Journal de bord du capitaine Giacometti. Jour 219, an 18.
Tous les Unas sont rentrés chez eux. Il nous reste dix-sept jours avant d'être à la limite du temps imparti par la grande régente. En gardant quelques jours de sécurité, pour avoir le temps de charger l'Utopia sur Terre ou en cas d'imprévu, je vais pouvoir accorder douze jours à Zen'kan.
Douze jours pour juste voyager, et être ensemble.
Par toutes les reines, que je me réjouis !
Tom Giacometti, fin d'enregistrement.
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« Tu étais pas censé la ramener ? » s'enquit Liu, désignant du menton Koda, excitée comme une puce, monologuant avec Arak qui, vautré sur une chaise de réfectoire, rongeait distraitement un os.
« Censé, en effet. Mais elle a négocié avec sa tribu, et elle est... en stage, dirons-nous... »
« Mmmmh.» répliqua Liu d'un air pincé.
Pas besoin d'être télépathe pour deviner ce qu'elle pensait. Ce n'était pas au capitaine de trouver quoi faire des trois Unas. C'était le rôle du quartier-maître. Et elle le maudissait sans doute pour cela.
Doka avait accepté sans problème de mettre un uniforme ouman'shii. Arak avait refusé, arguant qu'il voulait pouvoir librement quitter le vaisseau quand cela lui chanterait. Restait à voir avec Koda.
Et restait aussi à faire en sorte que, à défaut d'être utiles à bord, les trois primitifs ne soient pas des problèmes.
Soleil avait commencé le travail avec Doka, mais elle ne pouvait pas raisonnablement lui demander de le faire avec les trois.
Avec un soupir, elle les appela donc. Autant commencer par la base des bases.
« Koda, Arak, Doka, venez ici. »
Les trois reptiles s'approchèrent. La première avec enthousiasme, le second placidement, et le troisième avec un empressement docile.
« Doka, traduisez, s'il vous plaît. »
« Oui, maîtresse. »
« Oui, quartier-maître. »
« Pardon, maîtresse quartier-maître. »
Elle soupira. A chaque jour son combat. Leur apprendre à utiliser les portes et les lumières à bord suffirait pour aujourd'hui.
« Toutes les portes du vaisseau sont génoty... ne s'ouvrent que si la personne qui essaie de les ouvrir à le droit de le faire. » expliqua-t-elle, emmenant le trio hors du réfectoire. « Il y a des portes, comme celle du réfectoire ou des vestiaires, qui s'ouvrent pour tout le monde. C'est pour ça qu'il suffit de s'approcher pour qu'elles s'écartent. » poursuivit-elle, profitant de la porte dudit réfectoire pour illustrer son propos. « Pour d'autres vous devez avoir les droits. » expliqua-t-elle, passant la main devant le senseur de la porte d'une salle technique qui s'ouvrit en chuintant. « Essayez. »
Les trois Unas passèrent la main devant le senseur, frénétiquement et à plusieurs reprises pour Koda, sans effet.
Elle les emmena ensuite devant la porte d'une salle de réunion, qui s'ouvrit devant eux, au plus grand ravissement de la jeune femelle.
« Ensuite, il y a des pièces qui peuvent être verrouillées. C'est par exemple le cas des cabines. »
Elle s'arrêta devant l'une d'elles qui n'était pas occupée, et dont la porte s'ouvrit docilement sous sa main.
Entrant, elle invita les Unas à la suivre.
« Pour l'instant, n'importe qui peut entrer ici en passant la main sur le senseur. Mais si par exemple, je veux pouvoir rester un peu seule, il me suffit d'appuyer ici, et la porte ne s'ouvrira plus de l'extérieur, sauf pour un haut officier. » expliqua-t-elle, désignant le bouton dédié sur le petit panneau de contrôle. « Après, il est possible de paramétrer qui peut entrer ou pas. Il faut appuyer ici, et ensuite, on peut sélectionner le personnel sur cette liste. (Elle fit apparaître sur l'écran la liste de tous les membres de l'équipage.) Mais c'est sans doute un peu trop compliqué pour l'instant... » nota-t-elle, en réalisant que si les Unas parvenaient déjà à ouvrir, fermer, verrouiller et déverrouiller les portes, ce serait déjà bien. « Bon, on va essayer. Qui veut commencer ? »
Koda se porta volontaire. Liu fit donc sortir les deux autres, afin qu'ils essaient d'entrer, pour voir si elle réussirait à verrouiller la porte et si eux avaient compris comment ouvrir une porte. Au troisième essai, elle y parvint. Doka, qui avait déjà été formé, réussit l'exercice sans problème. Vint enfin le tour d'Arak, qui le fit avec une désinvolture désarmante.
Elle leur apprit ensuite à reconnaître, aux sons émis par la porte, si cette dernière était verrouillée, ou juste hors de leurs niveaux d'accréditation.
Doka réussit péniblement. Koda n'y parvint pas, malgré tous ses efforts.
Liu commença à se poser de sérieuses questions quand Arak, avec un grondement exaspéré, vint activer lui-même le verrouillage sur le panneau intérieur pour expliquer la différence de son à la jeune femelle.
Doutes qui se transformèrent en suspicion quand, après avoir laissé deux bonnes heures de pause aux Unas, elle était revenue pour leur expliquer comment se servir des installations sanitaires.
Koda était effrayée par l'eau, contrairement aux deux mâles.
Doka savait ouvrir et fermer les robinets, et même utiliser un pain de savon.
Lorsque Arak régla la température avant même qu'elle leur ait expliqué le principe, elle sut que quelque chose clochait.
Feignant n'avoir rien remarqué, elle décida de faire un petit test. Elle emmena donc les trois reptiles dans une des salles de pause et, leur mettant une tablette entre les mains, ne leur fournit que quelques vagues explications.
« Pour choisir un film, il suffit de faire défiler la liste. Si vous appuyez longtemps dessus, ça vous donne un aperçu du film. Appuyer sur le triangle le lance sur le grand écran. »
Doka et Koda fixaient leur tablette respective avec curiosité, grondant avec excitation lorsque, ayant par accident touché l'appareil, ils faisaient défiler les fichiers.
Arak, une fois que Doka eut péniblement traduit, gardant une bonne moitié des mots en commun faute d'avoir un équivalent unas, se tourna vers ledit écran, qu'elle n'avait jamais pointé et, faisant défiler la liste d'un doigt agile, il sélectionna un film au hasard avant de le lancer, provoquant l'exultation des deux autres, qui s'approchèrent de l'écran géant pour le toucher, fascinés.
« Ubris, faites rapidement venir Daren et deux de ses guerriers dans la salle de projection. »
« A vos ordres, Liu de Sama. »
La main non loin de son blaster, elle surveillait le Unas qui, sa tablette à la main, la fixait en retour, placide.
Le Satédien ne tarda pas à arriver, en tenue de combat et arme au poing, suivi de Ninaï'kan et Liam'kan.
« Que se passe-t-il, Madame ? » demanda-t-il, suivant instinctivement son regard.
Doka et Koda, réalisant que quelque chose se passait, se tapirent dans un coin de la pièce, faisant tout pour se faire oublier.
« C'est ce que j'aimerais bien savoir. » grinça-t-elle. « Si vous nous disiez la vérité, Arak ? Vous êtes sacrément familier de notre technologie, pour un primitif en fourrures ! »
Le reptile la fixa, avant de grincer une invective à l'attention de son congénère qui, à moitié tapi derrière un canapé, traduisit.
Avec un grondement, le géant répondit, dans une langue incompréhensible mais familière à Liu.
« Quartier-maître, ce langage est dans mes banques de données. Désirez-vous une traduction ? » s'enquit Ubris.
« Oui. De quelle langue s'agit-il ? »
« Du goa'uld. »
Voilà qui expliquait bien des choses. L'équipe de sécurité braqua ses armes sur le Unas, qui ne broncha pas.
Imitant de son mieux la voix du reptile, qui revint avec un léger écho synthétique, l'intelligence artificielle fit la traduction.
« Ne tirez pas. Je ne vous veux aucun mal. Je ne suis pas un ennemi. C'est vrai j'ai déjà été sur des vaisseaux. Pas comme le vôtre. Mais assez proches. Je sais comment m'en servir. Je n'ai pas menti. Je veux voir vos mondes. Les découvrir. Votre vaisseau peut m'emmener dans une autre galaxie. Aucun vaisseau de celle-ci ne peut le faire, à ma connaissance. »
Les deux guerriers wraiths feulèrent.
« C'est une de ces saloperies de serpents ! » cracha le Satédien, le doigt sur la détente.
« Je ne suis pas un Goa'uld. » poursuivit tranquillement le Unas, levant les mains en signe de paix. « Un Onac a pris mon corps, il y a très longtemps. Il m'a réduit à rien. A utilisé mon corps et torturé mon esprit. Il m'a emmené sur des centaines de mondes. M'a forcé à faire beaucoup de mal. Je n'ai jamais renoncé à me battre. Un jour, un seul, il a été faible. J'ai pris le dessus. Je l'ai tué. Je vais vous montrer. Ne tirez pas. » expliqua-t-il, levant les mains très lentement, et défaisant à grands gestes prudents le collier d'os qui lui couvrait la gorge. Il se pencha ensuite, découvrant une cicatrice torturée sur sa nuque.
« Il est mort, et j'ai retrouvé ma vie. Mais pas mon monde ni ma tribu. Et des Jaffas m'ont capturé. Ils m'ont mis des chaînes et m'ont jeté dans la mine. Et vous m'avez libéré. J'ai une dette envers vous. Je ne vous ferai pas de mal. »
« On devrait le tuer et ensuite vérifier s'il ne ment pas ! » cracha Ninaï'kan.
« Personne ne bouge. » répliqua-t-elle.
Le Unas sembla prendre cela comme un encouragement. Il se redressa, remettant son collier.
« Si j'étais votre ennemi, je n'aurais pas révélé à votre chef que la rivière était pleine d'Onac. Si j'étais encore l'un d'entre eux, lui et le jeune mâle, je les aurais laissés se faire prendre aussi. »
Liu ne put qu'opiner. Même si les paroles du reptile étaient pleines de bon sens, elle se devait quand même de vérifier.
« J'entends bien, mais vous comprendrez qu'on ne peut pas vous croire sur parole. Il va falloir qu'on vous fasse passer des examens. » répondit-elle, Ubris faisant la traduction pour elle. « A tous les trois. » ajouta-t-elle pour faire bonne mesure.
« Vous seriez stupides de ne pas vous méfier. » approuva Arak. « Les Onac sont vicieux. Leurs paroles ne valent rien. »
Elle opina, lui faisant signe de passer devant.
Il obéit, tandis qu'elle enjoignait aux deux autres, perplexes et effrayés, de le suivre.
« Doka pas Onac ! Promis ! Pitié, pas tuer Doka, pitié ! » beugla misérablement l'intéressé, terrifiant Koda bien plus que toutes les armes pointées sur eux ne l'avaient fait.
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« Alors, doc ? Votre verdict ? »
« Aucun d'eux n'a de symbiote goa'uld en lui. Mais je détecte un taux anormalement élevé de Naquadah dans le sang du grand mâle. C'est cohérent avec les taux que j'avais relevés sur Gual'kan lorsqu'il était infecté par un parasite. C'est également cohérent avec les rapports atlantes que j'ai pu consulter sur le sujet, ainsi que les prélèvements fait sur des Jaffas. » statua le vieil homme.
« Autrement dit, docteur ? »
« Autrement dit ? Je pense que ce Unas a été l'hôte d'un Goa'uld, mais qu'il ne l'est plus. »
« Voilà une excellente nouvelle. » approuva Liu.
L'homme ne se prononça pas. Ce n'était pas son travail. Il se permit tout de même un raclement de gorge.
« Je tiens tout de même à vous signaler que l'autre mâle est porteur de vers intestinaux inconnus. Il serait bon de le traiter, et de surveiller le reste de l'équipage. Nous ignorons s'ils peuvent être transmis aux humains ou aux wraiths. »
« Prenez toutes les mesures nécessaires, on n'a pas besoin d'une foutue épidémie à bord en plus. »
« Entendu, quartier-maître Liu. »
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Allongée sur le dos, fixant le plafond, les longs doigts de son hystar jouant distraitement avec ses cheveux, Liu fut tentée de fermer les yeux. Juste pour les reposer un peu. Mais elle résista. Elle se connaissait. Allongée comme ça contre Tom, si elle fermait les yeux, ne serait-ce qu'un instant, elle allait s'endormir.
« Crise gérée. J'ai quand même demandé à Ubris de surveiller Arak et de prévenir la sécurité au moindre comportement suspect, mais je crois que tout ira bien. » dit-elle plutôt.
« Merci de t'en être occupé. »
« C'est mon boulot. » nota-t-elle sobrement.
Tom se mit à tracer des petits cercles sur son crâne, la mettant au supplice tant c'était apaisant.
Capturant sa main pour l'empêcher de poursuivre, elle se mit à jouer avec ses doigts, tant pour s'occuper l'esprit, que pour se venger. Elle savait combien il aimait ça.
« C'est quoi le programme maintenant, capitaine ? »
Tom gémit, tentant à son tour de résister à la sensation apaisante, puis récupéra brutalement sa main.
« Pour les douze prochains jours, le programme, c'est de n'en avoir aucun. Droit devant, et à l'aventure ! » lança-t-il ensuite, se redressant avec enthousiasme, et la faisant à moitié tomber.
Elle se redressa en riant, repoussant les dreadlocks qui lui étaient tombées dans les yeux.
« Vers l'infini et au-delà pendant que tu y es, Buzz l'Eclair. » se moqua-t-elle.
Tom la fixa un instant en clignant des yeux, puis il se redressa et une main sur la hanche, le poing levé bien haut, beugla : « Vers l'infini et au-delà ! » avant de s'effondrer à nouveau sur le lit dans un grand fou rire partagé.
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« Les senseurs détectent une planète habitable dans ce système, captiaine Giacometti. » annonça Veril, au garde à vous.
« Alors, en avant ! » ordonna Tom, confortablement installé dans le fauteuil du commandant.
Zen'kan ne put s'empêcher de fixer l'obscurité au-delà de la baie vitrée. Ils étaient encore à plusieurs heures de vol subluminique de ladite planètes, et pourtant, il ne parvenait pas à détourner le regard.
Le tiraillement d'une pensée qui n'était pas la sienne le détourna presque de sa vaine contemplation.
« C'est fascinant, hein ? Ce néant tellement plein de promesses... » susurra son frère.
Il acquiesça d'un grognement. La vie à bord, passée l'excitation des premiers jours, était ennuyeuse, les bruits et les odeurs de la Terre et de la forêt lui manquaient, mais il comprenait cet attrait. Il entendait parfois cet appel du néant. La délicieuse promesse d'une monde regorgeant de vie, juste à portée de saut hyperspatial. Il sentit un frisson le parcourir. Comme une onde électrique fourmillant dans ses paumes. Presque un gargouillis au creux de son ventre.
Tom, se redressant souplement, vint le rejoindre devant la baie vitrée.
« Tu l'as senti, hein ? » lui demanda-t-il d'une pensée confidentielle.
Zen ne put que répondre d'un trait interrogateur.
« L'instinct de chasse. L'atavisme de milliers d'années à errer dans les étoiles pour ravager monde après monde. »
Zen'kan ne put que frémir. C'était donc ça ? Il fixa sa paume, le fourmillement agréable devenu soudain vénéneux.
Son aîné l'observait, la tête penchée de côté.
« Je le ressens aussi. Ce frisson. Ce désir. Il est naturel. Normal. Nous sommes des prédateurs. Nous l'avons toujours été et le serons toujours. »
« Mais je croyais que... »
Tom lui sourit, serein.
« Ce que tu es, ne définit pas QUI tu es. »
Zen revint à sa main. Ses ongles – non, ses griffes – avaient poussé. Pointus, épais, noirs. Dangereux.
Pouvait-il vraiment être qui il voulait ? Indépendamment de ce qu'il était ?
Il était un wraith. Un guerrier wraith. Pouvait-il vraiment être qui il voulait ? Vraiment ?!
Tom ricana, découvrant ses dents bleutées.
« Salut, Un wraith, Un guerrier wraith. Je suis Tom Giacometti. » se moqua-t-il, arrachant à son cadet un feulement vexé – ce qui le fit rire davantage.
« Tu veux que je recommence ? » poursuivit-il.
Zen lui offrit un regard noir en retour.
« Salut. Je suis un wraith. Un scientifique wraith. Ne me demande pas de faire quoi que ce soit de scientifique, je n'y connais rien ! Je suis Tom Giacometti. Un des fondateurs des Ouman'shiis, le capitaine de ce vaisseau, pacifiste, grand rêveur et explorateur dans l'âme. » déclama-t-il en lui tendant la main.
Par habitude, parce qu'il avait grandi sur Terre, au contact des humains, Zen la lui serra.
« Ce que je suis ne dicte pas qui je suis. Ce que tu es ne dicte pas qui tu es. » conclut Tom, radieux.
Zen'kan récupéra sa main. C'était facile à dire pour lui ! Tom n'avait jamais eu à lutter contre des pulsions meurtrières. Il l'avait dit lui-même, il était de la caste des scientifiques. Conçu pour être calme, intelligent et curieux de tout. Lui, était né guerrier. Conçu pour la guerre et la violence. Même pas vraiment intelligent. Juste une machine à tuer.
« Liam... NON ! »
Le rugissement le sortit de ses pensées. Un dixième de seconde avant que le coup ne l'atteigne. Il n'eut pas le temps de se préparer. Juste de le voir venir. De voir le poing s'enfoncer dans son ventre et le soulever de terre, le projetant contre la vitre.
Il retomba lourdement, le souffle coupé.
Au-dessus de lui, arqué en une position défensive, les traits déformés par une sauvagerie qu'il ne lui connaissait pas, Tom grondait sur Liam'kan, qui inclina la tête, acceptant docilement toute sanction que son capitaine jugerait digne.
« Mais qu'est-ce qui vous prend ?! » parvint finalement à articuler Tom, ayant constaté que Zen était toujours vivant, et même conscient.
« Mon capitaine, vous avez vu ce qu'il pensait, n'est-ce pas ? Comment pouvez tolérer de telles pensées ? Sur notre race. Sur... lui ! » répondit le guerrier, se redressant avec morgue. « C'est un fils de Silla ! C'est votre... Notre frère ! C'est une honte qu'il ose seulement avoir de si basses opinions de son propre sang ! Si vous n'êtes pas capable de prendre les mesures qui s'imposent pour le corriger, alors c'est à moi de le faire. »
« Pas en le cognant, par toutes les reines! Vous ne m'avez même pas laissé le temps de dire quoi que ce soit ! »
« Ce n'est pas un drone sans cervelle. C'est un jeune alpha. Un futur commandant, mon capitaine. Si vous voulez qu'il soit digne de telles responsabilités, il vous faut le forger dès maintenant ! Tant qu'il est encore une larve, malléable ! »
« Liam'kan, silence ! » cracha Tom.
Zen se redressa.
« Vous fatiguez pas. Je suis de toute manière pas à la hauteur... et c'est sans importance, y'a Rory. Lui, il est à la hauteur. Il fera un super méga bon commandant... » nota-t-il, sombrement, contournant ses deux aînés.
Il avait mal, et surtout, il se sentait horriblement nul. Tout ce qu'il voulait, c'était arrêter de se donner en spectacle devant tout le pont.
C'est dans un silence assourdissant qu'il quitta la salle de contrôle.
