Chapitre 22 : Piège d'Ombres
Le jour tant attendu arriva enfin. Après des semaines à supporter le silence aseptisé de l'hôpital, la lumière crue des néons et les allées et venues incessantes des infirmiers, Rob Lucci poussa la porte de sa chambre pour la dernière fois. Il était debout, droit comme un soldat, son manteau jeté négligemment sur ses épaules.
À ses pieds, Hattori, son fidèle pigeon, l'attendait, le cou gonflé par l'excitation du départ. L'oiseau roucoula doucement, sautillant d'un pied sur l'autre comme s'il comprenait l'importance du moment.
Son regard glissa brièvement sur le couloir désert. Il n'avait pas dit au revoir. À personne. Pourquoi l'aurait-il fait ? Il n'était pas ici pour créer des liens. Il était ici pour survivre. Rien de plus.
Lucci quitta l'hôpital sans se presser, son pas silencieux résonnant à peine sur le pavé. Il n'était pas homme à se sentir désorienté, mais après des semaines cloîtré entre quatre murs, la ville lui paraissait étrangement animée, trop bruyante. Le tumulte des rues, l'odeur du sel et de l'acier, tout lui rappela à quel point il avait été immobile ces derniers temps.
Hattori voleta autour de lui avant de se poser sur son épaule, rassemblant ses plumes d'un air satisfait.
Lucci avait déjà entendu parler de la réception prévue par Iceburg, le maire de Water Seven. Ce dernier organisait l'événement sous couvert de fêter le rétablissement des blessés, mais Lucci savait bien que l'objectif réel était tout autre : mettre Galley-La Compagnie en avant et rappeler à la presse son rayonnement sur la ville.
Lui, cependant, ne s'intéressait ni aux mondanités, ni aux faux-semblants de la politique. Il n'avait qu'une raison d'y aller : observer.
Mais avant cela, il avait autre chose à faire.
Il atteignit enfin la Place des Thermes, là où se trouvait son appartement. Un logement discret, sans faste, mais fonctionnel, parfait pour quelqu'un comme lui.
Il poussa la porte et constata immédiatement l'odeur de renfermé qui flottait dans l'air. Tout était exactement comme il l'avait laissé. Aucun signe d'intrusion, aucun mouvement suspect.
Lucci retira son manteau et le posa sur le dossier d'une chaise avant d'examiner son intérieur avec un regard critique. Mettre de l'ordre dans ses affaires… Cela signifiait bien plus que ranger des papiers et des vêtements.
Il ouvrit un tiroir et fit glisser son doigt sur une série de dossiers soigneusement alignés. Des rapports, des notes, des informations accumulées pendant des mois sur les activités de la ville, sur ses cibles potentielles, et plus récemment… sur Bella.
Un léger rictus étira ses lèvres en repensant à la jeune femme.
Il se détourna du bureau et se dirigea vers la salle de bain, ôtant sa chemise pour observer son reflet dans le miroir. La cicatrice sur son flanc était encore marquée, un rappel du traitement imposé par Bella. Un souvenir involontaire.
Elle pensait peut-être l'avoir sauvé. Mais lui savait une chose : dans ce monde, rien n'était gratuit.
Il abaissa le regard, puis, sans un mot, tourna les talons.
Il n'avait pas le temps de se perdre dans ces pensées. Ce soir, il devait être au manoir d'Iceburg.
...
Perché sur les hauteurs de Water Seven, le manoir d'Iceburg dominait la ville telle une forteresse de verre et d'acier. Sa silhouette imposante se dressait fièrement sous la lueur des lampadaires et des lustres, projetant des reflets dorés sur les canaux environnants. Ce n'était pas une simple demeure : c'était une déclaration, un monument à la gloire de Galley-La Compagnie, rappelant à tous l'ascension fulgurante de cette entreprise.
Les jardins qui entouraient l'entrée principale étaient sculptés à la perfection, des haies finement taillées traçant des motifs complexes, tandis que des fontaines illuminaient la cour d'une lumière cristalline. De larges escaliers de marbre menaient à de grandes portes en bois massif, encadrées de piliers ornés de motifs maritimes, un hommage à l'art de la charpenterie navale qui faisait la renommée de la ville.
À l'intérieur, la grandeur du lieu s'étalait dans toute sa splendeur. Le hall principal, aux colonnes immenses et aux lustres éclatants, résonnait du brouhaha des invités, un mélange de conversations mondaines et de rires étouffés. Iceburg avait convié un éventail de personnalités : des cadres influents de Galley-La, des artisans de renom, mais aussi des stars et figures locales. La presse était bien entendu présente, capturant chaque instant de cette soirée où le faste rivalisait avec la prétendue humilité de l'hôte.
Mais les véritables invités d'honneur n'étaient pas les puissants ou les riches. Ce soir, les projecteurs étaient braqués sur les médecins qui avaient sauvé tant de vies. Iceburg voulait faire d'eux les héros de la soirée, leur rendre hommage pour avoir empêché un drame encore plus grand.
Parmi ces soignants, Albedo Stern attirait déjà l'attention, discutant avec plusieurs figures influentes d'un air sûr de lui. Mais il y avait une personne qu'Iceburg attendait particulièrement.
Isabella Rain.
Lorsqu'il la vit arriver, il eut un sourire satisfait. Il voulait la rencontrer, la remercier personnellement. Après tout, c'était grâce à elle que son meilleur charpentier, Robb Lucci, était encore en vie.
...
Sur une estrade en acajou, un quatuor de violonistes jouait une mélodie élégante, leurs archets glissant avec grâce sur les cordes dans une harmonie envoûtante. La musique ajoutait une touche de raffinement à l'ambiance, contrastant avec le bourdonnement des conversations et les éclats de rire cristallins qui fusaient çà et là.
Au fond de la pièce, un banquet somptueux trônait, dressé avec le plus grand soin par Cristofle, le traiteur le plus réputé de Water Seven. Des plateaux d'huîtres fraîches, des mets fins aux senteurs exquises, et des coupes de champagne délicatement alignées sur des nappes immaculées offraient un spectacle alléchant.
Les invités, parés de leurs plus beaux atours, se divisaient en petits groupes animés. Les cadres de Galley-La discutaient affaires près du bar en bois sculpté, échangeant des poignées de main et des sourires complices. Plus loin, quelques figures influentes de la ville se mêlaient aux célébrités locales, certains cherchant à tisser de nouveaux liens, d'autres simplement venus pour profiter des festivités.
Les médecins, eux, étaient les véritables invités d'honneur de la soirée. Certains, comme Albedo Stern, profitaient déjà de leur statut, multipliant les échanges avec des personnalités influentes. Son rire sonore résonnait alors qu'il captait l'attention d'un groupe d'investisseurs.
Mais Iceburg, lui, attendait quelqu'un d'autre.
Lorsqu'il aperçut Isabella Rain franchir le seuil de la grande salle, un sourire satisfait se dessina sur ses lèvres. Enfin, elle était là.
Bella se sentait complètement hors de son élément. Elle n'avait jamais eu le goût des mondanités, encore moins des soirées où il fallait se fondre dans un décor fait de faux sourires et de conversations superficielles. Elle se sentait bien plus à l'aise dans la pénombre d'une morgue, à analyser un corps inerte, plutôt qu'ici, sous les lustres scintillants, contrainte de sourire et d'échanger des banalités.
Mais son patron, Albedo Stern, n'avait pas voulu entendre ses objections. Il tenait à ce qu'elle l'accompagne à cette réception, arguant que leur présence était essentielle. Après tout, suite à son intervention réussie, le maire Iceburg avait fait une généreuse donation à la clinique Stern pour améliorer leur matériel médical. Il était donc crucial de montrer leur gratitude.
Pire encore, Albedo avait insisté pour qu'elle s'habille "correctement", ce qui, dans son esprit, signifiait "élégamment".
Résignée, elle s'était laissée entre les mains des élégantes de Flore, le salon d'esthétique le plus prisé de son quartier. Elles avaient insisté pour lui faire un maquillage sophistiqué, soulignant ses traits avec une précision experte qui la rendait bien trop apprêtée à son goût.
Et enfin, il y avait cette robe.
Un bustier noir, moulant, qui dessinait sa silhouette avec une précision exagérée. La coupe épousait ses formes, révélant plus de peau qu'elle n'en avait jamais laissé voir volontairement. C'était un chef-d'œuvre de couture, un vêtement sublime en soi… mais qui ne lui ressemblait pas. Elle aurait préféré un kimono, ou à la rigueur un tailleur structuré qui aurait au moins donné l'illusion qu'elle était là pour une raison autre que se faire admirer.
Elle passa une main distraite dans ses cheveux fraîchement coupés, plus courts qu'à l'accoutumée. Une coupe nette, pratique, qui l'éloignait encore davantage de l'image sophistiquée qu'on voulait lui imposer ce soir.
Elle tira discrètement sur l'ourlet de la robe en soupirant. Cette soirée allait être longue.
...
Le maire observa la jeune femme s'avancer à travers la foule, drapée dans une élégance discrète. Son regard perçant balayait la salle, comme si elle évaluait la situation avec le même sérieux qu'une opération délicate. Elle n'était pas du genre à rechercher la lumière, et pourtant, ce soir, elle en était le centre.
Iceburg s'avança pour l'accueillir, un sourire sincère sur les lèvres.
— Mademoiselle Rain, enfin nous nous rencontrons.
Il lui tendit la main, et Bella la serra avec une réserve polie.
— Monsieur le Maire.
— Vous êtes la raison pour laquelle Lucci est encore parmi nous. Il inclina légèrement la tête. Je vous dois mes remerciements.
Un murmure parcourut les convives à proximité. Isabella Rain, la femme qui avait sauvé Lucci, l'homme énigmatique au service de Galley-La. Certains observaient la scène avec curiosité, d'autres avec une pointe d'admiration.
Bella, quant à elle, resta de marbre.
— Je n'ai fait que mon travail.
Iceburg esquissa un sourire amusé.
— Un travail remarquable, alors.
Il désigna d'un geste la vaste salle illuminée où les invités se mêlaient, les coupes de champagne brillant sous les lustres de cristal.
— Ce soir, nous célébrons ceux qui ont permis à Water Seven d'éviter une tragédie. Vous méritez votre place ici, et j'espère que vous en profiterez.
Bella hocha la tête, retenant un soupir. Elle n'avait jamais aimé ce genre de mondanités, mais elle était là, à la demande du maire.
Elle ignorait encore que la soirée lui réserverait des rencontres… et des complications inattendues.
...
Bella se retrouva accostée par Kaku et Kalifa alors qu'elle s'éloignait de la scène. Leurs silhouettes se découpèrent dans l'ombre du lustre de cristal, et, même avant qu'ils ne s'adressent à elle, elle sentit l'attention qu'ils lui portaient.
Kalifa s'approcha d'abord, un sourire poli sur les lèvres, son regard à la fois perçant et calculateur. Elle semblait apprécier l'effet que Bella faisait dans la salle, mais son attitude restait subtilement distante, presque comme si elle ne la voyait que comme un objet d'analyse.
— Mademoiselle Rain, j'espère que vous passez une agréable soirée, dit Kalifa d'une voix calme et mesurée, son regard se posant sur elle de façon quelque peu appuyée. Le maire m'a parlé de vous, de votre professionnalisme. C'est un honneur de vous rencontrer.
Bella, qui n'était pas du genre à se laisser impressionner par les politesses, répondit par un hochement de tête, feignant une politesse froide. Kalifa semblait lire chaque mouvement de son visage, comme si chaque geste, chaque mot avaient un sens qu'elle devait absolument comprendre. Elle ne laissait jamais vraiment ses émotions transparaître, mais Bella pouvait sentir que cette femme savait exactement ce qu'elle faisait.
— Merci, répondit Lise avec un léger sourire, mais sans vraiment chercher à en dire plus.
Kalifa ne parut pas déstabilisée, bien au contraire, elle continua sur sa lancée, toujours d'une voix douce mais teintée de sous-entendus qui n'étaient pas difficiles à déceler.
— Vous êtes la médecin qui a sauvé monsieur Lucci, je crois ? Votre calme et votre efficacité ont dû être un atout précieux dans cette situation délicate. C'est impressionnant. Vous n'imaginez pas le service que vous nous avez rendu en sauvant un élément si... productif.
Puis ce fut au tour de Kaku, toujours avec ce sourire énigmatique, qui s'avança vers elle en tenant deux coupes de champagnes, sa voix suave et un peu trop mielleuse pour être sincère.
— Miss Bella, je ne pouvais pas manquer l'occasion de te féliciter pour ce bon vieux Lucci, où est il d'ailleurs ce bougre ingrat ? dit-il en lui tendant un verre de champagne. Un petit toast pour une héroïne.
Bella le regarda un instant, un peu étonnée par son ton trop familier. Il était évident qu'il cherchait à attirer son attention, mais elle n'avait aucune envie d'entrer dans ce jeu.
— Je ne bois pas, répondit-elle simplement.
Kaku haussa un sourcil, visiblement surpris.
— Ah bon ? Pourtant, j'aurais parié le contraire.
Il sourit, pas du tout découragé.
— Dommage, c'est un excellent cru, mais je suppose que tu as tes raisons, dit-il en haussant les épaules. Il fit une pause, puis ajouta avec un éclat malicieux dans les yeux : — Mais tu sais, une soirée comme celle-ci est aussi l'occasion de se détendre un peu, de profiter des gens qui t'entourent.
Son regard se fit plus appuyé, cherchant à capter son attention, comme s'il espérait qu'un simple échange de regards suffirait à l'attirer dans son jeu. Il y avait quelque chose d'un peu trop direct, trop volontaire dans sa façon de la fixer, un mélange de curiosité et d'amusement qui ne laissait aucun doute sur ses intentions.
À ses côtés, Kalifa restait plus subtile, mais son regard n'en était pas moins pesant. Elle ne cherchait pas à charmer Bella, mais plutôt à l'analyser, à la jauger, avec cette froide précision qui lui donnait l'impression d'être un dossier ouvert sur un bureau. C'était étrange… presque dérangeant.
Ils jouaient un rôle, c'était évident. Bella n'était pas dupe. Elle savait reconnaître lorsqu'on la testait, lorsqu'on cherchait à provoquer une réaction, et ce duo-là n'avait pas l'air de simplement vouloir faire la conversation.
Un pressentiment désagréable s'insinua en elle, mais elle se força à ne rien laisser paraître. Pas question de leur donner ce qu'ils attendaient.
Elle croisa les bras, adoptant une posture décontractée qui masquait sa méfiance.
— Profite bien, alors. Moi, je ne fais que passer.
Elle leur adressa un sourire poli, mesuré, avant de pivoter sur ses talons, cherchant du regard une échappatoire dans la foule animée. L'atmosphère autour d'elle devenait oppressante, comme si l'air lui-même était alourdi par ces regards trop insistants.
Derrière elle, Kaku perdit brièvement son sourire. Son expression se crispa l'espace d'une seconde, un éclat contrarié passant dans ses yeux. Il n'aimait pas ça. Il n'aimait pas être ignoré.
Il la regarda s'éloigner, le menton légèrement relevé, visiblement indifférente à ses tentatives trop évidentes. Son agacement fut à peine perceptible, mais Kalifa, elle, le remarqua immédiatement. Elle lui jeta un bref regard, un sourire presque imperceptible étirant ses lèvres.
— Tu as été un peu trop évident, murmura-t-elle d'un ton neutre.
Kaku haussa les épaules, dissimulant sa contrariété sous un sourire amusé.
— Je voulais voir comment elle réagirait.
— Eh bien, tu as ta réponse.
Ils échangèrent un regard entendu. Ce n'était pas terminé.
Pendant ce temps, Bella s'enfonçait déjà dans la foule, espérant trouver un peu de répit… sans se douter que d'autres regards la suivaient encore.
...
Après avoir discuté à droite et à gauche, serré des mains et échangé des politesses creuses avec des inconnus, puis accordé une danse à son patron, Albedo Stern, Bella sentit son épuisement la gagner. Son sourire de façade commençait à lui peser. Elle n'avait jamais eu la patience pour ce genre de mondanités, et cette soirée lui semblait interminable.
Les conversations s'enchaînaient sans réel intérêt, les mêmes compliments dégoulinants d'hypocrisie revenaient en boucle, et tout ce qu'elle désirait à cet instant était de pouvoir ôter ces fichues chaussures et disparaître.
Elle balaya la salle du regard, cherchant un moyen d'écourter son calvaire. Son regard tomba sur une silhouette familière près du buffet. Lucci.
Enfin une présence supportable dans cette foule suffocante.
Mais à peine avait-elle eu le temps d'esquisser un pas qu'il s'était déjà éclipsé, se dirigeant vers l'un des balcons. Sans hésiter, elle lui emboîta le pas.
Quitter la fête, ne serait-ce qu'un instant, lui ferait le plus grand bien.
Elle s'éclipsa discrètement, traversant un couloir désert où les éclats de voix et la musique s'estompaient peu à peu. Loin du brouhaha, l'air semblait plus respirable, et son esprit embrumé par l'ennui s'éclaircissait enfin.
Lorsqu'elle atteignit le balcon, elle laissa échapper un soupir soulagé.
L'endroit offrait une vue splendide sur Water Seven, la ville illuminée se reflétant sur l'océan nocturne. Mais Bella n'était pas d'humeur à s'extasier. Elle ne voulait que quelques minutes de répit, loin de cette mascarade.
Elle repéra immédiatement la silhouette accoudée à la balustrade, plongée dans la contemplation du panorama.
Les épaules droites, la posture impassible… Lucci, sans aucun doute.
Sans prendre la peine d'observer plus en détail, elle s'avança, son ton trahissant sa lassitude.
— Monsieur Lucci, vous êtes difficile à trouver.
Mais l'homme ne réagit pas immédiatement.
Quelque chose, dans son immobilité, lui parut étrange.
Elle fronça les sourcils.
Puis, lorsque la silhouette se redressa enfin et tourna la tête vers elle, la fatigue de Bella s'évapora instantanément.
Ce n'était pas Lucci.
Un frisson désagréable lui parcourut l'échine, aussi glacé qu'un seau d'eau froide.
Son esprit fatigué mit une demi-seconde de trop à assimiler ce qu'elle voyait. Les traits de l'homme, son sourire trop calculé, son regard perçant qui l'observait comme un spécimen sous une lame de microscope.
Le docteur Zéro.
Celui qui hantait ses cauchemars depuis un mois maintenant.
Son corps réagit avant même qu'elle ne le décide. Une tension glacée se logea dans ses muscles, sa respiration se fit plus mesurée. Un instant plus tôt, elle mourait d'ennui. À présent, chaque fibre de son être était en alerte.
Zéro l'observa, son sourire s'élargissant comme s'il s'amusait de sa réaction.
— Tu ne crois pas si bien dire, souffla-t-il d'un ton faussement léger.
Il s'adossa nonchalamment à la balustrade, savourant manifestement la surprise qu'il lisait sur son visage.
— Quelle merveilleuse soirée, Lise.
A suivre ...
