Résumé du dernier chapitre : Le Diable lui-même vient de faire irruption sur le champ de bataille, et met en déroute une bonne partie des Shinigamis, malgré l'intervention de Kurosaki Ichigo. Il cherche à s'emparer à la fois d'Orihime Inoue mais aussi du sabre royal, détenu par Akane Honkyô …

Pendant ce temps, Renji Abarai et ses deux camarades continuent de marcher vers l'Empire de Sakae, tout comme Grimmjow et les deux âmes damnées, alors que la déesse amorce justement une riposte …

BLEACH — THE DARK AGES

Hideyuki Fukusawa — Sekkin

Peur, effroi.

Incapable de bouger, et tremblotante dans les bras de sa subordonnée, Akane Honkyô observait d'un œil intimidé, l'approche de cette puissante entité malfaisante. Il désirait visiblement l'obtention du sabre divin, mais elle ne pouvait pas se permettre de le lui remettre. Ce don de leur défunt roi représentait l'objet même de leur espoir, l'arme par laquelle les Shinigamis pourraient renverser le cours d'une guerre perdue d'avance.

« — Honkyô-sama … murmura Fuyuki, juste dans le dos de son capitaine.

— Je … ne lui donnerais pas … Articula faiblement la concernée.

Tu refuses de te soumettre ? lâcha le Diable, d'une voix plus sombre. Soit. Je respecterai ton inflexibilité. Tu périras avec ta subordonnée ici. »

La main gauche du souverain ténébreux lâcha littéralement Orihime, qui s'écroula aux pieds de son ravisseur, avant de se pointer vers les deux Shinigamis qu'il ciblait. Un cercle rougeoyant se forma sur la paume de l'ennemi de l'humanité, avant qu'une puissante onde de choc ne fusa directement les deux femmes. Fuyuki plissa son regard, déposa sa supérieure dans son dos, avant de soulever son Zanpakutô. Même s'il s'agissait de l'entité la plus puissante connue à ce jour … elle devait protéger celle qui lui avait permis d'avoir un foyer … !

« — Kagami Soryûshi ! »

Sa lame s'illumina, avant d'entrer en collision avec la puissante vague d'énergie du sombre monarque. Très rapidement, la jeune Shinigami plia sous la puissante énergie de son adversaire. Son pouvoir de réflexion ne semblait pas fonctionner … ? Certes, elle parvenait à absorber une partie de la formidable puissance envoyée par son adversaire, mais ne semblait pas en mesure de répliquer … ? L'énergie étouffante du souverain des Enfers l'en empêchait ? Lentement, elle recula. Son corps commençait à la faire souffrir.

Mais au moins agissait-elle comme un véritable bouclier pour celle qu'elle désirait protéger.

« — F-Fuyuki … !

Disparais donc. »

Le Diable n'avait pas encore utilisé son épée, et s'apprêtait justement à y remédier. En quelques secondes seulement, il déclencha un faisceau d'énergie lumineux, qui traversa l'air jusqu'à atteindre directement la Shinigami aux cheveux bleus. Celle-ci écarquilla rapidement les yeux, dès lors que son Zanpakutô finit littéralement par éclater, en des morceaux de cristal, sous son regard impuissant.

Un moment de flottement s'en suivit. Mais très rapidement, la menace de se faire atteindre directement par la puissante vague adverse devint plus insistante, puisqu'après la légère onde de choc, le pouvoir des Enfers fusait de nouveau dans sa direction, menaçant directement sa vie. Les pupilles de son ennemi se plissèrent toutefois légèrement, dès lors qu'une véritable pyramide orange se forma autour de Fuyuki et de sa capitaine.

CHAPTER 45 : POWERLESS

Cette œuvre ne pouvait provenir que de celle qui gisait actuellement sur le sol, étouffée par l'énergie impressionnante que dégageait le souverain des ténèbres. Et pourtant, dans cet état, elle continuait à vouloir protéger ses camarades ?

« — Tu arrives à peine à respirer et tu voudrais nous faire croire que tu peux faire quelque chose ? murmura-t-il, à l'encontre de la jeune femme juste à côté de lui, la main tendue vers ses camarades. »

Mais la barrière érigée par Orihime ne ferait pas long feu, elle non plus. Lentement, elle commençait à se fissurer, assurant toujours la même fin de l'histoire.

Néanmoins, les autres Shinigamis ne semblaient pas décidés à rester immobiles pendant encore longtemps : très rapidement, Jushirô Ukitake fit son apparition, derrière la protection de la rousse. Aussi vite qu'il le put, le capitaine se saisit à la fois d'Akane et de Fuyuki, pour disparaître à l'aide d'un shunpô. À la seconde suivante, le bouclier orangé fut balayé et le sol se désagrégea.

Sous l'œil indifférent du Diable, deux autres ombres apparurent dans son dos : Shiba Tekketsu, tout d'abord. Le chef des opérations militaires de la Brigade décida cette fois-ci de cesser les tirs intempestifs et inefficaces, pour frapper de son épée, le plus puissant ennemi qu'il avait rencontré jusque-là. Le sabre se stoppa néanmoins immédiatement : de sa main gauche, l'empereur des ténèbres venait d'arrêter cette attaque.

« — Les Shinigamis ne craindraient donc réellement pas la Mort ? articula-t-il, calmement.

— Tu n'es pas la Mort ! clama Tekketsu, en soulevant cette fois-ci son pistolet-mitrailleur, pour tirer une nouvelle salve de lumière. »

Sauf qu'avant même de pouvoir le faire, le Shinigami fut violemment propulsé à plusieurs mètres plus loin, après un éclat de lumière rouge.

« — Je ne suis pas la Mort, en effet, souffla le Diable. Elle est à mon service. »

En prononçant ces dernières paroles, le monarque repoussa également la lame blanche de Tensa Zangetsu, par sa propre épée, sans trembler, ni reculer. Lentement, son regard brûlant de malice se tourna vers celui mêlant désespoir à colère, celui de Kurosaki Ichigo.

« — Ton plein potentiel a été libéré et tu n'es pas capable de faire mieux ?

— FERME-LÀ ! »

Le rouquin chercha à accentuer la pression qu'il plaçait dans son coup d'épée, mais ne fut pas capable de faire vaciller son opposant. Pire, en un éclair, il finit face contre terre, la main gauche du souverain des ténèbres l'ayant attrapé le crâne. À quelques encablures, il pouvait voir Inoue, le regard vide, écrasée par la pression. Il ne pouvait pas combattre avec elle dans le secteur, il ne pouvait pas utiliser tout son pouvoir. Il fallait déplacer le champ de bataille pour ça. Mais en même temps … il fallait être capable de faire bouger le Diable de sa position pour ça.

Dans ce cas-là … il devait simplement la sauver.

Rassemblant son énergie, le Shinigami remplaçant voulait se redresser. Il n'en fut toutefois pas capable … et de nouveau, sans qu'il ne puisse réellement comprendre ce qui lui arrivait, il fut projeté à une dizaine de mètres. Malgré la pression de l'air, le jeune homme parvint toutefois à se rééquilibrer, son épée se plantant dans le sol pour amortir le chemin parcouru.

De nouveau, son regard plein de colère se leva, vers le responsable de tant de souffrances. Son long manteau noir se balançant au rythme des ondes de choc générées, le souverain des ténèbres l'observa d'un regard presque hautain. Sans aucun doute, il se sentait tout-puissant. Ichigo serra les dents, avant de repartir à l'assaut. Néanmoins, le rouquin se stoppa dans son assaut, quelques gouttes de transpiration : le gouffre. Tenant Orihime Inoue par le col de son long voile blanc, l'incarnation du mal la plaçait juste devant ce dangereux portail.

« — Si tu désires tant sauver cette femme, pourquoi ne la suivrais-tu pas en Enfer ?

— A… ARRÊTE ! »

Le rouquin leva sa main. Et dans son esprit, les choses se mêlaient à une vitesse extraordinaire. Il revoyait sa longue traversée du désert, en tant que pantin du Diable, puis prisonnier forcé. Il revoyait les geôles sombres et inhospitalières qui parsemaient le monde des ténèbres. Il revoyait toute la souffrance. Il la ressentait. Et … il ne voulait plus jamais y goûter.

« — Je vois. Tu as trop peur d'y retourner. »

Inoue était-elle inconsciente ? Voyait-elle son état pathétique, actuellement ? À deux pas de ce gouffre, le Seigneur de l'Enfer ne tarda pas beaucoup plus. Fermant les paupières, il la projeta dans ce portail sombre du désespoir.

« — INOUE !

À une époque pas si lointaine, je suppose que tu te serais jeté dans ce gouffre pour la récupérer, souffla l'empereur. Regarde-toi aujourd'hui. »

Le Shinigami remplaçant tremblotait sur place. Devant son air ahuri, son adversaire ne tarda d'ailleurs pas à en perdre patience : une vague d'énergie emportant de nombreux débris explosa directement sur l'hybride, projeté à plusieurs mètres vers l'arrière, laissant dans son sillage une certaine dose d'hémoglobine.

« — Tous les êtres humains ont des limites mentales qu'ils ne peuvent franchir, assura l'ennemi, en effectuant quelques pas en direction de celui qu'il venait de pulvériser. Je connais la tienne depuis longtemps maintenant, Kurosaki Ichigo. »

Allongé sur le sol, souffrant physiquement et moralement, le jeune homme ne savait plus où donner de la tête. Les yeux grands ouverts, il revivait inlassablement la scène dont il venait d'être acteur. Il n'avait pas osé aller sauver Inoue, dans ce gouffre. Il venait de faire passer son propre intérêt avant celui de son amie.

Une colonne de lumière rouge s'éleva, en-dessous de lui, en le projetant directement sur le plafond, dans une brûlante souffrance. Lourdement, le rouquin finit par s'écraser sur le sol, incapable de bouger le moindre petit doigt. Son Bankai partiel finit d'ailleurs par disparaître, le laissant avec ses deux Zanpakutô, gisant sur le sol.

L'observant quelques instants, dans son état pathétique, le Diable ferma lentement les paupières. Son sabre se souleva, prêt à déchiqueter pour de bon le corps inerte de l'hybride. Une lumière rouge et tranchante fusa à vive allure, menaçant directement son existence. Une explosion violente se produisit, sans que son adversaire ne puisse lever le petit doigt.

Le Diable fronça légèrement les sourcils, en constatant que son assaut venait d'échouer.

« — Vos liens de solidarité sont assez impressionnants. »

Yasuharu Takanashi — Absolute Zero

Haletante, du sang coulant abondamment sur le sol, Séria Alario venait de s'interposer. La plus puissante Shinigami de la Brigade tenait son puissant sabre à deux mains, et semblait surtout être sur le point de le lâcher à tout moment. Les yeux dissimulés derrière sa chevelure bleutée, la jeune femme titubait. Elle n'avait plus aucune force en elle, si ce n'est de servir de rempart contre les assauts de ses adversaires. Libérer le pouvoir de Kokuô Dakuryû semblait invraisemblable, son corps et son âme finiraient en lambeaux dès l'instant suivant.

Mais au moins avait-elle été capable de protéger l'hybride, comme ce dernier l'avait fait, tout à l'heure.

« — Ils sont cependant particulièrement vains, reprit l'empereur des ténèbres, en projetant une nouvelle vague d'énergie. »

L'impact fut brutal. Séria posa un genou sur le sol, et recula sur plusieurs mètres, tout comme l'homme se trouvant dans son dos. À la fin du dernier assaut mené par son ennemi, son Zanpakutô chuta sur le sol, tandis qu'elle se trouvait elle-même à genoux, ne voyant et ne ressentant plus grand-chose.

« — SÉRIA ! s'époumona Tekketsu, quelques mètres plus loin, en regagnant ses esprits.

Pourquoi s'obstiner à protéger ce garnement ?

— Il … représente … notre espoir … pour le futur … »

Un espoir pour le futur. Le sombre roi ferma les yeux. Que de pensées niaises et bercées d'illusions. Une nouvelle salve de lumière frappa le Diable, sans qu'il ne daigne même accorder le moindre intérêt à celui qui continuait de lui tirer dessus, de façon particulièrement inefficace.

Une sphère rougeoyante entoura finalement le maître des Enfers, avant qu'elle ne prenne davantage d'ampleur, pour repousser tout ce qui se trouvait autour de lui. Incapable de faire quoi que ce soit d'autre, Séria Alario fut propulsée à plusieurs mètres, en compagnie de Kurosaki Ichigo. Tous deux finirent par chuter côte-à-côte, incapables de bouger.

De l'autre côté, Tekketsu fut également expédié dans le décor. Contre ce type … comment les Shinigamis pouvaient espérer l'emporter … son pouvoir dépassait l'entendement … ? Le brun ne put pas davantage réfléchir, dès lors qu'une vague brûlante vint le calciner la seconde suivante.

Au cœur d'une cohorte de Shinigamis, pour la plupart inconscients ou vaincus, la puissante entité des Enfers se dirigea vers le dernier objet qui avait une valeur à ses yeux dans ces lieux qui se délabraient, secondes après secondes. Le bruit de ses pas, s'approchant inexorablement du capitaine Honkyô, inconsciente, résonnaient aux tympans de Jushirô Ukitake comme une macabre mélodie. Le Shinigami aux cheveux blancs se trouvait être l'un des seuls à pouvoir encore tenir un sabre dans les lieux.

« — Bankai ! souffla-t-il. Sabaki no Kûtugo !

Inutile de te faire du mal plus longtemps.

Rakonchi ! »

Une aura bleue puissante parcourait dorénavant le corps de Jushirô Ukitake. Ce Bankai qui lui offrait de puissantes aptitudes élémentaires, tout en allongeant au maximum, plus que de raison même, son endurance au combat … cela n'allait pas suffire. Il le savait bien. Et pourtant … il ne pouvait pas laisser cet être agir comme bon lui semble.

L'éclair azur qu'il venait de lancer dans sa direction fut déviée par l'épée des Enfers, sans grand effort de la part de son propriétaire. L'explosion générée, quelques mètres plus loin, ne fit que soulever un vent de poussière macabre, dans lequel l'ennemi marchait lentement, son regard posé sur l'objet de sa convoitise.

Ukitake plissa le regard, avant de foncer directement vers son adversaire. Tant pis pour les conséquences ! Il devait à tout prix l'empêcher de parvenir à ses fins ! Deux épées bleues immatérielles se créèrent dans chaque main du capitaine, avant qu'il ne fonce vers sa cible. Immobile, le Diable para chaque lame, l'une de sa main, et l'autre de son sabre. Une lumière rouge puissante jaillit alors, et propulsa violemment Ukitake, qui s'encastra sur le mur.

Ce ne fut pourtant pas suffisant pour briser sa détermination : un éclair de lumière bleu explosa et fusa à toute allure sur le souverain des ténèbres, qui le stoppa avec son épée. Une déflagration puissante en résulta, sans pour autant atteindre celui qui gouvernait l'obscurité.

Ukitake, lui, jaillit des décombres, pour lancer un nouvel assaut. Il ne pouvait pas se permettre de flancher ici. Tous avaient énormément souffert … !

Pourtant, avant même de pouvoir atteindre sa cible, le Shinigami ressentit une violente douleur dans son corps. À y regarder de plus près, le supérieur d'une Rukia Kuchiki inerte, se voyait même en train de brûler … ?

« — Tu es un adversaire valeureux. Mais même ton Bankai a une limite que tu ne pourras pas supporter. »

Impuissant, Ukitake poussa un râle de douleur, tandis qu'il flambait littéralement. Comment cet être s'y prenait-il pour carboniser ses adversaires sans même lever le moindre petit doigt … ? Réprimant du mieux sa douleur, et serrant les dents, le Shinigami rampa littéralement vers son ennemi.

« — Je ne vous … laisserais … pas passer … ! »

Un coup de pied violent dans sa côte vint contredire cette affirmation, et Ukitake ne pouvait alors plus faire grand-chose. Comme paralysé et brûlé à la fois, il luttait contre la douleur. En revanche, il ne pouvait qu'assister à cette terrible scène, qui se jouait sous ses yeux.

Reprenant légèrement conscience, Akane leva ses yeux rubis sur celui qui cherchait à lui dérober son bien le plus précieux. La jeune femme écarquilla les yeux, dès lors qu'une lame pénétra violemment dans son dos : son ennemi venait littéralement de l'embrocher, pour la soulever à sa hauteur … ?

La douleur affligeante que lui provoquait cette épée lui arracha un gémissement de douleur : sa colonne vertébrale venait d'être transpercée. La meneuse des Brigadiers sentait sa vie doucement se balancer sur un fil, au bord du précipice.


Dimension Royale — Empire de Sakae.

« — Prends soin de toi. Ne prends de risques inconsidérés, et évite les champs de bataille. »

En tant que supérieure hiérarchique directe, la Valkyrie Kahra ressentait actuellement une très désagréable sensation d'échec. Elle n'avait pas été capable de protéger sa proche subordonnée, et devait maintenant se résigner à lui faire des adieux. Ou tout du moins, espérait-elle, lui dire au revoir. Si elle se forçait à voir les choses du bon côté, la clémence de la déesse avait permis de placer Karen en sursis. Il y avait encore un espoir pour elle, de voir prochainement le soleil se lever sur le fier empire de Sakae.

« — Je vous remercie, Kahra-sama, déclara cette dernière, en s'inclinant. Je suis navrée pour les troubles occasionnés. »

Ayant préparé toutes ses affaires pour essayer de survivre, la jeune femme se sentait en un sens, soulagée d'un certain poids. Combattre pour les personnes en qui elle croyait avait été une immense fierté. Aujourd'hui, renoncer temporairement aux armes s'apparentait à un petit déchirement dans son cœur.

Mais elle ne causerait de cette façon aucun tort à ses supérieurs, et au peuple qu'elle devait défendre. Il ne s'agissait peut-être pas de la meilleure des solutions, mais au moins en était-ce une. Les deux femmes se prirent mutuellement dans les bras, pour un dernier au revoir. Toutes deux se situaient juste devant la barrière de lumière, érigée par le dieu Hakuryû.

« — Ne vous inquiétez pas pour moi, affirma finalement l'exilée. Je sais me débrouiller toute seule.

— Je sais bien, sourit gentiment sa supérieure. »

En hochant positivement la tête, Karen finit par quitter les lieux, son sac-à-dos sur les épaules. Elle ignorait de quoi le futur allait être composé, mais en un sens, cela ne lui posait pas de problème. Vivre avec l'incertitude ne devait-il finalement pas être une caractéristique de la vie ?

S'il y avait un destin qui planait au-dessus de chaque être humain, elle était bien heureuse de ne pas connaître le sien.

Kahra l'observa longuement quitter les lieux, jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien d'elle à l'horizon. Bien sûr, elle allait s'inquiéter pour elle. Pour l'heure, la tristesse gagnait un peu trop de place dans son cœur, et elle tâcherait donc de soigneusement panser cette plaie intérieure.

Lorsque la femme aux cheveux rose se retourna, son regard cobalt croisa celui compatissant de l'une de ses partenaires, Brynhild. L'intéressée se tenait aux côtés de son bras-droit, Elysea.

« — Elle va s'en sortir, annonça la Valkyrie de Glace en s'approchant de son amie. Tu devrais lui faire confiance.

— Je sais … je sais, déclara son interlocutrice, en hochant tristement la tête.

— Et puis de toute façon, dès que l'on aura remporté cette guerre, on ira la rechercher ! Alors je ne vois pas de quoi s'affoler, hein ?

— Oui … tu as raison, sourit lentement la plus ancienne des Valkyries. Mais … que fais-tu ici, au fait ?

— Oh ? Moi ? Eh beeeh … disons que Sakae-sama a ordonné que la troupe de mécréants qui arrive doit subir un châtiment. Et j'en serai l'instigatrice ! Ely-chan sera là pour m'encourager et m'applaudir.

— Vous aider, plutôt … soupira cette dernière, les yeux clos devant les propos de sa supérieure.

— Je vois. Tu devrais faire attention.

— Oh, ça va ! Tu sais, je suis très tranquille là-dessus. C'est juste une mission de routine.

— Brynhild-sama, vous êtes en train de sous-estimer l'adversaire.

— Et alors ? C'est un mal maintenant ?

— C'est dangereux, oui …

— Oh ça vaaaa ! Toujours en train de dramatiser ! »

Attrapant sa subordonnée pour lui tapoter la tête, la femme vêtue de son habituelle robe en dentelles lança un clin d'œil à sa collègue Valkyrie, avant de décider —enfin— de se mettre en marche.

Pour vaincre les troupes envoyées par l'Enfer, il fallait tout d'abord les garder à distance respectable de la barrière. Il n'y avait pas besoin d'attendre qu'ils viennent directement ici, après tout. Cela pourrait compliquer les choses dans ce cas de figure, qui plus est.

Kahra également, décida de rebrousser chemin, pour rentrer dans le palais de la déesse. Elle ne compta pas tellement les minutes nécessaires à cela, mais le temps lui-même ne tarda pas à se figer, plus tard, dès lors qu'elle croisa le regard de l'être qu'elle détestait le plus au monde : le Général Höder. Adossé à un pilier, ce dernier lui lança un sourire cruel.

« — Tu as terminé de faire tes adieux à ta protégée ? lâcha-t-il, d'un ton sarcastique.

— Le jour où tu mourras, Höder, j'aimerais me trouver à proximité et avoir le plaisir de t'achever moi-même.

— À cet instant, tu seras probablement déjà morte depuis longtemps. »

De nouveau, la jeune femme ressentit une forte tension dans son cœur. Il fallait un véritable travail mental forcé pour l'empêcher de dégainer son épée, et d'embrocher ce monstre qui se prétendait Général de la déesse. Cet homme n'avait fait que chercher les conflits avec elle, depuis sa nomination. Aujourd'hui encore, il continuait. Néanmoins, Kahra coupa finalement court elle-même au conflit, tournant les talons pour disparaître, sous l'œil attentif de son « collègue ».

Pour l'emporter dans cette guerre, il fallait être capable de faire fi de toute émotion nuisible. L'amitié, l'amour, l'honnêteté … toutes ces absurdités ne faisaient qu'affaiblir la Légion Noire. Être prêt à tout pour abattre son adversaire s'imposait lorsque l'on affrontait l'Enfer. Et il y avait encore du travail à effectuer, à ce niveau-là …

Dimension Royale — Base de la Brigade d'Expédition …

Le monarque absolu de l'Enfer retira son sabre, pour retenir Akane par le cou, et rengaina son arme. Ses yeux se posèrent directement sur l'épée qu'Akane portait actuellement à sa taille. Sa main s'en rapprocha … avant que lui-même ne détecte une anomalie dans l'atmosphère. Ses yeux se plissèrent légèrement. Les particules de l'Enfer, répandues dans les alentours, commençaient à se mouvoir … ?

Non.

Keita Haga — Blood Wind

En réalité, il semblerait que l'air lui-même bougeait, et forçait les particules de l'Enfer à se diriger vers le grand gouffre menant à l'autre monde. L'atmosphère lui-même trembla également, quelques secondes plus tard, annonçant l'arrivée d'un reiatsu particulièrement important. Et en un instant, deux ombres fusèrent vers le souverain des ténèbres, qui plissa son regard.

« — Hmpf, lâcha le Diable, en plissant les yeux. Je suppose qu'il fallait s'y attendre. »

Frappant l'air avec la puissance de la foudre, Shunô Kaminari venait d'apparaître. Au vu de l'aura qui l'entourait, et surtout au vu de l'épée qu'il possédait actuellement, le Garde Royal n'avait pas encore libéré l'intégralité de son pouvoir, et maniait actuellement seulement une partie du pouvoir de la déesse du Tonnerre, à savoir l'épée divine Kanraimei.

Une lueur rougeoyante se forma sur la main libre du Diable qui plaça sa main en opposition. La collision fut particulièrement violente, et fit trembler les environs, dans un éclat de lumière électrique. Le dernier arrivant fronçait les sourcils. Ce type était capable de bloquer Kanraimei avec ses mains ?!

Le sol se désagrégeait lentement sous les pieds des deux opposants, avant que le souverain de l'autre monde ne décide de répliquer : une violente lueur rougeoyante repoussa le Garde Royal, quelques mètres derrière. Shunô parvint à garder l'équilibre, sans recevoir de trop lourds dégâts. Visiblement, ce dernier coup ne servait qu'à repousser son assaut.

« — Par contre, celle-là, elle est à nous ! »

Un moment d'inattention. Akane Honkyô ne se trouvait actuellement plus dans la main de la puissante entité des ténèbres, mais dans les bras de l'excentrique capitaine commandant aux océans, Taikai Meirô. Ce dernier disparut, pour réapparaître juste à côté de son coéquipier blond. Leur ennemi les toisa d'un regard cynique.

« — Je vois. J'ai été distrait par cette attaque. C'est impressionnant. Cependant … vous ne faîtes que retarder l'inévitable.

— Je n'en serais pas si sûre. »

Le dernier membre composant le trio, Kirio Hikifune. Cette dernière apparut à l'aide d'un shunpô au milieu de ses deux comparses. Entourée d'une lumière blanche, la jeune femme semblait tendue, comme ses camarades. Et il y avait de quoi. Cela dit, elle venait surtout avec une stratégie.

« — D'après le message que nous a envoyé Kurotsuchi Mayuri, vous n'êtes capable de vous matérialiser que dans un espace qui comporte suffisamment de particules de l'Enfer.

Et tu as utilisé les pouvoirs de ton dieu pour en renvoyer dans l'autre monde, sourit lentement le Diable. Je l'ai remarqué, figure-toi. J'admets avoir sous-estimé ce scientifique. Je suppose qu'Aizen Sôsuke perdait trop de temps en bavardages. Cependant … »

Le trio de Gardes Royaux lança plutôt anxieux. Peu importe ce que réservait ce monstre de puissance, il fallait à tout prix rester sur ses gardes. Taikai recula de quelques mètres, en prenant soin de ne pas trop secouer la femme qu'il tenait dans les bras. Pendant ce temps, la voix du puissant être des ténèbres résonna de nouveau, alors que le sol se détruisait littéralement, tout autour de lui. Les pierres se détachaient et lévitaient dans les environs.

« — Voyons voir si vous pourrez me faire quitter les lieux avant que je ne vous anéantisse.

— Taikai, mets Akane à l'abri, lâcha Kaminari, en tenant son sabre à deux mains. Kirio, il faut que l'on fasse rapidement.

— Entendu, répondit cette dernière. »

Si Mayuri Kurotsuchi avait raison, il fallait renvoyer la plus grande partie des particules de l'Enfer dans le gouffre … de cette façon, le Diable serait forcé de disparaître, ne serait-ce que momentanément. Et durant ce court laps de temps, il faudrait simplement récupérer tout ce beau monde, et déguerpir en vitesse. Et pour ça …

« — Allons-y ! clama le Garde Royal de la foudre. »

… Il fallait attaquer !

NEXT CHAPTER : THE REAL TRAP

Les coulisses du Chapitre — « Kurotsuchi Mayuri effectue des contrôles abusifs sur les habitants du Seireitei. »

Nemu Kurotsuchi : Mayuri-sama ?

Mayuri Kurotsuchi : Qu'y-a-t-il ?! Ne vois-tu pas que je suis occupé ?!

Nemu Kurotsuchi : Je suis désolée, mais c'est important. Votre dernier album collector où vous interprétez Life is Like a Boat, a disparu.

Mayuri Kurotsuchi : … Pardon … ?

Nemu Kurotsuchi : Je disais que …

Mayuri Kurotsuchi (transperce Nemu avec son Zanpakutô) : Imbécile ! J'ai très bien entendu la première fois ! Ma question est simple : pourquoi cet album a-t-il disparu … ?

Nemu Kurotsuchi (agonisante) : Je l'ignore … mais … les caméras de surveillance montrent … qu'il a été … dérobé …

Mayuri jette le corps de Nemu dans la pièce d'à côté, avant de s'asseoir, songeur.

Mayuri Kurotsuchi : Voyons voir … il n'y a pas trente-six solutions. Soit le voleur m'aime et ne peut s'empêcher d'écouter ma sublime voix … soit c'est un ennemi qui cherche à me nuire. Je vois … ! Je n'aurais pas dû lire The Real Trap avec tant d'acharnement. J'ai été stupide ! Mais le voleur se trouve sans nul doute au Seireitei … (se relève et prend un air cruel) et il va regretter de m'avoir … provoqué …

Quelques temps plus tard … quelqu'un frappe à la porte.

Abarai Renji : Oui ?

Sans qu'il ne puisse ouvrir la porte, Renji la voit être détruite.

Abarai Renji : Quoi ?! Qu'est-ce qu'il se passe ?!

Mayuri Kurotsuchi (costard et lunettes de soleil) : Ta gueule.

Renji est propulsé sur le mur, paralysé.

Mayuri Kurotsuchi : Vois-tu, je soupçonne grandement cette tête de singe que tu es, d'avoir dérobé un bien précieux. Ma voix est inimitable.

Abarai Renji : Je ne comprends pas ce que vous dîtes !

Mayuri Kurotsuchi (fouille dans les tiroirs) : Évidemment, tu n'as sûrement même pas conscience de cela. Je suis sûr que Kuchiki Byakuya enrage depuis que je l'ai vaincu à Pierre-Feuille-Ciseaux et souhaite prendre sa revanche de manière détournée. Et quoi de mieux que d'employer une vulgaire tâche dans ton genre ?

Abarai Renji : Je n'y suis pour rien ! Et vous n'avez pas le droit de me voler !

Mayuri Kurotsuchi : Comment ça ? J'ai tous les droits. Tu es un lieutenant et moi un capitaine. Oh tiens ? Une photo de Kuchiki Rukia ?

Abarai Renji : NAN NAN, C'EST PAS RUKIA ! C'EST UN POTE !

Sous les yeux impuissants d'Abarai Renji, Kurotsuchi Mayuri termine de retourner sa maison, sans rien trouver.

Mayuri Kurotsuchi : Tss. Apparemment, ce babouin n'avait pas tort. Il n'y a rien d'intéressant ici.

Abarai Renji : Partez … !

Mayuri Kurotsuchi : Comme tu n'as pas été poli envers moi, je vais prendre toutes les photos de Kuchiki Rukia avec moi.

Plus tard … (et ailleurs)

Mayuri Kurotsuchi (entre comme une trombe en défonçant la porte) : Je suis venu pour contrôler cette maison. J'ai tous les droits alors tais-toi.

Yumichika Ayasagewa (en train d'essayer une robe de mariée) :

Mayuri Kurotsuchi : … Tss.

Mayuri renonce et quitte la pièce.

Plus tard (et ailleurs) ...

Kira Izuru (paralysé et allongé sur le sol) : Je … ne … peux plus bouger … !

Mayuri Kurotsuchi : Tais-toi donc ou la prochaine fois, je n'enfonce pas mon épée dans ton ventre mais dans ton postérieur de fillette.

Mayuri est en train de tout fouiller, une nouvelle fois.

Mayuri Kurotsuchi : Oh ? Des chansons ? Tu écris des chansons ? Que c'est ridicule.

Kira Izuru : NON ! Je n'en crois rien !

Kurotsuchi Mayuri : Les ténèbres l'emportent au final. Tais-toi donc. Je sais que Rose Ôtoribashi est jaloux de ma voix mélodieuse et pleine de charme, c'est pourquoi il t'a demandé de m'ennuyer de la sorte, n'est-ce pas ?

Kira Izuru : Je …

Mayuri Kurotsuchi : SILENCE !

Kira est étranglé, puis jeté très fort sur le mur.

Mayuri Kurotsuchi : Toujours en train de pleurer, celle-là.

Au bout d'une heure de recherche, Kurotsuchi repart les mains vides.

Mayuri Kurotsuchi : C'est insensé ! Comment cela peut-il être possible ?! Cet album, disparu ?! Dans ce cas-là … ma vengeance sera terrible !

Première Division …

Abarai Renji : Mon Commandant ! S'il vous plaît ! Le Capitaine Kurotsuchi a dévalisé mon domicile, ramené des photos de Rukia et ensuite, il les a récupérées !

Hisagi Shûhei : Il a regardé tous mes messages téléphoniques !

Kira Izuru : Il a même fouillé dans mes slips …

Iba Tetsuzaemon : Il m'a déterré et accusé ! Non mais vous vous rendez compte ?! Ce type règle ses affaires comme une femme !

Omaeda Marechiyo : Il a utilisé son Zanpakutô sur moi !

Ikkaku Madarame : Cet enfoiré a bouffé une omelette chez moi pendant que je ne pouvais pas me battre !

Yumichika Ayasagewa : Hum … il a aussi fait irruption chez moi et …

Yamamoto Genryûsai : SILENCE !

Yamamoto frappe tous les présents dans un déchainement de fureur, qui ramène le calme.

Yamamoto Genryûsai : QUI EST JULES ?!

Tout le monde :

Plus tard

Mayuri Kurotsuchi (sur la colline du Sokyôku) : Je vais tous les déchiqueter. TOUS ! Rendez-moi ma voix ! Bande d'idiots décérébrés ! Ils verront … hahaha … ils verront ! Le règne de terreur … l'odeur du sang ! Embrace the terror ! Je suis l'esprit le plus brillant de la Soul Society ! Je vaux deux Kisuke Urahara lorsque je suis malade ! Je suis le capitaine le plus intelligent ! Je suis … !

Nemu Kurotsuchi : Mayuri-sama, je me suis trompée, votre album était dans mon sac. Veuillez me pardonner pour ce dérangement.