Nemerof91, merci pour tes reviews et ta réponse. J'espère vraiment que le site fonctionnera bien comme autrefois, dans le futur.
Sur ce, je vous souhaite à tous une bonne lecture.
Disclaimer : Le Seigneur des Anneaux appartient à J.R.R. Tolkien. Et Final Fantasy 7 à Square Enix.
Chapitre 29 :
Un sommeil glacial
Contrairement à ce qu'avait craint Lowen, le voyage était plutôt agréable.
Aucun orque ni loup n'avait croisé leur route depuis leur départ de Fondcombe. Ils passaient leurs journées à voyager à travers la nature, avec pour seule compagnie le vent et la lumière du soleil.
Quoiqu'il y avait quand même quelques désagréments.
Ils traversaient surtout des collines et de grandes étendues herbeuses, avec peu d'arbres.
Difficile de préserver son intimité pour se laver ou aller aux toilettes, surtout quand on était la seule fille du groupe !
Gandalf et Aragorn étaient avares en pauses, le groupe ne s'arrêtait que pour les repas, dormir et lorsque les Hobbits étaient fatigués.
Lowen était heureuse d'avoir une bonne endurance. Le voyage était bien fatigant, mais elle ne ressentait vraiment la fatigue qu'en fin de journée, aussi ne réclamait-elle jamais de pause.
En revanche, depuis qu'ils avaient quitté Fondcombe, les rêves sur ses frères se poursuivaient. Et ils n'avaient rien de plaisant. Au lieu de souvenirs, elle avait des visions où elle voyait Sephiroth tuer des gens dans un village en flammes, ou bien ses trois jeunes frères lâcher des monstres sur des enfants et des gens dans une ville où tout était gris et poussiéreux.
Ces cauchemars la faisaient parfois se réveiller au beau milieu de la nuit, en poussant un cri de panique.
Au bout de cinq jours passés à cauchemarder la nuit, Pippin n'y tint plus et lui demanda de quoi elle pouvait bien rêver pour dormir aussi mal.
Sa question lui valut l'attention de tout le groupe. Mal à l'aise, Lowen répondit que c'était juste des cauchemars incohérents et qu'elle ne voulait embêter personne avec ça.
Mais en fin de matinée, tandis qu'ils avançaient, Legolas se mit au niveau de Lowen.
« Tu te fais du souci pour ta famille d'adoption, n'est-ce pas ? »
« Je… Oui, tout le temps ! Mais pourquoi cette question ? »
« Je suis un Elfe, Lowen. J'ai l'ouïe plus fine. Je t'ai entendu prononcer leur nom plusieurs fois dans ton sommeil. »
Mal à l'aise, Lowen baissa les yeux.
« Quelle importance, au fond ? Ce ne sont que des cauchemars… ! »
L'Elfe ne répondit rien. Qu'aurait-il pu dire, après tout ?
En fin de matinée, ils arrivèrent devant un amas rocheux et s'y installèrent pour la pause déjeuner.
Sam entreprit de cuisiner pour tout le monde. Désireuse de penser à autre chose que ses problèmes de sommeil, Lowen l'aida à préparer la nourriture.
Gandalf s'assit dans un coin pour fumer un peu. Aragorn l'imita, mais il se focalisa vite sur un cours d'escrime que Boromir donnait chaque jour à Merry et Pippin. Frodon les observait aussi, toujours amusé de voir ses amis manier l'épée.
Quant à Legolas, il choisit de fixer l'horizon, soucieux que rien ne vienne perturber leur déjeuner.
Une fois qu'il se fut servi sa part de saucisse et d'œufs brouillés, Sam vint s'asseoir près de Frodon. Lowen sortit une pomme d'un sac et se joignit à eux.
Une fois qu'il eut fini de manger sa part, Gimli s'approcha de Gandalf.
« Bien que vous ne me demanderiez pas mon avis, ce qui est d'ailleurs le cas, je dirais que nous empruntons le chemin le plus long. Gandalf, nous pourrions passer par les Mines de Moria. Mon cousin Balïn nous accueillerait royalement. »
Le magicien parut soucieux en entendant la proposition du Nain.
« Non, Gimli. Je n'emprunterai la route de la Moria que si je n'ai pas d'autre choix », répondit le magicien.
Lowen se tourna vers ses deux amis avec inquiétude. La Moria… Elle avait lu des choses dessus, à Fondcombe. On disait que c'était l'un des plus grands royaumes nains de la Terre du Milieu. Bilbon lui avait raconté que Balïn y séjournait, depuis la fin de la quête d'Erebor.
Soudain, Legolas quitta son promontoire pour grimper sur un autre rocher, proche du magicien et du Nain.
Lowen le regarda machinalement, quand un cri de douleur de Pippin la fit se retourner.
Boromir venait de parer un peu trop violemment un coup de Pippin. Sa lame avait ripé sur la main du Hobbit.
« Oh, désolé ! » s'écria-t-il en se penchant vers le Semi-Homme.
Ce dernier tendit la jambe et lui donna un coup de pied. Le Gondorien le reçut dans le mollet.
Déstabilisé, il perdit l'équilibre. Pippin en profita pour se jeter sur lui et se lancer dans une lutte amicale.
« Pour la Comté ! » cria Merry en se joignant à eux.
Loin de s'offusquer, Boromir éclata de rire. Aragorn sourit, mais en voyant la lutte durer un peu trop longtemps, il voulut intervenir. Grand mal lui en prit. Les Hobbits lui saisirent chacun une jambe et le firent tomber par terre.
Cette fois, Lowen n'y tint plus, elle éclata franchement de rire. Elle se tourna vers l'Elfe pour voir s'il suivait le combat, mais il paraissait fort intéressé par l'horizon.
Curieuse, Lowen suivit son regard et vit qu'une espèce de nuage détonait parmi les autres. C'était le seul de couleur noire, au milieu d'autres d'un beau blanc. Et chose étrange, il avait l'air de bouger de l'intérieur, comme s'il s'agissait en fait d'une nuée d'insectes.
« Qu'est-ce que c'est ? » demanda Sam.
« C'est rien, c'est qu'un petit nuage », dit Gimli.
Boromir aperçut le nuage à son tour.
« Qui avance vite …et contre le vent ! » dit-il en perdant son sourire.
« Des Crébains du Pays de Dun ! » cria Legolas.
Aragorn réagit aussitôt et ordonna à tout le monde de se cacher.
Le groupe se mit aussitôt en mouvement. Chacun saisit les sacs les plus proches de lui et courut se cacher derrière un des rochers. Sam fut plus lent, car il devait tirer la longe de Bill pour l'entraîner derrière un rocher.
Lowen lui donna une tape sur la croupe qui le fit avancer plus vite, quand elle réalisa qu'elle n'avait pas trouvé de cachette. Et les oiseaux étaient tout près, maintenant !
Paniquée, regarda autour d'elle, quand elle sentit deux mains puissantes l'attirer dans des buissons.
Croyant qu'il s'agissait d'Aragorn, elle ne dit rien et resta blottie contre son ami.
Bientôt, un tonnerre de battements d'aile et de croassements retentit. Les oiseaux passèrent au-dessus de leur cachette.
Lowen tendit doucement le cou vers le haut et ne put les observer avec précision. Ils bougeaient vite, mais leur couleur et leur forme étaient proches de celle du corbeau.
Les oiseaux finirent par délaisser leur cachette et s'en furent au loin.
Tout le monde attendit encore un instant avant de sortir de sa cachette.
Lowen se tourna vers celui avec qui elle avait partagé sa cachette et fut surprise de voir qu'il s'agissait de Legolas.
« Tout va bien ? » demanda l'Elfe, constatant son changement d'humeur.
« Euh… Oui, oui, merci ! »
Les joues rouges, elle détourna le regard. Legolas voulut lui parler, quand Gandalf prit la parole.
« Des espions de Saroumane ! Le passage par le sud est surveillé ! Il faut passer par le col de Caradhras. »
Lowen regarda avec horreur les montagnes enneigées vers lesquelles s'était tourné le magicien.
Elle avait horreur du froid, car étant à moitié fleur, elle était sensible aux changements de température.
Heureusement, Gandalf avait dû deviner son trouble, car il sortit du sac de Bill une bouteille d'une étrange boisson orange qu'il mit dans celui de la jeune fille.
« Le seigneur Elrond a préparé cette mixture en prévision de ce genre d'imprévu. Une gorgée suffira à vous rendre résistante au froid pendant au moins deux heures. »
« Qu'est-ce qu'il y a là-dedans ? » demanda Lowen.
Elle ouvrit la bouteille et renifla son contenu. Cela avait un parfum fruité, mêlé à un léger relent de cidre et aussi quelque chose de… poivré, mais qu'elle ne pouvait nommer.
« Tout ce que je sais, c'est qu'il a ajouté certains de vos pétales séchés à la recette. »
Lowen en fut choquée. Quoi, il y a un morceau d'elle là-dedans ?! Méfiante, elle décida de n'en boire qu'en cas d'extrême nécessité.
Heureusement, le voyage à travers les montagnes débuta sous un soleil éblouissant.
Lowen en fut soulagée. Le soleil avait toujours eu un effet incroyable sur elle, comme si son corps renfermait une batterie à énergie solaire.
Par contre, elle aurait aimé avoir des lunettes de soleil. La lumière du soleil se réverbérait sur la neige, obligeant les membres de la Communauté à plisser douloureusement les yeux.
Alors qu'ils entamaient l'ascension d'une pente assez raide, Frodon perdit l'équilibre et roula en arrière.
Heureusement, Aragorn fermait la marche, si bien qu'il rattrapa le Hobbit.
Frodon se redressa et porta la main à son cou avec l'air paniqué. L'Anneau était tombé !
Lowen l'aperçut dans la neige, toujours lié à la chaîne que les Elfes avaient confectionnée pour le Hobbit.
Boromir étant le plus proche, il se pencha pour ramasser le bijou.
Lowen se crispa. Il lui sembla soudain ressentir le pouvoir de l'Anneau. La proximité avec l'Homme avait éveillé son intérêt. Elle sentit son pouvoir se tendre doucement vers Boromir, comme une douce fumée tournoyant autour de lui, lui offrant un parfum alléchant.
« Boromir… » dit Aragorn.
« C'est une étrange fatalité que nous devions éprouver tant de peur et de doutes pour une si petite chose. Une si petite chose… » dit Boromir d'une voix traînante, comme s'il était à moitié endormi.
« Boromir ! » dit Lowen sur un ton plus pressant.
Sa voix sortit le Gondorien de sa transe.
« Boromir, rendez l'Anneau à Frodon », renchérit Aragorn.
Clignant des yeux, Boromir s'avança lentement et tendit le bijou au Hobbit, qui le récupéra vivement.
« À vos ordres ! Je n'en ai cure », dit Boromir d'une voix plate.
Il ébouriffa gentiment les cheveux du Hobbit, mais son rire sonna faux.
Frodon ne lui rendit pas son sourire. Tout comme Lowen et Aragorn, il avait bien senti que le Gondorien était sensible au pouvoir de l'Anneau.
Tandis que Boromir reprenait la montée, Lowen s'aperçut qu'Aragorn serrait fort le manche de son épée. Cela fit peur à la jeune fille. L'Anneau semblait bien parti pour semer la zizanie au sein de leur groupe.
Elle savait que Boromir n'était pas méchant du tout. Au contraire, il chérissait le Gondor plus que tout et souhaitait la défaite de Sauron.
Mais l'Anneau pouvait facilement embrouiller l'esprit des gens et tordre leur logique pour les pousser aux pires choses.
Au moins, Lowen était rassurée de voir qu'elle ne paniquait plus quand quelqu'un prenait l'Anneau, que ce soit le Gondorien ou Frodon.
Mais quand vint le soir, et qu'il fut décrété qu'on n'allumerait pas de feu, Lowen n'y tint plus.
Elle ouvrit la bouteille et en but une gorgée. Le goût n'était pas mauvais du tout. Et elle ne tarda pas à ressentir une délicieuse chaleur qui envahit tout son corps.
Elle s'endormit la première, avec un sourire aux lèvres.
Mais elle fut réveillée quelques heures plus tard par des mains pressantes, presque violentes.
Elle fut surprise de trouver Aragorn penché vers elle avec inquiétude.
« Allons, Lowen, réveillez-vous ! »
Surprise, la jeune fille cligna difficilement des yeux. Elle essaya de bouger son corps, mais ses membres mirent du temps à réagir ses ordres.
Elle réalisa qu'il faisait jour. Tous ses compagnons étaient debout et la regardaient avec inquiétude.
« Ça faisait deux minutes qu'on vous appelait, et vous ne réagissiez pas. C'est à peine si vous respiriez », dit Frodon.
« On vous aurait presque cru morte ! » dit Merry. « Même nos voix n'ont pas entraîné la moindre réaction chez vous. Et quand Aragorn n'a pas senti votre pouls, nous avons craint le pire. »
Lowen ouvrit des yeux ronds. En effet, elle n'avait rien entendu ni senti.
« Désolée vous avoir fait peur. Mais à l'avenir, ne cherchez pas mon pouls, je n'ai jamais eu de battement de cœur », dit Lowen en se levant.
« Quoi ?! » s'étonna Gimli.
Avec un soupir fatigué, Lowen s'étira.
« Je suis une plante, vous vous rappelez ? Les plantes n'ont pas de cœur. Je le sais, car des médecins m'ont examinée sur Gaïa. Ils ont constaté que je n'avais pas de cœur ni de poumons. »
« Mais… alors, comment vous… ? Vous respirez, pourtant ! » dit Frodon.
« Je sais, c'est juste un… une sorte de réflexe naturel, parce que dans mon ancienne vie, j'étais humaine. Alors tout naturellement, j'inspire et j'expire, mais je n'ai pas de cœur. Quand j'ai appris ça, j'ai un peu paniqué, mais bon… Oh, arrêtez de faire cette tête-là ! J'ai appris à voir le bon côté des choses : je peux retenir ma respiration très longtemps, c'est pratique pour plonger. »
« Ah bon ? Combien de temps ? » demanda Sam, curieux.
« Mon record, c'est 10 minutes et 37 secondes. »
« QUOI ?! » s'écrièrent les Hobbits, sidérés.
Les autres membres du groupe haussèrent des sourcils, surpris par ces nouvelles révélations.
« Il faudra quand même vous surveiller de plus près », dit Gandalf. « Le froid pourrait vous tuer, si vous ne prenez pas davantage de la potion d'Elrond. »
« Je sais, je sais », soupira Lowen.
Elle s'empressa d'en boire une gorgée. Après quoi, le groupe se remit en route.
Tandis qu'ils avançaient, Legolas lança un regard discret à Lowen. Jamais il n'aurait cru apprendre de telles choses sur la jeune fille.
Penser qu'une créature puisse vivre sans un cœur lui paraissait impossible, mais à bien y réfléchir, il était vrai qu'avec son ouïe d'Elfe, il pouvait discerne les battements de cœur de chacun de ses compagnons, mais pas celui de la jeune fille.
Décidément, elle ne cessait de le surprendre ! Par contre, il avait clairement discerné dans la voix de la jeune fille une notre de tristesse quand elle avait parlé du fait qu'elle n'avait pas de cœur.
Elle semblait hantée par sa « différence » par rapport aux autres. L'Elfe se rappela son angoisse quand elle était apparue à la fête, avec sa fleur dans le dos.
Pourtant, il ne comprenait pas pourquoi elle semblait si inquiète. C'était certes inhabituel, mais rien chez elle ne lui paraissait repoussait ou contre nature. À ses yeux, elle était surprenante en tous points.
Bientôt, le chemin du Col de Caradhras se fit plus escarpé et difficile. La neige devint plus haute et profonde, obligeant les membres de la Communauté à changer leur disposition dans la file indienne.
Gandalf ouvrait la marche, son bâton creusant un chemin dans la neige. Le vieil homme semblait peiner, tant il luttait contre la poudreuse et le froid.
Le seul qui parvenait à marcher sans peine dans la neige était Legolas. Il devançait Gandalf, vérifiant que le groupe n'avançait pas vers un précipice.
Bientôt, le vent se leva, projetant des flocons vers les voyageurs. Lowen dut prendre plusieurs gorgées de potion pour tenir le coup. Elle avait choisi de marcher à l'arrière du groupe, pour tenir la longe de Bill, le poney.
Aragorn et Boromir portaient chacun deux Hobbits. Et Gimli aidait Gandalf à creuser dans la neige.
Soudain, Lowen crut entendre quelque chose dans le vent, comme une voix d'homme prononçant des mots incompréhensibles.
« J'entends une voix sinistre dans les airs ! » cria Legolas.
« C'est Saroumane ! » cria Gandalf.
Soudain, un bruit de rochers retentit au-dessus de leurs têtes. Tous levèrent les yeux et virent des cailloux d'une taille impressionnante tomber dans le vide, juste sur leur droite.
« Il essaie de déclencher une avalanche ! » dit Aragorn. « Gandalf, il faut faire demi-tour ! »
« NON ! » cria le magicien.
Refusant d'abandonner, il s'approcha du bord de la falaise et se mit à tonner ses propres incantations.
Lowen frissonna, autant à cause du froid que le magie qui rendait l'air électrique autour d'elle.
La voix de Saroumane parut gagner en puissance. Un éclair fendit le ciel et vint frapper le haut de la montagne.
De la neige s'en détacha, tombant droit sur le groupe. Tous se plaquèrent contre la paroi avant de se faire ensevelir.
Bientôt enfin, Legolas parvint à se dégager du monticule enneigé. Il se dépêcha d'aider Gandalf, le plus proche. Les Hommes sortirent à leur tour de la neige, avec les Hobbits gelés dans leurs bras.
Gimli émergea de la neige en crachant bruyamment, tant sa barbe était chargée en flocons.
Bill sortit également sa tête de la neige en hennissant faiblement.
« … Où est Lowen ? » demanda Legolas, voyant que la jeune fille n'avait pas émergé de la neige.
Affolés, tous se mirent à regarder autour d'eux. Malgré le froid et la fatigue, ils fouillèrent dans la neige les entourant.
Paniqué, l'Elfe courut près du poney et plongea les bras dans la neige, jusqu'à enfin sentir le corps de la jeune fille sous ses doigts.
Il se dépêcha de la tirer hors de la poudreuse et vit qu'elle avait les yeux fermés.
« Elle respire ? » demanda Aragorn, avant de se rappeler que cette question ne s'appliquait pas à elle.
Legolas regarda la jeune fille avec inquiétude. Comment déterminer si elle était toujours vivante ?
« Impossible de savoir tant qu'on sera dans ce froid. Il faut quitter la montagne ! » dit Boromir. « Prenons par la Trouée du Rohan et faisons un détour par ma cité. »
« La Trouée du Rohan nous rapproche trop d'Isengard ! » dit Aragorn.
« On ne peut pas passer par-dessus la montagne, alors passons par-dessous ! Passons par les mines de la Moria », dit Gimli.
Gandalf resta silencieux. Il était clair qu'il n'aimait pas cette idée.
« Laissons le porteur de l'Anneau décider », dit finalement le magicien.
Frodon oublia brièvement le froid et le danger en entendant son ami dire ça. Depuis quand avait-il une telle responsabilité quant à l'itinéraire du groupe ?
Legolas se tourna vers le Semi-Homme et le supplia du regard d'accepter. Lui-même ne supportait pas l'idée de s'approcher d'un quelconque royaume nain, mais si cela pouvait aider Lowen, alors il était prêt à tous les sacrifices !
« On ne peut pas rester ici, ou ce sera la mort des Hobbits et de Lowen ! » insista Boromir.
« Frodon ? » demanda Gandalf.
« … Nous passerons par les mines. »
« Qu'il en soit ainsi. »
XxXxXxXxXxXxX
Lowen ouvrit les yeux et reconnut avec surprise le plafond de la chambre… de Jessie ?!
Stupéfaite, elle se redressa. Elle était allongée par terre, sur un matelas gonflable. Une douce couverture la recouvrait. La jeune fille réalisa qu'elle ne portait plus ses vêtements de voyage elfiques, mais un pyjama en soie vert. C'était celui qu'elle portait sur Gaïa !
Surprise, elle regarda autour d'elle. Un autre matelas était occupé sur le côté par Iruka. La jeune fille dormait d'un sommeil paisible.
Et dans le seul lit occupant la chambre se trouvait Jessie ! La jeune fille dormait, ses cheveux châtain clair étalés sur l'oreille.
Lowen ouvrit la bouche, mais elle ne put articuler un mot. Est-ce qu'elle rêvait ? Ça ressemblait bien à un rêve. Un rêve très agréable, d'ailleurs !
Celui où elle était à l'une des soirées pyjama que ses amies et elle aimaient organiser.
Gagnée par une fébrilité nerveuse, elle sortit de son lit de fortune et marcha à tâtons, jusqu'à trouver des sacs à dos près de la porte d'entrée. Elle trouva son téléphone dans l'un d'eux. Elle le mit en mode silencieux, puis essaya d'appeler Sephiroth. Ce dernier ne répondit pas, elle tomba sur son répondeur.
Lowen essaya un SMS avec Kadaj, mais aucune réponse. D'après son appareil, il était minuit passé. Tout le monde devait dormir.
La jeune fille n'y comprenait rien. L'espace d'un instant, elle était en train de traverser le Col de Caradhras avec ses amis, quand… quand quoi ?
Avait-elle rêvé tout ce qui était arrivé ? Était-elle restée sur Gaïa, en fait ?
Non ! Impossible, ce… ce n'est pas possible !
Pourtant, si elle avait bien rêvé, alors…
« Lowen ? »
Surprise, elle leva la tête et vit que Jessie s'était redressée dans son lit. Elle la regardait avec les sourcils froncés.
« Tu ne te sens pas bien ? » demanda son amie.
Lowen voulut répondre, mais seule de la buée s'échappa de ses lèvres. Elle regarda son souffle s'échapper de ses lèvres, quand la température dans la pièce parut chuter.
Elle vit du givre se former sur les murs, le sol, les matelas… Celui d'Iruka était vide à présent !
Paniquée, Lowen regarda Jessie sans comprendre.
Que m'arrive-t-il ? Je n'arrive pas à bouger !
Lentement, son amie quitta son lit pour s'approcher d'elle.
« Tu ne peux pas rester ici. Tu ne peux pas encore me rejoindre. »
La rejoindre ? Mais la rejoindre où ? De quoi parlait-elle ?
« Tes frères non plus. Vous n'avez pas le droit de mourir. »
Lowen voulut lui demander de quoi elle parlait, quand Jessie tendit le bras et la poussa en arrière. Lowen se sentit chuter dans le vide… et ouvrit les yeux en poussant un cri de panique.
Elle vit le visage de Legolas penché au-dessus d'elle, avec l'air soulagé.
« Tu te réveilles enfin ! »
La jeune fille le regarda sans comprendre. Elle vit que l'Elfe la portait dans ses bras. Ils suivaient la Communauté, qui descendait le long d'un sentier rocheux. La neige était visible au loin, dans le dos de l'Elfe.
« Où… où sommes-nous ? On a passé le col ? » demanda la jeune fille avec espoir.
« Hélas, non. Caradhras le Cruel nous a refusé le passage. Nous avons dû rebrousser chemin. Nous faisons à présent route vers la Moria. »
La Moria ? Lowen tourna la tête en direction de la tête du groupe. Gandalf avançait avec la tête basse, comme s'il se dirigeait vers un peloton d'exécution.
Lowen voulut dire quelque chose, mais son corps fut pris de violents tremblements.
Sentant sa douleur, Legolas arrangea comme il put la cape dans laquelle il avait enveloppé la jeune fille avant de la prendre dans ses bras. Puis il la cala plus confortablement contre lui, tout en continuant à suivre les autres.
Rassurés de voir enfin leur amie éveillée, les autres membres du groupe se détendirent un peu, mais ne ralentirent pas l'allure pour autant.
Leur traversée du Col avait pris trois jours, et pourtant ils firent le trajet inverse en une journée.
Sitôt loin de la montagne, Lowen se réveilla complètement. Elle se détacha de l'Elfe avec gêne et s'excusa auprès des autres. Jamais elle n'aurait cru que le froid ait un effet aussi néfaste sur elle !
Les autres la rassurèrent, trop heureux qu'elle soit vivante pour lui reprocher sa faiblesse. Même Boromir ne dit rien. Apparemment, elle leur avait encore fait peur, tant elle avait paru proche de la mort.
Tandis qu'ils marchaient, Lowen repensa à son rêve. Il avait paru vraiment étrange. Pourquoi Jessie avait-elle agi ainsi ?
« Tu ne peux pas encore me rejoindre. »
Lowen eut un frisson d'angoisse. La rejoindre ? Mais où ? Avait-elle fait un simple rêve… ou pire ?
