Chapitre 3: Le rattrapage du passé

Hadrien s'installa dans les gradins du Colosseum, observant la foule qui se rassemblait pour la deuxième journée du tournoi intergalactique. L'atmosphère était électrique, remplie d'excitation et d'anticipation. Les cris des spectateurs résonnaient dans l'air, et Hadrien pouvait sentir la tension monter alors que les combattants se préparaient pour leurs prochains affrontements.

Sur le ring, les deux prochains adversaires montaient déjà. Hadrien reconnaissait l'un des participants, un jeune homme aux cheveux bruns, vêtu d'une armure légère. C'était Seiya, le chevalier de Pégase, dont le nom résonnait déjà parmi les participants pour son courage et sa détermination. En face de lui, se dressait Geki, le chevalier de l'Ours, un véritable colosse au physique imposant.

Hadrien (pensant) : « Ce Seiya... Il dégage quelque chose de spécial, même à distance. D'après les manuscrits du précédent serpentaire, les chevaliers du Pégase étaient spéciaux. »

L'annonceur, avec une voix retentissante, présentait les deux guerriers au public en délire.

Annonceur : « Mesdames et messieurs, préparez-vous pour un combat légendaire ! D'un côté, Seiya, le chevalier de Pégase, et de l'autre, Geki, le chevalier de l'Ours ! Qui sortira vainqueur de cet affrontement épique ? »

Hadrien, les bras croisés, observait la scène avec un intérêt croissant. Il ne connaissait pas Seiya personnellement et n'avait pas eu l'occasion de le voir s'entraîner, mais il pouvait percevoir quelque chose d'unique chez ce jeune homme. L'aura qui l'entourait n'était pas celle d'un combattant ordinaire.

Le combat débuta avec une intensité brutale. Geki, utilisant sa force colossale, tenta de submerger Seiya avec une série d'attaques puissantes. Chaque coup portait la promesse d'un écrasement fatal, mais Seiya, agile comme l'éclair, esquivait chaque frappe avec une habileté déconcertante.

Hadrien (murmurant) : « Ce n'est pas qu'une simple question de force. Seiya, montre-nous les résultats de ton entrainement au sanctuaire. »

Pendant le combat, Seiya se retrouve en difficulté lorsque Geki, utilisant sa force brute, réussit à l'attraper par le cou avec une prise puissante. Geki serre de toutes ses forces, soulevant Seiya du sol, cherchant à l'étouffer et à briser sa volonté. Le public retient son souffle alors que Seiya lutte pour se libérer de l'emprise de Geki, son visage marqué par la douleur.

Alors que Geki serre Seiya par le cou, celui-ci utilise ses dernières forces pour attraper les bras massifs de Geki. Concentrant son cosmos et sa détermination, Seiya commence à écarter les bras de Geki, malgré la différence de force physique entre eux. Les muscles tendus et la volonté indomptable de Seiya se manifestent alors qu'il parvient, lentement mais sûrement, à desserrer l'étreinte brutale de Geki.

Avec un cri de détermination, Seiya écarte complètement les bras de Geki, brisant son emprise. Avant que Geki ne puisse réagir, Seiya rassemble toutes ses forces et lance un coup de pied puissant directement au menton de son adversaire. L'impact est si intense qu'il brise l'armure de l'Ours, envoyant Geki voler en arrière. L'armure de Geki se désintègre sous la force du coup, et il s'effondre lourdement au sol, incapable de continuer le combat. Seiya, essoufflé mais triomphant, se tient prêt à recevoir la décision finale du combat.

Hadrien (pensant) : « Seiya... Tu es plein de surprises. Ce tournoi pourrait bien révéler ton véritable potentiel. »

Alors que Seiya célébrait brièvement sa victoire avant de quitter le ring, Hadrien se leva lentement de son siège, jetant un dernier regard vers le jeune chevalier. Il était clair que ce tournoi allait être plus qu'une simple compétition pour certains. C'était une épreuve de feu, un creuset où de futurs héros allaient se forger.

Hadrien jetait un coup d'œil au tableau d'affichage et remarquait que le prochain combat de Seiya serait contre Shiryu. Une lueur d'intérêt passa dans ses yeux alors qu'il se souvenait de leur brève rencontre dans les rues de Tokyo.

"Ça va être intéressant," murmura-t-il pour lui-même, sachant que le combat entre ces deux jeunes chevaliers révélerait bien plus que de simples compétences martiales.

Une voix à côté de lui résonna doucement, mais avec une sagesse indéniable : "Vous avez raison, jeune homme. Ce combat pourrait bien être le plus intéressant de ce tournoi."

Hadrien se tourna vers la source de la voix et découvrit un vieil homme à l'apparence frêle, accompagné d'une femme tout aussi âgée. Malgré leur âge avancé, une énergie subtile, presque mystique, émanait d'eux. Leurs regards étaient empreints d'une connaissance profonde du monde, comme s'ils avaient vu bien plus que ce que le temps ordinaire pouvait offrir.

Intrigué, Hadrien demanda d'une voix calme mais directe : "Qui êtes-vous ?"

Le vieil homme sourit doucement, échangeant un regard complice avec sa compagne avant de répondre : "Je suis Nicholas Flamel, et voici ma chère épouse, Perenelle. Nous sommes ici pour observer les événements de ce tournoi, mais je crois que nos chemins devaient se croiser, Monsieur Peverell."

Hadrien fixa le vieil homme, une lueur de suspicion dans les yeux. Il avait du mal à croire qu'un célèbre alchimiste, accompagné de sa femme, soient présents au Japon uniquement pour assister à un simple tournoi.

"Vous voulez me faire croire que vous êtes ici, au Japon, uniquement pour regarder des combats entre jeunes chevaliers ?" demanda Hadrien, sa voix marquée par un mélange d'incrédulité et de défi.

Nicholas Flamel sourit doucement, un éclat de malice dans son regard. "Les apparences sont souvent trompeuses, jeune homme. Il est vrai que ce tournoi n'est pas la seule raison de notre présence ici, mais c'est une occasion intéressante de voir comment se déroulent les événements. D'ailleurs, ce n'est pas tous les jours qu'on croise un descendant des Peverell."

Perenelle ajouta d'une voix douce, presque chantante : "Les fils du destin sont tissés de manière complexe, Monsieur Peverell. Il y a plus à voir ici qu'un simple tournoi. Peut-être que notre rencontre n'est pas si fortuite."

Hadrien, intrigué par la présence du couple légendaire, décida de profiter de la pause d'une heure dans le tournoi pour en apprendre davantage. Il se tourna vers Nicholas et Perenelle avec un sourire poli.

"Il y a un café non loin des tribunes," dit-il. "Je vous invite à m'y rejoindre. Nous pourrions discuter plus tranquillement."

Nicholas acquiesça d'un signe de tête, son sourire bienveillant toujours présent. "Avec plaisir, jeune homme. Cela nous permettra de donner la vraie raison de notre présence."

Le trio quitta les tribunes du Colosseum et se dirigea vers le café. Le lieu était modeste, mais chaleureux, offrant une vue partielle sur l'extérieur du Colosseum. Une fois installés autour d'une table, Hadrien observa attentivement le couple, son esprit en ébullition, cherchant à comprendre les véritables raisons de leur présence ici.

Nicholas Flamel observa Hadrien avec une intensité qui trahissait l'importance de ce qu'il allait révéler. Il posa délicatement sa tasse sur la table, le regard toujours fixé sur le jeune homme assis en face de lui.

"Hadrien," commença-t-il d'une voix douce mais grave, "il est temps que tu connaisses la véritable raison de notre présence ici. Ce n'est pas un simple hasard si nos chemins se croisent aujourd'hui, ni une coïncidence que nous soyons venus au Japon."

Perenelle, silencieuse jusqu'alors, hocha la tête en signe d'accord, son regard empli de compassion pour Hadrien.

"Nous sommes ici pour te rencontrer, Hadrien," continua Nicholas. "Depuis longtemps, nous observons les événements de ce monde, et ton histoire n'est pas passée inaperçue. Un enfant forcé de s'enfuir de chez lui, de fuir ceux qui auraient dû l'aimer et le protéger... Tout cela à cause des manipulations d'un homme que j'ai autrefois considéré comme un ami et un élève, Albus Dumbledore."

Hadrien resta silencieux, ses mains serrant sa tasse de thé, tandis que Nicholas poursuivait.

"Albus a toujours eu de grands desseins pour le monde magique, et il croyait savoir ce qui était le mieux pour chacun d'entre nous. Mais dans sa quête de contrôle et de pouvoir, il a perdu de vue l'essentiel : l'humanité, la compassion. Il a sacrifié trop de vies sur l'autel de son idéal, y compris la tienne."

Nicholas fit une pause, laissant ces paroles s'enraciner dans l'esprit de Hadrien.

"Nous sommes ici pour t'offrir notre aide," ajouta Perenelle doucement. "Pour que tu ne sois plus seul dans ce voyage. Le destin t'a déjà poussé à accomplir de grandes choses, mais il y a encore tant à venir. Et nous croyons que tu es destiné à jouer un rôle crucial dans les événements à venir, Hadrien."

Hadrien les regarda, ses émotions se mêlant entre la colère, la tristesse et une lueur d'espoir. Il savait que les Flamels étaient parmi les sorciers les plus sages et les plus respectés de tous les temps. Leurs paroles portaient un poids énorme.

"Pourquoi maintenant ?" demanda-t-il finalement, sa voix basse mais pleine de détermination.

Perenelle le regarda avec une expression douce mais grave. "Parce que ton apparition en tant qu'héritier des Peverell a déjà commencé à provoquer des vagues dans le monde magique, surtout en Angleterre," expliqua-t-elle. "Les vieilles familles sentent les changements à venir, et les rumeurs se propagent rapidement. Albus sait ce que cela signifie, et il fera tout ce qui est en son pouvoir pour découvrir ton identité et te ramener en Angleterre. Il sait que ton héritage représente bien plus qu'une simple lignée."

Nicholas hocha la tête en signe d'approbation. "Nous sommes ici pour te protéger de cela, Hadrien. Mais aussi pour t'aider à comprendre l'ampleur de ce que tu représentes, et ce que cela pourrait signifier pour l'avenir."

Hadrien hocha lentement la tête, absorbant les paroles du couple. Il comprenait maintenant les raisons de leur présence, et un poids sembla se lever de ses épaules. Pour la première fois depuis longtemps, il se sentait soulagé.

"Je vois," dit-il finalement, sa voix calme mais résolue. "Je suis d'abord un chevalier avant d'être l'héritier des Peverell. Le monde magique et ses intrigues... ça viendra plus tard. Pour l'instant, je dois me concentrer sur mon devoir de Chevalier du Zodiaque."

Nicholas et Perenelle échangèrent un regard, satisfaits de voir qu'Hadrien avait trouvé une certaine clarté dans cette situation complexe. "Nous serons là pour t'aider quand le moment viendra," répondit Nicholas, d'une voix empreinte de sagesse. "Mais pour l'instant, concentre-toi sur ce que tu as à accomplir en tant que chevalier."

Dans le calme du café, Nicholas et Perenelle commencèrent à raconter la situation actuelle de la famille Potter. "Après ta fuite, Hadrien," commença Nicholas, "les choses ont changé. Même si tu es un cracmol, ta disparition a eu des répercussions. Les Potter ont essayé de maintenir leur statut, mais cela n'a pas été facile."

Perenelle continua, le regard doux mais sérieux. "Augusta Londubat, la grand-mère de Neville, a pris cela très à cœur. Elle était une amie proche de Charles Potter, ton grand-père. Elle a toujours eu une haute estime pour la lignée Potter et, pour elle, ton départ était une tache sur leur héritage. Elle n'a jamais caché son mécontentement vis-à-vis de James et Lily."

Nicholas hocha la tête en ajoutant : "Et puis, il y a Amélia Bones, ta marraine. Elle a toujours veillé sur toi à distance, même si elle n'était pas d'accord avec certaines décisions de Dumbledore. Depuis ta disparition, elle est encore plus vigilante. Elle essaie de maintenir une certaine pression sur les Potter pour qu'ils te retrouvent, mais cela a créé des tensions. Personne ne veut vraiment en parler, mais la fracture est bien là."

Hadrien écoutait attentivement, un mélange de colère et de tristesse en lui. Malgré tout ce qui s'était passé, il n'avait jamais imaginé que son absence pourrait causer tant de troubles. "Je vois...," murmura-t-il, "Et dire que tout cela aurait pu être évité si seulement... les choses avaient été différentes."

Perenelle posa une main réconfortante sur son bras. "Le passé est ce qu'il est, Hadrien. Mais maintenant, tu as le pouvoir de décider de ton propre avenir. Et nous serons là pour te soutenir, quoi qu'il arrive."

Nicholas continua d'un ton grave. "Tu dois comprendre, Hadrien, qu'Albus n'est plus aussi influent qu'il l'était autrefois. Ces dernières années, il a perdu plusieurs soutiens importants au sein du Magenmagot, le tribunal magique. Amelia Bones et Augusta Londubat, autrefois proches de lui, ont pris leurs distances et ont rejoint le camp neutre."

Hadrien fronça les sourcils, intrigué. "Le camp neutre ?" demanda-t-il.

Nicholas acquiesça. "Oui, un groupe de sorciers et de sorcières qui refusent de prendre parti dans les conflits entre les partisans d'Albus Dumbledore et ceux des forces plus sombres. Amelia et Augusta estiment que les choses ne sont pas aussi simples qu'elles le paraissent, et que les manipulations d'Albus ne sont pas toujours justifiables. Elles ont rejoint un groupe présidé par Maxwell Greengrass."

Hadrien haussa un sourcil. "Maxwell Greengrass ?"

Nicholas hocha la tête. "Maxwell est un politicien sang-pur, mais il n'est pas un extrémiste. Bien qu'il soit un traditionaliste, il respecte le monde des Moldus et croit en un équilibre entre les mondes magique et non-magique. Il s'oppose fermement à toute forme de suprématie sang-pur, préférant préserver les traditions et les valeurs anciennes sans pour autant les imposer à d'autres."

Perenelle ajouta : "Maxwell a réussi à rallier à lui un groupe de sorciers influents qui partagent sa vision d'un monde magique plus équilibré, où le pouvoir n'est pas concentré entre les mains de quelques individus. Amelia et Augusta ont trouvé en lui un allié qui partage leur scepticisme envers les méthodes de Dumbledore."

Hadrien réfléchit un moment à cette nouvelle information. "Donc, Albus n'a plus autant de soutien qu'il le pense. Et ce groupe... ils représentent une nouvelle force au sein du monde magique."

Nicholas sourit légèrement. "Exactement. Et c'est pour cela qu'Albus pourrait voir en toi une menace, ou au contraire, un atout qu'il souhaiterait manipuler. Mais tu n'es plus un enfant sous son influence. Tu es un chevalier d'or, Hadrien. Et il est temps que tu traces ton propre chemin, sans les ombres du passé pour t'entraver."

Alors qu'ils discutaient encore, une voix retentit dans le café, annonçant que les combats allaient reprendre. Les échos de l'annonce résonnèrent dans l'air, ramenant Hadrien à la réalité du tournoi.

Nicholas échangea un regard avec Perenelle, puis se tourna vers Hadrien. "Il est temps de retourner aux tribunes," dit-il calmement.

Hadrien hocha la tête. "Oui, il est temps." Il se leva, suivi par le couple, et ensemble, ils quittèrent le café pour regagner leurs places dans le colosseum.

Les combats reprenaient, et bien que son esprit soit encore occupé par la conversation qu'ils venaient d'avoir, Hadrien savait que chaque instant ici était important. Non seulement pour comprendre les forces en présence, mais aussi pour préparer son propre avenir dans ce monde complexe, où la lumière et l'ombre se mêlaient si étroitement.

Alors qu'ils regagnaient leurs places, le combat entre Seiya et Shiryu venait tout juste de commencer. À peine assis, Hadrien, Nicholas et Perenelle purent constater que le duel était clairement à sens unique. Shiryu dominait Seiya de manière impressionnante.

Seiya, acculé, tentait de résister, mais chaque coup du Chevalier du Dragon semblait le repousser un peu plus. Shiryu, implacable, frappait avec précision et puissance, ne laissant que peu de répit à son adversaire.

Nicholas fronça légèrement les sourcils en observant le déroulement du match. "Le Chevalier du Pégase... Il semble manquer d'expérience face au Chevalier de Dragon."

Hadrien observait en silence, ses yeux perçant analysant chaque mouvement. Seiya était certes en difficulté, mais il pouvait sentir quelque chose. "Shiryu est fort," murmura-t-il, "mais il sous-estime Seiya. Ce dernier a une force cachée."

Perenelle acquiesça doucement. "Les grands guerriers ne se révèlent que lorsqu'ils sont acculés."

Sur le ring, Shiryu enchaîna un coup direct qui projeta Seiya au sol, provoquant un murmure dans la foule. Mais quelque chose dans l'attitude de Seiya, malgré la douleur visible, ne montrait aucun signe d'abandon. Nicholas observa le combat, un léger sourire aux lèvres, puis se tourna vers Hadrien et Perenelle.

"Ça me rappelle un film moldu," dit-il en haussant un sourcil. "Un boxeur de troisième catégorie qui, malgré les coups, refuse d'abandonner contre le champion du monde. Tout le monde pensait qu'il n'avait aucune chance, mais il se relevait toujours, encore et encore."

Perenelle esquissa un sourire nostalgique. "Rocky, n'est-ce pas ? Le genre d'histoire où la volonté de se battre dépasse la simple force physique."

Hadrien hocha légèrement la tête. "Seiya a cet esprit. Il ne reculera pas, même s'il est largement dominé. Ça ne fait que commencer."

Nicholas acquiesça, les yeux fixés sur le ring. "Le véritable combat se joue dans l'esprit, bien plus que dans les poings ou les techniques. On dirait que Seiya a encore de la réserve..."

Seiya, haletant après plusieurs tentatives infructueuses, recula légèrement, le regard fixé sur Shiryu. Il avait frappé de toutes ses forces, enchaîné les coups avec une intensité que peu pouvaient égaler, mais rien ne semblait fonctionner. Le bouclier du Dragon absorbait chaque attaque, intact, indestructible.

Shiryu, calme et confiant, esquissa un léger sourire. "Mon bouclier est le plus solide du monde, Seiya. Tu peux frapper autant que tu veux, mais tu ne le briseras jamais."

Seiya serra les poings, sentant la frustration monter en lui. Impossible... Il doit y avoir une faille quelque part, pensa-t-il en observant de nouveau la posture de son adversaire.

Hadrien, toujours assis dans les gradins aux côtés de Nicholas et Perenelle, regarda la scène avec un regard perçant. "Ce bouclier est une force incroyable," murmura-t-il. "Mais Seiya devra comprendre que la force brute ne suffit pas."

Nicholas acquiesça. "Tout est question de stratégie. S'il ne trouve pas le point faible, il sera vaincu par sa propre impatience."

Seiya recula, haletant, ses yeux fixés sur le bras droit de Shiryu. Il se souvenait d'une vieille légende chinoise que son maître lui avait racontée, celle d'un guerrier invincible qui possédait un bouclier impénétrable et une lance imparable. Cependant, ce guerrier avait un défaut : s'il utilisait toute sa force pour défendre, il affaiblissait son attaque. Seiya réalisa que le bouclier de Shiryu et la puissance de son poing gauche étaient liés.

Sans hésiter, et malgré la fatigue, Seiya se précipita vers Shiryu avec une vitesse surprenante, surprenant le public. Tous regardaient en pensant que c'était un acte de désespoir, excepté Hadrien et le couple Flamel, qui observaient avec calme.

Hadrien murmura, un léger sourire sur les lèvres : « Il a compris… »

Seiya frappa de toutes ses forces, dirigeant son attaque non pas vers le corps de Shiryu, mais directement sur son bras droit. Le choc résonna dans l'arène. Quelques secondes passèrent dans un silence presque irréel avant que le bouclier, symbole de la protection inébranlable du Chevalier du Dragon, ne se fissure. Puis, avec un bruit sourd, il se brisa en morceaux sous le regard stupéfait des spectateurs.

Shiryu, abasourdi, fixait son bras sans défense, l'incompréhension se lisant sur son visage. Le bruit du bouclier brisé résonnait encore dans l'arène, et le silence était palpable. Tous les spectateurs, y compris les Chevaliers de Bronze présents, étaient stupéfaits. Comment Seiya avait-il pu détruire le bouclier réputé invincible du Chevalier du Dragon?

Shiryu, décontenancé, murmura : « Comment as-tu… ? »

Le silence pesant fut soudain rompu par une voix calme mais assurée. Hyoga, qui observait attentivement depuis le bord du ring, s'avança légèrement et déclara : « Il existe une légende chinoise... Le bouclier le plus solide ne peut pas coexister avec la force d'attaque la plus puissante. Seiya a compris que la défense de Shiryu était liée à la puissance de son poing gauche. »

Tous les regards se tournèrent vers Hyoga, qui croisa les bras, tandis que Seiya, encore haletant, hocha la tête en signe d'assentiment.

Alors que Hyoga expliquait la légende chinoise, Hadrien, assis dans les tribunes, murmura presque au même moment, comme s'il partageait cette même pensée :

« Le bouclier le plus solide ne peut coexister avec la force d'attaque la plus puissante… »

Les personnes proches de lui se tournèrent, intriguées par ses paroles. Nicholas Flamel, qui se tenait à ses côtés, esquissa un léger sourire en remarquant la sagesse de cette remarque. Perenelle, quant à elle, hocha la tête, comme si elle avait pressenti l'issue du combat depuis le début.

Nicholas, observant le combat avec une lueur de sagesse dans les yeux, se pencha légèrement vers Hadrien et murmura :

« Même les meilleures protections, tout comme les attaques les plus puissantes, sont à la fois un atout… et une faiblesse. »

Hadrien acquiesça en silence, méditant sur ces paroles. Il savait que dans le monde des chevaliers, et même dans la vie, la force brute ou la défense infaillible n'étaient jamais absolues. Tout pouvoir, aussi grand soit-il, avait son revers, et c'était là que résidait la véritable complexité des batailles.

Sur le ring, Shiryu, encore choqué par la destruction de son bouclier, commençait à comprendre ce que cela signifiait. Quant à Seiya, il avait trouvé la faille, et désormais, le combat prenait une toute nouvelle tournure.

Shiryu, déterminé et en quête d'honneur, se débarrassa de son armure, la laissant tomber au sol avec un fracas métallique. Son torse nu brillait sous les lumières du Colosseum, révélant la puissance physique qu'il avait acquise au cours de son entraînement rigoureux.

« Si je dois te vaincre, Seiya, ce sera à armes égales, sans protection. » Ses yeux brillaient d'une flamme indomptable.

Seiya, inspiré par le geste de son adversaire, hocha la tête et commença à retirer son armure de Pégase. « Très bien, Shiryu. Alors on se battra d'égal à égal. »

Hadrien, observant la scène avec attention, sourit légèrement. Ce duel, débarrassé des protections matérielles, devenait une véritable démonstration de volonté pure. Nicholas, à ses côtés, murmura avec un soupçon de respect : « Ce n'est plus qu'une question de force physique... mais de cœur. »

Les deux combattants se faisaient maintenant face, torse nu, prêts à s'affronter avec tout ce qu'il leur restait : leur honneur, leur volonté, et leur esprit combatif.

En voyant Seiya et Shiryu se tenir prêts à s'affronter, Hadrien fronça légèrement les sourcils, une ombre de préoccupation traversant son visage. Il murmura pour lui-même, mais assez fort pour que Nicholas et Perenelle l'entendent.

« J'espère qu'ils ne s'engageront pas dans un combat à mort. »

Nicholas, gardant un œil attentif sur le ring, répondit d'une voix grave : « Ce genre de duel peut parfois mener plus loin que prévu, surtout quand l'honneur et la fierté sont en jeu. »

Hadrien acquiesça silencieusement, sachant pertinemment que ce genre de combat pouvait dégénérer à tout moment, surtout avec la détermination sans faille de Seiya et l'orgueil silencieux de Shiryu. Leurs cosmoénergies, bien qu'encore en développement, brûlaient d'une intensité palpable.

Le combat reprit avec une explosion d'énergie. Shiryu, grâce à sa maîtrise des arts martiaux, prit rapidement l'avantage. Ses mouvements étaient précis, chaque coup porté avec une maîtrise parfaite. Seiya, de son côté, semblait d'abord dépassé par la technique du Chevalier du Dragon, qui esquivait ses attaques et ripostait avec une force implacable.

« Il n'a aucune chance... » murmura quelqu'un dans la foule, alors que Seiya encaissait un coup qui le fit vaciller.

Cependant, Hadrien, les bras croisés, observait attentivement. « Ce n'est pas terminé, » dit-il doucement.

Quelques minutes plus tard, alors que Shiryu semblait dominer complètement, Seiya trouva une ouverture. Avec une vitesse incroyable, il parvint à frapper Shiryu de plein fouet. Le Dragon, surpris par la force soudaine de son adversaire, recula sous l'impact.

« Comment... ? » Shiryu se tenait la poitrine, son souffle saccadé.

Seiya, en sueur mais déterminé, ne laissait plus d'espace. Il pressa son attaque, frappant Shiryu encore et encore, chaque coup portant de plus en plus de force, inversant le cours du combat. Le public, stupéfait, regardait cette remontée inattendue.

En observant attentivement le déroulement du combat, Hadrien plissa les yeux. Il pouvait sentir la fatigue et la vulnérabilité qui commençaient à s'installer chez Shiryu.

« La deuxième défense de Shiryu commence à vaciller... » murmura Hadrien, les bras toujours croisés, son regard perçant suivant chaque mouvement des deux combattants.

Nicholas, à ses côtés, acquiesça lentement. « Seiya a appris à attaquer au bon moment. Même les plus grands guerriers doivent céder face à une détermination aussi inébranlable. »

Hadrien, toujours attentif, observa les mouvements de Seiya avec un air pensif. « Seiya commence à lire les techniques de Shiryu, » murmura-t-il, comme s'il décodait chaque instant du combat.

Nicholas hocha la tête en silence, son regard toujours fixé sur l'arène. « C'est le signe d'un vrai chevalier, » ajouta-t-il doucement. « Il ne suffit pas d'être puissant, il faut comprendre l'adversaire, anticiper ses mouvements. Seiya évolue, même en plein combat. »

Sur le ring, Shiryu tenta de se relever, mais son corps semblait lent, ses gestes moins précis. Il était clair que la puissance et la résilience de Seiya commençaient à éroder les défenses de son adversaire.

Seiya et Shiryu, à bout de forces, se faisaient face, haletants, les corps meurtris par l'intensité du combat. Seiya, les yeux plissés, avait enfin trouvé le point faible de Shiryu : son cœur, vulnérable à chaque attaque puissante. Un instant suspendu dans le temps, les deux adversaires savaient que le prochain coup serait décisif.

Seiya murmura pour lui-même, comme pour se donner du courage : « C'est maintenant ou jamais… »

Shiryu, conscient du danger, se préparait à mettre tout ce qui lui restait dans un dernier coup de poing. Leurs regards s'accrochèrent, une détermination brûlante dans les yeux des deux chevaliers.

Ils se précipitèrent l'un vers l'autre, leurs poings se chargeant d'énergie cosmique. Le bruit sourd de l'impact résonna dans tout le colosseum, comme si le monde s'était figé autour de leur confrontation. Les poings de Seiya et Shiryu frappèrent en même temps, chacun visant le point le plus vulnérable de l'autre.

Le silence tomba dans l'arène, le public retenant son souffle, Hadrien observant chaque seconde avec une attention aiguë.

Seiya atterrit lourdement sur ses pieds, vacillant, le souffle court. Il tituba vers les chaînes qui entouraient le ring, les saisissant pour se maintenir debout. Son corps tremblait sous l'effort, mais il refusait de s'effondrer. Sa respiration haletante résonnait dans l'arène silencieuse, tandis que tout le monde observait la scène avec stupeur.

En face de lui, Shiryu s'effondra au sol, inconscient. Le dernier coup avait été trop puissant. Sa poitrine se soulevait légèrement, prouvant qu'il était encore en vie, mais il ne bougeait plus. L'aura de victoire commençait à flotter autour de Seiya, qui, malgré ses blessures, se tenait toujours debout.

L'arbitre s'approcha lentement, scrutant Shiryu avant de lever le bras de Seiya. « Le vainqueur du combat : Seiya de Pégase ! »

Le public éclata en applaudissements, acclamant le jeune chevalier qui venait de remporter une victoire difficile. Mais au milieu de la clameur, Hadrien, toujours impassible, observait avec une certaine réflexion.

« La victoire n'est qu'un instant... mais les leçons tirées de la défaite sont éternelles. » murmura-t-il doucement, ses yeux se posant tour à tour sur Seiya et Shiryu.

Alors que le public applaudissait la victoire de Seiya, une tension étrange commençait à se répandre dans l'arène. Shiryu, toujours étendu au sol, ne bougeait pas. Son corps restait immobile, et les acclamations se faisaient de plus en plus hésitantes.

Hyoga, qui observait de près, fronça les sourcils. Il s'avança rapidement vers le ring et, après avoir inspecté le corps de Shiryu, prononça d'une voix grave :

« Son cœur a cessé de battre… »

Les mots glacèrent l'atmosphère. Shun, terrifié, s'agenouilla aux côtés de Shiryu, le tenant délicatement. « Shiryu… non… »

Hyoga prit une profonde inspiration avant de dire : « Il y a un moyen de le sauver. Seiya, tu dois frapper Shiryu au niveau du tatouage du dragon sur son dos, avec la même puissance que celle que tu as utilisée contre son cœur. C'est notre seule chance de faire rebattre son cœur. »

Seiya, épuisé, tremblait en entendant ces mots. « Un coup de poing… de la même puissance ? Mais je pourrais le tuer définitivement... »

« Si tu ne fais rien, il mourra de toute façon, » répliqua Hyoga fermement. « Son cœur doit être relancé maintenant ! »

Shun serrait Shiryu contre lui, le regard désespéré. « Seiya, il faut que tu le fasses. »

Le silence régnait dans l'arène. Tous les regards étaient fixés sur Seiya. Il leva son poing tremblant, rassemblant toute l'énergie qu'il lui restait. Son cœur s'emballait à l'idée de devoir frapper à nouveau son ami, mais il savait qu'il n'avait pas le choix.

Il se positionna, ferma les yeux un instant pour retrouver son calme, puis frappa avec toute la précision et la force requises. Son poing s'écrasa contre le dos de Shiryu, frappant exactement l'endroit où le dragon était tatoué.

Un instant passa, interminable, et soudain, Shiryu eut une violente convulsion. Son corps se redressa légèrement, et puis… son cœur recommença à battre.

Le soulagement envahit tout le monde, et Shun lâcha un soupir de soulagement, les larmes aux yeux. Seiya, à bout de forces, s'effondra sur ses genoux à côté de son ami, épuisé mais soulagé d'avoir pu le sauver.

En Angleterre, dans les sombres et imposants halls de Gringotts, la célèbre banque des sorciers, Albus Dumbledore et James Potter pénétrèrent dans la vaste salle principale. Les gobelins, affairés à leurs tâches, les observaient d'un œil perçant. L'atmosphère était tendue. Ils avaient une demande précise et inhabituelle à faire.

Les deux hommes avancèrent jusqu'au bureau du gestionnaire principal des coffres ancestraux. Derrière le large bureau, un gobelin au visage sévère, nommé Ragnok, leva à peine les yeux de ses registres en entendant leurs pas approcher. Il ne portait aucune émotion sur son visage, si ce n'était un soupçon de méfiance.

James, visiblement frustré, prit la parole en premier. « Pourquoi n'ai-je plus accès au coffre des Peverell ? Je suis un descendant direct par la première matriache de ma famille, Iolanthe Peverell, et je suis supposé être le chef de la famille, non ? »

Ragnok leva lentement la tête, ses yeux sombres brillants d'une lueur calculatrice. Sa voix grave et posée emplit l'air. « Vous, monsieur Potter, descendez effectivement de la famille Peverell, par l'union de votre ancêtre Iolanthe avec Hardwin Potter. Mais permettez-moi de vous corriger sur un point fondamental : vous n'êtes pas le chef de la famille Peverell. »

James fronça les sourcils, perplexe. « Comment cela se fait-il ? »

Ragnok croisa ses doigts devant lui, prenant une pause avant de répondre. « La famille Peverell est une famille patriarcale. Votre ancêtre Iolanthe, bien qu'héritière par le sang, n'était pas la chef de famille. Le titre et les responsabilités du chef de famille Peverell ne passent pas par la lignée féminine, sauf en cas d'absence complète d'héritiers mâles. Or, Maximus Peverell, le frère d'Iolanthe, est toujours reconnu comme le chef de la famille Peverell. Et tant que son héritage direct perdure, le coffre ne vous appartient pas. »

James sembla abasourdi. « Maximus ? Mais il est mort il y a des siècles ! Comment peut-il encore être considéré comme le chef de famille ? »

Ragnok esquissa un léger sourire, presque imperceptible. « La magie ancienne et les traditions des familles de sang pur dépassent parfois la simple mortalité. Maximus Peverell a laissé des instructions très spécifiques quant à la gestion du coffre et de son héritage. Ces instructions sont en vigueur, et elles stipulent que seul un membre masculin de la lignée directe de Maximus peut prétendre à la gestion complète des affaires des Peverell. »

James était visiblement contrarié. « Cela veut dire que, malgré mon lien avec Iolanthe, je n'ai aucun droit sur le coffre Peverell ? »

Ragnok hocha la tête avec calme. « Pas tant qu'un héritier masculin direct de la lignée de Maximus est en vie ou en droit de réclamer son titre. »

Dumbledore, qui était resté silencieux jusque-là, intervint finalement, sa voix douce mais ferme. « Ragnok, nous avons entendu dire qu'il y a eu une récente réouverture du coffre Peverell. Pouvez-vous nous confirmer si un héritier de cette lignée est revenu réclamer ses droits ? »

Le roi des gobelins regarda Dumbledore d'un œil perçant. « Les transactions et la gestion des coffres à Gringotts sont des affaires strictement privées. Cependant, je peux vous dire ceci : l'héritier légitime du nom Peverell a réapparu, et il a réclamé ce qui lui revient de droit. »

James et Dumbledore échangèrent un regard lourd de signification.

« Qui est-il ? » demanda James, presque désespéré.

Ragnok ne répondit pas immédiatement. Il se contenta de les fixer avec la même impassibilité. « Les affaires de Gringotts ne concernent que nos clients. Vous avez eu votre réponse, messieurs. L'accès au coffre Peverell ne vous est plus permis. »

Dumbledore inclina légèrement la tête en signe de respect. « Nous comprenons, Ragnok. Merci pour ces informations. »

Alors que Dumbledore et James Potter s'apprêtaient à quitter le bureau de Ragnok, le gobelin reprit la parole, d'une voix plus froide et tranchante.

« Avant de partir, il y a un message que je dois vous transmettre. Il provient de l'héritier Peverell lui-même, et il m'a été relayé par une de nos succursales. »

Dumbledore et James se figèrent. Ils échangèrent un regard, l'un plein d'inquiétude, l'autre d'impatience.

« Et que dit ce message ? » demanda Dumbledore avec calme, bien que sa curiosité soit palpable.

Ragnok les fixa, son regard perçant transperçant l'atmosphère déjà tendue. « L'héritier a été clair. Toute tentative de forcer son retour en Angleterre ou d'exercer des pressions pour prendre possession de son héritage entraînera des conséquences. »

James fronça les sourcils, visiblement agacé. « Quelles conséquences ? »

Ragnok sourit froidement. « Si vous essayez d'entrer dans ses coffres ou d'interférer dans ses affaires, il demandera la restitution de tous les objets et artefacts appartenant à la famille Peverell. Certains de ces objets se trouvent encore dans des lieux où vous n'aimeriez pas qu'ils soient réclamés. »

Dumbledore comprit immédiatement la gravité de l'avertissement. Les objets des Peverell, notamment ceux liés à la légende des Reliques de la Mort, étaient des artefacts d'une puissance considérable. Si Hadrien, l'héritier, venait à les revendiquer, cela pourrait bouleverser le monde magique, et particulièrement les alliances et l'équilibre fragile des pouvoirs.

« Il sait donc pour les objets... » murmura Dumbledore, pensif.

Ragnok acquiesça, ses yeux sombres ne quittant pas les deux sorciers. « Il sait, et il est prêt à les réclamer si vous le poussez trop loin. Ne prenez pas à la légère cet avertissement, monsieur Potter. »

James serra les poings, clairement contrarié par cette mise en garde. « Et comment savons-nous que vous dites la vérité ? Vous refusez même de nous dire son nom ! »

Ragnok émit un léger ricanement, presque méprisant. « Le nom n'a pas d'importance. L'avertissement, en revanche, en a. Et sachez que Gringotts ne prend jamais à la légère la sécurité des coffres ou les messages de ses clients. »

Dumbledore posa une main apaisante sur l'épaule de James, le forçant à reprendre son calme. « Merci, Ragnok. Nous avons compris. Nous n'interférerons pas. »

Les deux sorciers quittèrent le bureau du gobelin, l'esprit alourdi par cette nouvelle menace. Le retour d'un héritier Peverell, et surtout la volonté de ce dernier de rester en dehors des jeux de pouvoir, allait compliquer davantage leurs plans.

Alors que Dumbledore et James Potter quittaient le bureau, leurs silhouettes disparaissant au détour d'un couloir sombre, Ragnok resta pensif un instant. Son regard glacial ne laissait rien transparaître, mais il savait que la situation était bien plus complexe qu'elle ne le semblait. Le retour de l'héritier Peverell risquait de déstabiliser le monde magique, et surtout, il ne pouvait pas prendre le risque que des individus comme Dumbledore ou Potter accèdent à des informations sensibles sans sa connaissance.

Il fit un signe discret à l'un de ses plus fidèles serviteurs, un gobelin aux yeux vifs nommé Throck. Ce dernier s'avança, se plaçant devant Ragnok sans un mot, attentif et prêt à recevoir ses ordres.

« Throck, j'ai une mission délicate pour toi, » murmura Ragnok, ses doigts effleurant la surface lisse de son bureau. « Surveille attentivement les coffres de Dumbledore, Potter et tous leurs alliés. Ne laisse aucun de leurs gestes, transactions ou visites échapper à ton attention. Mais sois discret. Ni eux, ni les gestionnaires des coffres ne doivent soupçonner que cette surveillance est en place. »

Throck acquiesça sans un mot, son visage grave. Il savait que lorsqu'un ordre venait directement de Ragnok, cela signifiait que la situation était de la plus haute importance. Ses talents de discrétion et d'espionnage, perfectionnés au fil des ans au sein des murs de Gringotts, allaient être mis à rude épreuve.

« Je veillerai personnellement à ce que tout soit rapporté avec précision, Maître Ragnok, » dit-il enfin d'une voix basse mais assurée.

Ragnok le fixa un moment avant de hocher la tête. « Bien. N'oublie pas, Throck, ce qui est en jeu ici va bien au-delà des simples coffres. Nous avons un équilibre à maintenir, et les Peverell en sont la clé. Si Dumbledore ou Potter tentent quoi que ce soit, fais le moi savoir avant qu'ils n'aient le temps d'agir. »

Le gobelin inclina respectueusement la tête avant de disparaître dans l'ombre des couloirs tortueux de la banque. Ragnok, de son côté, resta assis à son bureau, les doigts entrelacés, méditant sur les événements à venir. Il savait que le monde magique était à un tournant, et que chaque mouvement, chaque décision, aurait des répercussions profondes.

Ragnok tenait un rapport entre ses doigts, le regard rivé sur les lignes soigneusement tracées par l'un de ses informateurs. Le silence régnait dans la pièce, seulement interrompu par le faible grattement de ses ongles sur le parchemin.

Il murmura pour lui-même, sa voix grave résonnant dans l'atmosphère chargée : « Hadrien Maximus Peverell... un nom si lourd de signification, et pourtant, il a choisi de rester dans l'ombre. » Un sourire en coin se dessina sur son visage sévère. « Il aurait pu réclamer pleinement son titre de chef de la famille Peverell, mais il sait que cela l'aurait contraint à assister au Magenmagot en Angleterre, se mêlant ainsi aux intrigues politiques des sorciers. »

Ragnok plissa les yeux, pensif. « Sage décision. En se déclarant uniquement héritier et non chef de famille, il se met à l'abri des pressions politiques, évitant ainsi de se faire tirer dans le tourbillon des luttes de pouvoir... tout en préservant son autonomie. Il sait que tant qu'il reste en dehors du Royaume-Uni, il ne sera pas forcé de s'impliquer dans ces querelles futiles. »

Le gobelin inclina légèrement la tête, relisant le rapport d'un œil expert. « Intelligent, très intelligent... Il préfère la tranquillité du Japon et son devoir de chevalier d'or, plutôt que de plonger dans les querelles du Magenmagot. Mais il est également conscient que tôt ou tard, l'Angleterre cherchera à le ramener dans son giron. »

Ragnok savait qu'Hadrien était un joueur rusé, et cette discrétion lui donnait un avantage indéniable. Il plia soigneusement le rapport et le rangea dans un tiroir verrouillé d'un coup de baguette. « Il ne pourra peut-être pas échapper éternellement à son destin, mais pour l'instant, il se contente de rester à distance. »

Sur les hauteurs isolées du Mont Lu, en Chine, le calme règne. Une cascade déverse ses eaux cristallines dans un bassin paisible, résonnant dans l'air comme un murmure éternel. Assis en tailleur sur un rocher face à ce spectacle naturel, un vieillard aux cheveux blancs, connu sous le nom de Dôko, ou plus simplement "le Vieux Maître", professeur de Shiryu, méditait en silence. Sa posture immobile, ses vêtements modestes, et son aura de sagesse dégageaient une sérénité intemporelle.

Cela faisait des années qu'il veillait ainsi, en équilibre entre le présent et le passé, observant le monde avec un détachement éclairé. Pourtant, ce jour-là, quelque chose de différent émanait des courants cosmiques. Une brise inhabituelle caressa son visage, et soudain, ses yeux, longtemps fermés dans la contemplation, s'ouvrirent lentement. Un éclat de lucidité traversa son regard, comme s'il percevait quelque chose de lointain et profond.

Le vieux maître, toujours assis, murmura doucement pour lui-même, sa voix aussi douce que l'eau de la cascade : « Ce qui était autrefois caché commence à réapparaître... Les échos du passé resurgissent. » Ses mots résonnèrent à peine, mais leur portée était immense. Les événements qu'il avait pressentis depuis des décennies prenaient forme. Des forces oubliées refaisaient surface, des destins autrefois écartés revenaient au premier plan.

Il fronça légèrement les sourcils, sa concentration plus aiguë que jamais. « Une présence… Une âme qui pourrait faire pencher la balance, » murmura-t-il. Il n'était pas certain de la direction que cette force prendrait, ni du camp auquel elle prêterait allégeance. Il savait seulement qu'elle possédait la capacité de changer le cours des événements à venir, que ce soit du côté de la lumière ou de l'obscurité.

« Mais dans quel camp se tiendra-t-elle ? » se demanda Dôko. La question le hantait. Son cœur, qui battait en harmonie avec l'équilibre du monde, ressentait l'incertitude qui enveloppait cette nouvelle force. Était-elle un allié de la lumière, guidée par une quête de justice et de paix ? Ou bien, allait-elle plonger dans les ténèbres et rejoindre Hadès dans sa lutte contre Athéna ?

« Le destin n'est jamais fixé, » ajouta-t-il, pensif. « Cette personne, quelle qu'elle soit, marchera sur une ligne fine entre l'ombre et la lumière… » Il sentit un frisson parcourir son corps, signe des grands bouleversements à venir.

Il ferma les yeux de nouveau, reprenant sa méditation. Pourtant, un sentiment de vigilance s'était éveillé en lui.

À suivre