La nuit était censée être calme. Aprèsle chaos de la tentative de suicide d'Akashi, le médecin en chef avait tout stabilisé,les perfusions replacées, les blessuresdésinfectéesetles esprits apaisés.
Mais le silence n'avait duré que quelques heures.
Akashi étaittoujours éveillé, le regardperdu dans le vide, incapable detrouver le repos. Chaque fois qu'ilfermait les yeux, il revoyaitles paroles de son père, lecâble autour de son cou, la sensationétouffante de l'air lui manquant.
Sa respiration s'accélérait.
Ses mainstremblaient, son corpsse crispait. Il essaya deprendre une grande inspiration, mais son torse refusa de cœur battait trop vite.
—Ngh... !
Il tenta dese redresser,cherchant de l'aircomme s'il était encore en train d'étouffer. Il ouvrit la bouche,mais aucun son ne sortit au début. Puis,dans un dernier élan de panique, il appelafaiblement:
—Aide... moi...
Il voulut tendreune main tremblante, mais son corpsne répondait plus correctement.
Et puis, soudain—
Un hurlement déchira la nuit
Kagami,plongé dans un sommeil profond,se mit à hurlerense tordant sur son lit,une main plaquée sur sa poitrine.
—AAAHH...!
Mais ce n'était pas soncœurcette fois.
C'était ses poumons.
Il suffoquait,comme si une vague glacée s'infiltrait en lui,comme si l'air devenait trop lourd, trop épais à respirer.
Son corpsse cambra violemment, sa bouchecherchant désespérément de l'oxygène.
—Bordel... j'arrive pas... à respirer...
Midorima, réveillé en sursaut, tentade se redressermalgré sa blessure.
—Kagami ?! Qu'est-ce qui t'arrive ?!
Mais avant qu'il ne puisse réagir—
Un deuxième hurlement
Cette fois,c'était Kuroko.
Le garçon, d'habitudesi silencieux,poussa un cri déchirantenportant violemment ses mains à son visage.
—AAAAHHH— MES YEUX !
Son corpsse convulsa, ses doigtss'accrochant désespérément à ses paupières, comme siun feu infernal brûlait ses globes oculaires.
Son souffle étaitsaccadé, son visagetordu de douleur, et malgré tout ce qu'il avait déjà vécu, c'étaitinsoutenable.
Aomine,encore dans un état second, se précipita tant bien que mal vers lui.
—Kuroko ! Hé ! Respire, qu'est-ce qui t'arrive ?!
Mais Kurokon'entendait plus rien. Ilserrait sa tête entre ses mains, son corpsse balançant d'avant en arrière,en proie à une souffrance qu'il ne comprenait même pas.
Le chaos total
Murasakibara, encore à moitié endormi, observa la scèneavec un air perdu.
—Mmf... Pourquoi... tout le monde... hurle... ?
Kise,déjà en panique, tentaitde garder son calme, mais son visageétait pâle, ses mainstremblaienten voyantses amis tomber comme des mouches.
—Quelqu'un... doit appeler le doc... vite !
Midorima, malgré sa douleur,attrapa immédiatement le bouton d'urgence, pressant dessusde toutes ses forces.
Quelques instants plus tard—
La porte s'ouvrit violemment.
Le médecin en chef,encore en pyjama mais visiblement prêt à tout, débarquaen courant, son regardfaisant immédiatement le tour de la pièce.
L'urgence médicale commence
Il n'avaitpas besoin d'explication. Ilvoyait déjà tout.
Kagamien train de suffoquer, Kurokose tenant les yeux en hurlant, Akashitremblant d'anxiété, incapable de parler.
—Putain, c'est quoi encore ce bordel ?!
Sans perdre une seconde, ilsortit son stéthoscopeetse rua vers Kagami en premier.
Il posa rapidementl'appareil contre sa poitrine, fronçant immédiatement les sourcils.
—Liquide dans les poumons... Putain, pas bon.
Il attrapaune seringue, préparantune aspiration urgente, avant de regarderAomine et Kise.
—Toi, surélève sa tête ! Toi, aide-moi à le tourner légèrement sur le côté !
Ils obéirentsans discuter, chacunagissant mécaniquementmalgré la panique.
Puis, il tournabrusquement la têtevers Midorima.
—Je sais que t'as mal, mais toi, occupe-toi de Kuroko ! Empêche-le de se griffer les yeux !
Midorima, malgrésa fatigue et sa douleur, se leva tant bien que mal etattrapa les poignets de Kuroko, le maintenant avecune force surprenante.
—Kuroko ! Arrête, tu vas aggraver ton état !
Mais Kurokocontinuait à lutter,les larmes aux yeux, sa visioncomplètement noire et douloureuse.
Le médecin en chef, après avoirréglé la crise respiratoire de Kagami, jeta un rapide coup d'œil à Kuroko.
—On doit lui faire un lavage oculaire, et vite.
Enfin, il posases yeux sur Akashi.
Le médecin savait quetout ça allait mal finir s'il ne calmait pas Akashi tout de suite.
Ils'agenouilla près de lui, ses mainsposées fermement sur ses épaules tremblantes.
—Akashi, écoute-moi. Tu fais une attaque de panique. Respire avec moi, d'accord ? Inspire... Expire...
Mais Akashine pouvait pas.
Il tremblaittrop violemment, ses yeuxhagardsfixant un pointinvisible, ses penséesnoyées sous les voix fantômes de son père.
"Tu ne vaux rien."
"Tu ne mérites même pas de respirer."
Sa respirationse coupait encore et encore, et ilse sentait partir à nouveau.
Le médecin en chefserra un peu plus ses épaules,lui imposant sa présence.
—Tu es en sécurité.
Ilne criait pas. Ilne donnait pas d'ordre.
Ilaffirmait une vérité.
—Personne ne va te faire de mal. Tu es en sécurité ici.
Akashicligna lentement des yeux.
Il entendaitsa voix.
Il sentaitla pression rassurante de ses mains sur ses épaules.
Etpour la première fois depuis longtemps, une voixne lui faisait pas de mal.
L'accalmie
Le temps passatrop lentement.
Mais après plusieurs minutesd'efforts, Kagamirespirait enfin normalement, Kurokos'apaisait sous l'effet du traitement, et Akashiparvenait à retrouver un souffle stable.
Le médecin en chef,à bout, passaune main sur son visage fatigué.
—Putain... Vous êtes décidément les patients les plus chiants de l'histoire.
Un silence s'installa.
Puis, Kise soufflafaiblement:
—Désolé, Doc...
Le médecin en chefleva un sourcil, avant desoupirer avec lassitude.
—Tsk... Si vous voulez vraiment vous excuser... essayez de rester en vie, bordel.
Et pour la première fois cette nuit-là,un léger sourire traversa son visage fatigué.
