Après un petit-déjeunerplus que bienvenu, le médecin en chefs'appuya contre un meuble, les bras croisés, et regardases patients turbulents.

—Bon... maintenant que vous avez mangé et que vous ne vous écroulez plus comme des morts-vivants, qu'est-ce que vous voulez faire ce matin ?

Les garçonséchangèrent quelques regards hésitants.

Pour la première foisdepuis leur enfermement, puis leur hospitalisation,on leur demandait leur avis.

—On a... le droit de faire quelque chose ?demanda Kise,perplexe.

Le médecin haussa un sourcil.

—Bien sûr. Tant que vous restez au lit et que vous ne faites pas de conneries.

Unléger silences'installa. Puisun sourire timide apparut sur les visages des garçons.

Midorima, toujourssceptique, ajustases lunettes.

—Dans ce cas... y aurait-il des livres ?

Le médecin en chefeut un sourire en coin.

—J'me suis douté que t'allais dire ça.

Ils'approcha d'une armoire, en sortitplusieurs magazines et livres, puisles distribua.

—Tenez, voilà de quoi vous occuper jusqu'à midi.

Puis,sans prévenir, ilsortit une petite boîte et commença à distribuer des portes-bonheurà chacun.

—Tiens, prends ça.

Unsilence lourd tomba dans la chambre.

Tout le mondefixa l'objet dans leurs mains.

De petitsporte-bonheur japonais traditionnels, faits de tissu coloré, avec uneinscription gravée dessus.

Chacun était différent.

Kisecligna des yeux, avant de serrerle sien dans sa main.

—C'est... pour nous ?

— simplement le médecin.

Même Aomine,d'habitude peu réceptif, tournal'amulette entre ses doigts avec un air surpris.

Maisc'est Midorima qui fut le plus choqué.

Il regardale médecin avec de grands yeux,comme si ce dernier venait de lui annoncer la fin du monde.

—... -il,abasourdi.

—Quoi ?répondit le médecin,amusé.

—Vous êtes en train de nous donner des portes-bonheur ?!

Le médecin en chefhaussa les épaules.

—Ouais. Un problème ?

Midorimaouvrit la bouche, la referma, puis la rouvrit encore, complètement perdu.

—Vous... qui critiquez toujours mes croyances en la chance...

—C'est pas pareil.rétorqua le médecin,esquissant un sourire.

Il tapotal'épaule du jeune homme, avant de s'éloigner.

—Moi, je vous les donne parce que j'ai pas envie que vous crèvez avant votre sortie.

—...

Midorimaavait l'air au bord de la crise existentielle.

Les autresse mirent à rire doucementdevant son expression déconcertée.

—Ça va aller, Kise,amusé.

—Ferme-la, Midorima.

Divertissementsdu matin

Après ce moment de surprise, le médecin en chefse tourna vers Aomine.

—Tiens, pour toi.

Il lui lançaun magazine de basketball.

Aominel'attrapa avec agilité,les yeux brillant d'excitationen voyant lesarticles sur les derniers matchs professionnels.

—Oh, mec... j'avais oublié à quoi ça ressemblait...

Puis,le médecin se dirigea vers la télévision et l'alluma, changeant directementsur la chaîne de sport.

—Et voilà. Du basket à la télé.

Aominefaillit en pleurer.

—Doc... je crois que je vais vous demander en mariage.

—Épargne-moi ç le médecin.

À côté, Kisefeuilletait un magazine de mode,Murasakibara lisait une bande dessinée, et Kuroko,même aveugle, tenait un livre audio que le médecin lui avait donné.

Akashi,lui, ne disait rien, mais regardait son propre porte-bonheur avec une expression indéchiffrable.

Le médecin en chefjaugea tout le monde, satisfait.

—Bon, maintenant, reposez-vous et détendez-vous.

Ilcroisa les bras et observa la pièce.

La situation était toujourscompliquée, leurs blessures toujours graves, maispour la première fois, l'atmosphère était plus légère.

Le médecinétait persuadé d'une chose:

Ils allaient s'en sortir.