bonjour à tous
dans ce chapitre on sort un peut de Poudlard. Bonne lecture et à bientôt.
Les Fishflatt
La honte était venue plus tard, avant il y avait eu une lente et sourde tristesse. Personne n'avait su endiguer le sentiment qui l'avait inondée. Anna avait percé une brèche dans le barrage. Plus rien ne pouvait faire taire le cri de solitude. Elle n'avait pas été abandonnée, ce n'était pas un soulagement, sa mère était morte, son père était mort. Elle était seule, il n'y avait personne d'autre. Elle avait été l'enfant solitaire, la petite parmi les grands. Maintenant elle était l'enfant des morts. Et de l'enfant des morts, elle était devenue l'enfant des monstres. Elle savait bien que les monstres n'étaient pas toujours aussi méchants qu'on pouvait le croire. Elle n'avait jamais eu peur des monstres dans le placard, un monstre habitait la chambre à côté de la sienne, et elle l'aimait beaucoup. Mais ses parents à elle n'étaient pas ce genre de monstres, qui avaient l'air très vilain et qui étaient très gentils. Non, ses parents à elle, paraissaient très gentils et en réalité, avaient été très méchants. Qui aurait pu dire à l'enfant qu'elle était : " Ta mère était abjecte, ton père aussi." Personne ne le lui avait dit. Mais Anna avait posé la question. Et il était apparu qu'il fallait répondre. Anna avait été le cataclysme, apportant l'extérieur avec elle, elle l'avait mise à nue face à elle-même. Pourquoi ? Comment ? Qui es-tu? C'est comme ça que l'histoire était naît.
- Qui es-tu ? murmurait Anna
- Je suis l'enfant qui n'avait pas de parents, déclarait-elle fièrement, et toi, qui es-tu ?
- Je suis l'enfant qui n'a plus de parents. Sommes-nous seules? répondait doucement Anna
- Non, nous ne serons plus jamais seules, rétorquait-elle alors rageusement
- Qui sommes-nous alors ?
- Nous sommes sœurs. Et comme rien ne nous rejoint, rien ne nous séparera.
Les vacances étaient là. Très peu d'élèves restaient à Poudlard et le quai de la gare était bondé. Lily avait dit au revoir à Rogue dans la grande salle, apparemment lui ne rentrait pas. Anastasia lui avait fait un signe de la main et à sa grande surprise il avait fait un signe de tête et une grimace qu'on aurait presque pu prendre pour un sourire. De très loin, bien sûr. Elles attendaient maintenant impatiemment le train qui les mènerait à Londres. June était assise ou plutôt avachie sur sa valise visiblement contrariée. Scarlett vérifiait une fois de plus si elle n'avait rien oublié. James tenta de voler un baisé d'adieu à Lily qui lui renvoya une gifle mémorable. Anastasia semblait particulièrement tendue. Elle se tordait les doigts dans tous les sens depuis qu'elles étaient arrivées. Un peu plus loin, on pouvait voir Remus, adossé contre le mur, le nez dans son livre de métamorphose montrant quelque chose à Peter qui semblait ne rien comprendre. Sirius, lui, était d'une humeur exécrable, il était mal habillé, mal coiffé, il se tenait raide comme un piquet, les mains dans les poches non loin de ses amis qui avait renoncé à lui parler. Il était quand même beau. Toutes les filles gloussaient quand elles passaient à ses côtés. Jusqu'à ce qu'elles croisent son regard dégouté. À quelques mètres de là, Narcissa et sa sœur Bellatrix, assises avec élégance sur l'un des bancs du quai, pouffaient en lançant des œillades discrètes vers Lucius Malefoy qui raillait copieusement les premières années passant à ses côtés. Derrière lui, Adams embrassait Knight avec grâce sous le regard jaloux de Dawlish, et ceux plus amusés de Douglas, Wendy et Alice. Sous l'horloge, Regulus Black, les joues et les oreilles bizarrement rose, était en pleine discussion avec Rotenlog, une brune de Serpentard qui était poursuiveuse. Le train finit par entrer en gare et la foule se précipita sur les portières. Trouver un compartiment vide ne fut pas une tâche facile dans un tel désordre de sacs, de valises, de cages, de premières années surexcités, de filles glapissant à chaque bousculade et de garçons chahuteurs. Mais avoir un chevalier servant aussi obstiné que James Potter a ces avantages. Sous le regard atterré de ses amis, celui-ci offrit le premier compartiment libre qu'il trouva aux quatre filles. Scarlett fut quand même forcée de pincer Lily pour que celle-ci grogne un « merci » si faible dans le raffut du train que personne ne l'entendit. Le voyage passa sans ennuis. Bien sûr, James passa plusieurs fois voir la rousse pour des raisons plus risibles les unes que les autres. June fit aussi une très belle imitation de sa tante Sinéade :
« Tu t'es coupé les cheveux ! Mais qu'est ce qui t'es passé par la tête ? Tu es folle ma pauvre fille, aucun garçon ne voudra de toi. Ce sont tes anglais qui t'ont mis des idées pareilles dans la caboche. Tu passes trop de temps avec ce peuple décadent. Toutes ses excentricités me font vomir. Ma pauvre sœur, que va-t-elle faire de toi ? Quoi, tu veux t'entrainer pour faire du Quidditch ! Mais tu n'en as jamais assez, tu es vraiment dérangée. Le Quidditch est un sport de garçon ! Vas donc demander à ta mère qu'elle t'apprenne à t'habiller. Non, je vais le faire, elle trop douce, avec un crane dur comme le tien, il faut utiliser des méthodes plus agressives. »
Lily acheta plein de choco-grenouille, c'était ses confiseries préférées. Elle raconta comment l'année dernière Pétunia avait fait une crise de panique en voyant une sortir de sa poche. Le paquet s'était ouvert tout seul et la grenouille s'était échappée au moment au Lily lui disait bonjour. Ce qui avait fait beaucoup rire Scarlett. Pétunia avait été tellement désagréable par la suite que Lily avait dû promettre à ses parents qu'elle n'inviterait plus d'amies pour les fêtes. Malgré le regard de reproche de son amie, Scarlett ne put s'empêcher de mimer le cri de panique de la moldue.
Le train entra en gare de Londres à dix-neuf heures. Il faisait déjà nuit depuis longtemps. Les parents attendaient calmement sur le quai. La fumée de la locomotive rouge envahit la gare et il fut presque impossible pour les adolescentes qui descendaient du train de reconnaître leurs proches. On entendait des noms ici et là et des silhouettes noires faisaient de grands signes. Enfin, comme par magie, le brouillard se dissipa et chacun se retrouva à la lueur des lampes à gaz. Lily rejoint directement l'arcade, apparemment Pétunia n'acceptait pas l'idée de traverser un mur. June grimaça quand une femme à la crinière blonde-rousse l'attrapa pour l'embrasser tendrement sous l'œil attendrit d'un homme de grande taille aux cheveux châtain coiffés comme un homme d'affaire. Il était frappant de voir à quel point June ressemblait à son père. Scarlett repéra quelqu'un dans la foule et fit signe à Anastasia de l'attendre là. La rousse fit un sourire crispé à la mère de June qui attendait que son mari prenne la valise de sa fille. Celle-ci lui renvoya avec un regard plein d'amabilité. June fit ses adieux et Anastasia se retrouva seule sur le quai entourée par la joie des retrouvailles de ses condisciples. Elle prit un air encore plus constipé. Elle vit James accompagné par ses parents lui faire un clin d'œil en se dirigeant vers la sortie. Il était suivit de près par Rémus se battant gentiment avec une femme de taille moyenne qui ne cesser de remettre son écharpe ou de vérifier la température de son front. Peter suivait valise à la main en plein discussion avec une petite femme blonde qui lui ressemblait. Le quai se vidait peu à peu. Anastasia observait de loin Scarlett et un homme qui devait être son père en pleine discutions. Elle eut la désagréable impression que monsieur Fishflatt était un peu contrarié. Puis un autre groupe de gens attira son attention. Quatre adultes marchaient à pas rapide en direction de l'arcade. Les deux femmes étaient vêtues toutes deux de longues robes noires en velours qui leur donnait un teint blafard. L'une était blonde, l'autre brune, leurs coiffures, très en hauteur, dataient de la fin du dix-neuvième siècle. Elles portaient des perles et des camés à leurs oreilles et à leurs cous. Elles bavardaient, la femme aux cheveux noirs semblait passablement en colère. Les deux hommes qui les avaient devancées, restaient silencieux. Ils ne portaient pas de robe de sorcier mais des costumes passés de mode depuis des lustres. C'est l'apparition de Regulus Black trainant des pieds et de ses cousines en pleine conversation qui indiqua à Adamovich leurs identités. Elle les observa passé avec nonchalance jusqu'à ce qu'elle croise les prunelles aciers de celui qui fermait la marche. Sirius serra la mâchoire en la voyant. Le regard qu'il lui lança fut si acerbe qu'elle en frémit.
- Tu viens, mon père est d'accord, fit une voix derrière elle.
- Comment ça « ton père est d'accord », s'exclama-t-elle en se détournant de la silhouette du jeune homme. Tu ne l'avais pas prévenu ?
- Non, répondit la voix de l'homme qui lui faisait maintenant face. Elle ne m'a pas prévenue.
Le père de Scarlett était un homme massif, il portait une veste en velours côtelé marron avec un pantalon assorti, un pull vert et une chemise à motif bleu comme les moldus savait en faire dans les années 70. Sa tignasse dorée aurait eu besoin d'une bonne coupe, il était mal rasé et ses cernes étaient devenus indélébiles. Cependant il était bien réveillé et il dévisageait la nouvelle amie de sa fille avec une méfiance contenue. Anastasia fut soudain prise d'une appréhension qui lui fit faire un mouvement de recul mais elle soutient le regard pénétrant de l'homme.
- je … je suis désolé … ce n'était pas une bonne idée … je … balbutia-t-elle.
- Scarlett est une spécialiste des guets-apens, coupa-t-il en balayant ses excuses d'un geste de la main. Je suis Ernesto Fishflatt. Enchanté.
Il présenta sa main et Anastasia la serra en y mettant toute l'assurance qui lui restait. Il ne souriait pas mais il n'y avait aucune trace de colère ou de soupçon dans sa voix. Il parlait avec aisance et naturel en la scrutant avec curiosité.
- Enchantée … bredouilla-t-elle. Anastasia Adamovich.
- Vous ne ressemblez pas du tout à votre mère, déclara-t-il.
Elle ne répondit pas et le considéra encore plus confuse.
- Merci papa, intervint Scarlett abruptement avant que son amie décide de remonter dans le train. On pourrait peut-être y aller, il n'y plus personne sur le quai.
- Oui, allons-y, approuva-t-il vivement.
Ils s'engagèrent vers la sortit, tandis que monsieur Fishflatt demandait des nouvelles de Poudlard à sa fille. Anastasia suivit sans rien dire. Une fois hors de King Cross, ils prirent un taxi noir typique de la ville. À peine cinq minutes plus tard, il était devant le British Museum. La porte d'entrée rouge de l'immeuble dans lequel ils vivaient se trouvait coincée entre un magasin de souvenir et un Fish-and-Chips. Ils étaient au dernier étage d'un bâtiment qui en comptait cinq et qui n'avait pas ascenseur. L'appartement était spacieux, il y avait une salle à vivre, deux belles chambres et un petit bureau. La cuisine était minuscule et la salle de bain confortable. Les grandes fenêtres se cachaient derrière des rideaux bleus, les murs étaient blancs, les plafonds moulés en stuc et le salon tourné vers la cheminé en marbre. Sur le buffet en bois clair à côté du canapé, posé contre le mur, il y avait un grand cadre en fer dans lequel se trouvait le dessin d'une petite fille avec des rubans dans les cheveux. Au fond du couloir, la chambre de Scarlett était bien rangée, avec un lit à baldaquin en fer et une grande armoire. Sur le côté il y avait aussi un petit canapé violet. Le vieux papier peint à fleurs roses étaient recouvert de posters de groupes de musique sorciers et moldus, comme les Waddiwasi's, les Supremes ou les Marvelettes. Le mange-disque orange trônait, comme une faute de goût criarde, sur une chaise en osier blanche à côté des cartons de vinyle.
- J'adore ta chambre, commenta Anastasia en s'asseyant sur le canapé.
Scarlett lui sourit, quand la voix de son père retentit depuis le salon.
- Vas montrer un peu le coin à ton amie, et prenez-vous un truc à manger, il faut que j'aille au travail.
Scarlett fronça les sourcils.
- Déjà, murmura-t-elle. Bouges pas de là, rajouta-t-elle à l'adresse de la rousse en sortant de la chambre.
Elle revint quelques minutes plus tard, avec un sourire triste.
- Viens, dit-elle. On va prendre un bus.
Anastasia prit ses affaires et elles sortirent dans la rue. Scarlett passa par le Fish-and-Chips d'où elle ressortit avec deux cornets de frites et du poisson pané, puis elles prirent le premier bus impérial qui s'arrêta à l'arrêt le plus proche. Elles s'installèrent au premier étage sur les banquettes du fond et mangèrent en admirant la ville qui défilait sous leurs yeux. La blonde montrait à la rousse les monuments à voir, les salles où jouait les bons groupes ou les magasins de fringues à faire. Elles passèrent par Picadily Circus, et s'émerveillèrent devant le mur de publicité lumineuse. Elles observaient de loin les excentricités vestimentaires des Londoniens essayant de reconnaître les sorciers en balades des vrais originaux.
- Il est partit où ton père ? demanda finalement Anastasia.
- Il est au ministère, il est très demandé par son travail en ce moment, expliqua Scarlett.
- Je suis peut-être indiscrète, mais elle est où ta mère ? demanda Anastasia les yeux dans le vague.
- Tu n'es pas indiscrète, assura la blonde avec douceur. Je préfère que tu me poses la question. Ma mère est partie quand j'avais six ans.
- Elle est partie loin ?
- Je ne sais pas, précisa-t-elle. Un jour elle est partie et on n'a plus jamais eu de nouvelle.
Anastasia se tourna vers son amie, elle avait le regard perdu et triste. Mais sa voix était claire et ne semblait pas plus troublée que cela. Elle raconta son histoire simplement.
- C'était une moldue, elle était photographe et dessinatrice. Ils se sont rencontré dans un pub pas très loin d'ici. Mon père est né-moldu, depuis qu'il a onze ans, il navigue entre les deux mondes. Il connait bien les relations compliquées qui existent entre les moldus et les sorciers. Il était fou d'elle mais il avait peur de la perdre. Il ne lui a pas dit qu'il était un sorcier. Au début parce qu'il ne voulait pas qu'elle le prenne pour un fou ou qu'elle est peur. Ensuite parce qu'il ne voulait pas lui avouer qu'il lui avait mentit. Ils ont vécu dix ans ensemble sans qu'elle le sache. Pourtant il était déjà auror à l'époque. Je crois qu'il était tellement empêtré dans son mensonge qu'il ne savait plus comment en sortir.
- Et quand l'a-t-elle su ? questionna la rousse.
- Un jour, j'étais avec mon père à Russel Square, je jouais avec les pigeons pendant qu'il lisait son courrier, expliqua Scarlett. Il y avait personne ce jour-là. Heureusement. Un des oiseaux, pas un pigeon, un autre plus beau, s'est envolé et s'est posé sur une branche. J'ai grimpé sur l'arbre pour le voir de plus prés. Et je suis tombée. J'ai fait une chute de quatre mètres qui s'est arrêté juste avant que je ne touche le sol. Et je me suis relevé sans une égratignure. Mon père a relevé la tête et il m'a souri, je crois que ce n'était pas la première fois qu'il voyait ma magie. Malheureusement, ma mère venait d'entrer dans le parc. Ce qui l'a le plus choquée, c'est la réaction de mon père. Elle s'est mise en colère, je ne l'avais jamais vu dans un état pareil. Elle m'a prise dans ses bras et elle est rentrée chez nous pour faire nos valises. Elle a dit à mon père qu'il ne nous reverrait jamais. Alors mon père lui a dit la vérité. Et elle est partit toute seule. C'est ce dont je me souviens. Je n'en ai jamais reparlé avec lui.
- Vous avez juste continué à vivre l'un pour l'autre …
- C'est ça, approuva l'adolescente.
Anastasia, elle aussi avait l'air perdu et triste à cet instant. Puis son visage s'éclaira comme si elle venait de comprendre une vérité qui lui avait échappé.
- Le tableau dans le salon, celui avec la fille, c'est toi, non ? Demanda alors la rousse.
- Oui, elle l'a fait quelque jour avant de tout découvrir, expliqua la blonde avec amertume. C'est la seul chose qu'elle nous ait laissé. Moi je voudrais qu'on le jette mais papa ne veut pas.
- C'est beau quand même, déclara l'autre rêveusement. Elle voulait surement que tu ais une preuve de son amour.
- En quoi c'est une preuve d'amour ?
- Ça se voit quand on le regarde. C'est dans le trais du dessin, c'est dans le regard qu'elle t'a fait.
- Pourquoi n'est-elle pas restée alors ? Il aurait suffi qu'elle reste et j'aurais su qu'elle m'aimait.
Le bus s'arrêta inopinément dans une banlieue résidentielle sans intérêt.
- Ah, voilà le terminus ! annonça la plus jeune.
- Et qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
- On attend qu'il redémarre pour qu'il nous ramène chez moi.
Elles attendirent sur leur banquette en méditant sur ce qui venait d'être révélé quand le bus redémarra pour faire demi-tour. Elles étaient seules maintenant, le chauffeur annonça que c'était le dernier bus.
- Qu'est-ce que ça t'a fait ? interrogea brusquement Scarlett. Le jour où tu as appris que ta mère … enfin …
- Qu'elle était une criminelle ? Adepte d'un mage noir ? Qu'elle a été arrêtée ? Condamnée ? Emprisonnée ? Ou qu'elle est morte ? Récita l'orpheline impassible.
- J'allais dire quand tu as appris qu'elle t'avait abandonnée, avoua-t-elle dans un murmure.
- Ce n'est pas comparable Scarlett, objecta la jeune femme pressentant la pente glissante. Chaque situation est différente. Je n'ai pas connu ma mère, je n'ai aucun souvenir d'elle.
- Mais ça t'a fait quoi ? insista la blonde.
- Je n'ai pas été abandonnée, renchérit-elle avec plus de fermeté qu'elle ne l'aurait voulu. Ma mère a fait la seule chose qu'elle pouvait faire pour moi. Elle était en cavale. Elle ne pouvait pas me garder.
- Si tu veux, accorda Scarlett ignorant l'expression outrée de la jeune la rousse. Mais ça t'a fait quoi ?
- Rien, asséna-t-elle. Jusqu'au jour où on m'a dit que ce n'était pas normal. C'est comme si la boite de Pandore avait été ouverte et … je ne sais pas.
- Comment ça « tu sais pas » ? questionna Scarlett décontenancée.
- C'est inexprimable. Je crois qu'il n'existe aucun mot pour ça. Changeons de sujet, tu veux bien, dit-elle abruptement en s'écrasant sur la banquette du bus. Parles moi de James.
- Potter ? Pourquoi tu veux que je te parle de lui ? s'offusqua la blonde.
- Il m'a dit que vous aviez passé toute votre enfance ensemble et que vous vous étiez éloigné à Poudlard, développa Anastasia. Alors ?
- Tu devrais parler de tous ces trucs de ton enfance, tu sais, plutôt que de détourner l'attention … bredouilla l'adolescente.
- Non, ce n'est pas contre toi mais je ne peux pas en parler, trancha-t-elle.
- Dans ce cas je ne te dirais rien sur James, bouda l'autre.
Anastasia se retourna mi-choquée mi-amusée.
- Tu me fais du chantage sur ça ? Tu n'as donc aucune limite ?
- Précisément !
- Bien, ne me parles pas de Potter. Parles moi de Black, de Knight, de Stout, de Verpey, de Flyborn, parles moi de l'autre batteur de Poufsouffle, ou de se mec tout droit sorti de Bollywood que tu n'arrêtes pas de regarder ! énuméra la rousse avec malice. Avoues que tu étais amoureuse de James et que t'osais même plus lui parler.
- Non, absolument pas ! nia Scarlett avec fougue.
Elles se fixèrent un instant pour voir qui allait céder la première. Puis Scarlett fronça les sourcils.
- « Le mec tout droit sorti de Bollywood » ? De qui tu parles ?
- Mais oui tu sais, le Serdaigle que t'aimes bien, le copain de Quirrell, qui est un peu indien, décrit Anastasia.
- Sandarta ? Proposa l'autre.
- Oui, c'est ça.
- Ah oui, c'est vrai, il a un petit côté exotique qui m'émoustille, confessa l'adolescente rêveusement.
Les deux jeunes femmes éclatèrent de rire en cœur dans le bus vide.
- Quand elles furent revenues à l'appartement, le père de Scarlett n'était toujours pas rentré. Elles discutèrent toute la soirée dans la chambre puis finirent par s'endormir, Scarlett dans son lit et Anastasia dans le canapé.
- C'est l'odeur des toasts grillés qui réveilla la rousse le lendemain matin. Elle entendit alors la dispute qui avez lieu de l'autre côté de la cloison. Il chuchotait mais le père de Scarlett semblait très en colère.
- Tu n'aurais pas dut prendre ce bus, il traverse toute la ville. Tu ne devais pas dépasser Oxford Street.
- Tu n'as pas eu le temps d'être aussi clair, rétorqua la voix de Scarlett tout aussi tendue.
- Tu as quinze ans, rappela-t-il exaspéré. Tu ne peux pas te promener toute seule, la nuit, dans une ville aussi grande.
- Je n'étais pas seule, Adamovich a dix-sept ans …
- Tu me ramènes la fille d'une femme que j'ai arrêté pour des crimes odieux et tu veux que je lui fasse confiance, envoya l'auror. Je t'ai dit que je lui laisser une chance pas que …
- Et pourquoi ? répliqua vertement Scarlett. Tu n'as pas eu besoin de laisser une chance à Lily et à June. Ce n'est pas elle qui a fait tout ça. Sa mère la laissé, papa, elle est partie.
Monsieur Fishflatt soupira profondément. C'était donc ça. Anastasia eut pour son amie un accès de gratitude. Mais le malaise grandi aussi, elle avait été aussi honnête qu'il lui avait été permis mais soudain sa sincérité parut insuffisante. Scarlett méritait mieux et elle ne pouvait pas lui donner.
- Il y a eu une attaque hier à Candem, la voix de l'homme était épuisée. Il y a eu cinq morts, imagines que tu es pris un autre bus, le 93 par exemple !
Scarlett ne répondit pas. Au ton qu'il avait employé, le 93 menait directement sur les lieux du drame.
- Cinq morts … la voix de la jeune femme était blanche. Qui …
- Des touristes, ils ont fait exploser le marché …
- Ils … souffla-t-elle.
- Les mangemorts.
La discussion s'interrompit et Anastasia ferma les yeux un instant. Sa première nuit de sommeil complète depuis une éternité, la tension de la journée précédente l'avait achevée. Mais le réveil était sans pitié. Finalement, elle préférait l'insomnie. Elle s'assit sur le canapé et pris son crane dans ses mains. Elle appuya fort avec ses paumes sur son front pour atténuer la migraine naissante. C'était un geste parfaitement inutile, mais il était instinctif. Le silence qui se prolongeait dans la cuisine et l'odeur de brulé qui s'insinuait dans la pièce achevèrent de la réveiller. Elle récupéra un jean et un T-shirt et s'habilla en vitesse. Dehors, le soleil perçait à peine et les réverbères n'étaient pas encore éteints. Il était tôt pour un premier jour de vacance. Elle rejoignit ses hôtes dans la cuisine. Scarlett et son père étaient assis l'un en face de l'autre seulement séparés par un petite table en bois blanc sur laquelle trônait une pauvre assiette de toast noir. Le visage de monsieur Fishflatt était blafard, ses cernes était maintenant noires, et le blanc de ses yeux était marbré de veines rouges. Depuis quand n'avait-il pas dormit ? Anastasia souffla un « bonjour » à peine audible qui dans le silence pesant de la cuisine, résonna comme une alarme. Le père et la fille sursautèrent et, l'un comme l'autre, ils se forcèrent à sourire. Scarlett lui fit un signe de tête, puis en silence elle se leva, jeta les toasts, et mit l'eau à bouillir pour faire le thé.
Les jours qui précédèrent Noël furent tous les mêmes, Mr Fishflatt était généralement absent, il lui arrivait de disparaître deux jours de suite et de revenir seulement quelques heures pour dormir. Les filles le virent assez peu. Pas qu'il y ait des attaques de mangemorts tous les jours, heureusement, on en était pas encore là, mais on devait rétablir l'ordre, réparer les dégâts, masquer les traces de magie aux moldus. Tout cela prenait un temps fou. Et il fallait aussi faire la chasse aux charlatans qui profitaient de l'affolement général, et qui trafiquaient avec des produits parfois très douteux. Il y avait aussi les paranoïaques qui voyaient des mages noirs partout. Pouvait-on vraiment leur reprocher d'avoir peur ? Et puis il y avait ceux qui profitaient de la confusion pour régler leur compte. On n'imagine pas le nombre de gens prêt à vendre son voisin pour une petite récompense, ou à le donner parce qu'il n'aime pas la couleur de sa maison ou qu'il est jaloux de la qualité de son balai. L'atmosphère générale était exécrable, un poison malsain s'insinuait dans les esprits faisant ressortir le pire chez chacun. Dans un tel contexte, il devenait difficile de chasser les adeptes de Voldemort, le temps manquait, et eux se faisaient très discret. On n'avait pas pu en arrêter un seul, il y avait des soupçons bien sûr, mais le manque de preuve et la surcharge de paperasse anéantissaient tout espoir d'arrestation.
voila c'est finis, j'espère que vous aimez Scarlett. Au début quand j'ai imaginé les amies de lily je l'appréciais pas trop, ça se voit dans son nom de famille, je voulait un personnage un peu plus négatif parmi les gryffondors. Mais plus je la raconte plus elle me fait penser à une de mes amies, et finalement, je lui ai consacré tout un chapitre. Bon c'est raté pour mon personnage négatif, mais j'ai le personnage désinvolte et c'est pas plus mal.
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et sinon à bientôt
