Chapitre 16 : Les choses bougent (enfin.)
RàR :
Lassa : Merci beaucoup d'avoir commenté. Oui, Bran n'était pas beaucoup là, faut dire que c'est assez compliqué de gérer plusieurs personnages en même temps et de penser à tout le monde. Et puis je ne peux pas toujours parler des mêmes. J'avoue que j'ai du mal à gérer toutes mes fics et j'ai un peu de mal à continuer cette fic en ce moment aussi, d'où le fait que les chapitres sont moins réguliers qu'avant. Et mon mémoire n'aide clairement pas...
« Alors ? Qu'est-ce que Theon t'a dit ?
- Il a également reçut une lettre de la part de sa sœur.
Catelyn sursauta.
- Oh... Que disait-elle ? La même chose que la tienne je suppose.
- Effectivement. Elle l'informait du projet fou de son père, ça ne l'a pas étonné plus que cela d'ailleurs...
- Pourquoi ça ne me surprend pas ? Marmonna Catelyn avec un air presque blasé, ce qui provoqua un léger rire amusé chez son époux.
Maintenant, c'était définitif, son jugement sur Balon Greyjoy était figé : c'était un odieux personnage.
- Et maintenant que tu as toutes les cartes en main, que comptes tu faire ?
Le seigneur soupira.
- Je fais confiance à Theon, et sa sœur a l'air d'être digne de confiance elle aussi. J'ai envie de croire que ce qu'ils disent est vrai, aussi fou cela soit-il... Pas la tentative de rébellion de Balon Greyjoy, le fait que sa fille s'adresse à moi pour demander mon aide. Je n'arrive presque pas à y croire.
- Cela pourrait être un piège, suggéra Catelyn, avant de rajouter, mais j'en doute fortement. Ce n'est pas le genre de Balon Greyjoy de faire ce genre de coup tordu, les fer-nés sont plus du genre à attaquer frontalement leurs ennemis, et surtout pas en annonçant leur plan à l'avance, ça n'a juste pas le moindre sens...
- Tu as raison, c'est ce que je pense moi aussi. Alors je suppose qu'on peut accepter la présence de sa sœur et de sa mère ici et de... quelques guerriers fer-nés également je le crains. Elle est toujours l'héritière des Îles de Fer, il y aura forcément quelques uns d'entre eux autour d'elle pour la protéger... même si quelque chose me dit qu'elle n'en aura guère besoin...
Sa femme se mit à grimacer.
- On va devoir préparer les esprits à cette éventualité dans ce cas-là, et ça risque de ne pas être aisé... Officiellement, nous ne sommes plus en conflit avec les Îles de Fer, mais la vérité, tu le sais tout comme moi, c'est que les choses sont plus compliquées que cela... Avec Theon comme otage chez nous en plus du reste, ça risque d'être difficile à faire.
- Oui d'ailleurs, en parlant de ça... Une fois qu'on se sera bien assurés que Yara Greyjoy nous a dit la vérité, je pensais qu'on devrait officiellement déclarer qu'on ne considère plus Theon comme étant un otage ici, mais bel et bien comme mon écuyer, maintenant qu'on sait que cela ne change rien au comportement de son père, et que désormais il fait partie de notre maison autant qu'il fait partie de la maison Greyjoy... Il n'aura plus à vivre avec une épée de Damoclès sur la tête.
- Il y a plusieurs semaines de cela, avoua la dame de Winterfell, j'aurais été réticente, il est vrai, mais après ce qu'il s'est passé durant ces derniers jours, je reconnais que c'est très probablement la bonne décision. Si Lord Balon Greyjoy décide de se rebeller, que son fils soit notre otage ou non, ça n'a plus de sens de le laisser conserver ce statut. »
Hochant la tête, son époux s'attela alors à la rédaction d'une lettre à destination de la grande sœur de Theon Greyjoy, en espérant qu'il n'était pas en train de faire une terrible erreur.
Une autre Greyjoy à Winterfell, vivant parmi les loups...
Oh, par les Sept Enfers...
Ils auraient bien de la chance si le château y survivait...
§§§§
Trois jours plus tard.
L'Île aux Ours.
Maege Mormont se considérait comme une personne qu'on ne pouvait que difficilement surprendre, et pourtant, là tout de suite, tout ce qui agitait son esprit complètement perdu, c'était le choc et l'incrédulité.
Et il y avait de quoi.
Elle venait tout juste de recevoir une lettre, une lettre...
Une lettre tout droit en provenance des Îles de fer !
Envoyée par Yara Greyjoy en personne !
Le monde venait-il de soudainement perdre la tête ?
Elle en avait bien l'impression, et elle en avait peur.
Cette lettre... sortait de nulle part et ressemblait fortement à une mauvaise blague, voire à un dangereux traquenard, cela ne pouvait pas être réel, ça ne pouvait pas être vrai.
Lady Yara Greyjoy lui proposait de lui envoyer des guerriers fer-nés sur l'Île aux Ours, afin qu'ils protègent les habitants qui pourraient en avoir besoin, et non les attaquer, comme de coutume, tout en évoquant le fait qu'elle le faisait parce que son père comptait encore se rebeller contre le Nord et qu'elle voulait empêcher cela, et prouver sa bonne foi en lui montrant que les fer-nés sous son commandement étaient prêts à faire la paix.
Qu'ils n'étaient pas que de simples pilleurs, qu'ils étaient plus que ça...
Ah !
Quelle bonne blague !
Elle les connaissait, les fer-nés, elle connaissait leurs méthodes, et...
Et justement, c'était bien ce qui clochait là-dedans.
Les fer-nés attaquaient sans prévenir, ils n'annonçaient pas leur venue à l'avance, et même si de prime abord, accepter cette proposition revenait plus ou moins à laisser entrer le loup dans la bergerie (enfin, le kraken dans l'antre de l'ours plutôt...), elle ne pouvait s'empêcher de se dire qu'elle était... tentée, en fait.
Oui c'était absurde, oui c'était complètement fou, mais Yara Greyjoy n'était pas son père, et si ce dernier avait effectivement décidé que la vie de son propre fils ne valait absolument rien à ses yeux, hé bien, elle pouvait comprendre que la fer-née ait soudainement changé de bord...
A voir si elle disait la vérité ou non, mais...
Quel intérêt aurait-elle eu à mentir ?
Pourquoi lui révéler ce genre de chose ?
Elle n'y comprenait sincèrement plus rien...
L'offre était tentante, il est vrai, cela lui permettrait d'enfin ne plus avoir à s'inquiéter tout les quatre matins d'une attaque fer-née potentielle sur leurs côtes (même si, depuis la rébellion ratée des Greyjoy, celles-ci avaient très fortement diminué, à son grand soulagement), ce qui serait définitivement très reposant.
Mais il y avait toujours une possibilité pour que la jeune femme lui mente.
À son tour, refaisant les mêmes gestes que Ned Stark, elle envoya alors à ce dernier une lettre, désireuse d'éclaircir ce mystère.
Le monde était en train de devenir bien étrange...
§§§§
Stannis Baratheon n'avait que peu l'habitude de recevoir des lettres.
A vrai dire, dans ce trou perdu qu'était Peyredragon, il n'avait en vérité pas non plus l'occasion de recevoir beaucoup de visites en général, il était certes le frère du roi, mais personne ne venait beaucoup le voir, on ne prenait jamais de ses nouvelles (non pas que cela le dérange plus que ça) et bien rares étaient les missives qui lui étaient adressées.
Aussi, lorsque l'un de ses serviteurs vint le trouver pour lui transmettre une lettre portant le sceau des Lannister, il ne put que hausser un sourcil plus que circonspect et dubitatif.
Les lions ne lui envoyaient jamais de lettres, dieux merci d'ailleurs (moins il les voyait, mieux il se portait... oui cela s'appliquait à beaucoup de monde.), en fait depuis que Robert était monté sur le trône il n'avait pas reçu de corbeaux de leur part.
Alors, pourquoi maintenant ?
Pourquoi aujourd'hui ?
Brisant le sceau, il ouvrit la lettre, et en la parcourant rapidement du regard, il ne put empêcher ses yeux de s'écarquiller de surprise en réalisant que ce n'était rien de moins que Tyrion Lannister en personne qui lui envoyait cette lettre.
Le nain.
Le Lutin.
Le frère de la reine et du Régicide.
Celui qui était vu comme un monstre par la moitié du royaume, et comme un débauché par l'autre moitié.
Cette fois, ce n'était pas juste surprenant, ou bizarre, non, ça allait bien plus loin que cela, là, ça remettait en question beaucoup de choses qu'il croyait savoir.
Cette lettre, c'était le signe que le monde ne tournait plus rond.
Tyrion Lannister lui envoyait une lettre ?
Était-il à l'instant même tombé sans s'en rendre compte dans un univers parallèle où plus rien ne faisait sens ?
De tout les membres de sa famille, le dernier fils de Tywin Lannister n'était clairement pas celui dont il s'attendait à recevoir une lettre un jour, pas alors que leurs caractères étaient si différents, qu'ils n'avaient absolument rien en commun et qu'il n'avait pas dû échanger plus de trois mots avec le noble au cours de sa vie.
Alors non, il ne comprenait pas l'existence de cette lettre, et encore moins son contenu.
Qu'est-ce que...
Pourquoi diable venait-il lui parler de ses réserves de verredragon, quel rapport cela avait-il avec quoi que ce soit, et surtout pourquoi tenait-il à en avoir, ce n'était que de jolis cailloux, rien de plus, alors par les Sept et par le Dieu rouge, pourquoi ?
Stannis Baratheon était actuellement plus que confus, il était perdu.
Et la suite n'avait rien arrangé.
Il voulait voir la femme rouge et lui parler.
Ah !
D'accord...
Mélisandre n'était arrivée sur l'île que quelques semaines auparavant, mais apparemment, sa réputation la précédait déjà jusqu'à Port-Réal...
Fronçant les sourcils, toujours perplexe (et un peu méfiant, comme de coutume), le cerf se saisit d'une plume et d'une feuille de papier, et décida de répondre positivement aux deux demandes du Lannister.
Après tout, il n'avait pas le moindre besoin et pas la moindre utilité de ce verredragon, et si Tyrion Lannister avait envie de faire le chemin jusqu'à Peyredragon pour parler à sa conseillère, hé bien, soit, grand bien lui fasse !
Alors qu'il terminait de rédiger sa réponse, il réalisa qu'on frappait à sa porte.
« Entrez !
- Mon seigneur, l'informa le serviteur qui venait d'arriver en lui tendant un papier, vous avez reçu une autre lettre.
Stannis se figea.
C'était décidément une journée étrange, bien étrange...
- Très bien, donnez la moi, et prenez celle-ci, envoyez la au plus vite, dit-il en précisant bien qui était le destinataire. »
L'homme hocha la tête, se saisit de la lettre, tandis que Stannis prenait l'autre, et il sortit.
Bien, qu'est-ce que cela allait être cette fois-ci ?
§§§§
La lettre provenait des Îles de Fer.
…
…
…
Attendez une seconde...
QUOI ?
D'où est-ce que la fille de Balon Greyjoy décidait, comme ça, d'un seul coup, de lui écrire au juste, d'accord, depuis que son père avait échoué à faire sa rébellion, les fer-nés n'étaient plus les ennemis de la couronne, mais ça ne changeait rien au fait, que non seulement la relation des krakens avec les cerfs n'était pas des plus apaisées, mais en plus, ben...
Il était Stannis Baratheon !
Certes, il était le maître des navires dans le conseil restreint de son frère Robert, le roi des Sept Couronnes, mais et de un il n'était jamais à Port-Réal et n'y jouait jamais son rôle, puisqu'on n'avait jamais besoin de lui de toute façon, et de deux, il n'avait pas un poste prestigieux ou réellement important (pas en ce moment en tout cas), comme celui de Main ou de grand argentier, et de trois, il n'avait de toute façon pas la moindre influence notable sur Robert, alors inutile de lui envoyer un message à lui en espérant qu'il puisse interférer auprès du souverain.
En somme, cette lettre était une anomalie.
Ce qu'elle lui disait était, là aussi, complètement absurde, mais cette fois-ci il fronça réellement les sourcils.
Elle demandait exactement la même chose que Tyrion Lannister.
Avoir accès à son verredragon.
Là, il commençait vraiment à se poser quelques questions, et cette fois-ci, il se contenta de lui répondre en lui demandant pourquoi elle voulait y avoir accès, et pour en faire quoi, et il adressa également une lettre à son frère afin de le prévenir de l'étrange demande de la jeune femme.
On est jamais trop prudent après tout.
Et, alors qu'il pensait être enfin tranquille pour la journée, il reçut encore une autre lettre.
En réalisant qu'on lui avait une nouvelle fois écrit, il sentit son visage se décomposer.
Mais enfin, qu'est-ce qu'ils avaient tous aujourd'hui ?
§§§§
Cette fois-ci, la lettre avait été écrite par Ned Stark, et...
Oh, misère...
Lui aussi ?
Qu'est-ce qu'ils avaient tous avec le verredragon en ce moment, que se passait-il donc, est-ce que cette pierre était devenue le dernier bijou à la mode à avoir à tout prix sans qu'il s'en soit rendu compte ?
(Vu qu'il ne quittait lui-même jamais son caillou, ça ne l'aurait pas étonné plus que cela en fait...)
Pourquoi, vraiment, juste pourquoi ?
Pourquoi ces trois personnes si différentes les unes des autres avaient-elles soudainement besoin d'une pierre dont ils n'avaient jamais eu l'utilité auparavant, qu'est-ce qui la rendait si précieuse et importante désormais à leurs yeux, et pourquoi maintenant ?
Quelque chose... quelque chose clochait définitivement.
Il fronça les sourcils.
Une fois, il pouvait le comprendre et l'accepter, c'était un hasard, soit, ça pouvait arriver.
Deux fois, c'était plus étrange et incongru, c'était une coïncidence, très bien, pourquoi pas.
Mais trois fois...
Là ce n'était pas normal.
Ça ne l'était plus.
Quelque chose était en train d'arriver, et il n'était pas sûr de comprendre quoi.
Eddard Stark était l'ami de son frère, un grand guerrier, un homme de confiance, et honorable pour ce qu'il en savait, il n'eut aucun problème pour l'autoriser à prélever du verredragon chez lui, mais ça ne l'empêcha pas de se poser quelques questions.
Aussi, c'est ce qui le poussa à envoyer également une lettre aux mestres de la Citadelle, afin de leur demander quelles étaient les propriétés du verredragon.
Il voulait comprendre et tirer ce mystère au clair.
Il détestait ne pas comprendre.
Jamais il n'avait reçu ou écrit autant de lettres en une seule journée...
§§§§
Benjen Stark haussa un sourcil très perplexe en découvrant le contenu de la lettre de son grand frère.
Les... les marcheurs blancs.
Soit...
Pourquoi après tout, mais bon...
Pourquoi est-ce que son frère le mettait en garde à ce sujet alors qu'il ne se trouvait pas au Mur ?
C'était à n'y rien comprendre...
Sans compter que, si en effet, les rumeurs autour des marcheurs blancs et de leur retour commençaient à de plus en plus résonner aux alentours (venant souvent des sauvageons d'ailleurs), le fait est que son frère n'avait aucune réelle raison d'être au courant de cela.
Mais Ned n'était pas du genre à envoyer ce genre de lettre sans une bonne raison, alors peut-être qu'il devait prendre ça au sérieux...
De toute façon, que ce soit vrai ou non, autant qu'il se prépare à cette potentielle menace.
On n'est jamais trop prudent...
A suivre...
