Résumé du dernier chapitre : Une Rân épuisée mais encore tenace affronte les troupes de « Séria Alario ». Pendant ce temps, les Shinigamis cherchent encore un moyen de sortir d'une situation toujours plus calamiteuse : Zaraki & Byakuya affrontent Gunther, qui ne semble aucunement ressentir leurs nombreux coups, tandis que Kahra en fait voir de toutes les couleurs à Shinji Hirako et son groupe …

BLEACH — THE DARK AGES

Sombre et à peine éclairée, la pièce de cette chambre terne n'offrait pas plus d'espoir que le reste du monde dans lequel elle s'incrustait. Après tout, elle se trouvait aux tréfonds même de l'Enfer, là où le Diable trônait silencieusement. Grimmjow Jaggerjack, le visage toujours aussi renfrogné, poussa la porte pour y entrer. Laissant sur son seuil toutes ses mauvaises pensées et manières, le teigneux Arrancar se surprit lui-même de ces procédés non-naturels. Son regard bleuté se posa directement sur le lit qu'il fréquentait habituellement.

Assise sur celui-ci, Nelliel Tu Oderschvank offrait une mine plutôt dépitée, et ne lui prêta qu'un faible regard, derrière ses mèches humides. Visiblement, la jeune femme venait de prendre une douche, même si elle portait sa tenue blanche habituelle.

« — Me dis pas que t'as pris une douche dans ma chambre ? railla le dernier rentrant, mains dans les poches.

— Je ne pensais pas que ça risquait de te déranger, vu que tu viens dans la mienne quand j'en prends une, ironisa vivement son interlocutrice, en baissant vite les yeux. »

Grimmjow aurait pu lancer une réplique acerbe, mais se figea mentalement en voyant l'air épuisé et surtout ailleurs de la belle Arrancar. Même s'il savait déjà qu'elle devait être au bout du rouleau mentalement parlant, son acolyte vint finalement se placer face à elle, silencieux dans un premier temps.

« — Tu comptes parler ? marmonna-t-il, en détournant le regard.

— Qu'est-ce que tu veux que je te dise ?

— J'en sais rien. C'qui te turlupine. »

Perplexe, Nelliel releva la tête. Voir Grimmjow lui dire de telles choses sortait carrément du cadre ordinaire. Cela relevait même de l'exceptionnel, à vrai dire.

« — T'es sûr que tu te sens bien ?

— Pff. Arrête de dire de la merde, rétorqua le Sexta, en faisant quelques pas. Entre nous, c'est toi qui as été blessée par Fukuromen.

— Je me suis soignée dans les bains de lave depuis. »

Il le savait. Et elle savait pertinemment. Après la blessure subie contre Fukuromen, sur ordre du Diable, Grimmjow avait foncé, sans réfléchir. Pour Nelliel, difficile de décrypter son comportement. Difficile pour elle également de décrire sa relation actuelle avec son comparse. Celui-ci semblait même éviter son regard, baladant vaguement son regard dans sa chambre.

« — Grimmjow … commença-t-elle, doucement.

— Quoi ? lâcha-t-il, sans se retourner.

— Tout à l'heure … tu t'es battu pour moi … merci.

— Pff. J'ai juste réglé une dette. Rien de plus.

— Quand bien même … tu sais … je me demande ce qu'il va advenir de nous … de nous tous.

— T'as déjà dû me le dire.

— Tu ne t'es jamais posé ce genre de questions … ? »

À la surprise du bleuté, la jeune femme vint tout doucement se blottir dans son dos. Guère habitué à de pareilles circonstances, Grimmjow ne savait comment réagir. Nell referma ses bras, tandis que son hôte ne protesta pas. Oui, réellement, il s'agissait d'une étreinte tendre. Fait irréaliste lorsque l'un des protagonistes se nommait Grimmjow et avait un caractère sauvage. Tous deux restèrent immobiles, pendant de longues secondes.

« — Si tu savais … comme j'ai peur, Grimmjow … »

Bien sûr qu'il le savait. Les pupilles du Sexta se plissèrent légèrement, sans qu'elle ne puisse le remarquer. En venir à entretenir une telle proximité avec autrui … son rêve de pouvoir paraissait bien lointain aujourd'hui. Était-il devenu plus faible en se rapprochant de Nelliel ?

Il se souvenait encore des paroles qu'il avait prononcé, lorsque cette dernière s'interposa contre Brynhild, pour lui porter secours. Un mélange de rage et de fierté, qui faisaient encore brûler son âme. Un mélange qui lui conférait encore un élan vital, dans un état de servitude pathétique. Que deviendrait-il, s'il perdait cet éclat … ?

Alors en réalité, oui, lui aussi, avait peur. Peur de perdre son identité. Peur de disparaître de nouveau dans le néant. Il ne voulait pas. Il voulait être quelqu'un, une âme. Sorti de l'état misérable des Gillians, être devenu un Adjuchas, puis un Arrancar et un Espada … toute sa vie, Grimmjow la passait à se battre. Alors pourquoi devait-il changer ? Changerait-il pour une femme … ?

Lentement, il se retourna. Et pour la première fois de la journée, son regard croisa celui de celle qui le perturbait, lui et ses convictions guerrières.

Sans réfléchir plus longuement, il l'attira à lui, la forçant à poser sa tête contre son torse, une main dans sa chevelure émeraude.

CHAPTER 70 : THE RIGHT TO STAND

Ces lumières noires à l'horizon. Annonçaient-elles la fin d'une ère ?

Depuis longtemps, le monde tel que tous le chérissaient, ne faisait que partie d'un lointain souvenir, à jamais ancré dans les mémoires, mais qui ne reviendrait jamais. Sinon sous la forme d'un quelconque rêve, sous la forme d'un souvenir. Mais le temps perdu ne revient jamais.

Les yeux rivés vers ce ciel chaotique, Sigrûn ne disait pas un mot. Depuis quelques minutes maintenant, la brune se trouvait seule, au milieu d'un champ contaminé par les tourments de la guerre. Depuis l'apparition de l'Enfer dans ce monde, il semblerait que la vie ait cessé de naître.

« — Qu'est-ce qu'on fait ? Elle ne bouge pas.

— Arrête de te précipiter, ça cache forcément quelque chose !

— Mais on ne va pas rester les bras croisés, enfin ! Il faut l'attaquer avant qu'elle ne le fasse !

— Et moi je te dis que c'est un piège ! »

Des murmures discrets. Un petit peu plus loin, une chamaillerie tactique battait son plein : pour Isshin Kurosaki et Yoruichi Shihôin, le fait que cette femme ne vienne se placer dans ce secteur troublait grandement les plans concoctés. Parce que ses unités se situaient à une distance importante. Cette Valkyrie au long manteau noir venait littéralement en première ligne, et paraissait relativement calme.

Cachés derrière quelques rochers, les Shinigamis ne parvenaient pas à établir une stratégie d'approche viable, qui puisse les satisfaire tous deux. Yoruichi refusait de croire qu'une approche si limpide ne puisse pas faire partie de sa stratégie. Mais d'un autre côté, Isshin ne se trompait pas lorsqu'il énonçait que le temps presse. Surtout qu'à l'horizon, des ténèbres étranges et surtout effrayantes menaçaient le monde entier.

Finalement, la noble se résigna d'un œil un petit peu désappointé. Tous deux se lancèrent un regard entendu, avant qu'Isshin ne dégaine son Zanpakutô, pour disparaître à vive allure. Doucement, il se rapprocha du lieu où se tenait la Valkyrie. Celle-ci tourna doucement le visage dès lors que le brun posa son pied sur le sol.

« — Tu ne trouves pas ça dangereux de t'aventurer sans tes troupes ? demanda le Shinigami.

— Je ne sais pas, affirma l'intéressée, en retour. Est-il plus dangereux de ramener ses subordonnés avec soi ou de les laisser à distance ?

— Tu as peur pour eux ? Je ne savais pas que la Légion Noire faisait dans le sentimentalisme.

— Je ne fais pas dans le sentimentalisme, répliqua doucement son ennemie. La Légion Noire n'a pas pour vocation d'exterminer la vie, et encore moins de sacrifier ses propres soldats sur l'autel de la victoire.

— C'est un monde que votre déesse souhaite détruire.

— Construire.

— Le résultat est le même, grommela l'ancien capitaine, en pointant son épée. Nous allons mettre un terme à votre folie. Brûle, Engetsu ! »

Masayoshi Sôken — Find the Flame

Accompagnant la libération de son Shikai par un jet de flammes ciblé, Isshin constata néanmoins une chose : le tir décoché venait d'être dévié. Pire encore, lui-même se sentit nettement plus lourd, soudainement, comme si la gravité différait ? Plusieurs lumières blanchâtres éclairèrent les alentours du champ de bataille, intriguant ceux qui n'étaient pas aux faits. Sigrûn posa un regard calme sur son « prisonnier ». Un cercle à la couleur évanescente se dessinait tout autour du champ de bataille, comme une arène invisible.

« — Est-ce que toute la stratégie que vous avez été capable de mettre au point se résume à ça ? »

Le Kurosaki tiqua légèrement. Ses mouvements entravés ne lui permettaient pas de combattre efficacement. Le pouvoir de cette femme affectait donc réellement la gravité. À première vue, différentes flèches plantées dans le sol permettaient un tel prodige. Cette femme en avait donc placées un peu partout dans les alentours ? Finement pensé. Une autre flèche le menaça néanmoins plus directement, provenant directement de l'arc pointé dans sa direction.

Sigrûn n'attendit guère plus longtemps, et décocha une première salve lumineuse. Les pupilles d'Isshin s'écarquillèrent vivement, à l'approche de ces dangereux projectiles, dont il imaginait déjà les effets sur lui.

Le choc décisif n'eut toutefois pas lieu. Tout simplement parce que le Shinigami sortit de la zone visée par son ennemie. Pas par ses propres moyens, mais à l'aide des mains de Shihôin Yoruichi.

« — Je t'avais dit que c'était une idée pourrie, grommela l'ancienne espionne, en déposant son coéquipier au sol.

— Pas tant que ça, souffla l'intéressé, en se repositionnant convenablement.

— Ah bon ? Tu y vois un point positif toi ?

— T'es parvenue à te déplacer correctement malgré la gravité, non ? »

La métisse plissa son regard doré. Oui, en effet. Mais pourquoi ? En théorie, malgré la vitesse de ses déplacements, une zone où la gravité changerait aurait dû l'affecter. Dans ce cas …

« — Peut-être que ce pouvoir ne peut atteindre que des personnes visibles à ses yeux. Ou tout du moins des personnes dont elle ignore la présence.

— Je n'ignorais pas la présence de Shihôin Yoruichi. »

Sigrûn effectuait calmement quelques pas en direction des deux ennemis de sa déesse, le regard rivé sur ceux de la dernière arrivante.

« — Vos conjectures pourraient vous mener à votre perte, affirma-t-elle, en pointant de nouveau son arc en avant. Pour que notre déesse puisse bâtir un monde de paix, l'ancien doit disparaître. »

Et si en effet, cette femme bluffait ? Après tout, elle ne semblait aucunement surprise par l'arrivée foudroyante de la noble. Pire encore, Yoruichi avait la désagréable impression que cela faisait partie de ses projets. Et ce que la Shinigami craignait commençait à se produire : le doute s'immisçait dans son cœur. Le son des flèches filant à vive allure dans sa direction la sortit de sa torpeur passagère. Avant même que Yoruichi n'ait amorcé réellement un mouvement pour éviter cette offensive, une barrière de flammes se dressa devant elle.

« — Tu dors ou quoi ? maugréa Isshin, à ses côtés, en lui prenant le bras pour reculer. Je n'en sais pas plus que toi sur ses pouvoirs, mais il faudrait déjà faire en sorte de reculer pour ne pas se retrouver dans cette zone !

— … Ouais. »

Sous un vent sombre et porteur d'auspices macabres, tous deux se préparèrent à un assaut commun, à l'issue plus qu'incertaine dans ces terres hostiles. Leur cible, elle, les attendait d'un pas ferme et serein. Cependant, Sigrûn ne pouvait nier qu'une partie de son attention restait captée par les événements périphériques, qui mettaient en péril l'avenir même de l'empire, mais aussi du monde. Une énergie puissante l'enveloppa, avant de se répandre dans les alentours, agrandissant au passage le cercle quasiment invisible au milieu duquel elle se tenait jusqu'à présent.

Un petit peu plus loin sur les champs de bataille, certaines des préoccupations de la Valkyrie rejoignaient celles de sa consœur, Kahra. Celle-ci faisait face à Shinji Hirako et aux Vizards restants, sans être grandement inquiétée jusqu'à présent. Les flammes calcinant les alentours rappelaient ô combien les flammes divines pouvaient s'avérer dangereuses.

« — Tu ne comptes rien faire pour ça ? finit par demander Hirako, en plissant les yeux. De c'que je ressens ici, ton amie risque bien d'y rester.

— En arriver là est désespérant, tu ne crois pas ? répliqua la belle aux yeux cobalt. J'irai voir ce qui en recourt. Mais avant cela, ma mission est donc de t'éradiquer, toi et tous les Shinigamis. »

Et en effet, perdre du temps devenait beaucoup moins optionnel tout d'un coup. Son sabre divin se souleva, en provoquant une bourrasque importante dans les environs. Shinji plaça une main devant son visage, comme pour se protéger. Les batailles se multipliaient, et de toute évidence, les troupes qui désiraient la protection d'un monde déjà déchu visuellement parlant. Kahra avança d'un pas en direction de l'adversaire, avant qu'une légère lueur de surprise ne vienne briller à travers son regard. Un chapiteau translucide, encore ?

« — Je pensais qu'un Bankai brisé ne pouvait se reforger ? marmonna-t-elle, en observant les alentours.

— Eh bien sache que tu n'as jamais brisé Sakanade Maboroshi, affirma Hirako, en arquant un sourcil.

— Je vois … seuls ses effets furent annihilés.

Très temporairement, lâcha son interlocuteur, désinvolte. Mais tu ne t'en sortiras pas aussi facilement, cette fois. »

Un contrôle absolu sur l'espace. Ou presque.

Alors il ne fallait décemment pas commettre la moindre bévue. Mais avec la Hollowfication et le Bankai combinés efficacement, Shinji croyait toujours en ses chances de victoire. Une lueur rougeoyante brilla dans les paumes de ses mains, avant que les rayons chargés ne foncent vers l'ennemie des Shinigamis.

Kahra n'ignorait pas les facultés de ce contraignant Bankai. Associer des Cero à son pouvoir permettrait à son opposant de rendre les trajectoires de ses coups illisibles. Un avantage conséquent dans un combat, que celui de ne pas être prévisible.

Mais cette seule information lui suffisait pour chercher une faille. La dernière fois, libérer le Shime Gamiôji et son colossal pouvoir de destruction avait suffi pour réduire en miettes ce Bankai. Mais utiliser ce pouvoir avec modération faisait partie des préconisations indispensables à sa survie. Le résultat du double Cero fut sans appel : le sol s'avéra être la seule victime de cet assaut.

« — Les pouvoirs du Vent lui permettent de devenir intouchable ?! maugréa le Vizard. »

En réalité, pas exactement. Tout du moins, pas entièrement. Durant ces six mois d'entraînement intenses, et il ne s'agissait pas de la première fois que ses sens entraient en collision avec les pouvoirs du Vent. Kirio Hikifune s'entrainait de temps à autres avec lui, et effectivement, il lui semblait déjà avoir pu voir cette technique alors … il savait aussi pertinemment que cette forme était …

« — … Temporaire ! »

Deux nouveaux Cero. Envoyés à pleine vitesse, à tel point qu'une explosion ne se produise pratiquement à l'instant suivant. Sakanade Maboroshi permettait de jouer avec les distances selon le bon vouloir de son utilisateur. Et cela conférait une vitesse de frappe quasiment imparable. À première vue, Kahra ne goûtait d'ailleurs que moyennement à la petite surprise que son ennemi venait de lui concocter, et nettoya doucement les quelques gouttes de sang qui perlaient doucement depuis son front.

Des blessures un peu trop insignifiantes aux yeux du Vizard. Mais pas de quoi lui enlever un sourire victorieux, quelque peu insupportable aux yeux de son interlocutrice.

« — Alors ? Une petite égratignure et tu vas pleurer ? »

Kahra secoua négativement la tête. S'emporter dans une spirale colérique ne lui apporterait rien de positif. Seul un calme relatif lui ouvrirait les portes d'une victoire nette et rapide. Et les pouvoirs de son ancienne Reine continuaient de faire vibrer son âme. Alors il n'y avait ni à s'inquiéter, ni à se précipiter …

Un petit peu plus loin …


Hiroyuki Sawano — YouSeeBigGirl

Un choc brutal.

Séria Alario, en tant que nouvelle Reine sombre, fit abattre son sabre directement vers sa cible. Rân fut pourtant protégée d'un impact direct : et pour cause, son démon, Akugen Gôyoku, dont les griffes puissantes firent office de rempart. Mais même sa carrure impressionnante ne fit pas long feu : lui et sa maîtresse valsèrent, quelques mètres plus loin.

« — Akugen Gôyoku te protège donc réellement, lâcha la sombre Shinigami. J'imagine que les deux autres sont sur la même longueur d'onde. Qui sait, peut-être avais-tu l'étoffe d'une Reine, après tout. »

Le ciel grondait. Le ciel s'agitait. Ce ciel vers lequel l'obscurité tendait indéfiniment, seul témoin d'un avènement plus sombre encore que la nuit. Rân plissa les yeux, avant de sauter de la main de son démon, pour se poser sur le sol. Un seul coup d'épée montrait déjà l'étendue des pouvoirs du Roi Démon. De son véritable pouvoir. Les autres démons finirent par rester en retrait, laissant les deux femmes régler une fois pour toutes ces comptes.

Plus orgueilleuse que jamais, la nouvelle reine posa un pied vers l'avant, en affichant un sourire ravi.

« — Il y a quelque chose qui me taraude. Pourquoi crois-tu être capable de te tenir face à moi alors qu'il n'y a que ta précieuse déesse qui puisse le faire ? C'est pour elle que Kokuô Dakuryû est revenu.

— Alors seule Sakae-sama pourrait se tenir face à vous ? répéta doucement la Générale.

— Évidemment. Ses sous-fifres ne servent que de distraction. Vous ne pouvez pas vous tenir devant moi.

— C'est complètement faux. »

Séria arqua légèrement un sourcil. Cette impertinente avait encore suffisamment de culot pour oser la prendre de haut ? Quoiqu'en regardant de plus près l'expression de son visage ou l'éclat de ses yeux, elle ne parvenait pas à distinguer cette arrogance presque innée chez Rân. Non, juste une profonde forme de conviction. Violemment, la jeune femme —en apparence—, planta son épée dans le sol.

« — Peu importe le pouvoir des démons. Peu importe à quoi ils ressemblent. Peu importe leur degré de supériorité … n'importe qui peut se tenir debout devant eux.

— Hmm ? Alors tu serais encore suffisamment arrogante pour prétendre de telles inepties ?

— Pour en avoir côtoyé un certain temps, je sais que les démons aiment provoquer la peur chez leurs victimes. Des peurs qui les poursuivent dans leur vie quotidienne. Mais face à cette peur, n'importe qui peut se lever avec fierté. C'est ce qu'ils ignorent, ou refusent de voir. »

Un éclat rougeoyant à travers ses pupilles, et de nouveau, le pouvoir de la Générale explosa. Sous l'œil toujours attentif d'une Séria à peine méfiante, les ombres des trois démons jaillirent dans le dos de Rân. Comme des ombres protectrices, ironiquement.

« — Tu as encore fait un cauchemar, Brynhild ?

— Je t'ai encore réveillée ?

— Non, je ne dormais pas. Mais tu évites la question, soigneusement.

— En même temps, tu sembles connaître la réponse … non ? »

Brynhild …

Combien de fois cette scène s'est-elle déroulée ? Combien de fois ais-je pu entrapercevoir cette peur dans ton regard ? Combien de fois te prendre dans mes bras n'a jamais suffi à te faire oublier ces cauchemars ? Peu importe les mots, peu importe les gestes. Cette peur vieille de plusieurs milliers d'années restait bien là, enfouie dans ton cœur. Parce que tu as recroisé ces yeux. Tu as recroisé tes plus anciens démons, infiniment plus terrifiants que ceux qui existent réellement.

« — Odorisan Akuma ! »

En contrôlant mes démons, je pensais déjà te montrer clairement une réponse : si, vaincre des démons était de l'ordre du raisonnable. Mais jamais tu n'as semblé totalement convaincue. Comme si au détour d'un chemin, tu allais de nouveau être happée par ces monstres et tomber dans un précipice sans fin.

Sous les regards hagards des démons accompagnant leur nouvelle reine, le trio antique déboula, en poussant un hurlement commun faisant trembler les environs, et se ficha dans le sol. Même blessés en partie, ces créatures disposaient toujours d'un immense pouvoir de destruction. Et même privés d'une source non négligeable d'énergie, suite à un combat qui avait un peu trop duré, la grande colonne d'énergie qu'ils déployèrent lors du final de leur danse, restait grandiose.

Pourtant, Brynhild …

Cette peur qu'ils ont inculquée chez toi … tu peux la vaincre. Pourquoi des vieilles reliques du passé t'empêcheraient-elles de respirer convenablement la nuit ?

« — Très impressionnant … maugréa Séria Alario. Que les trois démons originaux osent se dresser ainsi face à moi … me provoque une certaine joie, affirma la Reine, en sortant de la colonne d'énergie. Ta bravoure est louable, Générale … mais insuffisante. »

Un geste seulement suffit. Un souffle de destruction inonda dès lors le champ de bataille d'un épais voile noir. Touchée, Rân laissa échapper plus d'hémoglobine qu'elle ne l'aurait imaginé. Mais à la désagréable surprise de son opposante, ses jambes ne la lâchèrent pas. Toujours droite et fière, prête à poursuivre une bataille perdue d'avance.

Même si tu perds contre l'origine de ta peur …

Ne perds pas contre la peur elle-même … !

Voilà de nouveau Séria Alario à l'attaque. Son sabre rencontra violemment celui de sa proie, qui ne tint pas longtemps le choc. Catapultée plus loin, Rân éprouva les pires difficultés à se rééquilibrer, laissant toujours plus de sang dans son sillage. Peu disposée à lui laisser un souffle de répit, la reine se lança directement à sa poursuite.

Et ainsi seulement, Brynhild … tu pourras voir que toi aussi, tu possèdes ce droit. Celui d'arrêter de courber l'échine.

Celui de te relever, et de tenir droite devant tes propres démons, et ceux qui veulent t'enfoncer.

« — Brynhild-sama ! Il faut se dépêcher ! »

Tétanisée, la belle Valkyrie peinait grandement à mettre de l'ordre dans son esprit. Il n'y avait pourtant rien de plus simple que l'itinéraire envisagé jusqu'à présent. Rejoindre Ranny et la sortir des ténèbres … ! Alors pourquoi hésitait-elle tant ?! Pourquoi ses jambes refusaient-elles de lui obéir ? Et pourquoi son cœur battait-il aussi vite ? Brynhild se mordit les lèvres, avant de secouer la tête. Comme le désir vain de chasser des pensées néfastes qui ne manqueraient pas de revenir.

Si elle ne se dépêchait pas, sa plus proche amie pourrait bien mourir. Par sa faute, sous ses yeux. Le champ de bataille restait encore à distance respectable, et la légionnaire prit sur elle-même pour suivre la route empruntée par Elyséa.

Au bout de ce chemin, le combat continuait. La plupart des démons furent repoussés par l'amas d'énergie gigantesque déployé, hormis Jugram, Bazz-B et Zekken. Séria, évidemment, reprit son assaut. Sa lourde épée, entourée d'un halo ténébreux, se plaça en direction des cieux. Là, elle invoqua de lourds météores noirs. Tous chutèrent en direction d'une Rân silencieuse.

Les explosions se multiplièrent, gagnant à chaque fois en intensité, réduisant en lambeaux cet espace. Comme jadis, les démons ne laissaient dans leur sillage que misère et désolation. Des milliers d'années après, cette histoire se répétait encore. « L'élue » de Kokuô Dakuryû traversa rapidement tout le nuage opaque pour chercher sa proie.

Ensanglantée, la Générale ne pouvait pas prendre le temps de respirer. Un coup d'épée puissant tomba. Et sa propre lame fut repoussée, l'entrainant avec elle. Avant même de pouvoir chercher à retrouver son équilibre, la légionnaire reçut une colonne d'énergie noire.

Nous avons tous le droit de nous lever. Nous avons tous le droit d'exhiber notre fierté, contre ceux qui veulent nous écraser.

Un genou à terre, le sabre planté sur le sol. D'ici, Séria pouvait la voir frissonner, trembloter. Les efforts fournis pour garder la tête haute devaient être titanesques. Cette résistance futile toucherait néanmoins à sa fin. La reine nota néanmoins que les trois démons sous le contrôle de cette femme réapparurent, dans l'ombre. Comme pour la protéger. Difficile de concevoir une telle chose. L'ambition de ces créatures auraient-elle pris le pas sur la crainte primaire envers la déité des ténèbres ?

Rân se redressa de nouveau, en haletant. À son sang déjà bien présent, sa sueur se mélangeait. Épuisée, elle ignorait combien de temps son éclat de vie allait bien durer.

« — Ta volonté a gagné mon respect, sourit son assaillante. Soumets-toi à mon pouvoir, et j'épargnerai ta vie le cas échéant.

— Seule la déesse Sakae a droit à ma soumission, répondit fermement son interlocutrice, en se redressant. Toi, tu n'existes même pas !

— Je vois. »

Le désespoir ?

Seul un tel sentiment pourrait lancer cette femme dans un assaut frontal. Séria arqua légèrement un sourcil. Les trois démons à son service se déployèrent dans l'ombre au même instant. L'épée fermement tenue dans ses deux mains, Rân laissait éclater tout le reste de son pouvoir.

Peu après la victoire de la déesse Sakae sur Kokuô Dakuryû, il y a bien longtemps, les trois démons, Akugen Satubachi, Akugen Taitanikku et Akugen Gôyoku firent leur apparition. Comme l'ultime résurgence d'un pouvoir maléfique enfoui. Ils n'obéissaient pas à leur ancien Roi. Ils ne projetaient pas non plus de le libérer. Non, Kokuô Dakuryû faisait bien trop d'ombre à ces démons. Qui eux aussi, désiraient exister pour leur propre compte.

Oui, en quelque sorte, ils partageaient au moins une seule vision commune.

Séria leur lança des rayons noirs multiples. Les dégâts s'accumulaient, un à un. Doucement, la vision de la Générale se brouilla. Mais ses jambes continuaient de la porter vers l'ennemie, qu'elle ne quittait pas des yeux. Du mieux qu'elle put, elle-même évita ces assauts dangereux. Pour finalement se retrouver à une distance acceptable, une distance suffisante, pour que son épée ne se lève. Et à cet instant précis, les trois imposants démons jaillirent à ses côtés, tandis que leur cible restait de marbre. L'épée s'illumina comme jamais, avant que doucement. Progressivement, les démons se dissipèrent, pour alimenter ce sabre.

« — Akuma Gekirin ! »

La reine plissa vivement les yeux, avant d'empoigner son sabre avec une plus grande fermeté. Son opposante lançait tout son pouvoir dans cet ultime assaut.

Mais, comment pourrait-elle perdre, contre une femme de cette nature, en possédant les pouvoirs du plus puissant des démons ?

Sous les yeux des autres démons, le combat pour ce trône touchait probablement à sa fin.

NEXT CHAPTER : FEARED HEART

Les coulisses du Chapitre — « On s'intéresse aux retraités »

Ichigo Kurosaki : On n'a pas déjà fait une preview sur les retraités ? Ou deux même ?

Rukia Kuchiki : Et alors ? On a dû commencé les previews à partir des chapitres 58-59 de Rising Hell, c'est normal d'avoir des sujets qui se ressemblent de temps en temps, non ?

Ichigo Kurosaki : Ouais mais bon les retraités … on s'en fout un peu, ils sont à la retraite.

Hitsugaya Toshirô (vieux avec une cane) : Héééé.

Ichigo Kurosaki : T'es qui toi ?!

Rukia Kuchiki (gros yeux) : C-Capitaine Hitsugaya … ? Que … vous avez changé !

Hitsugaya Toshirô Vieux : Toi t'es toujours aussi conne en tout cas, tu crois que je l'ai pas remarqué ou quoi ?! Aidez-moi bande d'asticots !

Ichigo Kurosaki : MDR Toshirô ?! C'est toi là ?! Hé, t'as des dents qui tombent, fais gaffe !

Hitsugaya Toshirô : Parasite de merde, aide-moi et fais pas chier le monde !

Rukia Kuchiki : Que devons-nous faire pour vous aider ?

Ichigo Kurosaki : J'ai pas envie de l'aider, il m'insulte.

Hitsugaya Toshirô : Quelqu'un a utilisé l'épée sacrée qui inverse les âges et me voilà comme ça …

Yamamoto Genryûsai (enfant avec sa voix aigüe) : Alors avortons ?!

Un vent passe.

Yamamoto Genryûsai enfant : On ne s'intéressait plus aux retraités, eh bien tant pis ! C'est à vous qu'on ne va plus s'intéresser maintenant ! Sabre Laser Sacrée !

Rukia Kuchiki : Capitaine-Commandant !

Yamamoto Genryûsai : Hihihi !

Silence dans l'assemblée.

Byakuya Kuchiki : Luc, je suis ton père.

Aizen Sösuke : Non, c'est impossible !

Yamamoto tire les cheveux de Byakuya.

Yamamoto Genryûsai : J'suis jeune ! Et plus Toshirô le Papy ! Hihihi !

Hitsugaya Toshirô (rampe, essoufflé) : Aidez-moi !

Yamamoto s'élance dans le ciel.

Rukia Kuchiki : Ichigo. Il faut arrêter le Commandant ou sinon, il utilisera cette épée pour inverser l'âge de tous les hommes du monde.

Ichigo Kurosaki : M'en fous j'suis un Shinigami.

Rukia Kuchiki : Ichigo ! Tes sœurs vont mourir plus vite !

Ichigo Kurosaki : Faut bien mourir un jour hein.

Rukia Kuchiki : Arrête de faire l'égoïste !

Ichigo Kurosaki : Bon, ça va ok … mais comment on l'arrête ? Si on s'oppose à lui, on finira sûrement comme Toshirô. Et même si on le bat, comment on inverse le processus ?

Chad (vieux) : Ichigo. Aide-moi, j'ai du mal à marcher sur mes jambes. Ichigo.

Ishida Uryû (vieux) : Q…u…i…n…c…y.

Rukia Kuchiki : C'est terrible ! Il ravage tout !

Dans le Seireitei, Yamamoto lance ses rayons bleus en les ponctuant de rires de dégénérés.

Yamamoto Genryûsai : Ah bah là, vous allez vous intéresser aux retraités les petits ! Hihihi.

Une moto jaillit soudainement et se pose à côté de Rukia.

Rukia Kuchiki : Heu …

Aizen Sôsuke (long manteau de cuir noir, gants & lunettes de soleil) : Allons-y, Ichigo, Rukia, Chad, Uryû. Il faut arrêter le Mal.

Ichigo Kurosaki : Y'a pas de place sur ta bécane.

Aizen Sôsuke : M'en fous je vous faisais une blague, j'ai pas envie que vous salissiez ma moto. Surtout toi Uryû, on dirait que tu deviens liquide c'est dég'.

Uryû Ishida (se liquéfie) :

Ichigo Kurosaki : On dirait le sénateur Kelly dans X-Men. Tu sais le mec qui est mort.

Aizen Sôsuke : Es-tu sûr d'avoir bien vu ce que tu as vu ?

Un rayon touche Aizen !

Aizen Sôsuke : AIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIE….zen.

Aizen est devenu vieux !

Yamamoto Genryûsai (danse) : Genryû ! Genryû ! Genryû !

Aizen Sôsuke (dents cassées) : T-Tu vas voir sale petit …

Yamamoto Genryûsai (lance une lumière terrible sur Rukia) : HIHIHI !

Rukia Kuchiki : Nooooooon !

Ichigo Kurosaki : Tiens bon Rukia ! Ou bouge, sinon. Après je pourrais essayer de t'aider mais je suis paralysé par la peur de voir mon Bankai devenir vieux.

C'est l'apocalypse. Rukia est devenue une vieille chiffe molle qui ne bouge plus, par terre.

Ichigo Kurosaki : Je vois. Je suis le seul à être en mesure de l'arrêter.

Yamamoto Genryûsai : Take this !

Ichigo Kurosaki : Noooooooon !

Tout le monde devient vieux. Jusqu'à ce que …

Unohana Retsu : Dommage, mais ce pouvoir n'a aucun effet sur moi.

Yamamoto Genryûsai : Comment ?!

Unohana Retsu : J'ai connu plus de 2000 ans d'existence, mais je suis toujours aussi ravissante, telle une fleur impérissable face aux machinations de la nature. Et puisque tu es devenu un gamin Genryûsai, je vais pouvoir te châtier comme il le faut.

Yamamoto Genryûsai : Jamais ! Le monde m'appartient !

Unohana Retsu : Adieu mon bout de chou.

Unohana se suicide.

Yamamoto Genryûsai :

Hitsugaya Toshirô : Mon … dernier espoir … s'appelle …

Une grande lumière glaciale ?

Hitsugaya Toshirô Adulte (torse-nu) : Dommage, le jeu est fini minus.

Yamamoto Genryûsai : Hein ?! Comment …

Hitsugaya Toshirô : Je défie les lois du temps.

Yamamoto Genryûsai : Prends ça !

Hitsugaya Toshirô : Dommage pour toi je te dis. J'ai gelé le temps autour de moi, maintenant je suis invincible.

Ichigo Kurosaki : Toshirô … ne te sacrifie pas pour moi … !

Hitsugaya Toshirô : Genryûsai, je vais t'envoyer recopier le chapitre suivant, Feared Heart, treize fois ! Par la colère du dragon !

Fin.

Ichigo Kurosaki : Une fin comme ça ?!

Hitsugaya Toshirô : Ouais.