Chapitre 13: Atlantis

Quelques mois plus tard, Hadrien se trouvait dans la vaste bibliothèque nationale de France, plongé dans ses recherches sur Kèr pour la mission qu'Athéna lui avait confiée. Il logeait temporairement chez les Flamel, qui avaient généreusement mis leur demeure à sa disposition. La lumière tamisée de la bibliothèque faisait briller la couverture dorée des vieux manuscrits éparpillés devant lui.

Avec sa chemise blanche parfaitement boutonnée, sa cravate soigneusement nouée, et son veston ajusté, Hadrien dégageait une élégance naturelle. Ses longs cheveux, coiffés dans un style rappelant celui de son aïeul Aspros, renforçaient son air mystérieux et intemporel.

Il ne manqua pas d'attirer l'attention des jeunes étudiantes, qu'il soit dans les couloirs ou assis à sa table. Elles chuchotaient et échangeaient des regards curieux, fascinées par son allure et l'intensité avec laquelle il parcourait les pages jaunies des anciens grimoires.

Mais Hadrien restait concentré. Chaque mot, chaque indice trouvé parmi les ouvrages, le rapprochait de la vérité sur Kèr et son influence mystérieuse. Pour lui, il n'y avait rien de plus important que de comprendre les origines et les intentions de cette divinité obscure.

Hadrien resta immobile, pensif, devant un vieux grimoire ouvert, ses doigts effleurant les pages usées se rappelant de son voyage aux Etats-Unis sur un indice de la présence de la divinité maléfique.

Flash-back

Il avait voyagé sans relâche, traversant continents et océans à la recherche d'indices sur Kèr. Ses recherches l'avaient finalement mené au Kansas, aux États-Unis, où une piste intrigante l'attendait. Là, il avait entendu parler d'un lieu singulier : une maison hantée connue sous le nom de "Maison de Sallie".

Les archives locales qu'il avait consultées mentionnaient des phénomènes inexplicables et une malédiction pesant sur les lieux. D'après les légendes, la maison portait la trace d'une entité puissante qui s'y était attardée il y a plusieurs siècles. Hadrien savait que cette entité n'était autre que Kèr. Les témoignages concordaient : quiconque avait vécu dans cette maison avait été accablé par des malheurs, sombrant dans la folie ou disparaissant mystérieusement.

En se tenant devant la maison décrépite, Hadrien ressentit une étrange pulsation dans l'air, comme si la cosmoénergie de la déesse était encore imprégnée dans les murs.

« Elle était ici, » murmura-t-il en sentant la cosmoénergie résiduelle de kèr.

Il entra prudemment avec la permission des propriétaires de la maison, ses sens aiguisés et son cosmos prêt à le protéger contre toute menace. La maison semblait avoir conservé les traces de sa malédiction. Les ombres dansaient étrangement sur les murs, et un froid surnaturel s'était installé, bien que le soleil brille à l'extérieur.

Hadrien était déterminé à découvrir ce que Kèr avait laissé derrière elle, une pièce du puzzle qui pourrait l'aider à comprendre ses motivations et son rôle dans le grand jeu des dieux.

Hadrien avançait avec précaution à travers la maison, ses sens constamment en alerte. Le froid surnaturel s'intensifiait à mesure qu'il pénétrait plus profondément dans l'édifice. Les murs semblaient chuchoter, porteurs de secrets oubliés, et une présence oppressante pesait sur ses épaules. Malgré son cosmos, une entité spectrale née de la cosmoénergie résiduelle de Kèr continuait de hanter l'endroit, résistante à ses tentatives de purification.

Il s'arrêta dans une pièce centrale, le salon, où l'air était encore plus glacial. L'esprit de Kèr semblait avoir marqué cet endroit comme un sanctuaire ténébreux. Hadrien ferma les yeux, laissant son cosmos l'entourer comme une lumière protectrice. Cependant, il savait que ses efforts seuls ne suffiraient pas. Ce genre d'entité nécessitait l'intervention d'un Chevalier maîtrisant les arts spirituels, tel un Chevalier d'Or du Cancer ou de la Vierge.

"Shaka pourrait neutraliser cette énergie..." pensa-t-il, mais il repoussa immédiatement cette idée. Athéna avait été claire : il devait rester discret. Faire appel à Shaka, avec son aura éclatante, risquait d'attirer l'attention sur sa mission. Hadrien serra les poings, conscient du dilemme. Il devait résoudre ce mystère seul, ou tout au moins suffisamment pour pouvoir transmettre des informations utiles à Athéna sans éveiller les soupçons de Kèr.

Il s'agenouilla au sol, cherchant des traces ou des indices dans la pièce. Son regard se posa sur une vieille boîte en bois partiellement enfouie sous des débris. Il l'ouvrit avec précaution et trouva une série de notes écrites dans une langue ancienne, que seule une lecture attentive de son cosmos lui permit de déchiffrer. Les mots parlaient de sacrifices, de malédictions et de manipulations du destin—des indices qui pointaient vers la main de Kèr.

Le temps pressait. L'entité semblait s'agiter, comme si elle avait perçu sa présence et comprenait ses intentions. Hadrien devait agir vite et intelligemment, quitte à prendre des risques calculés pour déjouer la malédiction et s'approcher davantage de la vérité.

Hadrien sortit de sa poche une petite fiole d'eau bénite, un objet précieux qu'il gardait depuis sa dernière visite aux archives du Sanctuaire. Cette eau avait été bénie et imprégnée de la cosmoénergie de Shion, l'ancien Grand Pope, avant son assassinat par Saga. Il savait que cette eau, combinée à son propre cosmos, pourrait affaiblir temporairement l'entité, lui offrant une chance de se retirer sans éveiller davantage l'attention de Kèr.

Il ouvrit la fiole et murmura une prière silencieuse, une invocation destinée à amplifier la puissance purificatrice du liquide. Puis, avec un mouvement fluide, il projeta l'eau bénite dans l'air. Le liquide scintilla, absorbant et amplifiant la lumière dorée de son cosmos, avant de se disperser en une pluie éblouissante. La pièce fut inondée d'une lueur éclatante, et l'entité, prise de court, poussa un cri perçant avant de se replier dans les recoins sombres de la maison.

Profitant de l'effet, Hadrien intensifia son cosmos pour former une barrière lumineuse autour de lui, aveuglant et apaisant temporairement l'entité. Il sentit la pression oppressante diminuer légèrement, suffisamment pour lui permettre de se déplacer sans être retenu.

Il ne perdit pas de temps et quitta rapidement la maison, son souffle légèrement saccadé. Une fois à l'extérieur, le soleil l'accueillit, dissipant l'aura glaciale qui s'était accrochée à lui à l'intérieur. Hadrien jeta un dernier regard à la maison maudite, pensif.

"Ce n'est qu'un début," se dit-il en glissant la fiole vide dans sa poche. "Je dois poursuivre cette enquête, mais cette fois, mieux préparé."

Fin de Flashback

Hadrien fut tiré de ses pensées par une voix hésitante à côté de lui. Un jeune étudiant, à peine plus âgé qu'un adolescent, se tenait là, l'air un peu intimidé mais déterminé.

« Excusez-moi, monsieur, » dit l'étudiant en désignant l'un des livres posés près de Hadrien. « J'aurais besoin de ce livre pour mes devoirs. Pourriez-vous me le prêter si vous avez fini avec ? »

Hadrien leva les yeux, ses traits sérieux s'adoucissant. Il hocha doucement la tête avant de prendre le livre en question.

« Bien sûr. Je pense avoir terminé avec celui-ci, » dit-il en tendant le volume à l'étudiant avec un léger sourire.

L'étudiant le remercia chaleureusement avant de partir en direction d'une autre table. Hadrien le suivit du regard un instant, son esprit encore partiellement occupé par ses souvenirs. L'interaction, bien que brève, lui permit de reprendre pied dans le présent.

Il repoussa les autres livres devant lui, ajusta ses notes, et murmura pour lui-même : « Il est temps de recoller les morceaux. » Puis, il plongea à nouveau dans sa quête, déterminé à trouver un indice qui le rapprocherait de Kèr.

Hadrien rangea soigneusement ses notes et ajusta son veston avant de se lever. Alors qu'il s'apprêtait à quitter la bibliothèque, il remarqua que l'étudiant à qui il avait prêté le livre avait laissé le talon d'emprunt sur la table.

Avec un soupir léger et un sens du devoir discret, Hadrien prit le talon et se dirigea vers le comptoir de la responsable de la salle de lecture.

« Voici le talon correspondant à un emprunt, » dit-il en tendant le papier. « Un étudiant l'a oublié. »

La responsable, une femme d'âge moyen à l'air sévère mais professionnel, le remercia avec un petit sourire.

« Merci, monsieur. Ce genre de rigueur est rare. »

Hadrien répondit d'un léger hochement de tête avant de quitter la salle. Ses pensées s'orientaient déjà vers ses prochaines étapes, mais il ne pouvait s'empêcher de réfléchir à l'importance des petites actions et de l'ordre, même dans le chaos de sa mission. Chaque détail compte, se rappela-t-il en franchissant les portes imposantes de la bibliothèque nationale.

Il se tenait sous l'auvent d'un café, observant la pluie incessante qui tombait du ciel gris. Un frisson étrange parcourut son échine en constatant que ce phénomène ne se limitait pas seulement à la France. Partout dans le monde, une pluie semblable s'abattait, sans explication logique. Même les bulletins télévisés ne donnaient aucune réponse plausible. Les scientifiques étaient désemparés et les informations se multipliaient sans aucune réponse concrète.

Les journaux à la une parlaient de "phénomène climatique global", mais les images des prévisions montraient une constante de pluies torrentielles dans chaque coin du globe. L'eau continuait de tomber, et Hadrien ne pouvait s'empêcher de sentir que cela n'était pas une simple anomalie météorologique.

Assis dans un coin tranquille d'un café parisien, il sirotait une boisson chaude tout en feuilletant distraitement un journal. Son attention fut soudain captée par la télévision du café, où une présentatrice annonçait la disparition de Julian Solo, héritier de la puissante famille Solo, juste avant le début des pluies incessantes qui touchaient le monde entier.

Hadrien fronça les sourcils, un éclair de compréhension traversant son esprit. Poséidon, le dieu des mers, s'était manifestement libéré de son sceau et réincarné dans l'héritier des Solo. Il savait que cette famille servait de réceptacle au dieu des océans depuis des millénaires. Une nouvelle guerre divine se préparait, et Hadrien devait agir rapidement.

Il quitta sa table, laissant quelques pièces pour sa boisson, et se dirigea vers la cabine téléphonique située à l'intérieur du café. Il composa rapidement le numéro de la famille Kido. Après quelques sonneries, la voix grave de Tatsumi répondit à l'autre bout de la ligne.

« Allô ? »

« Tatsumi, ici Hadrien. Est-ce que Saori est avec vous ? »

Tatsumi soupira légèrement. « Non, Hadrien. Dame Saori est partie au Sanctuaire Sous-Marin. Elle a été emportée par Poséidon pour protéger le monde des inondations. Les Chevaliers de Bronze – Seiya, Shiryu, Hyoga, Shun, et Ikki – sont en route pour la sauver et mettre fin à cette menace. »

Hadrien serra le combiné, réfléchissant à la situation. Il savait que cette bataille serait difficile pour les Chevaliers de Bronze, mais il devait leur faire confiance pour affronter Poséidon. Quant à lui, sa mission actuelle ne lui permettait pas d'interférer directement, bien qu'il surveillerait les événements de près.

Hadrien reprit d'un ton calme :

« Tatsumi, Saori a-t-elle laissé des instructions me concernant avant de partir ? »

Il entendit un silence à l'autre bout de la ligne, avant que Tatsumi ne réponde d'une voix grave :

« Oui, elle a donné des consignes claires. Dame Saori m'a demandé de vous transmettre un message : ne pas intervenir dans cette affaire. Elle insiste pour que vous restiez concentré sur votre mission actuelle. »

Hadrien serra les dents, partagé entre son désir d'aider et son devoir envers les ordres d'Athéna.

« Très bien. Je respecterai ses souhaits, Tatsumi. Mais tenez-moi informé des développements. »

« Je le ferai, Hadrien. Faites ce qu'elle vous a demandé. »

Hadrien raccrocha, le regard sombre. Il savait que la situation était critique, mais sa mission devait passer avant tout, même si cela signifiait rester en retrait. Il resta pensif, jouant distraitement avec une cuillère sur la table du café.

"Si le Sanctuaire Sous-Marin existe vraiment," pensa-t-il, "alors il doit bien y avoir une bibliothèque ou une salle d'archives."

L'idée germa rapidement dans son esprit : les lieux sacrés des dieux contiennent souvent des connaissances oubliées ou interdites. Si Poséidon était lié aux cycles divins et à la guerre contre Athéna, peut-être qu'il y avait des traces ou des mentions de Kèr parmi ces archives anciennes.

"Je ne désobéirais pas aux ordres d'Athéna," se dit-il, "puisque je n'interviendrai pas dans le combat de Seiya et des autres. Mais rien ne m'empêche d'être présent dans le Sanctuaire Sous-Marin. Je suis toujours sur ma mission."

Avec cette résolution, il se leva, ajusta son manteau, et se dirigea vers la sortie. La pluie battante ne le dérangeait pas. Son objectif était clair : trouver un moyen de descendre dans le Sanctuaire Sous-Marin sans attirer l'attention de Poséidon ni des Chevaliers.

Hadrien quitta le café et se dirigea vers le quartier magique français. Là, il rédigea un message succinct pour Nicolas et Perenelle Flamel, expliquant qu'il poursuivait sa mission et leur demandant de le tenir informé si quelque chose d'inhabituel survenait. Attachant le parchemin à la patte d'un hibou, il observa l'animal s'envoler dans la pluie persistante.

Alors qu'il marchait dans les rues pavées, l'esprit d'Hadrien vagabonda vers ses cours d'histoire de l'Antiquité. Il se rappela que Marseille, autrefois Massalia, avait été fondée par les Grecs avant l'époque romaine.

"Une ville grecque ancienne, en bord de mer et dépendante de la pêche," murmura-t-il pour lui-même. "Si Poséidon avait une influence forte à l'époque, il est plausible que cette ville cache encore des traces de son culte, voire un passage vers son Sanctuaire Sous-Marin."

Sa réflexion se concentra sur le fait que les Grecs respectaient profondément les dieux de l'Olympe, en particulier ceux liés à la mer comme Poséidon. L'idée que Marseille puisse dissimuler une entrée vers le Sanctuaire semblait de plus en plus plausible.

Avec un nouveau but en tête, Hadrien se dirigea vers la gare magique la plus proche. Il achèterait un billet pour Marseille et enquêterait sur place. Si sa théorie était juste, cette ancienne ville grecque pourrait bien lui révéler une piste précieuse. Il arriva rapidement à la gare magique de Paris, située discrètement sous un quartier animé de la capitale. Cette gare, bien plus sophistiquée que celles des Moldus, fonctionnait grâce à un système de trains enchantés capables d'atteindre des vitesses phénoménales. Ces trains, connus sous le nom de "Phantom Express", étaient conçus pour transporter sorciers et sorcières à travers le pays en un temps record, tout en restant dissimulés aux yeux des non-sorciers.

Après avoir acheté son billet pour Marseille, Hadrien monta à bord d'un train élégant aux cabines confortables et enchantées pour limiter les effets de la vitesse. Une fois installé, il regarda par la fenêtre alors que le train démarrait, laissant derrière lui la ville lumière.

Le trajet, d'une durée de seulement 1 heure et 20 minutes, était bien plus rapide que le TGV des Moldus. Hadrien en profita pour revoir mentalement les détails qu'il connaissait sur Marseille et ses possibles connexions avec les anciennes divinités grecques.

"Si un passage vers le Sanctuaire de Poséidon existe, il devrait se trouver quelque part près du Vieux-Port ou dans des cavernes sous-marines," pensa-t-il en consultant une carte ancienne qu'il avait emportée.

Quand le train ralentit en approchant de Marseille, Hadrien sentit une certaine excitation mêlée à de l'appréhension. La pluie qui tombait encore à flots ajoutait une touche dramatique à son arrivée. Descendant du train, il prit une grande inspiration avant de se diriger vers le Vieux-Port, son premier lieu d'investigation.

Hadrien s'arrêta net en apercevant une grande affiche devant la gare magique de Marseille. Elle annonçait fièrement l'ouverture récente de la plus vieille bibliothèque de la ville, restaurée et accessible au public depuis un mois.

"La Bibliothèque Hélicéenne, fondée par les premiers colons grecs de Massalia, redécouverte et restaurée," lisait l'affiche.

Une étincelle d'intérêt s'alluma dans les yeux d'Hadrien. Si cette bibliothèque avait été construite par les colons grecs, il était fort probable qu'elle contienne des documents, des inscriptions, ou des reliques liées à Poséidon et au culte qui lui était rendu à l'époque.

"C'est exactement le genre de lieu où je pourrais trouver des indices sur un passage vers le Sanctuaire Sous-Marin," murmura-t-il pour lui-même.

Sans perdre de temps, il se dirigea vers l'adresse indiquée sur l'affiche, en plein cœur de la version magique du Vieux Marseille. Les ruelles pavées baignées par la pluie ajoutaient une atmosphère mystique à sa quête.

La bibliothèque était un bâtiment impressionnant, un mélange d'architecture grecque antique et de touches modernes dues à sa restauration récente. À l'entrée, une grande plaque dorée portait l'inscription :

"Bibliothèque Hélicéenne - En mémoire des fondateurs de Massalia et des dieux de l'Olympe."

Hadrien entra, accueilli par un mélange d'odeurs de vieux parchemins et de bois poli. La pièce principale était vaste, ornée de colonnes rappelant un temple grec, et des étagères imposantes bordaient les murs. Il approcha un bibliothécaire d'un âge avancé et à l'air savant.

Excusez-moi, pourriez-vous me guider vers les archives sur les cultes antiques, notamment ceux dédiés à Poséidon ?

Le vieil homme ajusta ses lunettes et le regarda avec intérêt.

Bien sûr, jeune homme. Les textes sur Poséidon sont rares, mais nous avons une section spéciale pour les documents sur la colonisation grecque et les cultes marins. Suivez-moi.

Hadrien, le cœur battant, suivit le bibliothécaire vers une section reculée, espérant que cette bibliothèque lui offrirait une piste vers le Sanctuaire de Poséidon. Après une demi-heure de recherches intensives dans la section reculée de la bibliothèque, il tomba sur un parchemin poussiéreux, écrit en grec ancien. Il y était mentionné un passage caché près du Vieux-Port de Marseille, utilisé autrefois par les prêtres du culte de Poséidon. Le texte décrivait une entrée dissimulée menant à un sanctuaire sous-marin, autrefois un lieu sacré pour rendre hommage au dieu des mers.

"C'est ça," murmura-t-il, son regard s'illuminant de détermination.

Il copia soigneusement les instructions du parchemin et quitta la bibliothèque après avoir remercié le bibliothécaire. Il se dirigea vers le Vieux-Port, sous une pluie qui ne cessait de tomber, rendant l'atmosphère encore plus énigmatique.

Arrivé sur place, il parcourut les quais, observant attentivement les structures anciennes encore visibles malgré les modernisations. L'endroit était animé, mais les marins et touristes semblaient complètement ignorants du trésor historique caché sous leurs pieds.

Après quelques minutes de recherche minutieuse, il repéra un passage dissimulé derrière une série de pierres usées par le temps et l'eau salée. En s'approchant, il ressentit une étrange énergie, une sorte de rémanence cosmique, qui confirma qu'il était au bon endroit.

Il posa ses mains sur les pierres gravées de symboles grecs et murmura en grec :
"Par le cosmos de Poséidon, ouvre-toi."

Les symboles s'illuminèrent brièvement, et un passage s'ouvrit lentement dans un grondement sourd. Une brise froide et salée s'échappa de l'ouverture, portant avec elle un parfum d'antiquité et de mystère.

Hadrien sourit, satisfait. "L'entrée vers le sanctuaire sous-marin… Me voilà."

Il s'engouffra dans le passage, prêt à découvrir ce que le domaine de Poséidon avait à révéler, en espérant que cela le rapprocherait de la vérité sur Kèr. Il atterrit doucement sur ses pieds, son cosmos l'ayant protégé lors de sa descente. Ses yeux balayèrent les lieux avec fascination. Ce qu'il voyait était radicalement différent du Sanctuaire d'Athéna. Ici, tout était baigné dans une lumière aquatique diffuse, les couleurs oscillant entre le bleu et le vert émeraude, comme si le monde entier était plongé dans une mer vivante.

Au-dessus de lui, l'eau remplaçait le ciel. Une gigantesque coupole d'eau maintenue par une force mystérieuse protégeait le sanctuaire sous-marin de l'écrasante pression des océans. Des bancs de poissons et d'autres créatures marines nageaient tranquillement, projetant des ombres mouvantes sur le sol en mosaïque.

Hadrien inspira profondément, sentant l'humidité dans l'air. Chaque pierre et chaque mur semblaient respirer la présence de Poséidon. L'architecture était grandiose, mêlant des colonnades grecques classiques à des motifs marins – des coquillages, des hippocampes et des vagues gravées dans la pierre.

Il avançait prudemment, son cosmos légèrement éveillé pour éviter de déclencher des pièges ou d'alerter une présence ennemie. Ses pas résonnaient doucement sur le sol, et il pouvait entendre le lointain murmure de l'eau contre la coupole, comme une mélodie apaisante mais inquiétante.

"C'est vraiment un sanctuaire digne du dieu des mers…", murmura-t-il, impressionné mais sur ses gardes.

Son objectif était clair : trouver la bibliothèque ou les archives de ce lieu, tout en évitant d'interférer avec la bataille que menaient sûrement Saori et les Chevaliers de Bronze quelque part dans ces profondeurs.
Il sentit soudain une fluctuation dans son cosmos, une énergie qu'il reconnaîtrait entre mille : celle de Shiryu. Mais cette énergie diminuait dangereusement. Le cœur serré, il se précipita dans cette direction, ses pas rapides mais silencieux pour éviter d'être détecté.
Lorsqu'il atteignit la source, il trouva Shiryu étendu sur le sol, grièvement blessé. Non loin de lui gisait un autre corps – celui de Krishna de Chrysaor, qui semblait avoir été vaincu. Une des colonnes soutenant le Sanctuaire Sous-Marin était en ruines, signe du combat acharné qui avait eu lieu ici.
Il s'approcha discrètement de Shiryu, s'accroupissant près de lui. Son armure de Dragon était en morceaux, témoignant de l'intensité du combat. La respiration de Shiryu était faible, mais régulière.

"Tu t'es encore dépassé, Shiryu," murmura Hadrien, presque admiratif.

Il plaça une main sur le dos de son camarade et canalisa son cosmos. Une douce lumière dorée enveloppa Shiryu, stabilisant son état. Hadrien ne pouvait pas le guérir complètement – cela risquerait d'attirer l'attention – mais il fit en sorte qu'il soit hors de danger immédiat.

Une fois qu'il sentit que Shiryu était en sécurité, Hadrien se releva, jetant un dernier regard à son compagnon inconscient. "Repose-toi. Les autres auront besoin de toi pour la suite."

Disparaissant aussi furtivement qu'il était venu, il continua sa route, déterminé à atteindre son objectif tout en restant une ombre silencieuse dans cette guerre des dieux. Il accéléra son pas, se dirigeant discrètement vers le Temple de Poséidon. L'atmosphère était lourde, empreinte de la puissance du dieu des mers, mais il restait concentré. Alors qu'il avançait, une voix résonna dans son esprit, douce mais empreinte d'une autorité incontestable.

"Hadrien." La voix d'Athéna. "Que fais-tu ici ? Je t'avais ordonné de ne pas intervenir dans cette bataille."

Hadrien s'arrêta un instant, fermant les yeux pour mieux se concentrer sur le lien télépathique.

"Athéna," répondit-il calmement, "je n'interviens pas dans la bataille. Je respecte vos ordres."

Il sentit la tension dans le silence qui suivit. Avant qu'elle ne puisse rétorquer, il continua :

"Je suis ici pour ma mission principale : enquêter sur Kèr. Je soupçonne que le Sanctuaire Sous-Marin renferme des archives ou des traces qui pourraient m'aider à comprendre ses intentions. Ma présence ici n'a rien à voir avec le combat."

Un soupir exaspéré résonna dans son esprit. "Hadrien, je t'ai demandé de rester discret. Poséidon est un adversaire dangereux, et ta présence ici pourrait compliquer davantage les choses."

"Je comprends vos préoccupations," répondit-il fermement. "Mais en respectant vos ordres de ne pas intervenir, je ne fais que suivre un autre de vos commandements. Trouver des informations sur Kèr est crucial pour la guerre qui se profile. Je vous promets de ne pas me mêler au conflit en cours."

Un silence suivit, avant qu'Athéna ne réponde, sa voix plus douce, bien que toujours empreinte de reproche. "Fais ce que tu dois, mais sois prudent, Hadrien. Nous ne pouvons nous permettre de te perdre."

Le lien télépathique s'éteignit, et Hadrien reprit son chemin, son esprit encore plus déterminé. La tension dans l'air s'intensifiait à mesure qu'il approchait du Temple de Poséidon, mais il savait que son rôle était vital, même s'il restait dans l'ombre des batailles épiques qui se déroulaient autour de lui.

Alors qu'il avançait dans les chemins du Sanctuaire Sous-Marin, Hadrien sentit une cosmoénergie puissante mais vacillante à proximité. Il ralentit, attentif, jusqu'à ce qu'il aperçoive Sorrento de la Sirène, l'un des Généraux de Poséidon, en compagnie de Kiki, le jeune disciple de Mû. Kiki portait sur son dos la Pandora Box de la Balance, tandis que l'armure d'écaille de Sorrento montrait des signes évidents de dégâts récents, fissurée et ternie.

Kiki s'arrêta net en voyant Hadrien. Ses yeux s'écarquillèrent de surprise, et il s'écria :
"Hadrien ? Qu'est-ce que tu fais ici ?!"

Sorrento, malgré son état affaibli, fixa Hadrien d'un regard méfiant, levant légèrement son bras en guise de précaution, prêt à agir si nécessaire.

"Kiki," répondit Hadrien avec calme, son regard passant brièvement de l'enfant au Marina. "Je pourrais te poser la même question. Pourquoi es-tu ici avec un Général de Poséidon ?"

Kiki hésita, mais finit par répondre, sa voix tremblante légèrement :
"Seiya et les autres ont détruit deux colonnes, mais nous avons besoin des armes de la Balance pour abattre les autres. Sorrento nous aide... Il n'est plus un ennemi, je crois."

Hadrien inclina la tête, intrigué par les paroles du jeune garçon. Il reporta son attention sur Sorrento.
"Tu choisis d'aider Athéna, Général ? Pourquoi ce changement de camp ?"

Sorrento croisa les bras, malgré la douleur visible sur son visage, et répondit d'une voix posée :
"Je suis loyal à Poséidon, mais je ne peux ignorer que la réincarnation de notre dieu a été manipulée par des forces plus sombres. Le destin de ce monde ne doit pas être sacrifié pour leurs ambitions. Si cela signifie travailler avec Athéna pour le préserver, alors je ferai ce qu'il faut."

Hadrien hocha lentement la tête, comprenant que le Marina avait agi par conscience plutôt que par pure loyauté.

Kiki, toujours curieux, s'approcha timidement. "Mais toi, Hadrien, pourquoi es-tu ici ? Ce n'est pas pour combattre, non ?"

Hadrien esquissa un léger sourire. "Non, je suis ici pour autre chose. Une enquête sur des mystères plus anciens que ce conflit. Mais cela ne signifie pas que je détournerai les yeux si je peux aider."

Sorrento, bien que méfiant, semblait accepter la présence de l'intrus. Hadrien posa une main réconfortante sur l'épaule de Kiki. "Tu es courageux, Kiki. Continue à protéger les armes de la Balance. Elles seront vitales pour cette bataille."

Kiki s'élança rapidement, portant la Pandora Box, laissant Hadrien seul avec Sorrento. Le Marina fixa le jeune homme avec un mélange de curiosité et de méfiance, avant de rompre le silence.

"Dis-moi, Hadrien," commença Sorrento d'une voix grave mais calme, "es-tu ici pour Kanon des Gémeaux ? Celui qui manipule Julian Solo dans l'ombre ?"

Hadrien se figea, ses yeux s'écarquillant de surprise à l'entente de ce nom. Un mélange de confusion et de frustration traversa son visage.

"Kanon des Gémeaux…" murmura-t-il pour lui-même, comme si les pièces d'un puzzle complexe venaient soudainement de s'emboîter. Il fronça les sourcils, se reprochant intérieurement d'avoir négligé un détail pourtant essentiel.

Il pensa rapidement à l'histoire des chevaliers des Gémeaux, où l'un des jumeaux portait souvent une part d'ombre ou de trahison. Hadrien avait étudié ces récits mais, pris dans le tourbillon de ses propres recherches sur Kèr, il avait négligé de faire le lien évident.

"Je suis un imbécile…" murmura-t-il, plus pour lui-même que pour Sorrento. "J'aurais dû y penser. Les Gémeaux… c'est toujours une histoire de jumeaux. Si Aspros et Deutéros ont marqué une époque, il était évident que Kanon et Saga continueraient ce cycle."

Sorrento observa Hadrien attentivement, notant son agitation intérieure. "Alors, tu n'étais pas venu pour lui ?" demanda-t-il, intrigué.

Hadrien releva la tête, son expression redevenant plus calme mais marquée par une détermination renouvelée. "Non, je suis ici pour une autre mission. Mais si Kanon des Gémeaux joue un rôle dans cette guerre, je ne peux l'ignorer. Il faut comprendre ses intentions et ce qu'il espère obtenir en manipulant Julian Solo et le pouvoir de Poséidon."

Le Marina hocha la tête lentement, respectant l'analyse rapide d'Hadrien. "Kanon est dangereux. Il est rusé et implacable, mais…" Sorrento hésita un instant avant de continuer, "je ne crois pas qu'il serve véritablement Poséidon. Ses ambitions semblent aller bien au-delà."

Hadrien acquiesça, se préparant mentalement à la possibilité que Kanon devienne une figure centrale dans ses recherches et les événements à venir. "Merci pour cette information, Sorrento. Cela change beaucoup de choses."

Sorrento plissa légèrement les yeux, intrigué par la tournure de la conversation. Hadrien, toujours calme mais conscient de l'importance de ce qu'il allait révéler, poursuivit :

"Après la bataille du Sanctuaire, Athéna m'a confié une mission bien particulière. Je devais enquêter sur une ancienne menace divine… Kèr, la déesse de la mort violente et de la destruction."

Le nom sembla flotter dans l'air, et même Sorrento, pourtant familier avec les divinités et leur influence, sembla surpris.

"Kèr ?" répéta-t-il. "Cette déesse obscure… Quel lien a-t-elle avec cette guerre ?"

Hadrien hocha la tête, un regard grave dans les yeux. "Elle est bien plus liée que tu ne le crois. Après avoir parcouru des archives et interrogé certains oracles, j'ai découvert une vérité troublante. Lorsque Saga des Gémeaux était nourrisson, Kèr a implanté en lui une graine maléfique. Ce n'était pas un simple hasard que Saga ait un côté sombre si puissant. C'était une manipulation divine, un plan pour perturber l'équilibre au sein du Sanctuaire."

Sorrento resta silencieux, digérant l'information. Cela expliquait beaucoup de choses sur le comportement de Saga, sa lutte intérieure et sa chute.

"Kanon…" murmura Hadrien, reprenant le fil de ses pensées. "Il est possible qu'il ait été influencé aussi, d'une manière ou d'une autre. Ou alors, il a exploité la situation pour poursuivre ses propres objectifs. Mais si Kèr est derrière tout cela, il est impératif que je découvre l'étendue de son influence avant qu'elle ne frappe à nouveau."

Le Marina inclina légèrement la tête, reconnaissant la gravité de la mission d'Hadrien. "Alors, tu es ici pour traquer les traces de cette déesse… Et non pour intervenir directement dans la bataille entre Athéna et Poséidon."

Hadrien acquiesça. "C'est exact. Mon rôle est différent. Athéna m'a demandé de rester en retrait pour ne pas perturber l'équilibre du combat. Mais je ne peux ignorer les éléments qui pourraient m'aider dans cette quête. Le Sanctuaire Sous-Marin regorge d'histoires et de secrets. Peut-être qu'ici, je trouverai quelque chose sur Kèr."

Sorento lui proposait de guider vers les archives du sanctuaire. Hadrien accepta l'offre de Sorrento d'un simple hochement de tête.

"Si tu peux me guider là-bas, cela m'épargnera de précieuses heures de recherche."

Sorrento acquiesça, tournant les talons pour ouvrir la voie. Alors qu'ils traversaient les chemins vastes du Sanctuaire Sous-Marin, baignés par la lumière aquatique filtrée à travers le plafond d'eau, une conversation s'engagea entre eux.

"Je dois admettre," commença Sorrento d'une voix réfléchie, "je n'ai jamais ressenti d'aura maléfique chez Kanon. Bien sûr, il a ses ambitions et ses secrets, mais rien qui ne dégage cette... noirceur surnaturelle que l'on associerait à une entité comme Kèr."

Hadrien réfléchit un instant avant de répondre. "C'est une observation intéressante. Si Kèr avait choisi d'implanter une graine maléfique chez l'un des jumeaux, il est logique qu'elle ait choisi l'aîné, Saga. Les aînés portent souvent plus de responsabilités, et leur chute peut causer un plus grand déséquilibre."

Sorrento hocha la tête, visiblement intrigué. "Tu supposes donc que Kanon a échappé à cette influence uniquement par le hasard de sa naissance ?"

Hadrien esquissa un sourire mince. "Peut-être pas uniquement. Kanon semble être un manipulateur et un stratège, mais ces traits relèvent de sa personnalité naturelle, non d'une corruption divine."

Sorrento fronça les sourcils, réfléchissant aux implications. "Cela signifierait que Kanon pourrait être un pion dans un plan plus vaste, sans même s'en rendre compte... Mais il pourrait aussi jouer un rôle décisif si ses ambitions se heurtent à celles de Kèr."

Hadrien acquiesça lentement. "C'est une possibilité. Et c'est précisément pour cela que je dois explorer ces archives. Si Kèr a laissé des traces de ses manipulations ou des indices sur ses plans, ils pourraient se trouver ici."

Hadrien et Sorrento avancèrent prudemment dans la salle silencieuse. L'atmosphère des archives du Sanctuaire Sous-Marin était pesante, chaque recoin semblait imprégné de l'énergie des secrets millénaires qu'il renfermait. Ils atteignirent une grande table où étaient dispersés des livres ouverts et un cahier aux pages jaunies par le temps.

Hadrien se pencha pour examiner le cahier, mais une fois son regard posé sur les lignes de texte, il fronça les sourcils. Les caractères cyrilliques lui étaient totalement incompréhensibles.

"C'est écrit en russe," murmura-t-il en glissant un doigt sur une page. "Mais je ne maîtrise pas cette langue."

Sorrento, qui se tenait légèrement en retrait, jeta un coup d'œil au cahier et haussa les sourcils. "C'était probablement celui d'Isaak du Kraken," dit-il d'un ton calme mais chargé d'une légère tristesse.

Hadrien tourna la tête vers lui, intrigué. "Isaak ? L'un des Généraux de Poséidon ?"

Sorrento hocha lentement la tête. "Oui. C'était un camarade, un guerrier loyal envers Poséidon. Mais il a trouvé la mort dans son combat contre Hyoga, le Chevalier du Cygne. Isaak avait une personnalité complexe, toujours en quête de sens et de vérité, bien que son dévouement ait souvent été aveugle."

Hadrien observa le cahier avec plus d'attention, ses doigts effleurant la couverture usée. Il se demandait quels secrets Isaak avait bien pu consigner. "Tu sais s'il a laissé des notes importantes ici ? Quel genre d'informations aurait-il pu écrire dans ce cahier ?" demanda-t-il en levant les yeux vers Sorrento.

Le général de la Sirène secoua doucement la tête, un léger sourire d'excuse sur les lèvres. "Je crains de ne pas pouvoir t'aider sur ce point. Je ne parle pas non plus le russe."

Hadrien poussa un soupir frustré, mais rapidement remplacé par un regard déterminé. "Ce cahier pourrait contenir des informations cruciales. Si Isaak y notait ses observations et ses découvertes, il est possible qu'il ait laissé des indices sur les forces cosmiques qui influencent Poséidon… et peut-être sur Kèr."

Sorrento acquiesça lentement. "C'est possible. Isaak était méthodique et rigoureux. Si quelqu'un connaissait les moindres détails sur les énergies environnantes ou les anomalies du Sanctuaire Sous-Marin, c'était bien lui."

Hadrien referma le cahier avec précaution et le glissa dans sa sacoche. "Je demanderai à Hyoga s'il survit. Sinon, je trouverai quelqu'un d'autre pour traduire ces pages plus tard. Mais pour l'instant, concentrons-nous sur ce que nous pouvons apprendre ici."

Il attrapa les livres disposés sur la table, reconnaissant leur écriture en grec ancien. Bien qu'il sache les lire, il n'avait pas le temps de les étudier sur place. Chaque instant comptait. Alors qu'il glissait les ouvrages dans sa sacoche, une violente secousse fit trembler la pièce.

Sorrento se tourna brusquement vers lui, son visage marqué par une lueur d'inquiétude. "C'était un séisme... Mais ce n'est pas tout. Je ne sens plus la cosmoénergie de Poséidon."

Hadrien écarquilla légèrement les yeux. "Cela veut dire qu'Athéna et les Chevaliers de Bronze ont réussi ?"

Le général acquiesça, son expression grave. "Oui, mais cela signifie aussi que le Sanctuaire Sous-Marin ne peut plus maintenir son équilibre. Il va être submergé par les flots."

Un autre tremblement secoua les murs, des fragments de pierre tombant autour d'eux. Hadrien sentit une bouffée de panique monter, mais il la réprima rapidement. "Nous devons partir immédiatement."

Sorrento hocha la tête, mais son regard se posa sur les étagères environnantes, où d'autres textes anciens reposaient encore. "Prends tout ce que tu peux. Ces connaissances ne doivent pas être perdues."

Sans attendre, Hadrien saisit quelques manuscrits supplémentaires avant de suivre Sorrento vers la sortie, leurs pas résonnant dans la salle alors que les secousses s'intensifiaient et que des vagues menaçantes semblaient déjà s'approcher.

En atteignant le temple de Poséidon, Hadrien et Sorrento découvrirent le corps de Kanon étendu sur le sol. Le trident de Poséidon avait laissé une plaie béante sur sa poitrine, mais il respirait encore, bien que faiblement. Hadrien fronça les sourcils, concentrant son attention sur une cosmoénergie qu'il percevait à proximité, douce et empreinte d'une chaleur apaisante.

"Une femme tente de le guérir," murmura-t-il. Sorrento acquiesça silencieusement, observant avec attention l'état de Kanon.

Hadrien approcha avec précaution, tendant sa main pour sentir la pulsation du cosmos affaibli. "Nous n'avons pas le temps. Le sanctuaire est en train de s'effondrer." Il déploya son propre cosmos, créant une faille dimensionnelle. "Je vais nous téléporter à la surface."

Sorrento, bien que surpris par cette démonstration de pouvoir, fit un pas en arrière pour permettre à Hadrien de se concentrer. La faille s'ouvrit, englobant Hadrien, Sorrento et Kanon. Alors qu'ils se préparaient à disparaître, Hadrien sentit une autre présence dans les environs. En tournant légèrement la tête, il aperçut Thétis, la fidèle Marina, tentant de sauver Julian Solo.

Avec un mouvement rapide, Hadrien étendit son cosmos, ouvrant une seconde faille. "Elle aussi doit être évacuée." La faille engloba Thétis et Julian, les absorbant à leur tour pour les emmener vers la surface.

Dans un éclat de lumière, le groupe entier disparut du sanctuaire sous-marin qui était submergé par les eaux déchaînées.

Dans le monde étrange et irréel de l'Autre Dimension, Thétis ouvrit lentement les yeux. Devant elle, des paysages improbables se déployaient : des fragments d'univers flottant dans un vide infini, illuminés par des lumières multicolores. L'air semblait irréel, presque palpable, et chaque son résonnait comme un écho lointain.

Elle se redressa avec précaution, tentant de comprendre ce qui l'entourait, quand une voix résonna dans l'étrange espace, claire et ferme :

"Ne t'éloigne pas trop," avertit Hadrien, qui semblait observer tout d'un point central. "Si tu t'aventures au-delà des limites de cette zone stable, tu risques d'être aspirée dans l'immensité de l'Autre Dimension, et il n'y a pas de retour possible."

Thétis tourna la tête et aperçut Hadrien, debout, entouré d'un champ d'énergie dorée et scintillante. À ses pieds reposaient Kanon, toujours inconscient, et Julian Solo, dont l'apparence humaine semblait revenir lentement alors que l'influence de Poséidon s'estompait. Sorrento se tenait près d'eux, les bras croisés, observant la situation avec un mélange de méfiance et de curiosité.

"Où sommes-nous ?" demanda Thétis, la voix tremblante mais teintée de défi.

"Nous sommes dans un espace entre les mondes," répondit calmement Hadrien, le regard fixe, ses yeux brillants d'une lueur mystérieuse. "C'est un endroit que seuls ceux qui maîtrisent des techniques comme les miennes peuvent ouvrir et contrôler. Mais ici, les lois du temps et de l'espace ne fonctionnent pas comme dans votre monde."

Thétis, toujours méfiante, fronça les sourcils en écoutant ses paroles.

"Je sais ce que tu as tenté de faire," poursuivit Hadrien en fixant Thétis. "Tu as essayé de sauver Julian en échange de ta propre vie. Un acte honorable, mais inutile."

La surprise traversa brièvement le visage de Thétis. Elle détourna les yeux, mal à l'aise face à cette déclaration.

"Je ne juge pas ton choix," ajouta Hadrien d'un ton plus doux. "Mais tu dois comprendre que ton existence est précieuse. Tu n'es pas une simple guerrière sous les ordres de Poséidon. Tu es une créature magique, une descendante des légendaires sirènes. Ton essence porte une puissance unique, un lien profond avec les océans et la magie qu'ils renferment."

Thétis cligna des yeux, stupéfaite. Personne ne lui avait jamais parlé de cette façon auparavant. Pour elle, sa vie avait toujours été dédiée à Poséidon et au sanctuaire sous-marin. Mais Hadrien parlait avec une telle certitude qu'elle ne pouvait ignorer ses paroles.

"Comment peux-tu savoir cela ?" murmura-t-elle finalement, une pointe d'inquiétude dans la voix.

Hadrien esquissa un sourire énigmatique. "Disons que mes recherches m'ont appris beaucoup sur les créatures magiques et leur véritable nature. Les sirènes comme toi sont rares, Thétis, et je doute que même Poséidon ait pleinement compris ton potentiel."

Sorrento, qui observait en silence, intervint doucement : "Thétis, ce qu'il dit n'est peut-être pas faux. J'ai toujours senti quelque chose de différent en toi, quelque chose de plus ancien qu'une simple Marinas."

Thétis restait immobile, ses pensées tourbillonnantes. Elle ne savait plus si elle devait considérer Hadrien comme un allié ou une menace, mais ses paroles avaient éveillé en elle des questions qu'elle n'avait jamais osées se poser.

Thétis baissa légèrement la tête, ses yeux fuyants ceux d'Hadrien et de Sorrento. "Tu as raison," dit-elle doucement. "Je suis une sirène, une véritable créature des mers. J'ai vécu plus d'un siècle, mais cela ne représente que l'équivalent de l'adolescence pour mon espèce."

Sorrento écarquilla les yeux, visiblement surpris par cette révélation. "Une centaine d'années ?!" murmura-t-il, incapable de cacher son étonnement. "Je savais que tu étais différente, mais je n'aurais jamais imaginé cela..."

Hadrien, en revanche, resta impassible, un léger sourire éclairant son visage. "Cela ne me surprend pas," répondit-il calmement. "Les créatures magiques comme toi vivent bien plus longtemps que les humains, même les sorciers. Votre longévité et vos pouvoirs dépassent souvent notre compréhension. Pour toi, un siècle n'est qu'un battement de cils dans le grand courant du temps."

Thétis releva la tête, ses yeux brillants d'un mélange de tristesse et de fierté. "C'est vrai. Nous vivons longtemps, mais cela peut aussi être une malédiction. Nous voyons tant de choses changer, des générations naître et disparaître... et pourtant, nous restons. Parfois, cela donne l'impression que nous ne sommes qu'une ombre, un écho d'un passé oublié."

Hadrien hocha la tête, comprenant ses sentiments. "C'est une vérité que beaucoup de créatures magiques partagent. Mais cela fait aussi de toi une gardienne, Thétis. Une mémoire vivante, une présence intemporelle qui porte en elle les secrets de l'océan et du temps."

Sorrento, toujours sous le choc, se tourna vers Hadrien. "Tu sembles en savoir beaucoup sur ces choses. Comment peux-tu être si sûr de tout cela ?"

Hadrien esquissa un léger sourire énigmatique en entendant la question de Sorrento. Il croisa les bras, son regard se posant brièvement sur Thétis avant de revenir sur le Marina.

"Disons que mon savoir vient de nombreuses sources," répondit-il calmement. "Mais peut-être que cela aurait plus de sens pour toi, Thétis, si je te donnais mon nom complet."

Il marqua une pause, comme pour mesurer l'impact de ce qu'il allait dire. Puis, d'une voix posée mais empreinte d'autorité, il déclara :

"Je suis Hadrien Maximus Peverell."

Thétis, qui semblait jusque-là sereine malgré l'étrangeté de leur situation, écarquilla soudain les yeux. Son visage trahit une reconnaissance immédiate. "Peverell ?" murmura-t-elle, comme si le nom avait réveillé un souvenir enfoui depuis longtemps. "Les légendes disent que cette lignée... a un lien profond avec la mort et les reliques."

Hadrien croisa les bras et inspira profondément, son regard perçant fixant Thétis. "Oui, Peverell. Cette lignée est ancienne et profondément liée à des forces que peu de gens, même parmi les êtres magiques, peuvent comprendre."

Hadrien fit une pause, son regard s'assombrissant légèrement. "Mes parents, Lily et James Potter, étaient trop absorbés par leurs combats et leurs idéaux pour se soucier réellement de moi. J'ai grandi dans leur ombre, négligé, jusqu'à ce que je décide de fuir." Il croisa les bras, son ton devenant plus assuré. "Dans ma quête d'identité, j'ai été formé pour devenir le Chevalier d'Or du Serpentaire. C'est aussi lors de cette période que j'ai découvert mon héritage en tant qu'héritier des Peverell, grâce à mon ancêtre Maximus, le frère de la matriarche du clan Potter."

Thétis et Sorrento écoutaient en silence, fascinés par ce récit.

Hadrien se tourna ensuite vers Thétis, son regard se faisant plus direct. "Mais toi, Thétis, pourquoi as-tu voulu te sacrifier pour Julian Solo ?"

Thétis baissa les yeux un instant, puis releva la tête, son visage empreint de tristesse et de détermination. "Julian m'a sauvée quand j'étais vulnérable. J'étais un simple poisson blessé, échoué sur la rive. Il était encore un enfant à l'époque, mais il m'a recueillie, soignée et relâchée dans l'eau. Lorsque Poséidon a choisi de se réincarner en lui, j'ai juré de le protéger, peu importe le prix. Il m'a donné une seconde chance, et je voulais lui rendre cet acte de bonté."

Hadrien acquiesça lentement, comprenant la profondeur du lien qui unissait Thétis à Julian. "Ton dévouement est admirable, Thétis. Mais parfois, pour honorer ceux que l'on veut protéger, il faut survivre, pas se sacrifier."

Hadrien ouvrit une faille dimensionnelle qui s'élargit, révélant une plage familière de Marseille, baignée par le clair de lune. "Il est temps pour nous de nous séparer," déclara-t-il d'une voix ferme mais calme, son regard passant de Thétis à Sorrento.

Il se tourna vers la jeune sirène, une lueur de sérieux dans les yeux. "Thétis, j'espère que ta destinée ne ressemblera pas à celle de la petite sirène d'Andersen. Prends soin de toi et fais les choix qui t'assureront une vie pleine, et non une fin tragique."

Thétis fronça légèrement les sourcils, déconcertée. "La petite sirène ? Que veux-tu dire par là ?"

Avant qu'Hadrien ne puisse répondre, la faille se referma derrière lui, le laissant disparaître dans une lumière dorée. Thétis se retourna vers Sorrento, troublée. "Qu'est-ce qu'il voulait dire ? Je ne connais pas cette histoire."

Sorrento soupira légèrement, un sourire pensif effleurant ses lèvres. "C'est une histoire tragique, Thétis. Un conte écrit par Hans Christian Andersen, où une jeune sirène sacrifiant tout pour un amour humain finit par perdre sa voix, son amour et, finalement, sa vie."

Thétis cligna des yeux, sa main effleurant inconsciemment sa gorge, comme si elle comprenait soudain le poids de ses propres choix. "Alors, il voulait que j'évite une telle fin..."

Sorrento acquiesça. "Oui, et il a raison. Ta vie a encore de la valeur, Thétis. Fais-en bon usage."

Sorrento regarda un instant l'endroit où la faille dimensionnelle s'était refermée, une expression indéchiffrable sur son visage. Puis, il se tourna vers Thétis et dit d'une voix douce mais empreinte de réflexion :

" il est peut-être plus humain qu'il ne le laisse paraître, malgré son caractère distant et calculateur. Il comprend les émotions, les histoires, et il sait voir au-delà des apparences."

Thétis, toujours troublée par les mots d'Hadrien, hocha lentement la tête. "Peut-être… Mais il est aussi mystérieux qu'un abîme. On ne sait jamais vraiment ce qu'il pense."

Sorrento esquissa un léger sourire. "C'est vrai. Mais au fond, il semble porter le poids d'une vie bien plus compliquée que la nôtre."

Autour d'eux, les vagues clapotèrent doucement contre le sable, comme une mélodie apaisante, tandis que Julian Solo, inconscient mais vivant, reposait à quelques pas d'eux.

À suivre