Le médecin en chefpoussait la porte de la chambre en urgence, alerté par la demande pressante de Kagami. Il s'attendait à une complication médicale, peut-être une douleur trop forte, une fièvre inquiétante. Maisrien n'aurait pu le préparer à la scène qu'il découvrit.

La fenêtre grande ouverte laissait entrer unvent glacialdans la pièce. Lecâble encore autour du cou d'Akashi, sesyeux rouges et gonflés, soncorps tremblantsous le choc... Et surtout,les autres, tous hors de leurs lits, le souffle court, épuisés, les cathétersarrachéset le soltaché de sangpar les blessures rouvertes.

Le médecin en chefs'immobilisa, sesyeux s'agrandissant sous le choc.

—Qu'est-ce que... ?!Il inspira profondément avant de s'approcherd'un pas rapide et assuré.

Mais un détail attira son regard malgré l'urgence : ses manches longues de sonpyjama à l'effigie de Teikodépassaient légèrement de sa blouse enfilée à la hâte.

Kagami, malgré son état,cligna des yeux en voyant ça.

—Sérieux... c'est pas le moment mais... un pyjama Teiko, Doc ?

Le médecin en chefs'arrêta une fraction de seconde, jetant un regard à son propre vêtement avant desoupirer longuement.

—C'est ça qui te choque ?!

Mais iln'avait pas le temps de plaisanter. Il se reprit rapidement etplaqua un masque professionnel sur son visageavant d'entrer en action.

Remettre de l'ordre dans le chaos

Le premier à recevoir son attention futAkashi. Ilattrapa immédiatement des ciseauxetdécoupa le câblequi traînait encore autour de son cou. Il évalua rapidement lesdégâts visibles:des marques violacéessur la peau fragile, unerespiration sifflante, desyeux hagards, et surtout,un risque élevé d'asphyxie retardée.

—Akashi, tu m'entends ?Sa voix étaitferme mais pas dure.

Akashicligna des yeux lentement, ses pupillesfloues, mais il hocha légèrement la tête.

—Je vais te mettre sous surveillance respiratoire, annonça le médecin en chef enprenant immédiatement des mesures. Il installa unecannule d'oxygène,plaça un monitoring, etprépara un médicamentpour limiter un éventuel gonflement des tissus.

Puis, son regard balaya la pièce.

—Bordel... vous êtes tous dans un état lamentable !

Midorima,le souffle court,une main pressée contre son bras blessé, fronça les sourcils.

—Vous vous attendiez à quoi ? Qu'on le laisse mourir ?!

Le médecin en chef ne répondit pas immédiatement. Ilcomprit la douleur derrière ces désespoir, l'épuisement, la peur.

—Non. Évidemment que voix étaitplus douce cette vous vous êtes tous mis en danger.

Remise en état forcée

Il attrapa immédiatementune boîte de pansements et du désinfectant,remonta les manchesde son pyjama et commençaà soigner un par unles blessures qu'ils s'étaient faites en arrachant leurs perfusions.

Kise,le visage crispé, gémit légèrement quand le médecinposa un bandage autour de son bras.

—Aïe, Doc... soyez plus délicat...

—Tu veux que je sois délicat ou que tu guérisses ?répliqua le médecin en serrant un peu plus fort.

Kisefrissonnaetne protesta plus.

Aomine, qui avaitrouvert une coupure à l'épaule, se laissasoigner en silence, le regard rivé sur Akashi,encore sous oxygène.

Murasakibara,grimaçant, laissa le médecin remettresa jambe blessée surélevée, avant de murmurer d'une voix fatiguée :

—Je suis fatigué... Je veux dormir...

—Ça tombe bien, moi aussi, répondit le médecin avecune pointe de lassitude, tout en le remettant sous perfusion.

Kuroko, toujours discret maisle visage marqué par l'inquiétude,aida Kagami à s'allonger, car ce dernierétait encore trop pâle.

—Kagami, il faut que tu te reposes...

Le médecin en chef fit un dernier tour d'inspection, s'assurant quechacun avait été stabilisé. Puis, ilplaqua ses mains sur ses hancheset fixa le groupeavec sévérité.

—Si vous essayez encore une connerie comme ça, je vous attache à vos lits. Compris ?

Un silence pesant.

Puis, Aomine souffla :

—Même si on dit "non", vous allez le faire quand même, hein... ?

—Évidemment.

La fin d'une nuit infernale

Le médecin en chef soupira, retirases gants en latexet jeta un dernier regard àses patients épuisés.

—Essayez de dormir maintenant.

Il s'attarda un instant surAkashi, encore trop faible pour répondre. Sa main effleura son épaule, un geste rapide, mais qui voulait tout dire.

Puis, sans un mot de plus, il se dirigea vers la porte...

—Et fermez cette foutue fenêtre. Je me les caille.

Il quitta la pièce entirant sur le col de son pyjama Teiko, sous le regardépuisé mais reconnaissantdu groupe.