Unesemaines'est écoulée depuis laseconde attaque.

L'hôpital est soushaute surveillance. Desgardes arméssont postés devant la chambre du groupe24h/24, et seulle médecin-chefest autorisé à entrer.

Les visites restent interdites.

Mais en ce matin paisible, alors que les machines respirent doucement dans la pièce, unechose incroyable se produit.

Akashi ouvre enfin les yeux.

Un réveil brumeux

Tout lui sembleflou.

Son regard rouge balaye la pièce avecincompréhension.

Il sent lestubulures, ladouleur diffuse, lapesanteur de son corps, mais son esprit est encore trop engourdi pourréaliser l'ampleur de la situation.

Iltente de bouger, mais quelque chose lui semble...étrange.

—Qu'est-ce qui... s'est passé ?murmure-t-il, sa voix rauque d'inactivité.

Son regard tombe surAomine, qui le fixe avec des yeuximpossible à déchiffrer.

Il est le premier à s'apercevoir du réveil d'Akashi et, dans unréflexe immédiat, il se redresse.

—T'es enfin réveillé, connard.

Sa voix est cassante, mais il y a dans son regardune lueur de soulagement immense.

Akashiplisse les yeux, cherchant à comprendre.

Tout lui semble confus.

Pourquoise sent-il aussi faible?

PourquoiKagami a-t-il un moniteur cardiaque à côté de lui?

PourquoiKuroko a-t-il un bandage autour des yeux?

PourquoiMurasakibara est-il autant plâtré?

Et surtout...

Pourquoin'arrive-t-il pas à sentir ses jambes?

Unfrisson glacélui parcourt l'échine.

Mais avant même qu'il puisseformuler une question, quelque chose d'inattendu se produit.

Kise éclate en sanglots.

Il laisse tomber sa tête sur le lit, ses épaules secouées parun torrent d'émotions contenues.

—Bordel, Akashi !Sa voix est brisé ... pourquoi t'as fait ça ?!

Akashi sent son cœurse serrer, mais il ne comprend pas encore.

Midorima détourne le regard,serrant les poings.

Murasakibara cligne des yeux, l'airperturbé.

Kuroko, même s'il est encore faible, tourne doucement la tête vers Akashi.

Kagami, lui, garde le silence, les dentsfermement serrées.

C'est Aomine qui reprend la parole, avec une voixqui tremble légèrementmalgré son ton moqueur.

—Alors comme ça, monsieur Seijuurou Akashi a décidé de se sacrifier en douce ?

Lesmots percutentAkashi de plein fouet.

Etil comprend enfin.

Tout le mondesaitce qu'il a fait.

Ilssaventpour le foie et le rein donnés à Midorima.

Ilssaventpour les tendons donnés à Aomine.

Ilssaventpour les chevilles données à Murasakibara.

Ilssaventpour lepoumon qu'il a offert.

Et surtout...

Ilssaventqu'il n'a plus de jambesparce qu'il a choisi de les donner.

Un long silence s'étire.

Puis, Kurokobrise enfin l'air pesant.

—Merci, Akashi.

C'est unremerciement simple, mais il estchargé d'une émotion profonde.

Puis, les autres suivent.

Midorima, la voix un peu rauque :

—Je... Je ne peux pas exprimer à quel point je te suis reconnaissant.

Kagami, le regard baissé, murmurant :

—Merci, Akashi... mais t'aurais pas dû faire ça.

Kise, toujours en pleurs :

—Tu... Tu comptais nous le dire quand, hein ?!

Murasakibara, plus calme mais sincère :

—T'avais pas besoin de faire tout ça, Aka-chin...

Puis, contre toute attente,Aomine avance et lui donne une claque sur l'épaule.

Pas pour lui faire mal.

Juste... pourévacuer sa frustration.

—Putain de roi idiot !

L'émotion estpalpable, presqueétouffante.

Et c'est à ce moment-là queles larmes commencent à couler.

Pas seulement chezKise.

Chez tout le monde.

Midorima tourne la tête, maisses épaules tremblent légèrement.

Kagamirenifle discrètement.

Kurokoserre ses draps.

Aominepasse une main sur ses yeux.

MêmeMurasakibara, qui est d'habitude si froid, détourne la tête avec un soupir tremblant.

C'estAominequi finit parcraquer le premier.

Il se penche en avant etentoure Akashi d'une étreinte maladroite, serrant les dents pour retenir unsanglot incontrôlé.

—Putain... On aurait préféré être handicapés tous ensemble plutôt que de voir ça...

Puis,Kise suit, s'accrochant à Akashicomme un enfant perdu.

Murasakibara, qui ne montre jamais ses émotions, pose une maindoucement sur la couverture.

MêmeKuroko, qui peine à bouger, pose une main tremblante sur le lit.

C'étaitune scène de douleur...

Mais aussi une scène deprofonde gratitude.

Akashi, encore sous le choc,sent quelque chose éclater en lui.

Unechaleur inconnue.

Unedouleur douce et poignante à la fois.

Ils étaienten colère contre lui, oui.

Mais surtout...

Ilsl'aimaient plus que tout.

Le médecin-chef et la deuxième attaque

Alors que l'émotion retombe légèrement, lemédecin-chef entredans la pièce.

Son regard se pose sur Akashi.

—C'est un miracle que tu sois réveillé.

Akashi hoche doucement la tête.

Maisl'expression du médecin devient grave.

—Il y a quelque chose d'important que je dois te dire, Akashi.

Lesilence retombe immédiatement.

Le médecin prend une inspiration.

Puis, ilannoncela vérité.

—Pendant que tu étais inconscient, il y a eu une deuxième tentative d'assassinat contre vous.

Lemonde d'Akashi se fige.

Les autres baissent la tête,se souvenant des camérasqui ont révélé la scène.

—Quelqu'un t'a frappé avec un tabouret alors que tu dormais. S'ils avaient eu plus de temps, vous seriez tous morts cette nuit-là.

Akashipale instantanément.

Ilcomprenait maintenantpourquoi il ressentaitcette douleur étrange sur le côté.

Ilcomprenait maintenantpourquoi la sécurité était renforcée.

—Ils sont toujours en liberté...?demanda-t-il d'une voix rauque.

Le médecin hocha la tête.

—Nous ne savons pas encore qui ils sont, ni où ils se cachent... Mais nous savons une chose.

Il fixe Akashiavec intensité.

—Ils veulent toujours votre mort.

Le silence qui suit estglacial.

Akashi ferme lentement les yeux.

Il venait derevenir à lui...

Mais la guerren'était pas encore terminée.