Les questions sans réponse
- Il y a un truc qu'Emmeline m'a dit et dont il faut qu'on discute.
- Emmeline ?
- La septième année qui va au club de Slug.
- Vance ? Tu parles avec elle ?
- Je la paye pour qu'elle me raconte ce qui se dit à la table des chouchous du prof.
- TU QUOI ?
Remus manqua de s'étouffer. James et lui était assis sur les fauteuils défoncés de la salle commune, c'était un jeudi après-midi, ils étaient seul. Sirius attendait quelque part devant une classe qu'Adams sorte pour pouvoir l'accompagner au cours suivant. Peter était en retenu. Il s'était fait prendre alors qu'il lançait des boules de papier imbibaient de potion de ratatinage sur le frère et la sœur Carrow. Il était surement en train de frotter le parquet du couloir avec une brosse.
- Je voulais savoir ce qui pouvait bien plaire à Lily quand elle va là-bas, expliqua James comme si s'était évident.
- C'est stupide... constata l'autre.
- C'est peut-être stupide mais j'ai appris un truc, signala le brun à lunette. Apparemment, ça balance sévère parmi les convives. Pendant le diner de la rentrer, Adams et Adamovich ont failli en venir aux mains.
Remus parut soudainement plus attentif.
- Comment ça ? S'inquiéta le jeune homme.
- Il semblerait qu'elles soient de la même famille, informa James.
Remus n'était plus du tout choqué par les méthodes de son ami, il attendait que James continu. Mais celui-ci cherchait ses mots.
- Je n'ai pas tout compris ce qu'Emmeline à dit, continua-t-il, mais Adams a reconnu qu'elles étaient des cousines éloignées.
La déception pointa dans le timbre grave de Remus.
- Toutes les familles de sang pur sont cousines, James, ce n'est pas surprenant. T'es peut-être toi-même le cousin d'Adamovich.
- Ce sont les Adams qui ont hérité de la fortune des Adamovich quand Natacha Adamovich est morte, coupa James imperturbable. C'est très inhabituel que ce soit les cousins éloignés qui héritent, quand il existe un hériter direct.
- Je ne comprends pas là, avoua l'adolescent intrigué.
- Emmeline n'a pas compris non plus, admit l'autre. Elle n'était pas très claire. Apparemment, Anastasia Adamovich est la fille de Natacha Adamovich, mais elle n'a pas hérité d'elle mais d'un autre ancêtre mort il y a super longtemps à cause d'un rituel, je ne sais pas quoi, pour que la famille ne disparaisse pas.
- Mais ça n'a pas de sens, pourquoi ne pas avoir hérité de sa mère tout simplement ? questionna Remus en se recalant sur son siège.
- Elle a dit qu'elle avait honte, rapporta le capitaine.
- Tu m'étonnes, dans un sens c'est rassurant. Mais elle porte son nom alors je ne vois pas ce que ça change.
James semblait interdit, il n'avait pas la moindre idée de ce que tout cela signifiait.
- Cette histoire est ridicule, fut tous qu'il trouva à dire.
- Tu crois qu'elle ment ? questionna l'autre en examinant soigneusement son camarade.
- Je ne sais pas, répondit-il. Pourquoi s'infliger ça, tout le monde la regarde de travers.
- Elle a peut-être besoin d'attirer l'attention, elle n'a pas l'air très bien dans sa peau, fit remarquait l'adolescent.
- Qu'est ce qui te fait dire ça ? demanda James
- Elle veut pas qu'on l'appelle par son prénom, elle s'énerve encore plus vite que Sirius, elle ne dort presque pas et elle est maigre comme un clou. Je ne l'avait pas vue au début mais quand elle ne le cache pas, elle a l'air malade.
- Tu passes vraiment tout ton temps à la regarder, n'est-ce pas ? ironisa le brun qui savait de quoi il parlait.
- Je la surveille, je la trouve bizarre, ronchonna le jeune homme aux cicatrices.
James souffla d'indignation mais ne dit rien. Il savait bien que Remus lui mentait, peut-être aussi se mentait-il à lui-même. Parler des filles qui plaisaient à Remus était déjà un sujet compliqué, et maintenant il en choisissait une qu'il jugeait lui-même complètement névrosé. James voyait naître sous ses yeux une autre impasse mais pour l'instant c'était le cadet de ses soucis, il préféra changer de sujet.
- Emmeline a dit un autre truc, reprit-il. Elle a parlé d'un clan.
- Un clan ? interrompit Remus.
- Ouais, elle dit qu'Adams avait hérité de Natacha et qu'Adamovich avait hérité du clan, se remémora son voisin.
- Mais ça ne veut rien dire ? murmura pour lui-même le garçon aux yeux dorés.
- Pour elles, répondit l'athlète, ça a un sens et vu les regards de haine qui s'échangent quand elles se croisent, je n'ai pas envie que Sirius se retrouve coincé entre les deux. Si l'histoire d'Adamovich est bizarre et qu'elle ressemble à un mensonge, celle d'Adams se révèle bien plus trouble qu'on ne l'avait imaginé. Je crois qu'il faut qu'on démêle tout ça avant que ça dérape.
- Les ancêtres d'Adams sont très souvent cité dans les livres d'histoire de la magie, se souvient le préfet. Mais il s'agit que du Royaume-Uni. Peut-être pourrons-nous trouver des informations sur l'ancêtre d'Adamovich dans des livres concernant la Russie et voir si c'était quelqu'un d'important. Comment il s'appelait ?
- Ivan...
Sirius entra brusquement dans la salle commune, l'air furieux. James tourna la tête dans sa direction.
- Un problème ? Questionna-t-il
- Aucun, répondit promptement l'intéressé.
Sirius traversa la pièce à grand pas et disparue dans l'escalier qui menait au dortoir.
- Sirius prend apparemment beaucoup moins bien que toi l'indifférence de sa dulcinée, commenta Remus.
- C'est parce qu'Evans n'est pas indifférente et que Sirius n'est pas amoureux, déchiffra son ami.
Remus intrigué se pencha vers James qui scrutait encore les marches vide avec concentration.
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Lily réagit toujours, développa le jeune homme avec perspicacité. Pas comme je le voudrais, c'est vrai, mais elle s'énerve, elle enrage. Et j'aime la mettre dans tous ses états parce qu'elle est belle et que j'aime simplement l'idée qu'elle s'adresse à moi, même si c'est pour me pourrir. Adams reste de marbre à toutes les avances de Sirius, elle feint l'intérêt que quand Adamovich est là, je ne sais pas trop pourquoi d'ailleurs, mais pour le reste Sirius ne lui fait aucun effet. Et comme il la considère comme un défi à relever, elle blesse son ego. Et Merlin sait que l'ego de Sirius est sensible.
- Peut-être que si tu montrais à Evans à quel point tu peux être brillant et fin parfois, elle enragerait moins quand tu lui parles.
- J'essaie mais quand je la vois, mes neurones font la java, du coup, c'est plus vraiment mon cerveau qui commande, admit-il.
- Tu es une cause perdue, mon ami.
Les deux ados sourirent. Ils posèrent leurs têtes sur le dossier de leurs fauteuils et soupirèrent en même temps ce qui les fit rire à nouveau.
- Remus... murmura James.
- Oui.
- J'apprécierais qu'on n'empire pas les choses avec Adamovich. Elle est amie avec Lily et si Lily venait à changer d'avis sur moi, je n'aimerais pas que quelqu'un l'en dissuade.
Remus fit un grognement d'approbation et ils restèrent là un moment sans un mot, tous deux perdu dans leurs pensées. Puis Remus émergea.
- Dis-moi, James, tu la payes comment Emmeline ? interrogea-t-il.
- Je lui refile des tuyaux sur les goûts de Sirius, lui répondit l'autre comme si ce n'était rien.
- Vance est amoureuse de Sirius ! Même les septièmes années sont touchées maintenant !... C'est pour ça qu'elle s'est teinte en blonde platine pour le match ?
- Ce n'est pas de ma faute si elle interprète mal mes conseils...
Ils ricanèrent bêtement. Lentement le soleil s'était couché, plongeant l'endroit dans la pénombre glacée du crépuscule. Remus jeta un coup d'œil en direction de la fenêtre et se tourna vers son ami.
- Aller, il faut aller chercher Sirius, on a cours d'astronomie.
Les deux garçons s'arrachèrent à contre cœur de leur fauteuils moelleux et se dirigèrent vers le dortoir. Quand ils ouvrirent la porte, ils découvrirent un champ de bataille. Dans un brouillard de plume, on distinguait les affaires de Sirius qui avait été jetées dans tous les sens et le reste d'une malle vide trônant au centre de la pièce. Le jeune homme était lui allongé sur son lit les bras en croix, complètement abattu. Consternés, ses deux amis commencèrent par tenter de remettre un peu d'ordre dans la pièce, mais très vite, ils réalisèrent que les sortilèges ménagés n'étaient pas vraiment leur truc. Ils ramassèrent quand même les fringues qui trainaient. Remus fit le tour du dortoir pour vérifier qu'il n'y avait rien à réparer.
- Pour les plumes, faudra demander à Scarlett.
- Elle va nous tuer si on lui demande de venir faire le ménage dans notre dortoir. Pourquoi on ne laisse pas faire les elfes, proposa celui qui avait les cheveux en bataille.
- Parce que la dernière fois, qu'on a fait une bataille d'oreiller dans la chambre, ils ne sont pas venu pendant 1 mois.
- C'était un sacré score, réussir à décourager un elfe de maison, fanfaronna James. Ce n'est pas donné à tout le monde.
- C'est pas vraiment flatteur, rétorqua le préfet.
James fit un mouvement de tête pour rappeler à son ami pour qui ils étaient là. Ils avaient suffisamment repoussé le moment où ils demanderaient à Sirius ce qu'il avait. James s'assit sur le lit et Remus s'appuya contre le baldaquin.
- On t'a laissé le temps, maintenant on t'écoute...
Sirius leur répondit d'une voix hachée, les yeux fixaient sur le mur de pierre :
- Je me suis fait jeter. Encore. Adams sort avec Knight.
- Et alors, Victoria sortait avec Bolder, ça te gênait pas l'année dernière, quand tu la tripotais en douce, rappela Remus.
- Tu disais même que c'était génial parce que t'avais les avantages sans les inconvénients, rajouta James.
- Ce n'est pas la même chose... râla le garçon aux yeux gris. Je suis amoureux...
James soupira d'indignation, Sirius et Remus faisaient la paire. Il souffla:
- T'es pas amoureux, Sirius, arrêtes cette absurdité.
- Ce n'est pas parce que t'es amoureux de Lily depuis quatre ans que t'es un expert, répliqua brusquement le brun. Si c'était le cas, ça se saurait. Si tu vois ce que je veux dire.
James se rembrunit sous la remarque mais Remus prit la parole avant qu'il put répondre.
- Adams n'est pas aussi stupide que Thiklegs ou Dalton, t'as pas une réputation de gentleman et je ne pense pas qu'elle accepte que tout le monde croit que tu t'es servi d'elle, exposa-t-il. A côté de ça, il y a Knight, qui fait, lui aussi, baver toutes les filles, et qui est le prototype du prince charmant. Je ne remets pas cause ton charme magnétique, Sirius, seulement ta réputation te précède.
- Mais je n'ai pas l'intention de me servir d'elle... se défendit le jeune homme.
- Comment peut-elle le savoir, répliqua Remus. En plus, tu fais la même chose que James, alors qu'on c'est très bien que c'est totalement inefficace...
- Et que me propose Remus-j'ose-pas-m'approcher-d'une-fille-à-moins-de-dix-mettre, interrompît l'adolescent avec dédain.
L'amertume du jeune homme heurta son ami, qui contesta l'affirmation trop vite pour ne pas révéler un fond de vérité.
- Ce n'est pas vrai, je te signal, par exemple que je discute souvent avec June.
- Parce que tu fais tes devoirs avec elle, objecta Sirius avec suffisance. Et puis, June ce n'est pas vraiment une fille. Alors sa compte pas.
- Tu es vraiment bouché parfois, lança son ami avec amertume.
Remus sortit du dortoir, sans demander son reste. James décida qu'il était inutile de continuer la conversation et se releva.
- Bon, lèves-toi, on doit aller en cours.
- Oh non... râla Sirius
Sirius ne bougea pas de son lit et plongea sa tête dans l'oreiller.
- Tu fais ce que tu veux, mais moi je suis déjà collé alors je vais pas en plus manquer un cours, rappela James.
- Ah oui, moi aussi je suis collé, j'avais oublié, grogna son camarade en se relevant.
- Comment ça, tu es collé ? s'étonna l'autre.
- J'ai croisé Adamovich et Rogue discutant dans un couloir en revenant, expliqua-t-il avec désinvolture. Je ne sais pas de quoi ils parlaient, mais ça devait être une bonne vanne parce qu'ils étaient morts de rire. Alors je n'ai pas réfléchit et j'ai lancé un sortilège de lévitation sur les oreilles de Servilus. Ce n'était pas très réussi, je t'avoue. Il était trop lourd pour s'envoler avec ses oreilles, alors il a juste eu un peu mal, et Adamovich forcement, elle a toute suite inversé le sort. C'était rien mais Fog m'a vu et je suis encore collé. Et il va encore falloir que je m'explique...
- Pries pour les bocaux à strangulos... conseilla son ami.
- Imagine que je doive serrer la main de Rogue, coupa Sirius. Le cauchemar.
James éclata de rire devant la mine déconfite de son ami.
