadeau.
« — Pardonnez-moi … pardonnez-moi de vous avoir oubliés … »
À l'extérieur de la maison, Haikyaku ne s'encombrait pas d'une telle souffrance. Assis sur des briques, le Cavalier trouvait même le temps un petit peu long. Emmener ce Shinigami sur les vestiges de son passé allait donner irrémédiablement des effets importants quant à sa mentalité. Si le Diable aimait jouer avec les sentiments d'autrui pour les utiliser à son avantage, il était également difficile de prévoir les réactions humaines à ce niveau-là. S'il y avait bien une chose chez eux qui ne pouvait être mesurée, ce serait immanquablement leur folie.
« — Haikyaku.
— Oh, Heisei, soupira-t-il, en se redressant néanmoins. Qu'es-tu venue faire ici ? C'est moi qui m'occupe d'emmener Ichigo Kurosaki pour se recueillir.
— Tu emploies des formules étranges.
— Et c'est toi qui me dis ça … marmonna le brun, en grimaçant légèrement. Sinon, je ne doute pas que tu m'aimes, mais j'ai quelques doutes sur ton arrivée. Je ne pense pas que tu sois venue pour discuter tranquillement avec moi.
— Non, répondit naturellement et calmement la femme aux longs cheveux blancs. Les deux femmes prisonnières sont arrivées dans la Dimension Royale.
— Ok donc ça va commencer. La guerre t'ennuie-t-elle, ma chère ?
— Je n'ai pas envie d'en discuter. Dépêche-toi de ramener Kurosaki Ichigo. »
Il voulut répliquer, mais à l'instant suivant, son interlocutrice venait de se volatiliser, tout bonnement. Soupirant une nouvelle fois, il se contenta d'hausser les épaules, avant de reporter son attention sur la défunte clinique Kurosaki, là où l'un des derniers rescapés continuait de méditer son futur. Futur qui n'allait pas tarder à se décider, toutefois …
Dimension Royale — Empire de la déesse.
« — Eh bien, il semblerait que tu aies eu quelques difficultés, Gunther. »
Les mains sur les hanches et un sourire narquois gravé sur le visage, Brynhild se tenait à l'entrée des villages, ravagés il y a peu par l'assaut des Shinigamis. Cette attaque éphémère avait pourtant eu le mérite de semer la terreur parmi la population, et qui sait, ébranlée la foi de cette dernière dans le monde promis par la déesse Sakae.
Gunther, lui, n'avait pourtant pas failli à sa réputation. Son armure brisée et ses affaires en partie en lambeaux témoignaient de la férocité de la précédente bataille. Son sang coulait abondamment et ses plaies s'avéraient plus graves qu'il ne l'aurait imaginé aux premiers abords. Mais pour le Général, aucune de ces blessures ne sauraient être mortelles.
« — Tu as stoppé toutes les flammes. Bon travail, déclara simplement l'intéressé, en continuant de marcher.
— Oh ? Ne m'adresse pas la parole de la même façon qu'à tes subordonnés, je te prie, répondit la femme à la longue robe noire, en haussant épaules et sourcils. Je suis une personne de grande valeur.
— Je crains que la personne que je viens de tuer ne soit bien plus valeureuse que tu ne le seras jamais, Brynhild, murmura calmement l'homme aux cheveux bruns.
— Ce sont des paroles vexantes. Quoi qu'il en soit, tu devrais aller te faire soigner, ô Général héroïque.
— Et tu devrais vérifier que tout se passe bien ici.
— Pardon ?
— Cette attaque était planifiée. Elle avait un but précis … et j'ignore encore ce qu'ils sont fait ou dit. En revanche, leur mission était suffisamment importante pour que les leurs perdent la vie. Et cette mission … ils ont affirmé l'avoir accomplie. »
L'expression très détachée constamment —ou presque— présente sur le visage de Brynhild laissa progressivement place à quelque chose d'un petit peu plus sérieux. Les Shinigamis lançaient des attaques suicides ? Après plus de six mois à peaufiner une stratégie, il fallait bien qu'ils commencent enfin à faire quelque chose, après tout. Cependant … les fondations fragilisées de l'Empire n'allaient pas plaire à la déité de la destruction. Alors que Gunther disparaissait à vue d'œil, Brynhild lança un vif regard aux hommes et soldats situés dans les alentours.
« — Pourquoi êtes-vous plantés là comme des idiots ? siffla la Valkyrie. Que tout le monde reste à son poste. Et il vaut mieux pour vous que cela se passe mieux que ce que je viens de voir ! »
Les grandes flammes ayant brûlées la population laissaient dorénavant place à des grandes structures de glace, semblables à une décoration paradisiaque. Même s'il ne s'agissait en réalité que d'une façade, d'un pansement sur une plaie. La Légion Noire venait d'être attaquée dans son antre, et il y avait fort à parier que ces idiots de Shinigamis retenteraient le coup.
Légèrement perdue dans ses pensées, la jeune femme resta à son tour plantée sur place, pendant quelques secondes. Tout du moins, jusqu'à ce que deux mains ne viennent l'attraper à la taille, dans le but risible de la faire sursauter. Brynhild lança immédiatement un regard dans son dos, là où elle croisa immédiatement celui familier de Rân.
« — Ranny, lâcha la Valkyrie de Glace. Veux-tu cesser de m'attraper de la sorte ? C'est inconvenant en public.
— Excuse-moi, c'est tellement troublant de voir qu'il t'arrive de réfléchir. Et puis, depuis quand te soucies-tu de l'avis du public ? Mais de toute manière, je suis venue t'appeler pour une affaire plutôt importante, justement.
— Ah, vraiment ?
— Penses-tu que je viendrais te chercher dans le cas contraire, vraiment ? marmonna Rân, en croisant les bras au niveau de sa poitrine. Dépêchons-nous plutôt. Pendant que tout le monde s'occupait à se taper dessus ici, Höder interrogeait un certain Ganjû Shiba. Et il vient justement de nous donner quelques informations plutôt intéressantes, figure-toi …
— Pas trop tôt. Je commençais à me dire que vous aviez plus de questions que de prisonniers en ce moment.
— Très amusant. Bref … les Shinigamis ont été localisés chérie. Alors que tu le veuilles ou non … les choses vont enfin prendre une tournure intéressante. »
NEXT CHAPTER : DARK HORIZON
Signification des noms :
Doyô Mayabui : Canicule aveuglante.
Les coulisses du Chapitre — « Une lettre d'excuse d'un parent d'élève à un professeur »
Aizen Sôsuke : Vous vous souvenez de moi, Aizen-sensei ? Je crois que je dois faire un retour tonitruant afin de rappeler qui est le meilleur des professeurs de Bleach.
Byakuya Kuchiki (arque un sourcil) : Meilleur professeur que moi ? Balivernes. Je suis le chef du clan Kuchiki.
Renji Abarai : Capitaine ! Vous avez reçu un courrier !
Byakuya Kuchiki (froid) : Un courrier pour le plus froid des professeurs.
Renji Abarai : … Ouais … ouais, je crois.
Byakuya Kuchiki : Quel est l'objet de cette lettre ?
Renji Abarai (ouvre la lettre) : Alors c'est …
Byakuya Kuchiki tue Renji.
Byakuya Kuchiki : Comment oses-tu lire un courrier qui est adressé au chef du clan Kuchiki ?
Renji Abarai : Je … suis … désolé.
Ichigo Kurosaki (bras croisés) : C'est illogique, y'a marqué « Byakuya Kuchiki TUE Renji » donc il ne peut pas parler vu qu'il est mort.
Byakuya Kuchiki : Cesse tes inepties et laisse-moi lire mon courrier.
« Cher monsieur,
Je m'excuse que mon fils, Hitsugaya Toshirô, soit venu en cours en oubliant son cartable. Je lui ai pourtant dit qu'il faut ramener ses affaires en cours mais il ne veut pas m'écouter. J'aimerais, en guise de reconnaissance de ma part, vous inviter à son enterrement demain soir.
Cordialement, Ichimaru Gin. »
Byakuya Kuchiki : Comment font-ils pour l'enterrer ? Inepties. Je l'ai découpé en plein de morceaux et éparpillé sur les quatre coins du monde, et ils veulent me faire croire que qu'ils l'ont déjà retrouvé ?
Aizen Sôsuke : Mon cher Byakuya. Tu es sûr que c'est eux qui l'ont retrouvé ?
Byakuya Kuchiki : Tu veux dire que …
Aizen Sôsuke : Ah, excuse-moi. Je m'en fous de ta réponse, j'ai oublié de te le dire.
Byakuya Kuchiki : …
Aizen Sôsuke : Si tu veux bien m'excuser, j'ai des cours de Mensonges Absolus à donner à mes élèves.
Byakuya Kuchiki (ferme les yeux) : Il pense que ses cours de Mensonges Absolus ont un plus haut coefficient que mes cours de danse des fleurs de cerisiers.
Plus tard …
Zaraki Kenpachi : Hein ?! Une lettre ?!
Ikkaku Madarame : Ouaip ! Y'a quelqu'un qui a envoyé une lettre !
Zaraki Kenpachi : Ils sont cons ou quoi ?!
Ikkaku Madarame : Hein ?
Zaraki Kenpachi : Toi aussi t'es con ou quoi ? J'ai déjà dit mille fois que j'fonctionne au texto moi. Celui qui veut me contacter, soit il vient me voir en face, soit il prend mon 06.
Ikkaku Madarame (se racle la gorge) : En fait … personne ne veut faire ni l'un, ni l'autre.
Zaraki Kenpachi : Tch ! C'est normal, je fais mon travail de professeur avec brio. Maintenant, ferme ta gueule et lis-moi cette lettre.
Ichigo Kurosaki : Ça veut rien dire.
Zaraki Kenpachi arrache le pied de Kurosaki Ichigo. Celui-ci rampe donc vers la sortie en pleurnichant …
Ikkaku Madarame : « Cher monsieur Zaraki,
Je suis désolée que ma fille, Hiyori Sarugaki, ait échouée à tuer à mains nues un ours dans votre cours de Meurtre Sauvage. Mais est-ce possible que vous ne la tuez pas au prochain cours comme elle me l'a dit ? En effet, elle a très peur de revenir en cours dans ces circonstances.
Cordialement, Kirio Hikifune. »
Zaraki Kenpachi : Hein ?! J'ai rien compris ! C'est quoi ça ?!
Ikkaku Madarame : Sûrement une de vos élèves …
Zaraki Kenpachi : Quelle élève ?! Tu veux que j'te tue ou quoi ?! J'suis le Capitaine de la Onzième Division, Zaraki Kenpachi ! J'ai pas d'élèves !
Ikkaku Madarame : Que dans la preview alors …
Zaraki Kenpachi : C'est quoi une preview bordel ?! 'Tain je vais te buter !
Zaraki Kenpachi tue Ikkaku Madarame.
Zaraki Kenpachi : Tch ! Faut que je mette à jour mon compte Facebook.
Byakuya Kuchiki : Zaraki Kenpachi. Comment oses-tu croire que tu es un meilleur professeur que moi ?
Aizen Sôsuke : Olàlà. Je ne comprends rien à cette preview. Mais que dîtes-vous de ça ?
Soudainement, Aizen se met torse-nu devant Byakuya et Kenpachi.
Byakuya Kuchiki : Puis-je savoir ce que tu es en train de faire ?
Zaraki Kenpachi : Hein ? Il veut que je le tue aussi ?
Aizen Sôsuke : Je ne sais pas à vrai dire. J'ai aussi reçu des lettres d'excuses d'admiratrices actuellement. Comme cette Kirio Hikifune qui s'est excusée de ne pas pouvoir m'épouser parce qu'elle a déjà une fille. Ah c'est dur le succès. Allez salut.
Ichigo Kurosaki (rampe) : Putain ! Y'a un mec à moitié à poil qui arrive vers moi ! Faut que … faut que je lise le prochain chapitre … !
Aizen Sôsuke : Laisse tomber, le prochain chapitre, Dark Horizon, est supposé sortir Mercredi, mais personne n'est dupe. Enfin bon, normalement ce chapitre était certes sorti un mercredi, mais sûrement en 2018.
Byakuya Kuchiki : Coupez.
Zaraki Kenpachi coupe Byakuya.
Aizen Sôsuke : OMDR mais il faut finir sur ce jeu de mot du tonnerre.
Ichigo Kurosaki : Pikachu.
Aizen vomit et met un terme à la preview.
