Chapitre 4 : Rencontres inattendues
Le jour suivant le combat acharné entre Seiya et Shiryu, le soleil baignait Tokyo d'une lumière douce et apaisante. Hadrien, attablé à une petite terrasse d'un café du centre-ville, savourait son café. Sa posture, à la fois détendue et vigilante, reflétait son habitude de rester en alerte, même dans les moments les plus calmes.
Il observait la vie qui se déroulait autour de lui : les passants affairés, les rires des enfants, les conversations murmurées. Cette quiétude était un contraste bienvenu après le tumulte du Colosseum, où les combats avaient ravivé en lui d'anciennes pensées et questionnements.
Soudain, une voix familière brisa le murmure ambiant.
« Hadrien ? »
Il tourna légèrement la tête et vit Shiryu, vêtu d'un simple kimono, accompagné de Shunrei. Shunrei tenant un sac de course, son éternelle bienveillance affichée sur son visage, lui souriait chaleureusement. Leur apparition était aussi inattendue que leur rencontre la veille.
« Shiryu, Shunrei, » répondit Hadrien, étonné mais sans le montrer. Il inclina légèrement la tête en guise de salut respectueux. « Vous vous promenez ? »
Shiryu échangea un regard avec Shunrei avant de répondre. « Pas exactement, » dit-il calmement. « Nous allons rendre visite à Seiya à l'hôpital. Après le combat d'hier, il a besoin de repos. »
Shunrei ajouta avec une voix douce et concernée : « Seiya s'est beaucoup donné dans ce tournoi, il a repoussé ses limites. Nous voulons nous assurer qu'il récupère bien. »
Hadrien hocha la tête, compréhensif. « C'est tout à son honneur. C'est un combattant acharné. »
Shiryu sourit, mais une ombre passa sur son visage. « Oui, il l'est. Parfois, il est même prêt à risquer sa vie sans réfléchir. C'est pour cela que nous allons le voir, pour lui rappeler que la santé compte aussi dans une bataille. »
Hadrien les observa un instant, remarquant la sincérité dans leurs paroles et le lien profond qui les unissait à Seiya. « C'est une bonne chose d'avoir des amis qui veillent sur lui. Il aura besoin de votre soutien dans les combats à venir. »
Shiryu acquiesça, visiblement d'accord. « Et toi, Hadrien ? Que fais-tu ici ? » demanda-t-il, comme pour prolonger la conversation avant de devoir partir.
« Rien de bien particulier. J'observe les combats, mais je me prépare aussi pour l'avenir. Il y a des choses que je dois régler, ici et ailleurs, » répondit Hadrien, ses mots laissant sous-entendre qu'il avait des responsabilités tout aussi importantes que celles des chevaliers.
Shunrei lui sourit doucement. « Nous espérons que nos chemins se croiseront à nouveau, Hadrien. »
Hadrien inclina légèrement la tête. « Peut-être plus tôt que vous ne le pensez. »
Sur ces mots, Shiryu et Shunrei prirent congé, laissant Hadrien à ses réflexions. Tandis qu'ils s'éloignaient en direction de l'hôpital, Hadrien se plongea de nouveau dans ses pensées, repensant aux paroles qu'il avait échangées avec eux et à la suite des événements qui semblaient inévitables.
Arrivant à l'hôpital, Shiryu et Shunrei franchirent les portes automatiques de l'établissement, une légère tension palpable dans l'air. Ils s'approchèrent du comptoir d'accueil, où une infirmière, les cheveux soigneusement attachés et les lunettes perchées au bout du nez, tapait quelque chose sur son clavier.
« Bonjour, » dit Shiryu d'une voix calme mais assurée. « Nous sommes ici pour voir Seiya. Il a été admis hier après un combat au Colosseum. Pouvez-vous nous indiquer sa chambre ? »
L'infirmière leva les yeux de son écran et les dévisagea un instant avant de hocher la tête. Elle consulta rapidement son registre. « Seiya, vous dites ? Ah, ici. Il est dans la chambre 304, au troisième étage. Vous pouvez emprunter l'ascenseur au fond du couloir. »
Shunrei sourit poliment. « Merci beaucoup. »
L'infirmière leur rendit leur sourire avant de retourner à ses tâches. Shiryu et Shunrei se dirigèrent vers l'ascenseur en silence, chacun perdu dans ses pensées. Tandis qu'ils montaient vers le troisième étage, Shiryu ne put s'empêcher de repenser au combat qu'il avait eu avec Seiya. Bien qu'il ait été victorieux, il savait à quel point Seiya avait donné de lui-même, risquant tout pour protéger ce en quoi il croyait.
Lorsque l'ascenseur s'arrêta avec un léger "ding", ils sortirent et marchèrent vers la chambre de Seiya, l'appréhension croissant avec chaque pas. La porte de la chambre s'ouvrit doucement, et Miho en sortit, l'air visiblement soulagée. Elle venait de passer un moment avec Seiya, discutant pour s'assurer qu'il allait bien après le combat éprouvant de la veille.
En voyant Shiryu et Shunrei approcher, son visage changea subtilement. Elle les salua d'un signe de tête, mais son sourire chaleureux avait disparu, laissant place à une froideur inhabituelle.
« Bonjour, » dit-elle brièvement, son ton distant. Elle ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine tension en présence de Shiryu, surtout après ce qu'elle avait entendu du combat. Il lui semblait que la rivalité entre eux pesait sur l'atmosphère, même si Seiya n'en avait jamais parlé directement puis elle s'éloigna sans un mot de plus, laissant le couple entrer dans la chambre.
Seiya, allongé dans son lit avec un large bandage autour de la tête, esquissa un sourire fatigué en voyant Shiryu et Shunrei entrer dans la chambre. Malgré les douleurs visibles sur son visage, son esprit combatif ne l'avait pas quitté.
« Hé, Shiryu… » dit-il doucement, sa voix marquée par l'épuisement, mais chaleureuse. Il leva légèrement la main en guise de salut. « Tu es venu me voir ? »
Shiryu s'approcha, ses yeux marquant un mélange de respect et de gratitude. « Bien sûr, Seiya. Je devais m'assurer que tu allais bien après tout ça. Ce combat… » Il hésita un instant, cherchant les bons mots. « C'était quelque chose. »
Shunrei s'avança aussi, souriante, déposant doucement le sac qu'elle tenait sur la petite table à côté du lit. « Nous sommes heureux de voir que tu vas bien, Seiya. C'était un combat difficile, mais tu t'es bien battu. »
Seiya laissa échapper un petit rire, malgré la douleur. « Ouais… même si Shiryu m'a donné une sacrée raclée, je suis encore debout. Enfin, presque. » Il se redressa légèrement sur son lit, grimaçant. « J'espère que toi aussi tu t'en remets, Shiryu. »
Le regard de Shiryu devint plus sérieux. « Je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi tenace que toi, Seiya. Ce combat m'a appris plus que je ne le pensais. »
Pendant qu'ils échangeaient sur leur combat, Shiryu se mit à réfléchir à voix haute, son regard plongé dans celui de Seiya.
« Tu sais, Seiya, avant notre combat, j'ai rencontré quelqu'un… un homme assez mystérieux. Il s'appelait Hadrien. Il m'a averti, d'une manière étrange, que mon arrogance pourrait me faire perdre un combat important. »
Seiya, intrigué, se redressa un peu plus dans son lit. « Hadrien-san ? C'est un ami de Miho-chan lorsqu'elle était lycéenne. Qu'est-ce qu'il t'a dit exactement ? »
Shiryu soupira, se remémorant leur rencontre. « Il m'a dit que je perdrais contre moi-même. Je n'y avais pas prêté attention à ce moment-là, mais maintenant… en repensant à notre combat, je comprends mieux. C'est mon propre orgueil, ma confiance absolue dans mon bouclier et mes techniques qui m'ont aveuglé. Je n'ai pas vu que tu allais trouver une faiblesse que je croyais inexistante. »
Seiya hocha la tête, réfléchissant à son tour. « C'est vrai que ton bouclier est incroyablement puissant… mais chaque force a sa faiblesse. Hadrien avait peut-être raison. Parfois, c'est notre propre ego qui nous fait trébucher. »
Shiryu acquiesça à nouveau, pensif. « Oui, et je pense qu'il a vu en moi quelque chose que je n'avais pas encore compris. Ce qui est étrange, c'est que je ne le connais presque pas, mais il a réussi à percevoir mon principal défaut d'un simple regard. Ce qu'il a dit... » Il fit une pause, ses yeux se perdant dans le vague, « Ses paroles me rappellent celles du Vieux Maître. »
Seiya, curieux, s'appuya un peu plus contre ses oreillers. « Ton maître t'a dit quelque chose de similaire ? »
Shiryu hocha la tête. « Oui, il m'a souvent averti que la plus grande faiblesse d'un guerrier n'est pas son corps ou son armure, mais son cœur et son esprit. L'orgueil peut aveugler un homme et le pousser à sa propre perte. Hadrien… il semblait le savoir aussi bien que mon maître. »
Shunrei, restée silencieuse jusque-là, ajouta doucement : « Peut-être que ce Hadrien a une sagesse similaire à celle du Vieux Maître. Il y a des personnes que l'on croise dans la vie qui semblent comprendre des vérités profondes que nous ne percevons pas encore. »
Seiya regarda Shiryu, une nouvelle lueur de compréhension dans les yeux. « On dirait que cet Hadrien n'est pas quelqu'un de commun. »
Shiryu hocha lentement la tête, son regard se perdant un instant dans le vide. « Hadrien doit avoir traversé des épreuves que nous ne pouvons même pas imaginer pour posséder une sagesse comparable à celle du Vieux Maître Dôko. Ce genre de compréhension... ça ne vient pas sans un lourd fardeau. »
Seiya fronça les sourcils, intrigué. « Tu penses qu'il a vu beaucoup de choses ? »
Shiryu répondit d'une voix calme mais empreinte de gravité. « Oui. Il y a des gens qui vivent des vies entières sans vraiment comprendre la profondeur du monde, ni les combats internes qu'un homme doit affronter. Hadrien... on dirait qu'il a vu l'obscurité et la lumière. Comme s'il avait déjà combattu ses propres démons. »
Shunrei, les mains jointes sur ses genoux, ajouta doucement : « Peut-être que c'est ce qui le rend capable de percevoir les autres si clairement. Il a dû affronter ses propres épreuves pour devenir celui qu'il est aujourd'hui. »
Seiya acquiesça, l'air pensif. « Ça expliquerait pourquoi il semble si... différent. Comme s'il savait déjà ce qui allait se passer. »
Shiryu conclut : « Oui, je pense que cet homme a vu bien plus que nous ne pouvons le deviner. Peut-être qu'un jour, nous comprendrons à notre tour. »
Shiryu réfléchit un instant avant de répondre à la question de Seiya. « Hadrien-san... il a des cheveux noirs comme la nuit, toujours légèrement ébouriffés, et un regard perçant, presque froid, mais il y a quelque chose de calme dans ses yeux, comme s'il pouvait lire en toi. Il porte souvent des vêtements sombres, ça accentue cette aura mystérieuse qui l'entoure. Quand je l'ai vu, j'ai eu l'impression que c'était quelqu'un de très dangereux, mais aussi... quelqu'un qui essaie de cacher quelque chose de bien plus grand. »
Shunrei ajouta doucement : « Il est assez grand, avec une posture droite. Il dégage une sorte de force tranquille, comme quelqu'un qui sait très bien ce qu'il fait. »
Seiya fronça les sourcils, l'air pensif. « Noir... mystérieux... »
Il se gratta le menton, semblant essayer de rassembler ses souvenirs. « Ça me fait penser à un gars que j'ai croisé une fois, avant de quitter le Japon pour mon entraînement au Sanctuaire. Il se faisait appeler 'Kuro'. Il avait cette aura sombre et intimidante, et je me souviens avoir ressenti une étrange tension quand je l'ai vu. »
Shiryu leva un sourcil, intrigué. « 'Kuro', dis-tu ? Tu crois que c'était lui ? »
Seiya haussa les épaules, incertain. « Peut-être. Il y a trop de similitudes pour que ce soit une simple coïncidence. Mais si c'est vraiment Hadrien-san... alors ça veut dire qu'il a beaucoup plus à cacher que ce qu'on pourrait imaginer. »
Shiryu hocha la tête, le regard grave. « Kuro... ce nom n'est pas inconnu pour moi. C'est une légende dans les cercles de combat souterrain, même en Chine. On raconte qu'il a affronté des combattants japonais et chinois, et que ses affrontements étaient brutaux, sans pitié. »
Seiya écarquilla les yeux. « Attends, tu veux dire que c'est ce Kuro dont on parle dans ces histoires ? Je pensais que c'étaient juste des rumeurs... »
Shiryu secoua la tête. « Non, ce ne sont pas des rumeurs. En Chine, son nom est prononcé avec respect et crainte. C'est un homme très dangereux, non seulement par sa force, mais par son esprit. Il ne combat pas seulement avec ses poings, mais avec une stratégie qui dépasse la simple violence. »
Shunrei, silencieuse jusqu'alors, prit la parole, l'air inquiète. « Mais pourquoi quelqu'un comme lui serait ici, dans ces tournois ? Et surtout, pourquoi t'aurait-il averti, Shiryu ? »
Shiryu soupira. « Je ne sais pas. Mais s'il est vraiment celui qu'on appelle Kuro, alors il ne fait rien au hasard. Chaque action, chaque parole a un but. Il doit avoir vu quelque chose en moi, comme il l'a dit, et je pense qu'il voulait que je le comprenne avant qu'il ne soit trop tard. »
Seiya secoua la tête, encore sous le choc. « Un gars comme ça… si c'est vraiment Kuro, alors on a affaire à quelqu'un qui pourrait être un allié puissant… ou un ennemi redoutable. »
Après avoir discuté d'Hadrien et de son possible lien avec Kuro, la conversation changea de sujet. Shiryu, encore pensif, fronça légèrement les sourcils.
« Pendant notre combat, j'ai senti quelque chose... ou plutôt quelqu'un, » commença-t-il. « Une présence lointaine, mais puissante. Une cosmoénergie agressive nous observait depuis les gradins. »
Seiya, intrigué, se redressa un peu plus dans son lit, malgré ses blessures. « Tu es sûr ? Pendant le combat, je n'ai rien ressenti de tel car j'ai trop concentré à te battre. »
Shiryu hocha la tête avec certitude. « Je ne peux pas dire exactement qui c'était, mais cette cosmoénergie était différente de toutes celles que j'ai pu ressentir jusque-là. Elle était sombre, presque oppressante. Comme si cette personne attendait patiemment, prête à frapper au moment opportun. »
Shunrei écoutait attentivement, son visage se crispant légèrement d'inquiétude. « Peut-être un autre chevalier ? Quelqu'un de dangereux ? »
Shiryu haussa les épaules, visiblement incertain. « Je ne sais pas. Ce que je sais, c'est que cette énergie ne présageait rien de bon. Ce n'était pas l'énergie d'un simple spectateur. C'était celle de quelqu'un qui attendait son heure pour agir, d'une manière ou d'une autre. »
Seiya croisa les bras, l'air pensif. « Si quelqu'un de ce niveau nous observe, cela pourrait signifier qu'il y a plus en jeu que ce simple tournoi. »
Le silence s'installa un instant, chacun absorbé dans ses pensées, avant que Seiya ne brise la tension en changeant le sujet vers des anecdotes plus légères sur leurs entraînements respectifs. Mais malgré tout, l'idée de cette mystérieuse cosmoénergie restait en suspens, comme une ombre planant au-dessus d'eux.
Le lendemain du combat entre Seiya et Shiryu, une atmosphère tendue régnait au Colosseum. Lors de cette journée, Ikki, le mystérieux chevalier du Phénix, fit sa première apparition de manière spectaculaire. Une énergie sombre et oppressante envahit les lieux, captivant l'attention de tous les chevaliers présents.
Ikki surgit sur le terrain de combat, son cosmoénergie terrifiante émanant de lui. Sans pitié, il attaqua d'abord Nachi, le chevalier du Loup, le mettant rapidement hors de combat avec une force écrasante. Les autres chevaliers de bronze présents, Jabu de la Licorne, Geki de l'Ours, Ban du Lionnet et Ichi de l'Hydre, tentèrent de s'interposer, mais ils furent également vaincus, ne pouvant rien faire contre la puissance écrasante d'Ikki.
Sa maîtrise du cosmo et ses attaques impitoyables montraient qu'il n'était pas là pour se battre selon les règles du tournoi. Son objectif devint clair lorsqu'il détourna son attention vers l'armure d'or du Sagittaire, exposée lors du tournoi intergalactique.
Alors que la tension montait après l'apparition d'Ikki et ses attaques brutales contre les autres chevaliers de bronze, Seiya, Shiryu, Hyoga et Shun décidèrent d'intervenir. Malgré la fatigue des combats précédents, ils se dressèrent face à Ikki, leur ancien compagnon devenu ennemi.
« Ikki ! Pourquoi fais-tu ça ? » s'écria Seiya, son poing serré de frustration. « Pourquoi voler l'armure du Sagittaire ? Nous sommes tes alliés ! »
Shiryu, encore marqué par son affrontement contre Seiya, s'avança à son tour : « Nous avons traversé tant de choses ensemble, Ikki. Pourquoi trahir nous tous ? »
Hyoga, avec son calme habituel, observa Ikki de ses yeux perçants, comprenant que quelque chose avait changé en lui. « Ta cosmoénergie... elle est différente, bien plus sombre qu'avant. Ikki, qu'est-ce qui t'est arrivé ? »
Hyoga, avec son calme habituel, observa Ikki de ses yeux perçants, comprenant que quelque chose avait changé en lui. « Ta cosmoénergie... elle est différente, bien plus sombre qu'avant. Ikki, qu'est-ce qui t'est arrivé ? »
Shun, quant à lui, le cœur lourd, implora son frère : « Ikki, s'il te plaît, dis-nous ce qu'il se passe. Pourquoi en es-tu arrivé là ? »
Ikki, toujours en tenant derrière l'armure du Sagittaire, jeta un regard sombre sur ses anciens camarades avant de commencer à parler. Sa voix était basse, empreinte d'une colère contenue et d'une douleur palpable.
« Vous parlez d'entraînement, de souffrance, comme si vous aviez la moindre idée de ce que j'ai vécu, » dit-il, son ton rempli de rancune. « Ce que j'ai enduré dépasse tout ce que vous pouvez imaginer. »
Il tourna son regard vers Seiya, Hyoga, Shiryu et Shun, chacun d'eux ressentant la lourdeur des mots d'Ikki.
« Mon entraînement, c'était l'enfer sur terre, littéralement. Sur l'île de la Reine Morte, il n'y avait que douleur, désespoir et mort à chaque tournant. Mon maître était un monstre, un homme cruel qui ne cessait de me torturer pour éveiller mon cosmos. Chaque jour était une bataille pour ma survie. Chaque instant, je devais me battre pour ne pas succomber à la haine qui grandissait en moi. »
Les images d'Ikki sur cette île désolée semblaient prendre vie dans l'esprit de ceux qui l'écoutaient. L'île de la Reine Morte, connue pour son climat impitoyable et ses dangers incessants, était un lieu où même les plus forts ne survivaient pas longtemps.
« Mais ce n'était pas seulement les conditions de vie ou les combats. C'était la noirceur qui m'entourait, la haine et la violence qui me dévoraient de l'intérieur. Mon maître m'a brisé, physiquement et mentalement. Je suis mort, encore et encore, pour renaître à chaque fois, plus fort, plus résolu à ne jamais plier. »
Ikki se tourna alors vers Shun, son frère, son visage se durcissant, même si une ombre de tristesse passait dans ses yeux. « Et toi, Shun… Mon seul lien avec le passé, mon seul espoir. Mais même toi, tu ne pouvais comprendre la profondeur de mon désespoir. »
Il fit un pas en avant, sa cosmoénergie s'intensifiant, presque palpable autour de lui. « Ce n'est pas un simple vol d'armure, Seiya. C'est ma rédemption, mon pouvoir, ma liberté. J'ai transcendé ce que vous appelez le cosmos. Et maintenant, avec l'armure du Sagittaire, je serai invincible. Aucun de vous ne peut comprendre le chemin que j'ai emprunté. »
Les chevaliers de bronze regardaient Ikki avec une nouvelle appréhension. Ce n'était plus le même camarade qu'ils avaient connu. La souffrance de son entraînement l'avait changé au-delà de toute reconnaissance, et le Phénix qu'il incarnait semblait renaître de ses cendres avec une fureur incontrôlable.
Alors que Seiya, Shiryu, Hyoga et Shun étaient encore sous le choc des révélations d'Ikki, l'atmosphère devenait de plus en plus tendue. Chacun d'entre eux réfléchissait à la manière de réagir face à ce guerrier, désormais plus redoutable que jamais, mais ils n'avaient pas anticipé ce qui allait suivre.
Profitant de leur moment d'hésitation, Ikki lança un regard entendu à ses alliés. D'un mouvement rapide et calculé, les chevaliers noirs du Phénix surgirent de l'ombre. Ils avaient patienté en silence, attendant le signal de leur chef. En un éclair, ils se précipitèrent vers l'armure d'or du Sagittaire, éclatant dans un tourbillon de cosmoénergie sombre.
« Trop lents, » lança Ikki avec un sourire triomphant.
Seiya, Shiryu, Hyoga et Shun réagirent, mais il était déjà trop tard. Tandis qu'ils tentaient de stopper les chevaliers noirs, Ikki les devançait toujours, son regard fixé sur son objectif. Chaque pièce de l'armure d'or du Sagittaire disparaissait entre les mains des chevaliers noirs, transportée avec une rapidité effrayante.
Shiryu bondit pour essayer d'intercepter l'une des pièces, mais un chevalier noir le repoussa avec une force brutale. Seiya, tentant de lancer son météore de Pégase, fut contrecarré par un autre chevalier noir qui para ses coups avec une vitesse quasi égale. Quant à Hyoga et Shun, ils se battaient de leur côté, mais ils étaient dépassés par la coordination et l'agilité des ennemis.
Ikki, regardant ses subordonnés agir, esquissa un sourire satisfait. « Vous ne comprenez pas encore, n'est-ce pas ? Vous ne pouvez pas me battre. Ce pouvoir est au-delà de votre portée. »
Avant que les chevaliers de bronze ne puissent réagir davantage, les chevaliers noirs s'évanouirent dans l'ombre, emportant avec eux les pièces de l'armure du Sagittaire. L'atmosphère retomba, laissant les chevaliers de bronze désemparés. Ikki disparut à son tour dans un tourbillon de cosmoénergie noire, leur lançant une dernière provocation :
« Si vous voulez l'armure d'or, vous devrez venir la chercher. Mais préparez-vous à affronter bien plus que vous n'avez jamais connu. »
Les chevaliers de bronze se retrouvèrent seuls, sous le choc, les poings serrés de frustration. Ikki et les chevaliers noirs du Phénix avaient volé l'armure du Sagittaire, et désormais, un nouveau défi les attendait.
Chez lui, Hadrien sirotait calmement un thé, le regard pensif, tout en jetant un œil à la télévision allumée dans un coin de la pièce. La nouvelle qui s'y déroulait capta rapidement son attention. Le vol de l'armure d'or du Sagittaire faisait la une de toutes les chaînes, et les images du chaos causé par Ikki et les chevaliers noirs au Colisée défilaient à l'écran.
Le fils fantomatique de Kayako, Toshio, était assis près de la télévision, complètement captivé par les événements. Il semblait fasciné, ses yeux grands ouverts, même s'il était un esprit. Hadrien trouvait la scène légèrement absurde, mais il était désormais habitué à cohabiter avec des fantômes — et à voir Toshio s'immerger dans les intrigues de ce monde.
« Maman, regarde ! » cria Toshio d'une voix éthérée, appelant Kayako dans la pièce adjacente. « Ils parlent d'une armure magique ! »
Kayako apparut dans l'encadrement de la porte, silencieuse comme une ombre, jetant un coup d'œil à l'écran avec une expression neutre. Hadrien, quant à lui, restait impassible, réfléchissant aux implications de ce vol. Il savait que ce n'était pas un simple conflit entre chevaliers — les enjeux étaient bien plus grands, et le cosmos de chacun des protagonistes le montrait.
"Ce monde est bien agité, même pour les morts", murmura Hadrien en observant l'écran. Il plissa les yeux en voyant les visages de Seiya, Shiryu, Hyoga, et Shun, marqués par la frustration. Il savait que ces jeunes chevaliers auraient bientôt besoin d'aide, car l'ombre d'Ikki ne cesserait de croître.
Kayako, toujours silencieuse, s'approcha de lui et posa une main légère mais glaciale sur son épaule. « Tout cela te concerne aussi, Hadrien. Que comptes-tu faire ? »
Hadrien prit une profonde inspiration, ne détachant pas son regard de l'écran. « Ce ne sont pas mes affaires pour l'instant. Mais… si cela devient inévitable, je devrai intervenir. »
Hadrien réfléchissait à la scène qui se déroulait à l'écran. Il se souvenait parfaitement de cette présence qu'il avait ressentie dans les gradins, une cosmoénergie agressive et puissante, dissimulée parmi la foule. Il l'avait remarquée pendant le tournoi, mais à l'époque, il n'avait pas pu déterminer son intention exacte. Il s'était contenté de rester sur ses gardes, pensant que cette force ne se manifesterait peut-être pas.
Il fronça les sourcils, agacé par son erreur de jugement. « Je savais que quelque chose n'allait pas, mais je n'aurais jamais pensé que cette personne irait aussi loin… voler l'armure d'or. »
Kayako, toujours silencieuse, observait Hadrien avec son regard spectral. Toshio, assis à proximité, semblait absorbé par l'action à la télévision, mais il sentait également la tension dans l'air.
« Cette cosmoénergie que tu as perçue… elle est liée à ce vol, n'est-ce pas ? » murmura Kayako, sa voix résonnant comme un écho lointain.
Hadrien hocha la tête. « Oui. C'était lui. Ikki du Phénix. Je n'ai pas réalisé à quel point il était déterminé... ou dangereux. »
Il se leva lentement, réfléchissant à ce qu'il devait faire maintenant. Ses yeux fixaient toujours l'écran, où les chevaliers de bronze, épuisés et déconcertés, discutaient de la situation.
« Ce vol ne restera pas sans conséquences. Ikki est plus qu'un simple voleur ; il est prêt à tout pour atteindre ses objectifs. » Hadrien ferma les yeux un instant, puis ajouta à voix basse : « Si je n'agis pas bientôt, cela pourrait devenir bien pire. Pour l'instant, je vais observer de loin et voir comment Seiya et ses amis résoudront cela. »
Hadrien se leva, sa décision prise. « Je vais veiller sur Saori Kido, » murmura-t-il, son regard se durcissant. Il savait que cette jeune femme n'était pas une personne ordinaire. Athéna elle-même incarnée dans ce monde. Si Ikki et ses chevaliers noirs étaient prêts à tout pour mettre la main sur l'armure d'or, alors Saori était en danger. Malgré sa puissance latente, elle était encore vulnérable, surtout face à une force aussi chaotique que celle d'Ikki.
« Toshio, Kayako, je dois partir. Je reviendrai bientôt, » dit-il en se dirigeant vers la porte. Toshio tourna la tête brièvement, l'air triste, tandis que Kayako restait silencieuse, son regard impénétrable suivant Hadrien. Elle savait que son protégé jouait un rôle crucial dans les événements à venir.
Une fois à l'extérieur, Hadrien marcha tranquillement dans les rues animées de Tokyo, son esprit concentré sur sa tâche. Bien qu'il soit résolu à ne pas s'impliquer directement pour le moment, il ne pouvait pas ignorer son instinct protecteur. Il veillerait dans l'ombre, prêt à agir si nécessaire.
Il arriva aux abords du manoir Kido, là où résidait Saori. De loin, Hadrien sentit son cosmoénergie, légère mais omniprésente. Il s'installa discrètement sur un toit voisin, caché dans l'obscurité. Pour l'instant, il se contenterait d'observer. Sa mission était claire : veiller sur Saori et sur ceux qui l'entouraient, sans interférer... pour le moment.
Depuis son poste de surveillance, Hadrien aperçut trois silhouettes se détacher dans l'obscurité, avançant furtivement vers la résidence de Saori Kido. Les trois chevaliers noirs du Phénix dégageaient une cosmoénergie oppressante, marquée par des intentions malveillantes. Hadrien ressentit immédiatement leurs désirs impurs envers Saori, leur soif de pouvoir et leur cruauté évidente.
« Ils n'ont pas l'intention de simplement voler l'armure, » murmura-t-il en fronçant les sourcils. Leur cosmoénergie agressive et corrompue en disait long sur leurs intentions. Saori était plus qu'une simple cible pour eux ; elle représentait un trophée, un symbole de leur puissance.
Hadrien prit une profonde inspiration, fermant les yeux pour évaluer la situation. Son instinct lui disait qu'il ne pouvait pas rester passif face à cette menace. S'il attendait trop longtemps, ils atteindraient Saori avant que Seiya ou les autres chevaliers de bronze ne puissent réagir.
Il descendit silencieusement de son poste, se fondant dans l'ombre des ruelles qui entouraient le manoir. Avec une discrétion parfaite, il suivit les chevaliers noirs, prêt à agir si nécessaire.
Alors qu'ils s'approchaient de l'entrée principale, Hadrien apparut devant eux, sa silhouette sombre se dressant sous le clair de lune. Ses yeux étaient froids, calculateurs.
« Vous n'irez pas plus loin, » déclara-t-il d'une voix calme mais autoritaire.
Les chevaliers noirs s'arrêtèrent, surpris par sa présence soudaine. « Qui es-tu ? » grogna l'un d'entre eux, son cosmoénergie crépitant d'impatience.
« Peu importe qui je suis, » répondit Hadrien, son regard perçant. « Vous feriez mieux de faire demi-tour. Vous ne toucherez pas à Saori Kido. »
Les chevaliers noirs éclatèrent de rire. « Et tu crois pouvoir nous arrêter tout seul ? »
Un sourire énigmatique se dessina sur le visage d'Hadrien. « Vous pouvez toujours essayer. »
Les trois chevaliers noirs du Phénix, enragés par l'arrogance d'Hadrien, concentrèrent leur cosmoénergie pour lancer leurs techniques signature. Ils levèrent leurs poings enflammés, prêts à frapper, mais Hadrien avait déjà anticipé leurs mouvements.
Avant même qu'ils ne puissent libérer leurs attaques, Hadrien disparut de leur vue, se déplaçant à une vitesse inimaginable. En une fraction de seconde, il réapparut devant l'un des chevaliers noirs et lui asséna un coup direct au niveau du torse, son poing transperçant l'armure noire. Le chevalier n'eut même pas le temps de comprendre ce qui se passait avant de tomber au sol, inerte, son armure réduite en miettes.
Le second chevalier tenta de contre-attaquer, mais Hadrien esquiva sans effort, son expression impassible. Il balaya l'air d'un mouvement rapide, et l'armure du second chevalier noir éclata sous l'impact de l'énergie dévastatrice qui émanait de lui. Le chevalier s'effondra, son corps brisé.
Le dernier, voyant la futilité de résister, recula, terrifié. « Impossible… tu es… un monstre ! » hurla-t-il, tentant de s'enfuir. Mais avant qu'il ne puisse faire un pas de plus, Hadrien projeta un puissant coup de pied, brisant l'armure du Phénix noir en une explosion d'éclats métalliques. Le troisième chevalier fut immédiatement anéanti, son corps sans vie s'écrasant lourdement au sol.
Les trois chevaliers noirs du Phénix gisaient désormais, leur cosmoénergie éteinte, leurs armures réduites à des fragments éparpillés. Hadrien, calme et imperturbable, observa un moment les corps sans vie de ses adversaires, puis releva les yeux vers la résidence de Saori.
Hadrien, après avoir vaincu les trois chevaliers noirs du Phénix, les observa un moment, leur cosmoénergie totalement éteinte. Sans un mot, il leva sa main droite et concentra son propre cosmo. Une lueur dorée entourait sa paume, marquant la maîtrise d'une technique rare et redoutée.
« Vous ne méritez pas de rester dans ce monde » murmura-t-il.
D'un geste fluide, il activa une technique redoutable : Dans Une Autre Dimension, une attaque associée aux chevaliers des Gémeaux. Autour des trois corps brisés, l'espace commença à se déformer, comme si la réalité elle-même se pliait à la volonté d'Hadrien. Les trois chevaliers noirs furent lentement aspirés dans une faille dimensionnelle qui s'ouvrait sous eux, déformant les lieux autour d'eux en une spirale d'énergie cosmique.
En quelques instants, les chevaliers noirs disparurent complètement, aspirés dans un vide infini, une autre dimension où ils ne pourraient jamais revenir. Il ne restait plus rien d'eux, ni leurs corps, ni leurs armures brisées. Hadrien, le visage impassible, laissa l'espace revenir à la normale, comme si rien ne s'était passé.
« Une fin appropriée pour ceux qui osent menacer des innocents, » dit-il doucement avant de s'éloigner dans les ombres, continuant à veiller sur Saori depuis son poste de surveillance, prêt à intervenir de nouveau si nécessaire.
Hadrien observait de loin Seiya, Shiryu, Hyoga et Shun, qui revenaient avec quelques parties de l'armure du Sagittaire. Ils semblaient épuisés, mais déterminés à poursuivre leur quête. Hadrien sourit légèrement en les voyant réussir à récupérer au moins une partie de l'armure.
« Ils sont plus forts que je ne le pensais », murmura-t-il pour lui-même. « Ils ont encore un long chemin à parcourir, mais ils progressent. »
Il détourna son regard des chevaliers de bronze et jeta un coup d'œil en direction de la résidence des Kido. Saori semblait toujours en sécurité, grâce à ses actions discrètes. Avec la situation sous contrôle pour le moment, il ressentit un certain soulagement.
« Je suppose que je peux enfin me reposer », pensa-t-il. Hadrien se décida à ne pas trop s'éloigner. Il trouva un hôtel non loin de la résidence des Kido, idéal pour rester proche en cas de besoin. Après avoir pris une chambre, il s'installa dans une pièce simple mais confortable.
« Demain sera une autre journée », murmura-t-il en fermant les yeux, toujours prêt à agir si les événements prenaient une nouvelle tournure.
Le lendemain, alors que Seiya, Shiryu, Hyoga et Shun pensaient avoir un moment de répit après leur confrontation avec Ikki et ses chevaliers noirs, ils furent pris au dépourvu. Une nouvelle attaque éclata dans le domaine des Kido, mais cette fois-ci, ce n'étaient pas les chevaliers noirs du Phénix. À leur grande surprise, ils faisaient face à des chevaliers noirs portant les armures noires de Pégase, Dragon, Andromède et Cygne, des versions ténébreuses de leurs propres armures.
Ces chevaliers noirs, aussi puissants que leurs homologues lumineux, étaient animés par une volonté destructrice et une soif de puissance. Le combat fut intense. Seiya et ses amis, encore affaiblis par leurs affrontements précédents, eurent du mal à résister à cette nouvelle menace. Les chevaliers noirs semblaient avoir été envoyés dans un but précis : voler les parties de l'armure du Sagittaire.
Malgré leurs efforts pour défendre ces reliques précieuses, Seiya et les autres furent progressivement submergés. Les attaques coordonnées des chevaliers noirs leur permirent de s'emparer des pièces manquantes de l'armure d'or. Une fois leur méfait accompli, les chevaliers noirs s'échappèrent, laissant derrière eux des chevaliers de bronze blessés et furieux.
Hadrien, toujours en observation depuis son hôtel proche, sentit le cosmo perturbé et se leva rapidement, sachant que quelque chose d'important venait de se produire. « Encore des attaques », pensa-t-il en ressentant la présence des chevaliers noirs. Il était désormais clair qu'Ikki et ses alliés étaient déterminés à obtenir l'armure complète du Sagittaire, et que cette bataille ne faisait que commencer.
Malgré la violente attaque des chevaliers noirs et la perte de la plupart des pièces de l'armure du Sagittaire, Seiya et ses compagnons avaient réussi à conserver une pièce essentielle : le casque d'or. Ce dernier, symbole de la sagesse et de la puissance de l'armure d'or, représentait leur seul espoir de ne pas laisser l'armure complète tomber entre les mains d'Ikki et de ses alliés.
Essoufflés mais déterminés, Seiya et les autres se regroupèrent autour du casque, comprenant que chaque pièce de l'armure était cruciale. « On ne peut pas les laisser s'emparer de tout », déclara Hyoga, essuyant une goutte de sueur de son front. « S'ils réunissent toutes les pièces, ils deviendront encore plus dangereux. »
Shiryu, gravement blessé mais toujours debout, ajouta : « Nous devons trouver un moyen de les affronter à nouveau. Ils ne s'arrêteront pas tant qu'ils n'auront pas tout. »
Shun, silencieux mais concentré, serra les chaînes d'Andromède entre ses mains, tandis que Seiya regardait fixement le casque d'or. « Ce n'est pas fini. Peu importe combien de fois ils nous attaquent, nous allons les stopper. »
Shiryu, serrant les poings, regarda Seiya et déclara : « Nos armures sont brisées, et sans elles, nous sommes vulnérables. Mais il y a encore un espoir. Je propose de ramener nos armures en Chine, là où tout a commencé pour moi. Mon maître, le Vieux Maître, pourra peut-être nous offrir une solution pour les réparer. »
Seiya hocha la tête, bien que sceptique. « Tu veux dire que tu vas y aller seul ? »
« Oui, » répondit Shiryu, déterminé. « Je suis celui qui connaît le chemin, et seul le Vieux Maître détient les connaissances nécessaires pour restaurer nos armures. Le temps presse, et nous ne pouvons pas nous permettre de rester inactifs ici. Je reviendrai dès que j'aurai trouvé une solution. »
Hyoga, Shun et Seiya échangèrent des regards, conscients de la gravité de la situation. « Si tu penses que c'est la meilleure solution, nous te faisons confiance, Shiryu, » déclara Seiya.
Shiryu hocha la tête. « Ne vous inquiétez pas pour moi. Je reviendrai avec nos armures réparées. »
Shunrei, inquiète, resta silencieuse mais observait Shiryu, sachant que ce voyage pourrait être aussi dangereux que nécessaire.
Depuis son poste d'observation, Hadrien esquissa un sourire en voyant la discussion entre Seiya, Shiryu et les autres. En lisant sur les lèvres de Shiryu, il murmura pour lui-même : « Enfin, ils ne foncent pas tête baissée cette fois. »
Hadrien reconnaissait la sagesse dans la décision de Shiryu. L'idée de chercher conseil auprès du Vieux Maître en Chine montrait une maturité qui faisait défaut lors des combats précédents. Tout en observant cette nouvelle direction, Hadrien se dit qu'il n'aurait peut-être pas à intervenir immédiatement.
« Peut-être qu'ils apprendront quelque chose d'utile. Mais je dois rester vigilant. Les chevaliers noirs ne vont pas les laisser en paix. »
Il s'adossa sur sa chaise, son regard se perdant dans le lointain, toujours attentif mais prêt à les laisser grandir par eux-mêmes.
Hadrien, tout en réfléchissant à la situation, se rassura en pensant : « Saori est bien protégée. Seiya, Hyoga, et Shun sont tous là, et même Jabu et les autres chevaliers de bronze sont revenus du Colosseum après leur passage à l'hôpital. »
Il savait que les chevaliers de bronze, bien qu'affaiblis, seraient déterminés à défendre Saori contre toute menace, et il avait une certaine confiance dans leurs capacités. En repensant à leurs derniers combats, il pouvait voir leur croissance, non seulement en puissance, mais aussi en maturité.
« Ils seront prêts à tout pour la protéger, » murmura-t-il. « Peut-être est-il temps pour moi de me retirer, temporairement. »
Mais une partie de lui restait sur ses gardes, prête à intervenir si la situation devenait critique.
En Angleterre, à Poudlard, un étudiant de deuxième année était la cible de moqueries et de maltraitance de la part de ses camarades. Ils l'accusaient d'être l'héritier de Serpentard, car il avait parlé le langage des serpents lors d'un duel pour sauver un de ses amis. La rumeur s'était rapidement répandue dans l'école, isolant le jeune garçon qui était Nathaniel Potter.
Cette nuit-là, dans son sommeil agité, il était tourmenté par cette accusation. Pourtant, une étrange certitude l'envahissait : il n'était pas l'héritier de Serpentard. Une voix résonna dans son esprit, douce mais puissante, comme une vérité enfouie : « Tu dis la vérité. » Le garçon se retourna dans son rêve, cherchant la source de cette voix.
Devant lui, une silhouette majestueuse apparut, assise sur un trône. C'était un homme en armure d'or resplendissante, qui semblait irradié de lumière et de puissance. Mais ce qui troubla le plus l'étudiant, c'était que cet homme… lui ressemblait. Presque comme un reflet plus âgé et plus sage.
L'homme sourit doucement et, d'une voix calme mais pleine d'autorité, il dit : « Bonjour, petit frère. »
Nathaniel, visiblement troublé, balbutia en réponse, les yeux écarquillés de surprise : « H-Hadrien ? » Sa voix tremblait légèrement, comme s'il avait du mal à comprendre ce qu'il voyait.
L'homme en armure dorée sourit, un sourire bienveillant mais mystérieux, et hocha doucement la tête. « Oui, c'est moi. »
Nathaniel ne pouvait pas détourner son regard de cette figure imposante et lumineuse, mais une vague de réconfort commençait à remplacer son trouble initial. Il se sentait inexplicablement en sécurité, comme s'il avait enfin trouvé quelqu'un qui le comprenait et le guidait.
Il fronça légèrement les sourcils, perplexe. « Tu es… mon frère jumeau, mais tu sembles beaucoup plus vieux que moi… Comment est-ce possible ?
Hadrien, toujours assis sur son trône, esquissa un léger sourire, plein de mystère. « Le mode de vie que j'ai subi m'a fait vieillir. Nos chemins se sont séparés bien avant que tu ne t'en rendes compte, et le destin m'a emmené sur une route différente, une route plus dangereuse, plus longue. »
Nathaniel l'écoutait attentivement, absorbant chaque mot avec une curiosité grandissante. « Mais maintenant, nos chemins se croisent à nouveau. Je suis là pour te guider et te protéger, tout comme toi, un jour, tu devras le faire pour ceux qui te seront chers. »
Nathaniel hocha doucement la tête, absorbant les paroles de son frère. Le lien entre eux, bien que mystérieux, lui semblait maintenant évident, presque palpable dans ce rêve étrange. « Ce que tu es présent dans mon rêve ? »
Hadrien le regarda avec une intensité protectrice. « Parce que tu es mon frère, et j'ai senti ton appel au secours désespéré au fond de moi. Ce n'est pas un hasard si tu parles la langue des serpents, ni si tu te retrouves impliqué dans ces événements à Poudlard. Les héritages que nous portons, les responsabilités qui nous attendent… tu comprendras tout en temps voulu. »
Nathaniel, bien que jeune et encore incertain, ressentait en lui une flamme de détermination naissante. « Alors, qu'est-ce que je dois faire, Hadrien ? »
Hadrien sourit doucement, un sourire empli de fierté. « Continue d'apprendre, de te connaître toi-même, et de rester fidèle à ce que tu es. Ne laisse jamais les autres te définir par ce qu'ils craignent ou ne comprennent pas. Lorsque le moment viendra, tu sauras quoi faire. En attendant, je serai toujours avec toi, même si tu ne me vois pas. Notre lien est plus fort que n'importe quelle magie ou obstacle. »
Le rêve commençait à s'estomper, et Nathaniel sentit une brume légère l'envelopper. « Nous nous reverrons ? » demanda-t-il, sa voix teintée d'espoir.
« Toujours, petit frère, » répondit Hadrien en disparaissant doucement. « Toujours. Une chose, ne dis pas de notre rencontre à Dumbledore ni aux parents, ils feront tout pour briser notre lien. »
Nathaniel hocha vivement la tête, absorbant la dernière instruction de son frère avant que le rêve ne disparaisse complètement. « Je comprends, » murmura-t-il, même si les ombres du rêve s'effaçaient autour de lui.
« Fais-moi confiance, Nathaniel, » fut la dernière phrase qu'il entendit d'Hadrien avant que tout ne devienne flou.
Lorsqu'il ouvrit les yeux, Nathaniel se trouvait de nouveau dans son lit à Poudlard, le cœur battant encore fort sous l'effet du rêve. Les mots de son frère résonnaient en lui, et il savait qu'il devait garder ce secret pour lui, malgré le poids de l'intrigue qui l'entourait. Dumbledore, les professeurs, et même ses parents ne devaient pas savoir.
Il se redressa dans son lit, plus déterminé que jamais. « Toujours, » murmura-t-il encore, se rappelant du lien puissant qui l'unissait à Hadrien, ce frère jumeau qu'il venait à peine de découvrir. Un lien que personne ne pourrait jamais briser. Il se sentit plus fort, prêt à affronter Poudlard et tout ce qui viendrait avec une nouvelle confiance en lui grâce aux paroles rassurantes de son frère.
À suivre
Scène coupée : Le destin des trois chevaliers noirs du Phénix
Dans les profondeurs de la technique "D'une autre dimension", les corps des trois chevaliers noirs du Phénix flottaient dans un vide cosmique sans repère ni sortie. Soudain, le vide se fissura et la chaleur intense les enveloppa. Dans un éclair de lumière, les trois chevaliers réapparurent au-dessus du Mont Fuji, juste au-dessus du cratère en fusion. Ils se mirent à tomber inexorablement vers la lave en ébullition. Leurs silhouettes sombres plongèrent dans le cœur incandescent du volcan, disparaissant en un instant. Le Mont Fuji resta calme, comme s'il n'avait jamais été témoin de leur fin tragique.
