Bonjour,
J'espère que vous allez bien.
Moi encore épuisée du déménagement, forcément, car il y a des réparations, de la déco à faire, donc j'admets que ça fait quelques jours que je n'ai pas écrits et que je prends du temps à poster.
Samedi prochain je partirai en vacances, donc là ça me fera un break pour avancer un peu et me ressourcer et normalement j'aurais internet.
Sur ce je vous laisse avec ce nouveau chapitre ^^
Bonne lecture.
Chapitre 99 : Réunion au sommet
[POV Ariel]
Après avoir déjeuné et repris des forces je me dirige avec Cléos vers la salle où va avoir lieu la réunion des membres du conseil.
Je sais qu'il va y avoir le duc Costa, les comtes Alister, le marquis Dia, la marquise Dior, la Vicomtesse Rore, la duchesse Zel et le baron Rupert. Ces derniers sont les nobles les plus importants de Rubélia.
Cependant il y a aussi quatre personnes qui représentent le peuple, même si à Rubélia il n'y a pas vraiment de petite classe sociale. Pour autant ces personnes participent à changer les mentalités. Aussi j'ai lady Wila et Kala et lord Millet et Rulo.
- Bonjour à vous, comme vous le savez, plus tôt dans la journée j'ai été victime d'une altercation des plus déplaisantes. Aussi je ne présiderai pas cette assemblée, je ne ferai que la commenter et l'écouter. Cléos je vous laisse l'honneur de leur annoncer le sujet du jour, après tout c'est vous qui m'avez rapporté ce sujet des plus inquiétants.
- Merci ma reine. Bien il y a quelques jours de cela j'ai découvert une nouvelle qui va menacer notre économie et royaume si nous n'intervenons pas. Comme vous le savez notre économie est basée sur la joaillerie d'exception et nous devons notre renommé grâce à nos diamants pastel uniques au monde. Enfin plus si uniques que cela, il s'avère que le royaume Riga a découvert des gisements de diamants pastel. Vous comprenez ce que cela va entrainer ? Une concurrence qui n'existait pas avant, une baisse des prix de nos diamants. Riga est un royaume très pauvre et leur stratégie est de vendre ces diamants aux joailliers du monde, donc la concurrence va démarrer très bientôt, les ventes ont déjà commencées et ont rapportées bien des recettes à Riga. Il nous reste notre savoir-faire c'est vrai, mais nous n'avons plus le monopole et l'exclusivité de nos diamants. Donc il va falloir se réinventer et faire aussi attention à nos dépenses et notre niveau de vie. Notre souveraine ici présente a estimé que nous avons à peine 6 mois avec nos trains de vie et économie actuelle avant d'être en faillite et ça c'est le scénario le plus optimiste, le moins favorable… nous donne 1 mois.
Je vois tout le monde s'épouvanter et perdre de sa superbe, à l'exception du duc Costa déjà mit au courant.
- Notre souveraine a immédiatement entrepris des tentatives de négociations avec nos voisins, qui n'ont pas abouti. Cependant Son Altesse Saphira a eu la bonne idée de se tourner vers un pays riche et stable économiquement à savoir le royaume de Piacere. Sa Majesté s'est rapprochée d'Ariel Castelrelli, la fille adoptive de Gino Castelrelli, qui comme vous le savez est le maire de Piacere. Des échanges vont débuter prochainement, car ce royaume a des besoins que nous pouvons assouvir et réciproquement. Voici des rapports détaillées, notre souveraine à fait un travail titanesque en peu de temps pour préparer au mieux notre rencontre d'aujourd'hui. Donc nous aurons besoin de votre soutien et aide, il nous faut diversifier notre économie, nous réinventer, si vous avez des propositions elles sont bienvenues. Cependant si vous vous entêtez à vous opposer à la reine Saphira, autant vous dire qu'on fonce droit dans le mur. Notre souveraine a besoin de soutien réel, sain, sincère vous ne pourrez plus vous permettre de titiller son autorité. La résultante de cette opposition a été une méfiance de vous, vous avez demandé depuis 1 mois : 19 cérémonie du sang…. Jamais au grand jamais, dans notre histoire, il n'y a eu autant de demande dans un laps de temps aussi ridicule. Oui Son Altesse à des visions qui divergent de vous, mais refuser les dialogues et négociations c'est stupide.
Cléos a vraiment bien synthétisé la situation :
- Mais c'est une catastrophe tout ce qu'on lit ici, s'exclama la duchesse Zel épouvantée.
- Voilà pourquoi on avait demandé à avoir d'autres activités, râla lord Millet.
- Stop, les remarques de ce genre n'ont plus de place ici, coupai-je. J'ai besoin de vous, donc je vous pose la question : qui me jure fidélité et soutien ?
Hum… depuis leurs arrivés je sens les comtes Alister et le marquis Dia mal à l'aise :
- Vous aviez parlé au duc Costa de cette affaire hier lors de votre rencontre. Il s'est rapproché de moi, je suis prête à me tenir derrière vous, m'informa la marquise Dior.
Je pose deux doigts sur mes lèvres, comme si je réfléchissais, mais là il s'agissait de mon geste pour avertir Cléos que cette femme ne ment pas, elle compte bien nous aider :
- Votre Majesté, nous lady Wila et Kala, lord Millet et moi-même nous vous aiderons, répondit lord Rulo.
Bon eux on s'y attendait, mais c'est bon de le savoir et je tapote quatre fois mes lèvres avec mes deux doigts.
- Je vous remercie. Marquis Dia je vous sens tendu, idem pour vous comtes Alister.
- Comment ne pas l'être en lisant ce rapport, ce justifia le marquis Dia.
Il ment… mais en partie :
- J'ai l'impression que vous ne me dites pas tout.
- Je suis un proche du vicomte Mérénos, je crains que vous vous mépreniez sur ma sincérité.
- Avez-vous été complice de ses actes ? Demandai-je innocemment.
- Bien sûr que non, répondit-il.
Je pose ma main droite sur la table et la tapote du bout de l'ongle de mon index :
- Fort bien et vous comtes Alister ?
- Mon frère et moi sommes inconnus de ces bassesses.
- Je vous le jure Votre Altesse.
Je recommence de taper la table de mon ongle, sauf que mes interlocuteurs me fixent, puis mon doigt avant de me refixer. Auraient-ils compris que ce geste est tout sauf anodin ?
- Je suis ravie de savoir que vous n'êtes pas ses complices, car dans le cas contraire vous auriez subi la même sanction que le vicomte.
- Vue l'insistance déguisée de Son Altesse il semblerait que vous ne soyez pas si innocent que vous le prétendez, je pense qu'il est dans votre intérêt de vous racheter une conduite, lança la vicomtesse Rore.
Personne n'est dupe et tous les membres du conseil fixent nos trois loustics :
- Ma reine… nous n'avions pas prévu que ça dégénèrerait ! Avoua implorant le duc Dia. Je vous promets de vous jurer fidélité si vous m'en donner l'opportunité de me racheter !
Lui a peur de la sanction, mais il est sincère :
- Mais duc ! S'épouvanta l'un des jumeaux.
- Si vous comtes ne souhaitez pas vous repentir c'est votre choix, mais si le duc Dia veut vraiment se racheter je ne lui retirai pas cette opportunité. Pourquoi vous êtes-vous acharné sur moi ?
- Vous étiez trop dans le social… trop ouverte… mais en lisant votre rapport… c'est peut-être notre seule porte de sortie. Nous sommes sur le point de tout perdre, nos titres, nos terres, nos fortunes, nous perdrons tout, alors à quoi bon s'acharner à changer de souverain ? Ma reine…
Il se lève, contourne la table et se met à genoux et s'incline face contre terre :
- Je vous demande pardon ma reine, donnez-moi une chance de réparer mes erreurs et j'accepterai aussi la sanction que vous choisirez.
- Cléos… pour le duc Dia voici sa sanction : la saisie de la moitié de sa fortune. Il conserve son titre et je lui fais grâce de la prison.
Il relève la tête et me baise les pieds et me remercie, mais c'est que ça devient gênant :
- Arrêtez duc, c'est embarrassant, fis-je.
- Merci ma reine, merci !
- Vous me remercierez après, quand j'aurais une conversation privée avec vous après cette réunion, j'espère que vous comprenez où je veux en venir.
Il me fixe larmoyant et hoche la tête.
Bien je pense qu'il a compris que j'attends de lui qu'il me révèle qui peut ramener Saphira et moi dans nos corps d'origine, et aussi nous révéler les possibles autres complices.
- Et vous comtes ? Implorez-vous mon pardon ? Car vu vos réactions et comportements, plus de doute sur votre culpabilité. N'est-ce pas ? Alors ?
Les frères se regardent et soupirent :
- Nous reconnaissons être aussi complice…
- Aviez-vous d'autres complices ? Demandai-je.
- Non madame, il n'y avait que nous trois, enfin quatre avec le vicomte Mérénos, répondit l'un des jumeaux Alister.
Donc… cela veut dire que c'est un de ces quatre-là qui détient un fruit du démon. J'espère que ce n'est pas Mérénos. Je me penche vers Cléos et je lui murmure :
- Cléos si jamais c'est le vicomte qui détient le fruit du démon il faut le surveiller de près pour qu'il ne s'ôte pas la vie, sinon notre sort sera probablement irréversible. Et aussi lui mettre des menottes en granit marin.
Il me regarde avec gravité :
- Je vais de ce pas voir et donner des ordres, fit Cléos en se levant. Pour le granit marin cela a déjà été fait par précaution.
- Très bien allez-y je reprends la main de cette réunion le temps de votre retour.
- Bien ma reine.
Bon j'espère qu'il ne me fera pas un Pélamide.
Les minutes qui suivent sont angoissantes, les frères Alister ont imité le duc Dia, pas au point de me baiser les pieds, mais devant l'allégement de la sanction de leur compère, ils ont préféré coopérer.
Surtout qu'ils savent qu'ils n'ont pas fait que s'opposer à Saphira, ils ont osé intervertir son âme avec celle d'une autre, ce qui est bien plus grave encore.
- Vous aurez la même sanction que le duc Dia, annonçai-je, et vous avez tout intérêt que ce soit la dernière opposition sur ma personne.
- Oui Votre Majesté.
- Bien ! M'exclamai-je. Je vois qu'on va pouvoir avancer dans le bon sens. Et vous concernant ? Puis-je compter sur vous ? Demandai-je sur ceux qui ne s'était pas exprimé.
A ma grande surprise tout le conseil m'est favorable, il faut dire que le fait que leurs richesses et privilèges soient en jeu avec la crise qui se profile est un bonne raison pour me seconder.
Je pense que ça a remis les idées aux claires de ces récalcitrants.
Saphira aura enfin de vrais soutiens qu'elle n'avait pas, mon haki aura permis de faire un sacré ménage et de l'aider. Maintenant il faut que Saphira retrouve son corps et discute avec mon père des possibilités, car je vais atteindre mes limites en tant qu'Ariel Castelrelli. Et puis cette réunion m'épuise, tout m'épuise, je joue un rôle constamment, c'est vraiment éprouvant. Heureusement que mes efforts payent et sont convaincants.
Cléos revient avec un sourire rassurant, ouf cela veut dire que Mérénos est en vie :
- J'ai donné des consignes ma reine.
- Merci beaucoup Cléos, j'ai décidé concernant les comtes Alister que la sanction sera ma même que le duc Dia.
- Bien ma reine.
Ensuite nous embrayons sur les solutions et alternatives, nous avons trop perdu de temps à faire tomber le duc et les comtes.
Les échanges fusent, cela fait plaisir à voir, maintenant qu'ils connaissent la situation à venir, ils ne ménagent pas leurs efforts.
- Quant rencontrerons-nous Gino Castelrelli ? Demanda le Baron Rupert.
- D'ici deux jours si tout va bien, il pourra nous apporter des informations complémentaires sur Piacere qui est pour l'heure notre seul partenaire. D'ailleurs vers qui pouvons-nous nous tourner ? Pourquoi ne pas envisager de nouer des liens avec certains royaumes qui ont participé au concours ? Proposai-je.
- Mais ils perdraient leur neutralité et leur chance de participer à ce concours, coupa lady Wila.
- D'un autre côté la santé du royaume est prioritaire par rapport au concours. Puis ce qui faisait la beauté de ce concours, c'étaient les récompenses avec nos diamants pastel, le fait que nous n'en ayons plus le monopole va faire tomber l'intérêt du public pour ce concours, intervient lady Kala.
- Il faudra juste se réinventer pour le concours, mais lady Kala a parfaitement raison, la santé de notre nation prône et prévaut sur tout le reste, renchéris-je.
- Je propose, si nous avons des contacts extérieurs, de se rapprocher des dirigeants de ces royaumes que nous n'avons pas sollicité, s'éleva la voix du duc Costa.
- Oui vous avez raison, il ne faut exclure aucune option, confirma la marquise Dior.
Nous échangeons encore un moment avant de proclamer la fin de cette réunion :
- Je propose de refaire une réunion non pas le mois prochain, mais d'ici une semaine, nous aurons rencontrés Gino Castelrelli et nous pourrons étudier les propositions y compris celle des autres partenaires si nous avons des retours favorables, proposa Cléos. Ensuite nous nous rassemblerons plus fréquemment, car si nous n'avons qu'un mois devant nous nous devons renforcer nos efforts pour nous préparer au mieux.
- J'approuve totalement, confirma le duc Costa.
Le reste de l'assemblée approuva aussi avant de partir, seul le duc Dia et les frères Alister restent :
- Il n'y a plus personne dans le couloir, m'informa Cléos en fermant la porte avant de rester caller contre.
- Merci Cléos. Bien je pense que vous savez ce que je vais demander : qui de vous quatre a usé d'un fruit du démon sur moi et la reine Saphira ?
- Quoi ? Vous êtes Ariel Castelrelli ? S'exclama le duc Dia qui semblait le réaliser.
- Evidemment, pourquoi cette question ? Demandai-je.
- C'est juste que j'ai cru que vous aviez repris possession de vos corps, vous étiez si… convaincante, expliqua le duc.
- Je ne comptais pas me laisser faire, être de nouveau trainée dans la boue et pire encore subir des sanctions injustifiées comme la torture ou la peine capitale, non merci très peu pour moi. Donc oui j'ai fait en sorte d'être convaincante en tant que reine, mais je suis bien Ariel Castelrelli.
- Nous ne voulions pas aller jusqu'à cette extrémité, coupa un des frères Alister.
- Qu'importe, rien n'excluait que cette situation vous dépasse et que je perde la vie, fis-je froidement. Maintenant répondez ! Qui est celui qui a usé d'un fruit du démon ?
- C'est le vicomte Mérénos, répondit le duc un peu honteusement.
Je lâche un soupir de frustration, cet homme n'a montré aucun signe de raison, il est borné, ça va être coton pour qu'il échange nos corps :
- Quel gâchis… comment avez-vous pu être aussi odieux avec une personne qui a perdu son père ?! Et qui en plus n'a pas eu le temps de faire ses preuves en tant que reine ! Elle aurait déconné, pris des mauvaises décisions, je pourrais comprendre. Mais là vous n'avez voulu donner aucune chance à cette femme et tout cela car vous aviez peur de perdre vos privilèges… et au final vous risquez de tout perdre. Avoir une autre façon de penser n'est pas signe de dialogue impossible, ce sont ces divergences qui peuvent aussi apporter des idées nouvelles et intéressantes, même mixtes. Vous devez vraiment à partir de maintenant écouter votre souveraine, tout comme elle vous écoutera. Pour entendre qu'elle a fait 19 cérémonies du sang… c'est que vous avez une reine qui vous écoute et veut vous montrer que vous pouvez lui faire confiance… encore faut-il lui donner cette confiance.
- C'est vrai… que vous n'avez pas tort, admit un des jumeaux lentement.
- Nous n'avons aucune excuse…, je vous promets de m'excuser à notre vraie reine. Et je vous demande pardon mademoiselle Castelrelli.
- Pardonnez-nous mademoiselle, firent les comtes.
- Je vous remercie, mais la personne qui vous en veut certainement le plus c'est la reine, moi une fois que je quitterai ce royaume, je n'aurais que peu de contact, mais cela ne sera pas le cas de Son Altesse. Bon… j'ai eu les réponses que je voulais, je vous remercie, vous pouvez disposer.
- Merci madame…
Ils partirent et je peux enfin souffler :
- Vraiment mademoiselle vous m'impressionnez.
- Vous me dites ça alors que je fais l'étoile de mer sur mon fauteuil, soupirai-je épuisée.
- Je ne pensai pas qu'on arriverait à avoir une coalition avec les nobles, Son Altesse et moi nous vous devons beaucoup, vous nous avez fait bouger les choses dans le bon sens.
- J'ai usé aussi de ma projection émotionnelle, c'est une faculté de mon haki de l'observation, cela a permis que tout ce petit monde soit plus coopératif.
- Oh je vois.
- Cela aura permit de débloquer le dialogue avec votre reine, maintenant il faut espérer que cela perdure quand je partirai…. Dites Sa Majesté, est-ce qu'elle a un service personnel de massage ? Ou de soins relaxants ? Puis-je en abuser ?
- Oui madame, rit Cléos. Je vais demander à nos servantes de tout préparer, vous le méritez.
- Merci… j'admets que j'ai mal à la tête. Demain peut-on rendre visite au vicomte, il faut le travailler pour qu'il nous rende nos corps.
- Oui nous le ferons dès que vous serez prête.
- Après une bonne nuit de sommeil et un bon petit-déjeuner.
- Avez-vous des envies pour demain matin ?
- Du moment que ce n'est ni amer, ni acide, mais j'aime les gâteaux… si vous avez la possibilité de dire au cuisinier de me faire un petit fraisier….
- D'accord, sourit-il, vous aurez votre fraisier demain matin.
- Alors cela va terminer ma journée de la meilleure des manières !
Il éclate de rire, avant de m'aider à me lever, je suis fourbue.
J'allais apprécier pouvoir enfin me poser et me détendre, les prochains jours seront moins stressants, il va y avoir un essoufflement de la résistance et cela va me donner de l'air.
Je ne souhaite qu'une chose retrouver mon père et mes hommes.
Je retourne donc dans ma chambre escortée par Cléos, qui demande à une servante de me préparer un bain relaxant et un massage.
Enfin un petit avantage d'être reine… des soins gratuits et au top du top.
Quand j'entre dans mon bain, je me laisse couler dedans, l'eau chaude me relaxe et je ne peux que soupirer de bien-être.
Enfin quand je profite de mon massage je m'endors rapidement tant j'étais KO, j'étais si fatiguée que quand j'ouvre les yeux il est presque 11h.
Il n'était même pas 21h quand je me suis endormie je crois… oh la vache j'ai dormi plus d'une demi-journée !
Hier était éprouvant aussi… puis…
- Ne t'en fais pas petit bébé, bientôt tu retrouveras ta maman et ton papa, murmurai-je tout bas en tenant mon ventre.
Elle était au début de sa grossesse, car vraiment cela ne se voyait pas, n'empêche cela me faisait étrange de savoir que je portais un bébé… bon ce n'est pas le mien, mais pour moi qui n'en aurait jamais l'occasion, c'était quelque chose. J'avais même bien du mal à définir ce que je ressentais à cet instant, une sorte de fascination je dirais.
Quoi qu'il en soit je sonnai pour qu'on m'amène mon petit déjeuner… je meurs de faim !
Et très vite j'entendis toquer :
- Entrez !
- Bonjour ma reine, fit Cléos en me lançant un clin d'œil. Voilà votre petit-déjeuner avec ce que vous aviez demandé.
- Merci….
Je fais fi de l'étiquette et des usages et je croque dans mon fraisier à pleine dent :
- Promettez-moi que vous ne reporterez pas à votre reine que j'ai mangé avec les doigts, je n'en peux plus de jouer son rôle.
- Je vous le promets, dit-il hilare. Même si j'admets que c'est très drôle de vous voir dans son corps agir ainsi, elle est si digne, jamais elle n'oserait manger comme vous le faites.
Je me lèche les doigts et ça l'amuse :
- Alors profitez, n'empêche, cela me fera drôle quand elle arrivera dans mon corps, être face à « soi-même » ça doit être particulier.
- J'imagine, tenez bon, j'ai pris les choses en mains au petit matin, pour que vous puissiez vous reposer, vous dormiez si bien ce matin.
- Merci à vous et désolée, fis-je honteuse d'avoir été une marmotte.
- Ce n'est rien, en plus ce n'est pas votre rôle, ni vos responsabilités. Puis-je vous suggérer de vous balader ce matin dans les jardins ? Avec gardes et servantes, c'est obligatoire.
- Vendu, cela me rassure même d'être entourée de personnes de confiance. En plus j'adore les fleurs.
- Parfait, nous pouvons aussi vous proposer pour cet après-midi une visite guidée de nos bijoux royaux et des œuvres d'arts que nous avons.
- Oh j'en serai ravie, ça sera enrichissant et c'est une occasion si unique, je ne compte pas la manquer, merci de m'offrir tous ces présents.
- C'est peu de chose, vraiment.
- Pour moi c'est inestimable, je vous remercie de votre confiance et de l'honneur que vous me faites, car je me doute que tout le monde n'a pas accès à tout cela.
- C'est normal vous avez tant fait, cela mérite bien un traitement de faveur. Sur ce, le devoir m'appelle, aussi je me retire, mais je vous souhaite une bonne journée, profitez bien de ce temps pour vous ressourcer.
Et j'en profite, je finis de savourer mon petit-déjeuner avant d'appeler une servante qui m'aida à m'apprêter. Ensuite je demandai aux gardes et aux servantes de m'emmener aux jardins et quel émerveillement.
On est sur des jardins à l'anglaise avec une multitude de fleurs odorantes et aux couleurs chatoyantes. Quel plaisir, ces parfums mélangés, ce calme et le doux gazouillis des oiseaux. Je me rends compte que le calme m'avait manqué, à être dans l'effervescence de mes « devoirs royaux », le fait d'avoir couru à droite et à gauche…. Pouvoir me reconnecter avec la nature et le calme me fit énormément de bien.
Je suis tellement bien, que je demande à pique-niquer dehors, j'ordonne même que le cuisinier prépare à manger pour une dizaine de personnes. Quand je reçois mon repas j'invite les domestiques et les gardes à manger à mes côtés, ils sont surpris, mais finissent par accepter.
Eux aussi méritent de souffler.
- Merci Votre Altesse.
- Je vous en prie, c'est moi qui vous remercie de veiller à ma sécurité et de me tenir compagnie, c'est plus plaisant que seule. En plus vous devez être fourbus, donc profitez aussi, il fait beau, bon et le cadre est splendide.
Il manque que ceux que j'aime dans ce tableau pour qu'il soit parfait à mes yeux.
Après avoir déjeuné, je visite ce qui s'approche à un musée privé. Je découvre des bijoux de famille, somptueux avec beaucoup de diamants lavande qui sont d'une beauté incroyable ! Et que dire des toiles et sculptures que j'ai l'honneur de voir.
Mais attends… un musée ! Mais oui ! Ces trésors pourraient être exposés aux yeux du grand public, en plus à côté de chaque vitrine il y a les noms des pièces exposés et leurs histoires. Cela attirera des touristes et surtout de l'argent pour Rubélia.
En plus au pire, en cas de coup dur, je suis certaine qu'une seule de ces pièces vaux extrêmement chère. Alors ce serait crève-cœur, mais cela reste encore une façon rapide d'avoir de la liquidité.
Mais l'idée d'un musée est à exploiter, même faire visiter les jardins.
Faudra que je soumette ces deux idées.
D'ailleurs quand je retrouve Cléos en fin d'après-midi je lui propose :
- Faire entrer des étrangers dans l'enceinte du château je ne suis pas très favorable…. Par contre l'idée de faire un musée, c'est une idée intéressante… je regrette que ni moi, ni Saphira on n'y ait pensé.
- J'ai un regard neuf aussi, je vois des choses que vous ne voyez pas par habitude. Tandis que vous avez l'expérience dans les devoirs royaux, donc vous savez comment traiter l'information et résoudre des problèmes rapidement, alors que je ne vais pas forcément savoir.
- C'est vrai, mais l'idée du musée est séduisante, merci beaucoup.
- Est-ce que votre journée s'est bien passée ?
- Oui, rassurez-vous.
- Pouvons-nous aller voir le vicomte ?
- Oui bien sûr.
On se prépare avant de descendre jusqu'aux cachots :
- Gardes vous pouvez nous laisser seuls avec le prisonnier, somma Cléos.
Ils se retirèrent et nous pûmes enfin confronter Mérénos, ce dernier me fusille avec hargne, ce qui est assez fou, car il est misérable avachi et attaché par des chaines :
- Autant dire les choses, Cléos sait que je suis Ariel Castelrelli, avouai-je doucement en m'accroupissant pour être à la hauteur de Mérénos.
Je vois son visage se décomposer :
- Maintenant que vous savez qu'il est dans la confidence, cela va rabattre les cartes, vos complices ont avoués vous avoir aidé. Et comme vous le savez peut-être j'ai le haki de l'observation, je sais qui ment ou non et pas seulement. Vous êtes seul et une dernière chose les privilèges de tous les nobles sont menacés….
J'explique que le royaume de Riga a trouvé des diamants pastel et toutes les conséquences que cela va engendrer pour Rubélia :
- Bref… nous avons Cléos et moi réussi à unifier les nobles, qui ont décidé d'arrêter d'harceler la reine Saphira. Maintenant il vous reste deux choix possibles, soit vous vous entêtez et vous restez sur vos positions, soit vous nous dites toutes les possibilités pour récupérer nos corps à Saphira et moi. Car j'admets n'avoir pas confiance en vous pour vous libérer du granit marin, donc si je peux avoir une alternative dites-le. Si vous le faites, une diminution de votre peine est envisageable.
- Vous mentez… une gueuse comme vous ne peux pas avoir retourné le cerveau de l'assemblée ! Et je n'y crois pas à cette histoire de concurrence sur nos diamants ! Vous avez tout inventé de toute pièce ! Cracha t'il.
Mais ce n'est pas possible d'être aussi con et buté !
- Parlez, sommai-je. Je n'ai rien inventé contrairement à vous, c'est fort de café. Ne soyez pas orgueilleux vous êtes en train de perdre votre dernière opportunité de redorer un peu votre blason.
- Je pense plutôt que vous êtes désespérée et au bord du mur car on a presque découvert que vous n'êtes pas Saphira et que donc bientôt on me libérera quand on réalisera que je ne mentais pas en disant que vous étiez une usurpatrice, dit-il avec un ton jubilatoire et un sourire victorieux.
- Malheureusement mademoiselle Castelrelli ne ment pas, son éloquence et ses compétences ont su retourner l'opinion des nobles, coupa Cléos. Franchement je ne suis pas mécontent que vous vous entêtiez à rester camper sur vos positions. Quand ma reine sera de retour je ferai en sorte que votre nom soit oublié de notre royaume et que vous moisissiez ici. Vous avez fait vivre un enfer à Son Altesse et à une innocence, vous êtes impardonnable.
Je zieute en sa direction, il est hargneux aussi, mais je peux le concevoir, le peu que j'ai vu de Mérénos m'a suffi, mais ce que subit Saphira depuis son couronnement est pire.
- Ceci est mon dernier avertissement, si vous refusez de coopérer, je peux vous dire que je connais une personne qui saura vous faire parler et elle ne prendra pas de gant. Alors ?
- Vous ne m'impressionnez pas !
Je me relève et soupire :
- Très bien, nous ne pourrons rien en tirer, mais ne vous inquiétez pas Cléos, je sais qui arrivera à le faire parler, nous pouvons nous retirer, sauf si vous souhaitez ajouter quelque chose.
- Fort bien nous pouvons partir, je ne tiens pas à consacrer trop de temps à ce traitre.
On laisse donc Mérénos seul, avec ses gardes que nous rappelons.
- Allons dans mon bureau, je vais vous en dire plus Cléos.
Il hocha la tête et une fois seuls, sans oreille pour nous écouter je peux enfin parler librement :
- Un de mes hommes Benn Beckman peut pénétrer l'esprit d'une personne pour récupérer des informations si elle refuse de parler, nous pourrons compter sur lui. Mais j'admets que j'aurais préféré que le vicomte parle. On est encore bloqué jusqu'à au moins demain….
- Demain viendra vite, tenta de me rassurer Cléos. Vous en avez déjà fait beaucoup et plus que ce qu'on attendait de vous. C'était à Mérénos de saisir l'opportunité que vous lui offriez, vous étiez bien généreuse, moi je ne lui aurais pas donné cette seconde chance.
- Je sais bien, mais j'espérais que cela le motive à parler, mais il est buté, tant pis pour lui ne nous épuisons pas davantage, cette histoire m'a assez fatigué comme ça, soupirai-je.
- Vous êtes une femme bonne, généreuse et profondément humaine, je peux comprendre aussi que vous souhaitiez lui laisser une chance de se racheter. Quoi qu'il en soit, nous n'avons plus qu'à attendre le retour de votre père, de vos hommes et de Son Altesse.
- Oui, j'espère qu'on n'aura pas à laisser Mérénos user de son fruit, car j'aurais peur qu'il repermute les âmes de je ne sais qui, surtout qu'on ignore comment il a fait cela.
- Ne vous inquiétez pas mademoiselle, nous n'avons pas encore usé de tous nos moyens de persuasion.
- Vous parlez de torture ? Demandai-je incertaine.
- Oui, mais je vous rassure, notre méthode de torture c'est de vous attacher allonger à une planche et laisser des gouttes d'eau tomber sur votre front, c'est sans douleur, mais cela rend dingue.
- Je ne suis pas pro torture… mais si c'est ça… pourquoi pas, lâchai-je un peu à contre-cœur.
- J'espère aussi qu'on n'ira pas jusque-là, mais nous ne pouvons pas non plus vous laissez vous et Son Altesse dans cette situation.
- Certes… mais je n'ai jamais aimé tout ce qui touche à la torture comme j'en ai subi…
- Je comprends mademoiselle cela doit beaucoup vous remuer.
- Oui…. Dites-moi comment on peut savoir si la météo sera clémente pour mon père et les autres ? Continuai-je pour changer de sujet.
- S'ils sont à une journée de nous… cela veut dire qu'ils ont dû rentrer dans nos eaux territoriales ou pas loin. En général nous avons des eaux plutôt calmes et si j'en crois le ciel clair qu'on a depuis le palais, cela est de bon augure pour eux.
- Est-ce qu'on peut essayer de rentrer en contact avec eux ? Je n'avais pas osé passer un appel par escargophone, car j'avais peur de trahir mon identité et puis j'étais sous le coup de la censure.
- Je comprends, si vous avez un numéro on peut tenter de les appeler.
- Oui j'aimerai beaucoup, ça me rassurera.
- Il y a un escargophone dans le tiroir en haut à gauche du bureau.
Je l'ouvre et je le trouve :
- En effet, je vais essayer d'appeler mon père, alors de mémoire….
Je commence à saisir le numéro de papa… ça sonne dans le vide.
Je regarde inquiète Cléos :
- Avez-vous le numéro de vos hommes ?
- Oui…
Je fais tout de tête, j'espère ne pas me planter dans les chiffres, car je n'ai jamais appelé, j'essaye celui de Benn car je suis quasi certaine de ne pas me tromper.
Mais cela sonne dans le vide encore….
Je tape tremblante celui de Crocodile….
- Ils….
- Appelez quelqu'un de Piacere, peut-être qu'ils ont fait demi-tour à cause du mauvais temps ou qu'ils ont oublié leurs escargophones.
- Les trois ?!
- Ils sont partis dans la précipitation, ils ont pu les oublier.
- Non… eux si organisés cela ne leur ressemble pas, répliquai-je aux bords des larmes.
J'ai peur qu'ils n'aient été emportés par une tempête :
- Mademoiselle appelez quelqu'un de Piacere, avant de céder à la panique.
Je renifle et compose le numéro de Lila :
- Lila de la Résidence des plaisirs bonjour !
- Lila c'est Ariel, moi et la reine Saphira de Rubélia ont est victime d'un échange de corps.
- Oui Benn m'a averti rapidement avant de partir.
- Mais il me répond à aucun de mes appels… ni Crocodile, ou papa, m'écriai-je en larmes.
- Ariel ils n'ont juste pas pris d'escargophone, ils les ont oubliés. Benn est un navigateur aguerrit il sait très bien gérer les tempêtes.
- Tu me le promets ? Fis-je en reniflant.
- Oui Ariel, je te promets. Ils sont justes partis en catastrophe, ils craignaient que tu subisses la peine de mort, ils sont limites partis sans bagages et à peine de quoi manger pour dire.
- D'accord… merci Lila…
- Et toi comment ça va là-bas ?
- Bien… quelqu'un est dans la confidence de ma situation et j'ai su donner le change, répondis-je en essayant de me calmer.
- C'est super ! Rassure-toi ma belle.
- Merci Lila… j'espère les voir demain.
- On est de tout cœur avec toi, essaye de te détendre et de tenir bon. Est-ce que je peux faire quelque chose pour toi ?
- Non… mais vous me manquez tous.
- Tu es mignonne, d'ailleurs félicitation ma belle pour tes résultats au concours !
- Merci, souris-je timidement.
- Tu étais rayonnante et si inspirante ! Quand j'ai vu ce que tu as su faire, cela m'a donné envie de te passer commande.
- A oui ? Gloussai-je nerveuse car le stress commence à évacuer.
- Oui, je peux te dire qu'à ton retour et pas celui de ton sosie tu auras du travail, blagua-t-elle. Plusieurs ont eu envie d'avoir un bijou d'un joaillière hautement qualifiée venue de Piacere. Tu es la nouvelle fierté de notre royaume. Cela nous a fait plaisir, cela va peut-être atténuer l'image sulfureuse qu'on a.
- Je l'espère… merci Lila de m'avoir réconforté, cela m'a fait du bien de te parler.
- Je t'en prie. En tout cas Cléa t'attend de pied ferme, tu lui inspirée des tas d'idées nouvelles !
- Je vais avoir peur de revenir moi, tentai-je de blaguer.
- Ah non alors ! Tu reviens sur Piacere ! Rit Lila. Allez tout va bien se passer, si demain fin d'après-midi tu ne les vois pas tu m'appelles d'accord ?
- D'accord, merci Lila, je ne vais pas tarder à raccrocher.
- Entendu, je t'embrasse fort et je te dis à très vite.
- Merci bisous Lila et à bientôt.
On raccroche et Cléos se rapproche de moi pour me réconforter :
- Vous voyez mademoiselle, ne nous alarmons pas, je refuse de croire que celle que j'aime soit morte noyée, je sens qu'elle est en vie. Et vous ?
- Je crois… je n'en sais rien… j'ai tellement peur.
- Alors croyez en votre intuition.
- Merci Cléos, j'espère que vous arriverez à vous marier vous et Saphira, vous êtes quelqu'un de bien, tout comme Son Altesse. Je pense que ce sera possible comme la situation vous est plus favorable.
- Je le pense aussi tout ça grâce à vous.
- Je vous en prie… et puis merci d'avoir été un soutien si précieux, j'ai pu me reposer sur vous.
- C'est aussi mon rôle en tant que conseiller.
- Et quel conseiller vous faites. Bon faut-il demain que je fasse une apparition publique ou quelque chose que seule la reine peut faire ?
- Si, mais je peux m'en charger seul.
- Comme vous souhaitez, cela doit vous faire une sacré charge de travail et pression, donc même si je ne suis pas aussi qualifiée que votre reine, si je peux vous aider dites-moi.
- Demain il y a encore des audiences publiques, mais je peux largement user de l'excuse de votre altercation pour vous éviter cela.
- En vrai j'ai envie de m'occuper l'esprit… j'ai peur de trop angoisser à cause d'une possible tempête…
- Oh, je comprends, si cela peut vous soulager, alors oui vous pouvez m'assister, vous aviez bien su gérer l'audience d'hier matin après tout… jusqu'à l'arrivée de Mérénos.
- Merci d'être si compréhensif.
- Je comprends, quand on est angoissé souvent la solution c'est de s'occuper l'esprit. Puis c'est vrai que cela renforcera aussi la position de Saphira si vous faite une apparition, ça montera qu'elle est forte, même si vous n'avez rien à lui envier.
- Merci, souris-je.
Et voilà c'est tout pour aujourd'hui ^^
J'espère que vous avez aimé.
Prochain chapitre le N°100 !
C'est un sacré cap ^^
Je vous dis à très vite.
