Résumé du dernier chapitre : Zaraki Kenpachi, surpassé par Kuchiki Byakuya, réussit sur le fil à libérer une grande quantité de pouvoir, entrant enfin de nouveau en lien avec son Zanpakutô … mais pour des conséquences visiblement peu reluisantes.
Pendant ce temps, Hitsugaya Toshirô et son groupe découvrent un spectacle macabre de sang avec les morceaux du corps de Mashirô Kuna.
Enfin, en Enfer, Kensei Muguruma perd à son tour la vie, sous la torture infligée par la Cavalière Lyrène, avant qu'Hisagi ne manque de subir le même sort, l'intervention de Nelliel lui donnant un court sursis …
BLEACH — THE DARK AGES
CHAPTER 9 : THE SIN OF MANKIND
Bleach OST - Shadow Close In
Impossible de décrire la sensation de peur, d'angoisse, qui prenait actuellement tout le corps de Nelliel Tu Oderschvank. Pourquoi avait-elle réagi de la sorte ? Pourquoi avait-elle brisé cette frontière de l'autorité ? S'interposer entre une victime et son tortionnaire, en l'occurrence une Cavalière du Diable … ce comportement n'avait pas lieu d'être dans la nouvelle configuration des choses. Cela faisait des mois qu'elle tentait pourtant de se faire à cette idée, que plus jamais dorénavant, les choses ne pourraient redevenir comme auparavant, à l'époque où elle gambadait joyeusement au milieu du Hueco Mundo en compagnie de ses frères.
Maintenant, la paire d'yeux froide et cynique de Lyrène la surplombait. L'Arrancar pouvait ressentir cette pression malsaine, étouffante, qui provenait de la femme à l'habillement sombre. Pression qui s'accumulait de plus en plus, au fil des secondes.
« — Arrêter ? murmura la plus gradée des lieux. »
Brutalement, Nelliel tomba littéralement à genoux, sous une pression écrasante, qu'Hisagi pouvait également ressentir. La pièce entière tremblait sous l'aura meurtrière dégagée par la subordonnée du Diable, et bien rapidement, toute velléité de rébellion se stoppa. Les yeux larges, des gouttes de sueur perlant de tout son corps, la jeune femme à la chevelure verdâtre ne pouvait que se résigner, s'écraser devant le pouvoir de son aînée.
« — La discipline vous a été inculquée durant six mois, martela de nouveau la sombre émissaire des ténèbres, en plaçant sa lame juste sous la gorge de sa supposée subordonnée. Il serait temps de la mettre réellement en pratique. »
Violemment, la Cavalière attrapa le crâne de l'Arrancar, la soulevant sans difficulté pour la projeter avec brutalité sur le mur de fond. Ayant assisté à toute cette scène, Hisagi Shûhei ne pouvait pas réprimer une inquiétude encore plus grande vis-à-vis d'une situation devenue totalement —et depuis longtemps— hors de contrôle des Shinigamis. Le jeune homme ne savait plus mettre la moindre pensée en ordre. La douleur physique, infligée par Lyrène et la cuisante défaite subie face à ce monstre, quelques temps auparavant, lui faisait quitter la terre-ferme.
Pourquoi avait-il lutté tout ce temps ? Si ces amis le voyaient actuellement, ils auraient honte de lui, assurément. Pourtant, que pouvait-il bien faire ? Alors que la pression ne retombait pas, son regard flou lui permis de voir Lyrène s'approcher, non pas de lui, mais de Nelliel. Et aussi soudainement que tout à l'heure, une vague sombre explosa dans l'arrière-salle, le sang coulant assez abondamment par la même occasion.
Étendue sur le flanc et quelque peu essoufflée, la dernière victime ne ripostait pas. Ce serait totalement inutile dans une telle situation, et l'ancienne Espada subissait toujours l'énorme reiatsu de son « opposante », l'écrasant sans ménagement. Réprimant la douleur, la jeune femme baissa simplement la tête, se mordant légèrement ses lèvres fragiles. Ce moment de tension ne tarda pas à être interrompu, dès lors que la porte d'entrée s'ouvrit, laissant apparaître une autre personne. À cet instant, la pression exercée par la Cavalière du Destin s'estompa.
« — Heisei.
— Lyrène, je pense que ça suffira, affirma calmement la nouvelle venue, en approchant de la blessée. Nous ne devons pas la tuer, Sa Majesté ne nous en a pas donné l'ordre.
— Ne me prends pas pour une idiote, articula son interlocutrice, en tournant les talons, pour reporter son attention sur Hisagi. »
Heisei haussa simplement et faiblement les épaules, avant de se retrouver face à l'insubordonnée. D'un signe vif de la tête, elle lui intima de se redresser, ce qu'effectua avec difficulté, pour suivre assez honteusement, le chemin de celle qui portait le titre de Cavalière de la Purification, toutes deux se dirigeant vers la sortie, lorsqu'une dernière fois, la voix de Lyrène retentit.
« — Ramène donc cette imbécile. Je vais exaucer son souhait, de toute manière. Ce Shinigami ne mourra pas, et ne tardera pas à le regretter. »
Dimension Royale — Cour intérieure du Palais de la Déesse.
Une dizaine de soldats alignés, dans une organisation militaire parfaite. Tous vêtus de longs manteaux de cuir noir, parsemé de légères bandelettes argentées partant des épaules, et un insigne sur le haut gauche, représentant la Légion Noire. Face à cet attroupement des troupes, une femme se détachait de l'assemblée. Il s'agissait-là d'une des trois Valkyries, qui faisaient partie des membres les plus puissants de l'Ordre, à savoir Sigrûn.
« — Vous avez décidé de rejoindre le convoi qui partira dès ce soir en direction du Nouveau Monde, affirma-t-elle, d'un ton lent et sérieux. Votre mission vous mènera directement sur l'ancienne Europe de l'Ouest, qui a, vous le savez, fusionné en bonne partie avec le Rukongai de la Soul Society. Il y a là-bas un certain nombre de villages encore habités par des humains. Le but de l'opération consiste à récupérer ces villages pour s'en servir comme point d'encrage. Est-ce bien compris ?
— Oui, Sigrûn-sama !
— En cas d'échec, de complications, votre but premier est le repli. En revanche, si ce repli implique un danger pour l'équilibre de notre Empire, avec l'arrivée de troupes massives de l'Enfer par exemple, alors patientez, survivez, et trouvez une meilleure solution. Ai-je été bien claire ?
— Oui, Sigrûn-sama ! »
Parmi l'auditoire, se trouvait le frère cadet de la Valkyrie, à savoir Kanyô. Ce dernier semblait réellement décidé à partir en expédition vers ces contrées hostiles, et même si son aînée aimerait bien le dissuader d'entreprendre une telle démarche, elle savait bien que l'enfermer ici contre son gré n'apporterait pas de bonnes choses.
Le jeune homme paraissait relativement calme et serein. En théorie, il ne s'agissait pas d'une mission de combat … mais dans cet environnement rempli de monstres de la pire espèce, manipulés selon le bon vouloir du Diable en personne, cette théorie pouvait s'écrouler en un rien de temps.
Depuis ces longs mois, la guerre réelle entre les armées de la déesse Sakae et celles des Enfers n'avait pas réellement commencée. Viendrait bien un moment où prendre la fuite ne suffirait plus. Les deux camps désiraient l'extinction ennemie. À partir de ce moment-là … il ne pouvait y avoir qu'un seul et unique gagnant.
« — Si tout est prêt, alors vous pouvez commencer à vous préparer. Le départ aura lieu au coucher du soleil. »
La Valkyrie au manteau gris laissa échapper un léger soupir. Son air sérieux et droit constant lui offrait une grande popularité chez les troupes, qui appréciaient son charisme. Elle devait continuer à montrer le bon exemple. C'était en adoptant un bon comportement que l'on minimisait les disparitions sur les champs de bataille. Quand bien même les rendre nulles était un pari simplement impossible.
« — Ta sœur est vraiment une femme extraordinaire, Kanyô-kun.
— Oui, je sais. Mais elle prend les choses un peu trop au sérieux, tu ne trouves pas ?
— Au contraire, c'est un petit peu mon idole. J'aimerais lui ressembler !
— Il ne manquerait plus que ça … »
Sous l'œil attentif —mais physiquement distant— de Sigrûn, son petit-frère discutait actuellement avec une jeune femme, habillée comme les autres femmes de la Légion Noire : long manteau de cuir arrivant jusqu'aux chevilles, bas de la même teinte, y compris les bottes, gants noirs pour couvrir ses mains, fourreau pour contenir le sabre au niveau de la hanche. Sa peau claire sans défaut, ainsi que son apparente jovialité, achevait de faire de Kaede une jeune légionnaire très appréciée par ses camarades.
Ses cheveux noirs noués dans une queue-de-cheval, paraissaient assez lisses, en harmonie avec des yeux à la teinte brune. Les deux camarades s'éloignèrent, plutôt décontractés. Kanyô en profita d'ailleurs immédiatement pour faire un signe de main assez distinctif à sa sœur, qui ne répondit que par un simple hochement de tête positif.
« — Arrête de faire cette tête, Sigrûn ! Ne me dis pas que tu es un petit peu trop possessive, quand même ?
— Ridicule.
— Et puis ton petit-frère n'est pas en train de monter sur l'échafaud, hein.
— Brynhild, je peux savoir ce que tu viens faire ici ? J'ai souvenir que tu étais supposée tenir le même genre de discours que le mien pour les membres de tes troupes, actuellement.
— Sauf que contrairement à toi, je ne m'embarrasse pas de tant de formalités. Mes soldats connaissent leur mission.
— Si tu le dis. As-tu des nouvelles des Généraux ?
— Que nenni. Ranny rôde toujours dans la Dimension Royale à la recherche d'une trace des Shinigamis je pense. Quant aux deux autres … Ah, si. Des soldats d'Höder sont revenus de mission. Enfin, un seul, Velgrîn. Ou un nom qui s'approche.
— Que s'est-il passé ?
— Intervention d'une Arrancar, Nelliel Tu Oderschvank. Ses pouvoirs sont trop élevés pour de vulgaires fantassins.
— Rien de positif, tu veux dire ?
— Pas grand-chose, de ce que j'ai cru comprendre. Il arrive parfois que les mots de mes subordonnés m'échappent car je pense à autre chose.
— Tss. Va donc te renseigner et rejoins-moi dans ma chambre.
— Tu me dragues, là ? sourit sarcastiquement la Valkyrie à la chevelure bleutée.
— Non, j'ai des documents à te remettre.
— Ah ouais … eh bien finalement, sache que je ne viendrai peut-être pas après tout. Enfin, on se reverra plus tard. Ciao ! »
Aussi vivement que la jeune femme vêtue de sa robe noire en dentelles était venue, elle disparut, laissant seule Sigrûn errer avec ses pensées plus ou moins sombres et alarmistes. Mais cela n'arrangerait rien de continuer à se faire du sang d'encre sur cette situation. La Valkyrie tourna rapidement les talons pour se rendre vers ses quartiers privés, non loin de la chambre de la déesse.
Déesse qui n'apparaissait maintenant que bien peu souvent aux yeux des troupes … à tel point qu'une partie de l'armée se demandait ce que leur meneuse pouvait bien mijoter. Les projets impérialistes de Sakae n'étaient pas inconnus, loin s'en faut : il suffisait de voir les directives données aux plus hauts gradés pour s'en rendre compte, l'extension de l'Empire dans la Dimension Royale étant assez probante. Mais rien d'autre. La déesse de la Destruction ne s'exprimait désormais plus que par le biais de ses plus proches subordonnés, passant ses journées enfermée dans cette mystérieuse chambre.
« — Tu as une idée de ce qui nous attend vraiment, en bas ? Ce sera ma première mission depuis si longtemps … »
Kanyô se stoppa dans sa marche, alors que la voix de son amie venait de retentir. Tous deux s'apprêtaient surtout à se séparer pour se diriger vers leurs chambres respectives, avant que la jeune femme ne lance cette dernière interrogation, quelque peu teintée d'inquiétude.
« — Des choses qui ne sont pas plaisantes. Mais ce sera la réalité. Ça fait depuis un moment que j'en avais besoin. Et n'aie pas peur. Tu te souviens de l'Ancien Monde ? Attends-toi à une copie-conforme.
— Tu as de drôles de façons pour rassurer les gens, tu sais ?
— C'est familial je crois. Sourit lentement son interlocuteur, en levant sa main en signe d'au revoir. »
« L'Ancien Monde » … cette expression lui rappelait bien des choses. En ce temps reculé, le monde était infesté de créatures ignobles qui dévoraient tout sur leur chemin. C'est à cette époque que lui et sa sœur … ont intégré les troupes de la déesse. Une époque marquée par la couleur du rouge. Aujourd'hui, le revoilà plongé dans un pareil scénario … alors autant se préparer à l'avance.
Nouveau Monde — Ancienne Europe de l'Ouest …
« — Nous y sommes, Renji, Chad.
— On est arrivés un peu trop rapidement si vous voulez mon avis, marmonna le premier cité, peu enclin à se lancer dans la mission. »
Le dernier membre du trio, lui, ne dit pas un mot, comme à son habitude. L'homme qui menait cette expédition infortunée, Kurosaki Ichigo, affichait le même regard que depuis des mois. Un appel au secours sans que personne ne puisse l'entendre. Enchaînés, lui et ses compagnons ne savaient même plus sur quel terrain accidenté ils marchaient actuellement.
Le paysage ici ne changeait pas, en comparaison avec ce qui se voyait un petit peu partout dans le monde : la mort à perte de vue, l'absence de civilisation. Depuis quelques minutes, le trio arrivait tout de même dans un terrain forcément évocateur de souvenirs, pas forcément partagés : des maisons, des habitations, plutôt pauvres et fabriqués de manière parfois artisanale.
Ces logis modestes, voire pauvres … Tout ici, leur rappelait cruellement le Rukongai, théâtre d'anciennes vies mouvementées et autrement plus dynamiques pour eux. Mais cette époque n'existait plus désormais. Il ne fallait plus que gratter à la surface, pour espérer récupérer quelques grains.
« — Qu'est-ce qu'on fait, maintenant ?
— On a juste à espérer que Ganjû ne soit pas dans le coin, marmonna Ichigo, en faisant le premier pas. »
À priori, il n'y avait pas grand-monde dans le coin. Le décor très médiéval et pauvre des maisons ayant jadis fait partie du Rukongai, pouvait contraster avec certains grands buildings au loin, voire même directement dans le village, dans un mélange fantaisiste mais surtout apocalyptique. Il n'y avait quasiment rien qui puisse être en état de fonctionnement dans le coin.
La marche dura quelques instants, les envoyés de l'Enfer ayant presque le soulagement de constater que personne ne vivait dans les environs. Mais cette illusion, cette idylle, ne pouvait pas durer. Ichigo sentit une certaine tension renaître à chaque seconde, dès lors qu'il se remémorait que le Diable ne les avaient certainement pas envoyés ici pour rien.
Juste une horrible vérité, qui s'imposait sans contrainte. Les dents serrées, l'homme qui fut Shinigami Remplaçant continua son chemin. Difficile de dire quel moment de la journée voyait cette marche funèbre, difficile de dire depuis combien de temps les trois amis avaient débuté ce périple. Mais le moment tant attendu n'allait pas tarder à arriver. Le cœur des derniers arrivants commençait à battre avec davantage d'intensité, quand non loin d'eux, quelques ombres humaine s'entassaient. Quand l'une d'entre elle fut assez familière, et se retourna dans leur direction.
« — Ichigo ... ? »
Une voix qu'il n'avait plus entendu depuis fort longtemps. L'hybride plissa légèrement son regard, en voyant cette ombre s'approcher toujours plus. Ganjû Shiba, frère de Kûkaku. Il n'avait pas changé depuis toutes ces années.
« — Ganjû … marmonna le rouquin, en continuant sa marche. »
Renji Abarai ne l'avait jamais réellement connu, et restait légèrement en retrait, laissant Ichigo et Sado quelques mètres devant. Comment accepter cette réalité pour eux ? Chaque mètre qui séparait le natif du Rukongai, des envoyés de l'Enfer, ne représentait que la distance qui empêchait encore un crime indicible d'être perpétré. Et cet homme au large bandeau sur la tête, franchissait cette distance, sans se douter du sort qui lui était réservé.
Et puis, soudainement, tout se produisit à une vitesse très élevée.
« — Seppa. »
Keita Haga — Journey of the Prophecy
Tout le sol en-dessous des pieds de Kurosaki Ichigo, Renji Abarai et Sado Yasutora se transforma en une marée de sable très dure, qui emprisonna immédiatement les concernés, lesquels paraissaient extrêmement surpris par la tournure des événements. Levant un bras vers les autres hommes et femmes du secteur, apeurés par la situation, Ganjû leur intima visiblement de quitter les lieux. Son regard lourd de reproches se posa sur ses trois nouveaux prisonniers.
« — Qu'est-ce que tu fais, Ganjû ? lança le détenteur de Zangetsu, en plissant son regard.
— Joue pas ce jeu avec moi, Ichigo, siffla son interlocuteur. Tu croyais vraiment que je n'étais pas au courant de ton nouveau camp ? Je vais t'épargner le fait de devoir me tuer en traître. »
Alors il était au courant. Cette simple phrase faisait peser une certaine honte sur les concernés, qui ne savaient pas comment réagir dans un tel cas de figure. À vrai dire, ils ne savaient pas comment appréhender cette rencontre, tout court.
« — J'ai appris il y a six mois que ma sœur a été tuée par les types de l'Enfer. Tonna le Shiba. Et j'ai ensuite entendu que tu les avais rejoints ?
— Ce n'est pas-
— JE SAIS ! »
Sous les yeux ébahis de Renji et de Sado, Ganjû venait d'infliger un véritable coup de pied en plein dans le visage de l'hybride. La tension présente dans l'atmosphère ne descendait pas. Pour des retrouvailles, il y avait déjà eu de meilleurs décors. Reprenant son souffle, le visage tiraillé par la colère, l'homme qui avait jadis été un allié précieux pour sauver Rukia Kuchiki contre les Shinigamis, afficha un sourire assez nerveux.
« — Je suis pas complètement con, tu sais ?! grommela-t-il, en s'essuyant légèrement le front. Les Shinigamis m'ont contacté. J'ai même connu un mec de la Dimension Royale qui se faisait appeler « Shiba Tekketsu », t'imagines ? C'était dur à admettre tout ça. Mais je sais que tu n'es pas le genre de type qui trahit ses amis sans bonne raison.
— Ganjû …
— Mais quand ces mecs m'ont proposé de les rejoindre, j'ai dit non. Je préférais rester ici. Y'a pas mal de mecs qui avaient besoin de moi. Les choses ont été vraiment dures. Les Hollows sont devenus de vrais monstres, et j'ai vu plein de gars mourir sans pouvoir les aider. Depuis quelques temps, on s'est installé ici, où il y en a moins. Et j'avais un objectif en tête aussi. Je suis tombé d'accord avec les Shinigamis sur un point : te capturer. C'était important. »
Le capturer ? Ichigo écarquilla vivement le regard. Pourquoi … les Shinigamis feraient-ils une telle chose … ?
« — Ça a pris du temps avant que tu ne montres le bout de ton nez, mais au final c'est pas mal, marmonna le jeune homme, en fermant les paupières. Ils ont besoin de toi pour cette guerre, t'es au courant quand même ? Alors abandonne ton putain de Diable !
— … Je ne peux pas. »
Son interlocuteur plissa le regard, sous cette réponse sombre, à la limite du désespéré. À cette vue, il ne put s'empêcher de soupirer légèrement. Bien évidemment, il s'attendait à ce type de réponse. Il n'y avait aucune raison logique qui ferait qu'aujourd'hui, Ichigo déciderait brutalement de faire machine-arrière et de rejoindre les Shinigamis. Les Enfers exerçaient forcément une pression sur lui, c'est bien ce que Rukia Kuchiki a raconté aux autres après tout.
« — Comme tu veux, on va te forcer alors, affirma le petit-frère de Kûkaku. Tu me remercieras plus tard.
— Hurle, Zabimaru. »
Tiquant légèrement, Ganjû sauta surtout vers l'arrière, alors que le Shikai d'Abarai Renji venait de désintégrer toute la masse importante de sable qu'il avait créé spécialement pour pouvoir attraper des ennemis assez puissants. Mais évidemment, il fallait vraiment être naïf pour croire que cela fonctionnerait sur eux. Quelques gouttes de transpiration perlèrent du front de Ganjû, sur ses gardes.
Face à lui, Abarai Renji, le sabre derrière la tête, le visage légèrement baissé.
« — Il vaut mieux que ce soit moi qui m'en occupe, martela l'ancien Lieutenant de la Sixième Division. Je ne connais pas vraiment ce type. Il faut en terminer avant que les choses ne se compliquent. Désolé, gars. J'ai rien contre toi. Mais si on est capturé, les Enfers pourraient bien s'introduire dans le monde d'en haut. »
Ganjû avait déjà vu cet homme à l'œuvre. Mais c'était à une époque totalement différente, et son exposition au pouvoir des ténèbres, couplé à son entraînement personnel, donnait lieu à un tout nouveau Shinigami. Son reiatsu faisait trembler les environs à travers son voile noir, et la lame pointée en direction de Ganjû n'annonçait rien de bon.
Kurosaki Ichigo, lui, ne savait plus réellement où donner de la tête. Certes, il avait déjà commis des atrocités qui le poursuivraient jusqu'à la fin de sa vie, durant ces six derniers mois … mais il n'avait encore jamais franchi le pas de lever ses épées contre des personnes qu'il connaissait. Et c'est visiblement ce que Renji voulait encore perpétrer, en l'empêchant de commettre cet acte, prenant sur lui le péché de cette mort …
« — N'as-tu pas compris mon ordre … Kurosaki Ichigo ? C'est toi qui va tuer cet homme. »
Dimension Royale — Salle d'entraînement de la seconde base de la Brigade d'Expédition.
Une forte pression, grandissante. Byakuya Kuchiki paraissait toujours de marbre, alors que face à lui, Zaraki Kenpachi revenait de faire son apparition. Mais dans un état bien autre, pratiquement inconscient, flottant dans les méandres d'un monde parallèle. C'est en tout cas ce que ses pupilles dilatées donnaient comme impression, de même que sa façon titubante de marcher. Plus encore, ses hurlements rauques pourraient donner quelques frissons aux âmes sensibles.
« — Tu ne sembles plus être toi-même, visiblement. »
Les manches arrachées, et le sang coulant dans toutes les directions, le géant de la Onzième Division reporta son regard directement sur Byakuya. Lentement, ses pupilles tournèrent même à un rouge sanguinaire, le sourire accompagnant cette nouvelle teinte n'annonçant rien de bon. Et soudainement, le barbare disparut du champ de vision de Byakuya, à une vitesse effrénée. Parvenant malgré tout à suivre les déplacements de son adversaire, le noble utilisa son shunpô pour éviter la puissante lame de Nozarashi, qui causa une large ouverture sur le sol.
« — Il a perdu la tête ? marmonna Tekketsu, dans les tribunes.
— Je ne crois pas que ce soit vraiment ça.
— Séria ? Depuis quand tu es là ?
— Je viens d'arriver, répondit la concernée, en fermant doucement les paupières. »
Il fallait dire que le niveau d'énergie déployé par les capitaines avait de quoi attirer quelque peu les « spectateurs » et autres curieux. Même si une grande partie d'entre eux ne venait pas, tous ressentaient cette pression grandissante et affolante. Ukitake Jushirô avait rejoint les gradins, en se tenant aux côtés de sa subordonnée, Rukia. L'homme à la santé fragile lança un furtif regard en direction de Séria Alario, laquelle se trouvait à côté de Tekketsu.
« — Nozarashi a répondu aux désirs profonds de Zaraki Kenpachi, déclara la femme à la chevelure bleue. C'est sûrement son Zanpakutô qui tire les ficelles.
— Genre. Et ça veut dire ? répondit son supérieur, en haussant les épaules.
— Elle a raison, intervint Kaminari, en se redressant légèrement. Depuis tout ce temps, tout notre entraînement avec cet idiot ne fonctionnait pas, parce que son Zanpakutô et lui-même n'étaient pas en adéquation. Il semblerait qu'il ait déjà réussi à franchir cette étape. Sauf que maintenant … il va falloir le faire avec les autres.
— Il ne faudrait pas le mettre K.O plutôt ? C'est pas pour dire, mais il m'a pas l'air d'être particulièrement amical.
— Non, on ne peut pas perdre encore autant de temps à répéter inlassablement les mêmes entraînements. Il faut que Zaraki Kenpachi parvienne à reprendre le contrôle lui-même. »
Taku Iwasaki — Misogi
Mais cette affirmation était loin d'être acquise. Un violent coup d'épée causa l'effondrement d'une partie de la tribune, Byakuya Kuchiki ayant réussi à éviter le dernier assaut. Le noble devait bien l'admettre : en ce moment, les choses commençaient à changer. Toutefois, il possédait encore de nombreux atouts à mettre en jeu.
« — HAAAHHAHA ! »
À toute allure, cette véritable bête sauvage fonçait dans sa direction. Avec toute la quantité de sang qu'il avait perdu, il était difficile de croire qu'il puisse faire quoi que ce soit. Et pourtant … l'ancien Capitaine de la Onzième Division fit de nouveau abattre sa lame, plus vite, plus fort encore que les dernières fois. Une nouvelle fissure de grande ampleur s'ouvrit, le Shinigami ciblé ayant toutefois réussi à s'en sortir.
« — Hanajin. »
Le cercle de pétales se forma sous les pieds du féroce Shinigami, qui se prit violemment l'attaque … en ricanant furieusement, avant de sortir de cette colonne d'énergie à toute allure et attraper de sa main libre, le visage de l'homme qui fut à la tête de la Sixième Division, pour le projeter sur le sol, sous l'œil effaré notamment de Rukia Kuchiki.
Mais le grand-frère adoptif de cette dernière n'était pas le genre d'homme à subir les événements facilement. Un temps surpris par la vitesse d'exécution démontrée par son adversaire, Byakuya parvint à se stabiliser correctement, matérialisant une lame blanche pure qu'il planta sur le sol, atterrissant en posant seulement un genou à terre. Kenpachi ne tarda pas à foncer une nouvelle fois dans sa direction, levant son Zanpakutô et l'abattant avec violence.
C'est bizarre …
Nozarashi frappa et démonta encore totalement les environs dans un vacarme assourdissant. Byakuya ne tarda pas à jaillir du nuage de fumée formé, pour se situer juste dans le dos de cet adversaire atypique, sa main gauche pointée dans sa direction.
« — Bakudo n°61 : Rikujôkoro. »
Je n'ai plus l'impression d'être moi-même …
Les six pointes de lumière se formèrent autour de Zaraki, formant la prison très prisée par le noble, se refermant directement sur la cible … avant de se briser instantanément. Byakuya fronça légèrement les sourcils : apparemment, l'incroyable densité d'énergie qui émanait de cet homme suffisait à faire disparaître un sort de kidô relativement puissant.
Où suis-je ? Depuis combien de temps ? Pourquoi ?
De nouveau, Byakuya lança des sabres lumineux vers le colosse, sans parvenir cette fois-ci à l'atteindre : la vitesse de déplacement de cet homme était étonnamment élevée. Et en un instant, le puissant Zanpakutô partit vers l'avant. Par réflexe, l'ancien Capitaine de la Sixième Division érigea un véritable mur de lumière … transpercé au bout de quelques secondes, par la hache. Du sang s'écoula assez abondamment, faisant clairement tiquer le Shinigami à la longue chevelure noire. Sa dernière tentative de blocage avait au moins eu le mérite de lui permettre de prendre le coup adverse avec un petit peu moins d'intensité.
« — Nii-sama ! »
Dans les tribunes, l'inquiétude était palpable du côté de sa sœur, et ces dernières paroles ne faisaient que confirmer une idée qu'il n'avait même pas besoin d'appréhender. S'il mourait dans un entraînement stupide, cela signifierait qu'il n'était pas au niveau. Mais il ne sombrerait pas dans un tel destin funeste, il ne la laisserait pas seule. Laissant échapper malgré lui un léger gémissement de douleur, en retombant sur ses jambes malgré tout, Byakuya releva la tête, vers le véritable monstre qui fonçait toujours vers lui, en poussant un hurlement bestial.
« — Sôkatsui. »
L'éclair bleu quitta rapidement la paume de la main du Shinigami … pour exploser le sol, générant au passage un rideau de fumée assez important. Pourrait-il masquer sa présence et attaquer par surprise cet individu ? Un shunpô rapide lui permis de contourner cet obstacle, et théoriquement de disposer d'un bon champ de vision et d'un angle d'attaque intéressant : ce qui n'était finalement pas le cas. Au contraire même, Zaraki Kenpachi se retrouvait juste dans son dos, prêt à abattre sa lame. Ce qu'il fit, sans tarder.
« — Fire no Hanabira. »
De nouveau, le shunpô exécuté à la perfection par le Shinigami à la peau blanche lui permis d'éviter un triste sort. Mieux encore : il parvenait maintenant à se trouver à quelques mètres au-dessus de son adversaire, et sa main droite abaissée tenait désormais un fil de lumière blanc, qui entourait même le bras droit de Kenpachi. La concentration d'énergie était visiblement suffisante pour qu'il puisse la maintenir quelques instants. Les yeux plissés, Byakuya effectua un mouvement rapide, pour forcer le poignet de son ennemi à tourner. Un râle de douleur fut émis directement par ce dernier, avant que son rire hystérique ne reprenne de plus belle.
Des formes, des choses familières … quelque chose je ne voyais pas pour la première fois. Pourtant, je ne parvenais pas à m'en souvenir. Je ne ressentais plus la douleur, à ce moment précis. Un visage … qui me regardait avec des yeux que je ne pourrais pas décrire.
« — Zaraki Kenpachi. Je sais que tu es stupide, mais tu pourrais quand même reconnaître ton Zanpakutô, non ?
— Quoi … ? T'es Nozarashi ?
— Pas exactement, souffla d'une voix rauque, cette ombre assez massive. Tu es là pour dominer ton Zanpakutô. Pour partir à la recherche du pouvoir le plus profond de tous les Shinigamis. Tu es là pour ton Bankai. »
NEXT CHAPTER : WAY OF REVENGE
Les coulisses du Chapitre — « Première remise à niveau du Goteï 13 : il faut apprendre l'hymne du Seireitei. »
Yamamoto Genryûsai : Puisqu'avec ce que j'ai pu voir de vous dans les previews, il est évident que vous êtes des incapables à l'état pur, je veux que vous m'appreniez l'hymne du Seireitei pour demain ! Ais-je été clair ?!
Silence dans l'assemblée. Une main se lève.
Ulquiorra Schiffer : Qu'est-ce que l'hymne du Seireitei ?
Yamamoto Genryûsai : Pauvre idiot ! Cela concerne les Shinigamis !
Ulquiorra Schiffer : Je ne suis pas un Shinigami.
Yamamoto Genryûsai : Qu'est-ce que tu racontes ?! Ferme-la donc !
Ulquiorra Schiffer : Mais je ne suis pas un Shinigami et je veux savoir.
Yamamoto Genryûsai : SILENCE ! Shunsui, viens donc lui apprendre les paroles !
Kyôraku Shunsui (sourire gêné) : … Heu … eh bien …
Yamamoto Genryûsai : Je vois. Tu ne connais pas l'hymne du Seireitei, n'est-ce pas ?!
Ulquiorra Schiffer : Moi je le connais.
Ulquiorra Schiffer finit carbonisé.
Yamamoto Genryûsai : ALORS ?! Qui peut me chanter l'hymne du Seireitei ?! Je suis sûr que le Capitaine de la Sixième Division en est capable ?!
Byakuya Kuchiki : Je ressens de la haine dans ces propos.
Yamamoto Genryûsai : Réponds, pauvre sot !
Byakuya Kuchiki : J'ai donné une réponse. Mais vous, non. Pourquoi ?
Byakuya Kuchiki finit carbonisé.
Yamamoto Genryûsai : Je constate donc que personne n'est en mesure de me donner une simple phrase que l'on trouve dans l'hymne du Seireitei ?!
Toshirô Hitsugaya (bras croisés) : Exact.
Toshirô Hitsugaya finit carbonisé.
Rose Ôtoribashi : Quelle cruauté !
Yamamoto Genryûsai : C'est la vie qui est cruelle ! Alors pourquoi l'au-delà devrait-il être différent ?!
Rose Ôtoribashi finit carbonisé.
Ukitake Jushirô : … Le Roi et ses pairs … ont enfermé … la Reine … à bord d'un bateau de plomb … et par ses pouvoirs … nous naviguons … moi et mes frères … voguerons …
Yamamoto Genryûsai (plisse le regard) : …
Hirako Shinji : Yo … ho … sur … l'heure … hissons nos couleurs … hissez haut nos couleurs … !
Tous les capitaines (ceux qui ont survécu) : Yo ho ! Sur l'heure ! Hissons nooos couleeeeurs ! Hissez haut ! L'âme des pirates !
Sasakibe Chôjiro : Monsieur ! Ils ont commencé à chanter !
Yamamoto Genryûsai : Tu crois que j'suis sourd ou quoi ?!
Toshirô Hitsugaya (se relève d'entre les morts) : Jamais ne mourraaaaa !
Tout le monde meurt.
Yamamoto Genryûsai : Je ne suis pas mort, pauvre sot !
Aizen Sôsuke : Et si, Capitaine-Commandant. Vous êtes mort.
Yamamoto Genryûsai : Ne sois pas stupide !
Aizen Sôsuke : Vous êtes mort, mon Capitaine-Commandant. Vous avez été tué par la déesse Sakae. Et tout le monde va vous oublier dans The Dark Ages, comme tout le monde vous a oublié dans Bleach.
Yamamoto Genryûsai : Jamais, jamais ! Tant que l'âme des Shinigamis vibrera, jamais ne mourra !
Aizen Sôsuke : Apparemment y'a comme un gros joint qui a été fumé par vous autres.
Ichigo Kurosaki : PRÉSENT !
Aizen Sôsuke : …
Ichigo Kurosaki : Je ne laisserai personne me voler à ce point la vedette. Je suis le personnage principal.
Aizen Sôsuke : Non.
Ichigo Kurosaki : Quoi ?
Aizen Sôsuke : Feur ?
Ichigo Kurosaki : …
Aizen Sôsuke (large sourire) : Alors ? Mon humour est à la hauteur de ma réputation, n'est-ce pas ? On en parle même jusqu'aux confins de l'univers, sache-le.
Yamamoto Genryûsai : Kurosaki Ichigo !
Ichigo Kurosaki (souffre) : Ça non ! Pas question que je retourne dans une autre dimension …
Yamamoto Genryûsai : Qu'est-ce qu'il a encore ?! Dégage ! Sauf si tu connais l'hymne du Seireitei !
Ichigo Kurosaki : Y'a pas euh … quelque chose comme « Number One » là-dedans ?
Yamamoto Genryûsai : … Ta gueule. Prochain chapitre, Way Of Revenge.
Kurosaki Ichigo finit carbonisé.