Chapitre 28 : Les fils du désert

Lise referma le livre avec un soupir léger. Elle avait passé des heures à parcourir les pages, découvrant peu à peu la culture et la religion d'Alabasta. Ses yeux se perdirent dans l'horizon désertique, laissant les connaissances imprégnées de sa lecture se fixer dans son esprit.

Le peuple d'Alabasta, le plus vaste des trois royaumes de l'île de Sunny, vénérait Al-Rih al-Kabir, Le Grand Vent, une divinité incarnant les tempêtes du désert. Leur foi, le Hashirisme, régissait non seulement leur mode de vie mais aussi les lois qui structuraient leur société.

La religion enseignait que le vent, dans sa forme la plus imposante, représentait à la fois la destruction et la création, un symbole de purification. Les tempêtes étaient perçues comme des épreuves envoyées par la divinité, permettant aux habitants d'éprouver leur foi et de purifier leur âme. Vivre dans ce désert impitoyable était, selon cette croyance, une forme de résilience divine, une épreuve permanente qui forgeait le caractère.

Les pratiques religieuses rythmaient la vie quotidienne des Alabastanais. Les prières étaient réalisées cinq fois par jour, un moment sacré de connexion avec Al-Rih al-Kabir. Les rites de purification, avant chaque prière ou rituel, étaient essentiels pour maintenir l'harmonie entre l'individu et la divinité. Lise avait lu que cette attention constante à la pureté spirituelle était une manière pour eux de résister aux épreuves de la nature, de se préparer mentalement aux tempêtes qui, comme la foi, ne se faisaient jamais attendre.

La relation du peuple avec leur environnement était également façonnée par cette vision religieuse. Le désert n'était pas seulement un lieu de vie, mais un espace sacré, un terrain d'épreuves. Chaque tempête, chaque rafale de vent était un test. Les Alabastanais apprenaient à vivre avec cette force indomptable, trouvant dans la violence de la nature un moyen de se perfectionner. Dans ce contexte, la beauté n'était pas celle des oasis ou des paysages, mais celle du courage et de la sagesse acquise par ceux qui résistaient à la dureté du monde.

Les coutumes vestimentaires, et particulièrement les voiles portés par les femmes, étaient une manifestation de la modestie et de la pudeur vénérées par la culture d'Alabasta. Le respect des traditions passait avant tout, et le voile, loin d'être une simple protection contre le soleil, était un signe de dévouement à leur foi et de respect pour les principes sacrés du Hashirisme.

Elle apprit que ce lien sacré entre le peuple et leur divinité, Al-Rih al-Kabir, se manifestait dans chaque aspect de leur vie, y compris dans leurs coutumes vestimentaires. Le voile, symbole de modestie et de respect envers leur foi, était porté par presque tous les habitants d'Alabasta, hommes comme femmes, pour se soumettre aux lois divines et maintenir la pureté spirituelle.

Cependant, il y avait une exception : les membres de la famille royale. En raison de leur lien direct avec la divinité, ils étaient exemptés de cette règle. C'était là un signe de leur statut sacré et divin, leur position au-dessus du reste de la population, comme représentants vivants d'Al-Rih al-Kabir sur Terre. Leurs corps étaient considérés comme étant sous la protection directe de la divinité, et, de ce fait, n'avaient pas besoin de voile.

La princesse Nefertari Vivi, en particulier, incarnait ce lien sacré de manière évidente. Ses cheveux, d'une couleur unique, étaient d'un bleu pâle, presque argenté, rappelant la couleur du riyaah al-matar, le vent qui apportait la pluie, source de vie et de fertilité dans le désert. Ce vent, associé à la pluie, était une bénédiction dans cette terre aride, et la couleur des cheveux de la princesse évoquait cette rare mais précieuse manifestation du divin.

Pour le peuple d'Alabasta, la princesse Vivi représentait un pont entre la terre et le ciel, un être divin qui portait en elle la promesse de la pluie et de la vie. Son apparence était un symbole d'espoir et de prospérité, et sa beauté, bien qu'admirée, ne faisait que renforcer cette aura de sacralité qui l'entourait. C'était la raison pour laquelle elle ne portait pas de voile, contrairement à tout autre membre de la société. Son corps, sa chevelure, étaient vus comme des manifestations du riyaah al-matar, un signe que le vent divin, et par extension la vie, résidait en elle.

Le rôle de la famille royale, les Nefertari, était également primordial dans cette société. Considérés comme les descendants directs d'Al-Rih al-Kabir, ils avaient une autorité divine sur le peuple, guidant non seulement sur le plan politique, mais aussi spirituel. Leur gouvernance était imprégnée des lois religieuses, et leur rôle était de maintenir l'ordre en veillant à ce que la justice, inspirée par la foi, soit respectée dans toutes les sphères de la société.

Lise se rappela aussi que l'honneur familial était au cœur de la culture alabastanaise. Les relations entre les membres de la famille étaient vues comme sacrées, et les mariages, par exemple, n'étaient pas seulement des unions personnelles mais des alliances sociales et spirituelles, destinées à renforcer la communauté.

Elle posa le livre un instant, méditant sur ces croyances.

À Drum, la population qui vivait dans les froids extrêmes vénérait Friga, déesse de la vie et de la nature. Elle symbolisait la fertilité, la guérison, et la connexion profonde entre l'homme et la terre. Les habitants, surtout ceux ayant des cheveux verts, comme Mycèla, étaient considérés comme bénis par Friga, porteurs de sa grâce et prédestinés à guérir et à protéger. Le vert viridian, couleur sacrée de la déesse, était omniprésent dans leurs rituels.

Les médecins, quant à eux, croyaient en la science. Leur savoir se basait sur l'étude du corps humain et des remèdes, coupés de la nature et ses cycles. Leur foi n'était pas dans les dieux, mais dans la connaissance acquise, dans la croyant qu'ils pouvaient par la grace de leur génie, être l'égal de Dieu de créer des miracles.

Lise, elle, ne croyait pas. Elle avait appris à se distancer de la religion, préférant s'en remettre à la réalité de la douleur et de la survie. Cependant, dans un monde aussi cruel, il fallait bien croire en quelque chose. Pour elle, la religion était un refuge, un moyen d'expliquer l'inexplicable, mais jamais une vérité absolue.

Ils traversèrent le désert brûlant pendant des heures, leurs montures avançant péniblement sur le sable mouvant, semblant avaler les kilomètres sans fin. Lucci, implacable et stoïque comme toujours, encaissait la chaleur sans un signe de faiblesse, son regard perçant scrutant l'horizon. Mais il ne pouvait ignorer l'épuisement qui gagnait les mercenaires autour de lui. L'atmosphère pesante, le souffle chaud du vent du désert, les mirages qui dansaient devant leurs yeux fatigués, tout semblait s'acharner contre eux.

Leurs corps, usés par les heures de trajet sous un soleil implacable, se sentaient alourdis, et Lucci n'échappait pas à l'inconfort. Pourtant, il tenait bon. Pas une plainte ne franchissait ses lèvres, mais il savait que l'ennemi n'était pas seulement le désert – c'était aussi l'étreinte silencieuse de la fatigue qui s'installait insidieusement.

Le ciel, autrefois d'un bleu éclatant, commençait à se teinter de nuances orangées alors que le soleil déclinait lentement vers l'horizon. Un murmure parcourut soudain la caravane, une bouffée d'espoir dans la chaleur étouffante.

Oasis en vue ! annonça un éclaireur qui galopait en avant du convoi, sa voix portant avec une clarté inattendue, brisant la lourdeur du silence.

Un soupir collectif de soulagement s'éleva parmi les mercenaires "Bifadl al-Rih al-Kabir," entendit Lucci de l'un d'eux, suivi d'un autre qui ajouta : "Shukran ya Rih al-Mahboub." Il observa leurs gestes pieux, les mains levées vers le ciel, et la manière dont ils se prosternaient devant ce vent divin qu'ils vénéraient.

Lucci ressentit une certaine indifférence envers cette dévotion. Il jugeait ce dieu inutile. Il savait mieux que quiconque qu'aucun dieu ne pouvait sauver qui que ce soit. Si tel avait été le cas, il n'aurait pas été capable de tuer autant de personnes. La violence qu'il avait infligée au monde, la froideur de ses actions, tout cela était bien plus réel et efficace que toute prière adressée à un dieu intangible. Ces hommes se consolaient dans leurs croyances, mais Lucci savait que seule la force, la compétence et la stratégie faisaient la différence dans ce monde brutal.

Il détourna les yeux, incapable de comprendre cette foi aveugle. Pour lui, seul ce qu'il pouvait accomplir de ses propres mains comptait. Tout le reste, y compris cette religion et cette dévotion, lui paraissait futiles.

...

Dès leur arrivée à Selima, la chaleur du désert sembla s'adoucir sous l'influence bienfaisante de l'oasis. L'air, bien que toujours sec, portait une légère brise parfumée aux effluves de palmiers et d'hibiscus. Le lagon émeraude scintillait sous les derniers rayons du soleil, reflétant des teintes dorées et violettes qui donnaient à l'endroit une aura presque irréelle. La lumière tamisée du crépuscule apportait une sensation de paix, mais aussi de mystère, comme si l'oasis était un refuge sacré, préservé du tumulte extérieur.

Lucci, toujours infiltré parmi les mercenaires, observait le paysage avec attention, mais son regard ne se portait pas uniquement sur la beauté environnante. Il scrutait la structure de la ville, la dynamique du lieu. Selima était plus qu'un simple lieu de passage : elle avait une importance religieuse manifeste. Les rues étaient animées malgré l'heure tardive, des pèlerins et des marchands s'affairant autour du temple d'Amoud'Alzahra, un édifice majestueux aux dômes blancs et aux colonnes finement sculptées. Des fidèles, drapés de longues étoffes couleur sable, marchaient en silence sous les portiques, récitant des prières à voix basse, perdus dans leur dévotion.

Cependant, Lucci n'était pas là pour admirer l'architecture ni se perdre dans les croyances locales. Il concentrait son attention sur la caravane et sur la sécurité renforcée de l'établissement où ils allaient séjourner. L'hôtel, prestigieux à en juger par l'enseigne en bois finement gravé, semblait accueillir des nobles et des marchands fortunés. Lucci n'accorda aucune importance au nom inscrit en dialecte local. Ce qui comptait, c'était la protection assurée par les gardes à chaque entrée et l'accueil soigné des servants. Cela signifiait qu'une rencontre importante aurait lieu ici, et il savait que l'observation et l'écoute des détails seraient primordiaux pour la suite.

— L'endroit est bien choisi, murmura-t-il pour lui-même.

Ce lieu garantissait à la fois confort et confidentialité. Si Lise et Mycèna avaient prévu une rencontre discrète, c'était bien ici qu'elle se tiendrait.

Les mercenaires descendirent de leurs montures pour organiser la surveillance du périmètre. Lucci les imita, attachant son cheval à une barrière tout en observant Lise du coin de l'œil. Elle descendit de la caravane avec une grâce naturelle, son voile clair recouvrant partiellement ses cheveux. Il la regarda sans qu'elle ne le voie, conscient de ne pas devoir se laisser distraire par ses pensées. Même après un long voyage, Lise projetait cette aura de contrôle, comme si rien ne pouvait l'affecter.

Cependant, Lucci nota un détail subtil mais significatif. Lise, bien que toujours élégante et maîtresse d'elle-même, semblait fatiguée. Ses pas étaient plus lents, ses épaules légèrement affaissées, et son regard paraissait plus lourd. Elle n'était pas aussi implacable qu'elle en avait l'air. Peut-être était-ce l'accumulation des heures de voyage, de la chaleur et de la tension qui la rattrapait. Mais ce qui frappait Lucci, c'était l'écart entre la perfection qu'elle dégageait et les signes de fragilité qu'il percevait dans ses gestes. Un contraste qu'il n'aurait pas imaginé chez elle, habituée à être inébranlable.

Il détourna rapidement son regard, s'efforçant de ne pas s'attarder sur ces signes. Cela importait cependant, plus qu'il ne voulait l'admettre. Il avait été prêt à la poursuivre dans les fins fonds du désert pour découvrir ses secrets. Pourtant, il chassa rapidement cette pensée.

Il vit cette femme aux cheveux verts, Mycèna emboîter le pas de Lise, échangeant quelques mots à voix basse avec l'aubergiste avant de se tourner vers Lise.

— Nous avons une suite réservée. On nous attend au dernier étage.

Lucci serra les dents, se concentrant à nouveau sur sa mission. Il était évident que cet endroit n'avait pas été choisi par hasard. De ce qu'elles allaient discuter là-haut, dans la suite, et avec qui était essentiel. C'était là qu'il devait trouver des réponses. Si Lise et Mycèna avaient choisi cet endroit pour une escale, il devait en découvrir les raisons.

Il observa les alentours, repérant les mercenaires qui se dispersaient. Certains se tenaient à l'entrée, d'autres s'affairaient à des tâches secondaires. Lucci resta invisible dans l'ombre, ses yeux fixés sur la silhouette de Lise qui s'éloignait avec une aisance parfaite.

Il se détourna de l'entrée, prenant soin de ne pas attirer l'attention. Il contourna discrètement l'hôtel et repéra les balcons de l'étage supérieur. La structure du bâtiment offrait plusieurs possibilités pour un accès furtif, et la rumeur des fontaines attenantes couvrait les bruits ambiants.

Attendant le bon moment, il observa les gardes se disperser légèrement, avant de s'élancer vers le premier balcon.

Avec une agilité qu'il avait perfectionnée au fil des années, Lucci grimpa sans effort. Ses mains se saisirent fermement des colonnes sculptées tandis que ses muscles, habitués à ce genre d'exercice, absorbèrent l'effort sans difficulté. Il progressa lentement, en se stoppant à chaque mouvement pour vérifier qu'aucun regard curieux ne se posait sur lui.

Lucci, perché sur le balcon adjacent, tendit l'oreille. À l'intérieur de la suite, les voix de Lise et de Mycèna se mêlaient à celles de leurs interlocuteurs. Ces derniers étaient deux hommes, habillés dans des tenues élégantes mais simples, adaptées à la chaleur du désert. L'un d'eux, au visage marqué par les années, portait une barbe soignée et un turban clair. L'autre, plus jeune, semblait visiblement mal à l'aise dans cette rencontre et jetait régulièrement des regards furtifs vers les fenêtres, comme s'il redoutait d'être observé.

Lucci observa attentivement ces deux ministres, sans doute, ou des conseillers de haut rang. Leur apparence élégante, mais sobre, leur air grave et mesuré, tout cela trahissait une fonction bien plus stratégique que celle d'un simple marchand ou d'un messager.

L'un des hommes, plus âgé, semblait porter le poids de nombreuses années de responsabilité sur ses épaules, tandis que le plus jeune, visiblement nerveux, semblait moins sûr de lui, comme s'il était encore en apprentissage dans le domaine de ces négociations politiques. Lucci nota cette dynamique, un écart que son regard perça immédiatement. La jeunesse, sans doute un gage de possibilité, mais aussi une source potentielle de vulnérabilité.

Le vieil homme semblait jouer le rôle de négociateur, assurant une stabilité dans l'échange de paroles. Quant au jeune, ses regards furtifs et son inconfort apparents traduisaient une position bien moins maîtrisée. Peut-être était-ce son rôle de rapporteur ou de collecteur d'informations. Ou peut-être avait-il été placé là pour surveiller, à l'ombre de l'expérience du plus âgé.

Lucci observa les deux hommes avec précision. Si ces deux-là étaient vraiment des ministres ou des émissaires, leur présence sous la houlette de Lise ne laissait aucun doute quant à l'importance stratégique de cette rencontre. Il y avait une ligne d'intérêts croisés qui se dessinait dans l'air, un jeu de pouvoirs plus grand encore que celui des simples marchandages. Les enjeux se mesuraient à une échelle bien plus vaste.

Le silence entre les mots était lourd, chaque phrase échangée semblait peser sur la conversation.

— Il faut comprendre que la situation dans cette région est… complexe, commença le plus âgé des deux hommes, sa voix grave et empreinte de sagesse.

Lise, calme et assurée, acquiesça doucement, sans interrompre, ses yeux fixés sur l'homme en face d'elle. La maîtrise de son regard n'avait pas changé. Elle écoutait attentivement, chaque fibre de son être tendue vers la conversation.

— Les relations entre Alabasta et ses voisins se sont dégradées au fil des années. Nous avons notamment des tensions avec Aswanat et Qamarim. Crocodile a joué un rôle majeur dans cela, exacerbé par ses manœuvres avec la danse powder.

Mycèna, toujours attentive, hocha la tête à ces mots.

— La danse powder, répéta-t-elle d'un ton pensif, comme si elle pesait chaque syllabe. Ce fléau qui a perturbé les cycles de pluie.

— Exactement, répondit le vieil homme avec un air grave. Le désert n'était pas toujours aussi aride. Avant les agissements de Crocodile, il y avait encore des oasis qui tenaient à peu près toute l'année. Mais la danse powder a déstabilisé les précipitations. Maintenant, la pluie est devenue un luxe qu'on ne peut plus se permettre.

Le plus jeune des deux hommes, visiblement nerveux, prit la parole à son tour, son regard fuyant.

— L'eau est désormais considérée comme l'or bleu. Les tensions entre les nations sont telles que les conflits pour l'accès à l'eau sont presque inévitables. La situation est très volatile. Chaque royaume lutte pour garder les ressources et les routes commerciales sous contrôle. Il nous faut des solutions… mais pas des promesses vaines.

Lise écoutait avec une attention implacable. Son expression ne changea pas une seule seconde. Elle n'avait pas l'air surprise par ces révélations, comme si elle avait déjà connaissance de chaque détail, comme si tout cela n'était qu'une simple confirmation. La manière dont elle absorbait les informations déstabilisait Lucci. Il se demandait ce qu'elle comptait en faire une fois ces secrets en sa possession. Lise ne laissait jamais rien au hasard, et ses réponses étaient toujours calibrées pour obtenir exactement ce qu'elle voulait.

Le contraste entre la jeunesse nerveuse de l'homme et la calme autorité de Lise ne lui échappa pas. Lise, avec toute sa maîtrise, semblait jouer un jeu que lui-même n'aurait jamais pu imaginer. Elle était plus que professionnelle. Elle était implacable dans ses négociations, son esprit plus acéré que n'importe quelle lame. Un instant, Lucci se demanda quel genre de décisions elle pourrait prendre face à ces tensions croissantes entre les royaumes. Ses intérêts personnels étaient-ils en jeu, ou bien l'avenir de l'ensemble du royaume d'Alabasta ? L'obsession de Lucci pour comprendre ses motivations l'emporta un instant, mais il se remit vite en place. Ce qui comptait, c'était l'issue de cette rencontre, et il ne pouvait pas se permettre de se laisser distraire.

A suivre...