La porte se referma lourdement derrière l'homme qui venait de les aider, et le silence retomba sur la cellule. Pourtant, cette fois, il y avait une légère différence. Kuroko, bien que toujours mal en point, semblait un peu moins agité. Son souffle, bien que laborieux, avait retrouvé un rythme plus stable grâce à l'injection. Midorima, quant à lui, se sentait toujours épuisé et fragile, mais l'eau qu'il avait bu avait atténué une partie de la brûlure dans sa poitrine. Cependant, une étrange lourdeur persistait en lui.
Kise, l'esprit encore embrouillé par la douleur, fixa l'évier en face de lui. Il savait que l'eau était leur ressource la plus précieuse. Après tout, le liquide qu'il avait bu pour lui-même avait aidé à alléger la douleur de ses poumons. Un petit espoir naquit en lui, et il se leva, ses jambes tremblantes sous le poids de la fatigue. Il s'approcha de l'évier avec détermination, se penchant pour récupérer de l'eau dans sa paume, le plus possible.
Il se tourna alors vers Akashi, allongé dans un coin. Celui-ci semblait particulièrement faible, ses jambes brisées et l'expression de souffrance marquée sur son visage. Kise se mordilla la lèvre, son cœur lourd de culpabilité et de frustration. Il devait agir vite.
— Akashi... chuchota-t-il en s'approchant, versant l'eau dans la bouche de son ami, espérant qu'il réussirait à en boire un peu. L'eau glissa le long de ses lèvres, et Kise sentit un mince soulagement lorsque les yeux d'Akashi s'ouvrirent faiblement.
— Kise... murmura Akashi, sa voix brisée. Tu... as réussi à récupérer de l'eau...
Kise hocha la tête, luttant contre les larmes.
— J'essaie. Mais toi, tu dois tenir bon, d'accord ? On va te mettre sur un lit, tu vas te reposer. On doit faire ça pour tenir.
Akashi, faiblement, acquiesça, malgré la douleur. Kise, avec toute la force qu'il lui restait, aida Akashi à se déplacer lentement vers l'un des lits en fer rouillé. Il devait faire attention à ne pas trop le déplacer, car il savait que chaque mouvement pouvait être une torture pour lui. Une fois allongé, Kise s'assura qu'Akashi soit bien installé et couvert du peu de drap qu'il restait.
Kise se redressa ensuite et s'approcha de Kuroko. Celui-ci était toujours dans un état de confusion, les yeux légèrement ouverts mais sans grande réaction. Kise lui versa également un peu d'eau, espérant qu'il puisse l'avaler sans trop de difficulté. L'eau se mêlait à la sueur et aux larmes de Kuroko, qui tremblait toujours sous l'effet de la drogue, mais ses yeux semblaient un peu plus lucides.
— Kuroko... tu dois tenir. On est là. On va s'en sortir, on le promet, dit Kise, sa voix se brisant dans un souffle désespéré.
Avec un effort supplémentaire, Kise aida tout le monde à s'installer. Akashi occupait un lit, Kuroko le second. Il savait qu'ils devaient faire attention à l'épuisement de tous. Kuroko et Akashi avaient besoin de repos, et Midorima, bien qu'un peu plus stable, n'était toujours pas au meilleur de sa forme.
Une fois que tout le monde fut installé, Kise revint vers l'évier pour récupérer un peu d'eau de plus, en prévision du prochain besoin. Il se hâta, le cœur battant à toute vitesse. Puis, il se tourna vers les autres.
— On va tenir. Chacun son tour, on boit et on mange, le plus qu'on peut. Ça ne sera pas suffisant longtemps, mais... il faut espérer que quelqu'un viendra pour nous sortir de là.
Le regard de Kagami se leva vers lui, d'abord perdu, puis un mince sourire apparut sur son visage.
— Oui... on va tenir, Kise. On va tenir ensemble.
Kise s'assit sur le sol, son cœur battant toujours la chamade. Il n'y avait pas de réponse facile, et chaque minute semblait durer une éternité, mais pour l'instant, l'eau et la nourriture étaient des bouées de sauvetage. Même si cela n'était qu'un répit temporaire, c'était mieux que rien.
L'homme qui les avait aidés ne reviendrait sans doute pas tout de suite. Et les ravisseurs, ils le savaient, pourraient revenir à tout moment. La situation était précaire, mais il y avait quelque chose de plus fort que la peur dans l'air : un espoir, bien que fragile, flottait encore parmi eux.
L'espoir qu'ils allaient survivre.
