Bonjour à toutes et tous !

Après énormément d'années sans publication, me revoilà avec une nouvelle histoire.

J'ai une dizaine de chapitre d'avance. Je publie le prologue aujourd'hui, et après ça, je prendrais un rythme d'un chapitre par semaine, publié le vendredi soir ou le samedi matin.

N'hésitez pas à donner vos avis !

Bonne lecture !

PaddyLondubat


Disclaimer :

L'univers et les personnages appartiennent à J.K. Rowling.


Informations :

Sirius n'est pas mort dans cette version de l'histoire, parce que pour moi Remus sans Sirius ce n'est pas possible. C'est donc Tonks qui est morte tuée par sa tante Bellatrix au Ministère de la Magie, mais aussi Percy, qui est toujours resté proche de sa famille, et qui faisait partie des membres de l'Ordre qui sont venus secourir Harry et ses amis au Ministère.


Prologue

Fumer pour oublier, respirer pour se trouver

L'été qui suivit la cinquième année de Harry Potter avait commencé comme tous les autres : chez son oncle et sa tante, au 4, Privet Drive. Pourtant, cette année-là, tout fut différent. Ce qui s'était passé au Ministère de la Magie l'avait profondément changé. L'adolescent insouciant, souvent impulsif, était devenu un jeune homme plus calme et réfléchi. La mort de Tonks et celle de Percy avaient laissé en lui un gouffre d'amertume et de regrets qui le rongeait silencieusement.

Harry se sentait coupable.

Coupable de s'être laissé manipuler, coupable ne pas avoir pu les aider.

Il passait ses journées à éviter Dudley, préférant s'enfermer dans sa chambre ou errer dans les rues de Little Whinging et des villes alentours. Il n'attendait plus les lettres de ses amis avec la même impatience qu'autrefois. Bien sûr, Ron et Hermione lui écrivaient régulièrement, mais il n'en tirait aucun réconfort, car ces derniers ne pouvaient lui communiquer d'informations importantes sur la guerre qui faisait rage dans son monde. Il répondait à peine, se contentant de formules brèves pour ne pas les inquiéter.

Les premiers jours, il s'était senti totalement perdu, isolé du monde magique et oppressé par le silence pesant de Privet Drive. Mais peu à peu, il avait trouvé une forme de paix dans cette solitude. Se promener sans but lui permettait de réfléchir, de mettre de l'ordre dans ses pensées. C'était devenu un rituel : marcher pendant des heures, s'asseoir sur des bancs, observer les passants sans se soucier du temps qui passe.

Un matin, alors qu'il s'apprêtait à sortir par la porte arrière de la cuisine, son regard tomba sur un paquet de cigarettes et un briquet, laissés sur le comptoir par Dudley. Harry eut un petit sourire. Il n'avait jamais fumé et n'en voyait pas l'intérêt, mais l'idée d'agacer son cousin l'amusa. Il glissa le paquet dans sa poche et sortit sans y penser davantage.

Le soir venu, il rata l'avant-dernier passage du métro et se retrouva à attendre sur un banc, légèrement reculé, dans une petite rue éclairée par des lampadaires fatigués et par l'enseigne lumineuse d'un snack. Il s'adossa contre le dossier de bois, les mains dans les poches. Ses doigts effleurèrent alors le paquet oublié. Intrigué, il l'ouvrit et constata qu'il était presque plein. Dudley devait être furieux d'avoir perdu son bien.

Harry haussa les épaules et sortit une cigarette, plus par curiosité que par réelle envie. Il joua un instant avec le briquet, le fit tourner entre ses doigts, puis l'alluma et inspira une première bouffée.

L'effet fut immédiat : une quinte de toux violente lui arracha la gorge, et il faillit jeter la cigarette à terre. Pourtant, au lieu de s'arrêter, il tenta une nouvelle bouffée, plus lente cette fois. L'amertume du tabac lui brûla la langue, mais il trouva quelque chose d'étrangement apaisant dans ce geste mécanique. Il avait enfin le contrôle sur quelque chose. Sans s'en rendre compte, fumer devint une habitude.

Perdu dans sa nouvelle routine estivale, Harry pris rapidement l'habitude de s'arrêter dans le petit snack qui faisait face à la station de métro. Ce lieu modeste, presque banal, l'attirait par son atmosphère chaleureuse et la tranquillité qu'il y trouvait. Mais ce qui le poussait réellement à y retourner chaque jour, c'était le serveur.

Un jeune homme aux cheveux châtains, aux yeux bleus pétillants et au sourire sincère.

Peu importe le client, il restait toujours aussi courtois et jovial.

Pourtant, alors qu'Harry ne lui avait jamais réellement parlé autrement que pour commander, il ne pouvait s'empêcher de le regarder plus que de raison. Il n'aurait su dire pourquoi, mais il se sentait étrangement attiré par lui.

Soir après soir, il s'asseyait alors à la même table, commandait une boisson et un sandwich, et l'observait discrètement. Était-ce une simple curiosité ? Un besoin inconscient de se raccrocher à une routine réconfortante ? Ou bien y avait-il quelque chose de plus profond qu'il refusait encore d'admettre ?

Puis vint cette nuit où tout bascula.

Un rêve. Troublant. Intense. D'une clarté saisissante.

Lorsqu'il se réveilla en sursaut, le corps en feu et la respiration saccadée, il comprit. C'était une évidence qui lui avait toujours échappé, enfouie sous des années de déni et d'ignorance.

Il était attiré par les hommes.

Cette prise de conscience le laissa d'abord déboussolé. Il passa des jours à ressasser ce qu'il avait toujours cru être, à s'interroger sur ses sentiments passés, à remettre en question chaque regard, chaque émotion qu'il avait pu éprouver. Mais au fond, la réponse était simple. Cela faisait partie de lui.

Il n'y avait rien à combattre, rien à rejeter.

Alors, dans un élan spontané qu'il ne s'expliquait toujours pas, il avait fini par aborder le jeune serveur. Ils s'étaient rapidement liés d'amitié, échangeant des banalités d'abord, puis des conversations plus profondes. Parfois, leurs discussions dérivaient sur des sujets plus personnels, et Harry se surprenait à vouloir en savoir plus, à chercher dans les paroles du serveur des réponses à ses questions.

Pour la première fois depuis longtemps, Harry trouvait du réconfort auprès d'une personne qui ne faisait pas partie du monde magique. Un monde sans prophétie, sans guerre, sans attente pesant sur ses épaules. Juste lui, Harry, et un garçon qui lui souriait sincèrement à chaque fois qu'il passait la porte du snack.

Cet été-là ne fut pas seulement celui du deuil et du silence.

Ce fut aussi celui de la découverte, du changement et de l'acceptation. Celui où Harry, peu à peu, apprit à se comprendre lui-même.