Le froid de l'espace s'était figé.

La salle de l'Empereur, jadis noire et glaciale, vibrait d'une chaleur étrange. L'eau ruisselait le long des parois. La vapeur formait un brouillard irréel. Les éléments... prenaient vie.

Illaoï marchait au milieu du champ de ruines, ses pas faisant frémir la matière même du sol. Le feu tourbillonnait autour d'elle, non pas destructeur, mais protecteur, enveloppant son ventre comme une promesse brûlante.

L'Empereur tenta de l'atteindre. Il visa l'enfant.

Une douleur vive fendit son être. Mais un mur surgit, féroce.

Scourge. La Furie. L'amant. Le père.

Il dévia le flot obscur d'un coup de sabre. Il ne cria pas. Il n'avait plus besoin de mots. Il savait pour quoi, pour qui, il se battait désormais. Son corps devint barrage, ses bras, muraille.

Illaoï, elle, entra en transe.

La terre trembla sous ses pieds. L'air se contracta. Les vagues vinrent frapper les murs du sanctuaire. Le feu crépita, dansa, s'enroula. Elle devint tempête. Cyclone. Incandescence.

Mais au cœur de ce cataclysme, une brèche apparut.

Un instant. Une seule faille. Là où le voile se soulevait. Là où le lien entre le corps de l'Empereur et son esprit maléfique se relâchait.

« Maintenant, Leowen ! » hurla-t-elle.

Et le Jedi, pur, incandescent, plongea.

Son sabre décrivit un arc parfait. Une lumière aveuglante fendit la pénombre. Le cri de l'Empereur éclata, résonnant dans toute la galaxie.

Son essence se fractura. Son corps vacilla. Son trône s'effondra.

Et tout devint silence.


Le feu se retira.

La mer se calma.

Scourge tomba à genoux.

Illaoï posa une main sur son ventre.

Leowen s'effondra, le souffle court, les yeux noyés de lumière. Il savait. Il avait vu, dans cet éclair final, les chaînes se briser, et le poids de trois siècles s'envoler.

Le destin avait suivi son cours.

La prophétie s'était accomplie.

Et demain… pouvait enfin commencer.