Bonjour à vous !

J'espère que vous allez bien.

Aujourd'hui on poursuit avec un sauvetage ^^

Bonne lecture !


Chapitre 90 : Sauvetage

[POV Ariel]

Trois semaines que je suis sur Elbaf, que je m'entraine et que j'impressionne de jour en jour. Crocodile avait vu juste, me muscler et enchainer les exercices adaptés à ma petitesse m'avait permis de soulever de plus en plus d'eau au fil des jours.

Et puis j'apprenais aussi très vite, cela devenait de plus en plus simple de faire des enchantements et d'en faire aussi tout en finesse comme actuellement.

Exercice de jour : soulever l'équipage du Red Force avec un sort différent par personne, le but que j'arrive à coordonner tout ça et à renforcer mes capacités mentales.

Intérieurement je remerciais des œuvres comme Star Wars, Harry Potter et bien d'autres encore, cela avait nourrit ma réflexion et approche de ma magie.

Donc je soulevai ce beau petit monde, j'avais créé des bulles ou des plateformes de lévitation, fait pousser des plantes robustes qui portait des hommes, quand ce n'était pas des plateforme en métal ou minerai, etc.

Bref j'arrivai à soulever tout le Red Force et quelques géants sans difficulté :

- Ariel je veux que tu fasses passer autour de chacun une longue corde d'eau qui part de la mer jusqu'à la dernière personne, m'ordonna Shanks qui supervisait mon entrainement.

Je fronce les sourcils plus concentrée que jamais et je tracte à moi l'eau, je la tire, tel un élastique :

- Et je veux des pétales de fleurs dans ton eau, précisa Shanks que j'entendais sourire.

J'étire mes lèvres, ça me rappelle notre bataille d'eau, entre lui, Hongo et moi, je pense que ça y fait référence, qu'importe je me plie à ses exigences sans broncher. L'eau se courbe à mes désirs et je la fais zigzaguer entre les personnes entourant tout le monde :

- J'augmente encore la difficulté ? Me demanda Shanks.

- Oui on tente, confirmai-je me sentant capable de faire plus.

J'entendis des chuchotis impressionnés par mes exploits et de mes progrès énormes en trois semaines de temps.

- Hum… je veux que tu me crées des couronnes de fleurs qui viendront agrémenter la tête de tout le monde.

- SHANKS ! Rugirent plusieurs.

Putain il est con ! Il n'arrête pas de me sortir des conneries pour me mettre en difficulté j'en suis certaine, j'essaye de ne pas rire et de rester concentrée, mais c'est dur !

Respire Ariel, respire, je visualise les accessoires floraux et coiffe tout le monde :

- Tu nous le paieras Shanks, jurèrent certains.

- Je suis le capitaine je fais ce que je veux, nargue-t-il en riant.

Pour embêter Shanks je lui mets une couronne de tournesols, histoire qu'il ait la tiare la plus grosse et imposante :

- Oh j'adore les tournesols en plus ! Merci Ariel !

Flute ! Vengeance inefficace.

- Ariel j'ai faim, tu peux me faire pousser que des fruits et légumes de couleur rouge, me demande Shanks.

On ne croirait pas mais Shanks est impitoyable avec les entrainements, si je ne mets pas de stop il continue.

Mais je lui fais pousser des poivrons, tomates, piments, fraises et groseilles :

- Ariel…

- Stop… c'est trop…

Je sens que je peine à tenir tout mes enchantements en place.

- Ok, descendez tous de vos plateformes, ordonna Shanks. Vas-y Ariel tu peux t'arrêter.

Je cesse mes sortilèges et je m'effondre au sol, j'ai les bras en compote.

- Ariel tu te sens bien ? Demanda Benn et Crocodile en se penchant vers moi.

- Oui… et j'ai faim…, gémis-je.

- Pauvre Ariel, tu peux Shanks a été terrible aujourd'hui.

Hum je pense que certains disent ça à cause de leurs couronnes de fleurs :

- Oh pas tant que ça, fis-je toute sourire.

Car on ne va pas se mentir, j'adore aussi les demandes improbables de Shanks pour embêter certains, après tout ce sont les ordres que capitaine, je me dois de lui obéir.

- Vous voyez Ariel dit que ce n'est pas si terrible, bon faut que je réfléchisse à quel truc je peux te demander demain, me dit Shanks avec un petit sourire mauvais.

Il adore être sadique avec ses hommes pour les humilier gentiment :

- Ariel ne l'encourage pas ! Maugréa l'équipage.

Dois-je leur dire que je me rends complice des méfaits de Shanks en allant dans sa chambre le soir pour lui faire part de mes quelques idées de torture ? Par exemple avant-hier j'avais suggéré qu'il me demande de créer des chapeaux de femmes avec des plantes pour ses hommes. Shanks a adoré l'idée et hier il a innocemment demandé cela.

Mais je préfère me taire, j'aurais trop peur de mourir et faut que je préserve mon statut d'ange innocent et je crois que Shanks adore le fait que je sois sa petite taupe toute discrète et complice :

- Allez, arrêtez de râler c'est pour la bonne cause, rigola Shanks.

- On a des doutes, coupa Yasopp.

Je migre sur l'épaule de Crocodile avant de m'y asseoir, il me fixe :

- Trop fatiguée pour voler jusqu'au réfectoire, fis-je.

- Je n'ai rien dit.

- Ton regard disait le contraire.

- Du tout je te trouve très mignonne sur mon épaule.

- Quelle vue imprenable sur le monde.

- Imprenable je ne sais pas, bon pour tes yeux de fée peut-être, sourit Crocodile qui se mit en marche.

- En tout cas c'est imprenable.

Je dis ça tout en fixant Benn qui sourit :

- Tu sais parler aux hommes, fit Benn en me lançant un clin d'œil.

Je lui envoie un baiser en réponse que Benn fait mine d'attraper, puis je me blottis contre le cou de Crocodile, y déposant un baiser :

- Hum… si affectueuse, susurra Crocodile.

On arrive au réfectoire et on se pose pour déjeuner, cela va me faire du bien tout comme le reste de la journée où je vais pourvoir me reposer.

Demain j'ai bien envie de tenter de soulever l'eau, je pense m'en sentir capable.

Je passe mon après-midi à m'allonger confortablement sur les torses de mes chéris, ils me lisent des histoires à l'eau de rose. J'apprécie l'effort qu'ils font, même si je leur ai dit qu'ils pouvaient prendre un autre thème, mais ils préfèrent que cela me plaise, ils voulaient éviter que je déprime et que je sois de nouveau physiquement mal.

Donc ils me font la lecture à tour de rôle et là j'étais allongée sur le torse de Benn, je lisais en même temps que lui le livre qu'il tenait dans ses mains. C'était une activité pas frustrante pour moi, car ma taille n'entrait pas en jeu, j'avais juste à me laisser bercer par leurs voix et à laisser mon imagination travailler.

Néanmoins quand arrivait les moments chauds je sentais que là ils vrillaient, leurs voix étaient plus torrides, plus sulfureuses, provoquantes, langoureuses, cela dépendait de la scène du moment. Et ça m'excitait énormément, mais…

- Humph, arrêtez de me tenter... je suis assez frustrée comme ça, fis-je.

- Cela te manque ? Demanda Crocodile.

Je fixe Crocodile :

- Ah pardon je ne savais pas que seuls les hommes avaient du désir et une libido, rétorquai-je de manière un peu trop cinglante.

Je le vois rouler des yeux et pousser un soupir excédé :

- Tout doux vous deux, fit calmement Benn.

- Oui je suis frustrée sexuellement, reformulai-je plus posément. Et vous entendre prendre des voix chaudes et provocatrices... j'aurais adoré si j'avais ma taille normale, soupirai-je.

- Je vois, on va essayer de pas t'aggraver ta frustration, rassura Benn.

- Depuis quand tu es frustrée pour être irritée à ce point ? Demanda maladroitement Crocodile.

- ...

- Ariel ? Firent-ils en cœur devant mon silence.

- Depuis le premier jour, finis-je par répondre. Cela vous étonne tant que j'ai du désir pour mes deux hommes ?

- Disons que l'entendre de ta bouche ça n'a pas tout à fait le même effet, reprit Crocodile en se raclant la gorge.

- Je vous préviens que je retrouve mon apparence d'humaine ou que c'est vous qui deveniez aussi grand que moi, je vous saute dessus, promis-je.

- Ah oui en effet, tu es bien en manque, sourit doucement Benn.

- Puisque je vous le dis, gémis-je. Être une fée c'est nul... je ne peux pas sortir comme je veux, je ne peux pas manger ce que je veux, je ne peux pas dessiner, je dois concevoir mes vêtements sinon j'ai des vilaines réactions si je porte les tenues que confectionnent Benn, je ne peux pas faire des câlins à mes hommes comme je le souhaite et en prime je ne peux pas faire l'amour, tu parles d'une vie pourrie, pestai-je en boudant en croisant les bras.

- Et ben dit donc, tu en as gros sur le cœur, constata Benn.

- Évidemment je suis frustrée sur tout ce que j'aime faire, et je n'ai même pas le droit de déprimer sinon ça a un impact direct sur ma santé physique... heureusement qu'il reste encore les glaces...

- Ariel ça va aller on trouvera une solution, se voulu rassurant Crocodile.

- Je sais..., soupirai-je.

- Tu as le droit d'en avoir marre, je suis même plutôt content que tu t'exprimes à nous, fit doucement Crocodile.

- Tu veux bien nous dire ce dont tu souffrais ? Demanda Benn.

Je soupirai et je leur expliquai ce qui s'était passé et aussi le mal-être que j'avais eu, la honte d'avoir de nouveau un corps meurtri, de ne pas savoir prendre soin de ce nouveau corps. Et aussi la peur que leurs regards changent...

- Ariel, je te promets qu'on t'aime mon trésor, fais-nous confiance, on ne t'abandonnera pas, murmura Benn.

Je replie mes jambes et cache mon visage dans mes genoux :

- Je me doute que pour vous aussi cela doit être difficile… je désespère… je pensais pouvoir inverser l'enchantement… mais même mes entrainements intensifs ne m'ouvrent aucune perspective…. J'ai cru à un moment donné que si je génère une pierre de mon invention pour au moins grandir ça marcherait… même c'est que des échecs…, hoquetai-je en sanglotant.

- Chérie, il faut que tu gardes confiance. Je sais que c'est dur, que tu souffres atrocement et que cela te pèse de jour en jour, mais il faut que tu tiennes le coup. Déjà tu as localisé là où repose peut-être les fées des joyaux originelles, si tu arrives à les délivrer et qu'elles sont toujours en vie, on pourra leur demander de t'aider, reste concentrée sur cet objectif, me dit doucement Benn.

- Mais… et si jamais elles sont vraiment mortes ? Ou qu'on ne trouve rien ? Demandai-je incertaine de tout.

- Ariel, il est encore trop tôt pour céder au désespoir, Benn a raison il nous reste l'aide des fées si on les retrouve. Et puis n'oublie pas qu'on a encore des fruits du démon qui peuvent affecter nos tailles, on en a trouvé plusieurs dans l'encyclopédie, reprit Crocodile.

- Oui… mais faut les trouver, reniflai-je.

- Peut-être, mais nous ne sommes pas sans solution, nous avons déjà une garantie qu'on en a une, même si ça demande du temps, je te promets qu'on trouvera ces fruits. Je t'aime Ariel et je refuse de me séparer de toi juste à cause d'une histoire de taille, continua Crocodile.

- Ariel je t'aime de tout mon cœur ma chérie, sèches tes larmes ma belle, Crocodile a raison, nous ne sommes pas sans solution, même si elle prendra du temps, nous en avons une.

Benn me prit délicatement dans ses mains et m'embrassa ma joue et mes cheveux, je détourne la tête attristée, mais Benn me la tourne avec son index et je sens ses lèvres sur les miennes :

- Je t'aime chérie, ne pleure plus, murmura Benn.

- D'accord, je vais essayer, reniflai-je.

Je me sentais un peu mieux depuis l'instant où Benn m'a embrassé directement, je sais qu'ils évitent car ils ont une peur bleue de me faire mal, mais là je suis en carence affective et c'est dur à vivre.

Benn me donne à Crocodile :

- Peut-être qu'on pourrait tenter de t'embrasser tes lèvres, c'est vrai que tu n'es pas en sucre.

D'autres larmes dévalèrent mes joues sous la réflexion de Crocodile, ce n'était pas faute de leur avoir dit que je ne risquais rien s'ils m'embrassaient directement. Mais ils avaient peur de me faire mal, pas forcément méchamment, mais juste le fait de me donner un coup de lèvres dans les yeux ou le reste du visage ils n'étaient pas chaud… je haïssais mes 7 cm de haut :

- J'imagine qu'on est nul et maladroit avec toi ma belle, soupira Crocodile que je sentais désemparé.

- Je sais que vous faites de votre mieux, chuchotai-je.

Crocodile m'approcha de lui et je sentis enfin ses lèvres sur les miennes, je me mise à pleurer :

- Je t'ai fait mal ? S'alarma Crocodile.

- Non… je suis juste… contente… d'avoir enfin pu… être embrassée, je ne veux plus… que vous vous reteniez comme ça… c'est aussi… ce manque d'affection… qui… qui me pousse à croire… que je vais vous perdre…, avouai-je honteusement en sanglotant.

- On aurait dû s'en douter, peut-être qu'on n'est pas assez démonstratif, surtout vu ton état très à fleur de peau, je te promets qu'on va faire encore plus d'efforts, promit Benn.

- Vraiment ? Demandai-je en reniflant.

- Oui Ariel, mais comprends-nous tu es si petite, tu fais sept centimètres, on a juste peur de te faire mal. Tu es si fragile et délicate, déjà juste te tenir dans notre main on a peur de trop serrer, quand on te touche il faut qu'on y aille avec douceur pour pas te bousculer ou te faire mal. On se soucie tant de tout ça, c'est bien qu'on t'aime à faire autant attention à toi, mais oui peut-être qu'on se tracasse trop. Te voir dans un tel état de détresse je m'en veux terriblement, on est sensé te rendre heureuse et là on fait chou blanc, soupira Crocodile.

J'écoutais Crocodile, même si c'était difficile de l'entendre, je sais qu'il a raison, rien qu'Hongo lors des bandages a réussi à me faire hyper mal en serrant trop fort au début, je sais qu'ils ont peur, à leur place je ferai aussi preuve de beaucoup de retenu quitte à tomber dans l'excès :

- Donc si je viens vers vous pour vous embrasser vous ne m'esquiverez plus ?

- Je te le promets pour ma part, jura Benn.

- Idem, confirma Crocodile.

Oui car en plus le comble du malheur, même quand c'était moi qui venais à la rencontre de leurs lèvres ils arrivaient encore à avoir les jetons et à éviter mes approches.

Donc même quand je faisais la démarche j'étais coincée pour avoir un peu d'attention :

- Merci… je… je peux vous embrasser ?

Ils sourirent doucement et hochèrent la tête.

Je m'approchai de Benn, intimidée, c'est con mais j'ai perdue l'habitude… puis le rapport de taille n'aide pas on ne va pas se le cacher. Cependant j'ai trop rêvé de leurs baisers pour cogiter trop longtemps.

Alors je m'approche et dépose mes lèvres sur celles de Benn, puis je me tourne timidement vers Crocodile qui est encore plus grand que Benn. Je le vois fermer les yeux et je profite de cela pour me lancer.

Je caresse mes lèvres, je me sentais plus apaisée :

- Merci…, fis-je heureuse.

- Notre petite Ariel, souffla Benn tendrement.

Il me déposa un baiser sur ma tête, imité par Crocodile :

- Puis-je m'occuper de vos cheveux ma demoiselle ? Demanda mon corsaire.

J'hochai la tête ravie et j'eu droit à une séance coiffure avec mon Crocodile, pendant que Benn reprit sa lecture, c'était parfait et je me sentais mieux moralement.

Ainsi fut notre programme jusqu'au soir et je trouvais un sommeil plutôt tranquille cette nuit-là. Quand je m'éveillai j'étais calme et sereine, cela faisait un moment que je ne m'étais pas sentis comme ça.

Je me lève et je n'ai pas le temps de faire un geste que je reçois un baiser sur mes joues de mes deux amants. Je vire au rouge pivoine :

- Bonjour jolie Ariel, sourit Benn en caressant doucement mes cheveux.

- Bonjour ma princesse, bien dormi ? Demanda Crocodile.

- Oui, bégayai-je. Hum, hum vous m'avez pris d'assaut, constatai-je après m'être raclée la gorge pour reprendre contenance.

- C'est ça d'être des criminels, sourit Benn.

- Mais je croyais que vous aviez été graciés ? Rétorquai-je.

- Dis au réveil tu pourrais nous laisser une chance d'avoir le dernier mot, rit doucement Crocodile.

- Non, rétorquai-je avec un grand sourire. Du coup bonjour Crocodile.

Je l'embrasse sur ses lèvres avant de me tourner vers Benn pour en faire de même :

- Bonjour Benn.

- Tu as l'air en meilleure forme, en tout cas, constata ravi Benn.

- Oui et maintenant je veux manger !

- Tout doux ma jolie, tu touches une pierre précieuse avant, coupa Crocodile qui me présenta un rubis.

- Oui papa, répondis-je en tenant la pierre qui me redonnant des forces et de l'énergie.

Je vis Crocodile rougir et même Benn :

- Cela vous fait de l'effet si je vous surnomme comme ça ? Demandai-je surprise.

- Pas du tout, répliquèrent-ils.

Mais quelle bande de menteurs ! Mais quand j'y réfléchis je crois qu'il y a des hommes que ça excite d'être surnommés comme ça dans le cadre de fantasme...

Je soupire... j'espère redevenir humaine, sinon cette précieuse information va venir juste augmenter ma frustration déjà bien pesante.

- Si je redeviens humaine, je n'aurais aucun problème à être votre vilaine ou gentille petite fille, fis-je avant de sortir de la chambre.

Je vois deux auras orangées, je me mords les lèvres, je fais toujours de l'effet, cela me fait plaisir de le savoir malgré ma petite taille.

Je file avant qu'ils tentent de me kidnapper pour les avoir mis dans tous leurs états.

- Bonjour, saluai-je en arrivant au réfectoire.

- Bonjour Ariel.

Je me pose et Lucky déboule avec ma glace :

- Merci Lucky ! Fis-je avant de manger avec appétit et plaisir.

- Faudra que je t'en prépare bientôt, tu veux quoi pour le prochain parfum ? Si tu aimes les fleurs j'ai de la rose.

- Alors à la rose ! Répondis-je ravie.

- Alors je cours te faire ça.

- Merci Lucky.

- Pas de problème, ravi de te faire plaisir.

Je mange avec entrain et appétit, faisant sourire l'assistance, mais je m'en fiche, je me suis plus ou moins habituée.

Je vois Benn et Crocodile venir, Crocodile me fixe, il désigne ses yeux de son index et majeur puis les miens.

Oups... on dirait que la frustration que j'ai causée a un peu déplu, taquine je lui tire la langue.

- Il se passe quoi ? Demanda Lime Juice non loin qui avait tout capté.

- Rien, répondis-je innocemment.

C'était fou... juste savoir que je faisais de l'effet, me galvanisait et avait remonté mon moral à bloc.

J'avais passé des jours en carence affective et en ayant le sentiment de ne plus rien valoir, alors cette simple réaction me donnait du baume au cœur.

- J'ai des doutes, coupa Lime.

- Et je n'ai rien à dire de plus, gloussai-je en filant à l'anglaise.

Je pars me débarbouiller et laver les dents, avant de me poster sur la balustrade du Red Force pour y fixer la mer.

- Bonjour Ariel, reposée ? Demanda Shanks en se mettant à côté de moi.

- Oui... Shanks, je veux essayer de dégager le passage, je pense que je suis prête, annonçai-je.

- Tu es certaine ?

- Oui, assurai-je.

- Très bien, mais attend que tout le monde soit là, en cas de problème je préfère qu'on soit tous présent.

- Tu es si protecteur, souris-je.

- Je tiens à mes amis, dit-il avant de m'embrasser le dessus de ma tête.

- Merci Shanks, rougis-je toute émue.

J'attendis donc patiemment et au bout d'un petit quart d'heure je pus enfin faire face à la mer.

Je me plaçai au-dessus de là où j'avais vu les fées des joyaux disparaitre. Je pris une profonde inspiration, je sentais que je pouvais les libérer.

Je tendis mes bras et éleva l'eau de la mer vers le ciel pour dégager un passage sous le regard effaré de l'assistance :

- Elle l'a fait ! Entendis-je.

Je baisse mes yeux et je suis consternée de la profondeur, qui fait plusieurs centaines de mètres. Tout en maintenant mon sort en place je fis un piquet vers le sol :

- Ariel ! Soit prudente ! S'écria Benn.

- Promis, lançai-je.

[POV Crocodile]

- Je vais la rejoindre en volant, tu viens ? Demandai-je à Benn.

- Oui, merci.

Je lui tends la main et il me la saisit et aussitôt je suis Ariel, je m'engouffre prudemment dans les profondeurs, si je suis mouillé je suis dans un sacré pétrin.

Mais on voit Ariel voleter autour d'une zone, elle est agitée :

- Elles sont là ! Je le sens !

Benn et moi on accourt, Ariel est en train de creuser la terre de ses pouvoirs et assez vite on voit une énorme gemme brillante avec à l'intérieur trois corps de fée endormi :

- Bon sang je n'y crois pas, elles existent vraiment, lâchai-je.

Ariel et Benn dégagent de leurs pouvoirs ou mains la pierre précieuse où sont enfermées les fées originelles :

- Dépêchez-vous, je n'en suis pas certain mais je crois que la mer bouge…, fis-je pas rassuré.

- Benn prend-les avec toi, Crocodile évacue-les tout de suite, je vais maintenir la mer.

Je m'exécute et l'eau commence à tomber, mon sang ne fait qu'un tour, je fonce droit vers le ciel évitant l'eau, Ariel déploie autour de moi et de Benn un bouclier de diamant.

Cela va me protéger des projections, ce qui me permet de me poser sereinement sur le sol d'Elbaf, mais je suis inquiet pour Ariel, l'eau de mer lui est fatale :

- Ariel ! Reviens tout de suite on est hors de danger ! Hurlai-je.

Elle est toujours dans la cavité qu'elle a créé, l'eau dégringole, Ariel semble continuer à la contenir et surtout elle reste immobile.

[POV Ariel]

La mer… me gronde, elle est dans une colère noire que j'ai libéré les fées des joyaux.

Sa voix… ma tête…

Elle m'empêche de parler et me paralyse… j'ignore trop comment, mais je n'arrive pas à partir, peut-être est-ce l'air chargé de l'humidité de l'eau de mer qui provoque cela…

Tout ce que j'arrive encore à faire c'est de dévier l'eau, mais va venir un moment où je vais me noyer si je n'arrive pas à bouger. Il faut que je me libère ou appeler à l'aide, mais comment ? Ma gorge est bloquée je n'arrive pas à appeler à l'aide.

Je me sens être tirée en arrière, je baisse mon regard et je vois une ceinture de sable me tracter de force en arrière et il était temps car autrement je crois que je ne serais plus autrement :

- Ariel ne me fait plus un peur bleue comme ça ! Jura Crocodile en colère.

Il me garda contre lui, autant pour me câliner que pour être certain que je sois en sécurité :

- Merci Crocodile, en réalité l'esprit de la mer me paralysait, j'arrivais tout juste à manipuler l'eau, mais je ne pouvais pas voler et partir, expliquai-je.

- Quoi ? C'est pour ça que tu bougeais plus ?

- Oui pareil pour parler, ma voix était bloquée, je commençai à paniquer, merci Crocodile.

Je me jette à son cou et me blottis contre lui :

- Dire que j'ai cru que tu t'entêtais, je suis désolé mon amour, soupira Crocodile soulagé malgré tout.

- Heureusement que Crocodile a été réactif alors, merci Crocodile, fit Benn.

Je lui souris avant de baisser mon regard sur la gemme où reposait les corps des fées des joyaux.

- Tiens Ariel, peut-être devrais-tu les libérer, suggéra Benn.

J'hochai la tête et m'approchai, je touchai la gemme, ce n'est pas qu'un simple diamant, je le sens cette pierre est extrêmement complexe... cette pierre les maintiens en vie :

- Je ne veux pas, c'est ce qui les aide à se restaurer, d'ailleurs quand je regarde attentivement, les ailes d'Isakis elles ont repoussé par rapport à ce que j'avais vu en rêve. Si je les sors de cette gemme je ne suis pas certaine d'arriver à la refaire, je sens que c'est un sort complexe, même si j'ai bien progressé, je ne maitrise pas avec autant de finesse et de justesse mes pouvoirs qu'elles.

- Je vois, dans ce cas mieux vaut éviter, surtout si cela les soigne.

Par contre, quelque chose me préoccupe.

Je touche la pierre, je sens deux cœurs battre, deux auras...

Je me tourne vers mes amants, oui je ressens aussi leurs cœurs battre, je me retourne vers les fées, ce n'est pas possible...

- Ariel qu'est-ce qui se passe ? Demandèrent Benn et Crocodile qui sentaient que quelque chose clochait.

- L'une d'entre elle, Odalys... elle... est morte..., murmurai-je choquée.

Ce n'est pas possible... mais quand j'y réfléchis bien mon rêve où je les ai entendu crier ces deux phrases incomplètes... il n'y avait que deux voix.

Je m'effondre au sol et tient ma tête.

Mais... mais... quand j'ai récupéré les trois pierres sur Piacere, elles étaient au nombre de trois. Cela veut dire que le décès est intervenu il y a peu de temps.

- Et... si le fait d'être devenue une fée a condamné Odalys ? Peut-être qu'il ne peut pas exister plus de trois fées !

- Du calme Ariel, tu nous as raconté tes visions, Rosalis a donné naissance à Isakis et elles deux ont donné vie à Odalys, ton hypothèse ne tient pas, coupa Crocodile.

- Et puis Odalys était la fée associée à l'eau, toi tu ressembles davantage à Rosalis, enchaina Benn.

- Même ! J'ai trop tardé à les sortir de là, j'aurais dû réessayer bien avant..., me lamentai-je coupable.

- Ariel, tu n'y arrivais pas au début, si ça se trouve Odalys était déjà morte, repris doucement Benn. Il faut maintenant se concentrer pour sauver les deux autres.

Je fixe Benn... il a raison... je me tourne vers les géants qui se sont rapprochés avec Shanks et ses hommes :

- Avez-vous un lieu où vous vénérez les fées de joyaux ou quelque chose de similaire ? Demandai-je d'une voix tremblante.

- Le cœur de la prairie, on dit que c'est là que Rosalis s'est éveillée et qu'elle adorait y aller régulièrement, me répondit Gerd.

- Guidez-moi s'il vous plait, je pense qu'un endroit chargé d'histoire et de signification, vont les aider à guérir.

- On vous y conduit Altesse Ariel, confirma Gerd.

Je ne relève même pas mon titre, je fixe tristement le corps d'Odalys, je m'en veux tellement, j'étais si proche, j'aurais dû tenter avant.

Au bout de quelques minutes nous arrivons sur les lieux, je soulève le diamant où repose les fées des joyaux et je l'élève dans les airs :

- Vent, toi élément qui a toujours adoré tes amies les fées, apporte ton soutien et chasse les mauvais esprit du ciel, de la terre et de la mer ! M'exclamai-je.

J'ai réussi à enchanter le vent qui tournoie et protège le lit de cristal où repose les trois fées.

- Il faudra veiller sur elles jusqu'à leur réveil, fis-je en me tournant vers les géants.

- On s'en occupera, on les protégera au péril de nos vies, confirma Hajrudin.

- Merci pour elles.

On se recueille tous un peu en silence, avant que petit à petit tout le monde parte, me laissant seule avec mes deux hommes.

Je regarde le corps d'Odalys tristement, je m'en veux tellement.

- Ariel, ce n'est pas ta faute, vraiment, chuchota Benn.

- Je l'espère…, murmurai-je.

- Tu dois être épuisée, allons nous poser, suggéra Crocodile.

J'hochai la tête et je les suivis, non sans verser une larme silencieuse.

Imu… ces monstres… qui les ont condamnés.

Si seulement j'étais arrivée plus tôt… si je le pouvais j'inverserais le cours du temps.

A cet instant je m'arrête.

Je me demande si… il faut que je tente.

Je fais machine arrière et je retourne sur mes pas :

- Ariel ? Appela Benn.

Je me plante devant la gemme et pose mes mains dessus :

- Isakis, Rosalis… et même vous Odalys, vous m'avez fait don d'un vœu… si cela est possible, reprenez-le, je souhaite à la place qu'Odalys revienne à la vie.

Je scrutais les fées devant moi avec espoir, mais je ne sentais que deux énergies :

- J'imagine que… ce n'est pas possible…, soupirai-je au bord des larmes. Je suis tellement désolée, tout est de ma faute, je suis désolée….

Je me retire en larmes et j'hurle, je sens les mains de mes amants me réceptionner quand je chute à cause de terribles douleurs vives et intenses qui me traversent. Qu'est-ce qui m'arrive ?

Je me tourne péniblement, je sens… une troisième énergie, je fixe le corps d'Odalys, mon vœu a été exaucé elle revit, réalisai-je heureuse. Malgré la douleur intense qui m'assaille je m'effondre le sourire aux lèvres.


Donc le vœu d'Ariel que personne ne puisse voir ses cicatrices a été annulée.

Et oui ceux qui n'avaient pas fait attention Benn et Crocodile ont toujours embrassé la tête, les joues d'Ariel, mais jamais ses lèvres directement, d'où la grande frustration d'Ariel et son mal-être.