Chapitre 10: La bataille du Sanctuaire (partie 2) – Mystères du passé
Hadrien observa l'arrivée de Geki, portant avec soin la Pandora Box du Sagittaire et le sceptre d'Athéna. Les objets scintillaient légèrement, signe de leur puissant cosmos.
Un silence solennel s'installa dans la salle lorsque Tatsumi plaça le sceptre dans la main droite de Saori. Le sceptre émettait une douce lueur dorée, irradiant un cosmos apaisant et protecteur.
À peine la Pandorabox du Sagittaire fut-elle posée au sol qu'elle s'ouvrit d'elle-même, comme guidée par une volonté mystérieuse. Une mélodie harmonieuse et céleste résonna dans tout le Sanctuaire, un son empli de grâce et de puissance qui semblait toucher chaque pierre, chaque recoin, jusqu'aux douze maisons des chevaliers d'or.
La mélodie résonnait tel un écho ancestral dans le Sanctuaire, chaque note éveillant les mémoires et les cœurs des chevaliers d'or. Tous comprenaient le sens profond de cet appel : pour la première fois en treize ans, les douze armures d'or étaient de nouveau réunies au Sanctuaire, symbolisant l'unité complète et l'harmonie des protecteurs d'Athéna.
Dans chaque maison, les chevaliers d'or vivants levaient la tête, émus et empreints d'un respect solennel. Chacun sentait la puissance du cosmos de l'armure du Sagittaire, renforçant leur lien et réveillant la promesse qu'ils avaient faite en tant que gardiens.
Hadrien, observant Saori toujours allongée, murmura pour lui-même : "Athéna a enfin rassemblé ses douze étoiles protectrices. Le Sanctuaire est prêt à accueillir la lumière."
L'armure d'or du Sagittaire s'éleva lentement, ses pièces scintillant d'un éclat doré sous les regards stupéfaits de Tatsumi, de Jabu, et de ses compagnons. Portée par une force invisible, elle s'orienta en direction de sa maison sacrée, comme si elle répondait à un appel intemporel.
Hadrien, les bras croisés et le regard serein, observa ce spectacle avec une compréhension tranquille. "Elle retourne à sa demeure."
Dans un dernier éclat, l'armure s'éloigna, laissant derrière elle un silence empreint de révérence et de respect.
Une heure plus tard, Hadrien perçut une augmentation soudaine et puissante des cosmoénergies de Seiya et de ses compagnons. Il plissa les yeux, comme s'il pouvait presque les voir, sentant cette flamme renouvelée qui les animait. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres.
"Il a dû se passer quelque chose d'important," murmura-t-il, plus pour lui-même que pour ceux qui l'entouraient. "Peut-être ont-ils reçu un signe ou un rappel de ce qu'ils protègent vraiment… Quelque chose qui les a galvanisés."
Tatsumi et les autres se tournèrent vers lui, comprenant que la volonté et le courage de Seiya et de ses amis avaient probablement été ravivés par une force inattendue, les poussant à continuer leur avancée malgré les défis.
Alors que les heures défilaient, les combats prirent une tournure aussi tragique qu'héroïque dans les trois dernières maisons du zodiaque. Les affrontements étaient intenses, chaque chevalier de bronze puisant dans ses dernières forces face aux puissants gardiens d'or.
Shiryu, dans un ultime acte de sacrifice, employa une technique interdite contre Shura, le chevalier d'or du Capricorne. Dans un mouvement fulgurant, ils furent projetés ensemble vers le ciel, emportant leur lutte au-delà des limites terrestres, Shiryu déterminé à faire tomber Shura, même au prix de sa propre vie.
De son côté, Hyoga fit face à son ancien maître, Camus, le chevalier d'or du Verseau. Dans un duel empreint de respect et de douleur, Hyoga mit en pratique tout ce qu'il avait appris, atteignant un ultime état de maîtrise pour finalement triompher, bien que le prix en fût l'abandon de son mentor.
Quant à Shun, dans un dernier sursaut de courage, il abandonna l'usage de ses chaînes et déploya une technique secrète, invoquant la puissance de son cosmos. Il réussit ainsi à vaincre Aphrodite, le chevalier d'or des Poissons, mettant un terme à ce combat sans haine, mais avec une résolution implacable.
Ces épreuves marquaient un tournant dans leur périple vers le sommet, chaque victoire gagnée au prix d'un sacrifice immense et scellant leur détermination à sauver Athéna, malgré les pertes et les blessures.
Seiya se retrouvait face à son ultime épreuve, un combat contre le Grand Pope, véritablement Saga des Gémeaux. Ce chevalier d'or, rongé par un dédoublement de personnalité, oscillait entre deux natures : l'une, noble et bienveillante, désirant secrètement aider Seiya et ses amis, et l'autre, sombre et corrompue, déterminée à anéantir tout obstacle sur son chemin. Dans cet affrontement décisif, le côté maléfique de Saga prit définitivement l'ascendant, révélant sa puissance colossale, surpassant celle de tous les autres chevaliers d'or.
Chaque coup de Saga, chargé d'un cosmos redoutable, repoussait Seiya dans ses derniers retranchements. Mais Seiya, bien que poussé à bout, refusait d'abandonner. Le combat entre eux devenait de plus en plus intense, la force des Gémeaux rendant chaque attaque plus implacable. Seiya, malgré sa détermination, sentait qu'il luttait contre l'un des adversaires les plus redoutables qu'il ait jamais affronté, un ennemi capable de changer de tactiques et de techniques en un instant, mêlant stratégie et force brute pour dominer le jeune chevalier de bronze.
Au moment où Seiya semblait prêt à céder face à la puissance écrasante de Saga, une lueur flamboyante envahit la salle. C'était Ikki, le Phénix, qui venait d'apparaître d'un éclat de cosmos intense. Après un retour spectaculaire du royaume entre la vie et la mort, grâce à l'aide de Mû et de Shaka, le chevalier de la Vierge, Ikki avait surmonté les épreuves pour rejoindre ses compagnons à l'instant crucial.
Ikki, avec son regard perçant et son esprit indomptable, s'adressa à Saga : « Ton règne de terreur s'arrête ici. Athéna, mes amis et mon frère ne tomberont pas sous ta domination. » Saga, surpris par cette nouvelle menace, ne put s'empêcher de remarquer l'aura indestructible qui entourait le chevalier du Phénix, symbole de renaissance et d'immortalité.
Saga, exaspéré par l'intervention d'Ikki, rassembla son cosmos et lança une attaque puissante vers les deux chevaliers. Mais Ikki, inflexible, bloqua l'attaque de toutes ses forces, créant un bouclier de feu ardent autour de lui. « Vas-y, Seiya ! » cria-t-il. « Trouve le bouclier d'Athéna et ramène la lumière dans ce sanctuaire ! »
Seiya, malgré ses blessures en utilisant le septième sens, se redressa avec une résolution inébranlable et quitta la salle, laissant Ikki affronter Saga. L'atmosphère s'emplissait de tension tandis que Saga lançait des assauts intenses pour empêcher Seiya d'atteindre son objectif. Ikki encaissait chaque coup, résolu à retarder Saga pour donner le temps nécessaire à son frère d'armes.
Pendant ce temps, Seiya avançait avec difficulté vers la statue d'Athéna située derrière le temple du Grand Pope, cherchant le légendaire bouclier qui pourrait sauver leur déesse.
Saga, voyant qu'Ikki ne faiblissait pas malgré ses efforts, décida d'en finir rapidement. Il rassembla un cosmos immense, irradiant une énergie destructrice. « Tu es tenace, Phénix, mais tu n'es rien face à la puissance absolue de l'Explosion Galactique ! » cria-t-il en libérant sa technique la plus puissante.
Ikki, bien que déterminé, fut submergé par la force de l'attaque. Son corps fut projeté violemment contre les murs de la salle du Grand Pope.
Saga, sans perdre de temps, se tourna vers l'entrée où Seiya s'était échappé. « Je ne laisserai pas cet insolent atteindre le bouclier d'Athéna ! » s'exclama-t-il avec rage. Il quitta la salle à toute vitesse, son cosmos laissant une empreinte oppressante derrière lui.
Seiya, haletant mais déterminé, parvint finalement au bouclier d'Athéna. Il posa ses mains sur l'imposant artefact, sentant le cosmos divin qu'il dégageait. Malgré son poids immense, il rassembla toutes ses forces et, dans un cri, souleva le bouclier au-dessus de sa tête. Dépourvu de sa vue, le chevalier de Pégase s'arrêta un instant, désemparé.
Il ferma les yeux et murmura : « Athéna, je t'en supplie… guide-moi. Montre-moi le chemin pour te sauver. »
Un éclair de lumière dorée jaillit alors du bouclier, illuminant l'obscurité. Le cosmos d'Athéna enveloppa Seiya, apparaissait l'image de Saori debout avec son sceptre.
Inspiré par cette intervention divine, Seiya se redressa et orienta le bouclier dirigeant son éclat vers l'endroit où Saori reposait, mortellement blessée.
Seiya, violemment projeté contre une colonne, s'effondra au sol, le souffle coupé. Le bouclier d'Athéna tomba à ses côtés, émettant encore une faible lueur, comme si l'objet divin cherchait à accomplir son devoir malgré les obstacles.
Saga, dominant la scène, s'approcha lentement, son cosmos sombre et imposant enveloppant la salle. Il fixa Seiya avec une expression de triomphe cruel, tout en disant :
« Tu es peut-être courageux, mais cela ne suffit pas pour défier un chevalier d'or. La lumière d'Athéna ne peut rien contre ma puissance ! »
En bas des douze maisons, la lumière fugace qui avait touché le sceptre avait éveillé une réaction. Une aura légère commença à entourer le corps de Saori, fragile mais perceptible. Tatsumi et les chevaliers de bronze présents observèrent avec espoir, mais la lueur s'évanouit rapidement, laissant l'inquiétude revenir.
Dans la salle du Grand Pope, Seiya se releva péniblement, le sang coulant de ses lèvres, mais son regard restait déterminé. Il posa sa main sur le bouclier et murmura, presque dans un souffle :
« Athéna… Je ne te laisserai pas tomber… »
Avant que Saga ne puisse porter un coup fatal, un puissant cosmos fit irruption dans la pièce. Une présence familière et indomptable se fit sentir. Ikki, le Phénix, réapparut, couvert d'égratignures, mais son regard flamboyant fixé sur Saga.
« Je ne te laisserais pas tuer Seiya ! » lança-t-il.
Saga, surpris par l'endurance d'Ikki, recula légèrement, laissant à Seiya évanouit.
Tatsumi, Jabu, et les autres chevaliers de bronze retinrent leur souffle en voyant la flèche d'or qui transperçait la poitrine de Saori commencer à se dissoudre dans une lumière dorée éblouissante. Cette lumière, douce et réconfortante, enveloppa le corps de Saori. Lentement, la blessure sembla se refermer d'elle-même, comme si le cosmos d'Athéna réagissait à cet acte divin.
Tatsumi tomba à genoux, des larmes aux yeux, incapable de contenir son émotion.
« Saori-sama... Vous êtes en vie... » murmura-t-il d'une voix tremblante.
Jabu et les autres chevaliers échangèrent des regards pleins de soulagement et de joie. « Princesse est de retour parmi nous ! » s'exclama Jabu, sa voix vibrante d'espoir.
Saori ouvrit doucement les yeux, son regard calme et empli d'une sérénité divine. Elle se redressa lentement avec l'aide de Tatsumi, qui restait à ses côtés. Sa voix, bien que faible, portait une autorité et une douceur qui firent taire tous les murmures alentour :
« Merci… à tous… Votre foi et vos sacrifices m'ont ramenée. Maintenant, il est temps de mettre fin à cette bataille qui déchire le Sanctuaire. »
Un éclat doré émana du sceptre d'Athéna, vibrant d'une puissance renouvelée. Chaque personne présente sentit leur propre cosmos s'élever, comme si la simple présence d'Athéna leur redonnait la force de continuer. Tatsumi, Jabu, et les autres échangèrent un dernier regard, prêts à suivre leur déesse dans la prochaine épreuve qui les attendait.
Alors qu'Athéna, accompagnée de Tatsumi, Jabu, et des autres chevaliers de bronze, avançait avec détermination vers la première maison du zodiaque, une violente explosion cosmique secoua le Sanctuaire. Tous se figèrent, le regard tourné vers les escaliers des douze maisons.
Ikki, le chevalier du Phénix, était projeté violemment à travers les airs, son corps brisé par les assauts implacables de Saga. L'armure du Phénix, déjà fissurée et érodée par les précédents combats, s'était désintégrée en morceaux, ne laissant que quelques fragments protégeant encore son porteur. Il heurta lourdement les marches des escaliers, roulant sur plusieurs mètres avant de s'immobiliser, couvert de blessures.
Saga, le cosmos maléfique enflammé autour de lui, descendit lentement les escaliers, chaque pas résonnant comme un coup de tonnerre. Son regard glacé était rempli de détermination, et sa voix retentit, empreinte d'une froideur terrifiante :
« Un chevalier comme toi, même marqué par la résilience, n'est qu'un grain de poussière face au pouvoir d'un véritable chevalier d'or. »
Ikki, malgré la douleur, tenta de se relever, ses bras tremblant sous l'effort. Son cosmos vacillant brillait encore faiblement, symbole de son esprit indomptable. Il sourit faiblement, le sang coulant de ses lèvres.
« Même… si je dois perdre tous mes sens… même si mon corps est brisé… je ne te laisserai pas gagner... »
Saga lançait une gigantesque boule de cosmoénergie destinée à achever Ikki, un éclat lumineux jaillit soudain, stoppant net l'attaque. Le bouclier d'Athéna, brillant d'une lumière divine, apparut devant le corps affaibli du chevalier du Phénix, repoussant l'énergie destructrice de Saga.
Saga recula de quelques pas, l'incompréhension marquant son visage. Son regard oscillait entre le bouclier et Ikki. D'un ton empreint de rage et de confusion, il demanda : « Comment ce bouclier est-il arrivé ici ?! »
Dans le halo doré qui entourait le bouclier, une silhouette se dessina. Hadrien apparut lentement, une aura d'or l'enveloppant, son regard déterminé et apaisé. Il se tenait derrière le bouclier, sa main posée dessus, amplifiant son éclat grâce à son cosmos.
Saga, perturbé par l'apparition soudaine d'Hadrien et du bouclier d'Athéna, fronça les sourcils. Son regard, chargé d'une intensité menaçante, se fixa sur le jeune chevalier doré.
« Qui es-tu ? Comment oses-tu te dresser devant moi ? »
Hadrien resta impassible, son regard calme plongé dans celui de Saga. Il répondit en se mettant devant le bouclier avec sa voix, posée et ferme, transperçant l'air comme une lame affûtée : « Mon nom est Hadrien, chevalier d'or du Serpentaire. »
À ces mots, une onde de choc sembla traverser la pièce. Même Saga, habitué à l'impossible, parut surpris. Ses yeux se plissèrent de méfiance alors qu'il répliqua :
« Le Serpentaire ? Ce signe maudit n'a plus sa place parmi les chevaliers d'or. Tu prétends porter cette constellation, mais elle a été effacée du Zodiaque depuis des siècles. »
Hadrien déclarait avec une voix froide :
« Ma présence ici n'est pas un hasard. Le Serpentaire a toujours été un symbole de guérison et de renouveau, mais aussi de défi face à l'ordre établi lorsque celui-ci s'égare. Gemini, ton âme est-elle encore digne de te dire chevalier d'or ? »
Les mots d'Hadrien étaient calmes mais lourds de sens, frappant Saga au plus profond de son être. Ce dernier recula légèrement, son aura maléfique vacillant un instant sous la pression du cosmos d'Hadrien. Une nouvelle lutte intérieure s'engageait chez le chevalier des Gémeaux, son visage trahissant l'agitation dans son esprit.
Saga serra les dents, son aura cosmique fluctuant entre colère et confusion. Ses yeux brillaient d'une intensité meurtrière, mais derrière son masque d'arrogance, on percevait une once d'hésitation.
« Les chevaliers d'or ne doivent pas se battre entre eux dans le Sanctuaire, » gronda Saga, sa voix résonnant comme un écho. « C'est une loi sacrée. »
Hadrien, le visage impassible, esquissa un sourire narquois. Il inclina légèrement la tête, comme pour accentuer son sarcasme.
« Désolé, je n'ai pas reçu le mémo. » répéta-t-il, sa voix teintée d'ironie. « Je suppose que la loi sacrée que tu respectais en tentant de tuer Athéna lorsqu'elle n'était qu'un nourrisson ? Ou peut-être en manipulant l'intégralité du Sanctuaire avec tes machinations ? »
Saga serra les poings, une étincelle de rage flamboyant dans ses yeux. Ikki, allongé au sol, ouvrit difficilement les yeux et aperçut Hadrien. Un faible sourire se dessina sur son visage en écoutant le ton ironique de son sauveur.
Hadrien continua, son ton moqueur prenant une pointe de sérieux.
« Mais vois-tu, Saga, il y a un détail que tu sembles avoir oublié. Le Serpentaire est une constellation exilée, une ombre dans le Zodiaque. Les règles qui gouvernent les chevaliers d'or ne m'appliquent pas. Je suis un chevalier d'or, oui, mais pas soumis aux chaînes de vos traditions. »
Il mettait en position d'attaque avec une aura dorée entourant son corps.
« Alors si tu veux parler de lois et de règles, je t'invite à te poser cette question : es-tu encore un chevalier d'or, ou n'es-tu que l'ombre d'un homme consumé par son côté maléfique ? »
Les mots d'Hadrien résonnèrent comme un coup de tonnerre. Saga restait immobile, son cosmos se débattant entre lumière et obscurité.
Saga, debout au sommet des marches, observait avec une froide intensité l'arrivée d'une procession inattendue. Athéna, resplendissante dans son armure divine, avançait avec dignité, entourée de ses protecteurs. Derrière elle se tenaient Jabu, et ses amis, les chevaliers de bronze aidant Shiryu, Hyoga, Shun à rester debout. Les chevaliers d'or survivants, dont Mû, Aldébaran, Aiolia, Shaka et Milo, marchaient à leurs côtés, leurs cosmos brillant de mille feux.
Hadrien, toujours devant Saga, jeta un coup d'œil vers le groupe qui approchait, un léger sourire se dessinant sur son visage.
« Voilà ce que tu as sous-estimé, Gemini. La lumière d'Athéna. La véritable force ne réside pas dans le cosmos individuel, mais dans l'union de ceux qui se battent pour la justice. »
Athéna s'arrêta devant Hadrien et Saga, son regard empreint de calme et d'autorité.
« Saga, » dit-elle d'une voix douce mais ferme, « il est temps de mettre fin à cette tragédie. Ton cosmos est le reflet de tes deux visages, mais je crois que la lumière en toi gagne contre ton côté maléfique. »
Saga vacilla un instant, comme si les paroles d'Athéna avaient ébranlé ses convictions. Son côté maléfique hurla intérieurement, mais un éclat de lumière sembla briller dans ses yeux, un éclat de son véritable moi, qui luttait pour reprendre le contrôle.
Saga, le regard empli d'un mélange de détermination et de regret, serra son poing avec une telle force que son cosmos éclata brièvement autour de lui. Tous les chevaliers présents se figèrent, croyant qu'il allait attaquer Athéna. Pourtant, dans un geste inattendu et déchirant, il dirigea son poing vers son propre cœur, libérant une onde d'énergie.
Le coup résonna comme un grondement sourd. Les cheveux argentés de Saga commencèrent lentement à reprendre leur éclat bleu naturel, signe que son côté maléfique avait été vaincu. Son cosmos, auparavant instable et déchiré, devint paisible, irradiant une profonde sérénité.
Il tomba à genoux, le souffle court, une expression de soulagement et de repentir sur le visage. Athéna s'avança doucement vers lui, sa lumière bienveillante enveloppant son ancien ennemi.
« Athéna… » murmura Saga d'une voix tremblante. « Pardonnez-moi pour tout ce que j'ai fait. J'ai failli à ma mission de chevalier d'or. Je vous ai trahi… »
Athéna, pleine de compassion, posa une main douce sur son épaule.
« Saga, tu as lutté contre l'ombre en toi avec courage. Ce geste montre que ton véritable cœur n'a jamais cessé de croire en la justice. »
Les chevaliers présents regardèrent la scène avec émotion. Certains baissèrent la tête en signe de respect, d'autres laissèrent échapper une larme. Saga, le chevalier autrefois déchiré, s'inclina devant Athéna dans son dernier acte de rédemption et ferma ses yeux avec le sourire. Un silence pesant enveloppa le Sanctuaire alors que la vie quittait Saga. Malgré ses actes passés, son ultime sacrifice pour rétablir l'équilibre laissait un profond sentiment de tristesse parmi tous les chevaliers présents. Athéna, la voix empreinte de solennité, ordonna à ses chevaliers de transporter les blessés — Seiya, Shiryu, Hyoga, Shun, et Ikki — vers l'infirmerie du Sanctuaire.
Une fois les chevaliers de bronze partis, les chevaliers d'or restants se tournèrent vers Hadrien, leurs regards emplis de questions. Sa présence, sa cosmoénergie unique et le rôle mystérieux qu'il semblait jouer dans cette épreuve les laissaient perplexes.
« Hadrien, » commença Mû avec calme, « ta présence ici dépasse tout ce que nous connaissons du Sanctuaire. Nous devons comprendre ton rôle et ta loyauté. Es-tu ici en tant qu'allié d'Athéna ou porteur d'un autre dessein ? »
Avant qu'Hadrien ne puisse répondre, Athéna éleva la main pour apaiser les tensions.
« Patience, mes chevaliers, » déclara-t-elle d'une voix douce mais ferme. « Hadrien est ici pour une raison que je vais vous expliquer. Mais cela devra attendre. Nos héros blessés doivent d'abord être pris en charge. Rendez-vous dans la salle du Grand Pope une fois cela accompli. »
Les chevaliers d'or, bien que curieux, s'inclinèrent respectueusement devant leur déesse. Hadrien, silencieux, observa Athéna. Ses yeux reflétaient une compréhension mutuelle, comme s'il acceptait qu'elle prenne en main les explications à venir.
Athéna, accompagnée d'Hadrien, se dirigeaient vers le temple du Grand Pope, ses pas résonnant avec gravité. Une nouvelle ère semblait se dessiner pour le Sanctuaire, mais des questions importantes restaient encore sans réponse.
La salle du Grand Pope était empreinte d'une atmosphère solennelle, marquée par la gravité des événements récents. Athéna s'installait sur le trône du Grand Pope, une aura apaisante émanant d'elle malgré la fatigue visible. À ses côtés, Hadrien se tenait debout, imposant et silencieux, le regard calme mais perçant, comme un gardien veillant sur elle.
Devant eux se tenaient cinq chevaliers d'or survivants : Mû du Bélier, Aldébaran du Taureau, Aiolia du Lion, Milo du Scorpion et Shaka de la Vierge. Chacun portait les stigmates des combats passés, mais leurs regards restaient pleins de détermination et d'interrogations.
Milo prit la parole le premier, son ton direct reflétant son impatience.
« Athéna, nous avons juré de vous protéger, mais aujourd'hui, des secrets nous entourent. Qui est cet homme ? Et pourquoi porte-t-il une aura de chevalier d'or alors que sa cosmoénergie n'appartient à aucune maison du zodiaque connue ? »
Aiolia ajouta, son ton plus posé mais non moins pressant :
« Hadrien a combattu contre moi lorsque j'étais au Japon, il est plus fort que moi malgré qu'il ne porte pas une armure. Il est temps que nous sachions la vérité de sa présence et son rôle. »
Athéna les regarda avec douceur, levant légèrement la main pour calmer leurs interrogations.
« Chevaliers, Hadrien est un allié, et sa présence parmi nous n'est pas le fruit du hasard. Il est le porteur de l'armure d'or du Serpentaire, une constellation exilée depuis des millénaires en raison de son pouvoir immense et des tragédies liées à son histoire. »
Le choc se lisait sur leurs visages. Shaka, d'un ton empreint de réflexion, murmura presque :
« L'armure du Serpentaire… Une légende que peu d'entre nous osent évoquer. Son retour marquerait un tournant pour le Sanctuaire. »
Hadrien prit la parole, sa voix grave et sereine brisant le silence.
« Je suis Hadrien, chevalier d'or du Serpentaire. Mon rôle n'est pas de dominer ou de rivaliser, mais de veiller à l'équilibre entre lumière et ténèbres mais l'équilibre est mis en péril à cause des guerres saintes répétitifs contre Hadès. Les forces du mal ont augmenté ce dernier siècle. »
« Quelles sont les forces du mal, je pense que tu ne parles pas des sceptres d'Hadès. », demanda Shaka
Hadrien posa un regard grave sur Shaka avant de continuer, sa voix résonnant avec une profondeur qui captait toute l'attention des chevaliers présents.
« Les forces du mal ne se limitent plus seulement aux spectres d'Hadès ou aux ambitions dévoyées des dieux. Une autre menace émerge, plus sournoise et insidieuse. Ce siècle a vu naître une recrudescence des seigneurs des ténèbres dans un monde qui reste caché à la plupart d'entre vous. Ce monde magique est aussi ancien que notre propre histoire, et ses conflits influencent directement l'équilibre cosmique. »
Avant que Hadrien ne puisse aller plus loin, Aldébaran, connu pour sa force physique autant que pour sa perspicacité, prit la parole d'une voix grave, surprenant tous les autres chevaliers.
« Ce que dit Hadrien n'est pas une surprise pour moi. Je suis un métis né dans le monde magique du Brésil. Les seigneurs des ténèbres, des êtres d'une puissance impressionnante, manipulent l'équilibre en recrutant des disciples et en créant des alliances sombres. Leur influence s'étend, et les frontières entre leur monde et le nôtre deviennent floues. »
Mû fronça les sourcils, sa voix teintée de réflexion :
« Les seigneurs des ténèbres profitent de la fin des Guerres Saintes pour détruire l'équilibre du monde, car les protecteurs comme les chevaliers du Zodiaque sont décimés après chaque bataille. »
Hadrien hocha la tête, le regard sombre.
« C'est exactement ça, Mû. Ces seigneurs des ténèbres exploitent nos moments de faiblesse. Après chaque Guerre Sainte, nos forces sont affaiblies, et les chevaliers qui survivent sont souvent incapables de reprendre immédiatement leurs rôles de protecteurs. Les ténèbres s'infiltrent dans les interstices laissés par nos batailles, profitant de notre répit pour étendre leur influence. »
Aldébaran croisa les bras, son expression grave.
« C'est logique. Après chaque Guerre Sainte, les forces du mal savent qu'il leur reste un moment où nous sommes vulnérables. Ils attaquent non pas directement, mais insidieusement, détruisant la foi des hommes et sapant les fondations mêmes de l'ordre établi. »
Shaka, toujours en méditation, ouvrit légèrement les yeux.
« Ce n'est pas seulement une question de puissance brute. Ils manipulent les esprits, les âmes des hommes, les attirant dans leurs ténèbres.
Hadrien reprit calmement :
« Oui, Shaka. Ces forces croissantes, bien qu'encore discrètes, se nourrissent de la haine, de la peur et des conflits. C'est pourquoi ma mission dépasse les limites des douze maisons. En tant que chevalier du Serpentaire, je porte la responsabilité principale de ma constellation : protéger l'équilibre entre lumière et ténèbres. »
Milo, visiblement agacé, intervint avec colère :
« Nous sommes dans une impasse ! La majorité des chevaliers de bronze et d'argent ont été décimés au Japon. Seiya et ses amis les ont affrontés et vaincus lorsque Saga les a envoyés pour tuer Saori et récupérer l'armure du Sagittaire. »
Un lourd silence s'installa, chacun réalisant l'ampleur des pertes subies par le Sanctuaire.
Milo poursuivit, sa colère mêlée à de l'amertume :
« Sans la trahison de Saga, nous aurions pu mobiliser ces chevaliers pour surveiller les sorciers du monde. Ils auraient pu être nos yeux et nos bras dans l'ombre, prêts à intervenir contre des menaces comme Voldemort, ce seigneur des ténèbres qui sème la terreur parmi les mortels. Mais maintenant ? Nous n'avons plus les effectifs nécessaires ! »
Les chevaliers présents baissèrent la tête en signe d'accord, réalisant combien la trahison de Saga avait affaibli le Sanctuaire. Hadrien, qui écoutait attentivement, reprit la parole avec calme :
« Ce qui est fait ne peut être changé. Mais nous devons agir avec les forces qui nous restent. Voldemort et ses partisans sont une menace sérieuse, mais il existe d'autres moyens de rétablir l'équilibre. Cela ne nous empêche pas d'allier nos forces à celles du monde magique pour contenir cette menace. »
Athéna, assise sur le trône du Grand Pope, ajouta d'une voix ferme :
« Milo a raison sur un point : nous avons perdu de nombreux chevaliers. Mais n'oubliez pas que Seiya et ses compagnons ont prouvé que le cosmos peut accomplir des miracles, même en petit nombre. Si les chevaliers du Zodiaque ont un rôle à jouer dans cette guerre contre les ténèbres, nous le ferons avec détermination et courage. »
Aiolia se tourna vers Athéna, son regard sérieux.
« Athéna, Seiya et ses amis ont donné tout ce qu'ils avaient contre Saga et les trois derniers chevaliers d'or : Shura, Camus et Aphrodite. Ils sont dans un état critique. Leur cosmos est épuisé, et leurs corps ont subi des blessures terribles. Pour l'instant, ils ne sont pas en mesure de se battre à nouveau. »
Un silence pesant s'installa dans la salle. Les chevaliers présents semblaient partagés entre l'admiration pour le sacrifice des jeunes guerriers et l'inquiétude pour l'avenir. Hadrien brisa le silence :
« Aiolia a raison. Seiya et ses amis ont franchi des limites que peu de chevaliers atteignent, mais ils ne peuvent pas être nos boucliers à chaque bataille. Nous devons leur laisser le temps de se rétablir. En attendant, c'est à nous, les chevaliers d'or, de prendre le relais et de protéger Athéna avec les autres chevaliers de bronze comme Jabu de la Licorne et d'argent comme Shina et Marine. »
Athéna acquiesça lentement, ses yeux brillants d'une détermination calme.
« Vous avez tous raison. Seiya et ses compagnons ont déjà accompli l'impossible. Mais pour reconstruire le Sanctuaire et répondre aux menaces qui pèsent sur ce monde, nous devons nous unir et reprendre notre rôle. »
Tous hochèrent la tête, ressentant la gravité de leur mission à venir. Hadrien, debout près d'Athéna, fixa un instant les chevaliers d'or avant de tourner son regard vers elle.
« Athéna, avec votre permission, j'aimerais me rendre auprès des oracles de la Pythie. Leur sagesse ancestrale pourrait nous être précieuse pour comprendre l'ampleur des forces qui menacent l'équilibre du monde. »
Les chevaliers échangèrent des regards empreints de surprise et d'incrédulité. Milo, toujours direct et franc, prit la parole :
« Les oracles de la Pythie ? Cela fait deux siècles qu'ils ont disparu. Leur existence même n'est plus qu'une légende. Que cherches-tu réellement, Hadrien ? »
Hadrien croisa calmement le regard de Milo, ses traits affichant une sérénité inébranlable.
« Leur disparition est précisément ce qui m'interpelle, Milo. Leur silence coïncide avec l'émergence des forces obscures dans le monde. Si leur sagesse et leurs avertissements se sont éteints, il se pourrait que des forces plus sombres soient à l'œuvre pour nous priver de leur lumière. Je cherche à comprendre pourquoi elles ont disparu... et si leur savoir est encore accessible. »
Aldébaran hocha la tête pensivement. « Si elles ont disparu, c'est peut-être parce qu'elles ne sont plus nécessaires, ou qu'elles ont été détruites par les mêmes forces que nous combattons aujourd'hui. »
Hadrien répondit :
« Peut-être. Mais les oracles n'étaient pas simplement des voyantes ; elles étaient des messagères des dieux. Si elles ont disparu, c'est que quelqu'un ou quelque chose a voulu les réduire au silence. Leur sagesse pourrait être la clé pour anticiper ce qui nous attend. »
Athéna, observant la conversation avec une attention silencieuse, finit par intervenir.
« Hadrien a raison. Si une chance, même infime, existe pour retrouver leurs traces ou leur héritage, nous devons la saisir. »
Les chevaliers restèrent silencieux, réfléchissant à ces paroles. Shaka proposa d'accompagner Hadrien les voir. Les chevaliers présents échangèrent des regards surpris et intrigués. Milo, visiblement abasourdi, prit la parole le premier :
« Shaka, es-tu sérieux ? Tu n'as jamais quitté le Sanctuaire, même lors des situations les plus critiques. Pourquoi maintenant ? »
Shaka, toujours calme et imperturbable, répondit d'une voix posée :
« Si Hadrien recherche un équilibre entre la lumière et les ténèbres, alors ma présence à ses côtés est nécessaire car je sens qu'il me manque quelque chose après ma formation en Inde pour avoir mon armure. »
Aldébaran, fronçant légèrement les sourcils, ajouta avec un ton perplexe :
« C'est une décision lourde de conséquences, Shaka. Ton absence affaiblirait le Sanctuaire. Tu en es conscient ? »
Shaka répondit, serein :
« Mon cosmos est lié à Athéna. Tant qu'elle est ici, le Sanctuaire ne sera pas vulnérable. Mais le savoir perdu des oracles pourrait contenir des réponses nécessaires à notre survie future. Si leur silence cache une vérité, je dois la découvrir. »
Athéna, observant l'échange, hocha doucement la tête, approuvant la proposition de Shaka.
« Ton choix est noble, Shaka. Si tu veux accompagner Hadrien, je te donne ma bénédiction. Cependant, soyez prudents. Les forces qui ont réduit les oracles au silence pourraient toujours rôder. »
Hadrien, reconnaissant, inclina légèrement la tête vers Shaka.
« Ta présence sera un atout, Shaka. Ensemble, nous percerons le mystère des oracles. »
Le silence retomba, chargé d'une tension mêlée de respect et d'admiration pour la détermination de Shaka.
Athéna esquissa un doux sourire en observant Hadrien et Shaka côte à côte. Un contraste évident émanait des deux chevaliers : Shaka, auréolé de sérénité et baigné dans une lumière pure, et Hadrien, calme mais entouré d'une aura mystérieuse qui semblait provenir des profondeurs de l'obscurité.
Elle pensa silencieusement :
« Ces deux chevaliers sont comme les faces opposées d'une même pièce. Shaka incarne la lumière, la pureté et la sagesse divine. Hadrien, lui, représente l'ombre nécessaire, celle qui protège et équilibre ce que la lumière seule ne peut comprendre. Ensemble, ils sont complémentaires, comme le jour et la nuit, le yin et le yang. »
Elle leva son regard vers eux, un éclat de confiance dans ses yeux, et déclara d'une voix douce mais ferme :
« Vous êtes différents, mais c'est dans cette différence que réside votre force. »
Les deux chevaliers échangèrent un regard empreint de respect mutuel, sans mot dire, unissant déjà leurs forces dans une mission qui s'annonçait périlleuse mais essentielle. En les voyant de sortir de la salle, les chevaliers d'or, en silence, échangeaient des regards complices. Chacun d'eux savait à quel point Shaka, malgré sa puissance et sa sagesse inégalées, avait tendance à s'isoler dans la maison de la Vierge, passant ses jours en méditation profonde.
Aldébaran, le chevalier du Taureau, brisa finalement le silence avec un léger sourire :
« Peut-être que cette mission fera sortir Shaka de sa solitude. Ce ne serait pas un mal qu'il découvre un peu plus le monde et interagisse avec nous tous... ou même avec quelqu'un comme Hadrien. »
Milo, toujours aussi direct, haussa un sourcil :
« À condition qu'il ne passe pas le voyage entier à méditer au lieu d'agir. Mais bon, s'il revient un peu plus... humain, ce sera déjà une victoire. »
Mû, fidèle à son calme habituel, répondit doucement :
« Shaka a sa propre manière de voir le monde. Peut-être qu'en travaillant avec Hadrien, il apprendra à équilibrer sa vision entre la lumière et l'ombre. Ce serait bénéfique non seulement pour lui, mais aussi pour le Sanctuaire. »
Athéna écoutait ces commentaires avec un sourire. Elle savait que, malgré leur sérieux, les chevaliers d'or tenaient profondément les uns aux autres. Cette mission serait non seulement une quête essentielle pour le monde, mais aussi une occasion pour Shaka de tisser des liens et de sortir de son isolement.
Tandis qu'ils gravissaient les escaliers menant au sommet du Sanctuaire, Shaka, serein mais curieux, tourna son regard vers Hadrien.
« Dis-moi, Hadrien, penses-tu que les seigneurs des ténèbres ont été responsables de la disparition des oracles de la Pythie ? » demanda-t-il d'une voix posée.
Hadrien répondit calmement, ses pas résonnant doucement sur les marches de pierre.
« Non, Shaka. Les seigneurs des ténèbres, bien que puissants et influents, n'auraient jamais pu atteindre les oracles. Leur sanctuaire était protégé par des forces bien au-delà de la compréhension des sorciers ou même des simples chevaliers. »
Shaka fronça légèrement les sourcils, intrigué.
« Alors, pourquoi leur disparition soudaine ? Les oracles de la Pythie étaient des guides essentiels pour l'équilibre du monde. Leur silence a laissé un vide que personne n'a su combler. »
Hadrien s'arrêta un instant, ses yeux fixés sur l'horizon où le ciel semblait se mêler aux montagnes environnantes.
« Leur disparition est un mystère, » déclara-t-il d'une voix calme mais résolue. « C'est peut-être consigné quelque part. Nous devrions consulter les archives du Sanctuaire. Il est possible que des fragments d'information y soient. »
Shaka hocha lentement la tête, absorbant les paroles de son compagnon.
« Les archives du Sanctuaire... Elles renferment les secrets des âges passés, mais elles sont souvent incomplètes ou voilées d'énigmes. Cependant, tu as raison. Si un indice existe, c'est là que nous devons commencer. »
Hadrien esquissa un léger sourire, appréciant la sagesse de Shaka.
« L'histoire est une clé, Shaka. Elle éclaire les pas à venir. Avant d'agir, il faut comprendre, et avant de comprendre, il faut chercher. »
Leur discussion achevée, les deux chevaliers reprirent leur chemin, déterminés à percer les mystères de la disparition des oracles et à révéler ce que le passé pouvait enseigner pour affronter les ténèbres à venir.
Le lendemain matin, une lueur douce éclairait l'imposante salle des archives du Sanctuaire. Les rayons du soleil traversaient les fenêtres ornées, projetant des reflets dorés sur les murs couverts d'étagères regorgeant de parchemins et de livres anciens.
Hadrien et Shaka se tenaient au centre de la salle, entourés d'un silence sacré, interrompu seulement par le bruissement des pages qu'ils feuilletaient. Hadrien examinait méticuleusement des rapports anciens, ses doigts effleurant les parchemins avec soin. Shaka, en parfaite concentration, scrutait un manuscrit orné de symboles ésotériques.
« Ces archives sont bien plus vastes que je ne l'avais imaginé, » déclara Hadrien, levant les yeux vers l'immense bibliothèque qui semblait s'étendre à l'infini.
Shaka hocha la tête sans lever les yeux de son texte.
« Le Sanctuaire conserve tout ce qui touche à notre histoire et aux phénomènes majeurs. Mais il faut du discernement pour distinguer les faits des récits embellis par le temps. »
Hadrien ouvrit un ancien registre relié de cuir, ses yeux parcourant les lignes jaunies par le temps. Son regard s'arrêta brusquement sur une mention intrigante.
« Voici une entrée datant d'environ deux siècles, » commença-t-il, sa voix grave brisant le silence. « Elle parle d'une crise touchant les oracles de la Pythie. Une prophétie sur un chevalier d'or aurait provoqué leur retrait soudain. »
Shaka, intrigué, posa son propre manuscrit et s'approcha pour examiner l'écrit.
« Une prophétie sur un chevalier d'or ? » murmura-t-il, son ton légèrement perplexe. « Qu'est-ce qui pourrait pousser les oracles à fuir à cause d'une telle révélation ? »
Hadrien continua de lire, son expression se durcissant.
« Le texte est fragmentaire. Mais il est écrit que ce chevalier d'or porterait un fardeau unique, lié à l'équilibre du monde. Et... » Il marqua une pause, ses yeux plissés alors qu'il déchiffrait les lettres effacées. « Cette prophétie annonçait un danger qui viendrait perturber non seulement le Sanctuaire, mais également l'ordre naturel. »
Hadrien continua de lire, son expression se durcissant à mesure que les mots se révélaient sous ses yeux.
« Le texte sur lui n'est pas diffusé ici, » commença-t-il, une pointe de gravité dans sa voix. « Mais il est écrit, pour l'ancien Grand Pope, qu'un chevalier d'or manipulé par un dieu inconnu trahirait le Sanctuaire en tentant de le tuer. Et... »
Il marqua une pause, ses yeux plissés, essayant de déchiffrer des lettres effacées par le temps. Après un instant, il reprit :
« Cette prophétie annonçait également que l'apparition de ce chevalier d'or devant les oracles provoquerait leur silence... ou leur disparition. »
Shaka, jusqu'alors silencieux, posa une main sur le registre pour mieux l'observer.
« Si cette prophétie a été transmise à l'ancien Grand Pope, il est possible qu'il ait pris des mesures drastiques pour s'assurer qu'elle ne se réalise pas, » murmura-t-il, ses yeux fermés, plongeant dans une réflexion profonde. « Mais... quelle serait la véritable nature de ce "dieu inconnu" qui aurait le pouvoir de manipuler un chevalier d'or ? »
Hadrien croisa les bras, son regard se perdant dans le vide.
« Si ces oracles ont disparu, c'est peut-être par crainte d'être associées à cet événement, ou pire, pour se protéger d'un pouvoir qui dépasse leur compréhension. »
Shaka hocha lentement la tête.
« Cette prophétie est troublante. Elle pourrait être liée aux forces obscures que nous avons évoquées précédemment. Peut-être qu'en comprenant davantage sur ce dieu inconnu, nous pourrions non seulement retrouver les oracles, mais aussi découvrir une menace qui dépasse nos attentes. »
Hadrien referma le registre avec soin, son regard grave fixé sur Shaka.
« Nous trouverons les réponses directement à Delphes, le lieu des oracles de la Pythie, » déclara-t-il avec une détermination calme mais inébranlable.
Shaka croisa les bras, pensif.
« Delphes... Un lieu sacré depuis des millénaires, mais depuis leur disparition, il est resté dans l'ombre. Si les oracles se sont vraiment retirés ou cachés, cela pourrait être l'un des seuls endroits où nous trouverons des indices. »
Hadrien hocha la tête.
« Leur silence n'est pas une coïncidence. Si les oracles ont quitté Delphes, alors nous découvrirons pourquoi, et si elles y sont encore, elles devront répondre à nos questions. »
Shaka ferma les yeux, son expression impassible.
« Très bien. Mais Delphes n'est pas un lieu qu'on approche sans prudence. Ses secrets sont enfouis dans des couches de mystères, protégés par des forces que nous ne pouvons pas encore comprendre. »
Hadrien esquissa un léger sourire.
« Cela tombe bien, Shaka. Les secrets et les mystères sont ma spécialité. »
Le chevalier de la Vierge rouvrit les yeux, une lueur d'amusement à peine perceptible traversant son regard.
« Alors partons, Hadrien. Que ce voyage révèle ce que le Sanctuaire doit savoir. »
Les deux chevaliers d'or quittèrent les archives, leurs pas résonnant dans le silence de la salle, portés par la promesse de réponses cachées dans les ruines sacrées de Delphes.
À suivre
