Himuro poussa un profond soupir en entendant une nouvelle plainte de Murasakibara. Cela faisait cinq heures qu'il répétait qu'il avait faim, et après avoir essayé de le distraire avec quelques snacks, il s'était finalement résigné à l'emmener chercher un vrai repas.
La rue commerçante, d'ordinaire animée, semblait encore vivante malgré l'heure tardive. L'odeur des plats fraîchement préparés flottait dans l'air, et Himuro eut un instant d'espoir en apercevant un petit restaurant encore éclairé.
— Regarde, Murasakibara, on va manger ici.
Le géant aux cheveux violets releva la tête, ses yeux fatigués s'illuminant brièvement. Sans attendre, il se dirigea vers l'entrée, mais au moment où il posa la main sur la poignée, un bruit métallique retentit.
Le gérant du restaurant venait d'abaisser la grille.
— Désolé, nous fermons pour ce soir, annonça-t-il d'un ton neutre.
Murasakibara le fixa, l'air incrédule. Puis son regard balaya la ruelle. Un à un, les autres commerces alimentaires fermaient également, les propriétaires baissant leurs stores ou éteignant leurs enseignes.
— Hah ?! Mais j'ai faim, moi, grogna-t-il, sa voix trahissant une véritable détresse.
Himuro fronça les sourcils. Il y avait quelque chose d'étrange. Il était encore assez tôt pour que certains restaurants restent ouverts, et pourtant, ils fermaient tous en même temps, comme s'ils avaient reçu un ordre précis.
Il se tourna vers le gérant.
— Excusez-moi, mais… pourquoi tout le monde ferme si soudainement ?
L'homme hésita un instant, jetant un regard furtif autour de lui. Puis, il abaissa légèrement la voix.
— Vous feriez mieux de partir, vous aussi. Cette rue n'est pas sûre après une certaine heure.
Himuro sentit un frisson parcourir son dos.
— Pas sûre… ?
— Hé, Tatsuya, on s'en fiche de ça, protesta Murasakibara, visiblement plus préoccupé par son ventre vide que par la possible menace. Trouvons un autre endroit.
Mais Himuro ne bougea pas, ses yeux scrutant la ruelle désormais presque vide. Un silence étrange s'était installé.
Puis, un bruit retentit au loin. Un pas. Puis un autre.
Quelqu'un approchait.
Et à en juger par l'expression nerveuse du gérant, ce n'était pas une simple coïncidence.
