Chapitre 10 : Ne pas perdre de temps.

RAR :

Guest : Merci beaucoup. On les revoit au prochain chapitre.

- Défi des Mille-Prompts : 25. Personnage – Robb Stark.

- Collectionner les POP : Harley Quinn, La batte : Écrire sur Severus Snape et ses potions ou sur un personnage qui a une arme attitrée (Theon et son arc).

Le Neck, Fort-Griseaux.

Au loin, au Sud de Winterfell, dans le Sud du Nord, dans la demeure des Reed, tandis que Bran Stark calmait Théon Greyjoy en se baladant dans son esprit, et que Meera Reed s'entraînait au tir à l'arc, Jojen, qui la regardait faire, sentit soudainement ses yeux se révulser d'eux-même dans leurs orbites.

Quelques secondes plus tard, sa sœur se retourna, et lâcha son arc en constatant que son petit frère était en train d'avoir une vision.

Elle le regarda, inquiète et le cœur battant.

Qu'était-il en train de voir ?

Allait-il avoir une autre crise ?

Par chance, quelques secondes plus tard, ses yeux retrouvèrent leur état normal, et elle soupira de soulagement.

Elle s'assit à côté de lui.

« Qu'est-ce que tu as vu ? Lui demanda-t-elle.

- Quelque chose... d'inattendu. Brandon Stark, ses pouvoirs de zooman se sont réveillés. Il vient de s'en servir pour la première fois pour posséder un être humain.

Meera sursauta, surprise.

- Oh, vraiment ? Je croyais que, d'après tes visions précédentes, ses pouvoirs étaient censés se manifester plus tard.

Le jeune homme haussa les épaules, au moins aussi perdu qu'elle (ce qui était assez rare pour être souligné).

- Hé bien j'avoue ne pas comprendre comment c'est arrivé... Peut-être que quelque chose de grave est arrivé, qui a fait que ses pouvoirs se sont réveillés d'un seul coup, comme ça... Je ne vois pas d'autre explication.

- Le pauvre... compatit Meera. Il n'a probablement pas dû comprendre ce qu'il lui arrivait...

Son frère fronça les sourcils.

- Je ne crois pas, non... Bien au contraire, il avait l'air de plutôt bien s'en tirer, et de savoir parfaitement ce qu'il faisait, aussi étrange que cela paraisse. Il a également exercé ses pouvoirs sur un corbeau il y a quelques heures, je crois.

- Mais... comment cela se fait-il ? Si c'est la première fois qu'il le fait, comment peut-il déjà parfaitement s'en servir ? D'ordinaire, il faut des années, ou au moins plusieurs mois avant de maîtriser ce don. Enfin, d'après ce que j'en sais. Alors, pourquoi ?

- Aucune idée... avoua-t-il. Et je ne sais pas ce que cela veut dire. Ce que je sais, c'est qu'il est temps pour nous d'y aller.

- Allez où... A Winterfell ? Demanda alors Meera, soucieuse. Jojen... tu es sûr ?

Cela faisait déjà plusieurs semaines que son petit frère en parlait sérieusement, comme d'une chose à faire impérativement d'ici quelques temps, et Meera avait du mal à être de son avis.

Elle croyait en ses visions, c'est vrai, mais elle n'en avait jamais eu elle-même, il était donc assez difficile pour elle d'être sure et certaine qu'il avait raison.

Et pourtant, malgré cela, elle était quant même prête à le suivre partout.

Il était son frère, après tout.

Et elle croyait en lui.

Et si il pensait qu'il devait faire cela, aller à Winterfell, pour une mission dont elle ne comprenait pas encore très bien tout les enjeux, soit.

Elle irait avec lui.

- Oui... Père compte nous y envoyer dans un futur prochain de toute façon, autant prendre les devants et y aller le plus rapidement possible.

- Cela nous prendra des mois si nous y allons à pied, lui fit remarqua sa sœur.

- Nous devons y aller à cheval dans ce cas-là... »

Meera cligna des yeux à plusieurs reprises, estomaquée.

Elle et son frère, ainsi que tout les autres Paludiers ne montaient jamais à cheval.

Oh, bien sûr, ils avaient tout deux appris à le faire, quelques années plut tôt, et ils se débrouillaient plutôt bien, mais dans des circonstances normales, jamais ils n'auraient envisagé la possibilité, l'un comme l'autre.

Les choses devaient être vraiment graves pour que son frère en vienne à proposer cela.

« Jojen... il y a autre chose, n'est-ce pas ? Quelque chose qui te tracasse... Si ce n'était pas le cas, je suis certaine que tu ne ressentirais pas ce besoin urgent d'aller à Winterfell. Que s'est-il passé d'autre ?

- Quelque chose a changé, répliqua-t-il alors, un air soucieux sur le visage. Il paraissait encore être un peu perdu, également. Mais je ne sais pas quoi exactement.

- Et est-ce que c'est une bonne ou une mauvaise chose ?

Il prit un air pensif, se reperdant pendant quelques secondes dans ses visions.

- Je ne le sais pas encore Meera, répondit-il. Mais les choses ne sont plus comme elles devraient l'être. Et ce n'est pas normal.

- A ce point-là ?

- Et je ne sais pas quoi en penser, j'ai l'impression... que plus rien n'est comme avant, que les choses ne sont plus comme elles sont supposées être, mais d'un autre côté, ça m'a l'air d'être pour le mieux, et en même temps, tout est tellement devenu flou, que... je suis perdu. Et je ne sais pas quoi faire, à part... A part aller à Winterfell. Peut-être que j'y trouverai mes réponses.

Meera se força à sourire.

- Très bien... si tu en as besoin... si c'est vraiment capital, alors... Nous irons à Winterfell.

Le sourire que lui envoya Jojen était faible, et ses mains tremblaient encore, mais au moins, il paraissait rassuré, et c'était tout ce qui comptait aux yeux de Meera.

- Merci grande-sœur. Merci. »

A aucun moment il ne lui révéla que sa vision du jour précis de sa mort était l'une des choses qui venait de disparaître, une de ses certitude d'autrefois et qui n'avait désormais plus lieu d'être.

C'était à la fois effrayant et rassurant, en un sens.

Il se demanda si Bran Stark avait quelque chose à voir avec cela.

§§§§

A Winterfell, avant que Bran n'ait sa discussion avec son père, il avait fallu ramener Theon au château, alors que celui-ci était toujours inconscient, et juché dans les bras de Robb, qui était toujours aussi blême et inquiet que quelques minutes plus tôt.

Et comme tout le monde, il n'arrivait toujours pas à comprendre ce qu'il s'était passé.

Pourquoi Theon avait-il hurlé comme cela, sans prévenir, et pourquoi s'était-il effondré ?

Pourquoi, par les Sept Enfers, s'était-il excusé ?

Ça n'avait pas le moindre sens, et la seule raison qui faisait que Robb n'était pas en train de paniquer était le fait qu'Arya elle-même était terriblement bouleversée par ce qu'il venait d'arriver.

Il est vrai qu'entre ça et la « crise » de Bran advenue la veille, les choses étaient vraiment bizarres en ce moment à Winterfell.

C'était la deuxième fois qu'elle assistait à ce genre de chose, en pire cette fois-ci.

Évidemment qu'elle était effrayée.

Elle n'avait que onze ans, après tout.

La petite fille s'était réfugiée dans les bras de Jon, qui essayait du mieux qu'il pouvait de la rassurer, difficilement par ailleurs, puisqu'il n'avait lui-même aucune idée du pourquoi du comment de cette situation.

Bon, au moins, Theon n'avait pas l'air d'être blessé, c'était déjà ça.

Et pourtant, il avait hurlé comme si son crâne avait été en train d'exploser.

Comme si il était en train d'endurer la pire des souffrances.

Et Jon, tout comme Robb, ne se posait qu'une seule et unique question.

Pourquoi ?

Bran avait surgit de nulle part, demandant d'une voix inquiète si Theon allait bien, et si Jon avait pensé un moment à lui demander pourquoi il n'était pas avec mestre Luwin, cette question lui sortit assez rapidement de l'esprit.

Ce dernier sortit lui-même dans la cour de Winterfell, pour voir ce qu'il se passait, et un air soucieux apparut immédiatement sur son visage.

« Mon seigneur ? Demanda-t-il à Robb. Que se passe-t-il ?

En effet, comprit rapidement Jon, la situation était plus que bizarre, d'un point de vue extérieur, Theon qui était dans les bras de Robb, et qui semblait tellement petit comme ça, ramassé sur lui-même, tellement misérable aussi, alors qu'Arya elle, était toujours dans ses bras à lui.

- Mestre Luwin, fit Robb avec un soupir de soulagement, les traits de son visage se décrispant légèrement, alors qu'il regardait le mestre en face de lui comme si il était la solution à tout ses problèmes. C'est Théon, il s'est évanoui. »

C'était presque trivial de présenter les choses de cette manière, et pourtant c'était terriblement exact, mais le fait est que cela ne disait rien sur la terreur qui les avait saisis tout les trois quand Theon s'était effondré.

Luwin fronça les sourcils.

- Oh... je vois, répondit-il, n'ayant toujours aucune idée de ce qu'il était advenu. Comment... comment est-ce arrivé ?

- Je n'en sais rien, fit Robb...

- Il est tombé par terre, s'exclama immédiatement Arya, de nouveau sur la terre ferme, qui tremblait encore de peur et d'incompréhension, il s'est mis à trembler de tout son corps, puis il a commencé à hurler, d'un seul coup, sans raison apparente... Et ses yeux se sont révulsés, il ne répondait plus à nos appels. Il... C'était vraiment effrayant, ajouta-t-elle au bord des larmes, comme quand Bran...

Elle ne termina jamais sa phrase, et elle fondit pour de bon en larmes quand Bran vint la serrer dans ses bras pour la réconforter.

Dieux, il ne s'en lasserait jamais, de les étreindre, de les serrer contre lui, dans ses bras, pour s'assurer qu'ils étaient bels et bien réels.

- Ne t'en fait pas Arya, lui chuchota-t-il, la crise est finie maintenant. C'est terminé.

- Très bien, je commence à y voir plus clair, fit le mestre. Robb, suivez-moi jusqu'à sa chambre, je vais voir ce que je peux faire... Et si je peux faire quoi que ce soit en réalité, je dois avouer ne pas trop comprendre ce qu'il vient d'arriver... C'est très... étrange. »

Oui, étrange était le mot.

Robb le suivit et ils grimpèrent tout deux quatre à quatre les escaliers, jusqu'à arriver à la chambre de Theon, qui ne s'était toujours pas réveillé, pour la plus grande inquiétude de Robb.

Bran, quant à lui, était allé voir son père, tandis qu'Arya était encore avec Jon, et qu'ils informaient tout deux les autres habitants de Winterfell de ce qu'il venait de se produire.

Les deux hommes entrèrent dans la chambre du Fer-né, mais, alors qu'il tentait de le déposer sur son lit, Robb eut la surprise de constater que Theon s'accrochait désespérément à lui, et refusait de le lâcher, comme s'il avait peur qu'on l'arrache à lui et que quelque chose de mal ne lui arrive si jamais ils étaient séparés l'un de l'autre.

Luwin se mit à sourire.

« Hé bien mon seigneur, dit-il, amusé, il se raccroche à vous comme un forcené dites-moi... Presque comme si il avait peur de vous perdre... C'est touchant en un sens. »

Il n'ajouta rien d'autre, et ne vit pas que Robb était en train de devenir aussi rouge qu'une brique, avant qu'il ne bafouille quelques mots incompréhensibles, embarrassé, tandis qu'il forçait Theon à le lâcher, et qu'il l'allongeait sur son lit.

Par chance, son rougissement s'estompa très vite, contrairement à sa gène, et il se racla la gorge à plusieurs reprises, tentant de reprendre une certaine contenance.

Après tout, cela ne voulait rien dire, pas vrai ?

Juste un mouvement inconscient, qui n'avait aucune vraie signification, ni pour l'un ni pour l'autre.

(Oui, Robb, bien sûr...

On va te croire...)

Mestre Luwin commença à examiner Theon, tandis que Robb, lui, s'était assis dans un fauteuil, les poings serrés, presque incapable de rester calme, au vu de ce qu'il venait de se passer, de ce fait, il ne tint que deux minutes avant de finalement demander :

« Alors ?

- Je ne trouve rien ser... Theon a l'air d'être en parfaite santé, il semble être un peu fatigué, et il a très certainement besoin de repos, mais en dehors de cela... je ne constate rien d'anormal.

- Vous ne trouvez pas cela étrange ? Que la même chose arrive en l'espace de deux jours ? D'abord mon frère, maintenant Theon ! C'est à n'y rien comprendre !

- Je suis aussi perdu que vous mon seigneur. Et je vous le répète, il n'y a rien que vous ou moi puissions faire pour lui... Si ce n'est attendre qu'il se réveille.

Robb se força à se calmer, sans grand succès, et il tenta de sourire, hochant la tête.

- Merci mestre Luwin. Vous pouvez y aller si vous le désirez, je vais veiller sur lui.

Luwin fronça les sourcils une nouvelle fois.

- Êtes-vous sûr mon seigneur ? Je pourrais charger quelqu'un de le faire si vous le voulez...

- Oui, je suis sûr, répondit le noble d'une voix ferme.

Le mestre le salua.

- Très bien, comme vous vous voudrez... Je vais faire part des nouvelles à votre père, votre mère et aux autres habitants de Winterfell.

- Faites-donc, lui répondit le loup d'une voix absente, déjà entièrement focalisé sur Theon. »

Luwin sortit et ferma la porte, tandis que Robb essayait de se calmer, regardant le fer-né qui avait repris une respiration plus apaisée.

Puis, en un geste à la fois naturel et hésitant, il prit sa main dans la sienne.

« Réveille-toi s'il te plaît... murmura-t-il. »

§§§§

Quelques heures après avoir fini de parler avec son père, Bran se rendit à son tour dans la chambre de Theon, afin de lui parler et de mettre certaines choses au clair.

Robb était encore là, toujours aussi inquiet, et Bran n'était même pas surpris.

Ce n'était un secret pour personne que son grand frère était la personne qui se souciait le plus de Theon à Winterfell.

Encore que, avec ce qu'il venait de se passer, peut-être cela allait-il changer.

Le petit garçon ne fit aucun commentaire sur le fait que Robb serrait la main de Theon dans la sienne, fort, comme si il avait peur qu'on ne le lui arrache.

Ce n'était pas ses affaires, après tout.

Il se contenta de s'asseoir en face de son grand-frère.

« Il ne va pas s'envoler, tu sais...

- Je ne comprends pas ce qu'il se passe Bran, lui avoua Robb. D'abord toi, maintenant lui... Qui sait si quelqu'un d'autre ne sera pas bientôt touché par une autre « crise » de ce genre.

- Cela n'arrivera pas, affirma Bran.

Son grand frère ricana avec tristesse.

- Qu'est-ce que tu en sais ?

- Je le sais, c'est tout.

Son grand-frère se mit à sourire, haussant les épaules.

- Si tu le dis... fit-il, à moitié convaincu.

- Tu peux aller te reposer tu sais, ajouta Bran en voyant son frère se frotter les yeux. Theon ne t'en voudra pas je pense si tu abandonnes son chevet ne serait-ce que pour deux ou trois heures. Ce serait mieux que tu te reposes, tu ne crois pas ?

Il se souvenait de ce que mestre Luwin lui avait dit, peu de temps après son réveil, concernant sa mère et le fait qu'elle était restée près de lui, attendant son réveil, pendant des semaines.

Il comprenait que Robb soit inquiet, mais ce n'était pas comme si Theon était en danger de mort non plus.

Robb hocha la tête, avant de se lever et de quitter la pièce.

Bran dut attendre une heure avant que Theon ne se réveille, et la situation lui semblait bougrement familière.

Sauf que cette fois-ci, Theon était dans un état un peu plus critique, et qu'il était lui-même beaucoup moins en colère qu'avant.

« Bran ? Qu'est-ce que tu... C'est toi qui est rentré dans ma tête tout à l'heure ? Demanda-t-il, encore un peu perdu et confus.

- Oui... Je suis un zooman après tout, ça fait partie de mes aptitudes.

- Merci de l'avoir fait, sans toi, je ne sais pas si j'aurais arrêté de hurler à la mort...

- Pourquoi ? Pourquoi est-ce que tu as crié Theon ?

Le fer-né se recroquevilla sur lui-même.

- Je les ai vus... fit-il, la culpabilité omniprésente dans son regard. Les deux garçons de ferme que j'ai fait tuer pour les faire passer pour toi et Rickon... Je les ai vus, et d'un seul coup, dans ma tête, tout a explosé.

Oh...

Oui, évidemment, ça faisait totalement sens désormais.

Et il y avait une autre question que Bran ne lui avait jamais posée.

- Est-ce que tu l'aurais vraiment fait ? Si toi et tes hommes vous nous aviez retrouvés, est-ce que tu nous aurais exécutés ? Est-ce que tu nous aurais vraiment tués ?

Theon sursauta et blêmit instantanément.

- J'aimerais pouvoir te répondre non... J'aimerais pouvoir en être sûr, seulement... Je ne sais pas. Je pense que... je vous aurais gardés comme otages au lieu de vous tuer. Comme moyen de pression. Un prêté pour un rendu, si tu vois ce que je veux dire... En fait je n'en sais rien... La réponse est probablement oui.

Bran hocha la tête.

Oui, c'était bien ce qu'il lui semblait.

Il ne savait pas s'il devait être rassuré ou effrayé.

Enfin, c'était du passé après tout.

- Il y a autre chose... Quand j'étais dans ton esprit, je t'ai entendu parler, je t'ai entendu hurler, alors dis-moi Theon... est-ce que tu veux vraiment mourir ?

- Oui et non... répondit le fer-né, les mains tremblantes. Quand j'étais perdu dans ma propre tête, j'avais le sentiment d'avoir été propulsé directement dans les sept enfers... Tout était était tellement sombre, tellement froid... Oui, j'ai eu envie de mourir. Et je me suis dit... qui d'autre que Robb aurait pu le faire ?

- Tu ne le penses pas vraiment ? N'est-ce pas ?

- Bien sûr que si... Et de toute façon, c'est ce qu'il se serait passé non ? Sans... sans les Noces Pourpres, et si je ne m'étais pas retrouvé à Fort-Terreur, j'aurai été exécuté pour trahison. Et c'est Robb qui m'aurait tranché la tête, de toute évidence. »

Bran aurait aimé pouvoir dire le contraire.

« Est-ce que tu te souviens de ce que je t'ai dit ? Quand j'étais dans ta tête ?

- Tu m'as demandé de vivre...

- Exact. Alors écoute-moi bien, je sais que tu ne vas pas oublier de sitôt ce que tu as fait ou ce que tu as subi aux mains de Ramsay. Oui, tu as fait des conneries, tu as agit en connard, mais tu as suffisamment payé pour ça et ce n'est jamais arrivé. Je t'ai pardonné. Et, crois le ou non, il y a des gens ici qui tiennent à toi. Tu as ta place ici, et tu n'es pas seul. Et je ne parle pas que des gens de Winterfell, ta sœur Yara elle aussi, de ce que j'ai vu d'elle, a l'air de vraiment être attachée à toi.

- Je l'ai abandonnée quand elle avait le plus besoin de moi, tu penses réellement qu'elle a encore envie de me revoir après ce que j'ai fait ? Ou plutôt ce que je n'ai pas fait ?

- Et qu'est-ce tu aurais pu faire exactement ? Te laisser tuer par Euron ? Tu n'avais aucune chance Theon ! Tu étais seul, et il avait ta sœur à sa merci ! Personne n'aurait pu faire quoi que ce soit de productif dans cette situation ! Je suis sûr qu'elle ne t'en veux déjà plus. Tu es son frère, si elle est venue te chercher à Fort-Terreur alors que vous n'étiez pas si proches que cela à l'époque, je suis certain que ce n'est pas ça qui l'empêchera de se battre pour toi. Comme chacun d'entre nous.

- Je...

- En clair, je t'interdis de mourir. Theon, tu es comme... non, tu es un frère pour moi, c'est clair ? Donc si tu crois t'en tirer comme ça, tu te trompes... Aucun de nous ne te laissera mourir, d'accord ? Et nous ferons tout pour que tu te sentes de nouveau chez toi ici. Comme avant.

Theon eut un léger sourire.

- J'imagine que je peux essayer. Même si je pense que je me sentirai mieux une fois que j'aurai envoyé une flèche en verredragon en plein dans le crâne d'un marcheur blanc. Enfin, si ça existe du moins...

Bran sursauta.

- Le verredragon, murmura-t-il. »

Bon sang, mais c'est bien sûr.

Il aurait presque pu se frapper lui-même, alors qu'il réalisait qu'il avait oublié le plus important.

Il n'avait pas expliqué à son père quelle était la manière de détruire les marcheurs blancs.

Ça, plus le feu et l'acier valyrien, et bien évidemment, à quoi cela servirait-il de prévenir les soldats de la garde de nuit sur la menace qu'ils allaient avoir à affronter si ils n'avaient aucune idée de comment détruire la menace en question ?

C'était un combat perdu d'avance...

« Excuse-moi Theon mais il faut que j'y aille. Maintenant. Je viens de me souvenir d'une chose importante que je dois dire à mon père. Ça va aller ?

- Tu sais, je ne suis pas à l'article de la mort non plus, plaisanta l'archer.

Bran sourit.

- Heureusement que non... Bon, je te laisse, on se voit ce soir. »

§§§§

Ned Stark était dans son bureau quand son fils y entra, après avoir frappé à la porte.

« Père, est-ce que je pourrais vous parler ?

- Bran, je suis occupé... Est-ce que tu as des nouvelles de Theon ?

- Je l'ai vu, il s'est réveillé, il va bien...

Son père haussa un sourcil sceptique, avant de recommencer à écrire.

- Tant mieux dans ce cas...

- Qu'est-ce que vous faites Père ?

- J'écris une lettre à ton oncle Benjen, au sujet de ce que tu m'as raconté plus tôt. Même si je doute qu'il me prenne réellement au sérieux... »

Oh oui, c'est vrai, une autre chose que Bran avait momentanément oublié. À savoir, le fait que son oncle était vivant, et qu'il n'était ni perdu ni en train de se transformer en marcheur blanc.

Et avec un peu de chance, ça n'arriverait jamais.

« Justement, je suis là pour ça... Je ne vous ai pas tout dit tout à l'heure, au sujet des marcheurs blancs...

- Bran, écoute...

- Je sais comment les détruire. Je sais comment les combattre.

Son père croisa les bras.

- Ah oui ? Et comment ? »

Il ne le croyait toujours pas, et vraiment, Bran aurait pu en hurler tellement la situation le désespérait.

Il n'avait que dix ans après tout.

Qui écouterait les paroles d'un petit garçon disant que la fin du monde était pour bientôt sans croire que ce n'était que des craintes d'enfant ?

Sept ans.

Ils avaient environ sept ans pour essayer de s'unir face à la menace qui s'annonçait, sept ans avant que les choses ne s'emballent et que la Longue Nuit ne commence.

Peut-être plus, si Daenerys ne perdait pas Viserion...

« Avec du feu. Ou de l'acier valyrien. Ou du verredragon. Un autre élément le frappa alors. Il y a du verredragon à Peyredragon, beaucoup de verredragon... Et... c'est Stannis Baratheon qui en a la charge, pas vrai ? Alors, si pouviez également lui écrire pour lui demander la permission d'extraire du verredragon pour en faire des armes pour équiper les soldats de la garde de nuit... Je vous jure que je dormirais plus tranquille. Et vous aussi.

- Bran, est-ce que tu es sûr de...

- Père, je vous en pris ! Essayez au moins ! S'il vous plaît !

Peut-être que ce fut la terreur dans les yeux de son fils qui poussa Eddard à finalement accepter.

Qu'avait-il à perdre de toute façon ?

Les frères jurés de la garde de nuit ne diraient clairement pas non à de nouvelles armes.

- Très bien... je le ferai. Tu as ma parole. »

Bran se mit à sourire et se réfugia directement dans les bras de son père.

Non, c'était bien la vérité.

Il ne s'en lasserait jamais.

« Merci père... »

Ned se contenta de le serrer dans ses bras, sans répondre.

Par les Sept...

Que se passait-il donc en ce moment à Winterfell ?

§§§§

Theon n'aurait pas dû être surpris de voir Robb débarquer dans sa chambre peu de temps après le départ de Bran.

Il avait l'air reposé, et son visage s'illumina quand il vit que Theon était réveillé.

Le fer-né sentit une nouvelle vague de culpabilité l'envahir, avant de tenter de l'écarter de lui, pour de bon cette fois.

Peut-être que Bran avait raison en fin de compte.

Peut-être qu'il la méritait bel et bien cette foutue seconde chance.

Le futur seigneur de Winterfell prit place sur le même fauteuil dans lequel il était quelques heures plus tôt, et son visage reprit immédiatement un air sérieux.

« Theon... Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Répondre « rien du tout, pourquoi ?, aurait clairement été du foutage de gueule, et Theon en avait parfaitement conscience.

Mais comment expliquer ce qu'il s'était passé ?

Comment mettre des mots sur ce qu'il venait d'expérimenter ?

La culpabilité, la douleur, la colère, l'envie de mourir...

Là non plus, Robb n'aurait pas compris.

Personne à part Bran (et Yara, et peut-être aussi les deux autres personnes qui avaient été renvoyées avec eux à cette époque) n'aurait pu le comprendre.

- Je... je ne sais pas, mentit-il.

- Theon... je ne sais pas ce qu'il s'est passé tout à l'heure, et je ne comprends toujours pas ce qui est arrivé, mais... tu as vu quelque chose, de toute évidence, puisque d'après mestre Luwin, tu n'es pas blessé physiquement ou quoi que ce soit...

Mais en revanche, mon esprit est brisé, pensa-t-il amèrement.

- Et de plus, tu n'es pas du genre à hurler pour rien, et... tu avais vraiment l'air mal en point, de toute évidence. Alors dis-moi, qu'est-ce que tu as vu ?

Theon soupira et se prit la tête dans les mains.

Que pouvait-il bien répondre ?

Qu'est-ce qui pouvait bien être presque aussi « désagréable » que ce passé qu'il n'avait jamais réellement vécu ?

Hé bien, son véritable passé, tout bonnement !

Même si ce n'était rien par rapport à l'horreur vécue à Fort-Terreur puis à Winterfell en tant que Reek.

Il releva la tête.

- Ça va sûrement te paraître stupide et absurde, mais... c'est en voyant ces deux gosses, là, qui jouaient devant nous... Vu qu'on avait reparlé de ma famille il y a pas très longtemps, les voir comme ça, ça m'a.. rappelé des souvenirs de mon enfance sur les Îles de Fer... Des mauvais souvenirs.

- Mauvais à quel point ?

- Très mauvais... Hum... Vraiment très mauvais.

- J'imagine que tu ne veux pas en parler... »

Theon faillit se mettre à pleurer.

Comment se faisait-il que... que Robb le comprenne aussi bien ?

En fait... il était en train de pleurer.

Encore.

C'était vraiment une manie en ce moment...

Peut-être était-ce aussi parce que c'était la première fois que quelqu'un l'écoutait réellement sans le juger (Yara était super, vraiment, mais elle n'avait pas vraiment été à l'écoute après son retour. Non pas qu'il ait réellement eu envie de parler... de ça. Et ils avaient autre chose en tête de toute façon.)

« Non, marmonna-t-il entre deux sanglots. Pas le moins du monde. »

Robb ne comprenait pas.

Pas complètement, après tout, ce n'est pas comme si il avait tout les détails non plus.

Il n'était pas sûr de savoir ce qui mettait Theon dans cet état, mais ça n'avait aucune importance.

Ce qui comptait, c'est que le fer-né avait besoin de lui.

S'asseyant sur le rebord du lit, il attira Theon jusqu'à lui, le serrant contre lui.

« Écoute-moi... tu n'es plus à Pyk, maintenant, tu vis ici, à Winterfell... Et je le répète, tu es chez toi ici. Ne l'oublie jamais. »

Oh, il n'était certainement pas prêt de le faire...

« Merci Robb, murmura-t-il. Merci. »

§§§§

Alors qu'il descendait dans la grande salle de Winterfell, Theon eut la surprise de voir les regards se tourner vers lui.

Il fut d'autant plus surpris quand différentes personnes vinrent le voir pour lui parler et lui demander comment il allait, et il se figea quand Arya vint se jeter dans ses bras en lui disant à quel point elle avait eu peur pour lui.

Jamais il ne s'était à ce point sentit à la maison.

§§§§

Le lendemain matin, après avoir passé une nuit plutôt calme, Theon tomba sur une figure familière, tentant de s'entraîner au tir à l'arc, seule.

Arya, bien évidemment.

En la voyant rater son objectif de très peu (à savoir, le cœur de la cible en face d'elle), il pouffa légèrement et elle se retourna.

Son visage arborait un air boudeur, et elle baissa son arc.

« Tu comptes me dénoncer à Mère ou à Septa Mordane ? Demanda-t-elle, sur la défensive.

Il croisa les bras, souriant toujours, amusé par son attitude de guerrière.

Dieux, elle lui rappelait tellement Yara.

- Pourquoi est-ce que je ferais une chose pareille ?

Elle laissa tomba son arc à terre, et il s'assit juste à côté d'elle.

- Parce qu'elles désapprouvent. Elles diraient que ce n'est pas comme ça qu'une dame est supposée se comporter, qu'une dame n'a pas à apprendre le tir à l'arc, ou le combat à l'épée, mais seulement la couture, et toutes ces choses que je déteste ! Si être une dame signifie ne pas faire ce pour quoi je suis douée et ce que j'aime, alors je ne veux pas être une dame !

- Si qui que ce soit lui sortait un tel discours et voulait l'empêcher de se battre, je suis sûr que ma sœur ne serait pas le moins du monde d'accord... Et qu'elle le prendrait très, très mal. Je plains le pauvre diable qui essaierait de lui dire cela.

Les yeux d'Arya se mirent alors à briller.

- Tu as une sœur ?

Ah oui, c'est vrai qu'il n'avait jamais vraiment parlé de sa famille aux Stark.

- Yep... Une grande sœur, elle s'appelle Yara.

- Et... elle est comme moi ? »

Cela frappa alors soudainement Theon.

Le fait est que oui, Arya ne se comportait pas en dame pour emmerder tout le monde, par simple rébellion mais parce que... ce n'était pas elle tout simplement, contrairement à Sansa, qui, elle, savait bien mieux s'y conformer.

Arya Stark ne s'était jamais réellement sentie à sa place dans le rôle qu'on tentait de lui assigner, et si elle avait connaissance d'autres femmes comme elle, peut-être que ça l'aiderait à se sentir mieux et moins « bizarre », en quelque sorte.

Et, maintenant qu'il avait côtoyé sa grande sœur et l'avait vue combattre (tout comme il avait aussi vu Brienne de Torth, Lyanna Mormont et quelques guerrières de l'Île aux Ours, brièvement), il savait que non, Arya n'était définitivement pas la seule fille ou femme à vouloir savoir se battre.

« Oui, exactement. Bien qu'elle est très certainement meilleure que toi, étant plus expérimentée. Elle est sûrement meilleure que moi aussi, admit-il très facilement.

- Vraiment ? Qu'est-ce qu'elle sait faire au juste ?

- Elle sait naviguer depuis qu'elle est petite, elle monte à cheval, elle sait se battre à l'épée, elle tire à l'arc aussi bien que moi de ce que je sais... Et elle commande son propre navire. »

Il n'était pas censé le savoir à l'époque, n'ayant pas communiqué avec elle depuis ses dix ans, mais Arya n'était pas censée le savoir elle non plus, et voir son visage s'illuminer d'un sourire ravi lui suffit à ne pas regretter cette révélation.

« Et je pense également, ajouta-t-il, que les Aspics des sables et les femmes de l'Île aux Ours ne seraient pas d'accord non plus sur le fait que les femmes n'ont pas à apprendre à se battre.

- Qui ?

- Tu n'as qu'à demander à mestre Luwin de t'en dire plus à leur sujet, je suis sûr qu'il en saura plus que moi à ce sujet. »

Il faillit se mettre à éclater de rire en voyant l'air intéressé d'Arya.

Le mestre allait tellement le haïr pour avoir dit cela.

« Mais, elles vivent tout loin de Winterfell, pas vrai ? Demanda finalement Arya, attristée. Alors elles ne pourront pas m'apprendre quoi que ce soit.

- Hum certes... En ce qui concerne le combat à l'épée, je ne pense pas pouvoir rivaliser avec Jory ou Rodrik Cassel, mais je crois que je pourrais t'aider à améliorer en ce concerne le tir à l'arc. Même si tu es déjà plutôt douée, je dois le reconnaître.

Les yeux d'Arya brillaient de mille feux désormais.

- Vraiment ? Tu... tu ferais ça ? Réellement ?

- Oui, bien sûr... Je ne vais pas laisser la sœur de Robb s'entraîner toute seule, même si tu débrouilles déjà très bien. »

A nouveau, Arya se jeta sur lui sans hésitation pour le serrer dans ses bras.

« Merci Theon... »

Il lui rendit son étreinte, et se rendit compte qu'il pourrait très rapidement s'y habituer.

Ils s'entraînèrent tout deux au tir à l'arc durant les trois heures qui suivirent.

§§§§

« Theon ?

L'archer se retourna, surpris de voir Jory Cassel se diriger vers lui.

- Bonjour Jory... Qu'est-ce que tu fais là ?

- C'est Robb qui m'envoie... Apparemment, tu as reçut une lettre, Robb et Jon t'attendent à la volière.

- Oh ? Très bien, merci, je vais y aller. »

Il salua Jory et Arya, avant de se rendre d'un pas pressé à la volière.

Il savait déjà parfaitement qui lui avait écrit.

Oui, dans son cœur, il le savait, ce message ne pouvait venir que de Yara.

Contenant de bonnes nouvelles, du moins, il l'espérait.

Il avait tellement hâte de revoir sa sœur...

A suivre...