Chapitre 23 : Affirmation ET rejet
Lise crut que son monde s'était effondré. Un frisson glacial parcourut son corps alors qu'elle était paralysée par l'ombre du Dr. Zéro. Son regard glissa lentement sur son visage figé, mais il semblait si calme, si calme qu'il en devenait encore plus effrayant. Le sourire qu'il lui offrait, ce sourire glacial, ne faisait que creuser la fosse sous ses pieds. Elle sentit ses jambes fléchir, son cœur battant à tout rompre, comme si une pression invisible avait écrasé sa poitrine.
Son cerveau tournait en boucle, un enchevêtrement de pensées désordonnées. Elle était figée, incapable de faire le moindre mouvement. La terreur la clouait sur place, mais plus que tout, une sensation glacée de trahison la consumait. Là, devant elle, se tenait son pire cauchemar incarné. Elle savait que cette rencontre n'était pas un simple hasard. Elle aurait dû s'en douter. Mais l'ampleur de la vérité la frappait de plein fouet. Elle était dans la toile d'araignée d'un plan qu'elle n'avait même pas vu se tisser.
Ce qu'elle ignorait, c'était que chaque geste, chaque mot échangé avait été prémédité.
C'est Blueno qui, dans l'ombre, avait orchestré cette rencontre. Il avait conseillé à Lucci de les confronter, de les écouter en secret, de manipuler le moment pour laisser les vérités se dévoiler. Mais Lise ne savait pas encore qu'elle n'était pas la seule à être prise au piège. Lucci, lui aussi, se retrouvait piégé dans un autre jeu de manipulation.
Ce n'était plus simplement une confrontation entre Lise et le Dr. Zéro, c'était un piège qui se resserrait doucement autour d'eux. Lucci, l'assassin, l'homme de l'ombre, n'était plus un acteur, mais un spectateur, contraint de se tenir dans l'ombre, silencieux, observant, écoutant. Chaque mot prononcé, chaque mouvement, chaque mensonge soigneusement dissimulé devenait une épreuve pour lui, un test de patience. Il était forcé de supporter une tension insoutenable, son esprit vibrant sous l'impact de la situation, tout en étant figé. Il ne pouvait pas intervenir, il ne pouvait pas contrôler les événements. Et pourtant, tout reposait sur lui. Il devait saisir cette vérité, cette seule vérité qui pourrait tout bouleverser.
Pendant ce temps, Lise se débattait dans une mer d'angoisse.
La peur se faufilait partout, dans l'air, dans ses pensées, dans chaque fibre de son être. Elle savait que sa seule chance de survivre était de cacher la moindre faiblesse, de ne pas montrer qu'elle était à la merci du Dr. Zéro. Si elle flanchait, si ce monstre décelait la moindre faille, il la détruirait. Chaque sourire du docteur était un poison, chaque mouvement de ses yeux une pression insupportable. Lise savait qu'elle était en train de perdre le contrôle, de sombrer dans une spirale qu'elle ne pouvait arrêter.
L'intelligence et la subtilité de Blueno devenaient désormais évidentes. Il n'avait pas choisi la confrontation directe. Non, il avait tissé un piège minutieux, une toile invisible dans laquelle il avait enfermé la fausse Bella et le docteur Zéro. Il savait que, en les exposant l'un à l'autre, sans pression immédiate, ils finiraient par se trahir, par dévoiler des vérités qu'ils n'auraient jamais osé confier à Lucci s'il avait été là, face à eux. C'était un coup de maître : une manipulation froide et calculée. Il n'avait même pas besoin d'agir directement, tout se déroulait sous ses yeux, dans l'ombre.
Au centre de cette toile se trouvait Lucci, enfermé dans son rôle de spectateur involontaire. Chaque mouvement de l'usurpatrice, chaque mot du Dr. Zéro était une pièce du puzzle qu'il devait assembler. Il n'avait plus de pouvoir, plus d'influence. Il n'était qu'un témoin de la chute imminente, de la vérité qui s'apprêtait à éclater. La situation était hors de son contrôle, mais tout reposait sur ce qu'il découvrirait. Il savait que les masques allaient tomber, que des secrets allaient se révéler. Mais à quel prix ?
...
- Quelle charmante attention, cette soirée. Et en plus, retrouver en ces lieux mon élève préférée, me remplit de joie.
Le sourire du Dr. Zéro s'élargit, dégageant une lueur de satisfaction malsaine qui fit frissonner Lise. Elle serra les dents, une douleur sourde perçant sous sa mâchoire. Ne montre rien. Ses pensées s'enchaînèrent à toute vitesse, images, souvenirs, stratégies, un tourbillon qu'elle maîtrisait de justesse. Elle devait se contrôler, rester inébranlable. Ses muscles étaient tendus, mais elle les força à se détendre, à se remettre en place, immobile comme une statue. Le temps semblait suspendu, chaque seconde pesant lourdement sur ses épaules, mais elle ne devait rien laisser paraître.
Elle savait comment il fonctionnait. Cet homme, ce monstre, agissait tel un serpent : il se glissait dans les failles de l'âme humaine, patiemment, pour mieux frapper quand on s'y attendait le moins. Il se nourrissait de la peur qu'il semait, du contrôle qu'il exerçait. Mais Lise avait appris à lire ses manœuvres, à comprendre ses jeux. Elle avait survécu douze ans dans son enfer, résisté à ses coups, à ses manipulations. Elle avait tenu bon, même quand tout semblait s'effondrer autour d'elle.
Un mur. Elle devait être un mur. Elle n'était plus la jeune fille brisée qu'il avait connue. Non, elle avait changé. En six ans, on pouvait changer, n'est-ce pas ? Elle devait être plus forte, plus impassible. Chaque sourire du Dr. Zéro, chaque mot qu'il prononçait, devenait un test qu'elle ne pouvait échouer. Elle devait rester une forteresse, inébranlable, insensible.
Ils n'étaient plus à Drum. Le monde autour d'elle était différent, plus vaste, plus dangereux peut-être, mais plus libre aussi. La peur qu'il inspirait autrefois avait perdu de sa vigueur, diluée dans les années, dans le temps, dans les cicatrices de son passé. Lise le fixa, les poings serrés, ses yeux glacés plongés dans les siens, espérant qu'ils soient impénétrables.
Il ne pouvait plus la faire souffrir comme autrefois. Ce constat apporta un soulagement fugace, qu'elle repoussa vite. Mais c'était la vérité : il avait vieilli. Le temps l'avait marqué, il n'était plus aussi sûr de lui, sa voix moins tranchante. Son corps, jadis imposant, paraissait aujourd'hui plus petit, moins menaçant. Les années avaient émoussé ses bords, réduit sa puissance à une pâle copie de ce qu'il avait été. Lise ne pouvait s'empêcher de le comparer à l'homme qu'il avait été lorsqu'elle n'était qu'une enfant fragile.
Les souvenirs la frappèrent soudainement, douloureux, comme un coup de poing. Elle se revit, petite fille au crâne rasé, recroquevillée dans des vêtements trop larges, enfermée dans la cage de Frostheim, où terreur et solitude se mêlaient à chaque souffle. Lui, toujours là, un monstre sous l'apparence de l'autorité, se délectant de son pouvoir. Chaque jour, elle se voyait comme un animal pris au piège, errant dans une cellule de béton.
Mais aujourd'hui, tout cela semblait appartenir à un autre monde. Un passé qu'elle n'arrivait pas à effacer.
Aujourd'hui, il lui semblait plus petit. Son visage, marqué par l'âge, était presque méconnaissable. Ses mains, squelettiques, restaient cependant glacées, chargées d'une froideur sinistre. Mais ce qui ne changeait pas, ce qui restait figé dans cette vision presque irréelle, ce sont ses yeux. Ces yeux glacés, pleins de calcul et de cruauté, restaient aussi implacables qu'autrefois. L'âge n'avait rien effacé de leur éclat meurtrier. Au contraire, ils semblaient encore plus intenses, plus cruels. C'était là que résidait sa monstruosité, dans cette froideur qui ne vacillait jamais.
Mais cette fois, Lise n'était plus la même. Il n'était plus l'ombre terrifiante de son passé, ni l'énigme qui l'avait brisée. Elle le voyait désormais pour ce qu'il était : un homme, un monstre, mais un être humain tout de même, et plus faible qu'il ne l'avait jamais été. La peur s'était transformée en un dégoût profond. Elle n'attendait plus rien de lui. Elle ne lui offrirait plus jamais une seule de ses larmes.
Son visage restait impassible, mais un sourire pâle, presque mécanisé, se dessina sur ses lèvres alors qu'elle prononçait son titre.
- « Professeur... » Ses yeux, cependant, restaient figés, glaciaux, comme s'ils étaient déjà partis ailleurs, dans un passé qu'elle aurait voulu effacer.
- « Voyons... je ne suis plus ton professeur. » Sa voix était doux, moqueur, presque condescendant, mais il y avait une satisfaction perverse dans ses mots. Il se permettait de la réprimander, comme s'il était encore en position de pouvoir sur elle, comme s'il avait encore une emprise sur son esprit. Lise, elle, ne réagit pas tout de suite, comme si cette réprimande n'avait plus de prise sur elle. Son regard, vide de toute émotion sincère, se fixa sur lui, calculant chaque mot, chaque mouvement.
Elle sourit faiblement, son expression à peine visible, dissimulant les tremblements qui la traversaient.
- « Mais vous serez toujours mon professeur. »
Cette remarque sembla l'amuser, un rire froid s'échappa de sa gorge, dénué de chaleur humaine. C'était un rire qui se voulait supérieur, déstabilisant, mais il n'avait pas le pouvoir d'atteindre Lise.
- « Je suppose que tu as lu mes recommandations sur le suivi du patient ? Ce monsieur Lucci. Il a eu de la chance que cette barre n'ait pas transpercé d'organes vitaux. À moins qu'il l'ait délibérément provoqué ? Ce serait fascinant. » dit-il en scrutant la ville de Water Seven, ses yeux fixés sur l'horizon. La fascination dans sa voix était presque palpable.
Lise, immobile, ne souriait pas. Maquillée et vêtue d'une robe bustier noire moulante, elle semblait être une poupée sans âme. Un objet façonné par lui, mais qui désormais échappait à son contrôle. Il la regardait, une étrange intensité dans les yeux, se demandant ce qu'elle était devenue. Elle n'était plus ce qu'il avait créé, et cela le perturbait.
- « Pourquoi êtes-vous ici ? » demanda-t-elle finalement, sa voix impassible. Elle ne cherchait pas simplement une réponse, mais cherchait à sonder sa réaction.
Il tourna lentement son regard vers elle, un sourire amusé se dessina sur ses lèvres. Il savait que cette question n'était pas innocente.
- « Et toi ? Pourquoi es-tu là ? » répondit-il avec un ton moqueur, un éclat de fascination dans les yeux. Il s'approcha légèrement, sa présence pesant dans l'air. « Après ton opération magistrale dans le Nouveau Monde il y a deux ans, je pensais que les empereurs se battraient pour t'avoir. Les Quatre Portes Divines ! » Il marqua une pause, appréciant le pouvoir de ses mots. « Seul un vrai de Drum aurait eu l'audace de courtiser le diable avec une telle opération improbable ! »
Son regard ne quittait pas Lise, une lueur d'admiration froide dans ses yeux.
- « Oser retirer simultanément le foie, les poumons, les reins, puis le cœur... et les remplacer en une seule opération, simulant la mort de ton patient... » Le docteur Zéro laissa échapper un rire froid, comme s'il savourait la grandeur de son héritage. « Cette opération légendaire a parachevé mon œuvre ! Tu l'ignores peut-être, mais elle a fait le tour du monde. Même Végapunk en a parlé, il a reconnu que j'avais formé un démon de la médecine. » Il se tourna lentement vers Lise, son regard calculateur scrutant chaque détail de sa silhouette. « Tu ne peux pas imaginer ma joie et mon orgueil. »
Il fit une pause, un sourire sinistre apparaissant sur ses lèvres, puis continua :
- « Mais toi... tu réalises une opération aussi pitoyable sur Robb Lucci, alors qu'il y avait des moyens plus intéressants de la mener ? Quel gâchis ! » Ses mots étaient tranchants, remplis de déception et de mépris. « Je t'ai façonnée pour être bien plus que ça. »
Son regard se fit plus insistant, perçant, cherchant la moindre faille. Lise sentit la pression de ses mots, de son regard, envahir l'espace autour d'eux.
...
Lucci écoutait attentivement, les yeux fixés sur la scène qui se déroulait devant lui, chaque mot, chaque intonation s'inscrivant dans son esprit. Il connaissait désormais son nom : Lise.Et elle semblait avoir une histoire bien plus profonde, bien plus tordue que ce qu'il avait imaginé.
Le regard de Lucci se durcit légèrement. La discussion prenait une direction qu'il n'avait pas anticipée. C'était de lui, de son propre corps, de son opération qu'on docteur Zéro—cet homme qu'il voyait maintenant comme une sorte de narcissique—réduisait l'opération de Lucci à une simple déception, une erreur qu'il jugeait presque pitoyable.
Décevant, se répétait-il. L'opération décevante… mais c'est de moi dont il est question, moi qui ai été opéré et qui ai survécu et pourtant, c'était décevant ? Que savait-il de la douleur ? De ce qu'il avait ressenti avant et après l'opération ?
Mais le plus étrange, ce qui vraiment le perturbait, c'était la manière dont Zéro parlait de Lise. L'orgueil du docteur Zéro, un "monstre" qu'il avait créé. Il semblait si fier d'elle, la mettant sur un piédestal, comme une de ses plus grandes œuvres, une réussite qu'il exhibait comme un trophée. Mais qui était-elle, cette femme, pour susciter une telle admiration ? Qui était-elle pour que Zéro en parle avec une telle déférence, comme si elle n'était rien de moins qu'une perfection façonnée à ses mains ? Et pourquoi lui en parler ainsi, comme si le monde entier devait reconnaître son rôle dans sa création ?
Lucci fronça les sourcils en entendant Végapunk mentionné.
Un génie mondialement reconnu. Si même Végapunk parlait de Lise en des termes aussi admiratifs, alors comment se faisait il qu'il n'en avait pas entendu parler ?
Un sujet de fierté… mais d'un genre particulièrement dégradant. Zéro la voyait comme une simple création, un objet qu'il exhibait avec orgueil, comme une victoire personnelle. Mais Lucci savait mieux.
Elle avait sauvé sa vie, et pas une fois, mais deux. Par ses propres mains, avec sa propre compétence, et ce, sans qu'il n'ait jamais été qu'un simple patient à ses yeux. Elle l'avait soigné, elle l'avait ramené d'entre les griffes de la mort. Elle l'avait regardé dans les yeux et, sans crainte, avait décidé qu'il avait encore un rôle à jouer. Lucci le savait, au fond de lui, qu'elle n'était pas juste une œuvre façonnée par un savant fou. Elle avait une âme, une conscience. Une femme qui, même plongée dans l'obscurité de son passé et sous le poids de ses blessures, continuait à avancer. C'était cette force, cette résistance qu'il respectait profondément et qui faisait écho à son propre vécu.
La manière dont Zéro parlait d'elle, comme d'un simple objet, l'irritait. Comment cet homme, si prétentieux et manipulateur, osait-il réduire Lise à un rôle aussi insignifiant ? Elle n'était pas une création de laboratoire ou un simple outil dans les mains de ce génie déchu. Elle avait une dignité, une volonté qui ne pouvaient être ignorées. Elle n'était pas une chose à exhiber, mais une personne réelle, avec des choix, des souffrances, et des luttes.
Elle s'était probablement affranchie de son créateur, et Lucci sentait qu'il y avait encore bien plus derrière ce qu'il voyait. Elle avait changé, s'était libérée de l'influence directe de Zéro, mais comment ? Pourquoi ? Cette question tourbillonnait dans son esprit, mais pour l'instant, il se contentait de l'observer, de chercher des réponses. Parce que Lise, la femme qui lui avait sauvé la vie, méritait bien plus que d'être réduite à l'orgueil d'un homme qui croyait pouvoir tout contrôler. Elle était une âme à part entière, et Lucci, d'une manière qu'il ne pouvait totalement expliquer, en ressentait la puissance.
- Parce que c'était inutile, répliqua-t-elle froidement, sa voix devenue presque clinique. Oui, j'aurais pu transplanter un greffon prélevé sur un des ouvriers récemment décédés, du même groupe sanguin que monsieur Lucci. Mais qu'aurai-je risqué en retour ? Un rejet immunologique ? Une septicémie due à une contamination non contrôlée ? Une dysfonction de l'organe transplanté suite à une incompatibilité tissulaire ?
Elle marqua une pause, son regard devenant plus tranchant.
- Je n'ai pas besoin de recourir à des procédures spectaculaires ou grandiloquentes pour sauver une vie. Ce n'est pas la complexité d'une opération qui fait son efficacité, c'est sa précision, sa sécurité. Je n'ai pas l'intention de jouer avec la vie d'un patient pour impressionner quiconque ou pour prouver ma "supériorité" à qui que ce soit. Sauver une vie de la manière la plus rigoureuse, la plus saine et la plus sécurisée possible... voilà ce que je considère comme l'approche juste. Et c'est la seule qui vaille.
Lucci sentit une lourde tension s'installer, alors que le docteur Zéro éclatait de rire de manière presque malsaine. Son rire, guttural et rempli de mépris, résonnait comme un écho dans la pièce silencieuse, avant qu'il ne reprenne, cette fois plus sombre, plus glacé :
- « Je n'aurais pas dû la laisser t'adopter. Elle t'a corrompue. »
Il marqua une pause, scrutant Lise comme s'il essayait de voir au-delà de sa façade clinique, cherchant les traces d'une influence qu'il détestait.
- « Non… ce n'est pas son genre. Je la connais bien. Pour prouver ses expériences, elle serait prête à tout. Même à sacrifier son patient. »
Son regard se fit encore plus méprisant.
- « C'est l'influence de cet homme que je perçois en toi. Cet idéaliste niais qui croit que chaque vie mérite d'être vécue ! C'est d'un pathétique ! »
Il s'approcha légèrement, une lueur de dégoût dans ses yeux, comme si le simple fait d'évoquer cet homme le répugnait.
- « Ce n'est pas en idéalisant cet homme, qui se prétend être le roi des médecins, que tu atteindras le sommet de cet art ! Ce n'est pas ce que j'attends de toi ! »
Sa voix s'était faite plus froide, plus tranchante, chaque mot un coup de poignard. Lucci, silencieux, ne pouvait s'empêcher de se demander si Zéro voyait Lise uniquement comme un produit de ses expériences, ou s'il était jaloux de l'impact qu'elle avait eu sur elle, de la manière dont elle avait évolué en dehors de son contrôle.
Lucci observait silencieusement, son regard perçant fixant Lise. Tout en étant attentif à chaque mot, il maintenait une distance émotionnelle. Il savait désormais que la femme qu'il courtisait n'était pas Isabella Rain, mais Lise. Il ignorait encore pourquoi elle utilisait un autre nom, mais une chose était sûre : il ne s'agissait pas d'un simple choix.
Quand Lise parla de Bella, ses mots le frappèrent.
- "Comme vous avez trop attendu de Bella ? Nous savons tous les deux que vous l'avez tuée."
Blueno, caché non loin, écoutait aussi attentivement. Il savait que Zéro avait menti sur la mort de cette Bella que personne ne connaissait vraiment mais d'une manière étrange, était le véritable personnage principal de cette histoire.
La maladie, c'était trop simple, trop propre. Il percevait que quelque chose clochait, que Zéro cachait bien plus que ce qu'il laissait entendre.
- « Elle était trop gentille, et pensait trop différemment de vous. Alors vous avez décidé de la tuer, comme vous l'avez fait pour tant d'autres. »
Lise poursuivit, son ton glacé :
- "Son corps ne trouvera jamais le repos."
Ces mots résonnèrent dans l'esprit de Lucci. Qui était-elle vraiment, cette femme qui parlait d'une manière si distante, presque comme si elle était la seule à connaître toute la vérité ?
- Mais ça… je ne pourrai jamais le prouver.
A suivre ...
