Ils n'avaient pas fait dix mètres qu'ils tombaient sur leurs premiers Unas. Deux grands reptiles portant de lourds fers aux pieds, qui se cachaient derrière un repli de roche.
D'une pensée, il donna leur localisation à l'équipe de l'entrée avant de les dépasser.
Des ombres devant eux, un gargouillis douloureux retentit.
« Nous avons neutralisé un garde Jaffa. » annonça Jamahir de sa voix multiple et chantante.
Il ne tarda pas à trouver ledit garde, gisant au sol, la peau parcourue d'innombrables marbrures violines.
Il se pencha rapidement. Le Jaffa avait bel et bien été neutralisé. Définitivement. Tom prit le temps de récupérer la lance et le Zat'nik'tel du garde avant de continuer.
Le tunnel de forage s'enfonçait en une longue spirale dans la roche, éclairé de loin en loin par de trop rares lampes. L'air était chaud, et poussiéreux. Ils progressèrent longtemps en suivant l'ombre noire qu'était le Tel'tak, avant d'arriver enfin au cœur de la mine.
Ils entendirent les mineurs avant de les voir, le bruit de leurs pics et de leurs pioches résonnant contre les parois de pierre.
Il y eut une brève, très brève altercation avec deux Jaffas de plus, puis le silence tout comme la poussière des tirs retomba dans l'étroit dédale souterrain.
Devant eux, une quinzaine de Unas, enchaînés qui à wagonnets, qui à la paroi qu'ils devaient creuser, tentaient de se mettre à couvert de leur mieux.
S'éclairant la gorge, Tom tâcha de se rappeler les mots que Tch'ana lui avait enseignés.
« Te... Ka nay'. Ta nok chaka Sol ! Ka keka ! Te ka nay' ! » lança-t-il d'une voix forte.
Certains Unas échangèrent des regards incertains, perplexes. S'était-il trompé dans les mots ? Tch'ana n'avait-il pas compris ce qu'il était censé lui apprendre ?
« Nous sommes venus en amis. Pour vous libérer. Ne nous attaquez pas. On vient en paix. » répéta-t-il en commun, espérant que certains comprendraient, si son unas n'était pas bon.
Il y eut plus de regards perplexes. Quelques exclamations.
Puis un Unas, immense, massif, le corps marqué de nombreuses cicatrices de combats, se redressa, et d'un geste défiant désigna les chaînes qui entravaient ses jambes.
Tom acquiesça, épaula son fusil mitrailleur, et prit le temps de viser.
Le tir assourdissant résonna, étouffant le cliquetis des maillons brisés qui tombaient au sol.
Le Unas n'avait pas bronché. Constatant qu'il était libre, il rugit, d'une voix de fauve fier et invaincu. Il y eut un instant de flottement, puis une bonne moitié des autres captifs rugirent à leur tour.
Leur énergie féroce était communicative, et Tom ne fut pas étonné lorsque deux des soldats humains qui l'accompagnaient hurlèrent en chœur, bientôt rejoints par plusieurs grondements indubitablement wraiths.
Alors que son équipage s'égaillait dans la grotte pour aller libérer les prisonniers, le Unas qu'il avait délivré, après avoir fait sauter le reste de ses entraves avec une pioche, vint se planter devant lui.
« Ko kekata, nok ! » gronda-t-il, désignant d'une griffe autoritaire la lance jaffa qu'il tenait toujours.
Un peu réticent à l'idée de confier une telle arme au géant, Tom hésita.
« Ta ko kekata, nok ! Arak ka nay' ! Ko kekata ! Arak ka nay' ! » exigea-t-il encore, se tapant la poitrine.
« Heu... Tu t'appelles Arak ? Moi, c'est Tom. Tom. » hasarda-t-il en se tapotant à son tour le torse.
« Arak ka nay' Tom ! Ko kekata. »
« Tu veux l'arme ? Pourquoi ? »
Arak désigna les cadavres des deux Jaffas abattus.
« Ke'aka Onac. Nok, Sesh tak ! »
« Ils sont morts. On les as tués. » expliqua un peu perplexe Tom, tapotant le fusil qu'il tenait en bandoulière.
« Ka ! Onac ska nat ! Onac sesh tak ! » répliqua le Unas, désignant les Jaffas, son ventre, puis enserrant son cou.
Tom comprit.
« Ils ont des symbiotes ? » demanda-t-il.
Arak le fixa juste avec attention, sa main tendue, ouverte. Après une dernière hésitation, Tom lui tendit l'arme. Dès qu'il l'eut en main, le grand reptile s'éloigna, se postant au-dessus du cadavre du premier Jaffa, la lance posée contre son ventre, sur lequel il fit feu trois fois.
Si Tom s'était posé la question de savoir si le Unas savait utiliser l'arme, il avait sa réponse.
Restait à savoir comment il pouvait l'utiliser. Mais cette question attendrait qu'ils soient sortis.
Les Unas libérés commençaient à se regrouper vers lui, certains armés de ce qu'ils avaient pu trouver, d'autres l'air juste trop abasourdi pour faire plus que suivre.
« Vous êtes tous là, ou il y en a d'autres dans les tunnels ? D'autres Unas ailleurs ? » demanda-t-il à la cantonade, désignant les boyaux sombres qui partaient de la chambre. Comme en réponse à sa question, Liam'kan et Krall revinrent, escortant trois Unas hors d'un étroit tunnel.
Un reptile maigrichon aux cornes brisées s'approcha de lui, soumis et reconnaissant.
« Autres Unas. Dans tunnels. Loin, loin. Vouloir aussi aider eux ? »
« Oui. »
« Alors nous aider. Nous aller chercher. » offrit-t-il.
« Merci. »
Le Unas se redressa, et échangea quelques mots avec les autres, et bientôt ses troupes étaient emmenées dans les tunnels par des guides volontaires.
Resté seul avec les anciens esclaves, Tom examina les lieux.
« Vous connaissez les lieux. Qu'est-ce qui a de la valeur ici ? » demanda-t-il au maigrichon qui parlait un peu le commun.
« Vous vouloir richesse ? » demanda ce dernier avec une certaine méfiance.
« Non, je veux juste pas que ces connards de Jaffas les aient. Si on peut pas les leur voler, on va les détruire. Boum ! »
Arak, qui était aussi resté, se pencha vers son congénères qui lui expliqua de quelques mots, qui firent rirent le géant.
« Arak ka nay' kree'ka Onac ! Ma kan ! Ahaha! Arak Ma kan ! » s'esclaffa-t-il avant de se retourner vers les autres et de rugir des ordres.
Rapidement, les Unas se dispersèrent et, avec une efficacité redoutable, ramassèrent tout ce qui pouvait avoir un semblant de valeur, qu'il s'agisse de minerai ou de technologie, avant de l'entasser dans des wagonnets. Puis avec un entrain étonnant, démolirent à coup de pioches et de barres à mine plusieurs machines trop grosses pour être emmenées.
A peine le temps pour eux de finir leur œuvre destructrice, que les premiers groupes revenaient des tunnels, escortant d'avantages de Unas hébétés.
Moins de quinze minutes plus tard, ils avaient récupéré tout le monde, et prenaient le chemin du retour.
Tom tendit son esprit vers celui de Hellna'kymn qui avait calmement attendu son ordre, prêt à décoller avec son Dart.
Le pilote prit son envol à l'instant où ils atteignirent la surface, éblouis par la lumière du jour.
Dès qu'ils furent sortis, Jumper trois toujours occulté, sa zone cargo remplie de différents équipements récupérés par l'équipage de Liu, s'envola également afin de couvrir le Dart au cas où il serait détecté par les défenses tarémiennes.
Tandis que son équipe venait se positionner en renfort de celle de Liu alentour de la zone afin de la protéger, Tom se tourna vers le maigrichon afin qu'il traduise pour lui.
« Tous les Unas ensemble. Serré. On va partir loin. En sécurité. » expliqua-t-il.
Le maigrichon opina et traduisit.
« Plus serré. Encore. Encore. » indiqua-t-il, tâchant de faire s'aligner les Unas de manière à ce qu'ils puissent tous être ramassés en un passage.
« Capitaine Giacometti, plusieurs chasseurs atmosphériques viennent de décoller. Doit-on vous téléporter à bord ? » signala télépathiquement Léonard.
« Vous pouvez emmener les Unas aussi ? »
« Négatif, trop de signatures. »
« Alors on reste. Si vous pouvez les détruire sans risque pour nos vaisseaux, faites-le. »
« A vos ordres. »
Fixer le ciel vide ne servait à rien, mais il ne pouvait s'en empêcher.
« Hellna'kymn, combien de temps ? »
« Moins d'une minute, mon capitaine. »
Il opina.
« Chasseurs tarémiens en approche. Évacuation dans une minute. Préparez-vous. » hurla-t-il à la cantonade.
Les soldats posèrent pied à terre, qui à couvert d'un rocher, qui d'un arbre mort.
Les Unas se mirent à regarder de tous côtés, inquiets.
Tom se retourna.
« Bougez pas ! Surtout, bougez pas ! » les exhorta-t-il, alors que le sifflement plaintif d'un chasseur jaffa résonnait dans l'air, semant la panique.
« Lota ! Ka ka'chaa ! » rugit Arak alors que les plus craintifs commençaient à fuir.
Ils se figèrent, clairement terrorisés.
Le sifflement du Chasseur de la Mort se fit plus présent, mais derrière lui, Tom devina le chuintement familier du Dart. Il sourit.
« Léonard, tenez-vous prêt à téléporter l'équipage, puis le matériel. »
« Vos balises sont verrouillées. »
« Pas la mienne ! Je dois récupérer Jumper un. »
L'esprit de l'ingénieur grinça d'un soupir agacé face à ce qu'il considérait comme un héroïsme inutile, mais il ne discuta pas son ordre.
La silhouette de rapace du vaisseau jaffa apparut, leur fonçant dessus.
« Contact ennemi à deux heures. » hurla-t-il, le regard fixé dans l'autre direction, sur le point noir de plus en plus gros qu'était le Dart.
D'une pensée, il transmit quelques corrections de trajectoire à Hellna'kymn, avant de faire demi-tour, juste à temps pour lâcher une salve sur le vaisseau jaffa qui les survola en tirant quelques boules de plasma – lesquelles s'écrasèrent sans toucher personne.
« Mon capitaine, je suis poursuivi par trois chasseurs. » nota Hellna'kymn, concentré mais pas effrayé.
Tom activa sa radio.
« Liu, trois chasseurs sur Dart quatre. Qu'est-ce que tu fous ? »
« Je m'en occupe, relax. » répliqua-t-elle, un instant avant que le Jumper ne se matérialise, lâchant trois drones qui touchèrent chacun leur cible, faisant exploser les vaisseaux en des boules de feu très satisfaisantes.
Le quatrième chasseur, ayant fait demi-tour, revenait, prêt à les aligner. Maintenant qu'il avait repéré les lieux, il était plus qu'improbable qu'il ne touche pas la masse compacte des Unas regroupés sur l'esplanade devant la mine.
« Ennemi à seize heures, feu à volonté ! » beugla-t-il, se laissant tomber à genoux pour plus de précision.
Le woop-woop caractéristique d'une lance jaffa le fit sursauter, puis il réalisa qu'Arak, également un genou à terre, visait le chasseur de concert avec eux.
Dans un chuintement d'enfer et un chatoiement argenté, le Dart les survola, avant de décrocher abruptement dans l'espoir d'échapper aux tirs du chasseurs jaffa, qui son passage sur eux effectué se lançait à sa poursuite, malgré la fumée noire s'échappant de son aile gauche.
Les Unas n'étaient plus là, emmenés par le rayon tracteur du Dart.
« Liu, couvre le Dart. » lança-t-il sur la radio, avant de tendre son esprit vers Léonard.
Les soldats à terre disparurent dans une série de boules de lumière, bientôt suivis de l'énorme tas de minerai et de toutes les autres choses marquées par l'équipe de Liu.
Jumper trois reparut, crachant un drone qui acheva le dernier chasseur.
Tom sourit. Certains massacres avaient un goût amer, d'autres pas tant que cela.
Il se tourna vers le seul Unas que le rayon capteur n'avait pas pris.
« Alors Ka nay (1), où est-ce que je te dépose ? »
.
« C'est quoi le plan ? » s'enquit Zen'kan, alors qu'ils revenaient au Jumper.
« On trouve cette ferme, et on va interroger les Unas qui s'y trouvent. » grinça Jiu.
« Et on les libère. » siffla Laban.
Jiu lui jeta un regard coulis, mais n'arrêta pas de marcher.
« Qu'est-ce qui s'est passé au village ? » demanda-t-il plutôt.
Personne ne semblait volontaire pour parler, puis Marik'ka se lança.
« Un des Unas dans les cages parlait un peu notre langue. »
« Vous avez pu apprendre quelque chose d'utile ? »
« Non, désolé, monsieur. »
Le silence retomba. Elle n'allait pas en dire plus ? Raconter ce qui s'était vraiment passé ? Au bout de deux longues minutes, il devint évident que non.
Zen'kan n'y tint plus.
« Le Unas qui nous a parlé s'appelle Doka. Il est né esclave. Il voulait qu'on l'achète. Il... il nous a supplié... C'était... »
« ...Pitoyable. » cracha Laban.
Zen opina.
« Marik'ka lui a proposé de le libérer. Il... il a dit que si on faisait ça, il nous servirait... (Il soupira, pensif.) J'comprends pas... »
Laban cracha par terre, étouffant un juron, avant de réussir l'exploit de prendre de l'avance malgré leur marche rapide. Le silence retomba.
Zen regarda le dos de l'homme disparaître entre les troncs. Finalement, il n'y tint plus.
« Qu'est-ce qu'il a ? » demanda-t-il.
Marik'ka soupira, jeta un regard à Jiu, et voyant que celui-ci faisait mine d'être atteint d'une subite surdité, lui fit signe de ralentir un peu.
Lorsque Jiu et Morgal les eurent dépassé de quelques mètres, elle murmura.
« C'est pas à moi de te dire ça, mais c'est pas Laban qui va le faire alors... Il est né dans une ferme d'humains. Sa mère était une esclave choisie... son père aussi sans doute... Il a été acheté par un guerrier wraithpervers... Un maître fait ce qu'il veut de son esclave... Laban avait même pas sept ans... Il a passé plus d'un siècle sous son joug... Un siècle de torture quotidienne... un pur enfer... Sa mère lui avait parlé de ce que ça fait d'être libre... Il a jamais renoncé... jamais... Dès qu'il a pu, il s'est enfui... »
« Ooh, j'sais pas quoi dire... »
Elle haussa les épaules.
« Y'a rien à dire... »
Zen fixa distraitement l'hystarde son frère et Morgal, qui s'éloignaient toujours.
« Il doit haïr les wraiths... » nota-t-il.
Marik'ka haussa les épaules.
« Beaucoup de monde hait les wraiths... » nota-t-elle, philosophe.
Il opina. Plus il en apprenait sur sa race, plus il comprenait pourquoi.
«Et toi ? »
« Moi quoi ? »
« Tu détestes les wraiths? »
Elle rit.
« Non. Bien sûr, des gens que j'aimais sont morts de la main de wraiths. Mais... c'est le cas de tout le monde dans Pégase, non ? »
Comment pouvait-elle sourire en disant ça ? Il se sentait mal. Misérable. Coupable.
« Je suis désolé. » marmonna-t-il, fixant le sol.
Le sourire de la femme s'évanouit.
« Héééé ! Fais pas cette tête ! T'y es pour rien ! C'est pas de ta faute. »
« Mais je suis un wraith... » siffla-t-il, dégoûté, retirant le collier holographique.
Marik'ka regarda alentour, inquiète.
« Remets ça tout de suite, quelqu'un pourrait te voir ! »
Il obéit. Elle se radoucit.
« J'étais pas là quand tes frères de couvée ont été assassinés. Mais je suis arrivée pas longtemps après... ça fait un moment que je suis Ouman'shii. Des fils de Silla, j'en connais un paquet... La plupart sont des gars bien. Vraiment. »
« C'est vrai ? »
« Absolument ! »
Elle lui sourit. Il opina mollement.
« On se remet en route ? Sinon, ils vont nous semer. »
Il obéit.
Ils avaient presque rattrapé Morgal et Jiu lorsqu'elle l'arrêta à nouveau.
« Si tu veux vraiment qu'on libère ce Doka, je suis sûre que Jiu sera d'accord. Je doute sincèrement qu'il soit jamais capable d'être libre. Mais ce serait certainement pas le premier ni le dernier esclave incapable de s'imaginer libre qu'on ait à bord...»
« Parce qu'y en a d'autres ?! » s'étrangla-t-il alors qu'elle se remettait en marche.
Elle rit, se retournant.
« Bien sûr. Menu, Tranche, Argent, Soleil, et quelques autres... »
Il trotta pour la rejoindre.
« Et ils ont tous des noms bizarres comme ça ? »
« Comment ça, bizarres ? »
« Ben oui. Des mots, en guise de nom. »
« Ah ! Oui. Les noms wraithssont descriptifs. Les noms de leurs esclaves aussi. Ils sont juste plus simples. »
« Aaaahhh... »
.
« C'est ça, l'élevage de Unas ? » demanda-t-il, un peu inutilement, alors qu'ils survolaient silencieusement des parcs grillagés remplis de reptiles entravés.
« Faut qu'on localise les sauvages. C'est eux qui pourront peut-être nous renseigner. » nota Jiu.
Ils fixèrent tous le paysage en dessous d'eux.
« Là ! » s'exclama Marik'ka, désignant une série de cages à l'écart des enclos.
Jiu opina, amorçant une descente.
« C'est quoi le plan ? » s'enquit Zen.
« Toi, tu restes à bord, et tu couvres nos arrières. Nous, on va récupérer ces Unas, et on les fait monter à bord. »
« Hé ! Je veux pas rester derrière. »
Jiu se tourna vers lui.
« Mais tu vas le faire, c'est un ordre ! »
« T'es qui pour me donner des ordres ?! »
« Je suis le capitaine en second de l'Utopiaet le commandant de cette opération. » répliqua le jeune homme avec une autorité insoupçonnée.
Zen'kan hésita une seconde. Une seconde de trop. La porte du cockpit se referma devant lui, le piégeant efficacement dans ce dernier.
Il hurla un peu en frappant du poing contre le battant avant de devoir s'avouer vaincu. Il n'était pas assez con pour démolir le tableau de bord du vaisseau dans l'espoir de se libérer, au risque de rendre le Jumperinutilisable.
Après ce qui lui sembla une éternité, la porte se rouvrit, sur un Jiu couvert de boue, avec une grosse estafilade sur la joue.
« Qu'est-ce qui s'est passé ?! » s'exclama Zen, sautant sur ses pieds.
Jiu s'essuya la joue, constatant avec un froncement de sourcil qu'il saignait toujours.
« Rien. Je me suis éraflé sur un barreau. »
« Vous avez réussi ? »
L'homme s'écarta, le laissant découvrir une demi-douzaine de Unas crasseux, mais l'air aussi heureux que féroce, à l'arrière du Jumper.
« Et maintenant ? » s'enquit-il auprès de Jiu, déjà installé derrière les commandes.
« Maintenant, on rentre. » nota ce dernier, faisant décoller le vaisseau.
« Mais les autres ? »
« Quoi les autres ? » demanda Jiu, lui lançant un regard malicieux, alors qu'une salve de drones partait, éventrant les enclos et semant le chaos et la panique dans l'élevage.
Maintenant qu'ils avaient été désoccultés, ils étaient vulnérables. Jiu fit volte-face et, prenant de l'altitude, s'éloigna rapidement.
Marik'ka lui fit un petit signe encourageant. Il hésita un peu, puis se lança.
« Heu... tu crois qu'on peut retourner au village ? Pour aider ce Doka... et les autres Unas prisonniers là-bas... »
Jiu lui jeta un coup d'œil, puis fixa Marik'ka et Laban, soupira, et fit virer le vaisseau.
« Ça ne va pas être simple. »
(1) Ami en unas
