Chapitre 26 : Carottes en Alexandrins

Lucci plissa les yeux. Il n'aimait pas ça. Voir Lise partir avec ces deux inconnus, la savoir sous leur influence, hors de sa portée. Un poids désagréable s'installa dans sa poitrine. Quelque chose se jouait ici, quelque chose d'important. Il le sentait. Mais se précipiter serait une erreur.

Lentement, il se redressa, suivant leurs mouvements d'un regard perçant. Lise lui échappait, et il ne tolérait pas cette idée. Elle lui appartenait peut-être pas, mais il refusait que d'autres posent leurs mains sur elle sans qu'il en ait décidé ainsi.

L'homme aux cheveux roux dégageait une aura implacable. Grand, massif, chaque mouvement calculé. Sa présence seule suffisait à imposer le respect. Il faisait tourner une montre à gousset entre ses doigts, une habitude étrange qui semblait marquer le rythme de la scène. Un homme de discipline.

La fille, en revanche, affichait une arrogance insouciante. Petite, nerveuse, son sweat aux oreilles de lapin jurait avec son regard perçant et sa posture souple, toujours en mouvement. Elle évoluait autour de Lise comme une prédatrice déguisée en proie. Elle jouait les désinvoltes, mais Lucci ne s'y trompait pas. Elle analysait, contrôlait l'espace. Une ombre qui veillait sur sa cible.

L'homme restait proche, s'imposant naturellement, son rôle de protecteur gravé dans chacun de ses gestes. La fille, elle, glissait derrière Lise, contrôlant ses arrières avec une aisance troublante.

— Ce navire est un vrai désastre, lâcha-t-elle, le regard acéré. Pas de sécurité, pas de garde, juste des pirates convaincus d'être à l'abri.

Un mépris non dissimulé dans la voix. L'homme ne broncha pas, ancré dans sa mission. Ils savaient ce qu'ils faisaient. Ils étaient dangereux.

Lucci les suivit, invisible dans l'ombre, chaque muscle tendu. Lorsqu'ils atteignirent la chambre de Lise, il s'arrêta, prêt à capter le moindre mot. Mais rien ne filtrait.

Une sensation désagréable monta en lui. Il se concentra davantage… et une douleur fulgurante lui traversa le crâne. Ses doigts se crispèrent sur le mur. Quelque chose brouillait ses sens. Un dispositif anti-écoute.

Il serra les dents, le regard noir. Qui, à part le gouvernement ou une organisation extrêmement préparée, prendrait de telles précautions ? Et pourquoi autour de Lise ?

Il exhala lentement. Peu importait qui ils étaient. S'ils pensaient pouvoir l'éloigner d'elle, ils se trompaient lourdement.

Rabbit s'était figée à peine la porte refermée, ses oreilles de capuche tressaillant légèrement, comme si elle humait l'air à la recherche d'un danger invisible. Elle tourna vivement la tête de gauche à droite, ses mouvements saccadés et alertes, avant de se redresser sur la pointe des pieds dans une posture nerveuse.

— On a un rat dans le navire, fit-elle soudain, son nez se fronçant légèrement comme si elle flairait une menace.

Elle se balança d'un pied sur l'autre, les mains toujours enfouies dans les poches de son sweat, mais son regard rouge scrutait la pièce avec une vigilance animale. Un sourire espiègle étira ses lèvres, révélant un éclat moqueur.

— J'ai senti ses p'tits yeux sur nous depuis l'pont, j'te jure, encore un peu et j'lui lançais une carotte en pleine truffe !

Sur ces mots, elle porta une main à sa poche et en sortit un vrai bout de carotte, qu'elle se mit à grignoter distraitement, ses dents mordillant le légume avec un air faussement détaché. Elle tapota du pied, une impatience vibrante dans chacun de ses gestes, comme si elle luttait contre l'envie de bondir d'un instant à l'autre.

Boregard Lensk, quant à lui, ne sembla pas réagir immédiatement. Il s'avança d'un pas mesuré et lourd, s'installant sur une chaise près de la porte avec la solennité d'un juge. Son visage sévère, figé dans une impassibilité marbrée, ne trahissait rien. Lorsqu'il parla enfin, sa voix résonna, imposante, chaque mot sculpté avec la rigueur d'un ancien érudit :

— Si l'espion persiste et ne s'éteint pas,
C'est sans doute que pour lui, le voyage est là.
Nous pourrions ouvrir la porte et lui offrir,
Un thé, en silence, pour mieux le prévenir.

Rabbit redressa brusquement la tête, ses oreilles de capuche tressaillant de plus belle. Elle plissa le nez, souffla bruyamment et roula des épaules dans une gestuelle nerveuse, les genoux légèrement fléchis, prête à bondir.

— Oh pitié, Bora ! On sait même pas qui c'est ! lâcha-t-elle en balançant sa main libre devant elle, ses doigts effleurant l'air comme si elle chassait une menace invisible.

Elle bondit légèrement sur place avant de faire un pas vif vers lui, bras croisés, sa capuche oscillant avec son mouvement.

— J'te rappelle que c'est Sulfur qui nous a envoyés. Et il était pas d'humeur à plaisanter.

Son pied tapota frénétiquement le sol, un tic nerveux qui trahissait une agitation contenue. Ses pupilles s'étrécirent un instant, et pour la première fois, son insouciance sembla vaciller. Sulfur. Ce nom suffisait à faire frémir même les plus audacieux.

Boregard, toujours imperturbable, se redressa lentement.

— Un ordre de Sulfur, je n'en doute pas,
Mais faut-il pour autant courir sans éclat ?
Nous saurons qui il est, ce regard insistant,
Si nous l'ouvrons, la porte, et agissons prudemment.

Il posa son regard perçant sur Rabbit, et elle se raidit brièvement, son corps adoptant une posture plus basse, plus ancrée dans le sol, comme un animal sur le qui-vive. Ses narines frémirent légèrement, et ses doigts tâtèrent l'air à la recherche d'un point d'appui imaginaire. Son énergie nerveuse remplissait la pièce, contrastant avec l'immobilité calculée de Boregard.

Lise observait Rabbit et Boregard mettre de l'ambiance dans sa cabine, leurs gestes décalés remplissant la pièce d'une énergie palpable. Elle réprima un sourire en voyant le duo interagir avec autant de vivacité. Rabbit, virevoltante, brandissait son hachoir comme un jouet, tandis que Boregard, immobile, scrutait la scène avec un regard attentif, ses mouvements mesurés. Il y avait quelque chose de décalé et presque comique dans leur dynamique, mais Lise savait mieux que de sous-estimer ces deux-là.

Tout en observant la scène, elle se souvint de ce que lui avait dit Mycèna par escargophone :

« Capitaine, je t'attends à Alabasta. Pour plus de sécurité, j'envoie deux de mes lieutenants te rejoindre. Je m'excuse d'avance pour leur côté un peu... excentrique, mais tu verras, ils sont tellement mignons que ça devrait être supportable, non ? »

Lise haussait un sourcil, réprimant un léger rire. Il était difficile de contredire qu'ils avaient leur propre charme. Leur excentricité apportait une légèreté bienvenue à une situation qui s'annonçait tendue. Mais, comme le disait Mycèna, ce n'était qu'un petit prix à payer pour la mission.

Lise, toujours calme, jeta un regard curieux à Rabbit, qui semblait prendre un malin plaisir à réfléchir à la question. Elle l'interrompit finalement, son ton mesuré mais légèrement moqueur.

"- Un assassin ? De quel genre ?" demanda-t-elle.

Rabbit, tout en se balançant d'un pied sur l'autre, lança d'un ton malicieux :
- "Un assassin ? Oh, tu veux dire cette vieille carotte fripée qui traîne dans un coin sombre ? Ouais, celui-là, il a l'air d'être tout sec, comme une carotte qu'on a oubliée au fond du panier pendant des mois. Pas la carotte croquante et fraîche, non, une de celles qui ont pris un coup de vieux, qui sont ridées et un peu dégoûtantes." Elle grimça, mimant l'action de croquer dans quelque chose de dur.

- "Le type, c'est ça, en plus grand, avec des airs de 'je suis trop sérieux pour vivre'. Ses yeux ? C'est des trous noirs qui te regardent comme s'ils voulaient te découper en tranches, mais sans jamais sourire. Genre il te tue avec une grimace." Elle fit une pause, baissant les bras d'un air dramatique, comme si elle décrivait un vrai monstre. "En gros, il a l'air d'avoir oublié d'être humain, tellement il se prend au sérieux."

Rabbit éclata de rire à sa propre blague, puis croisa les bras, son sourire carnassier toujours intact. "C'est vraiment la pire des carottes. Vraiment, si tu veux savoir, je parie qu'il est tellement coincé qu'il ne sait même pas qu'il est censé être un assassin cool."

Lise ne put s'empêcher de sourire malgré elle.

- "Une vieille carotte, hein ?" murmura-t-elle Je me demande qui ça peut bien être...

Bien que Lise trouvât le temps long à essayer de comprendre les coutumes et les rites d'Alabasta, un pays où la culture était dominée par la religion du désert, elle se replongea avec ardeur dans son livre. "Être noble à Alabasta, rites secrets et diplomatie royale, que faire et ne pas faire..." Elle se dit que chaque information, aussi ennuyeuse soit-elle, pourrait un jour s'avérer cruciale. Après tout, leur objectif dépendait entièrement de cette rencontre avec la famille royale d'Alabasta, et il était hors de question qu'elle laisse échapper un détail qui pourrait faire la différence.

Elle tourna les pages avec une concentration forcée, sachant pertinemment que tout ce qui se trouvait entre ces couvertures risquait de se révéler être la clé pour naviguer à travers les complexités politiques de ce royaume désertique. Même si les coutumes, aussi étranges que fastidieuses, lui semblaient d'une autre époque, elle ne pouvait se permettre de les ignorer. La moindre faux pas pourrait compromettre tout ce qu'elle avait construit jusque-là.

...

Les jours passaient, et quelque chose clochait. Lise changeait. Son emploi du temps était devenu de plus en plus prévisible, comme si elle s'était laissée enfermer dans une routine. D'habitude, elle se promenait sur le pont ou intervenait auprès des passagers, mais désormais, elle restait allongée sur un transat, sous le soleil brûlant, un livre presque constamment entre les mains. Et ce n'était pas de la lecture superficielle. Non, elle était absorbée dans des ouvrages médicaux ou des revues spécialisées, des choses qu'il avait déjà repérées chez elle lors de ses surveillances. Il n'avait jamais vu un intérêt aussi profond pour des sujets aussi... lourds. Mais il n'était pas dupe. Chaque page semblait l'enfermer un peu plus dans un monde qu'il ne pouvait qu'imaginer de l'extérieur.

Le majordome, ce monstre déguisé en domestique, avait pris soin d'installer un parasol gigantesque pour la protéger du soleil. Mais ce n'était pas juste une question de parasol. Ce type était là, constamment, à ajuster l'ombre, à s'assurer que le vent soufflait dans la bonne direction. Il était toujours là, comme un parasite, fidèle à sa mission. Lucci n'arrivait pas à comprendre pourquoi un homme de sa stature se réduisait à cela, se démenant pour la protéger alors qu'elle semblait complètement indifférente à sa présence. C'était grotesque. Lise ne le remerciait même pas. Ce type continuait à tourner autour d'elle, ajustant tout, sans jamais se lasser. Et elle, elle semblait ne rien remarquer, trop plongée dans son petit monde de livres pour prêter attention à quoi que ce soit d'autre. Comme une reine qui se croit au-dessus de tout.

Quant à la fille en sweat à capuche, Lucci n'avait d'abord pas prêté grande attention. Une distraction parmi d'autres, rien de plus. Mais il s'était lourdement trompé. Un jour, alors qu'il surveillait la scène, il sentit un frisson glacial, une brise presque imperceptible. Puis, avant qu'il ne puisse réagir, un bruit sec, tranchant – et la "carotte" s'était logée dans le mur juste à quelques centimètres de son visage.

Instinctivement, il esquiva, un mouvement fluide et naturel. Mais l'attaque avait déjà eu lieu. Et la fille ne montrait aucun signe d'excitation, comme si elle n'avait rien fait de plus que de se lever pour prendre une tasse de thé. Son sourire en coin ne faisait qu'ajouter au défi tacite qu'elle lui lançait. C'était une provocation silencieuse.

Elle l'avait repéré. Il en était sûr maintenant. Elle et son majordome avaient dû le savoir depuis le début. Et ce n'était pas un simple avertissement. C'était un message. Une manière pour eux de lui faire comprendre qu'ils le scrutaient, le testaient. Et Lise dans tout ça ? Était-elle au courant ? Ou était-elle une simple pièce dans ce jeu qu'ils menaient ? Si la fille et son compagnon savaient tout, pourquoi ne lui en avaient-ils rien dit ? Pourquoi semblait-elle si détachée, absorbée dans ses livres, inconsciente du danger ? Ou était-ce exactement ce qu'ils voulaient qu'il pense ? La pensée qu'elle puisse jouer un jeu plus subtil que celui qu'il imaginait s'immisça lentement dans son esprit.

Il se redressa, son esprit clair mais tendu. Il devait comprendre ce qu'ils tramaient, et surtout, quel rôle Bella jouait là-dedans.

Au port de Nanohana, le groupe descendit du navire dans un silence pesant. L'air chaud du désert soufflait sur la scène animée, mais Lise ne prêtait pas attention à la chaleur étouffante. Le majordome, comme toujours implacable, portait les valises avec une efficacité presque mécanique, ses yeux scrutant tout autour, chaque mouvement calculé. Quant à Rabbit, elle semblait aussi indifférente aux regards des passants, mais ses yeux brillaient d'une lueur malicieuse.

Elle se retourna soudainement, souriant en direction d'un coin apparemment désert, mais où Robb Lucci, posté dans l'ombre, observait la scène. Rabbit fit des gestes exagérés, des coucous ironiques, comme si elle savait parfaitement où il était. Ses sourires étaient provocants, ses mimiques un défi silencieux.

"Arrête ça," ordonna Lise, sa voix tranchante, ses yeux glissant brièvement vers Rabbit avant de se concentrer sur l'ensemble du port. "Laisse-le tranquille. Tout ce que tu fais attire l'attention sur nous," ajouta-t-elle froidement, sa frustration palpable dans la manière dont elle contrôlait la situation. Elle savait que les choses devenaient de plus en plus compliquées et que chaque geste pouvait compromettre leur discrétion.

Rabbit haussait les épaules, un sourire en coin, mais elle s'arrêta, comme si elle avait obéi à la volonté de Lise. "Bon, où sont les autres ?" demanda elle, sa voix retrouvant une note plus calme, mais tout aussi autoritaire. Elle avait d'autres priorités maintenant, et les jeux étaient terminés. Il était temps de se concentrer sur la mission.

- "Je suis sincèrement désolée !" s'exclama une femme aux longs cheveux verts, tressés et décorés de pinces en forme de marguerites. Sa voix tremblait légèrement, presque adorablement, alors qu'elle ajoutait, avec un bégaiement visible :
"J'espère que mon majordome et ma fille adoptive ne vous ont pas trop causé de soucis, capitaine."

À ces mots, Rabbit renifla, ses yeux brillants d'arrogance, tandis que Bora, l'imposant majordome, se contentait de lisser sa moustache d'un geste mécanique, sans un mot.

Lise ne répondit pas immédiatement. Elle laissa son regard errer autour de l'entrepôt, un endroit sinistre et abandonné où ils s'étaient donné rendez-vous. Le lieu, isolé dans un recoin du port de Nanohana, sentait le sel, la rouille et l'humidité. Des caisses éventrées, abandonnées là, étaient recouvertes d'une fine couche de sable apportée par les vents brûlants du désert. Les poutres métalliques du plafond grinçaient sous l'effet du vent marin, qui filtrait par les fissures des murs. Les lanternes suspendues diffusaient une lumière tamisée, projetant des ombres menaçantes sur les cloisons décrépites. L'atmosphère, déjà oppressante, semblait vouloir engloutir les rares personnes qui s'aventuraient dans ce coin oublié.

Et là, elle la vit.

Un sourire effleura les lèvres de Lise alors qu'elle reconnaissait la silhouette qui se tenait devant elle. Sulfur avait bien joué ses cartes.

- "Mycèna" dit-elle d'un ton presque amusé.

Mycèna, ou plutôt Mina Firman de son vrai nom, acquiesça lentement.

- "Je voulais te revoir. Deux ans, c'est long."

Peu après l'incroyable opération qu'elle réussit avec brio aux côtés de Bri sur Barbe Blanche, Lise attira l'attention de nombreuses personnes, dont Big Mom elle-même. Cette dernière, intriguée par sa force et son charisme, décida que Lise serait un atout précieux pour ses ambitions. Elle voulait absolument qu'elle épouse l'un de ses fils, convaincue que cela renforcerait sa position. Mais l'approche de Big Mom ne se limita pas à des offres diplomatiques ou à des tentatives de séduction. La Yonko n'hésita pas à recourir à des méthodes plus brutales, allant jusqu'à tenter d'enlever Lise pour l'obliger à accepter.

Lise resta un moment silencieuse, les yeux fixés sur les ombres dansantes au fond du hangar. Les souvenirs de cette époque passaient en silence, un mélange de situations tendues et de décisions stratégiques. L'affaire avec Big Mom, sa tentative de la marier à l'un de ses fils pour sceller son pouvoir, tout cela semblait presque appartenir à un autre monde. Mais, au lieu de fuir, Lise avait agi sous les ordres de Carl Snow, son empereur. Il avait jugé qu'elle devait disparaître un temps, se cacher, laisser la tempête se calmer avant de refaire surface. Elle n'avait pas abandonné son empereur ; elle avait simplement suivi ses instructions, tout en laissant la folie de Big Mom derrière elle.

Mycèna, perceptive comme toujours, remarqua le changement dans son regard. Elle s'approcha et posa une main réconfortante sur son épaule.

- "Tu es bien différente depuis... tout ça," dit-elle avec douceur.

Lise tourna légèrement la tête, un sourire léger mais distant effleurant ses lèvres.

- "Tu sais comment c'est…" murmura-t-elle. "Le monde n'arrête pas de tourner, peu importe ce que tu fais. Mais il y a aussi des moments où il vaut mieux se faire discret." Elle haussait les épaules, semblant vouloir minimiser la situation. "J'étais sous ordre de Carl Snow. Je me cachais jusqu'à ce que tout se tasse, et finalement… ça a fonctionné."

Mycèna applaudissait avec un large sourire, ses yeux pétillants d'excitation, comme toujours. Elle s'approcha de Lise, la satisfaction dans son regard, puis fit un geste élégant vers la calèche qui attendait un peu plus loin, prête à les emmener.

- "Bravo, Lise," dit-elle avec une touche de malice dans sa voix. "Tu n'as pas perdu ta touche. Mais maintenant, il est temps de changer de scène." Elle désigna la calèche d'un signe de tête. "Nous devrions partir pour Alubarna. Une audience avec la famille royale nous attend."

Lise se redressa, prête à accepter ce nouveau défi, et s'avança vers la calèche. Elle monta à bord, son regard s'attardant un instant sur Mycèna.

- "Tu es sûre qu'ils sont prêts pour moi ?" dit-elle avec un éclat de défi dans les yeux.

- "Plus qu'ils ne le pensent," répondit Mycèna en riant, puis elle monta à son tour dans la calèche, se tenant à ses côtés. "Alubarna ne sait pas encore ce qui l'attend."

Alors que la calèche s'éloignait, Lise laissa échapper un petit rire, prête à se retrouver une fois de plus au centre de l'action, où qu'elle la mène.

A suivre ...