Journal de bord du capitaine Giacometti. Jour 287, an 12.
La vieille peau nous a ordonné de rechercher en priorité de nouvelles sources de technologie lanthienne et ensuite de tâcher de trouver de nouveaux peuples à convertir à notre cause.
J'ai obéi, très exactement. L'Utopia n'a pas remis un réacteur dans le territoire ouman'shii depuis le début de l'année – excepté pour la préparation du voyage annuel vers la Terre. Comme d'habitude, on a dû récupérer les scientifiques et chercheurs suisses qui devaient rentrer chez eux. La traversée s'est très bien passée. On a déposé tout ce petit monde et leurs affaires, et j'ai pu passer un peu de temps avec Milena et mon frère.
Zen a pu commencer à aller à l'école. De ce que j'ai compris, ce sont des centres de formation pour les larves terriennes. Je doute que ce qu'il va éventuellement apprendre là-bas lui soit très utile pour l'avenir, mais au moins, il est en contact avec des humains. Et ça c'est très important. Milena a pris « un coup de vieux », comme dit Rosanna. Elle commence à avoir des cheveux gris. Elle a voulu me rassurer. Elle m'a dit que dans sa lignée, les cheveux deviennent très vite gris. Mais ça ne change rien au fait qu'elle vieillit. Elle a encore sans doute de nombreuses années devant elle mais... Pfff... Milena, c'est Milena... Elle a encore refusé tout don de vie... Sans doute un peu naïvement, je me disais que si c'était moi qui le lui proposais et pas Markus... Mais bon. Comme elle dit, c'est son corps, et sa vie... On ne peut pas la forcer.
Mais assez parlé de ma mère. On a récupéré une petite équipe de scientifiques. Cette année, ils ne sont que quatre. Un physicien quantique, un biologiste, et deux archéologues. Je leur ai soumis mon projet, et ils ont accepté. Les deux premiers n'ont pas besoin d'être dans Pégase pour mener leurs recherches, et les deux autres sont ravis de plutôt étudier les civilisations humaines galactéennes. L'équipage a aussi accepté. Certains nouveaux avec un peu trop d'enthousiasme, mais bon. Je préfère qu'ils y aillent volontiers plutôt qu'en traînant les pieds et en complotant une mutinerie. On va donc se promener un peu dans cette galaxie avant de repartir.
Ce serait bien de trouver une ou deux planètes pouvant servir d'avant-poste ou quelque chose comme ça.
On ne va pas non plus pouvoir trop s'éterniser. Si nous ne sommes pas rentrés d'ici au jour 325, Delleb considérera que quelque chose s'est très mal passé, et elle enverra la cavalerie.
En comptant vingt jours pour le retour histoire de se donner une marge de sécurité, ça nous laisse dix-huit jours pour explorer un peu la Voie lactée.
J'espère qu'on y trouvera des choses intéressantes.
Tom Giacometti, fin d'enregistrement.
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Éteignant son terminal, il s'étira. Ubris, qui avait sagement attendu qu'il ait terminé, apparut dans un scintillement.
« Nous avons accroché un signal subspatial provenant d'un système se trouvant à seulement quatre heures d'hyperespace d'ici. »
« C'est quoi ce signal ? » demanda-t-il en partant récupérer son manteau, qu'il avait jeté sur son lit.
« Un signal subspatial. »
« Oui, ça, j'ai compris. Je veux dire, que contient-il? »
« Une communication. »
« Cryptée ? »
« Non. Mais la langue est inconnue. Le quartier-maître a pris l'initiative de mettre les deux archéologues au travail dessus. »
« Excellent. Qu'en disent-ils ? » demanda-t-il, prenant le chemin du pont.
Ubris disparut dans une pluie d'étincelles.
« Qu'ils ne sont pas linguistes, mais que cela ressemble vaguement à certains dialectes terriens primitifs. » annonça l'IA sur les haut-parleurs.
« Ah, donc, ils ont quelque chose. Où sont-ils ? »
« Dans la salle de réunion du pont trois, capitaine. »
Il fit demi-tour vivement, faisant sursauter un matelot humain qu'il allait croiser et qui s'était arrêté pour le saluer.
Il arriva bientôt à ladite salle, qu'ils avaient prêtée aux deux scientifiques pour qu'ils en fassent leur bureau-laboratoire le temps de leur séjour à bord. Le physicien avait récupéré un bout d'un des hangars de maintenance, et le biologiste une salle dotée d'un sas permettant de l'isoler en cas de problème.
« Madame, monsieur, bonjour. Il paraît que Liu vous a donné du travail. Qu'est-ce que vous avez pour moi ?»
Les deux scientifiques, qui s'étaient vivement retournés à l'ouverture de la porte, le saluèrent d'un mouvement respectueux de la tête.
Il se retint de soupirer. Autant l'homme s'était vite fait à la nouvelle réalité qu'était le vaisseau, autant la femme semblait avoir beaucoup de peine à passer outre sa peur instinctive des wraiths.
« Bonjour, capitaine. Oui. Ça ne fait que quelques minutes que nous étudions cette transmission. Et nous sommes archéologues, pas linguistes. » expliqua l'homme en grimaçant.
« Mais ? » l'encouragea-t-il.
« Mais être archéologue implique étudier les civilisations du passé, et donc, leurs langues. Et ma collègue ici présente a suivi un semestre d'égyptologie à l'université. »
« Et ? » s'impatienta-t-il un peu.
La femme tenta de reprendre, s'étrangla, toussota, et parla enfin.
« Beaucoup de connaissances sur notre passé... je veux dire, le passé terrien, ont été perdues. Grâce à la pierre de Rosette et à de nombreuses autres découvertes, nous sommes capable de lire l'égyptien antique... mais plus personne ne le parle, et nous n'avons pu faire que des suppositions de ce à quoi il pouvait ressembler, en le comparant à d'autres langues dont on connaît les sonorités. »
« Très bien. Et quel rapport entre une langue terrienne perdue et cette communication ? Elles se ressemblent ? »
« Exact, monsieur. »
« Mmmh... Intéressant. Donc je récapitule. Si votre théorie est exacte, nous avons quelque part là-dehors un peuple affilié les reines savent comment à vos Egyptiens, qui ont atteint un niveau technologique suffisant pour envoyer des communication subspatiales... » réfléchit-il tout haut.
Les deux scientifiques échangèrent un regard dubitatif, ne sachant que répondre.
Fronçant les arcades sourcilières, il tenta de se souvenir pourquoi tout ça lui disait quelque chose.
L'homme se méprit.
« C'est tout à fait possible, capitaine. Après tout, ce peuple que vous appelez Lanthiens parlait une forme primitive de la langue que nous appelons latin, et qui est à l'origine de nombreuses langues terriennes. »
Tout ça, il le savait. Mais ce n'était pas ça qui grattait à la porte de sa mémoire.
Feulant son agacement – ce qui terrifia les deux Terriens –, il se recentra sur eux.
« C'est très bien. Continuez à étudier ce message et si vous trouvez quoi que ce soit de nouveau, communiquez-le moi. »
« Heu...entendu... »
Ne se souciant pas de savoir s'ils se remettaient au travail ou pas, il sortit.
« Ubris, où sont Jiu et Liu ? »
« Liu est en salle de contrôle. Jiu est en salle des machines. »
« Dis à Jiu de nous rejoindre dès que possible. »
« A vos ordres. »
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Vautré dans le fauteuil de commandement du pont, il se torturait les neurones à essayer de se rappeler en quoi tout cela lui était familier.
Liu faisait de même derrière une des consoles.
La porte s'ouvrit sur Jiu, suivi de peu par Léonard.
D'un geste du menton et d'un bref effleurement télépathique, il salua l'ingénieur qui le lui rendit, se dirigeant vers un écran afin d'y afficher diverses mesures internes du vaisseau auxquelles il n'y comprenait pas grand-chose.
Il se recentra donc sur son propre problème.
« Jiu, tu tombes bien. On a besoin de toi. Le message est apparemment dans une langue inconnue proche d'un langage terrien appelé l'égyptien. Je sais que j'ai déjà entendu quelque chose à propos de cette Égypte à un moment, et c'est aussi familier à Liu, mais impossible de se souvenir quoi. Ça te dit quelque chose ? »
Son ami vint s'appuyer distraitement sur le rebord de la console à côté de sa sœur.
« Égypte... Égypte... Ça me fait penser à Atlantis... Quelque chose qu'un atlante (1) aurait dit ?... Ahhhh, je me souviens pas ! »
Ils se replongèrent tous trois dans leurs pensées.
« Égyptien... Langage terrien... Égyptien... » marmonna-t-il, espérant que prononcer les mots l'aiderait à les replacer, et couvrirait le bruit discret mais distrayant d'un enregistrement que Léonard s'était mis à passer sur son écran.
Finalement l'ingénieur, d'une petite poussée mentale assortie d'un « Capitaine » prononcé si platement qu'il en sonnait agacé, le tira de ses pensées.
« Oui ? Quoi ? » demanda-t-il, plus agressivement qu'il ne l'aurait voulu.
Avec un grincement, l'ingénieur s'écarta de son écran avant d'appuyer sur un bouton qui relança l'enregistrement.
Clignant des yeux stupidement, il se redressa dans son siège. Comment avait-il pu oublier ? Bien entendu. Daniel Jackson. Ce scientifique terrien qui avait permis à son peuple de réapprendre à utiliser la Porte des étoiles, et qui plus tard avait découvert la cachette d'Atlantis et avait donc indirectement permis aux atlantes de la sortir des eaux.
Ils avaient vu la série de vidéos informatives que l'homme avait tournées à destination de tous les membres du SGC.
« Ce serait du Gao'uld ? » demanda Liu.
« GoA'uld » la corrigea son frère.
Tom opina simplement.
« Mais... si je me souviens bien, ces Goaaaa'uld étaient les ennemis des Terriens. » nota Liu, insistant bien sur la prononciation tout en assassinant son frère du regard.
Il fouilla dans sa mémoire.
« Non, pas tous. Et je crois que les atlantes ont vaincu leurs ennemis, il y a longtemps déjà. Et que ceux qui étaient leurs esclaves ont récupéré leur technologie et le reste. »
« Du coup, on va voir ou pas ? »
Il réfléchit un instant. Ils fonçaient à l'aveuglette, leur seule certitude étant d'avoir affaire à des êtres technologiquement avancés. Ce qui était autant un avantage qu'un potentiel problème.
« On y va. Mais on va appliquer un protocole d'approche terrestre. Je veux pouvoir les observer avant qu'ils ne sachent qu'on est là. Léonard ? »
« Je calcule une trajectoire, capitaine. »
Il opina. Liu avait bondi sur ses pieds, lançant des ordres à l'équipage de pont, pendant que penché sur le micro de l'interphone, Jiu annonçait à tout le monde de se préparer à un saut hyperspatial.
Avec un demi-sourire, il observa ce ballet bien coordonnée. C'était agréable autant qu'agaçant de savoir que son équipage n'avait pas besoin de lui pour faire ce genre de manœuvre de routine.
Bientôt, l'ingénieur annonçait avoir établi un calcul de saut, que Jiu et Ubris vinrent valider.
Les deux ayant confirmé comme de coutume l'exactitude des calculs de Léonard, il ordonna le saut.
« Jiu, déclenche un compte à rebours. Préviens-moi dix minutes avant la sortie d'hyperespace. Je prendrai le contrôle depuis la salle du fauteuil. Fais monter les artilleurs à leurs pièces, qu'on soit prêts au cas où. »
« Entendu. »
Il se leva.
« Je serai dans mes quartiers d'ici là. »
Le personnel de pont salua alors qu'il partait.
« Ubris. Je veux sur mon terminal toute la documentation que nous avons en mémoire sur cette galaxie et ses habitants. »
« A vos ordres. Mais il n'y a pas grand-chose dans les cristaux mémoriels auxquels j'ai accès, capitaine. »
Il s'arrêta de marcher.
« Et dans ceux auxquels tu n'as pas accès ? »
« Je ne peux pas le savoir, puisque je n'y ai pas accès. Mais statistiquement, il est probable qu'il y ait des informations complémentaires. »
Il se remit en marche.
« Qu'est-ce qui te fait dire ça ? »
« Je n'ai accès qu'aux données laissées par les Lanthiens dans la mémoire de bord, et à tous les enregistrements et rapports fait depuis. Mais je n'ai pas accès aux copies de la mémoire d'Atlantis faites par Léonard. Ce sont les atlantes qui ont eu le plus de contact avec les peuples galactéens. Si des dossiers existent, ils doivent être là-dedans. »
« Très bien. Donne-moi le code des dossiers auxquels tu ne peux accéder. »
« La liste est sur votre terminal, capitaine. »
« Merci. »
« Et... capitaine ? »
« Oui, Ubris. »
« Demandez à Léonard ses sauvegardes personnelles. »
« Pourquoi ? »
« Je sais qu'il n'a pas chargé l'intégralité des données copiées sur la mémoire de l'Utopia. Les données qu'il conserve ne sont indexées nulle part. »
« Entendu. Merci. »
Il tendit son esprit vers celui de l'ingénieur.
« Il paraît que vous gardez bien au chaud certaines données volées aux atlantes. Je vais avoir besoin de consulter ces données. »
L'esprit de Léonard s'enfla, outré.
« Non. »
Tom savait depuis longtemps que braquer son ingénieur en chef n'était certainement pas la meilleure solution.
«Qu'est-ce qui justifie votre refus ? »
« Ces données sont extrêmement sensibles et, je puis vous le garantir, ne contiennent rien d'intéressant dans ce cas précis. »
Il sonda autant que possible l'esprit du vieux wraith, tâchant de percer ses puissantes barrières mentales afin d'y déceler toute trace de mensonge. En vain.
Il capitula.
« Soit. Mais j'aurais aimé connaître l'existence de ces sauvegardes plus tôt. »
Léonard pouffa, son esprit scintillant un bref instant d'un amusement sec.
« Tom Giacometti, vous êtes encore jeune, et passablement innocent. Vous apprendrez bien assez vite qu'il est bon de ne pas toujours tout savoir. »
Il allait répliquer, piqué au vif, mais renonça.
Il était le plus jeune wraith à bord. A chaque nouvel arrivant, il devait s'imposer en tant que capitaine. Prouver ses capacités, et sa légitimité à ce poste. Léonard était le plus vieux de l'équipage. Mais, sans doute parce que lui aussi devait faire ses preuves encore et encore, juste parce qu'il lui manquait un bras, l'ingénieur n'avait jamais remis son rôle en question. Tout au plus se permettait-il quelques remarques privées sur son manque d'expérience.
Tom était bien conscient que le soutien de son aîné était trop précieux pour s'en passer, d'autant plus que sans Léonard, il ne se faisait aucune illusion, il perdrait Ubris – et avec elle, l'Utopia.
Et il ne s'imaginait pas capitaine d'autre chose que de cette merveille sortie du fond des âges.
Un instant encore, l'esprit de l'ingénieur resta attentif, puis constatant que le sujet était clos, il s'en retourna à ses tâches.
Il fit de même, partant s'enfermer dans ses quartiers pour consulter le peu de documentation disponible, dont il ne tarda pas à découvrir que l'essentiel était constitué des vidéos de Daniel Jackson, volées sur Atlantis.
Lorsque Ubris se matérialisa pour lui signaler la fin du compte à rebours, il partit s'installer dans le fauteuil de contrôle, qui s'inclina diligemment sous lui, tandis que l'esprit de pure science du vaisseau fusionnait avec le sien, et que l'immense carlingue de métal lui devenait aussi familière que son propre corps.
Des informations en provenance de tout le vaisseau se déversaient dans son cerveau, et aussi naturellement qu'il lèverait une main ou bougerait un œil, il ajustait la puissance des réacteurs ou corrigeait un angle d'approche.
C'était son don. Son trésor. De tout l'univers connu, ils n'étaient encore que deux wraiths à être capables de piloter sans aide un vaisseau lanthien, et il était le seul à être bon pilote. Plus que bon.
Même le commandant Zil'reyn, lui même un excellent pilote, l'avait reconnu. Il n'y avait guère que Jiu pour lui faire de l'ombre.
Et comment exploiter ce don si précieux et si rare, sans l'Utopia ? A bord d'une ruche ou de tout autre vaisseau wraith, il ne serait qu'un pilote parmi d'autres, mais ici ? Ici, il était exceptionnel !
Le décompte des derniers instants en hyperespace résonna en lui et il se prépara, enfonçant un peu plus ses griffes dans la gélatine des accoudoirs. La décélération brutale fit grincer toute la frégate, malgré les compensateurs inertiels qui absorbaient le plus gros de la charge, évitant à l'équipage de finir pulvérisé contre les parois du vaisseau, que l'impact disloquerait à coup sûr.
Dès que la fluctuation d'énergie se stabilisa suffisamment pour le permettre, les occulteurs s'activèrent.
Aussitôt, il fit changer de cap au vaisseau, afin de ne pas rester dans une trajectoire identique à celle de leur arrivée. Bientôt, les scanners passifs lui fournirent les premières données.
Ils étaient dans la bordure extérieure d'un système stellaire typique de ceux choisis par les Lanthiens pour y installer une Porte, et donc une potentielle colonie.
Bientôt, sa supposition fut confirmé par la détection d'une planète habitable, de laquelle émanait une certaines quantité d'ondes signalant une activité technologique.
Faisant virer l'Utopia, il ajusta le cap.
« Quarante-six heures avant arrivée en orbite haute. » lui annonça Jiu sur l'intercom. Il opina, bien inutilement puisqu'il était seul dans la salle du fauteuil.
Pendant un moment, il hésita entre lancer un scan actif du système, et donc révéler leur existence ainsi que leur localisation approximative, ou rester invisible sur les capteurs passifs à la portée bien plus limitée.
Il finit par choisir la seconde option. Ils ignoraient tout des habitants de ce système et de leurs capacités. Même si rien n'indiquait qu'ils aient été détectés, mieux valait être prudent.
Après une dernière inspection des instruments, il se déconnecta.
« On reste en mode furtif jusqu'à nouvel ordre. Silence radio. » ordonna-t-il, sa voix répercutée dans le poste de contrôle sur les intercoms.
« A vos ordres. »
Plutôt que de rejoindre ses hystars sur le pont, il décida d'aller voir si les deux archéologues avaient du nouveau.
A voir leur air fiévreux, ils en avaient.
« Alors ? Vous avez avancé ? »
« Oui et non. » répondit l'homme, la femme encore plus fébrile derrière lui.
Il leva une arcade sourcilière interrogative.
« Votre second est venu nous demander si nous avions des informations sur un collègue du nom de Daniel Jackson. »
Heureusement qu'il avait Liu pour penser à sa place. Il opina vaguement.
« Je ne crois pas qu'on ait pu lui donner les informations qu'elle voulait. Mais, ça nous a donné une idée. Le Dr Jackson a été un très éminent égyptologue dans les années nonante – avant qu'il ne se ridiculise avec des théories fumeuses. Des histoires absurdes de pyramides construites par les aliens... »
L'homme s'arrêta brusquement, semblant réaliser l'absurdité de ce qu'il lui disait à lui, un extraterrestre, aux commande d'un vaisseau vieux de plus de dix mille ans. L'archéologue piqua un fard.
« Enfin bref... peu importe ses histoires de pyramide. Le Dr Jackson n'a pour ainsi dire plus rien publié depuis quasi trente ans. Du moins rien de sérieux. Mais il y a quinze ans, il a copublié un article plutôt controversé sur les langues chamito-sémitiques, et plus particulièrement leurs branches égyptiennes. Dans cet article, il présente des théories sur l'évolution linguistique de ces langues, qui à défaut d'être prouvables, ont le mérite d'être plausibles, bien que différentes du consensus général... »
D'un geste de la main, il arrêta l'homme.
« Monsieur, plus simple. J'ai certaines notions d'archéologie mais elles sont très basiques. Venez-en au fait. »
« Hum, oui, pardon. Donc, on a repris cet article. Et grosso-modo... on a appliqué l'inverse de la théorie du Dr Jackson au message. »
« Et ? »
« Et on a pu déterminer une structure grammaticale. »
Là, il était perdu.
« Ce qui signifie ? »
« Qu'on arrive à différencier les mots les uns des autres dans le message. » nota la femme d'une toute petite voix.
« Mais toujours aucune idée de ce qu'il dit ? »
Ils hochèrent la tête de droite à gauche en chœur.
« Bon. Soit. Continuez. Nous n'arriverons de toute manière pas à destination avant quarante-cinq heures. Si nous interceptons d'autres communications, on vous les transmettra. Davantage de données vous aidera peut-être. »
Ils opinèrent, alors qu'il les laissait une fois de plus à leur tâche.
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A la fin de son quart, il était parti se reposer dans sa chambre, et il était sur le point de s'endormir lorsque, dans une éblouissante gerbe de lumière, Ubris apparut.
« Capitaine, il faut que vous voyez ça. »
Il fixa un instant l'écran de son terminal qu'elle avait allumé, grogna, se passa une main dans les cheveux, jura et rejeta ses draps.
(1) Les Ouman'shii utilisent le terme Terrien, qui leur a été enseigné par les membres de l'expédition Atlantis, et pas Tau'rii, ce dernier étant le nom sous lequel les Jaffas connaissent la Terre. En revanche, ils désignent sous le nom d'atlantes, les membres de ladite expédition – et par extension le SGC.
