Chapitre 13 : Je suis fatigué.
RAR :
Guest : Merci beaucoup. Une simple erreur de ma part, j'ai tellement l'habitude d'alterner entre Lord et Ser comme si ça voulait dire la même chose que j'ai dû finir par confondre je pense. J'essaierai de ne plus faire l'erreur.
- Défi du Mille-Prompts : 11. Personnage – Tyrion Lannister.
- Si tu l'oses... : 12. Chaussettes.
- Toujours plus : 2 défis fusionnés.
Tyrion commençait un petit peu à fatiguer, pour être honnête.
Il était à peine seize heures de l'après-midi, et pourtant, il avait déjà discuté longuement avec Brienne, un peu avec Lord Varys, il avait rédigé sa lettre pour Stannis Baratheon et venait de l'envoyer, et il lui restait encore à parler à Ser Barristan Selmy.
Vraiment, il aurait aimé faire une pause, mais ce n'était pas le moment.
Ce n'est pas comme si il avait le temps.
Quittant la volière, il se rendit jusqu'aux appartements du roi Robert, qui étaient gardés par Barristan qui était seul à cette tâche, Jaime étant il ne savait où.
Probablement avec Cersei, pensa Tyrion en grimaçant.
Et en entendant les bruits qui provenaient de la pièce, il bénit tout les dieux qu'il connaissait de la chance qu'il avait de ne pas avoir à y entrer.
« Ser Barristan ? Lança-t-il d'une voix forte, tirant le vieux chevalier de ses pensées. Je m'excuserais bien de vous déranger dans votre travail, mais de ce que je vois, vous n'avez pas grand-chose à faire, ajouta-t-il avec un sourire amusé. J'aurais deux ou trois choses à vous dire, si jamais vous avez le temps, bien sûr...
Barristan sourit à son tour.
- Lord Tyrion... Je ne peux pas vraiment quitter mon poste, je le crains.
- Oh, allons, vous n'allez pas me dire que le roi va avoir besoin de vous de façon urgente dans les minutes à venir... Sa majesté est assez occupée pour l'instant, je doute qu'il vous en veuille si vous vous absentez pour deux ou trois minutes.
Le chevalier hocha alors la tête.
- Je vous suis... »
Ils sortirent du Donjon Rouge, et firent quelques pas avant que Tyrion ne reprenne la parole.
« Que pensez-vous de mon cousin Lancel ?
Le Lord Commandant fronça les sourcils, ne voyant pas vraiment où le nain voulait en venir.
- Je ne le connais que peu... J'ai dû le croiser deux ou trois fois, en train de servir le roi Robert, mais en dehors de cela... Je ne sais rien de lui. Il m'a l'air d'être un brave garçon, pourquoi ?
Bien, au moins, Selmy n'avait aucun a priori contre le jeune homme, c'était un bon début.
De là à ce qu'il accepte de l'entraîner et de faire de lui un chevalier, en revanche...
- Comme vous le savez déjà, mon cousin Lancel travaille comme écuyer – enfin surtout échanson – au service du roi Robert. Et je n'irai pas par quatre chemins : celui-ci le traite atrocement mal... En fait, Robert traite globalement mal presque tout le monde, quand on y pense deux secondes, mais c'est un autre débat. J'ai chargé mon frère Jaime de lui demander que Lancel ne soit plus à son service, et il a accepté, à une seule condition...
- Que ce soit moi qui me charge de ce jeune écuyer ?
Tyrion faillit éclater de rire.
- Vous comprenez vite ser, c'est appréciable... Oui, en effet, c'est bien le sujet de ma requête. Qu'en pensez-vous ?
Le chevalier haussa les épaules.
- Je ne sais pas quoi dire en vérité. Je n'ai jamais vu votre cousin se battre à l'épée, j'ignore tout de ses compétences, et surtout, voudra-t-il de moi comme professeur ?
En ce qui concerne ses aptitudes au combat, j'ai bien peur qu'il soit rendu au même point qu'à son arrivée à Port-Réal, pensa Tyrion en grimaçant.
Et en entendant la fin de sa phrase, le Lutin éclata définitivement de rire.
- Navré de vous contredire à ce sujet, ser Barristan, mais je pense très sincèrement que, à part la Montagne, ou son frère, le Limier, n'importe qui de compétent conviendrait à Lancel... Sans compter que vous n'êtes pas n'importe qui ser, vous êtes un chevalier émérite, et sans vouloir apparaître comme un flagorneur, je pense que vous êtes quelqu'un de bien, et que mon cousin se trouvera bien mieux avec vous qu'avec mon beau-frère. »
Un silence se fit, pendant lequel Barristan sembla y réfléchir sérieusement, avant que Tyrion ne finisse par reprendre la parole.
« En fait, j'aurais une proposition pour vous. Demain, les chevaliers et les écuyers s'entraîneront tous ensemble, cela vous donnera toute latitude pour juger des compétences de Lancel, vous pourrez faire plus ample connaissance avec lui, et vous saurez si vous avez envie de le prendre à votre service ou non.
- Et si jamais je refuse ?
Honnêtement, Tyrion n'avait pas vraiment réfléchi à cette possibilité.
- Hé bien... Je le prendrai à mon service dans ce cas-là... Lancel n'en sera pas plus heureux, mais j'ose penser que je le traiterai mieux que ne l'a fait Robert... Ou bien, je demanderai à Brienne de le former, je suis sûr qu'elle sera parfaite pour ça... Et qu'elle saura assumer deux écuyers... Fit-il, pensant également à Podrick. Je vous la présenterai demain, vous verrez ser, elle est formidable, ajouta-t-il en voyant l'air perplexe sur le visage du chevalier.
- Je... très bien, ça me semble tout à fait raisonnable... Vous pouvez dire à votre cousin que je serais d'accord pour le prendre à mon service en tant qu'écuyer... Une fois qu'il aura prouvé sa valeur.
- Très bien ser, merci pour votre temps... Je vais de ce pas l'en informer. Passez une bonne journée. »
Il laissa le chevalier retourner à son poste, et partit, à moitié satisfait de la conversation et de l'issue de cette dernière.
Il aurait bien voulu que ce dernier dise oui immédiatement, mais il pouvait comprendre ses réticences, il ne connaissait pas Lancel, il ne savait rien de ses compétences en tant qu'apprenti chevalier...
Et Tyrion réalisa soudainement à sa grande surprise que... lui non plus.
En vérité, il n'avait jamais réellement vu Lancel se battre...
A nouveau, il n'avait que peu fréquenté son cousin avant que celui-ci n'arrive à Port-Réal, avant son voyage vers le Nord, il en était de même, et après son retour, la seule fois où Lancel s'était réellement battu, c'était durant la bataille de la Néra, durant laquelle il avait été blessé par une flèche assez tôt...
Pas vraiment suffisant pour pouvoir déterminer s'il était doué ou non dans les arts de la guerre et du combat à l'épée, ou en tournoi, ou au tir à l'arc, ou à n'importe quoi d'autre qui incluait le fait de se battre contre quelqu'un.
En somme, pour ce qu'il en savait, Lancel pouvait tout aussi bien être un complet incapable qu'un excellent combattant...
Ou même juste un guerrier moyen...
Bref, il n'en savait rien, et il n'avait plus qu'à attendre le lendemain, pour voir ce que son cousin avait à montrer.
§§§§
Il était l'heure de manger quand Tyrion parvint enfin à dénicher son cousin, celui-ci ayant été introuvable durant toute la journée.
N'arrivant à rien, il avait fini par abandonner, presque près à croire que son cousin était dans un des bordels de Littlefinger, avant de se raviser.
Ce n'était pas le genre de son cousin après tout...
Entrant dans la salle à manger, l'ancienne Main la trouva pleine à craquer, emplie de gens de la cour, certains qu'il n'appréciait clairement pas (Robert, Littlefinger, Lysa Arryn, Pycelle, sa sœur, Joffrey), d'autre qui lui étaient indifférents (Renly et ser Loras, Jon Arryn, et plein d'autres), et d'autres qu'il appréciait (son frère, Brienne, ser Barristan, Varys, Tommen, Myrcella, Lancel, et... c'était à peu près tout, s'il ne se trompait pas), et quand il vit enfin son cousin, il ne put s'empêcher de soupirer de soulagement.
« Ah, Lancel, s'exclama-t-il, ne prêtant même pas attention à la jeune femme qui se trouvait à côté de lui avec un verre de vin à la main, enfin te voilà ! Je t'ai cherché partout, où étais-tu donc passé ? Oh, après tout, peu importe, comment vas-tu ? »
Il ne prit pas une seule seconde garde au léger rougissement qui colorait les joues de son jeune cousin, pas plus qu'il ne vit le sourire de la jeune femme non loin de lui, qu'il finit par remarquer à ce moment-là.
Tyrion l'examina pendant quelques secondes, avant de brusquement la reconnaître.
Une jeune femme jolie, bien que possédant les traits caractéristiques de la famille Frey, de beaux yeux marrons, un sourire amusé et mutin sur le visage, et qu'il se souvenait avoir vu à deux ou trois reprises...
Amerei Frey...
L'un des rares membres de la famille Frey qu'il appréciait un tant soit peu, enfin, en dehors de ceux dont il ignorait l'existence...
Il se souvint alors que c'était elle que son cousin était supposé épouser, avant que celui-ci ne devienne un Moineau et que le projet ne tombe finalement à l'eau.
Une femme charmante, impertinente, drôle, qui n'avait définitivement pas sa langue dans sa poche, et qui n'avait honte de rien...
Un peu comme lui en somme...
Ce n'est que là qu'il remarqua les joues rouges de Lancel, et d'à quel point Amerei paraissait amusée, et il fronça les sourcils, un peu confus.
Oh...
« Excusez-moi... mais est-ce que j'interromps quelque chose ?
- Oui, fit immédiatement Amerei, souriant toujours.
- Non cousin, pas de tout, répondit Lancel en même temps. »
Okay, très bien, Tyrion n'avait aucune idée de ce qu'il s'était passé, mais en tout cas, il savait seulement qu'il n'avait pas envie de savoir ce que c'était et que ce n'était pas ses affaires.
Amerei pouffa, murmura un « comme c'est mignon » amusé que les deux hommes entendirent, et qui ne fit qu'accentuer le rougissement de Lancel.
D'accord, il commençait un peu à comprendre...
Par certains aspects, maintenant qu'il y pensait, Amerei Frey pouvait ressembler à un Oberyn Martell ou une Ellaria Sand bis, et Lancel étant... Lancel (enfin, le Lancel du passé, donc avant qu'il ne se retrouve dans le lit de Cersei après la mort de Robert et ne commence à perdre son innocence), il avait dû être gêné par quelque chose qu'elle avait dit.
Enfin, il le supposait.
« Très bien, dans ce cas... Lady Amerei Frey, c'est ça ? Il vit clairement la surprise sur son visage, elle ne devait pas être habituée à ce qu'on la reconnaisse... Ou a ce qu'on l'appelle lady, vu que c'était plutôt « Ami corps de garde » auquel elle avait droit en règle générale... Puis-je vous emprunter mon cousin quelques minutes ? Je vous le rendrai après, promis.
Ne se défaisant pas de son sourire, elle hocha la tête.
- Je vous en pris faites... Je vais aller m'installer, le repas va bientôt commencer de toute façon... »
Elle adressa un clin d'œil à Lancel, et dieux, Tyrion dut vraiment faire un effort incommensurable pour ne pas éclater de rire en voyant les joues de Lancel devenir aussi rouges que des briques.
Il trouvait cela étrangement... adorable, en fait.
Le jeune homme avait l'air d'avoir déjà le béguin pour elle, et était terriblement gauche à ce sujet, c'était plutôt mignon, et il comprenait mieux le commentaire d'Amerei.
Alors que la jeune femme s'éloignait, et que le jeune écuyer, presque inconsciemment, la regardait une dernière fois, Tyrion déclara :
« On dirait que tu as fait une jolie rencontre aujourd'hui Lancel...
- Oh non cousin, ce n'est pas ce que vous croyez, balbutia Lancel avec un air horriblement gêné sur le visage.
- Ce que tu fais en privé ne me regarde pas du tout Lancel, tu n'as pas à te justifier, ne t'en fais pas... Mais je ne suis pas là pour ça de toute façon. J'ai parlé à Ser Barristan tout à l'heure, il attend de te voir faire tes preuves demain à l'entraînement avant de décider si oui ou non il te prendra sous son aile...
- Vous... vous voulez dire qu'il n'a pas refusé ?
Tyrion haussa un sourcil étonné.
- Non... Mais il n'a pas dit oui non plus. Pourquoi, tu t'attendais à ce qu'il refuse immédiatement ?
- Hé bien... je ne suis personne à Port-Réal, je ne vois pas vraiment pourquoi un chevalier aussi prestigieux que ser Barristan voudrait me prendre comme écuyer.
- Pour t'apprendre le maniement des armes, tout simplement, et pour qu'à terme, tu puisses devenir chevalier... Si c'est bien ce que tu veux, bien sûr...
Les yeux de Lancel se mirent alors à briller.
- Évidemment, ce serait un honneur... Je... merci Tyrion, sincèrement... Je ne sais toujours pas pourquoi vous... tu fais tout cela, mais merci infiniment.
Les yeux de Lancel brillaient de larmes de joie contenues, et Tyrion se sentit véritablement heureux à l'idée d'avoir réussi à amener un tel air de joie sur le visage de son cousin.
- Bien... Dans ce cas-là, puisque tout est réglé, je vais te laisser retrouver ta charmante amie... »
Lancel rougit de plus belle, et Tyrion eut un sourire malicieux.
« Je... à ce sujet... Puis-je me retirer dans mes appartements ? Je ne suis pas sûr de pouvoir continuer cette conversation...
Tyrion ne put s'empêcher de croiser ses bras.
- Alors quoi, elle t'a donc choqué à ce point-là ? Qu'est-ce qu'elle t'a dit exactement ?
- Ce n'est... pas important. Je ne suis juste... pas à l'aise.
- Pas à l'aise avec elle ?
- Oh non pas du tout, c'est une femme tout à fait charmante, seulement...
- Quoi donc, s'en amusa Tyrion, elle t'a fait une proposition indécente ou que tu juges comme telle ? »
Si il pensait que son cousin ne pouvait pas plus rougir, il réalisa rapidement qu'il se trompait.
« Oh... elle t'a fait une proposition indécente... Je vois... Et donc ?
- Je ne sais pas comment je suis censé réagir ! Je... enfin...
- Tu te poses trop de questions Lancel, la plupart de ceux que cette chère Amerei Frey aurait abordés ainsi n'auraient pas hésité une seule seconde à accepter si du moins ils étaient intéressés... Et si jamais tu as peur de lui prendre son honneur, ajouta-t-il en ricanant, je pense que c'est le cadet de ses soucis...
- Mais enfin, cousin Tyrion, ce ne serait pas correct ! S'emporta Lancel, et Tyrion se remit à sourire.
- Ah si seulement tu avais plus d'expérience Lancel. Tu sais, Robert a baisé plus de putains qu'il n'a jamais baisé ma sœur, et je ne pense pas vraiment qu'il ait grandement perdu son honneur à cause de cela. Allez, va, je vais essayer de lui tenir compagnie, tu peux aller te remettre de tes émotions... »
L'écuyer, toujours aussi rouge, prit la poudre d'escampette, et le nain eut un petit rire amusé, mais pas moqueur.
En fait, Lancel se comportait en ce moment même comme... oui, il avait tout à fait l'air d'être tel qu'on se représentait les jouvencelles, enfin, telles qu'elles étaient supposées être, naïves et innocentes...
Et l'écuyer correspondait parfaitement à cette description, et c'était une attitude qu'il avait fini par perdre une fois que Cersei l'avait mis dans son lit (il fallait vraiment qu'il arrête de penser à la vie sexuelle de sa sœur, c'était la deuxième fois de la journée, merde ! Enfin bon, ce n'était pas de sa faute si elle s'était tapée leur cousin !)...
Encore que...
Non en fait...
Un peu comme Sansa Stark, Lancel était resté plutôt naïf pendant un certain temps, mais contrairement à la nordienne, il n'avait pas reçu de réelle baffe dans sa gueule pour lui faire voir la réalité en face, comme voir son père être exécuté par exemple.
Enfin, jusqu'à la bataille de la Néra.
Ah oui, et sans oublier le fait qu'il s'était fait jeter par Cersei comme une paire de vieilles chaussettes usagées.
Ça n'avait pas dû aider.
Laissant ces pensées désagréables de côté, il prit place à côté d'Amerei Frey, qui avait un air mélancolique sur le visage.
« J'ai bien peur d'avoir fait fuir votre cousin mon seigneur...
- En effet oui. Que lui avez-vous donc dit exactement ?
- J'ai peut-être été... trop directe.
Non, vous croyez ?
Enfin, le fait est qu'elle ne connaissait pas vraiment la mentalité de Lancel non plus, lui-même avait encore un peu de mal à le faire, et pourtant, c'était son cousin.
- Trop directe... Trop directe ? Hé bien oui, je le pense également... Je veux dire... Lady Amerei, il s'agit de Lancel !
- Et ?
- Ah oui, c'est vrai... Disons que ce n'était probablement pas la bonne approche. Si je puis me permettre. Vous avez peut-être été un peu trop... rentre-dedans.
- Bien, très bien, j'irai m'excuser vis-à-vis de votre cousin demain, si jamais je l'ai mis mal à l'aise.
- Je vais être franche avec vous à ce sujet Amerei... Est-ce que vous voulez vous faire mon cousin, ou apprendre à le connaître ?
La jeune femme haussa les épaules.
- Je m'ennuie, annonça-t-elle directement. Mon époux est mort, et depuis, mes parents m'ont envoyée ici pour que je m'en trouve un autre... ce qui n'est pas le moins du monde dans mes projets, pour être honnête. Je suis tombée sur votre mignon cousin, nous avons sympathisé, discuté, et j'ai probablement été un peu trop... entreprenante, j'imagine.
- Vous êtes allée un peu trop vite, effectivement.
- Disons que pour une fois que j'avais réussi à éloigner ma gardienne de moi pendant quelques temps, j'ai eu envie de prendre du bon temps, discuter avec quelqu'un me semblait être un bon début.
- Attendez... quoi ?
- Vous croyiez sérieusement que mes parents auraient été assez stupides pour me laisser aller à la capitale toute seule ?
- J'avoue que je n'y avais pas pensé... Où est-elle maintenant ?
- Aucune idée et je m'en moque bien... Mais vu votre réputation, fit-elle avec malice, je pense qu'elle risque de revenir vite si jamais elle voit que je suis avec vous. Et depuis que je suis arrivée à la capitale, je n'ai pas réussi à coucher avec qui que ce soit... Elle ne me laisse presque jamais libre de mes mouvements. En somme, c'est peut-être mieux si je ne reparle plus à votre cousin.
- Oh... Et pourquoi donc ?
- Mon honneur, ma « vertu », tout ces mots vides de sens dont je me fiche complètement, inventés par des connards qui voudraient m'empêcher de faire ce qu'il me plaît, on peut dire que tout ça, c'est derrière moi... Pour le grand malheur de mes parents, ajouta-t-elle, railleuse.
- Et... quel rapport avec Lancel ?
- Je me faisais juste la réflexion que... Si jamais je couche avec lui et que cela s'ébruite, je serai encore plus mal vue qu'avant, mais lui n'aura rien. Et il me laissera tomber comme si j'étais la dernière des putains. »
En entendant cela, Tyrion sentit la révolte gronder en lui.
Il ne pouvait pas la laisser dire ça.
Lancel était beaucoup de choses, c'est vrai, mais il n'était clairement pas un sombre connard...
- Vous ne le connaissez pas... Moi non plus à vrai dire, reconnut-il. Seulement, s'il y a bien une chose que je sais sur lui, c'est que... Non, Lancel n'est pas comme ça.
- C'est un homme ! Lâcha-t-elle avec amertume, forte de son expérience passée. C'est ce qu'ils font tous au bout d'un moment. Vous croyez réellement que mes anciens amants se sont jamais battus pour moi ?
- C'était des connards, d'accord... Il y en a partout. Lancel est quelqu'un de bien. En fait, je pense que... en un sens, ce serait presque le contraire qu'il faudrait craindre.
- Comment cela ?
- Vous risqueriez de lui briser le cœur. Et votre propre cœur pourrait aussi être brisé dans le processus si jamais les choses se terminent mal...
Le regard d'Amerei se chargea d'une émotion contenue.
- Vous... vous essayez de me protéger ?
- J'essaie de vous protéger tout les deux du mieux possible...
- Qu'est-ce que vous voulez exactement ?
- Il y a peu de temps, j'ai réalisé que je m'étais trompé sur beaucoup de choses. Je vais encore être franc avec vous. Je déteste l'ambiance de la cour, je déteste ces foutus hypocrites, et j'aimerais que Lancel soit heureux. Et vous êtes une des personnes les plus vraies et les plus sincères que j'ai rencontrées depuis longtemps. Peut-être que je m'avance un peu trop, mais si jamais vous arrivez à trouver le bonheur ensemble, hé bien... je vous le souhaite sincèrement, à tout les deux.
- Moi-même Lord Tyrion, vous me semblez être une des personnes les plus drôles et distrayantes que j'ai eu le plaisir de rencontrer... Je pense que vous et moi, nous allons beaucoup nous entendre, déclara-t-elle en levant son verre, avant de trinquer avec lui.
- Moi de même, Lady Amerei, répondit Tyrion en souriant. »
A suivre...
