Merci, merci, merci pour vos retours ! Je voulais attendre demain pour poster, et quand j'ai lu vos messages, je n'ai pas réussi à attendre plus longtemps. J'espère que ce chapitre va vous plaire, même s'il est plus court que les précédents. Les chapitres 38 à 40 ne sont pas mes préférés, mais ils étaient nécessaires à l'avancée de mon histoire. J'ai mis beaucoup de temps à les écrire ... Vous me direz !

Chapitre 38:

Les jours qui suivirent la mission furent étrangement silencieux. Trop silencieux.

Rogue trouvait cela suspect. D'ordinaire, Voldemort rappelait rapidement ses partisans pour obtenir des rapports ou donner de nouvelles directives. Mais cette fois, rien. Aucune convocation, aucun ordre, aucune rumeur. Juste un calme étouffant, comme si le monde retenait son souffle avant une tempête. Ce n'était pas bon signe.

Dans leurs appartements, un autre type de silence s'était installé. Depuis cette nuit où ils avaient partagé le même lit, sans qu'aucune barrière physique ne soit franchie, quelque chose avait changé. Rien de visible, rien de tangible, mais une tension discrète, persistante. Ils ne s'étaient pas reparlés de cet instant, et chacun faisait semblant que cela n'avait jamais eu lieu. Pourtant, ils le sentaient : un équilibre s'était rompu.

La première nuit où ils avaient retrouvé leurs chambres respectives, Severus Rogue avait cru retrouver un semblant de normalité. Mais en s'installant dans son lit froid, un sentiment inconnu s'était insinué en lui : une sensation de manque. Il avait mis du temps à trouver le sommeil, irrité par l'inconfort qu'il ne voulait pas reconnaître. Il s'était surpris à fixer le plafond trop longtemps, son esprit dérivant vers la chaleur rassurante d'un corps proche, la respiration paisible d'une autre présence dans la pièce.

Brittany ressentait la même chose. Lorsqu'elle était retournée dans sa chambre, elle avait cru retrouver son cocon, son espace personnel. Mais dès qu'elle s'était allongée, elle avait ressenti un vide étrange. L'obscurité lui avait paru plus pesante, le silence plus oppressant. Elle avait tenté de chasser ces pensées, mais chaque nuit, l'absence de son mari à côté d'elle lui pesait sans qu'elle ne puisse l'expliquer.

Et pourtant, aucun d'eux ne voulait être le premier à briser cette distance.

oOoOo

Un matin, alors qu'elle traversait un couloir désert, Brittany s'arrêta en entendant un bruit inhabituel. Une série de chocs mats, un gémissement étouffé, puis une voix qui murmurait rapidement des instructions.

Elle fronça les sourcils.

La salle devant laquelle elle s'était arrêtée était vide. Les bruits venaient pourtant de quelque part… Elle fit quelques pas, tâtant distraitement le mur du bout des doigts. Il y avait quelque chose d'étrange. Elle avança encore, et soudain, une voix s'éleva distinctement :

— Tu dois anticiper les mouvements de ton adversaire. Encore !

Elle recula légèrement et fit un pas de côté, changeant d'angle. Une fraction de seconde, le mur sembla onduler, comme s'il hésitait à révéler ce qu'il cachait.

L'instinct la poussa à observer davantage. Elle hésita une seconde, puis, avec précaution, s'approcha du mur en retenant son souffle. Elle perçut distinctement des bruits de combat. Des sorts lancés à voix basse. Des impacts feutrés. Un groupe s'entraînait. Elle n'avait pas encore vu l'intérieur, mais elle pouvait déjà deviner.

Elle aurait pu tourner les talons et partir, mais la curiosité l'en empêcha. Lentement, elle posa une main sur la paroi et, à sa grande surprise, la porte apparut devant elle, aussi discrète qu'inattendue. Un passage. Elle n'en avait aucune idée, mais elle venait de tomber sur la Salle sur Demande.

Elle ouvrit légèrement, juste assez pour jeter un coup d'œil à l'intérieur. Ce qu'elle vit confirma ses soupçons. Au centre de la pièce, Neville Londubat faisait face à un élève plus jeune, sa baguette levée, expliquant un mouvement défensif. À ses côtés, Luna Lovegood ajustait la posture d'un autre. Plusieurs élèves, certains visiblement inexpérimentés, s'entraînaient sous leur direction.

Brittany sentit son estomac se nouer. Ce n'était pas un simple duel entre camarades. C'était un véritable entraînement. Une préparation. Une résistance. Ses doigts se crispèrent sur la poignée. Elle ne resta que quelques secondes avant de refermer la porte doucement. Son esprit était en ébullition. Si ces élèves avaient pris la peine de former un groupe organisé, c'est qu'ils savaient qu'ils devraient se battre, tôt ou tard.

L'espace d'un instant, son esprit s'égara vers Drago. Il aurait dû être là, avec eux. Il n'avait pas sa place parmi les Mangemorts. Il s'était retrouvé pris dans un engrenage qu'il ne contrôlait plus. Mais pourrait-il seulement intégrer un groupe pareil ?

Elle inspira profondément et quitta le couloir d'un pas rapide, l'esprit en plein tourment. Ce soir, elle en parlerait à Severus.

oOoOo

Le soir, dans leurs appartements, Brittany décida d'aborder le sujet.

— Est-ce que… tu crois que la guerre approche ?

Rogue, installé dans son fauteuil avec une tasse de thé, releva lentement les yeux vers elle.

— Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

Elle hésita. Devait-elle lui parler de ce qu'elle avait vu dans la salle ?

— Le silence. Tu-Sais-Qui ne vous a pas rappelés depuis le raid, c'est étrange. Et… j'ai entendu des rumeurs dans les couloirs. Les élèves parlent de Harry Potter. De mouvements de l'Ordre.

Rogue soupira et posa sa tasse sur la table basse.

— Oui. Le Seigneur des Ténèbres est inquiet, même s'il n'en montre rien. Il devient plus prudent. Cela signifie que Potter et ses petits amis ont progressé.

Brittany hocha lentement la tête, son regard se perdant sur la tapisserie de la pièce.

— Et si une confrontation directe avait lieu bientôt… qu'est-ce qui se passerait pour toi ?

Rogue arqua un sourcil.

— Que veux-tu dire ?

— Tu es identifié comme un Mangemort. Drago aussi. Même si tu m'as expliqué que l'Ordre sait que tu travailles pour Dumbledore, tout le monde n'est pas au courant. Certains ne feront pas dans la dentelle s'ils te croisent sur un champ de bataille.

Il y eut un bref silence. Elle prit une inspiration et lâcha enfin :

— J'ai vu quelque chose, aujourd'hui.

Rogue, absorbé par ses pensées, regardait l'eau tourbillonner dans sa tasse.

— Hmm ?

— Un groupe d'élèves, dans une salle cachée. Ils s'entraînaient à se battre.

Cette fois, il releva lentement la tête, l'observant avec plus d'attention.

— La Salle-sur-Demande? Qui as-tu vu?

— Neville Longdubat et son amie, une grande blonde, toujours la tête ailleurs. Luna, je crois.

Rogue eut un sourire en coin.

— Ah. Tu as donc vu l'élite s'entrainer.

Brittany croisa les bras.

— Tu les sous-estimes, je pense.

Cette fois, Rogue se redressa légèrement dans son fauteuil, intrigué.

— Je suis tenté de te faire assister à l'un de mes cours pour que tu constates à quel point ils sont tous plus idiots les uns que les autres. Si cela peut te rassurer, à moins que Longdubat n'amène avec lui un chaudron sur le champ de bataille, je n'ai rien à craindre de lui et de son groupe.

— Ils ne jouent pas, Severus. Ils s'entraînent. Pour de vrai. Ce ne sont plus des enfants. Ils se préparent à une guerre. Mal, peut-être. Bien que je les aie trouvés plutôt doués lorsque je les ai observés. En tous cas ils sont déterminés. Si la guerre est proche, alors je ne comprends pas pourquoi ces ados s'entrainent tous seuls. Quelqu'un aurait dû les prendre en charge. Et je m'inquiète pour toi et pour Drago. Que va-t-il se passer? Vous allez devoir vous battre contre les deux camps? Il est peut-être temps d'en parler à Albus, non?

— Albus? dit-il en levant un sourcil. C'est Albus, maintenant?

Elle haussa un sourcil à son tour. Était-ce vraiment tout ce qu'il avait retenu de ce qu'elle venait de dire ?

— Notre relation a pris un tournant il y a peu. Il semble apprécier mes insultes, et pour ajouter du piquant, il m'a suggéré de rajouter son prénom.

Rogue fixa sa femme un instant, un sourire aux lèvres, puis son regard s'assombrit imperceptiblement. Il savait qu'elle avait raison, il était temps d'éclaircir plusieurs points.