Chapitre 23 : Lettre et voyage chez les moldus

Installée à l'une des tables de la Salle Commune, Théodore à côté d'elle, Harmony froissait pour la énième fois un morceau de parchemin.

-Harmony, arrête ! C'est le troisième que tu gâches ! Ma réserve de parchemin n'est pas illimité…protesta le jeune homme.

-Je sais bien, mais tu ne m'aides pas beaucoup !

-Ce sont tes parents pas les miens…

La jeune femme tenait de rédiger une lettre à l'adresse de ses parents pour leur demander si elle pouvait faire venir Théodore chez eux durant les vacances de Pâques. Cependant, elle ne savait pas comment leur annoncer leur récente relation…

Cela faisait pratiquement une bonne heure que le jeune homme observait Harmony se faire des nœuds au cerveau pour trouver les bons mots, tout en caressant distraitement un chat qui avait souplement sauté sur ses genoux. Depuis toujours Théodore était un véritable aimant à chat et les attirait tous. Son père, n'avait néanmoins, jamais voulu lui en offrir un…

Se décidant à venir en aide à sa petite-amie, il se pencha sur le parchemin à moitié rédigé et lui demanda :

-Qu'est-ce qu'il te pose problème ?

-Je ne sais pas comment leur annoncer que j'ai trouvé quelqu'un…

Théodore poussa un soupir. Lui non plus n'avait aucune idée de comment formuler la chose et de toute façon étant donné qu'il était maintenant orphelin, la question ne se posait même plus le concernant.

-Tu crois qu'ils vont mal réagir ?

-Non, c'est juste que ça va être la toute première fois pour eux comme pour moi…

-Et moi donc…Dis leur les choses simplement. On verra bien ce qu'ils répondent. S'ils ne veulent pas m'accueillir je resterais au château, ce n'est pas grave.

-Oh ne t'en fais pas pour ça, je pense qu'ils seront d'accord, ils sont plutôt ouvert d'esprit…J'espère juste que je ne vais pas avoir le droit aux questions dérangeantes…murmura-t-elle en rougissant, ce qui fit sourire Théodore.

-S'ils savaient ce que tu me forces à faire dans la bibliothèque alors que je veux simplement travailler…La taquina-t-il gentiment.

-Tu n'as pas beaucoup à te forcer je crois…Lui répondit malicieusement la jeune femme.

En effet, le jeune couple avait pris l'habitude de s'embrasser longuement et passionnément dans le rayon le plus reculé de la bibliothèque, risquant à chaque instant l'exclusion de celle-ci, si Mrs Pince venait à les surprendre.

Après dix bonnes minutes de rédaction, Harmony lui tendit le parchemin :

-Qu'est-ce que tu en penses ?

Théodore se saisit de la lettre lut :

Maman et Papa,

J'espère que vous allez bien. De mon côté tous se passe très bien. Les vacances de Pâques arrivent très bientôt et j'avais pour projet de revenir à la maison durant ces deux semaines. Cependant, j'ai une petite faveur à vous demander. Durant les vacances de Noel, je vous ai longuement parlé de Théodore, mon accompagnateur, qui m'aide à m'intégrer à ce monde si particulier. Il se trouve qu'après pratiquement six mois à se côtoyer quotidiennement nous nous sommes particulièrement bien entendus et que notre relation et devenu bien plus que de l'amitié, si vous voyez où je veux en venir…Il a perdu son père récemment et se retrouve orphelin, ainsi j'avais pensé que cela pourrait être une bonne idée qu'il vienne passer les vacances de Pâques à la maison. Cela sera l'occasion pour moi de vous le présenter et pour lui de découvrir le monde d'où je viens. J'espère que cela ne vous dérange pas.

J'attends votre réponse avec impatience et je vous embrasse.

Harmony.

-Elle est très bien, même si tu n'étais pas obligé de mentionner le fait que je sois orphelin, je n'ai pas envie qu'ils me prennent en pitié…répondit-il.

-Il ne te prendrons pas en pitié, ne t'en fais ! leva-t-elle les yeux au ciel.

Elle avait toujours un peu de mal à comprendre le refus du jeune homme pour un peu de compassion qu'il confondait d'ailleurs presque toujours avec de la pitié.

-Il n'y a plus qu'à attendre leur réponse alors…

La réponse tant attendue ne tarda pas et arrive deux jours plus tard à l'heure du déjeuner. Héraclès, qu'ils avaient envoyé porter la lettre, se posa majestueusement devant la jeune femme qui s'empara de la lettre, puis se tourna vers son propriétaire pour réclamer un petit morceau de bacon, qu'il avait dans son assiette.

Au bout de quelques minutes qui semblèrent interminables à Théodore, Harmony leva les yeux vers lui et lui adressa un grand sourire :

-Ils sont d'accord et ils disent qu'ils sont ravis pour nous. Ils ont hâte de te rencontrer !

-Moi aussi…murmura Théodore avec sincérité, une pointe d'inquiétude dans la voix.

C'était la première fois qu'il allait se rendre dans le monde moldu et cela l'angoissait un peu, même s'il faisait totalement confiance à la jeune femme.

La veille du départ alors qu'ils se trouvaient tous les deux, serrés l'un contre l'autre dans le lit de Théodore celui-ci questionna sa petite-amie :

-Qu'est-ce que je vais bien pouvoir leur apporter ?

-Tu n'es pas obligé d'apporter quelque chose, tu sais…

-Hors de question que je me pointe les mains vides ! Ce n'est vraiment pas poli !

-C'est vrai que tu es particulièrement bien élevé !

Le jeune homme ne sut comment prendre la remarque de la jeune femme et demanda, presque vexé :

-Tu disais ça de manière ironique ?

-Non absolument pas ! Je le pense vraiment ! J'ai rarement vu quelqu'un aussi à cheval sur les principes de politesse et ce n'est pas une critique, c'est d'ailleurs quelque chose que j'apprécie beaucoup chez toi.

Rassuré, le jeune homme la laissa se rouler en boule contre lui et l'entoura de ses bras, tout en réfléchissant.

-Ils aiment le vin ? murmura-t-il au bout d'une quinzaine de minute.

-Oui…Pourquoi ?

-Avant qu'il ne meure mon père aimait beaucoup faire son propre vin, nous avons des vignes qui ne sont malheureusement plus fertiles et j'ai un nombre incalculable de bouteille à la cave…En plus, j'ai horreur du vin rouge !

-Je pense que ça leur ferait très plaisir !

-Il faudra que l'on passe chez moi alors avant de pouvoir rejoindre tes parents.

-Cela ne me dérange pas ! J'ai hâte de découvrir ton manoir !

Théodore sourit tristement. Depuis le décès de son père, l'ambiance qui régnait dans la vieille bâtisse était assez pesante, mais il y était attaché et ne s'en serait débarrassée pour rien au monde. Il avait hâte de la faire découvrir à Harmony, même s'ils n'allaient y être que de passage.

Le lendemain, le jour du départ, le jeune couple avait eu la chance d'être seuls dans leur compartiment. Blaise avait décidé de rester au château pour les vacances. Ils avaient bavardé longuement puis avaient chacun sorti un livre pour s'occuper. Harmony somnolait à moitié sur l'épaule de Théodore quand ils arrivèrent à la gare de King's Cross.

Après avoir récupéré leurs bagages, ils sortirent du train et la prenant par la main, Théodore la mena dans un coin isolé.

-Je vais nous faire transplaner, ça sera beaucoup plus rapide que si l'on prend la poudre de cheminette au Chaudron Baveur…

La jeune femme hocha la tête et s'accrocha à son bras.

-Je te préviens c'est très perturbant la première fois…

-Je sais…

-Tu as déjà transplané ?

-Oui avec le Professeur Mcgonagall lorsqu'elle m'a amené sur le Chemin de Traverse.

Les deux adolescents transplanèrent dans un craquement sonore et se retrouvèrent devant un portail de fer finement ouvragé. Harmony tituba un instant avant que Théodore ne la prenne par les épaules pour l'aider à se stabiliser.

-Tout va bien ?

-Oui…C'est juste que ce n'est pas très agréable…

-A force on s'y habitue.

Le portail de fer s'ouvrit devant Théodore, désormais l'unique propriétaire des lieux. Harmony resta bouché bée en apercevant le manoir. La bâtisse en pierre était imposante et lui rappelait certains châteaux qui l'avaient toujours fascinés.

Lorsqu'ils arrivèrent sur le perron de la porte, Théodore la mit en garde :

-Fais attention aux plantes grimpantes, elles mordent…

Harmony s'éloigna des longues tiges qui accrochées au mur, rampaient sournoisement vers elle. Elle suivit Théodore à l'intérieur et ne pu réprimer un petit cri d'admiration.

-Bienvenue chez moi ! Lui souhaita-t-il en allumant d'un coup de baguette les chandeliers qui se trouvaient dans l'entrée et qui éclairaient le couloir.

-C'est splendide ! J'adore la décoration ! Combien il y a de pièces ?

-Une vingtaine environ…C'est l'enfer à entretenir seul…grimaça Théodore.

Il l'a mena à l'étage, laissant leur bagage dans le couloir et la fit pénétrer dans une grande chambre. Celle-ci était très spacieuse et des livres étaient entassés un peu partout de manière plutôt ordonnée.

-C'est la tienne ? demanda Harmony.

-Oui et à côté il y a celle de ma mère et en face celle de mon père répondit-il un léger sanglot dans la voix.

-Je n'ai pas le temps de tout te faire visiter, mais je peux te faire voir la bibliothèque si tu veux…

Il l'a mena ensuite dans une grande salle remplie de livre de haute en bas.

-Je suppose que c'est ton endroit préféré ?

-Oui, mon père m'a raconté que j'y passais des heures quand j'étais plus jeune, alors que je ne savais même pas encore lire…

Harmony se mit à rire et ils redescendirent les escaliers qui menaient à l'étage. Théodore lui fit ensuite emprunter un dédale de couloir et ouvrit une petite porte qui donnait sur des escaliers très sombres. Le jeune homme passa devant, sa baguette éclairant les escaliers et lui recommanda :

-Fais attention, c'est étroit et ça peut-être glissant…

Lorsqu'ils furent en bas des escaliers, de nombreuses bouteilles de vin se trouvaient devant eux.

-Le plus difficile, ça va être de faire un choix, je n'y connais pas grand-chose…murmura le jeune homme en s'approchant des bouteilles.

Au bout de quinze minutes, ils finirent par jeter leur dévolu sur une bouteille poussiéreuse en espérant qu'elle soit buvable. Ils remontèrent ensuite, s'emparèrent de leur bagage et sortirent à l'extérieur.

-Comment on va faire pour aller chez moi ? Le questionna Harmony.

-Comment faisait le Professeur Mcgonagall ?

-Elle transplanait dans une bouche de métro désaffectée qui se trouve à deux pas de ma maison…

-Si tu me donne l'adresse je peux me débrouiller…Lui dit Théodore.

Harmony lui donna l'adresse et s'accrocha à son bras. L'adolescent respira un grand coup, se concentra et les fit transplaner. Ils atterrirent dans la bouche de métro désaffectée et s'empressèrent de monter les escaliers qui menaient sur la rue. Lorsqu'ils furent à l'extérieur, Théodore ouvrit de grands yeux curieux. De drôle d'objets roulaient à toute vitesse sur la route.

-Ce sont des voitures ? questionna-t-il.

-Oui, exact ! Je vois que tu as bien appris ton cours d'Etude des moldus et les grands véhicules rouges à deux étages, c'est ce qu'on appelle des bus.

-Tu as déjà conduit une voiture ?

-Non, il faut un permis pour ça et je ne l'ai pas encore. D'ailleurs ça été l'un des grands sujets de discussion de ma famille lors du repas de Réveillon…

-Pourquoi ? Parce que tu ne l'as pas encore ?

-Exactement !

-De toute façon, cette année, étant donné que tu es à Poudlard tu n'en as pas besoin…

Plus ils approchaient de la maison et plus Théodore se sentait nerveux. Il ne cessait de passer sa main dans ses cheveux bruns et de lisser les plis de sa chemise. Il voulait paraître irréprochable devant les parents d'Harmony.

Une fois qu'ils furent arrivé devant la porte, la pression augmenta encore d'un cran.

Pour le rassurer, la jeune femme le prit par la main et lui chuchota à l'oreille :

-Tu es parfait, je suis sûr qu'ils vont t'adorer !

Et elle frappa à la porte.

Des avis ?