Résumé du dernier chapitre : La Générale de l'Ombre, Rân, parvient finalement à vaincre le groupe de Shinigamis mené par Rose Ôtoribashi. Pendant ce temps, Ichigo Kurosaki se voit contraindre de quitter le champ de bataille pour sauver ses deux acolytes, et retourne en Enfer. Là-bas, Lyrène lui promet que cette mission échouée ne sera pas sans conséquence.

Enfin, Ketsurui Ryûketsu et Karen Rosendar croisent la route du Cavalier de la Guerre, Haikyaku, et du Hollow portant le nom de « Fukuromen » …

BLEACH — THE DARK AGES

CHAPTER 16 : JAILED

Des gouttes de sueurs perlant sur le front, Ketsurui Ryûketsu ne disait pas un mot. Sa coéquipière improvisée non plus, d'ailleurs. La situation ne s'y prêtait guère en réalité, et le silence entendu des deux jeunes femmes arracha un petit sourire au Cavalier Haikyaku, lequel marcha tranquillement, les mains dans les poches, jusqu'à atteindre le Hollow, un petit peu plus loin. Ce dernier tourna mécaniquement la tête dans sa direction, plantant ses pupilles entièrement blanches sur chaque protagoniste de la scène.

« — Vous avez sûrement été attirées ici par l'émission d'un pouvoir surnaturel. Je me trompe ? demanda le brun, d'un ton posé.

— Est-ce important ? rétorqua doucement l'ancienne subordonnée du Diable, immobile. »

Prendre la fuite n'aurait probablement pas beaucoup de sens. Réussir à s'échapper face à un membre de l'élite des Enfers paraissait clairement être au-dessus de ses forces. La sœur aînée des Ryûketsu plissa légèrement le regard, alors que Fukuromen, le Hollow, avança de quelques pas, Haikyaku haussant simplement les épaules en guise de réponse.

« — Cette chose … marmonna de son côté Karen Rosendar. Mais qu'est-ce que c'est … ?

— Notre ''arme secrète'', je suppose, répondit Haikyaku, d'un ton jovial, tout en se positionnant à quelques mètres de la créature. Mais voyez-vous, Fukuromen est un Hollow encore ''jeune'' et donc … »

Sauvagement, le Hollow fusa à toute allure, disparaissant instantanément du champ de vision des deux intruses. Impossible de lire des mouvements d'une telle rapidité … ! Sans trop comprendre ce qui venait d'arriver, Ketsurui Ryûketsu fut projetée avec une violence extrême contre un arbre, à quelques mètres derrière.

« — ... Il a encore tendance à répondre immédiatement aux moindres de ses désirs. Et à vrai dire, cela fait un moment qu'il ne ''se nourrit'' plus des Hollows. Il préfère nettement les proies vivantes. »

Un liquide chaud coulait de son front. La jeune femme secoua négativement la tête, dans le vain espoir de reprendre un petit peu de consistance. Elle le voyait là, debout devant elle, à la fixer d'un air sauvage. Son voile noir qui dissimulait encore en partie son corps lui donnait l'air imposant, tout comme les chaînes qui parcouraient son corps, et dont les cliquetis aigus à chacun de ses mouvements, offraient un son funèbre au moindre coup porté.

Une flèche ne tarda pas à fuser dans l'air, dans le but de transpercer la bête. L'échec de cette attaque fut inévitable, et Karen fut à son tour victime d'une offensive rapide et brutale du Hollow, qui porta littéralement un coup de sa lame tranchante, réveillant une blessure infligée plus tôt à la légionnaire. Celle-ci heurta violemment le sol, son hémoglobine se répandant aux alentours dans une mare de sang macabre.

« — Je dois dire que je suis désolé de cet accueil plutôt brusque, affirma Haikyaku, en s'avançant les mains dans les poches. Cependant, nous ne pouvons pas prendre le risque de révéler des informations sensibles ici, n'est-ce pas ?

— … Si cette île n'est que le ''garde-manger'' de ce monstre … qu'en est-il des autres ?

— Je viens pourtant de dire que je ne dévoilerai pas d'informations compromettantes. Qui sait, vous avez peut-être des dispositifs pour communiquer avec l'extérieur ? Même si vous avez sûrement remarqué que c'était plus difficile ici ? Mmh … je parle peut-être un peu trop, de toute manière. »

Elle n'allait rien gagner en lui adressant davantage la parole. Le Meikaitana de Ketsurui se leva, avant de scintiller d'une lumière rougeoyante. Fukuromen tourna doucement la tête dans sa direction, toujours sans dire un mot. Lorsque le faisceau écarlate explosa pour fuser vers lui, il disparut de nouveau.

Son sonido partait à une vitesse incommensurable, à tel point que l'âme damnée ne pouvait guère compter sur ses yeux pour essayer de combattre. Quelque peu désorientée, sa lance cherchant à anticiper le mouvement ennemi, l'âme damnée n'y parvenait toutefois pas. Bien pire encore, une entaille profonde ne tarda pas à se former sur sa hanche gauche, lui arrachant au passage un gémissement de douleur qu'elle réprima immédiatement. La jeune femme ne tarda pas à finir écrasée sous le pied de ce Hollow, crachant au passage un petit peu de sang.

Le souffle chaud et bestial de ce monstre lui donnait presque la nausée, en même temps qu'une lame ne pointe sur sa gorge, le visage de Fukuromen se situant à quelques centimètres du sien, comme s'il s'apprêtait à la dévorer. La gueule légèrement ouverte, mettant en avant ses crocs plus acérés que ceux des Hollows classiques, la dernière recrue des Enfers fut néanmoins stoppée dans ses mouvements, dès lors que la main ferme d'Haikyaku se posa sur son épaule droite.

« — Comme d'habitude, tu finis tout en trois secondes, lâcha le Cavalier, en affichant un petit sourire en coin. Mais non, tu ne vas pas tuer ces femmes. Nous avons une mine d'informations disponible maintenant. »


Enfers — Palais du Diable.

Ichigo Kurosaki ne disait plus rien. Il se tenait dans une pièce morbide, à n'en pas douter. L'odeur du sang qui y flottait, picotait encore ses narines. Une odeur à laquelle il avait néanmoins été forcé de s'habituer pendant ces longs mois de déchéance totale. Pour autant, cette fois-ci, celui qui portait le titre de Shinigami Remplaçant ne pouvait pas s'attarder sur ces détails devenus superflus : parce que ses pupilles ambre rencontraient actuellement celles d'une autre personne. Une personne qu'il avait connu, jadis. Plus ou moins en tout cas.

« — Hisagi-san … bredouilla-t-il, sans parvenir à dire quelque chose de plus consistant. »

L'homme qui fut jadis lieutenant de la Neuvième Division au Seireitei, se trouvait dans un bien piteux état. Avachi et attaché sur sa chaise, les yeux encore rougis par les larmes et le sang coulant encore grandement de son corps. Alerté par un reiatsu qu'il reconnaissait vaguement, Hisagi releva faiblement la tête, avant d'écarquiller son regard devant l'hybride aux cheveux orange.

« — K… Kurosaki Ichigo … ! souffla-t-il, faiblement. »

Placée derrière ces macabres retrouvailles, droite et fière comme à son habitude, enveloppée dans une longue robe noire, Lyrène tourna doucement ses talons pour se diriger vers la porte de sortie.

« — Je te laisse dix minutes pour le faire parler, lança-t-elle, d'une voix sans appel. Au-delà de ce temps, c'est toi qui t'occuperas de sa torture. Et si par hasard, il ne parlait toujours pas, c'est aussi toi qui le tueras. »

Décontenancé par une telle situation, l'ancien Shinigami Remplaçant se retourna brusquement, lançant un regard presque perdu à la Cavalière du Destin. Il ne parvint pas à soutenir ce regard par des mots. Il n'en trouvait simplement plus. Lyrène le toisa du coin de l'œil, avant de fermer les yeux, tout en poursuivant sa route.

« — Ne fais pas cette tête ahurie, siffla son interlocutrice. N'étais-tu pas prêt à tuer pour Sa Majesté ? Combien d'âmes as-tu déjà anéanties dans le Nouveau Monde ?

— Ce … ce n'est …

— Silence. J'en ai assez entendu. »

Une aura sombre meurtrière, et une vague de pression repoussa littéralement Ichigo sur plusieurs mètres, le faisant presque chuter, juste à côté de la chaise sur laquelle se trouvait un Hisagi hagard, au regard implorant. Lyrène ne tarda pas à atteindre le seuil de la porte, et la franchit sans se soucier plus que cela du rouquin et du prisonnier.

« — Dix minutes, et pas une de plus. »

Le couloir désormais vide, la Cavalière le traversa rapidement pour se diriger vers sa chambre. Il n'y avait dorénavant plus que le spectre de la mort qui régnait, tout autour de cette chambre d'interrogatoire. Ichigo se redressa lentement, le regard frappé par l'incompréhension. Incompréhension temporaire et illusoire : il savait pertinemment en quoi consistait sa mission, Lyrène ayant été particulièrement claire là-dessus. Mais de là à l'appliquer … ? Il avait certes osé combattre d'anciens camarades. Mais entre combattre et torturer … il y avait un écart abyssal, que sa conscience fragilisée ne parvenait pas à combler.

« — Kurosaki Ichigo … ! Sors-moi de là ! Ils … ils ont déjà tué mon Capitaine ! »

Kensei ? Le rouquin serra les dents à cette idée, en se souvenant du Vizard. Ils n'avaient pas été particulièrement proches il y a de cela plusieurs années, lorsqu'il avait rejoint le groupe de Shinji pour s'entraîner. Mais … encore un mort à déplorer. Encore un mort qu'il fallait oublier. Doucement, sous l'œil désespéré de Shûhei Hisagi, l'hybride se positionna face à lui, quelques gouttes de sueurs perlant de son front.

« — … Alors … quelles informations est-ce que tu peux donner … ? »

Plus loin dans les couloirs, Grimmjow Jaggerjack marchait les mains dans les poches. Il paraissait être plutôt de mauvaise humeur, compte-tenu de la réapparition de Kurosaki Ichigo. Quelque chose dans son ADN devait probablement haïr cette tignasse orange, servir de repoussoir.

Parce que sa simple vue suffisait à faire bouillir son sang et à lui donner la folle envie de dégainer son Zanpakutô et libérer Pantera par la même occasion. Durant les six mois de cohabitation forcés, il n'avait pas eu l'occasion de lui régler son compte une bonne fois pour toutes, mais son heure ne tardera pas à venir. L'Arrancar ne tarda pas à ouvrir la porte de sa chambre … avant de tomber sur une vision qui l'irrita encore davantage.

« — Fils de chien ! Arrête de te rouler dans mon lit putain ! »

Dans un éclat de rire cristallin et innocent, Bonsai se roulait actuellement dans les draps du Sexta Espada. Et déjà comment se faisait-il que cette sous-merde se trouvait dans sa chambre ?

« — Oh, pardon Grimmjow-san ! s'excusa théâtralement l'âme damnée, en descendant du lit. Mais étant donné que tu allais régulièrement dans la chambre de Neliel-san, alors je pensais que cette chambre me revenait … !

— Si t'es pas sorti dans une seconde, je te tue, prévint directement le Sexta Espada, d'une voix au ton meurtrier.

— Ok, ok ! J'ai compris ! répondit son interlocuteur, frappé par la peur. Mais avant, je dois te dire quelque chose !

— Dépêche-toi ou j't'éclate !

— C'est toi qui dois t'occuper des nouvelles recrues ! Heisei-sama m'a ordonné de te l'annoncer !

— Casse-toi maintenant. »

L'ordre formel suffisait à ne pas chercher davantage de problèmes. Le subordonné de Kyogi prit la poudre d'escampette, lui et sa fameuse casquette. Décidément, les subordonnés de Meikyû étaient-ils tous des cas sociaux ? Grimmjow pesta encore légèrement contre ce pauvre imbécile, s'asseyant brièvement sur son lit, laissant son esprit divaguer quelque peu.

Étonnamment, cela lui faisait du bien de ne rien faire. Jusqu'il y a encore peu de temps, il était persuadé que dans les moments où il serait irrité, la seule solution consisterait à tout casser autour de lui. Visiblement, il avait changé durant ces derniers mois. En un sens, cela lui économiserait quelques efforts. Mais de l'autre côté, il n'aimait pas ça. Il était Grimmjow Jaggerjack, Sexta Espada. Il allait peut-être voir si Neliel allait bien après tout. Même s'il se disait que son état de santé n'importait pas.

Maudissant lui-même cette facette bien trop attentionnée de sa personnalité, l'Arrancar mit cette idée de côté. Tant pis pour elle. Serrant légèrement les dents, le bleuté finit par se redresser de son lit, jusqu'à ce que sa porte ne s'ouvre de nouveau. Tiens, il s'agissait peut-être de …

« — T'as entendu ce que je t'ai dit ? demanda bêtement Bonsai, en laissant sa tête entrer dans la chambre. »

À quelques centimètres, la lame que Grimmjow venait de lancer manqua de tuer le jeune homme aux cheveux ébène, qui faisait actuellement les gros yeux devant cet acte d'une grande violence.

« — SORS ! »

Dimension Royale — Palais de la Déesse, Quartiers des Généraux de l'Ombre.

Que ce soit les Valkyries ou les Généraux de l'Ombre, tous disposaient de quartiers privés à l'intérieur de l'immense complexe créé par la déesse Sakae. À l'intérieur de ces derniers, ils disposaient de bureaux ou de salles d'entraînement. C'est justement à l'intérieur de l'une d'elle que se jouait actuellement une scène plutôt dérangeante pour un œil extérieur.

« — Te rends-tu compte que ces informations sont bien pauvres ? »

Un homme se trouvait étalé sur le sol, dans une petite mare de son propre sang. Face à lui, debout et froid, se tenait un autre. Son supérieur, le Général Höder, réputé pour ses actions pleines de cynisme. Velgrîn, celui qui fut envoyé dans le Nouveau Monde pour y affronter le groupe de Muguruma Kensei, ne bougeait guère.

« — En effet, Général … mes excuses, articula-t-il faiblement.

— Tu as jugé bon d'éliminer Mêrich. Pour quelle raison ?

— Il … risquait d'être capturé par l'ennemi.

— Je vois. »

S'asseyant lentement sur son propre trône, qu'il utilisait pour superviser l'entraînement habituel de ses soldats, Höder posa son sabre sur le sol. Une explosion blanche ne tarda pas à se produire dès lors qu'il leva son doigt en direction du convalescent, ce dernier étant visiblement happé par une colonne montante de lumière blanche immaculée. Il rechuta lourdement au sol, quelques mètres plus loin, naviguant entre l'inconscience et la réalité. La porte d'entrée ne tarda néanmoins pas à s'ouvrir, le Général aux cheveux blancs y portant son regard, qui tomba directement sur sa collègue, Rân.

Celle-ci affichait un air plutôt perplexe compte-tenu de la situation et arqua un sourcil devant le traitement infligé à Velgrîn.

« — Tu traites ton bras-droit d'une manière bien étrange, affirma-t-elle, en haussant les épaules.

— Cela ne te regarde pas, répondit platement son interlocuteur, sans sourciller.

— Toujours aussi froid à ce que je vois, se lamenta-t-elle, en passant une main dans sa chevelure.

— Pourquoi es-tu venue ici ? En as-tu terminé avec les Shinigamis ? articula Höder, en se levant finalement.

— En effet. Ils sont en piteux état mais ont survécu, on va donc pouvoir les interroger. Un autre groupe de la Légion Noire a aussi ramené quelques habitants du Nouveau Monde. Par contre je constate que tu n'as rien trouvé, hein ?

— Peut-être bien. »

Sous l'œil perplexe de la dernière venue, le Général si cruel se dirigea lentement vers la sortie. Il ne prêtait guère attention à l'état de son subordonné visiblement, à tel point que Rân éprouva même une certaine pitié à son égard. Mais ne voulant guère déclencher de conflits ouverts avec son camarade qui venait de quitter les lieux, la jeune femme aux cheveux verts emboita le pas de ce dernier.

« — Combien y'a-t-il de prises ? demanda ensuite Höder, une fois que les deux Généraux se trouvaient un petit peu plus loin.

— Un certain nombre. Tu vas pouvoir reprendre tes pratiques barbares à domicile, n'est-ce pas merveilleux ?

— Si tu le dis. »

Les deux hauts gradés marchèrent un petit moment, sans qu'aucun mot ne soit échangé. Peu loquace de nature, Höder préférait toujours en venir aux faits importants. Bien souvent, cela concernait la guerre et exclusivement la guerre. Rân s'avérait plus ouverte d'esprit, vers les autres.

Et cela causait parfois des conflits avec la Valkyrie Brynhild, à qui elle ressemblait sans qu'aucune des deux ne veuillent bien l'admettre. Les geôles lugubres permettaient de voir un certain nombre d'hommes et de femmes, enchaînés. Le duo ne tarda pas à croiser la route d'un petit détachement de légionnaires, chargés de placer les prisonniers dans leur cellule. Rapidement, Höder prit les devants et les congédia tous, annonçant qu'il allait lui-même procéder aux interrogatoires, du moins pendant un temps.

Toujours à ses côtés, Rân ne dit pas un mot. Ces hommes et femmes, en nombre assez important d'ailleurs, agglutinés dans plusieurs cellules, n'étaient pas ceux qu'elle avait capturés. Il s'agissait des habitants du Nouveau Monde, tombés entre les mains du groupe de Kanyô. L'un d'eux tapait particulièrement dans l'œil du Général : le meneur de ce groupe de rescapés, Ganjû Shiba.

« — Nous avons visiblement une personne véritablement affiliée aux Shinigamis ici, articula lentement l'homme à la chevelure blanche. Tu es réveillé, Shiba Ganjû ? »

Pour toute réponse, le petit-frère de la défunte Kûkaku leva la tête, un regard empli d'un mépris plus que notable rivé vers celui de son interlocuteur. Cette insolence ne changea guère grand-chose dans la perception des événements par Höder, qui avait visiblement en tête une idée bien précise de la suite.

« — Vas-tu parler ?

— Même pas en rêve, sourit nerveusement le natif du Rukongai. Vous aimeriez bien, hein- »

Les yeux du jeune homme s'emplirent d'une surprise, qui ne tarda pas à se transformer en une douleur vite insurmontable : son bras droit en entier venait d'être déchiré à une vitesse effrayante, le Général qui se trouvait en face de lui ayant simplement dégainé sa lame. Serrant les dents et réprimant au mieux son effroyable douleur, Ganjû bascula légèrement sur le côté droit. Avant l'arrivée de son geôlier, il se trouvait poings et mains liés par des chaînes restrictives : l'une d'entre elles ne servait dorénavant plus.

« — Je n'ai pas envie de perdre mon temps, et tes membres ne te sont pas d'une grande utilité dans cette situation, souffla la voix du cruel Général. Alors, Shiba Ganjû ?

— Je … je … ne … sais rien … »

Il ne savait pas exactement pourquoi il disait cela, pourquoi il le faisait. Les yeux froids d'Höder se plissèrent légèrement, tandis que Rân présente dans son dos ne savait pas exactement quelle démarche accomplir. Ganjû esquissa un sourire oscillant entre nervosité et souffrance. Quelle ironie de savoir qu'il défendait maintenant les Shinigamis, au péril de sa propre existence, Shinigamis qu'il détestait du plus profond de son cœur depuis la disparition de son frère aîné Kaien Shiba. Cette crapule qui lui faisait face actuellement ne parviendrait pas à lui subtiliser la moindre information … !

« — Je vois. Tu sembles résolu à ne pas parler.

— T'as … tout compris ! Même … si je perds mes autres membres … ou ma vie … !

— Tu le penses vraiment ? Ta volonté misérable peut vite être écrasée, souffla son interlocuteur, d'un air mauvais. Rân, où sont les clefs des autres cellules ? Si Ganjû Shiba ne veut pas parler, je ne vois pas l'utilité de garder les autres prisonniers qu'il protégeait en vie.

— Q-Quoi ?! »

Il s'était exprimé plus fort qu'il n'aurait voulu le faire. D'ici, Ganjû pouvait voir les habitants du village, apeurés, terrifiés, affamés, qui étaient dispersés un petit peu partout dans les cellules voisines. Cet enfoiré n'allait tout de même pas … ?

« — Je vois que ton regard trahit un certain doute, tonna la voix d'Höder. Dans ce cas-là, par qui dois-je commencer la torture, Shiba Ganjû ?

— Espèce … espèce de putain d'enfoiré … !

— Tu choisiras la personne qui souffrira. Voyons donc voir si tu vaux mieux que moi. »


Nouveau Monde — Ancien Palais de Las Noches.

Le monde tournait si lentement. Depuis son trône factice, il parvenait à le déceler. Les choses bougeaient de temps à autres, dans le monde extérieur. Les Hollows métamorphosés par la montée de l'Enfer rôdaient toujours aux alentours, et constituaient quasiment son seul motif de distraction. Mais malheureusement pour lui, les âmes humaines se faisaient particulièrement rares dans les environs, et les entreprises des Shinigamis ou de la Légion Noire commençaient également à se faire rares.

Assis seul sur son trône, accoudé à celui-ci, Aizen Sôsuke ne disait plus un mot. Il ne recevait que bien peu de visites depuis tous ces longs mois, et avait pratiquement l'impression de se retrouver en cages. Certes, il avait obtenu gain de cause, avec la chute du Roi des Esprits. Certes, il se délectait de la souffrance des autres. Mais ce n'est pas cette fin dont il avait rêvé. Il se tenait sur un trône, mais il ne s'agissait pas du bon. Sa place légitime se situait ailleurs. Comment pourrait-il … accepter plus longtemps une telle humiliation ? Comment, lui, qui avait transcendé les Hollows et les Shinigamis, pouvait-il se soumettre à un pouvoir plus grand que le sien ? Cette simple pensée affligeante était capable de le mettre de mauvaise humeur.

« — N'est-ce pas, mon cher Hogyôku … »

La pierre ayant causé tous les maux de la Soul Society quelques années auparavant ne brillait plus, sur le ventre du renégat. Elle se trouvait toujours là, pourtant. Personne n'avait été capable de l'enlever parmi les Shinigamis, et personne n'avait tenté de le faire parmi les troupes du Diable. Il se trouvait-là, à pratiquement être capable de maudire son immortalité. Quel terrible châtiment le ciel lui avait infligé. Un sourire aussi ironique que nerveux se dessina lentement sur son visage.

Combien de temps cela allait-il continuer ? La guerre face aux armées célestes de la déesse Sakae, prenait chaque jour un petit peu plus de consistance. Tous ces préparatifs ennuyeux ne faisaient que rallonger une existence déjà pleine. Les yeux noisette du Shinigami se plissèrent doucement. À quoi était-il en train de songer, franchement ? Lui, une vie trop remplie ? Il y avait encore quelque chose qui devait être fait, pourtant. Mais malgré cette ambition démesurée et son immortalité … il n'y avait simplement pas de solution à cette situation. La poigne de fer du Diable écrasait tout ce qui avait le malheur de se situer dans son champ d'action.

« — Aizen-sama ! J'ai apporté votre thé ! »

Une jeune femme fine et élancée. Arrancar. Il ne connaissait même pas son nom. Lui avait-il donné un tel ordre ? Peu importe. Le reiatsu sombre et écrasant du brun ne tarda pas à exploser. Il avait justement besoin de se changer les idées. La jeune inconnue aux cheveux noués dans une queue de cheval chuta lourdement au sol, écrasée par cette puissance démesurée. Aizen ne bougea pas de son trône, et lança un petit sourire mauvais à l'intéressée. La tasse de thé venait de se briser, mais cela importait bien peu.

« — A… Aizen-sama …

— Ne te sens pas trahie, déclara lentement le détenteur de Kyôka Suigetsu. Je ne sais même pas qui tu es, alors n'imagine pas que tu as fait quelque chose de mal.

— … Mais … p…pourquoi ?

— Question vague et à laquelle je n'ai pas envie de répondre, rétorqua l'ancien chef de l'Espada. »

Au bout de quelques secondes de souffrance seulement, la jeune fille termina une vie bien courte. Tout du moins, elle devait l'être, présuma-t-il. Ne restait plus que ses vêtements. Décidément, cette nouvelle génération d'Arrancar était plutôt ratée et faisait bien pâle figure comparée à celle qu'il avait eu la liberté de former selon ses propres soins. Toutes ces pensées négatives avaient le don de le mettre sérieusement de mauvaise humeur.

Cette longue et tragique mélodie silencieuse berçait ainsi sa journée. Même s'il était relativement difficile d'avoir une réelle notion du temps dans un monde obscurci de la sorte. À l'intérieur du palais, Aizen ressentait la présence d'autres Arrancars. Ces créatures serviles s'occupaient tout simplement de l'entretien des lieux. Puisque cet endroit contenait tout de même une entrée vers le monde souterrain, au moins fallait-il qu'il apparaisse avec une coupable ostentation. Le brun ferma lentement les paupières, laissant son esprit s'obscurcir encore davantage que le lieu dans lequel il se trouvait actuellement …

… Jusqu'à ce qu'une chose ne commence à changer. Comme une impression étrange, comme l'impression que cet endroit dans lequel il se trouvait n'était déjà plus le même. Un fin sourire en coin se dessina sur le visage du plus grand renégat de l'histoire de la Soul Society, alors qu'il devinait déjà une silhouette qui s'approchait de la porte.

Un visiteur inattendu ? Cela ne pouvait que rendre cette journée moins ennuyeuse, alors pourquoi pas. Tout le décor devint encore plus terne, plus grisâtre que noir d'ailleurs. Le silence imprégna la pièce d'une manière plus importante. Aizen fronça légèrement les sourcils, devant cette impression maussade. Une forme de brume blanche s'installa de plus en plus, gagnant en épaisseur au fil des secondes. L'ombre effilée qui marchait, gagnait en clarté au fur et à mesure des instants, jusqu'à ce que finalement, les pupilles du brun à la mèche rebelle ne se teintent d'une certaine surprise.

« — Je dois dire … que ta façon de me regarder est un peu décevante. »

Un long kimono d'une couleur azurée, presque blanche. Plusieurs motifs bleus traversant l'intégralité du fin tissu contribuaient à rendre le contraste un petit peu plus net. Une longue chevelure soyeuse et argentée ondulait doucement à chacun des pas, une bonne partie du visage de l'arrivante étant frangée par des mèches.

Son regard était exactement de la même couleur, et n'offrait qu'une étrange et envoûtante mélancolie. Sa peau claire, presque fantomatique, donnait l'impression d'un véritable mirage, qui disparaîtrait si l'on détournait le regard ne serait-ce qu'une seconde. Ses formes généreuses participaient à cette impression surnaturelle, de créature sortant tout droit d'un songe.

« — Décevante ? rétorqua finalement Aizen, en retrouvant ses moyens habituels. Pourquoi donc ? Je dois dire que je suis plutôt surpris de te voir.

M'aurais-tu oubliée … depuis tout ce temps ?

— Oh, bien sûr que non. Tu es une femme toujours aussi splendide, Kyôka Suigetsu. »

NEXT CHAPTER : LONELINESS

Les coulisses du Chapitre — « Pour draguer, rien de tel qu'un trajet côte-à-côte en bus »

Shirosaki Ogichi (sac-à-dos, montant dans le bus) : Salut m'sieur le conducteur !

Tôsen Kaname version Mouche (casquette et lunettes de soleil) : Hein ?! Dépêche-toi de monter et fais pas chier sale mocheté blanche !

Shirosaki Ogichi (immense sourire) : Merci m'sieur !

L'être monochrome monte dans le bus, un sourire radieux sur le visage.

Shirosaki Ogichi : Ah, suis-je bête ! J'ai oublié de me présenter, les lecteurs ! Je m'appelle Shirosaki Ogichi, et j'habite dans la ville de Karakura ! J'ai emménagé chez mon cousin, Ichigo Kurosaki, et je vais maintenant au lycée ! J'ai 18 ans ! Tous les jours, je prends le bus conduit par monsieur Tôsen Kaname ! Il est un peu bizarre mais au fond, c'est quelqu'un de trop gentil !

Une canette est lancée sur l'arrière crâne du Hollow.

Zommari Leroux : Hé Le Blanc ! T'es tellement blanc qu'on dirait que t'es transparent !

Barragan Luisenbarn : Pire que ça, porte au moins des vêtements noirs !

Shirosaki Ogichi : Ah … p-pardon !

Le Hollow va s'asseoir à sa place … où se trouve déjà quelqu'un ?

Yammy Riyalgo : Dégage sale mouchoir non utilisé.

Shirosaki Ogichi : Heu … bah … c'est ma place d'habitude …

Yammy Riyalgo : Tu veux que je te démonte ou quoi ?!

Shirosaki Ogichi : N-N-Non, pitié, je vais m'asseoir ailleurs.

Dépité, le Hollow s'avance vers une autre place.

Shirosaki Ogichi : Comme vous pouvez le voir, je suis un peu victime mais je m'en porte bien. Ce bus est celui de la classe « Hollow Noirs », et comme je suis nouveau on m'a placé dedans sans trop réfléchir, vu que cette classe était en manque d'élèves …

La place sur laquelle le Hollow décide de s'asseoir est libre, mais quelqu'un se trouve à côté … Shirosaki ne tarde pas à ouvrir la bouche, les yeux écarquillés.

Shirosaki Ogichi : Et cette fille … c'est celle que j'aime. Depuis le tout premier jour … elle est … magnifique …

Mila-Rose (mange un gros paquet de chips) : Qu'est-ce que tu veux, le blanc ?!

Shirosaki Ogichi (sourire idiot) : Rien. Rien du tout.

Mila-Rose : Alors arrête de me regarder comme ça, pauvre con !

Shirosaki Ogichi : Ok. C'est … c'est juste que je te …

Mila-Rose : M'en fous.

Shirosaki Ogichi : Ah.

Le Hollow ferme les yeux. Des souvenirs lui reviennent en mémoire …

Shirosaki Ogichi : Écoute Ichigo, je ne sais pas quoi faire. Cette fille est trop belle.

Ichigo Kurosaki (sur son ordinateur en train de jouer à un jeu flash en ligne) : Trop belle ?! Mila-Rose ?! Je préfère mon hélicoptère que je suis en train de faire voler.

Shirosaki Ogichi : Tu comprends pas … elle et moi … c'est trop fort ce qu'on vit.

Ichigo Kurosaki : Comment ça ce « qu'on vit » ? T'es sûr qu'elle sait que t'existe ?

Shirosaki Ogichi : Tout le monde me connaît parce que j'suis blanc, Ichigo ! Je … je te l'ai déjà dit !

Ichigo Kurosaki : Ah oui désolé, je voulais pas te faire mal.

Shirosaki Ogichi : Je sais …

Ichigo Kurosaki (éteint son ordinateur dès sa défaite) : Bon, et si tu le disais à cette fille que tu l'aimais ? Je veux dire, ça fait cinq mois déjà que t'en parle tous les jours et j'en ai un peu marre quoi.

Shirosaki Ogichi : Toi aussi tu m'as soûlé quand tu as eu cette histoire d'amour avec Sado, c'est normal que je t'en parle !

Ichigo Kurosaki : Hein ?! C'était pas une histoire d'amour, il s'est barré au Mexique en volant ma trousse pendant 4 mois !

Shirosaki Ogichi : Mais pourquoi tu parlais toujours de lui alors ?!

Ichigo Kurosaki : Bah il a volé ma trousse ! Bref, on va mettre un terme à ton histoire. Tu vois cette fille tous les jours, non ?! Alors avoue-lui, dès le matin, dans le bus ! Comme ça elle saura tout. Aie confiance en toi ! T'es un homme, non ?!

Retour dans le présent …

Shirosaki Ogichi (ferme les yeux) : Mila-Rose. Je suis un homme.

Lou Rawls — You'll never find another love like mine

Mila-Rose (arque un sourcil) : Quoi ?

Shirosaki Ogichi (sourire séducteur) : Je t'…

Mila-Rose : Ton appareil dentaire est un peu détaché.

Shirosaki Ogichi (le remet en place, et reprend son sourire) : Tu me fais décrocher complètement ma belle.

Mila-Rose : Nan mais …

Shirosaki Ogichi (se lève) : Le soleil ne se couche jamais sans que je ne puisse y songer un instant de plus. Depuis la première fois que je t'ai vue … j'ai su que nos cœurs seraient connectés et c'est maintenant le cas. Merci, Mila-Rose, de me rendre mon amour.

Mila-Rose : Nan mais je t'aime pas !

Shirosaki Ogichi : Je comprends que ton cœur soit chamboulé et que tu dises n'importe quoi. Je vais t'en laisser le temps. Laisser le temps de t'en remettre.

Tôsen Kaname Mouche : Hé ! Rassis-toi sale blanc !

Mila-Rose : Bref, laisse-moi sale mocheté.

Shirosaki Ogichi : Nan tu ne peux pas dire de telles choses. On se revoit après.

Plus tard …

Ichigo Kurosaki : Hé, tu comptes sortir quand de ta chambre ?

Shirosaki Ogichi : … La vie n'a plus de sens …

Ichigo Kurosaki : Ok j'vais bouffer tes frites et je lirais le chapitre Loneliness tout seul (mdr.)

Ailleurs, dans un monde alternatif …

Tensa Zangetsu : C'est répugnant.

Ichigo Kurosaki : En fait tu voulais déclarer ta flamme à un personnage imaginaire ?

Shirosaki Ogichi (sourire gêné) : Nan c'est pas moi en fait, c'est pour un ami.