Bonjour à toutes et à tous(?)

ça fait bien longtemps que je n'ai rien publier, ne soyez pas trop dur avec moi. Je n'ai pas d'excuse du genre mon ordinateur à planté ou j'avais plus internet. J'ai perdu mon carnet de note avec mon plan ça c'est vrai, mais comme je m'en souvient très bien, l'alibi ne tient pas. Simplement je ne pouvait plus écrire. Mais c'est revenu.

Si vous voulez quelque anecdote, il m'est arrivé plein de truc pour me rappeler à mon clavier. J'ai eu un choc à la tête, pas un cognard c'est vrai(ce qui est rassurant vu que les cognards n'existe pas), mais ça m'a bien remué. Ça c'est un peu tirez par les cheveux mais j'ai mieux. Mes lunettes de vue sont devenues introuvables pendant trois jours, n'ayant pas de secondes paire, j'ai vécu avec mes lunettes de soleil sur le nez pendant tout ce temps. Et pendant tous ce temps il a plut, je vous laisse imaginer le truc. Là je me suis dit que j'étais un peu dur avec ma petite Anastasia. J'ai réaliser qu'il faillait absolument que je la soulage de ça, au moins. Et je me suis remise à écrire.

Sinon merci pour toutes les reviews que vous avez laissé pendant mon absence. Je ne me rappelle à qui j'ai répondu et à qui je ne l'ai pas fait. Je vais donc répondre tout azimute aux questions auxquelles je peux répondre.

Donc, Non, je n'abandonne pas ma fic. J'espère que tu es rassuré chère maaa, moi aussi elle me manquait.

Cacahuette, je te promet un effort de mise page, pour les fautes cependant c'est très difficile, je fait beaucoup de faute, mes chapitres passe déjà à la moulinette de ma beta mais vu le nombre ce ne doit pas être évident.

Pour Heavymoon, j'ai 24 ans et je ne suis pas très mature pour mon age. Ps: je suis super fière d'avoir rejoins tes favoris.

Ermessende, je suis délolée, il n'y a pas d'équivalent français de cette phrase, c'est un très gros juron très vulgaire, une sorte de putain de bordel de merde à la russe (donc en pire).

Shirliz le croustillant c'est maintenant.

Sniff par rapport à ton ps, je doit t'avouer que si Sirius m'a toujours fait fantasmer à mort, mon personnage préféré reste Remus, parce qu'il est très humain, plein de doutes et de paradoxes.

Verushka je ne sais plus si je t'ai répondu ou non, si je ne l'ai pas fait c'est vraiment très mal de ma part. Au cas où, pour le pathos de la jeunesse brisée, je dirais pas plus qu'Harry Potter (mais j'y reviendrait plus tard). Pour être honnête le pathos m'intéresse pas vraiment, par contre confronté les personnages à des situations inextricables et jouer avec leurs failles, m'amuse beaucoup (j'ai peut être un petit côté sadique). Pour la crinière de la belle, je pourrait jouer à un petit jeu mais je vais pas le faire parce que je me sens un peu fautive, elle a les cheveux noirs, fins et raides. Ils volent dans le vent, s'emmêlent et lui donne l'air d'une sauvageonne. C'est l'image que j'avais au début quand je l'ai inventé.

vitalyn, j'ai bu du petit lait en lisant ton commentaire, je n'ai pas étudié la psychologie, j'ai étudié l'art, tu me dira rien à voir. C'est vrai, mais en apprenant l'art on apprend à observer et à analyser les gens, les évènement et l'environnement, si mes petites observations sont tombées justes j'en suis très fière. Il faut dire aussi que l'histoire de Sirius résonne un peu avec la mienne. je fait peut être un petit transfère. peut être.

Merci à tous ceux qui m'ont encouragé, c'est aussi vos reviews qui m'ont ramené à ma page word, en tout cas si j'ai une promesse, c'est celle de ne plus jamais omettre de vous répondre.

Trêve d'excuse, passons aux choses sérieuses.

Cette fois si pas d'aparté, il s'est écoulé six mois depuis la dernière parution et pourtant, pour nos héros ce ne fut que quelque heures.


Petites pensées attentionnées

- J'ai eu un accident de transplanage.

- Tu nous prends pour des débiles, j'ai déjà vu une désartibulation, ça ressemble pas du tout à ce que tu as.

- J'ai eu un accident grave de transplanage. Ça m'a un peu chamboulé.

- Un peu ?

- D'accord, physiquement, c'est le bordel.

- Seulement physiquement.

- Regard noir d'Anastasia en direction de Scarlett. Mais avant qu'elle ne puisse répondre, June a déjà relancé une question.

- Mais la personne avec qui tu étais, elle a aussi ce genre de séquelle.

- La personne avec qui j'étais ? Qu'est-ce que tu veux dire ?

- T'as transplané toute seule ?

- Ben oui …

- Je ne savais pas que tu avais le permis.

Le temps qu'Anastasia se demande si elle pouvait dire la vérité sur le sujet, les trois autres avaient compris. Les quatre filles allongées ou assises sur les couvertures et les oreillers qu'elles avaient étalés au centre de leur dortoir discutaient depuis déjà presque une heure quand Lily avait osé aborder le sujet qui les retenait toutes éveillées. Qu'était-il arrivé à Anastasia pour qu'elle soit dans cet état-là ?

- Tu as transplané sans le permis, mais t'es une malade ! rigola June.

- Non, t'as pas fait ça, repris la blonde. T'es folle. Tu aurais pu perdre un membre ou pire.

- On n'a pas toujours le temps d'évaluer les risques ou de demander la permission, bougonna la fautive avec un sourire.

- Tu avais pris des cours avant au moins ?

- Tu sais Scarlett, si tu ne sais pas transplaner, même si tu es très motivé, tu peux toujours essayer, tu ne bougeras pas d'un iota.

- Ce n'est pas vrai, une fois, quand j'étais petite, j'ai transplané sans le faire exprès, fit remarquer June.

- Ça n'a rien à voir. Si tu avais déjà suivi un cours de transplanage, tu saurais que ça n'a rien d'évident. Et moi quand j'étais petite j'ai fait lévité toutes les feuilles mortes de la cour carré pour jouer à cache-cache, pourtant quand j'ai appris le sort j'ai bien galéré tu peux me croire.

- Quoi ? Tu n'as pas toujours été la fille qui sait tout du premier coup, s'exclama la brune faussement outrée.

- Heureusement qu'à 17 ans je sais faire plus de trucs que vous deux qui n'ouvrez jamais un livre sans y être forcées.

- Je lis des romans je te signale, observa la blonde.

- Les romans ne comptent pas. On n'y apprend rien de concret.

- Si tu ouvrais un roman de temps en temps tu saurais qu'on y apprend plein de choses, mais madame fait sa snobe et ne lit que des essais.

- Oui mais moi j'ai que des O. Quand as-tu eu un O pour la dernière fois Scarlett ?

- Pour mémoire, ma chère, vous avez eu A en histoire de la magie le mois dernier.

- C'est parce que tu copiais sur moi, je voulais voir si tu réfléchissais un peu avant d'écrire, j'ai la preuve que non.

- Garce !

Lily était restée silencieuse depuis que ses deux camarades avaient pris le relais. Pourtant elle aurait eu bien des choses à dire sur le sujet. Mais elle observait son amie avec circonspection. Anastasia répondait aux questions d'un ton enjoué, mais on voyait bien qu'elle n'avait pas envie de revenir sur le sujet qui fâche.

- Attends, réagis enfin Lily. Tu étais dans quelle situation pour avoir besoin de faire un transplanage illégal ? Qu'est ce qui justifie un truc aussi dangereux et stupide ?

- N'en rajoute pas s'il te plaît, ce n'est pas si terrible que ça, grogna la fautive pas très heureuse qu'on soit revenu sur ses petits problèmes.

- Pas si terrible ? Tu t'es regardée dans un miroir récemment ?

- Merci, Scarlett, ton soutient m'aide beaucoup, lâcha-t-elle en grimaçant.

- Bon, on ne va pas tourner autour du pot pendant deux heures, je veux bien croire éventuellement que tu dois ta tête d'albinos à un petit accident de transplanage, et encore je ne vois pas trop comment, mais bon on va faire comme si, s'énerva brusquement la rousse. Mais une désartibulation ça ne fait pas le genre de plaie que j'ai vu et surtout ça, ne les recoud pas au fil. Alors tu vas nous dire dans quelle situation tu étais pour avoir eu besoin non seulement de faire un transplanage d'urgence et ensuite de te faire soigner par des moldus. Je ne connais pas beaucoup de sorciers, surtout sangs purs, qui se seraient laissé recoudre la peau.

Anastasia observa un temps son amie avant de répondre, elle ne s'attendait pas à être bousculée ainsi.

- Je t'ai connu plus diplomate, souffla-t-elle après un moment de réflexion.

- Mais si on te pousse pas dans tes retranchements, tu nous dis rien, renvoya Lily qui perdait patience. Tu te caches derrière tes pirouettes faciles. On ne sait rien de toi. Il n'y a que ces rumeurs vaseuses autour de ton nom qui t'ont arrachées de force de vagues explications, mais sinon on sait rien.

- J'ai croisé les mauvaises personnes, ça a mal tourné pour moi. Je ne veux pas parler de ça, répondit l'autre en se levant.

La jeune femme était de plus en plus nerveuse, sa voix était hachée comme chaque fois qu'elle se sentait menacé. Elle ne regardait aucune de ses camarades.

- Les mauvaises personnes, répéta Scarlett tout bas. Tu te moques de nous ? T'es encore en train de te réfugier dernière tes euphémismes à la noix pour pas affronter la situation.

La russe se figea, lentement elle se tourna vers la blonde et lui jeta un regard d'acier qui fit frissonner l'adolescente. Elle l'espace de quelques instants, l'atmosphère avait changé du tout au tout.

- Mais de quoi tu parles ? Cracha-t-elle. J'affronte ma situation comme je peux tous les jours, et oui, je fais des euphémismes à la noix, parce que c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour vivre avec. Et toi, tu me juges, mais si tu étais moi, chère Scarlett, tu passerais tes jours à te morfondre en te demandant pourquoi tout ça t'arrive à toi, pauvre petite malheureuse.

La main d'Anastasia vient cogner de rage contre le premier baldaquin à sa portée. Elle avait les yeux dans le vide et contenait autant que possible sa colère. Les trois autres filles, toujours assises au centre de la pièce, la regardaient avec des yeux ronds.

- Tu n'es pas obligée d'être agressive, répliqua Scarlett vexée.

- Tu n'es pas obligée de me reprocher des choses que tu ne comprends pas.

Les filles n'ajoutèrent rien, Anastasia se laissa glisser sur le sol en soupirant, s'adossant au pied du lit de June face à ses amies. L'épuisement de la journée se faisant sentir.

- J'aimerai qu'on oublie un peu d'où je viens, souffla-t-elle finalement d'une voix lasse.

- Excuses nous mais ça se voit beaucoup que tu ne viens pas de nul part, laissa échapper la blonde en l'entendant.

Lily siffla d'indignation et Anastasia lui lança un regard encore plus meurtrier que le précédent, si c'est possible. Elle fit un geste pour répondre mais June lui coupa l'herbe sous le pied.

- Scarlett Fishflatt ou le tact réincarné dans un cognard. Je crois que tu les attires tous les deux comme des mouches à merde sur un vieux Cashel blue dégoulinant.

Anastasia et Scarlett s'accordèrent enfin sur l'expression dégoutée qu'elles destinèrent à l'attrapeuse. Lily laissa échapper un sourire.

- Tu me compares à une mouche à merde ?

- C'est quoi le Cashel truc ?

- Le Cashel blue est un fromage irlandais bien connu de nos contrés pour son odeur... parfumée, renseigna Lily sur le ton de l'experte.

- Ma grand-mère en mange au petit-déj, ajouta l'irlandaise comme si le point était d'importance.

La russe fit une grimace de dégout.

- Pour toi, je suis un fromage qui pue ?

- C'est une expression, clarifia la brune. C'était pour prendre ta défense et détendre l'atmosphère. C'est bon, vous pouvez faire la paix maintenant, on peut dormir ?

- Faire la paix ? répéta Scarlett septique.

- Oui parfaitement, faire la paix, promettez qu'il n'y aura plus de secrets, plus de questions et plus de remarques énervantes, répliqua l'autre en regardant tour à tour ses amis.

- Je ne peux pas promettre ça, objecta Anastasia sans attendre.

- Tu ne peux pas me demander de ne pas essayer de comprendre, s'obstina Lily.

June leva les yeux vers le plafond en soupirant pour exprimer son mécontentement puis se tourna vers Scarlett.

- Quoi ? Pourquoi je serais la seule à faire des efforts, grogna l'intéressée.

- Bon, ben si tout le monde n'en fait qu'à sa tête, je propose qu'on se couche parce que demain risque d'être une longue journée, rétorqua June en se levant brusquement.

Elle prit ses oreillers et sa couverture et sans attendre les autres rejoins son lit.

- J'ai pas du tout sommeil, gémît Anastasia toujours avachie au pied du lit de Lily et accoudée sur le coffre.

- Tu devrais... s'éteignit la voix de l'adolescente.

June avait raison. Anastasia aurait dû le savoir, on ne réapparaît pas comme une fleur dans un monde d'ado sans en payer les conséquences, surtout avec une tronche à faire peur. Pourtant elle l'avait rudement négocié sa sortit définitive de l'infirmerie. Comme toujours, tellement préoccupée par le moment, elle en avait oublié la suite.

Il ne lui avait fallu que quelque heure dans les couloirs de l'école pour comprendre qu'elle ne pouvait plus rester une nuit de plus cacher derrière le rideau qui l'avait protégé ces deux dernières semaines. Pomfresh avait été dure en affaire, mais Anastasia avait obtenu le soutien de Fog et de McGonagall.

Cependant les contreparties étaient conséquentes. Elle n'avait pas le droit de pratiquer la magie. Pomfresh considérait qu'elle n'était pas encore assez forte, Adamovich la soupçonnait de ne pas lui faire confiance, d'ailleurs l'une des conditions à son retour parmi les élèves était l'assurance que ça baguette resterait sous clef. La jeune femme avait eu beau protester, qualifier la mesure de barbarie, rien n'y avait fait, l'infirmière n'avait pas cédé. Les deux enseignants ne l'avaient pas aidé.

Le professeur de métamorphose avait proposé de réaliser le sort qui protégerait ses yeux de la lumière. Adamovich pouvait retrouver ses prunelles grises en pompant moins d'énergie à son corps. Mais dans ses conditions le sort devait être renouvelé tous les jours, elle avait donc rendez-vous avec la directrice de sa maison tous les soirs après les cours. McGonagall en profiterait aussi pour vérifier qu'elle n'avait pas trop prit de retard dans son travail, au besoin l'aiderait là où elle aurait des difficultés. Tout ce qu'elle tenta de dire pour y échapper fut pris pour de l'arrogance, contre ça non plus elle ne put rien faire. Enfin elle devait allez à l'infirmerie pour passer un examen complet et prendre sa dose quotidienne de potion. C'est seulement après tout ça qu'elle aurait le droit d'aller manger.

Donc résumons, jamais de magie, examen de son travail scolaire à la loupe tous les soirs, examen de son état général à la loupe tous les soirs, trucs dégueulasses à avaler avant de manger tous les soirs, l'assurance d'arriver au dîné à l'heure où tout le monde à finit tous les soirs, l'assurance que Dumbledore, McGonagall, Pomfresh, Fog et même d'autre la surveilleraient tout le temps. Si la liberté à un prix, elle coûte chère. Ou alors la liberté ce n'est pas ça. Mais à l'usage, l'emploi du temps se révéla le cadet de ses soucis.

Une matinée de cours avait suffi pour que toutes l'école soit au courant de la réapparition d'Adamovich.

Cette matinée avait été une bouffé d'oxygène pour elle, retrouver ses amies marcher dans les longs couloirs de l'école, manger avec les autre lui avait fait un bien fou, elle s'était sentit revivre. Mais il faut bien le dire, elle avait profité de l'état de sidération qui avait saisi ses camarades quand ils l'avaient vu. Le changement était trop important et avait laissé ces spectateurs muets. On ne peut pas leur reprocher. Mais la nuit aide à assimilé les faits nouveaux, et l'intuition de June ne pouvait être plus juste.

Dès le lendemain, l'ambiance changea. On avait toujours chuchoté sur son passage. Après tout, elle attirait l'attention depuis le début, mais maintenant, on s'écartait et on la dévisageait ouvertement. Un groupe de Poufsouffles lui demanda presque sérieusement si elle participait à un concours du meilleur déguisement de fantôme, un autre de Serdaigle, bien plus moqueur, la pria de ne pas hanter l'infirmerie comme Mimi Geignarde hantait les toilettes des filles. La sœur Carrow la bouscula brutalement dans le couloir qui menait au cachot, et, sous les rires de ses comparses, elle lui recommanda d'aller passer quinze jours de plus pour s'en remettre, directement à St Mangouste, ça irait plus vite.

Sans oublier Adams, qui en la croisant dans le hall bondé, lança à la volée un dédaigneux : « Apparemment l'infirmerie est devenue une étape gastronomique ! N'est-ce pas Adamovich, t'as bien profité à ce que je vois. » Et Rogue, aussi, qui chaque fois qu'elle le croisait lui lançait des regards du genre : « je t'avais prévenue. »

Et autour d'elle, ça murmurait constamment. « Non mais franchement faut qu'elle arrête de faire son intéressante celle-là, c'est ridicule. » « T'as vu sa tronche, paraît qu'elle s'était cachée derrière des lunettes de soleil mercredi. Elle devrait les remettre. » « Regardes comme elle se pavane, elle devrait plutôt se cacher. » « C'est quoi son problème à celle-là ? Elle fait ça belle là depuis le début mais elle se prend pour qui ? » « C'est quoi le prochain truc qu'elle va nous inventer pour attirer l'attention ? »

Personne ne se gênait pour donner son petit commentaire, on lui lançait des regards plus que désagréable, on parlait d'elle à haute voix sur son passage. Avant elle en imposait, elle avait désarmé Black dans le train une demi-heure après le départ, avec un informulé en plus. On ne se frottait pas à elle si facilement. Elle impressionnait. Elle avait déjà montré qu'elle savait faire de la magie et qu'elle n'hésitait pas à s'en servir.

Mais là, elle n'avait plus de baguette, et tout le monde ne tarda pas à le savoir. Elle avait repris du poil de la bête, elle n'avait jamais été aussi en forme depuis son arrivée à Poudlard, pourtant sans la magie, elle se sentait faible et sans défense, comme un petit animal craintif. Hors de question de le montrer. Elle, naïvement, elle faisait comme si rien n'avait changé, mais les autres sentaient ses faiblesses à des kilomètres à la ronde. Et un adolescent ne manque jamais ce genre d'occasion.

N'importe quelle fille un peu soucieuse du regard des autres, c'est à dire n'importe qu'elle autre fille, aurait tenté de caché le changement, aurait trouvé une solution pour que ça ne se voit pas trop, se serait couverte de fond de teint, en tout cas aurait pris soin de revenir vers les autres en douceur, aurait affichait sa gêne, et cette gêne aurait était accueillie avec indulgence. On aurait eu le temps de s'y habituer. On aurait eu pitié d'elle. On se serait moqué, bien sûr, c'est tellement facile et distrayant, mais discrètement. Comme pour les handicapés et les débiles. Parce qu'on ne tire pas sur un convoi qui part à St Mangouste.

Elle l'aurait sûrement mieux vécu, mais elle n'était pas toutes les filles. Elle était Anastasia Ivanovna Adamovich. Ce genre de nom se porte la tête haute en toutes circonstances.

Elle s'était protégée, elle avait menti, mais certainement pas pour échapper au regard et au jugement. Anastasia Adamovich ne rasait pas les murs, ne baissait pas la tête et ne se cachait pas derrière de grosses écharpes ou des franges trop longues. Ce n'était pas son genre, même avant, quand elle était une adolescente fraîche et tranquille.

Et aujourd'hui, elle ne ressemblait plus à rien, mais ça ne l'empêchait de marcher fièrement au milieu du couloir. Avec cette expression de défi qui pouvait si facilement être prise pour du méprit ou de la suffisance. On a les mécanismes de défense qu'on a, ceux qu'on nous donne, ils ne sont pas toujours les plus efficaces.

L'adolescence hait la différence et elle leur crachait la sienne à la figure. Rien de surprenant que les autres l'aient mal prit. Et puis personne ne savait ce qui s'était passé, on l'avait seulement vu prendre un cognard et tomber d'un balai et elle avait disparu pendant deux semaines. Et puis hop, la réapparition méconnaissable. Même pour ceux qui pourtant savaient que son cas était plus compliqué, ça n'avait aucun sens. Alors les autres …

Dès le lendemain, les cinquièmes années Gryffondors prirent la décision tacite de ne pas revenir sur l'événement. Eux seuls se doutaient qu'il ne valait mieux pas réveiller les vieux démons d'Anastasia. Les filles s'en étaient rendu comptes la veille en découvrant l'agressivité de la jeune femme. James et Sirius se sentaient trop coupables pour faire la moindre réflexion. Remus et Peter se doutaient qu'ils seraient mieux le plus loin possible de ces questions.

Pour détourner l'attention, Lily prit à bras le corps le problème du programme de défenses contre les forces du mal.

Elle en aurait sûrement fait toute une histoire en temps normal, mais là elle devint presque hystérique. Elle passa toute la journée à pester contre Fog et ses idées qu'elle qualifiait de soi-disant progressistes. Elle occupa tous les vides en déblatérant sur l'importance des diplômes censés mesurer leurs capacités à affronter le monde réel, que si Fog ne les y préparait pas, il ne faisait pas son travail ni ce qu'il avait promis de faire au début d'année. Les programmes étaient établit par des gens compétents, de quel droit se permettait-il de les remettre en cause. De toute façon, elle ne le sentait pas depuis le début ce prof-là.

À midi, June essaya de la faire taire en se lançant sur le championnat de Quidditch au moment où, par chance, les garçons n'étaient pas loin, James soulagé embraya direct. Mais ils se retrouvèrent vite à parler de batteurs et de cognards, ce qui laissa un blanc tendu. Lily revint à la charge en énumérant tous les points qu'ils devaient connaître pour leur BUSES de défense, récitant pour chacun d'entre eux à quel moment de leur scolarité il avait eu un cours sur le sujet et décidant si oui ou non il méritait d'être approfondi. Il faut dire que malgré la désinvolture de leur propos, les garçons semblaient eux même de plus en plus tendus. James avait beau dire que ce n'était pas un sujet difficile, on voyait bien que le sujet commençait à l'agacer sérieusement. Que James soit exaspéré par les propos de l'adolescente restait un exploit en soi. Généralement il cherchait toujours à la soutenir même si ça nécessitait toute la mauvaise foi dont il était capable, ce qui n'était pas peu dire.

Désespérée par le manque d'enthousiasme, la rousse chercha du soutient là où elle en avait toujours trouvé, mais même Remus ne l'aida pas. Quand elle l'interpella, il se contenta de bougonner que c'était sans importance, qu'il suffisait d'aller à la bibliothèque. Il avait tout de même le teint verdâtre qui accompagnait toujours son stress. Lily leva les yeux au ciel.

- Mais nous deux d'accord, on passe nos vies à la bibliothèque, mais les autres et les Serdaigles et même les autres maisons ?

- Les Serdaigles, ils n'ont pas besoin d'aide.

- Les Serpentards, on s'en fout.

- Les Poufsouffles, de toute façon ils sont nuls.

- Non mais vous ne pouvez pas dire ça.

Et bien si. Et ça ne posait apparemment pas de cas conscience au garçon. June et Scarlett, assommées, ni voyaient pas non plus d'inconvénients. Elles savaient bien que cette histoire ne les mènerait qu'à une charge de travail supplémentaire. Si on pouvait faire comme si on avait rien vu, le truc ne tomberait peut-être même pas au BUSE. La brune se promit de ne plus jamais concurrencer Lily en jouant les miss je-sais-tout. Anastasia regardait ailleurs avec obstination, personne n'osait la prendre à partie et ça l'arrangeait bien. Mais la rousse n'en démordait pas, et tout le monde finit par la lasser seule devant son ragoût d'agneaux froid.

Le soir même, quand Anastasia rejoint ses amies à la grande table pour dîner, elle ne put s'empêcher de faire partager de son propre agacement. Alors qu'elle s'asseyait, elle coupa l'adolescente en pleine élaboration d'une liste de livre à lire absolument. Elle remarqua aussi que leur congénères masculins avaient fui de l'autre côté de la table.

- À non, Lily, pas encore, la journée a été difficile, peut-être pourrait-on trouvé un sujet de conversation plus... Léger.

- Oui, s'il te plaît, parlons d'autre chose, renchérit June en cessant de jouer avec son petit château gelée vert mente.

- J'ai tout essayé pour qu'elle se taise, dit la voix lasse de la blonde. Je lui ai dit gentiment, moins gentiment, j'ai menacé de quitter la table encore une fois, j'ai tenté de la lancé sur pourquoi Potter est le pire crétin de la terre, rien n'y fait, elle ne cesse de radoter. Elle m'a forcé à aller à la bibliothèque quand tu es partie, même June a dut venir.

- Ne parles pas de moi à la troisième personne quand tu es en face de moi, s'énerva Lily. C'est un sujet très important et très complexe, Severus est d'accord avec moi, il ne suffit pas de dire qu'il ne faut pas se promener dans les bois.

- Oh mais si madame en a parlé au chien-chien de Malefoy, ça change tout. Il ne nous reste plus qu'à nous incliner.

- Ne parle pas de lui comme ça. C'est mon ami au même titre que toi, Scarlett.

- Eh ben si on doit attendre le prochain cours de Fog, pour que tu te calmes. La semaine prochaine ton chère Servilus sera plus ton ami que moi, parce que là, je vais exploser.

- Je...

- Temps mort ! coupa June avec autorité. On ne va pas se taper dessus pour le programme scolaire !

Les trois autres restèrent coites. Elle-même semblait surprise de sa sortie. June n'avait pas l'habitude de s'imposer, elle avait tendance à suivre le mouvement plus qu'autre chose. Mais le ton n'était jamais monté si haut entre ses amies. Elles se regardèrent un instant toutes un peu fautive de ce qui c'était passé quand le visage de Lily se figea.

- Scarlett a raison, dit-elle tout bas en jetant un coup d'œil à la table des profs.

- Ce jour est à marquer d'une pierre blanche, Lily Evans reconnais enfin qu'elle peut avoir tort. Peux-tu juste préciser sur quel point ?

- Pourquoi attendre le prochain cours, allons y tous de suite, il doit être dans son bureau à l'heure qu'il est.

Abandonnant son pudding à peine entamé, elle enjamba le banc sur lequel elle était assise, et avant que les autres aient eu le temps de comprendre, elle avait remonté toute la tablée de son pas le plus déterminé.

- Elle est vraiment en train de faire ce que je crois ? S'interrogea Scarlett à haute voix.

Elle croisa le regard de June et d'un mouvement commun les deux jeunes filles sortirent de table et coururent rejoindre leur amie. Anastasia grogna pour elle-même : « Ça pouvait peut-être quand même attendre que j'ai fini de manger. » Elle avala d'une bouchée la tranche de rosbif qui lui resté et but une longue rasade de jus de citrouille pour faire passer le tout. Quant à son tour, elle se leva, les filles étaient déjà sorties de la grande salle. Tranquillement, sans se presser, elle se dirigea vers le hall. Au moment où elle passa à côté de James, celui-ci l'arrêta.

- Qu'est-ce qu'elles font ?

- Elles vont voir Fog.

Il n'était pas utile de préciser pourquoi. La réponse fit soupirer James.

- Nous aussi alors.

- Je croyais vous vous en fichiez du programme, s'étonna-t-elle en voyant toute la petite bande se lever.

- Rien à voir avec le programme, répliqua le jeune homme sur la défensive. C'est juste que je veux voir Lily engueuler Fog parce qu'il fait pas son travail.

- Si c'est pour voir Lily... commenta-t-elle avec un sourire.

- Garde tes commentaires pour toi, Adamovich et accélère le mouvement, on va rater le meilleur.

Ils retrouvèrent Lily, June et Scarlett, au moment où Fog, visiblement surprit de la visite, ouvrait la porte de son bureau.

- Qui tambourine à ma porte comme si sa vie en dépendait ?

- Heu... c'est moi professeur, j'ai une question à vous poser, répondit Lily après une minute d'hésitation.

- Est-ce une question de vie ou de mort ?

- Euh … non, pas exactement, mais…

- Alors apprenez à vous détendre, votre façon de vous présenter laisse à désirer.

- Pardon professeur, mais c'est important.

- J'imagine sinon vous ne seriez pas venu à huit.

- Huit ?

Lily se retourna et vit James, Sirius, Remus et Peter, poster juste derrière elle, les mains dans les poches, lui faisant signe de continuer. Elle lança un regard de reproche à Anastasia, qui haussa les épaules, puis elle reporta son attention au professeur Fog.

- Professeur, dit-elle en prenant son inspiration, nous sommes rendu compte que … nous avions … certaine lacune dans votre matière …

- Des lacunes ? Releva l'homme. N'est-ce pas à moi de juger qui a des lacunes et qui n'en a pas.

- C'est que nous avons l'impression …

- Tu, rectifias Sirius. Tu as l'impression …

- J'ai l'impression, se reprit-elle non sans serrez un peu plus les dents, que vous ne nous préparez pas suffisamment au BUSE.

- Je croyais que nous avions déjà réglé se détail miss Evans. Je croyais que vous aviez compris qu'il y a plus important qu'un diplôme.

- Pardonnez-moi professeur, mais les BUSE ne sont pas un détail, c'est eux qui déterminent notre avenir.

- Miss Evans, siffla-t-il avec impatience, si ça peut vous rassurer, vous avez déjà étudié tous ce qui vous est demandé à l'examen. Ce que nous faisons pendant mes cours, c'est mettre en pratique une partit de ce que vous avez appris. Les résultats de votre promotion ont toujours été satisfaisant voir même excellent. Ne vous angoissez pas outre mesure, vous avez les moyens de réussir vos examens. Si vous ressentez des lacunes faites ce que vous savez faire, allez à la bibliothèque et révisez.

Son ton était sec et désagréable, mais Lily ne se démonta pas.

- Je ne suis pas en train de paniquer, j'essaye de vous dire qu'il y a des éléments du programme que nous n'avons pas abordés …

- Ce qu'elle veut dire professeur, coupa Scarlett qui commençait à s'impatienter. C'est qu'on aimerait que vous fassiez un petit cours sur les Loups-Garous parce ça risque de tomber à l'exam et qu'on l'a jamais vu en classe. C'est tout.

- Vous n'avez jamais vu la lycanthropie ? c'est du niveau de troisième année, vous devriez pouvoir rattraper ça facilement miss Evans. Et vous autres aussi.

- Il y a très exactement 64 volumes qui traitent uniquement de la mutation à la bibliothèque, s'empressa d'expliquer June. Même Lily ne peut pas lire tout ça et vous pouvez me croire, c'est elle qui a fait le compte.

- Et puis, nous d'accord, mais, et les autres, ajouta Lily. Si nous on l'a pas fait, les Serdaigles, les Poufsouffles et les Serpentards non plus.

- Vous êtes les premiers à venir m'en parler, répondit le professeur en fronçant les sourcils.

Fog détourna son regard des trois filles qui avait sous les yeux, pour examiner les autres Gryffondors. Tous semblaient tendus, James et Sirius le fixaient, les mains dans les poches et les yeux plissés, Peter se faisait tout petit à côté d'eux et lançait sans cesse des petits coups d'œil à Remus, qui lui était blanc comme un linge. Anastasia n'écoutait que d'une oreille comme si tout ça ne la consternait pas, adossée contre le mur de pierre, mais elle avait les yeux rivés sur ses pompes.

- Bien, si c'est si important, commença Fog, de toute façon j'avais des devoirs de rattrapage à donner. Miss Adamovich et Monsieur Lupin vous voudrez bien faire un exposé ? Pour dans … disons deux semaines, l'heure du mardi soir devrait vous suffire …

Anastasia releva immédiatement la tête, l'incompréhension inscrite sur son visage. Avant que quiconque d'autre ai pu intervenir, elle apostropha l'homme.

- Pourquoi ? Je vous ai rien demandé moi.

- Vous avez ratez deux semaines de cours, s'agaça Fog. Et vous ne pouvez pas participer aux cours pratiques, je ne vous laisserez pas ne rien faire, si ce n'est pas ça se sera autre chose. Je pense que ça ne devrait pas être trop difficile pour vous.

Anastasia soupira sans discrétion mais il ne s'en formalisa pas.

- Quand à vous, fit il en s'adressant à Remus avec une voix plus douce, si vous voulez que je demande à quelqu'un d'autre …

- Non, mais c'est bon, on va le faire, l'interrompit la jeune femme sans prêter attention à son camarade.

Remus qui était passait du blanc au vert, jeta un regard désespéré à ses amis. Aucun d'eux ne sut quoi répondre.

- Monsieur Lupin, il y un problème ? Demanda le prof.

Remus voulut dire non mais le mot se coinça dans sa gorge. Fog se contenta d'un signe de tête.

- Dans ce cas le problème est réglé, veuillez m'excuser mais j'ai du travail.

L'homme disparut et la porte se referma promptement. Autour d'eux les élèves, surtout des Serdaigles et des Poufsouffles, remontaient le couloir en discutant joyeusement. Le dîner était terminé, chacun retournait vers son dortoir. Anastasia laissa éclater sa rage.

- Je hais ce prof. Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? Est ce qu'on peut me foutre la paix ? J'aurais dû rester à l'infirmerie. Ou mieux, je n'aurais jamais dus venir ici. J'aurais dus aller me terrer dans mon trou.

Trois premières années lui jetèrent un coup d'œil inquiet. Elle n'y prêta pas attention. Elle ne le vit pas non plus mais James fit un signe de tête à Sirius qui baissa la sienne. Remus ne sachant trop comment réagir, décida d'intervenir.

- Écoutes si tu ne veux pas le faire, t'embêtes pas je m'en occupe.

- Non mais ce n'est pas ça … fit elle comme si c'était sans importance.

- Ce n'est pas beaucoup de travail pour moi, laisse, insista le garçon.

- Ce n'est pas une question de travail, ce n'est pas comme si je ne connaissais pas non plus …

- Ah bon ? Comment ça ?

Le ton de Remus trahis son inquiétude, elle se retourna surprise de sa question.

- J'ai lu des livres sur le sujet, j'en entendu des gens en parler, ça ne m'est pas totalement étranger. Parce que toi ce n'est pas ça ?

- Euh … si, répondit Remus sans trop savoir quoi dire d'autre.

Anastasia réfléchissait, ça se voyait sur son visage. Remus ne comprenait pas trop pourquoi elle était dans cet état. Si quelqu'un devait s'énerver, c'était lui. D'ailleurs elle lui avait coupé l'herbe sous le pied, à cet instant lui aussi haïssait Fog. Mais bon, il ne savait pas à quoi elle pensait, et apparemment moins il en disait plus elle déduisait toute seule des trucs derrière lesquels il pouvait se cacher. Les filles, elles, n'osaient pas trop intervenir de peur qu'on leur reproche la situation. Peter ne savait pas quoi dire. James et Sirius n'écoutaient pas. Discrètement le grand brun se faisait de plus en plus insistant, et son amis l'ignorait le plus possible.

- Bon, on va se séparer le travail, tu veux faire quoi ?

- C'est à dire ?

- Je ne sais pas, la pleine lune, la mutation, la morsure …

- Heu ...

- Choisis.

- La mutation.

- Ok, je fais la pleine lune, on verra pour le reste plus tard. On y va ?

Anastasia s'élança à travers le couloir, les autres élèves continué à affluer, elle n'avait absolument pas envie de rester dans les parages. Remus lui emboîta le pas sans tenir compte des autres.

- Qu'est que tu entends par « je fais la pleine lune » ? demanda-t-il.

- Tu sais bien, pourquoi la transformation à lieu à ce moment-là, pourquoi pas à un autre, quel sont les effets de la lumière lunaire d'un point de vu magique, ce genre de chose …

- Tu sembles bien connaître le sujet quand même …

- Pas plus que le reste.

Remus fronça les sourcils mais James les avait rattrapés et il les interrompit.

- Adamovich, appela-t-il, Sirius a quelque-chose à te dire.

- Ce n'est pas vraiment le moment-là, s'interposa le préfet. On était sur …

- Je sais sur quoi vous étiez, coupa le grand brun. On en reparlera plus tard. Sirius, c'est quand tu veux.

Sirius ne parla pas tout de suite, pendant un instant, il sembla incapable de prononcer le moindre mot. La fille dévisagea les deux amis l'un après l'autre, avec circonspection. Puis James posa sa mains sur l'épaule de Sirius, et glissa un petit « vas-y » et le poussant vers l'avant. Il s'éclaircit la gorge.

- Je voulais dire, à propos de ce qu'il s'est passé pendant le match …

- Si tu viens t'excuser parce que James te l'a demandé, tais-toi, ça ne m'intéresse pas, coupa-t-elle froidement en comprenant ce qu'il était en train de faire.

- Non, mais, ce n'est pas que …

- Si tu viens t'excuser pour ce que tu as vue à l'infirmerie, ne le fais pas, tu n'es pas responsable de ça, coupa-t-elle en plantant son regard dans le sien.

Sirius ne dit rien de plus et entre eux le silence s'installa. Ils se savaient observés et si l'un ne pouvait soutenir le regard de l'autre, l'autre retenait les gestes qui s'élançaient dans ses bras. Comme toujours Anastasia ne réagissait pas comme il aurait pu le prévoir, comme toujours elle semblait comprendre des choses qui lui paraissaient impénétrables, comme toujours face à elle Sirius était perdu. Ils s'étaient si peu parlé, mais maintenant le garçon pouvait sentir la tension qui s'engouffrait dans l'espace qui les séparait. Ce n'était pas une sensation nouvelle, elle était là depuis le début, il ne savait pas si c'était elle ou si c'était lui. Il n'aurait pas pu dire de quoi il s'agissait.

- COGNARD ! Hurla soudain une voix stridente depuis le fond du couloir.

Tous les Gryffondors se retournèrent d'un bloc mais il n'y avait déjà plus rien à voir, seul les rires mesquins flottaient encore dans le couloir. Anastasia était la seule à ne pas avoir bougé, elle leva lentement sa main vers l'arrière de son crâne et tira de ses cheveux les restes de la bombabouse qui y avait éclaté. Elle était droite comme un i, une expression entre le dégoût et la surprise sur le visage. Mais ce fut June qui mit un nom sur la voix.

- Quelqu'un va-t-il faire taire cette godiche crasseuse de Jorkins ?


Pas trop déçu j'espère ?