Anastasia Ivanovna Adamovich, la fille qui venait de nulle part

- C'est qui celle-la ?

- Jamais vu ...

- Pas le genre à passer inaperçue pourtant ...

- on connaît tout le monde ...

- faut croire que non ...

- c'est peut être une nouvelle ...

- les nouveaux, ils arrivent en première année, cette fille a bien 17 ans ...

- Moi, je dirais que c'est une pur sang ...

- tu dis ça comme si c'était un cheval.

- T'as vu ça à quoi ?

- A sa croupe. C'est la seule chose qu'il regarde depuis tout à l'heure.

- Elle est habillée comme une moldu. Il y a des aristocrates chez les moldus.

- Elle est pas habillé comme une aristo.

- Cette fille est toutes seule, tout le monde la dévisage et se demande ce qu'elle peut bien faire là et elle, eh bien, elle est déjà chez elle.

- Qu'est ce que tu veux dire ?

- Elle a demandé Lucius Malfoy de monter sa valise dans le wagon et il a obtempéré dans la seconde. Comme si c'était "normal". Si c'est une né-moldue, je suis prêt à me prosterner et à lui baiser les pieds.

- Méfies toi de ce que tu dis. Imagines qu'elle put des pieds, tu pourrais le regretter.

- Peut être qu'on pourrait monter dans le train nous aussi, sinon toutes les places seront prise ...

- Ouais, vas y, grimpes.

Les quatre garçons détachèrent lentement leurs regards de l'entrée du dernier wagon où se trouvait encore Malfoy, l'air légèrement surprit. Sans réfléchir, se frayant un chemin dans la foule d'embrassades attendries, d'accolades enthousiastes et de sages recommandations, ils montèrent un à un dans le wagon le plus proche. Il y avait déjà du monde à l'intérieure, le couloir qui menait vers l'avant du train ressemblait à une ruche avec tous ces élèves qui allaient et venaient d'un compartiment à l'autre, cherchant leurs amis, saluant leurs camarades. Le bourdonnement des conversations laissait présager le vacarme des wagons suivants. Ils étaient en queue de train, et les deux derniers wagons semblaient plus calmes. Remus, le brun pâlichon, déclara à ses amis qu'en tant que nouveau préfet il devait aller à l'avant du train pour une réunion. Avant que les autres aient eu le temps de répondre, il prit une longue inspiration et s'engouffra valise à la main, la mine déterminé, dans le couloir devenu champ de bataille. Personne s'essaya de le suivre, il finirait bien par revenir et quand il reviendrait, ils auraient tout leur temps pour se moquer de lui. Un bruit de sifflet résonna, les portes claquèrent, le train se mis en marche. Il était temps de s'installer et ils s'engagèrent dans la direction opposée. Mais tous les compartiments était occupé. Ils étaient entrains d'imaginer par quel moyen ils allaient chasser le groupe de premières années qu'ils venaient de croiser, quand ils l'aperçurent à travers la lucarne du derniers compartiment. Elle était seule, installée sur le fauteuil à coté de la fenêtre, les jambes allongées, les chaussures posées sur l'assise du siège d'en face, un livre de potion dans la main, son sac sous la banquette. Elle contemplait le paysage qui commençait à se dérouler. Le plus grand des trois pris les devants, ouvrit la portière et sourit. " Salut, je m'appelle James."

Elle se redressa subitement, surprise de les voir. Il y eut un silence étrange et chargé.

Le jeune homme entra.

- Tu attends quelqu'un ? Y a plus de places ailleurs, alors si tu veux bien ...

James ne finit pas sa phrase, il voyait qu'elle hésitait. Elle reprit son souffle, comme pour prendre sur elle et répondit :

- Oui, bien sur ... non, j'attend personne ...

L'espace d'un instant, elle semblait avoir perdu son toute son assurance, puis elle se reprit. Elle se leva et remis ses vêtements en place. Un sourire de malice s'installa sur son visage et avec un ton franc et direct, elle se présenta.

- Adamovich.

- James Potter, enchanté.

James avait une carrure d'athlète, les cheveux bruns ébouriffés et des lunettes rondes. Elle était grande, pale et maigre, ses longs cheveux roux étaient noués en catogan. Ils se serrèrent la main, il installa sa valise sur le porte bagage et les deux autres purent entrer. Celui qui était petit et grassouillet lui sourit et donna son nom, Peter Petitgrow. Quand au dernier, un grand type nonchalant au cheveux noirs, il lui jeta un regard de suspicion et dit simplement : - "Sirius". Son attitude raffiné dénotée avec sa dégaine négligée, ses habits particulièrement bien coupé, étaient fripés et tachés, il ne semblait pas s'être coiffé depuis plusieurs semaines. Il souriait avec arrogance. Indifférente, elle le regarda un instant, hocha la tête et se rassit dans sa position initiale. Sirius la rejoins et cala son dos dans l'angle qu'offraient le dossier de la banquette et la cloison, Peter pris le siège d'en face. James entreprit de faire la conversation.

- Donc tu es nouvelle ...

Sirius semblait n'écouter que d'une oreille, alors que les deux autres étaient redressés sur leurs propre banquette, tendus par la curiosité enthousiaste qui prend souvent les jeunes gens face au mystère. Elle sourit, elle n'y couperait pas.

- Tout juste.

- Laisse moi deviné, je parie que tu es d'origine russe.

- Qu'est ce qui te fait dire ça ?

- Ton nom, il sonne russe.

- Peut-être parce que je suis russe.

James sourit, elle l'aiderait pas. Le jeu lui plaisait.

- Tu n'as pas d'accent. D'où viens tu ?

Elles sourit à son tour, s'enfonçant dans son siège et croisant les jambes. Il ne savait pas. Elle était prête et il allait perdre. Mais Sirius coupa court :

- De nulle part ... Le noble et antique clan Adamovich est exclu de la communauté sorcière russe depuis 1917, à ce titre ils sont aussi exclus de la nationalité russe et aucun d'eux n'a le droit d'aller à Durmstrang. Mais généralement les Adamovich ne vont pas à l'école, après tout ce n'est qu'une étape négligeable et eux, ils ont leurs propres règles, aucune attache, pas d'origine. Une auguste famille, si fidèle à son sang, réduite à une bande de mendiants exilés, dégénérés et assoiffés de magie noire. Je ne savait pas qu'il en restait encore. Je croyait que les derniers étaient morts à Nurmengard auprès de leur cher Grindelwald.

Il n'avait pas levé les yeux de son livre durant toute la tirade sauf à la toute fin pour savourer son effet. Il le savait, il l'avait vue à la mine condescendante qu'elle avait affichée sur le quai. Et quand elle avait dit son nom, il avait jubilé. Les Adamovich étaient les pires. Leur nom était tellement entachait de magie noir que même sa mère, Walburga Black avait refusé d'héberger Natacha Adamovich, il y a de cela presque vingt ans. Et cette fille, qui lui faisait face à présent, avec ses grands airs, il allait la pourrir. Le silence était âpre. Elle le regardait les sourcil froncé d'indignation, mais un léger sourire trahissait une avidité ravie. James était trop curieux pour s'interposer et Peter, lui s'était déjà rangé du côté de Sirius. Elle ne semblait pas en colère.

- Tu me juges à cause de mon sang ou à cause de mon nom ?

- Les deux sont sales.

Le méprit dégoulinait de la voix de Sirius. Imperturbable, elle reprit avec une douceur dégagée.

- Si tu méprises tant mon nom et mon sang, j'imagine à quel point tu te hais. Les Black aussi ont leurs lots de dégénérés.

Il y eu un temps d'arrêt.

- Personne ne t'as donné mon nom de famille.

- Il est écrit sur ton front.

Il n'y avait aucune trace de dédain dans sa voix, comme il s'agissait simplement d'un constat. Sirius était paralysé, il la fixait avec un regard de haine qui fit frémir Peter. C'est le moment que James choisit pour intervenir.

- Je crois que tu devrais partir.

- Je t'en prie ne soit pas grossier.

- Ce serait mieux pour tout le monde.

- J'étais là la première, je vous ai laissé vous installer et ton ami m'a insulté. Je ne partirais pas.

D'un bon, Sirius ce leva et pointa sa baguette sur la nouvelle. - Vas t'en.

Elle prit le temps de ramasser son livre de potion qui était resté poser sur l'accoudoir près de la fenêtre et de le poser sur son sac, mais elle ne fit aucun geste pour partir.

-Vas t'en. Personne ne veux de toi ici.

Peter s'était écarté le plus loin possible de la scène s'enfonçant dans son siège. James ne savait pas comment réagir, il aurait voulu calmer son ami mais cette fille faisait tout ce qu'il fallait pour que ça dérape. Soudain, il vu pourquoi elle avait posé son livre. De son autre main elle avait discrètement sortit sa baguette de sa poche. Il tenta d'attraper la sienne. Mais trop tard :

- FURICULUS

Sirius avait hurlé toute sa rage mais le sort fut contré vers la cloison, laissant une trace noire, Sirius fut projeté sur Peter, sa baguette volant dans la main d'Adamovich. Aucun d'eux n'avaient entendu la formule, mais tous avaient reconnu le sortilège de désarmement. Se tournant vers James pour prévenir toutes ripostes, elle dit à l'intention de Sirius:

-Si tu continus de prononcer tes sortilèges à haute voix, tu auras toujours un temps de retard.

Elle ne s'était même pas levé de son siège. James se demandait quand Sirius allait-il en venir au main.

- Que ce passe-t-il ici ?

La portière avait glissé d'un coup sur ses gonds. Il semblait que Remus ai voulu faire une blague, car il avait dit ça avec une grandiloquence qui sonnait faux. Mais quand il vit Sirius vert de rage toujours sur les genoux d'un Peter haletant, et James face à la fille du quai, baguette au point, prêt à bondir, il ce dit que répéter sa question plus sérieusement ne serait pas du luxe.

- Que ce passe-t-il ici ?

Adamovich se tourna vers lui, pointa Sirius et dit: " Tu devrais emmener ton amis faire un tour, il à besoin de prendre l'air."

- Je ne suis pas là en tant qu'ami mais en tant que préfet.

C'était un garçon de taille moyenne, sous sa peau laiteuse se dessiné des muscles fins. Il avait un regard doré singulier qui vous transperçait. Son visage était barré par d'étroites cicatrices blanches que devaient remonter à l'enfance. A cet instant, il avait les point sur les côtes, comme font les enfants pour se donner de l'importance, mais il avait la tête droite et une expression d'irritation autoritaire qui ne lui allait pas du tout.

Elle hésita, James prit le relaie sur le ton de la rigolade comme si rien d'important ne s'était produit.

- On faisait connaissance ... Tu sais bien, Remus, qui y a t il de mieux qu'un duel pour savoir à qui on à faire... Tu connais Sirius, il n'aime pas perdre.

Sirius qui s'était relevé, grogna. "Rends moi ma baguette!"

Remus toisa James et son sourire triomphale. Il sourit à son tour.

- Qui a désarmé Sirius ?

- Elle.

Remus se tourna vers la fille, l'observa un instant et se présenta avec bienveillance : "Tu dois être Anastasia. Je suis Remus Lupin, le préfet des Gryffondors."

En entendant son prénom, elle se raidit légèrement.

- Je préfère que tu m'appelles Adamovich.

- Tu ne t'appelles pas Anastasia ?

- Je m'appelle Anastasia Ivanovna Adamovich.

- Eh bien, Anastasia Ivanovna Adamovich, tu peux rendre la baguette à son propriétaire maintenant.

Il avait insisté sur le patronyme avec une certaine ironie, peut-être pensait il qu'elle était snob. Elle resta en suspend perplexe un moment, mais finit par obtempérer. Sans un mot, la mine sombre, poussé par son ami, Sirius se rassit. Remus se retient de poser la question qui lui brûlait les lèvres. Peter s'en chargea.

- Pourquoi tu ne veux pas qu'on t'appelle par ton prénom?

- C'est personnel.

Elle avait le visage fermé et son ton était sans appel. Un tel dégagement de force contrastait avec la désinvolture dont elle avait fait preuve auparavant. La curiosité fut la plus forte. Remus craqua :

- Excuses moi mais je ne comprend pas.

- Dis moi, Remus, d'où viennent ces jolies petites cicatrices que tu as sur le visage ?

Remus se figea soudain blanc comme un linge, James et Sirius se jetèrent un regard appuyé, se crispant sur leurs sièges, mais aucun d'eux ne bougea.

- J'ai comprit ... Répondit la voix sèche du jeune homme.

James décida de changer de sujet et posa sa question avec un air un peu trop enthousiaste pour être tout à fait franc.

- Qui sont les autres préfets ?

- ça va te plaire, attention les amis, la préfète de Gryffondor n'est autre que... Lily Evans.

James protesta avec de grands gestes théâtraux: "Je suis maudit. Dumbledore a une dent contre moi."

- Douglas Stout et Ariel Adams pour Serdaigle, Daisy Clark et Frank Londubat pour Poussoufle et Narcissa Black et Rudolphus Lestrange pour Serpentard.

Sirius grogna au nom de sa cousine. Anastasia tiqua.

- Tu as dit Ariel Adams ?

- Oui, tu la connais ?

- De nom...