Les rires
De l'instant fatal de ma malédiction, je n'avais que peu de souvenir. Des traces, seulement des traces. J'étais marquée sur mon visage, sur ma peau, sur mon corps. Mes nuits avaient leurs images, leurs sensations, leurs sons qui hantent indéfiniment. Une réalité dans les nimbes, un souvenir égaré. Une forêt, une douleur sans fin, deux rires. Et puis, un effort. Un effort fou. Le gloussement aigu d'une femme, l'hilarité rauque d'un homme. Un cri, le mien. Le temps en suspens. Les rires affamés. Construire un mur, construire un rempart, construire une muraille. Et enfin, plus rien, plus de rire, plus de douleur. Rien. Silence. Noir. Une éternité qui passe. L'absence qui sauve. Puis une faille. Puis une vie qui défile comme un souffle. Quelqu'un. Un ami, un homme, un masque. Encore un masque. La peur qui refait surface. La panique qui explose. Fuir. Fuir. Fuir. Un craquement salutaire. Le corps qui se tord. Un champ, un jeune homme qui s'éloigne. Et finalement, juste la lumière brulant ma peau.
Les réactions de Sirius à l'arrivé d'Anastasia peuvent sembler excessives mais se serait perdre de vu l'époque qu'il vivait. Nous sommes à la fin de l'année 1974, à l'extérieur de Poudlard, la peur règne. La guerre n'est pas encore là, mais les idées les plus laides ont conquis les esprits les plus influençables et s'assument de mieux en mieux. Les cibles sont déjà désignées. Les mangemorts sèment la terreur partout, les disparitions sont fréquentes et les attaques contre les moldus sont de plus en plus difficiles à cacher. Le meurtre de la jeune Poufsouffle et de sa famille avait ouvert la porte de l'horreur. Comme la gangrène, la peur avait contaminé tout le monde et le nom du coupable ne se prononçait plus. Peu d'adolescents sentent que l'histoire résonne dans leurs choix. Mais à onze ans, Sirius, sans pouvoir mesurer l'ampleur de son geste, avait abandonné ses privilèges et choisit son camp. Car quoi qu'on en dise, la répartition est un choix. Quand il avait rejoint Gryffondor, il avait ôté sa couronne de prince et endossé l'habit du paria. C'était sa force et sa faille. Si les temps avaient été autres, ce n'aurait pas été si important. Mais Sirius avait craché sur son sang comme on crache dans la soupe et il s'était impliqué, il s'était lui-même désigné comme une cible. Il savait qui il était, et les autres le respectaient pour ça. Même le mépris des Serpentards lui renvoyait l'image de l'homme qu'il avait choisi d'être. Mais pas elle. Le regard d'Anastasia était pire que le reflet du miroir. Il ne pouvait y voir que sa faille béante et saignante comme jamais. Il voyait le masque de ses cheveux trop rouges et de sa peau trop blanche, il voyait ses propres faiblesses dans son assurance exacerbée. Elle aussi dégageait de la force, il lisait dans les yeux de Remus l'impression qu'elle pouvait faire sur les autres. Mais si lui-même voyait les poids qui pesaient sur tous les gestes de la jeune femme, elle aussi devait sentir les ombres qui encombraient l'esprit de l'adolescent. Il voyait dans la mélancolie de l'exilée, sa douleur de déraciné. Sirius ne pouvait s'empêchait de se reconnaître dans son regard. Leurs iris d'argent reflétaient à chacun, la détresse secrète de l'autre. Et Sirius savait qu'il devait se méfier. Elle avait réveillé ses doutes. Il ne pouvait pas la laisser, par sa simple présence remettre en cause son choix. Alors, il avait dressé sa colère en bouclier.
Ambroise Fog n'était pas revenu sur la soirée qu'ils avaient passée ensemble. Il craignait avoir montré ses faiblesses lui aussi. Il était à présent bien plus attentif et plus exigent avec ses deux élèves. Il ne les testait plus. Anastasia se montrait bien moins insolente qu'auparavant comme s'il avait gagné son respect. Sirius ne la ramenait pas non plus, il avait eu bien du mal à raconter les événements à James et à Remus, il était loin d'être tout à fait sûr du sens de ce qui avait été dit. Fog faisait tout ce qui était en son pouvoir pour éviter qu'ils soient confrontés l'un à l'autre pendant ses cours. Mais aucun d'eux ne chercha plus la bagarre. C'est ainsi que tranquillement et sans heurt, le weekend d'Halloween arriva.
L'automne avait pris le dessus, le ciel s'assombrissait chaque jour de plus en plus, la pluie frappait les toits du château, la grisaille se disputait le paysage avec le brun orangé des feuilles mortes. L'humidité et le froid s'insinuaient partout. Malgré cela, tous les élèves attendaient le weekend à Près au Lard avec impatience. Qu'y a-t-il de meilleurs qu'une Bièraubeurre au coin du feu d'une taverne pleine d'étudiants trempés jusqu'aux os ? Aucune pluie battante, aucun orage fracassant n'aurait pu décourager une bande d'adolescent d'aller faire leur plein de friandises et de farces et attrapes. Mais au matin du dernier vendredi d'octobre, un vent glacé qui n'avait rien à voir avec la météo ébranla l'enthousiasme général. Certain avaient remarqué l'agitation du corps professoral dès le jeudi soir. En effet, à côté du fauteuil vide de Dumbledore, Fog et MacGonagall avait été vu débattant avec ferveur à la table des professeurs. Picott surexcité avait forcé les préfets à refaire plusieurs fois leurs rondes. Mais ce fut à l'arrivé du courrier, le matin suivant, que les élèves prirent conscience du problème. Un torrent de hibou express se déversa sur la grande salle. Une douzaine d'étudiants furent assaillit par des beuglantes et on entendit hurler plusieurs voix de femmes affolées qui interdisaient formellement à leur progéniture de sortir du château. D'autres reçurent simplement un billet d'annulation de sortie sans autres explications que « c'est mieux pour toi ». La lettre de June commençait par « Tu as intérêt à répondre à cette lettre » et finissait par « j'espère que tu es vivante », mais ne donnait aucun détail sur le pourquoi du comment. Une grande partie des missives attendaient une réponse immédiate et les hiboux restèrent sur place picorant dans les assiettes ou griffant les retardataires. Mais tout le monde était interloqué et personne ne savait comment réagir, aucun professeur n'était dans la grande salle. Anastasia, Lily, Scarlett et June comprirent réellement ce qui se passait à la réception de la Gazette du Sorcier que reçut la blonde avec un message de ses parents. A la une du journal, à côté d'une photo montrant la devanture éventrée de chez Zonko, on pouvait lire : « DES MANGEMORTS AUX PORTES DE POUDLARD ». Scarlett lut l'article à haute voix :
- Hier soir à 19 heures, Prés au Lard, le célèbre village bordant l'école de magie, a été le théâtre d'évènements inquiétants. Une bande de quinze hommes vêtus de noir et masqués ont terrorisé les habitants pendant plusieurs heures. Plusieurs boutiques dont le fameux établissement des Trois Balais ont été saccagées. La propriétaire Mme Rosemerta nous a raconté son calvaire (interview complète page 9). Les événements ont prit une tournure tragique quand le vendeur de farce et attrape Albertus Zonko a tenté de défendre son magasin. Les témoins s'accordent à dire qu'il aurait pris en pleine poitrine un sortilège de Feudaymon qui l'aurait immédiatement réduit en cendre. Heureusement pour le reste de sa famille qui était encore dans le bâtiment, le propriétaire d'une taverne excentrée à accourue pour éteindre le feu maléfique. Celui-ci n'a pas souhaité répondre à nos questions mais selon les dire Mme Zonko, il ne cessait de répéter « Où est passé ce satané directeur... » (en page 10 toutes les rumeurs à propos de ce discret héros). Force est des constater qu'en effet le professeur Dumbledore n'a pas bougé de sa tour d'ivoire pour venir en aide à ses fragiles voisins. Les aurors, arrivés quatre heures après le début du carnage, n'ont arrêté personne. Ils ont par ailleurs confirmé qu'il s'agissait bien de mangemorts. Il s'agit de la quatrième victime de cette organisation terroriste, on compte aussi quatorze disparitions dans lesquels seraient impliqués les serviteurs de l'homme dont on ne prononcera pas le nom. Les revendications de ses actes restent assez flous, il semblerait qu'il s'agisse d'un jeu ou d'un rite de passage. Les mots « sang de bourbe » et « traitre à leur sang » ont été gravé sur plusieurs maison. Ses derniers évènements ne sont pas sans poser de questions sur la sécurité de Poudlard. Nos enfants sont-ils à l'abri ? Comment des personnages aussi dangereux ont-ils pu s'approcher si près de l'école ? Que fait Dumbledore ?
- Et que dit ta lettre ? demanda Lily.
- Elle est de mon père, répondit Scarlett. Il me dit de ne pas m'inquiéter et de ne pas sortir de Poudlard. Il dit aussi que l'école est l'endroit le plus sûr du monde et que je ne dois pas prendre de risques inutiles.
- Il n'explique pas pourquoi les aurors ont mis tant de temps pour intervenir ? intervint June.
- Non, mais la gazette exagère surement, assura la blonde. Vous Savez Qui a dû trouver un moyen pour les empêcher de venir...
Anastasia, qui n'était pas encore intervenue, avait les yeux dans le vague, l'expression de son visage était concentrée, elle écoutait ses camarades essayer de comprendre ce qui se passait, quand lui vient une question qu'elle ne put retenir.
- Depuis quand ne prononcez-vous plus le nom de Vous Savez Qui ?
Les autres filles la regardèrent interloqué. Elles échangèrent un regard et c'est Lily qui répondit à la question.
- Il y a eu un article dans la gazette, il y a deux ans, après l'attaque d'un match Quidditch, le journaliste disait qu'il n'écrirait plus, ni ne dirait plus le nom de Tu sais qui. C'était comme une vieille malédiction, on le rayait de la carte en lui retirant son nom. C'est devenu une mode, aujourd'hui plus personne ne prononce son nom.
- Alors ce n'est pas de la peur ? s'assura Adamovich
- Non, bien sûr que non, c'est du défi, répliqua Scarlett. Pourquoi ?
- Ne pas dire son nom, c'est en faire l'égale du diable, c'est avouer qu'on a peur d'invoquer sa présence en le nommant, analysa la nouvelle. Ce n'est pas rien pour un sorcier...
Elle répondait en réfléchissant, elle avait appris à prononcer le nom honni mais elle n'avait voulu choquer personne, elle ne savait pas avant d'arriver à Poudlard comment la terreur s'était propager. Scarlett interrompit le court de ses pensées en précisant.
- Nous n'avons pas peur. Nous refusons de reconnaître à ce monstre le titre qu'il s'est choisi.
- Alors ça ne nous vous fait rien que je l'appelle Voldemort ? demanda la rousse.
Anastasia observa attentivement ses amies, elles n'eurent pas un frisson mais une tension naquit. Beaucoup de sorcier, et certainement le journaliste qui avait écrit l'article, taisaient le mot parce qu'ils sentaient le danger. Mais un Gryffondor ne montre pas qu'il a peur, il ne montre pas qu'il sent que les choses lui échappent. Il irait se jeter dans la gueule du loup plutôt que d'avouer ses craintes. Mais l'anxiété se lisait sur les visages. Lily était une fille de moldu, le père de Scarlett était auror, June s'inquiétait pour ses amies. Tout le monde ou presque à leur table avait une bonne raison d'être effrayé. Anastasia repris.
- Car moi j'ai peur, ces gens-là n'ont aucune limite, et je préfère croire que ce n'est qu'un homme. Un homme, on peut le tuer.
- Mais tu entres dans son jeu... intervient Scarlett
- J'ai entendu dire que les mangemorts eux même ne prononçait pas son nom, argumenta-t-elle. Qu'il l'appelait par son titre.
- Où as-tu entendu ça ? s'étonna Lily. On n'a aucune information sur les mangemorts...
- Je ne sais plus, répliqua-t-elle rapidement. Une rumeur surement. Quoiqu'il en soit, à partir de maintenant, je dirais son nom.
- Mais tu joues son jeu en le nommant par le nom qu'il s'est donné, insista Scarlett.
- Et toi, tu nies son existence en refusant de le nommer.
Il y eu un silence. June qui était en train de lire le journal plus attentivement, reporta son attention sur ses amies.
- Pourquoi Dumbledore n'est pas intervenu ?
- Il n'était pas là, son fauteuil a été vide toute la journée d'hier, répondit Lily.
- C'est bizarre que les mangemorts attaquent pile le jour où il est absent.
Quand Lily et Anastasia retournèrent à leur salle commune, elles trouvèrent sur le tableau d'affichage une note annonçant l'annulation de la sortie du lendemain. La mine sombre, elles entamèrent leur travail en attendant qu'il soit l'heure de leur cours d'Arithmantie. La journée se déroula lentement, certain élèves reçurent des messages de leurs parents proches ou éloignés pendant les cours, d'autres, comme Lily, se torturaient l'esprit pour savoir s'il devait les prévenir ou non. Les professeurs Vector et Flitwick rappelèrent aux cinquièmes années l'importance du respect des règles pour la sécurité de l'école et que la sortit serait reportés plus tard quand le risque serait moins grand. La plupart des adolescents étaient choqués, une bonne partie d'entre eux connaissaient bien la boutique de farces et attrapes. La réalité extérieure avait rattrapé Poudlard. Les Gryffondors objectèrent, pour la forme, que se cloîtrer dans le château n'arrangerait rien, la majorité des élèves étaient soulagés d'être obligé de rester à Poudlard, personne n'avait vraiment envie de voir en vraie une horreur si proche de chez soi. Seuls les Serpentards regrettaient ouvertement de ne pas pouvoir aller se promener librement, après tout pourquoi étaient-ils punit ? Eux ne risquaient rien. L'atmosphère était tendue, l'école se divisait. Sans qu'on sache pourquoi, surement par ennui, ou l'absence du professeur Dumbledore avait-elle donné des ailes à certain, les deux jours qui suivirent furent le théâtre de plaisanteries douteuses. Le matin du samedi, Judy Piers fut retrouvé au bord de la crise de nerf errant dans les couloirs, la jeune Poufsouffle qui s'était perdu la veille, raconta au professeur Chourave, qu'elle n'avait pu ouvrir aucune porte, et qu'à chaque fois qu'elle avait demandé son chemin à un tableau, celui-ci lui avait ri au nez et indiqué la direction de la sortit. Il s'avéra que de nombreuses peintures étaient sous l'emprise d'un sortilège de confusion. Aucune d'elles ne se souvenaient de quoi que ce soit. Au milieu de la journée, cinq Gryffondors furent admis à l'infirmerie parce qu'un escalier de la Tour Est s'escamotait chaque fois qu'un rouge et or tentait de l'emprunter. Malgré les tours de garde renforcés dans la nuit de samedi au dimanche, l'école se réveilla les murs recouverts de graffitis scandant la suprématie des sangs purs. Personne ne savait comment une tel chose avait pu arriver, ni qui pouvait en être responsable. Dans la journée, certains élèves, surtout des premières années, découvrirent qu'une cible verte brillait dans le dos de leurs uniformes. Les responsables étaient d'autant plus discrets qu'ils ne s'attaquaient qu'à des proies à faible risque. Le soir venu, le directeur n'était toujours pas revenu, McGonagall décida d'instaurer un couvre-feu et d'augmenter les tours de garde. Chaque préfet dut choisir un camarade avec qui il ferait sa ronde. Ainsi le couvre-feu serait plus surement respecté. Lily choisit Anastasia et Remus pris Sirius.
Les deux jeunes femmes arpentaient les couloirs sombres à la lumière de leurs baguettes en prenant le temps d'effacer les graffitis qui restée. Tandis qu'elles tentaient de faire disparaître un énième « DEHORS LES SANGS DE BOURBES », Anastasia rompit le silence.
- Quel manque d'originalité ! C'est la cinquième fois qu'on l'enlève celle-là ! s'indigna-t-elle
- Et encore, McGonagall et Flitwick ont nettoyé la plus grosse partie ce matin, rapporta sa coéquipière.
- Je te parie que la prochaine c'est « MORT AUX TRAITES A LEURS SANGS », décida Adamovich.
- Je parie sur « POUDLARD AUX SANGS PURS », proposa son amie.
- Tu crois qu'il y aura encore des problèmes se soir ?
- Adamovich aurait peur... J'ai du mal comprendre, se moqua Lily.
- Tous les profs sont de sortie et il y a deux fois plus de patrouille, ajouta l'autre. S'ils tentent quelque chose, il y a de grande chance pour qu'ils se fassent prendre.
- Et toi, tu voudrais les attraper ?
- On est en première ligne et tu fais un joli petit appât, révéla Anastasia avec malice.
Lily lança un regard noir à sa comparse.
- Quand je pense que je t'ai choisi toi parce que tu es la meilleur en défense. Tu es pire que la click de Potter.
- C'est mon côté intrépide qui ressort, Anastasia fit un grand sourire à Lily qui ne lui répondit pas. Ah tien, on a perdu toutes les deux. « LA MAGIE NOUS APPARTIENT, LES VOLEURS SERONT PUNIS ». Très spirituel.
Lily fit un geste de lassitude et leva sa baguette pour effacer les grandes lettres vertes que brillaient sur le mur de la salle d'étude des moldus.
- Evanes...arg...
- Qu'est ce qu...
- Pétrificus totalus !
Anastasia s'écroula dans un bruit sourd, elle ne pouvait plus faire un seul geste et n'avait pas la moindre idée de qui pouvait être son agresseur, elle n'avait dans son champs de vision que Lily à genoux par terre les mains sur sa bouche incapable de parler, le visage déformé par la peur. Elle avait les yeux braqués vers l'escalier. Soudain un rire bête d'adolescent stupide éclata en écho dans le couloir. Puis un autre, venant d'une fille cette fois, un rire puéril à glacer le sang. Anastasia avait déjà entendu ces rires, elle les aurait reconnus entre mille. Elle ne savait pas à qui ils appartenaient, mais ils faisaient naître en elle une rage sans égale. Lily essayait de lancer des sorts malgré sa langue collé à son palais mais rien ne sortait de sa baguette. Le spectacle qu'elle donnait amusait beaucoup ses agresseurs. Anastasia n'entendait plus que la jubilation sordide, le bonheur sadique qui résonnait à chaque ricanement quand un éclaire rouge fusa et heurta une gargouille qui explosa.
- LILY ! s'écria-t-il quand il la releva. Finitate incamtatem !
- Potter...?
La voix de Lily était faible, elle était en état de choc, James la pris délicatement par l'épaule et l'aida à ce relever.
- JAMES ?
- Qu'est ce qui ce passe ?
Les voix essoufflées de Sirius et de Rémus, résonnèrent dans depuis l'escalier. Des bruits de pas indiquèrent à Anastasia qu'ils approchaient. Remus se pencha sur Anastasia.
- Pourquoi Adamovich, ne bouge plus ? demanda quelqu'un.
- Elle a été stupefixée, fit une voix grave près d'elle. Finitate incamtatem !
Quelque seconde plus tard, la rousse sentit ses membre se détendre et su qu'elle était libérée. Remus ne l'aida pas à se relever, il semblait faible et fatigué. Elle se remit difficilement sur ses pieds. Elle était sonnée et tenta de retrouver ses esprits, puis elle observa Lily avec inquiétude et se tourna vers James.
- C'était qui ? questionna-t-elle.
Personne ne répondit.
- C'ETAIT QUI ?
Anastasia avait hurlé, elle voulait savoir, il fallait qu'elle sache. James se détourna un instant de Lily pour raconter ce qu'il avait vu.
- Ils étaient cachés sous des capes, ils se sont enfuis dès qu'ils ont vu l'éclaire du Stupefix. Ils n'ont même pas cherché à se battre. Je n'ai pas vu leur visage, ils ressemblaient à des mangemorts.
- Des mangemorts à Poudlard ? C'est impossible, s'étrangla Remus.
L'incertitude se lisait dans le regard de Sirius et James. Le regard d'Anastasia glissa de Lily aux inscriptions qu'elles n'avaient pas eu le temps d'effacer, pendant un instant elle sembla perdu dans ses pensées, puis avec le ton froid du constat elle partagea ses conclusions.
- Ce n'était pas des mangemorts, il faisait ça pour jouer. C'était un blocklangue et un petrificus totalus, les mangemorts n'utilisent pas ses sortilèges. C'était des adolescents qui jouaient au mangemorts.
La nuit épaisse parut plus impressionnante, le château à la lumière des baguettes sembla plus effrayant, le silence était lourd. Le constat d'Anastasia glaça les trois garçons. Les Gryffondors n'aimaient pas les Serpentard mais ils n'avaient pas imaginé que certains d'entre eux puissent avoir déjà choisi le rang du Seigneur des Ténèbres. James fit un geste comme s'il avait voulu caresser les cheveux de Lily mais il se retint et rompit le silence.
- Il faut emmener Lily à l'infirmerie, elle est encore en état de choc.
Lily, en effet, soutenue par James, regardait fixement sans réagir le mur qui était en face d'elle. Anastasia fit un geste pour prendre la place du garçon mais celui-ci s'écarta.
- Tu ne peux pas aller l'infirmerie, lui rappela-t-elle. James, tu devrais être dans le dortoir, si tu y vas, tu auras des ennuis.
- Vous ne pouvez pas y aller seule, s'ils reviennent... s'alarma-t-il.
- Remus et Sirius nous accompagnerons, le rassura la jeune femme. Ne t'inquiètes pas, elle est entre de bonne mains. Madame Promfresh ne doit pas te voir, tu comprends ?
La douceur de la voix d'Anastasia le surpris, il ne s'y attendait pas, et resta interdit. Comme si le fait qu'il ne s'inquiète et qu'il n'ait pas d'ennuis était presque aussi important pour elle que le bien être de son amie.
- Tu comprends, répéta-t-elle encore plus doucement.
Une étincelle jaillit dans les yeux de James et il fronça les sourcils mais il laissa Anastasia soutenir Lily à sa place.
- Bien, vous deux, il désigna ses amis. S'il arrive malheur à Lily, vous serez tenu pour responsables. Allez-y maintenant, on a suffisamment perdu de temps.
Sirius et Remus se regardèrent avec appréhension et suivirent les deux rousses sur le chemin de l'infirmerie. James, lui, disparut derrière eux et ne réapparut pas. Mais les apprentis mangemorts semblaient avoir disparus et le chemin vers l'infirmerie fut plus calme. Anastasia n'ayant pas assez de force pour soutenir Lily jusqu'à l'infirmerie, Remus pris le relai. Quand elle les vit, Mme Promfresh allongea immédiatement Lily et lui donna une potion de sommeil sans rêve. McGonagall et Fog furent mis au courant juste après et ils accoururent aussitôt. Anastasia leur raconta ce qui était arrivé en expliquant toute fois que c'était Remus et Sirius qui les avaient secourues. Le temps du récit, le visage encore jeune du professeur de métamorphose pris dix ans. Imaginer que des élèves puissent avoir un tel comportement lui était insupportable. Elle finit par raccompagner les deux garçons à leur dortoir, Fog reprit sa ronde et Mme Promfresh força Adamovich à boire une potion de sommeil.
A son réveil, la lumière grise de la lune rayonnait encore dans la pièce, des voix chuchotaient plus loin. McGonagall expliquait au professeur Dumbledore, qui était enfin revenu, les évènements de la nuit, mais celui-ci ne dis pas un mot. Un instant plus tard, ils étaient repartis et les premiers rayons du soleil perçaient l'obscurité. Anastasia se retourna pour observer Lily dans son sommeil. Elle avait l'air calme comme si rien ne s'était passé, comme si elle rêvait. Comme si tout allait bien. La jeune femme l'observa longtemps, se laissant aller à l'apparent sentiment de sérénité qui se dégagé de la scène. Il lui fallait s'en convaincre, elle avait besoin d'y croire. Ce n'était qu'un cauchemar, rien qu'un cauchemar. Mais tout irait bien. Oui, tout irait bien.
voila, j'espère que vous avez aimé.
et à bientôt
