Hello! Merci pour vos retours! Jazzy, je suis très contente que cette fin t'ai plu! J'espère que les prochains vont te plaire également, je me suis beaucoup amusée à les écrire. Et oui, notre Severus va prendre les choses en main.
Nesrin, tu as raison concernant Drago et je note ton observation concernant sa mère. Je n'avais pas forcément prévu de lui donner un rôle plus positif, mais pourquoi pas, je vais voir si je peux redorer un peu le blason de Narcissa.
Allez, voici le chapitre 31.
Chapitre 31 :
Le silence régnait dans le petit salon de la maison de Spinner's End, seulement troublé par le crépitement du feu dans l'âtre. Le soleil s'était caché, et le temps était devenu maussade, plongeant la pièce dans la pénombre.
Brittany était assise dans l'un des fauteuils, les genoux repliés contre elle, son regard perdu dans les flammes. Depuis qu'elle s'était levée, elle n'avait pas prononcé un mot.
Rogue, adossé à la bibliothèque, l'observait en silence. Il la connaissait suffisamment désormais pour reconnaître ce moment où elle s'enfermait dans ses pensées, où elle ruminait. Il pouvait presque entendre les reproches qu'elle se faisait à elle-même.
Finalement, il rompit le silence, d'un ton plus doux qu'à son habitude :
— Vous ne pouvez pas continuer à avoir peur de votre magie comme ça.
Brittany tressaillit légèrement mais ne détourna pas les yeux du feu. Rogue s'approcha lentement et s'assit dans le fauteuil en face d'elle.
— Vous aviez six ans, Brittany. Vous ne saviez pas ce que vous faisiez.
— Et si ça recommençait ? souffla-t-elle. Je ne veux pas prendre ce risque.
Rogue resta silencieux un instant, cherchant ses mots.
— Quand j'étais enfant, commença Rogue après un instant, mon père refusait que ma mère et moi utilisions la magie. Il nous considérait comme des anomalies. Des monstres.
Brittany releva la tête, surprise par cette confidence, tandis que les doigts de son mari se crispaient sur l'accoudoir.
— Il… s'en prenait à elle. Souvent. A moi aussi, parfois. Mais elle… elle prenait toujours les coups pour me protéger.
Brittany sentit une boule se former dans sa gorge. Dumbledore lui avait déjà plus ou moins raconté cette histoire, mais elle n'avait pas vraiment réalisé ce qu'il racontait, sur le moment. Elle imaginait difficilement son mari … fragile.
— J'aurais pu l'arrêter. J'aurais dû l'arrêter, souffla-t-il, la mâchoire serrée. Un simple sort aurait suffi à le neutraliser. Mais je ne l'ai pas fait.
Un silence s'étira entre eux. Rogue semblait peser ses mots, comme s'il ne s'était jamais autorisé à exprimer cette pensée à voix haute.
— La magie n'est pas mauvaise en soi, reprit-il finalement. Ma mère serait peut-être encore en vie si j'avais fait usage de ma magie.
Il marqua une pause, puis planta son regard noir dans celui de Brittany.
— Je veux que vous appreniez à contrôler ce don. Parce que la magie ne fait pas que tuer. Elle peut vous protéger, elle peut créer de belles choses. Je veux que vous appreniez à ne plus en avoir peur.
Elle sentit son cœur se serrer. Rogue sortit lentement sa baguette de sa manche et la lui tendit.
— Est-ce que vous pouvez essayer de me faire confiance?
Brittany écarquilla les yeux, prise de court, et sa main se porta instinctivement vers sa poche, où se trouvait son étui argenté.
— N'y songez même pas. Donnez-moi ça immédiatement, dit-il en tendant la main.
Elle hésita, puis sortit son étui et le lui tendit avec réticence. Rogue le rangea sans un mot avant de désigner sa baguette toujours tendue vers elle.
— Essayez.
Brittany inspira profondément et tendit lentement la main pour attraper le bois sombre. Dès que ses doigts effleurèrent la baguette, un frisson lui parcourut l'échine tandis qu'un éclat fugace illumina brièvement l'extrémité du bois. Rogue fronça les sourcils, étonné de cette réaction étrange. La baguette n'aurait pas dû réagir.
— Vous avez essayé de lancer un sort?
— Non, pas du tout. Je l'ai juste … prise … Vous voyez, c'est trop dangereux. Reprenez-la, s'il vous plait.
Il la dévisagea un instant, avant de secouer lentement la tête, un sourire en coin.
— Vous trouvez qu'une baguette qui s'allume, c'est dangereux ?
Elle ne répondit pas, se sentant soudain stupide.
— Bien, dans ce cas, je vais vous montrer un sort qui va vous terroriser, ironisa-t-il. Lumos.
Il fit le geste en mimant le mouvement qu'elle devait reproduire.
— Vous devez le prononcer, et faire ce geste. Comme ce n'est pas votre baguette, il est possible que le sort ne fonctionne pas, ou qu'il soit très faible. Mais nous n'avons pas d'autre solution pour l'instant.
Brittany hésita, puis répéta :
— Lumos.
Instantanément, une lumière intense jaillit de l'extrémité de la baguette, illuminant toute la pièce. Rogue se figea.
Brittany releva lentement les yeux vers lui, déconcertée.
— C'est… normal ? demanda-t-elle d'une voix faible.
Rogue ne répondit pas immédiatement. Son regard passait de la baguette à Brittany, une étrange expression traversant son visage.
— Félicitations. Et vous n'avez même pas eu peur, dit-il, un sourire fugace aux lèvres, bien que son esprit soit troublé.
Il connaissait bien sa baguette. Il l'avait prêtée à d'autres auparavant, et elle s'était toujours montrée capricieuse, réticente. Mais là… Elle obéissait à Brittany avec une aisance qui dépassait l'entendement. Il fronça légèrement les sourcils.
— Essayez autre chose, ordonna-t-il doucement. Nox.
Brittany releva les yeux vers lui, peu emballée à l'idée de continuer.
— Vous ne comptez tout de même pas laisser cette lumière allumée indéfiniment, ironisa Rogue, croisant les bras. Nox., c'est tout.
Brittany déglutit et resserra sa prise sur la baguette. Son cœur battait vite, mais elle inspira profondément et répéta l'incantation :
— Nox.
Aussitôt, la lumière s'évanouit, les replongeant dans la pénombre du salon, seulement troublée par l'éclat rougeoyant du feu dans l'âtre.
— Recommencez. Lumos, puis Nox.
Brittany s'exécuta, et à nouveau une intense lumière inonda le salon de la petite maison, avant de s'éteindre lorsqu'elle prononça l'incantation.
— Eh bien, souffla Rogue, observant la baguette comme si elle lui cachait encore un secret. Pas d'explosion, pas d'incendie. Vous voyez que ce n'est pas si terrible. Passons à plus compliqué.
Elle ouvrit la bouche pour protester, puis se ravisa. Il se leva et attrapa un livre sur la table basse, puis le posa devant elle.
— Vous allez le faire léviter. Wingardium Leviosa.
Il reprit sa baguette un instant et, d'un geste souple, il fit s'élever le livre sous les yeux ébahis de Brittany avant de le reposer doucement.
— À vous.
Brittany inspira profondément et serra la baguette dans sa main. Lentement, elle imita le mouvement de Rogue et articula l'incantation d'une voix hésitante :
— Wingardium Leviosa.
Rien ne se passa. Elle serra les dents, frustrée, et tenta à nouveau, forçant un peu plus le mouvement du poignet. Mais le livre resta obstinément en place, à peine frémissant. Elle senti son mari étouffer un rire.
— Votre geste est trop brusque. Ce n'est pas un coup de fouet, c'est un mouvement fluide.
Brittany ouvrit la bouche pour répliquer, mais il ne lui en laissa pas le temps. Dans un mouvement rapide, il se plaça derrière elle et lui saisit doucement la main.
Brittany se figea.
Le contact de ses doigts fermes sur sa peau fine la déstabilisa plus qu'elle ne l'aurait cru. La chaleur de son corps, si proche du sien, fit monter une vague de gêne qu'elle s'efforça de réprimer. Elle sentit son souffle contre sa nuque, son parfum. Elle savait qu'il n'avait aucune arrière-pensée en faisant cela, mais son propre trouble la surprit.
— Détendez-vous, murmura-t-il.
Il guida sa main, lui montrant le mouvement précis, plus souple, plus léger.
— Comme ça. Pas de geste brusque. Maintenant, essayez à nouveau.
Brittany prit une inspiration discrète et tenta de se concentrer sur la magie plutôt que sur la sensation étrange qui l'envahissait.
— Wingardium Leviosa.
Le livre trembla légèrement avant de s'élever de quelques centimètres. Rogue s'écarta immédiatement, masquant son propre trouble derrière une neutralité parfaite. Il croisa les bras et observa le résultat avec une pointe de satisfaction et de curiosité. Sa baguette, celle qu'il utilisait depuis des années, semblait l'accepter sans la moindre résistance. Ce n'était pas normal. Il savait ce qu'une baguette faisait lorsqu'elle était utilisée par une autre main que celle de son véritable propriétaire. Elle pouvait fonctionner, bien sûr, mais avec réticence. Et la sienne, en particulier. Les sortilèges étaient souvent plus faibles, plus imprécis. Or, Brittany n'avait eu aucun mal. La lumière du Lumos avait été presque aveuglante, et le livre s'était soulevé comme si la baguette était faite pour elle. Etait-elle une sorcière puissante? Capable de dompter n'importe quelle baguette? Ou bien était-elle … compatible … avec lui? Il secoua la tête, irrité par cette pensée.
Brittany, elle, resta un instant immobile, les doigts encore crispés autour de la baguette, son cœur battant trop fort. Une chaleur diffuse parcourait encore ses doigts, comme si la baguette pulsait doucement, attendant qu'elle s'en serve à nouveau.
Elle avait réussi.
Mais pourquoi diable était-ce le fait qu'il l'ait touchée qui la perturbait le plus ?
Rogue tendit la main vers Brittany, qui lui rendit sa baguette.
— Vous seriez prête à rentrer à Poudlard un peu plus tôt que prévu ? demanda-t-il avec une légèreté feinte.
Brittany plissa les yeux.
— Pourquoi ?
— J'ai… besoin de vérifier quelque chose.
Si Brittany pouvait manier sa propre baguette avec cette facilité, il fallait voir si cela fonctionnait aussi avec une autre. Et quelle meilleure baguette pour en avoir le cœur net que celle d'Albus Dumbledore ?
