L'équipe médicale déboula dans la cellule, précédée par des droïdes de soins, suiveurs mécaniques et porteurs de modules. Les barrières furent désactivées pour l'intervention.
Des lumières blanches inondèrent l'espace. Des bras se tendirent. Des capteurs furent posés sur la poitrine d'Illaoï, sur ses tempes, son cou. Son souffle était irrégulier, fragile.
Des injections fusèrent. Des calmants, des stimulants. Des recharges ioniques. Son pouls se stabilisa progressivement. Les alarmes se turent, une à une.
Le scientifique Sith qui avait étudié son carnet fit irruption, suivi de deux assistants. Il ne dit rien. Il observa. Écrivait déjà.
Scourge restait à l'écart. Droit. Silencieux. Il ne quittait pas la scène du regard.
Une infirmière revint avec un plateau d'instruments et une large bassine d'eau pour nettoyer les projections sanguines.
Scourge pivota, l'aperçut, et comprit l'erreur une seconde trop tard.
— Non.
Mais déjà, l'eau s'élevait.
Elle se souleva du métal comme vivante, se ruant vers le corps allongé sur le sol. Illaoï ouvrit les yeux.
La soif. La douleur. L'épuisement. Tout se combla d'un coup. Elle absorba le liquide en elle comme une terre sèche absorbe la pluie.
Ses yeux s'illuminèrent d'un éclat vibrant. Ses muscles se retendirent.
L'un des gardes venait de rentrer dans la pièce. Elle reconnut sa voix.
Lui.
Un souvenir affreux. Des rires, des cris. Des souffrances. Il faisait partie de ceux qui s'étaient livrés aux pires exactions durant la traque.
Ses mains se crispèrent.
Elle leva les bras. L'eau tourbillonnait autour d'elle. Deux fouets jaillirent de son dos, serpents liquides, vifs, précis.
Le garde n'eut pas le temps de crier. Son corps se dessécha en un instant, flétri, vidé de toute substance.
Les autres soldats se mirent à crier, à tirer. Les fouets d'eau virevoltaient, repoussant les attaques, assommant, étourdissant. Personne ne pouvait approcher.
Illaoï se redressa, encore tremblante mais debout.
Elle courut vers la sortie. Mais à peine dépassé le seuil, elle percuta un mur.
Scourge.
Il l'attrapa au vol, la plaqua contre le sol, ses bras la bloquant sans effort. Elle se débattit, mais il la maintenait.
— Assez.
Le scientifique s'approcha, calme, une seringue à la main.
— Elle doit dormir.
Il l'injecta sans cérémonie.
Illaoï hurla, une dernière fois. Puis sombra.
Le calme revint.
On décida, à l'unanimité, de la plonger dans un coma artificiel. Elle serait transférée dans un bac de Kolto jusqu'à l'arrivée au complexe principal. Scourge donna son accord d'un simple hochement de tête.
Il observa l'équipe s'éloigner, portant la civière vers les couloirs.
Et resta seul avec le cadavre.
Il s'approcha. Se pencha.
Le corps était flétri, pâle, comme séché par un désert millénaire. Il observa les orbites vides, la peau craquelée. Et ne détourna pas les yeux.
Elle aurait pu tous les tuer. Il en était certain. Et pourtant… elle n'en avait choisi qu'un. Il plissa les yeux.
Un salopard, même selon ses propres standards. Un choix. Une justice. Une sentence silencieuse.
Il se redressa lentement et admit que cette femme… choisissait.
