Jazzy, Nymphe, Athina, merci pour vos review ! Je ne peux pas vous donner la fin, je ne veux pas vous tuer le suspense. Mais personne ne meurt, si cela peut vous rassurer :) Je suis adepte des histoires qui se terminent bien.

Chapitre 69

Un grondement sourd fendit l'air, comme si le ciel lui-même se déchirait. Puis une voix s'éleva, sinistre et cinglante.

Vous avez combattu… et vous avez échoué. Je ne souhaite plus de morts. Je vous laisse une heure. Apportez-moi Harry Potter. Livrez-le-moi… et personne d'autre n'aura à souffrir. S'il ne s'est pas présenté, devant les grilles de l'école, dans une heure… Poudlard tombera.

Le silence retomba comme un couperet. Brittany leva les yeux vers son mari. Il avait pâli davantage, les traits creusés, les mâchoires serrées à s'en briser les os.

Rentrez au château, dit Rogue d'un ton grave. Et trouvez l'Horcruxe. Il est invincible tant qu'ils ne seront pas tous détruits. Je vais sécuriser l'accès du Saule Cogneur. Ils ne doivent pas passer par là.

Harry acquiesça d'un signe de tête. Son regard était déterminé, mais ses doigts tremblaient autour de sa baguette. Rogue reprit, plus sec :

Traversez le parc sans bruit. Utilisez votre cape.

Puis ses yeux s'arrêtèrent sur Brittany. Un instant trop long. Comme s'il luttait avec lui-même.

Emmenez-la, Potter, dit-il enfin. Et… veillez à ce qu'il ne lui arrive rien.

Brittany serra les dents. Encore un ordre. Encore une décision prise sans elle.

Bien sûr. Pourquoi me demander mon avis ? lança-t-elle d'un ton glacial.

Il ne répondit pas. Mais alors qu'elle tournait déjà les talons, il tendit la main. Elle sentit ses doigts frôler les siens, puis les retenir, doucement.

Attends.

Sa voix n'était qu'un murmure. Elle s'immobilisa, sans se retourner. Il tenait toujours sa main, sans la serrer, sans la lâcher non plus. Sa voix, quand elle revint, n'était plus qu'un souffle :

Ce que je t'ai dit…

Il s'arrêta. La phrase lui brûlait les lèvres. Il voulait qu'elle comprenne. Mais les mots, eux, ne voulaient pas sortir.

Ce n'était pas… Je ne le … Je voulais juste te protéger.

Ce n'était pas ce qu'il voulait dire. Pas exactement. Pas seulement. Mais il n'arrivait pas à aller plus loin. Il aurait voulu lui dire qu'elle n'était pas un fardeau. Qu'au contraire, elle était la seule lumière qu'il avait eue depuis longtemps. Qu'elle était la seule qui comptait pour lui.

Mais il se tut. Il laissa les mots mourir dans sa gorge. Parce qu'il savait. Que cette bataille serait probablement la dernière pour lui. Qu'il ne reviendrait peut-être pas. Et si elle croyait qu'elle n'avait jamais compté, peut-être qu'elle l'oublierait plus rapidement. Peut-être qu'elle pourrait refaire sa vie.

Elle ne répondit pas. Ne bougea pas. Il serra sa main un peu plus fort, juste un instant puis reprit, plus bas encore :

C'est mieux comme ça.

Il resta encore un instant suspendu à sa main, puis la relâcha. Mais avant de tourner les talons, il souffla, presque inaudible :

Merci.

C'était un mot qu'il disait rarement. Presque jamais. Et aujourd'hui, il signifiait bien plus qu'il ne l'aurait voulu.

Merci pour m'avoir sauvé.

Merci pour avoir supporté ce que je suis.

Merci pour m'avoir donné quelque chose à perdre.

Et sans ajouter un mot, il s'engagea vers la sortie du saule Cogneur.

Brittany resta figée. Elle le détestait. Elle le haïssait pour tout ce qu'il lui avait dit. Mais plus encore pour ce qu'il n'avait pas dit. Quelque chose en elle refusait de mourir tout à fait. Alors elle enfouit ce doute au plus profond d'elle-même. Et suivit les trois adolescents.

Ils traversèrent le parc à toute vitesse, la cape d'invisibilité magiquement agrandie les recouvrant presque tous. Ron, légèrement en retrait à côté de Brittany, tenta une approche d'un naturel très discutable.

Vous êtes incroyable. Ce que vous avez fait tout à l'heure, dans la cabane… c'était… impressionnant. Et je suis pas impressionné facilement. Enfin si, un peu. Mais là, vraiment. C'était… ouah.

Brittany tourna la tête vers lui, un sourcil haussé. Il poursuivit, un peu plus sûr de lui.

Vous êtes au courant que Rogue a la même tête quand il regarde quelqu'un avec tendresse que quand il s'apprête à le tuer ? J'veux dire… je l'ai vu vous regarder. Et… wow. Ce regard. J'ai eu envie de fuir. Et pourtant, j'étais même pas concerné. Pour une fois.

Il lui adressa un sourire.

En tous cas… j'sais pas si c'est le meilleur moment pour ça, vu qu'on risque de mourir dans l'heure, mais… si jamais ça marche pas avec le grand dépressif en noir, si vous en avez marre de ses regards de hibou triste… j'suis là. Enfin, voilà. Option B. Ou C.

Brittany le fixa, confuse. Elle avait envie de rire, malgré la situation. Ron rougit légèrement et Hermione lui administra une tape sévère à l'arrière du crâne.

Crétin.

Aïe !

Harry éclata de rire.

Allez, Casanova. On a un Horcruxe à trouver.

Ils arrivèrent devant les grandes portes de Poudlard. Dans le hall d'entrée, Hagrid rassemblait les élèves, sa grande main levée pour les calmer. Quand ses yeux tombèrent sur Brittany, il écarquilla les yeux comme s'il venait de voir un Détraqueur faire du tricot.

Brittany ?! Mais… qu'est-ce que tu fiches là ?!

Il s'approcha d'un pas lourd.

Rogue va me tuer si tu restes ici !

Elle haussa les épaules, imperturbable, et marmonna entre ses dents:

J'ai pris le bus. Et c'est moi qui vais le tuer s'il continue comme ça.

Ron, hilare, souffla :

Elle est trop cool. Elle a tué le serpent de Vous-Savez-Qui et elle a remis Rogue à sa place. Honnêtement… respect.

Mais Hagrid n'écoutait déjà plus. Il venait de remarquer la présence de Harry.

Harry… Par Merlin, t'es là!

Un sourire fendit son visage massif, mais Harry coupa court d'un ton pressé :

Pas le temps Hagrid. Nous devons voir Dumbledore.

Brittany échangea un regard rapide avec le géant, puis suivit Harry, Ron et Hermione. Dans le hall, la tension était palpable. McGonagall aboyait des ordres, sa voix tranchante. Et au centre du chaos, Dumbledore avançait déjà vers eux, le visage fermé.

Où est le professeur Rogue ? demanda-t-il à Harry, sans détour.

Près du Saule Cogneur. Il sécurise le passage. Vous-Savez-Qui était dans la cabane hurlante. Il a attaqué le professeur Rogue. Mais… cette femme s'est interposée. Elle a tué le serpent.

Le silence fut immédiat. Le front de Dumbledore se plissa, et, l'espace d'un instant, une véritable angoisse traversa son regard. Puis, lentement, il tourna la tête vers Brittany. Leurs regards se croisèrent. Ses yeux brillaient d'une intensité nouvelle — une lueur de soulagement, d'estime muette. Il la considéra longuement, comme s'il prenait pleinement la mesure de sa présence, de son choix de rester, malgré tout. Alors, simplement, il inclina la tête dans sa direction.

Je viens tout juste de parler avec Helena Serdaigle, dit Dumbledore sans lâcher Brittany des yeux. Helena refusait de parler du diadème jusqu'à présent. Ce n'est qu'à l'instant, face à l'assaut, qu'elle a fini par céder. Elle pense se rappeler que le diadème est dans la salle sur demande.

Dumbledore marqua une pause, mesurant ses mots.

J'ai envoyé Neville et Drago pour commencer à chercher. Vous pouvez aller les rejoindre. Brittany, s'il vous plaît… aidez-les. Nous devons évacuer les élèves qui ne souhaitent pas se battre et je vous rejoindrais dès que possible.

Un silence grave suivit. Puis, sans un mot, les quatre s'élancèrent dans l'escalier.

Il a dit Drago ? chuchota Ron, l'air perdu.

Harry hocha la tête, incapable de formuler la moindre réponse.