Sur deux mondes différents, à deux extrémités de la galaxie, deux figures d'influence, de puissance, de foi opposées, étaient en train d'observer les mêmes échos.

Dans le sanctuaire silencieux de Tython, Satele Shan marchait lentement parmi les vieux manuscrits, les holocrons d' ge oublié. Ses doigts glissaient le long des reliques, en quête d'une vérité évasive. Une légende ancienne, mentionnée à peine dans les marges d'un texte perdu : celle d'une entité qui pouvait apaiser la Force elle-même, la purifier de sa corruption... une forme vivante d'harmonie. Une illusion mystique ? Peut-être. Mais après les événements de Hoth, les témoignages incohérents, les traces de flamme pure et de givre sacré, Satele n'écartait plus rien.

"Elle est différente," murmura-t-elle, seule dans l'ombre bleutée du Temple. "Ni Jedi, ni Sith. Elle est plus ancienne."

Sur Dromund Kaas, au cœur d'un palais de pierre noire, baignant dans l'orage perpétuel, l'Empereur noir observait les mêmes fragments.

Des relevés sensoriels. Des résidus de pouvoir. Une signature dans la Force, que même les machines avaient du mal à cataloguer. Et dans son regard écarlate, une lueur rare : la fascination.

"Une relique vivante... une déesse oubliée... égarée dans une chair humaine," souffla-t-il, ses doigts arachnéens caressant le vide devant lui. "Cela existe donc vraiment. La Source Primordiale. Elle n'appartient à personne..."

Il fit un geste. Des esclaves apportèrent de vieux fragments de stèle, déterrés sur Ziost. Il les compara aux rapports des archives Impériales. Les motifs s'alignaient. Une figure, toujours la même : femme aux bras étendus, un cercle de feu et d'eau à ses pieds.

Ailleurs, dans la bibliothèque de Tython, Satele ouvrait un holocron scellé. Une voix ancienne résonna :

"Elle est venue des confins. Ni lumière, ni ombre, mais les deux à la fois. Elle soigne, elle détruit. Elle aime et elle juge. Son nom est oublié, mais son chant persiste dans les âmes."

Satele referma l'artefact. Son regard se perdit dans les étoiles. "Et si nous n'étions que les gardiens temporaires d'un équilibre plus vaste que nos dogmes ?"

L'Empereur, lui, s'était levé. Son ombre s'étendait à travers les colonnes nécrosées de son sanctuaire.

"Je la trouverai," dit-il avec une assurance glaciale. "Et elle pliera le genou. Car même les déesses saignent, si l'on sait où frapper."

Il s'interrompit un instant, son esprit appelant une autre conscience.

— *"Va, ma Furie. Retrouve-les où qu'ils se trouvent. Prends ce qui est à moi."

Et dans la nuit de l'hyperespace, une autre silhouette s'élança vers le destin, portée par les ombres d'un passé que nul n'avait encore osé regarder en face.