Deux mois.

Deux mois decauchemar, d'angoisse, depeur, d'incertitude.

Pour les joueurs, c'étaitun combat pour la survie.

Pour leurs familles, c'étaitune attente insupportable.

Aujourd'hui,les portes de l'hôpital s'ouvrent enfin.

Une visite à la fois

Le médecin-chef, conscient duchoc émotionnelque cela pourrait provoquer, a décidé que chaque famille viendraitune par une, soussa supervision.

L'atmosphère est tendue, mais aussiremplie d'espoir.

Kagami

Le premier à recevoir une visite estKagami.

Ses parents ont pris le premier vol depuisles États-Unis, après avoir appris qu'il était enfinhors de danger.

Quand ils entrent dans la chambre, leur fils a à peine le temps deréagiravant que sa mère nefonde sur lui en larmes, le serrant avecune force surprenante.

—Taiga... ! Oh mon dieu... Taiga !

Son père, plusretenu, pose simplement une main sur son épaule.

—Tu nous as fait peur, fiston.

Leslarmes coulent.

Kagamin'ose pas trop bouger, encore affaibli, mais son regard brilled'une émotion qu'il peine à contenir.

Ils le remercient tous les deux d'êtreen vie.

Ils remercientAkashi,du fond du cœur.

Kise

Puis vientle tour de Kise.

Dès que sesparents et ses deux grandes sœursentrent dans la pièce, c'estle déluge.

Sa mères'effondre littéralement, sanglotantsans pouvoir s'arrêter.

—Ryouta... Mon bébé... Mon bébé...

Ses sœursse jettent sur lui, le couvrant decâlins, debaisers, demots tremblants d'amour et de peur réprimée.

Kise, d'ordinaire si souriant et insouciant,ne peut pas retenir ses propres pleurs.

—Je suis là... Je suis encore là...

Murasakibara

Lorsqu'il voitsa famille entrer, Murasakibarane sait pas comment réagir.

Son père et sa mère sont là.

Mais aussises trois grands frères et sa grande sœur.

Tousimmenses.

Tous avecun air grave.

Pendant un instant,un silence étranges'installe.

Puis,sa mère avance.

—Atsushi...

Elle poseune main sur sa joue.

Et là, sous les yeux de tout le monde...

Murasakibaracraque.

Ilpleure.

Lui,d'ordinaire si froid et détaché, laissedes larmes silencieuses rouler sur ses joues.

Son père détourne un peu le regard, visiblementtouché.

Sa sœurle serre dans ses bras, et l'instant est si rare que tout le mondea du mal à y croire.

Kuroko

Ses parents entrenten premier, mais ce n'est pas ce qui surprend tout le monde.

C'estsa grand-mère,fragilisée par l'inquiétude, qui attire tous les regards.

—Tetsuya... Mon enfant...

Elletremble, visiblement marquée parl'épreuve de ces derniers mois.

Mais malgré sa faiblesse, elle a apporté quelque chosede spécial.

Unpetit chienentre dans la pièce.

Kuroko Junior.

Les larmes aux yeux, Kuroko tend la main pour lecaresser doucement.

Kagami, qui apeur des chiens, est prévenu à l'avance pouréviter une crise cardiaque.

Mais étonnamment, il ne ditrien.

Il regarde juste Kurokoavec une tendresse qu'il n'exprime pas souvent.

Midorima

Le médecin a à peine le temps determiner son annonceque la porte s'ouvreà la volée.

Unepetite tornade en pyjamase précipite dans la pièce.

—Oniiiii-chan !

Sa petite sœur sejette sur lui en pleurant, serrantde toutes ses forcesson bras encore affaibli.

Derrière elle, sesparentsentrent, visiblementému et soulagés.

Midorima remarque qu'elle aTOUS ses porte-bonheurs sur elle.

Même dans ce moment dramatique, ilne peut s'empêcher de sourire doucement.

Aomine

Sa mère entre en premier.

Dès qu'ellepose les yeux sur lui, sonmasque de force s'effondre.

Ellecourt vers luiet l'enlaceavec désespoir.

—Mon fils... Mon bébé...

Aomine, qui n'ajamais su gérer ce genre d'émotion, restefigé.

Son père, lui, resteplus en retrait.

Mais il y aquelque chose dans son regard, unedouleur cachée, unerage silencieuse.

Ilsn'avaient jamais été aussi inquietsde leur vie.

Et enfin...

Vient ledernier visiteur.

Le père d'Akashi

Avant même qu'il ne rentre dans la pièce, l'atmosphèrechange radicalement.

Ilcrie sur les gardes, exigeantd'entrer immédiatement.

Quand ilfinit par pénétrer dans la chambre,tout le monde se fige.

Son regardfroid et durbalaye la pièceavec mépris.

Ilne salue personne.

Ilne regarde même pas Akashi avec inquiétude.

Non.

Ilne voit que du déshonneur et de la honte.

D'un pasferme et glacial, il s'approche du lit.

Puis...

La gifle claque.

Une fois.

Puis une deuxième.

Personnen'ose bouger.

Le choc esttrop brutal.

Et alors... les mots tombent.

Des mots terribles.

—Tu es une erreur. Une honte. Tu n'aurais jamais dû naître.

Akashine réagit pas.

Son visage resteimpassible.

Mais tout le mondevoit la lueur dans ses yeux changer.

Son père continue.

—Peu importe ce que tu fais, tu ne seras jamais assez bien. Jamais.

—Si je pouvais échanger de fils, je le ferais sans hésiter.

—Je t'ai donné la vie, et je peux aussi bien te la reprendre.

Le silence estglacial.

Tout le monderetient son souffle.

Personne n'ose bouger, maisles poings se serrent.

—Regarde-toi. Pathétique. Tu ne mérites même pas que je te regarde en face.

Et enfin, il lâcheles mots de trop.

—Tu ne vaux rien. Et tu ne vaudras jamais rien.

CLAC.

Lemédecin-cheffrappe du poing sur la table.

—Assez.

Tout le mondese retourne vers lui.

Son regardest noir de colère.

—Sortez immédiatement.

Le père d'Akashi seretourne lentement, un rictusde mépris sur les lèvres.

Mais il sait qu'il ne peutpas s'opposer au médecin-chef ici.

Alors, iljette un dernier regard dédaigneuxà son fils...

Etsort de la pièce.

Le silence qu'il laisse derrière lui estpresque pire que ses mots.

Tout le monde regarde Akashi,attendant sa réaction.

Mais il nedit rien.

Ilne bouge pas.

Il necligne même pas des yeux.

Juste...

Un silenceinsoutenable.