Chapitre 29 : Licornes et sensualité

A la fin de la journée, Théodore avait accepté de délaisser la bibliothèque pour se promener avec Harmony dans le parc de Poudlard. De toute façon, durant la deuxième semaine de vacances où il était resté alité quelques jours, il avait largement eu le temps de commencer ses révisions pour les ASPIC qui approchaient à grand pas.

Alors qu'ils se promenaient main dans la main à l'orée de la forêt, Harmony s'immobilisa brusquement et pointa du doigts quelque chose en direction des arbres :

-Regarde ! Je crois que ce sont des licornes !

Théodore regarda dans la direction que lui désignait la jeune femme et aperçut en effet, des créatures blanches à l'allure équine qui portaient une longue crinière ainsi qu'une corne torsadée sur le front. Il y en avait trois et deux d'entre elles étaient accompagnées de leurs petits. Aussitôt, Harmony avait lâché sa main et se dirigeait lentement vers les créatures.

-Harmony, fais attention…Puis je ne suis pas certain que l'on ait le droit de s'en approcher…La mit en garde le jeune homme.

Cependant, cela ne découragea pas la jeune femme qui était arrivée à leur hauteur. Théodore l'observait attentivement prêt à intervenir en cas de danger, mais il n'osait pas trop s'approcher des licornes. Il en avait déjà vu durant un cours de Soins aux Créatures Magiques mais le Professeur Gobe-Planche, avait ordonné aux garçons de se tenir loin des créatures et le jeune homme ne tenait pas à se faire transpercer d'un coup de corne. Il avait déjà eu une mauvaise expérience avec des créatures équines, mieux valait ne pas en rajouter…

Harmony avait réussi à approcher l'une des licornes, la seule qui n'avait pas de petits à ses côtés. Curieuse, celle-ci s'était approchée de la jeune femme puis l'avait reniflé et s'était laissé caresser. La jeune femme était émerveillée devant la beauté des créatures. Depuis petite, elle avait toujours aimé les licornes et en voir en chair et en os la comblait de joie. Elle passa ses doigts dans la crinière soyeuse tandis que l'animal se remettait tranquillement à brouter.

Alors que Théodore continuait d'observer la jeune femme de loin, une voix bourrue retentit derrière lui, le faisant sursauter :

-Je pense que tu peux essayer de les approcher en leur donnant ça…

Lorsque Théodore se retourna, il découvrit le garde-chasse. Il craignait de se faire réprimander d'avoir laissé la jeune femme s'approcher des créatures, mais cela ne semblait pas perturber Hagrid qui lui tendait des sortes de biscuits secs.

-Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-il.

-Des gâteaux aux miels…Elles en raffolent…

Le jeune homme s'en empara et murmura :

-Je croyais que seule une jeune fille vierge pouvait les approcher ?

Hagrid haussa les épaules et répondit :

-Si tu veux mon avis, toutes ces histoires ne sont que des sornettes…Il est vrai que les licornes sont plus sensibles à la délicatesse féminine mais elles se laissent aussi approcher par des hommes. Cette histoire de pureté et liée à l'âme et non au corps…Essaye et tu verras bien.

Le garde-chasse tourna les talons et Théodore s'approcha doucement, les gâteaux au miel dans la main. Il s'arrête à quelques mètres des licornes et attendit. L'un des petits, le remarquant, s'approcha curieusement de lui. Il renifla le gâteau que le jeune homme lui tendit et le prit avec délicatesse dans sa bouche. Une fois sa friandise engloutie, le petit renifla Théodore avec précaution, réclamant de nouvelles friandises. A son tour, la mère ayant observé la scène de loin, s'était approché de lui et avait penché la tête pour réclamer un gâteau. Théodore s'était exécuté et avait même pu caresser le chanfrein de l'animal. Les deux licornes semblaient sereines à son contact et ne montraient aucune marque d'agressivité.

-Tu vois qu'elles ne sont pas méchantes…Lui murmura Harmony en s'approchant doucement de lui et en venant l'enlacer tendrement par la taille.

-Peut-être mais j'ai toujours lu qu'il fallait s'en méfier surtout lorsque l'on était un homme…murmura-t-il.

-Qu'est-ce que tu leur donnes ?

-Des gâteaux aux miels, elles adorent ça…C'est Hagrid qui me les a donné. Au départ je craignais qu'il me réprimande parce que je t'avais laissé approcher les licornes mais pas du tout !

Il en tendit un à Harmony qui s'empressa de le donner à la deuxième licorne qui les avait rejoint avec son petit.

-Tu es réconciliés avec les créatures équines alors ?

-Je n'étais pas fâché, je sais bien qu'elle n'a pas fait exprès de me bousculer, mais ce sont des animaux imposants et il faut être prudent…répondit-il en prenant la jeune femme par la main tandis qu'ils s'éloignaient du petit troupeau de licornes.

Le soir venu, les deux adolescents s'étaient couchés de bonne heure et écoutaient la pluie au dehors, observant en même temps l'effet que celle-ci provoquait sur les remous du lac. Blotti contre la jeune femme, Théodore n'allait pas tarder à s'endormir quand un éclair blanc illumina le dortoir et que l'orage se mit à gronder dehors, le faisant sursauter.

-Tu as peur de l'orage ? Lui demanda doucement Harmony en le serrant dans ses bras.

-Non, j'ai simplement été surpris. Je pensais qu'il pleuvait simplement.

-Je n'arrive pas à dormir, je crois que l'on s'est couché bien trop tôt…geignit la jeune femme.

-On n'est pas obligé de dormir…La taquina malicieusement le jeune homme en déposant un baiser dans son cou et en la retournant doucement pour se mettre à cheval sur elle.

Ayant pris l'habitude de ces gestes intimes, l'adolescent se montrait de plus en plus entreprenant au plus grand bonheur de la jeune femme. Toujours à califourchon sur elle, il passa ses mains sous le haut de son pyjama pour venir taquiner son ventre et ses flancs, tout en continuant de l'embrasser. Timidement, ses doigts remontèrent vers sa poitrine qu'il n'avait encore jamais osé caresser. Effleurant l'un de ses tétons, il fut surpris lorsque celui-ci se mit à durcir.

Harmony soupirait de plaisir. Elle aussi avait passé une main sous le haut de pyjama du jeune homme et passait ses mains un peu partout sur son corps. Théodore se laissait maintenant caresser n'importe où sans protester et elle en profitait. Le jeune homme avait abandonné son cou et ses lèvres avaient capturé les siennes, sa langue cherchant avec avidité la sienne. La jeune femme répondit avec plaisir à son baiser, tandis que s'installant entre ses cuisses, il frottait lascivement son bassin contre le sien. Harmony ne tarda pas à le sentir dur contre elle et comprit immédiatement ce qu'il voulait. Se plaçant à son tour à cheval sur lui, elle entreprit de lui défaire d'une lenteur presque insoutenable son bas de pyjama pour venir caresser son sexe dur et dressé, le faisait gémir…

A bout de souffle, Théodore s'était rhabillé décemment et avait jeter un œil à Harmony qui les yeux brillants de désir semblait elle aussi avoir apprécié les caresses intimes qu'il venait de lui prodiguer.

Après quelques minutes de silences, le temps qu'ils reprennent leur respiration, Harmony se tourna vers lui plongea ses prunelles brunes dans ses yeux bleus et lui proposa en essayant d'adopter un ton rassurant :

-Tu ne crois pas que l'on pourrait essayer de le faire la prochaine fois ?

Théodore réfléchit quelques instants. Une vague d'angoisse l'avait envahi lorsqu'il avait entendu les paroles de la jeune femme mais il en avait terriblement envie. Hochant positivement la tête il lui fit remarquer :

-Il faudra passer chez Madame Pomfresh avant mais on verra ça demain matin…

L'idée d'aller demander des contraceptifs à l'infirmière le fit rougir mais de toute façon il n'avait pas le choix.

Le dimanche matin, Théodore se leva tard, épuisé par leur activité nocturne. Lorsqu'il ouvrit les yeux, Harmony était déjà habillée et lui tendit deux petits toasts emballés dans un serviette en papier.

-Il est déjà 11h…La Grande Salle est fermée alors je t'ai rapporté ça du petit déjeuner…

Théodore avala les toasts avec appétit en la remerciant. Après le déjeuner, Théodore avait insisté pour qu'ils se rendent à la bibliothèque. Il voulait réviser une dernière fois son exposé d'Etude des moldus qu'il devait présenter dans deux jours. Au bout d'une bonne heure et demie alors qu'il se trouvait dans le rayon consacré aux moldus dans l'intention de vérifier une ou deux informations, Harmony vint le rejoindre discrètement et vint se pendre à son cou. La jeune femme se mit sur la pointe des pieds pour l'embrasser et vint doucement passer une main sous sa chemise pour venir suivre du bout des doigts la ligne brune qui commençait au niveau de son nombril, courait le long de son bas-ventre et venait se perdre sous son caleçon.

-Harmony, arrête…grogna-t-il sans pour autant la repousser.

-J'ai envie de toi, Théodore…

Les paroles de la jeune femme le firent presque défaillir. Il la prit par la main, rassembla rapidement ses affaires et ils sortirent de la bibliothèque.

Le jeune couple s'isola dans un couloir vide et Théodore lui posa la question qui avait hanté son esprit toute la nuit :

-On va voir Madame Pomfresh alors ?

-Pourquoi « on », je pensais que tu pourrais y aller tout seul, tu sais, c'est toi qui vas les mettre…

Le jeune homme mit un petit moment avant de comprendre qu'elle faisait référence aux protections qu'ils avaient vus dans le supermarché moldu…

-Je ne sais même pas si c'est ce que les sorciers utilisent pour se protéger…avoua Théodore en baissant pudiquement ses yeux bleus.

-Et bien il n'y qu'une seule manière de le savoir !

-Pourquoi je devrais y aller tout seul ? Tu sembles bien plus informé que moi dans ce domaine !

A son tour, il vit la jeune femme se mettre à rougir et se mordiller la lèvre l'air mal à l'aise. Ainsi, elle aussi ressentait une légère gêne et certainement un peu d'appréhension…

-Très bien ! Alors on tire au sort…

Se résignant, Théodore sorti un gallion de sa poche et proposa :

-Si la pièce tombe sur pile j'y vais, si elle tombe sur face c'est toi ?

Il lança la pièce et constata avec horreur qu'elle était tombée sur pile.

-Je t'accompagne jusqu'à la porte de l'infirmerie lui murmura la jeune femme à l'oreille tandis que la mort dans l'âme Théodore se mettait en route.

Poussant un long soupir, il s'apprêtait à frapper à la porte tandis qu'Harmony tentait de le rassurer :

-Elle ne va peut-être même pas te poser de question…

Inspirant profondément, il frappa doucement à la porte de l'infirmerie.

-Entrez !

Théodore lança un dernier regard à Harmony avant de pénétrer dans la pièce.

-Que puis-je pour vous Monsieur Nott ? Lui demanda Madame Pomfresh en le voyant s'approcher.

Se tortillant nerveusement, il balbutia :

-J'aurais besoin de contraceptifs…

Il vit Madame Pomfresh esquisser un sourire en le voyant mort de honte.

-Ne bougez pas, j'ai ce qu'il vous faut…

Elle disparut quelques instants dans la partie de l'infirmerie qui lui était réservée puis revint près de lui. Elle posa sur la table devant laquelle il se trouvait un petit pot qui semblait contenir une sorte d'onguent, une petite boite en fer et un petit flacon contenant une potion. L'infirmière ouvrit la petite boite en fer et en retira un petit morceau de latex :

-Il faut que je vous montre comment l'enfiler ? Le questionna-t-elle avec douceur, remarquant sa gêne en se saisissant d'un morceau de latex qui se trouvait dans la boite en fer.

Théodore resta muet de honte. Il allait en vouloir un long moment à Harmony de lui avoir infligé ce moment terriblement gênant…

Madame Pomfresh prit son silence pour une réponse positive et se saisit de sa baguette et d'un petit morceau de latex.

-Ce n'est franchement pas compliqué…Il faut simplement que vous le dérouliez sur votre membre en action.

Elle mima le geste et déroula l'objet sur sa baguette. Théodore hocha doucement la tête. En effet, ce n'était pas bien compliqué.

Elle se saisit ensuite du petit pot qui se trouvait sur la table et lui expliqua :

-Vous pouvez également utiliser ceci, ça permettra de glisser plus facilement et ça sera bien plus agréable…

Elle prit ensuite le flacon et murmura en le lui tendant ainsi que la boite de fer et le petit pot :

-Vous direz à Miss Marshall d'en boire une gorgée tous les soirs…Avec tout ça normalement vous ne risquez rien…N'hésitez pas à revenir me voir si vous avez des questions.

Ouvrant grand les yeux de surprise, Théodore se demandait comment l'infirmière avait deviné l'identité de sa partenaire. En réalité, depuis leur rencontre les deux adolescents étaient devenus inséparables et il était fort probable qu'une grande partie du château, élèves comme professeurs soient au courant de leur relation…

Lorsqu'il sortit de l'infirmerie, Harmony l'attendait avec impatience :

-C'est bon ? Elle t'a donné ce qu'il fallait ?

-Oui, mais je te préviens, la prochaine fois si jamais on en a encore besoin, c'est toi qui ira ! C'était affreusement gênant !

S'il avait eu très envie de la jeune femme quelques heures auparavant lorsqu'elle s'était frotté à lui à la bibliothèque, ce petit crochet par l'infirmerie l'avait légèrement refroidit et pour se venger de la jeune femme, il avait la ferme intention de la faire patienter jusqu'au lendemain.