I am not interested in any kind of "collaboration" regarding this story, from "writing skills" to "artwork" or "collaborative art", "concept artist", "book cover", "character design" or anything else. Please don't send me any more messages of this kind. Many thanks.

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Bonjour !

Vous ne rêvez pas, plus de 10 ans après la fin d'Éternité est l'anagramme d'étreinte, une suite arrive ! Que dire ? Juste que j'ai eu envie d'écrire et l'inspiration m'est venue naturellement. Et que j'avais ensuite envie de vous la partager, parce que je sais que ça fera plaisir à certains.

Disclaimer : le contexte et les personnages appartiennent à JKR.

Notes : Cette fiction est une suite à ma fic Éternité est l'anagramme d'étreinte. J'imagine que pour comprendre toutes les nuances et les subtilités de la relation entre Harry et Draco, entre le calice et le vampire, ainsi que son évolution, c'est mieux de l'avoir lue. Mais je ne pense pas que ce soit réellement obligatoire. J'ai essayé de rendre cette suite accessible à tous.

Rappel : Le lien calice/vampire qui unie Harry et Draco dans cette fic n'a été choisi par aucun des deux. Ils ont tous les deux été contraints et ont dû s'en accommoder. Ce n'est toujours pas une histoire d'amour, même si leur relation a évolué avec le temps.

Résumé rapide : Harry se retrouve lié à un vampire, Draco, l'été après la mort de Dumbledore. Harry et Draco ne se connaissaient pas avant la création du lien vampire/calice. Tous deux se retrouvent enchainés dans une relation qu'ils n'ont pas voulue. Draco devient dépendant du sang d'Harry, et uniquement de son sang. Harry, le calice, doit donc donner son sang à Draco et en échange, Draco le protège des dangers qui le menacent. Mais Harry n'a qu'une obsession: détruire les Horcruxes. Ils s'allient finalement pour faire tomber Voldemort. Le soir-même de la chute de Voldemort, Draco emmène Harry et ils ne reviendront jamais. Jusqu'à ce que...

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PROLOGUE

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Le soleil avait entamé sa lente descente vers l'horizon, mais il faisait encore une chaleur de plomb. Les ombres s'allongeaient au sol, le paysage alentour se dardait de couleurs rougeoyantes, les insectes du crépuscule commençaient à faire entendre leurs divers craquements et crissements.

L'été battait son plein.

Comme chaque année en ce jour si particulier, Hermione avait laissé enfants et conjoint à la maison pour se rendre sur son « lieu de pèlerinage », comme Ron aimait si bien le dire d'un air moqueur, bien qu'affectueux. Lui n'avait pas daigné l'accompagner. Il ne l'avait jamais fait. C'était un accord tacite entre eux. Elle pouvait bien faire ce qu'elle voulait, si cela lui faisait plaisir. Mais elle le ferait seule. Quant à ses enfants, ils avaient d'autres préoccupations bien plus importantes.

Rien n'avait changé dans le petit cimetière de Godric's Hollow. Pas depuis l'an dernier, pas depuis vingt-six ans. Il était toujours extrêmement mal entretenu et se trouvait toujours plongé dans l'ombre de l'imposante église attenante. Et comme pour tous les cimetières, le silence du lieu avait quelque chose de pesant. Un peu dérangeant. Hermione n'aimait guère les cimetières. Elle y avait enterré beaucoup de personnes qu'elle aimait et qui étaient parties trop tôt. Mais elle se faisait néanmoins un devoir de venir ici une fois par an, pour lui. Lui qu'elle avait aimé comme un frère et qui était aussi parti, bien trop tôt, bien trop vite.

Hermione connaissait le chemin par cœur. Armée de son panier contenant tous ses accessoires de jardinage et d'un joli bouquet acheté chez le fleuriste du village, elle prit le temps de remonter tranquillement l'allée de gravier blanc. Tout n'était que mauvaises herbes, ronces et pelouses mal entretenues et brûlées par le soleil du mois de juillet. Parfois, des tombes et des stèles émergeaient de la végétation et brillaient d'un blanc ayant perdu de son éclat.

La tombe de Lily et James Potter n'échappait pas à la règle. Ou du moins, c'est ce dont Hermione était persuadée avant que ses yeux ne se posent sur la stèle en question.

Elle brillait de mille feux sous le jour déclinant. Il n'y avait pas trace de mauvaises herbes, pas trace des intempéries de l'année écoulée, pas le moindre gravillon mal placé ou mégot de cigarettes laissé par les jeunes moldus du village. Au contraire, de jolies petites fleurs de toutes les couleurs agrémentaient tout le pourtour de la sépulture. Une couronne était même disposée dessus, soigneusement placée.

Hermione, bouche-bée, resta de longues minutes, immobile, à fixer cet étonnant spectacle.

Un cri d'oiseau au-dessus de sa tête la ramena soudain à la réalité. Elle se pencha pour déposer son joli bouquet près de la tombe, entre deux parterres de fleur. Elle jeta un dernier regard, un brin perplexe, à la tombe, puis tourna résolument les talons.

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Lorsqu'Hermione rentra chez elle en début de soirée, elle était tellement préoccupée qu'elle trébucha sur le ballon de son fils en remontant l'allée de sa maison. Agacée, elle donna un coup de pied dedans et le regarda aller s'échouer parmi les innombrables objets qui encombraient le jardinet.

Il régnait à l'intérieur de la maison un bazar habituel, à son plus grand désespoir. Soupirant, elle déposa son panier sur la table encombrée du vestibule, faisant par là même tomber par terre une paire de chaussures qui n'avait rien à faire là.

-C'est moi ! s'exclama-t-elle en ôtant ses chaussures.

Elle les rangea soigneusement à leur place, dans l'armoire prévue à cet effet. Il faisait aussi chaud dedans que dehors, bien que toutes les fenêtres soient grandes ouvertes dans l'espoir de laisser entrer une petite brise. Hermione se dirigea directement dans la cuisine pour se servir un grand verre d'eau fraîche qu'elle but d'un trait et qui lui permit de s'éclaircir quelque peu les idées. Puis elle rejoignit le salon.

-Hugo ! Tu n'as pas bougé depuis que je suis partie ?

Son fils ne daigna pas lui répondre. Il était bien trop occupé à jouer sur sa console et Hermione maudit une fois de plus ses parents de lui avoir offert un cadeau aussi empoisonné. Elle le regarda d'un mauvais œil tuer quelques personnages et pinça les lèvres lorsque le sang gicla sur l'écran. Quelle barbarie ! Hugo était torse nu et un tas de papiers de Chocogrenouilles jonchait le sol autour de lui. De toute évidence, il avait mené la belle vie en son absence.

-Tu sais bien que tu n'as pas le droit de jouer à la console plus deux heures par jour, lui reprocha-t-elle.

-Oui, je sais, répondit-il d'un ton distrait, ce qui fit froncer de plus belle les sourcils d'Hermione.

-Et toi, tu ne t'es pas aperçu qu'il était là-dessus depuis le début d'après-midi ?

Face à son ton accusateur, Ron releva la tête du magazine de Quidditch qu'il était en train de feuilleter. Il était également torse nu, ses pieds nus posés sur la table basse du salon. À l'évidence, il n'avait pas non plus bougé depuis qu'elle était partie.

-C'est les vacances, Hermione, soupira-t-il en haussant nonchalamment les épaules.

Furibonde, elle lui jeta un regard sévère avant de tourner les talons.

-Et je suppose que le dîner n'est pas prêt.

Elle sortit sa baguette magique et, d'un mouvement ample du poignet, donna vie aux casseroles, poêles et ustensiles de cuisine qui se mirent instantanément à préparer le repas du soir. Pendant ce temps, elle se mit à ranger les objets qui traînaient dans sa cuisine et qui n'avaient rien à y faire : un t-shirt délavé, une paire de chaussettes sales, un livre de potion, un éventail qui voletait près de la fenêtre en éventant sa plante décrépie.

Ron entra dans la cuisine en traînant des pieds. Ses cheveux roux, un peu trop longs au goût d'Hermione, étaient ébouriffés. Des cheveux blancs étaient apparus sur ses tempes et des rides creusaient son visage autour des yeux. Il avait une trace rouge sur la joue, là où sa main avait supporté sa tête tout l'après-midi.

-Maman nous a envoyé un hibou pour nous inviter à manger ce week-end. Perçy, Georges et les enfants seront là aussi.

-Nous allons déjà passer le week-end chez mes parents, rétorqua Hermione en faisait disparaître les taches de jus de citrouille qui souillaient la table à manger.

-Ah oui, c'est vrai.

Il se gratta l'arrière du crâne, un peu hagard, en observant Hermione s'activer autour de lui. Elle lui jeta un regard agacé en le contournant pour jeter à la poubelle quelques papiers de dragées surprises de Bertie Crochue.

-Comment s'est passé ton après-midi ? demanda-t-il.

Hermione, qui s'était penchée par-dessus la casserole pour surveiller la cuisson des pommes de terre, se figea. Elle se retourna pour faire face à Ron qui, l'air un peu empoté, se tenait immobile au milieu de la cuisine. Face à l'air soudain préoccupé d'Hermione, il haussa les sourcils.

-Quelqu'un était déjà passé avant moi.

Ron fronça les sourcils.

-Dans le cimetière ?

-La tombe de James et Lily avait déjà été nettoyée. Il y avait même des fleurs.

Ils échangèrent un regard interdit. Puis Hermione se détourna et baissa le feu car l'eau giclait hors de la casserole.

-C'est idiot, dit-elle.

Mais Ron n'avait pas l'air de trouver cela idiot. Il avait croisé les bras sur son torse et, appuyé contre le montant de la fenêtre, il fronçait les sourcils. Un pli était apparu entre ses sourcils, signe qu'il réfléchissait intensément.

-Qui d'autre qu'Harry aurait pu faire ça ? dit-il au bout d'un long moment de silence.

-Oh Ron ! s'exclama immédiatement Hermione, comme si elle s'attendait à ce qu'il dise cela. Ne retombons pas là-dedans. Souviens-toi du nombre de déceptions que nous avons eues en voyant des signes là où il n'y en avait pas. Les Potter étaient une grande famille de sorciers, Harry est un véritable héros, n'importe qui aurait pu faire cela.

-Pourquoi ne l'aurait-il pas fait avant alors ?

Hermione soupira. Elle s'appuya contre le plan de travail et croisa à son tour les bras sur sa poitrine.

-Je n'en sais rien. Quoi qu'il en soit, si Harry est vraiment revenu, c'est lui qui nous trouvera.

-Encore faut-il qu'il ait envie de nous revoir, rétorqua Ron d'un ton amer.

Ils échangèrent un regard sombre et Hermione secoua imperceptiblement la tête.

-Je ne veux plus entendre parler de cette histoire, dit-elle sévèrement. En attendant, ajouta-t-elle immédiatement car Ron s'apprêtait à protester, j'aurais apprécié que tu me donnes un coup de main à la maison pendant que je n'étais pas là.

-Pour faire quoi ?

Elle se redressa en soupirant et jeta un regard sévère à Ron qui eut le bon goût de paraître penaud.

-Cette maison est un vrai capharnaüm, dit-elle avec humeur. Et j'en ai marre de tout gérer toute seule. Un peu d'implication ne va pas te tuer.

-C'est les vacances, Hermione, répéta Ron. On peut se permettre de lâcher un peu de lest, non ? Je reprends le boulot lundi, je te rappelle. J'ai envie d'en profiter un peu, avant.

Elle laissa échapper une exclamation indignée en se détournant de lui.

-Ce n'est pas parce que ce sont les vacances qu'on doit laisser le chaos s'installer.

-ok, ok, je vais dire à Hugo d'éteindre son truc.

Il sortit de la cuisine et Hermione, remuant pensivement les pommes de terre, l'entendit enjoindre leur fils d'éteindre sa console. Évidemment, celui-ci refusa et Hermione écouta d'une oreille distraite Ron entrer en négociation avec leur fils, qui savait y faire, en matière de négociation. Lorsqu'il revint dans la cuisine quelques minutes plus tard, Ron arborait un air triomphant qui fit lever les yeux d'Hermione au ciel.

-Où est Rose ? demanda-t-elle en attrapant le chat roux qui venait de sauter sur le plan de travail.

Elle le posa sur le rebord de la fenêtre et il miaula d'un air mécontent.

-Elle est sortie peu de temps avant que tu n'arrives. Elle devait retrouver des amis.

-Qui ça ?

-Je ne sais pas.

-Et elle est allée où ?

Hermione avait les poings sur les hanches et elle fronçait les sourcils d'un air menaçant.

-Aucune idée.

Elle soupira ostensiblement.

-Mais je lui ai bien dit de rentrer avant 23 heures !

Elle lui jeta un regard exaspéré auquel il répondit par un sourire contrit qui eut le mérite de la dérider quelque peu. Elle secoua la tête et, d'un coup de baguette magique, envoya le couteau se rincer tout seul dans l'évier.

-Nous devons être plus stricts avec elle, dit-elle.

-Hermione...

-Ne me dit pas que ce sont les vacances ! le coupa Hermione d'un air agacé.

-Je n'en avais pas l'intention. Mais elle a 18 ans. À la rentrée, elle aura son propre studio. Il est peut-être temps d'arrêter de la traiter comme une enfant, tu ne penses pas ?

-Tu sais bien ce que je pense de cette histoire de studio !

Ron soupira.

-Elle ne va quand même pas rester à la maison toute sa vie! Nous pouvons quand même lui offrir un peu d'indépendance, maintenant qu'elle est diplômée et qu'elle va entamer ses études supérieures à la rentrée.

Cette fois, c'est Hermione qui soupira. Elle fit face à Ron et se confronta à son regard bleu ciel. Puis, baissant d'un ton, elle murmura:

-Un studio va nous coûter cher alors qu'elle pourrait juste...

-Elle m'a dit que je n'obtiendrai jamais mes ASPICS, affirma Hugo en faisant irruption dans la cuisine.

Ses yeux étaient rougis d'avoir passé trop de temps devant l'écran et ses cheveux plus ébouriffés encore que ceux de son père, bien que tout aussi roux. Il se traîna jusqu'à la table de la cuisine et s'empara d'une dragée.

-Bien sûr que tu vas avoir tes ASPICS ! Et nous allons bientôt manger, Hugo, le réprimanda Hermione en lui arrachant le bonbon des mains.

Il fit une moue ennuyée.

-Je sors dans le quartier, dit-il en ressortant de la cuisine d'un air soudain enjoué. Ne m'attendez pas pour dîner !

Avant qu'un de ses deux parents aient pu lui dire quoi que ce soit, il était déjà dehors. Ron et Hermione se regardèrent en soupirant, seuls dans cette cuisine encombrée à la luminosité déclinante. Elle reposa la dragée sur la table et se retourna pour surveiller la préparation du repas.

-Faut croire que c'est une soirée en tête à tête, dit-elle. Encore.

Elle remua doucement l'eau d'un air songeur.

-C'est ça que d'avoir de grands enfants, on retrouve un peu de liberté, affirma raisonnablement Ron en s'emparant de la dragée.

Hermione grogna faiblement, préoccupée. Malgré ce qu'elle avait affirmé à Ron, elle repensait au cimetière. Se pouvait-il que... Non. Elle et Ron avaient bien trop souvent cru au retour d'Harry, avant d'être déçus à chaque fois. Ils n'avaient eu aucune nouvelle de leur ami d'enfance depuis la dernière fois qu'il l'avait vu, le soir de la chute de Voldemort. De toute évidence, Harry avait tourné la page sur cette partie de sa vie. Et il était bien trop douloureux d'attendre éternellement son retour. Il était plus facile de continuer simplement à vivre.

Ron suça la dragée et fit une grimace écœurée. Il se retourna prestement et cracha le bonbon par la fenêtre.

-Choux de Bruxelles, dit-il. J'aurais dû la laisser à Hugo, celle-là.

Il s'essuya la bouche et sortit de la cuisine sans un mot de plus. Hermione soupira, s'empara de l'emballage du bonbon qu'il avait laissé sur la table, et le jeta à la poubelle.

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J'espère que ce court prologue vous a plu ? :) À bientôt pour le premier chapitre !

Natom, 10/01/25